La reprise des cours tcheu.
Comment y vont ? L’été c’est bien passé ? Prêt pour la reprise des cours, du taff ou de toutes choses à but lucratif ou non ?
Je l’espère pour vous.
(ouais j’ai l’impression de dialoguer avec vous, alors que non)
J’ai passé un bel été, de beaux et bons moments, un dos bloqué, des heures de randonnées à Corfu mais ce n’est pas ça le sujet, du moins pas encore, car vu le nombre d’heures qu’on a marché, il y a de quoi écrire.
J’suis en train de préparer mon sac d’école, ouais j’suis un élève bien vous croyez quoi. J’recommence les cours vendredi prochain, vendredi prochain ça fera aussi un an qu’on m’a décerné le tire de chef de chantier, j’suis un peu ému, un peu fier mais j’suis en train d’accomplir mes rêves.
Et ben ce soir, c’est de ça que j’ai envie de vous parler. Alors les rêves, c’est flou, des gens ont en pleins, j’en ai moi-même plusieurs mais il y en a un en particulier qui me tient à cœur.
Devenir Maître Peintre.
Pour se situer un peu dans ce rêve si vous l’voulez bien et si voulez pas, bah allez jusqu’en bas de la page, je vous fais quand même un bisou. Donc je disais, maintenant que la bande qui foute la merde au fond de la classe se sont barrés.
Il y a donc 11ans, j’ai commencé ce magnifique métier de peintre en bâtiment, 3ans d’un CFC, qui n’est pas facile mais pas non plus extrêmement compliqué, enfin ça dépend bien évidemment de l’envie que vous avez mais ça c’est pour tout.
J’me souviens comme si c’était hier de ce premier jour de cours professionnel, ce premier jour ou je pense qu’on sait tous dit : « Mais qu’est-ce que j’aurais du foutre beaucoup plus le zbeul à l’école secondaire », ce premier jour ou on nous apprend qu’on va étudier quelques branches, etcétéra, etcétéra.
Cependant, j’avais un prof, qui après nous avoir fait son speech d’entrer régler comme une horloge, nous a évoqué sa passion pour ce métier, pour son métier. Ça été transcrit sur le tableau noir de cette façon :
- CFC Peintre en bâtiment – 3ans
- Complément de CFC Plâtrier constructeur à sec – 2ans
- Chef de chantier peintre - ~ 2ans
- Brevet Fédéral de Contremaître peintre / responsable d’exploitation - ~2ans
- Maîtrise Fédéral Peintre
A ce moment-là, ne me demandez pas pourquoi, c’est devenu mon rêve numéro 1. Je suis rentré de cette journée, encore plus motivé que jamais. Cependant ça n’allait pas être une partie de plaisir, enfin du moins jusqu’à un certain stade.
Après avoir réussi mes deux CFC donc, malgré que ces 5ans ne se soient pas si mal passées que ça et que mes connaissances se sont remplies au maximum pour les communs des mortels ou plus simplement pour ceux qui ont n’en plus rien à foutre des études et qu’ils veulent faire plus communément appeler la MOUMOU, la moulaga ou simplement du fric, j’avais toujours en tête ce prof qui me décrivait le reste des possibilités.
Un petit séjour de 4mois à Berlin pour me remettre d’équerre, la reprise du boulot et cette première lettre à la fédération ; j’étais convié à me présenter à l’examen d’entrer. Signer, poster, l’histoire se passait comme sur des roulettes. Persuadé que j’étais un des seuls à vouloir continuer ce chemin, que fût ma reprise quand l’Aula, ou les experts nous attendaient était remplie d’une septantaine de personnes prêt à en découdre.
Le chef expert nous a salué puis il a donné le ton : « Nous retiendrons les vingt-quatre meilleurs ! »
A cet instant, rien ne comptait plus au monde que de finir dans ce nombre, qui pour la première fois, devient important. Les petites amitiés crée lors de l’attente, n’existe plus, il te manque une feuille, bah il te manque une feuille frérot c’est comme ça.
Je ne parlerai pas de prix, ni de temps car ça fait partie du jeu et c’est ça qui vous montrera si votre détermination et votre envie est assez forte ou non.
Une semaine plus tard, les résultats étaient arrivés, le papa ou Robert de son nom d’acteur, m’appel, ça première phrase fût: « MAIS QU’EST-CE QUE T’AS FOUTU ? » Surpris et même interloqué, je lui demande donc de quoi il parle. Il raccrochage, mon téléphone vibre, une photo apparaît.
J’ai réussi, je fais partie des ces vingt-quatre, je m’écroule, j’hurle de joie et je pleure de bonheur. C’était la preuve que le travail paie, ces heures à étudier, paient, maintenant.
On y arrive, les premiers paiements effectués, le calendrier reçu, Cinq Octobre 2019, je foule le sol l’Ecole de la Construction, non pas comme apprentis mais comme cours supérieur, j’suis fier comme un coq.
On nous explique que l’Ordonnance Fédéral a changé mais que pour nous ça ne change rien, ou pas grand-chose, on est perdu, ils sont perdus. On est plus au niveau scolaire, tu veux allez pisser, tu vas pisser, tu veux partir, tu pars, tu penses que ça ne sert à rien, ne viens pas. Personne ne te retient ici, juste toi et rien que toi peut faire le travail.
Les débuts ont été chaotiques, vu qu’on avait l’impression d’être laisser seul dans ce bordel organisé, on s’en est pris à tout, on a écrit des lettres à la commission. Bon rassurez-vous, ils nous ont vite remis à l’ordre car dans tous les cas, même s’ils avaient tort, ils avaient de toute façon raison.
Les mois se passent, vu qu’on est sous la nouvelle ordonnance, pas d’examen par module, mise à part pour la pratique, 3 examens, la moyenne des 3 fait que tu réussis ou non.
Premier module, échec, le drame, des nuits d’insomnies, des doutes, des peurs et tout ce que s’en suit. Ma peur de l’école revient, de ne jamais être à la hauteur et peut-être, ne suis-je pas assez bon pour réussir ?
Deuxième et troisième modules, réussit et qui puis est, sauve mon premier module. J’m’en souviens comme si c’était hier, on était en plein confinement, mais quelle bringue j’ai fait.
Il ne me restait qu’un « module » à réussir, ce module regroupait deux ans de cours, sans examen au milieu. Deux jours d’examens, j’étais prêt.
Une semaine après, alors qu’une grippe carabinée m’ait cloué au lit ou le stress de recevoir ces résultats, je descends chercher mon courrier. Une IMMENSE enveloppe au couleur verte avec ce point d’exclamation qui me faisait tant peur. Je tremble, j’ai l’impression de tombé dans les pommes. Je n’ai pas eu le temps de rentrer dans mon appartement que j’avais ma réponse.
C’était fait ; j’étais devenu, Chef de Chantier Peintre.
Comme je le disais auparavant, il y a un an, j’ai été cherché le graal. Je l’avais dans mes mains, c’était la consécration de travail, de temps et sans vous mentir, parfois, de bourrage de crâne et de remises en question. Cependant, je ne pouvais m’empêcher de regarder ceux qui venaient chercher leur brevet de Contremaître et leur Maîtrise Fédéral.
Un an après, je le dis avec un ego surdimensionné peut-être mais j’ai validé six modules sur les neuf qui me séparent de mon brevet de Contremaître.
L’adolescent, peu sur de lui et bouboule d’il y a onze ans bah, il a bien changé, il a bien grandi et c’est avec les larmes aux yeux, qu’il ose enfin le dire, il est fier de lui.
Alors vous me direz tout ce texte mais pour quoi ? Bah premièrement, j’ai eu une boule de stress en faisant mon sac et que ça me fait du bien d’écrire mais deuxièmement, l’adolescent d’il y a onze, il n’aurait jamais cru y arriver malgré que ce fût son rêve.
Alors le Quentin de deux milles vingt-deux, il aimerait remercier le Quentin de deux milles onze, car il a osé, il a osé se péter les dents, remonter la pente et il a réussi à se montrer à lui-même, que malgré ce qu’on a pu lui dire, qu’il est capable quand ça le passionne.
Je finirai en disant que s’il y a des gens du Quentin de deux milles onze qui lisent ce texte ou que si vous connaissez des gens comme ce Quentin, écoutez-le, prenez-le au sérieux quand il vous dira qu’il réussira. Serrez-le dans vos bras quand il a des doutes, des peurs, il ne vous oubliera jamais et en seras éternellement reconnaissant.
Pour tous ce que vous entreprenez dans vos vies respectives, n’oubliez jamais de vous félicitez vous-même. Car quand vous refusez des apéros ou autres sorties car il vous faut mémoriser les valeur Lamba ou autres, quand vous passez des heures à apprendre des normes SIA par cœur sans toujours y comprendre car il faut toujours se référencer aux codes des obligations, quand vos potes, copains, copines font des grâces mat le samedi c’est seulement vous qui vous foutez un coup de pied au cul pour vous lever. Toutes ces choses que certains ne comprennent pas, c’est pour vous que vous le faites. Soyez fier de vous.
Le Quentin de deux mille vingt-deux, il est super fier de lui, il est heureux, il ne lâchera pas et mais qu’est-ce qu’il aimerait serrer très fort dans ces bras le Quentin de deux milles onze et lui dire, Merci, merci d’avoir cru en moi.
Des bisous (ouais je l’avais promis tout au début)
Quentin2k11xQuentin2k22
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