Tumgik
abridurif · 5 days
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François Durif, Rue du Faubourg Saint-Denis, Paris, 09.04.24
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abridurif · 5 days
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Essayer de saisir le surgissement du souvenir au moment même ? Non. C’est impossible et je sens que plus je le voudrais, plus cela se déroberait à toute possibilité. Comme le dit Bergson, c’est chercher à observer son ombre en plein soleil… Mais dans la manie des photos au téléphone portable, c’est peut-être cela qu’on essaie d’attraper : la vie constamment remplacée par son souvenir immédiat. Laurent Jenny, Sur l’instant, Éditions Verdier, 2024
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abridurif · 5 days
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L’instant est à la fois un événement et son image en formation. Il ressemble à ce que Bergson appelle « souvenir immédiat ». Car pour Bergson le souvenir ne vient pas après l’événement, mais en même temps que lui, comme son ombre portée. Sur cette ombre d’image, on ne peut pas se retourner, pense-t-il, sauf lorsqu’on oublie l’événement, par une forme de distraction et de désintéressement, et qu’on a la sensation de son image. C’est alors qu’on a le sentiment du déjà-vu, déjà vécu. Ce que nous voyons donc selon lui c’est notre souvenir immédiat. Laurent Jenny, Sur l’instant, Éditions Verdier, 2024
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abridurif · 8 days
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Sayat Nova 1969
Sergei Paradjanov
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abridurif · 8 days
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Chaque maladie est un problème musical ; et la guérison est une solution musicale. Plus la solution est brève et cependant complète, plus grand est le talent musical du médecin. Novalis, Fragments, Éditions José Corti, 1992
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abridurif · 8 days
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L’âme est de tous les poisons, le poison le plus fort. Elle est l’excitant le plus pénétrant et le plus soluble. C’est pourquoi les mouvements de l’âme sont extrêmement nuisibles dans tous les maux locaux et dans les maladies inflammatoires. Novalis, Fragments, Éditions José Corti, 1992
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abridurif · 11 days
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richard serra
list of verbs for making art
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abridurif · 15 days
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Chaque homme est appelé à recommencer la mission de Noé. Il doit devenir l’arche intime et pure de toutes choses, le refuge où elles s’abritent, où toutefois elles ne se contentent pas de se garder telles qu’elles sont, telles qu’elles s’imaginent être, étroites et caduques, des attrape-vie, mais où elles se transforment, perdent leur forme, se perdent pour entrer dans l’intimité de leur réserve, là où elles sont comme préservées d’elles-mêmes, non touchées, intactes, dans le point pur de l’indéterminé. Oui, chaque homme est Noé, mais si on y prend garde, il l’est d’une étrange manière, et sa mission consiste moins à sauver toutes choses du déluge qu’à les plonger, au contraire, dans un déluge plus profond où elles disparaissent prématurément et radicalement. C’est en cela, en effet, que revient la vocation humaine. S’il faut que tout visible devienne invisible, si cette métamorphose est le but, apparemment bien superflue est notre intervention : la métamorphose s’accomplit parfaitement d’elle-même, car tout est périssable, car, dit Rilke dans la même lettre, « le périssable s’abîme partout dans un être profond ». Qu’avons-nous donc à faire, nous qui sommes les moins durables, les plus prompts à disparaître ? Qu’avons-nous à offrir dans cette tâche de salut ? Cela précisément : notre promptitude à disparaître, notre aptitude à périr, notre fragilité, notre caducité, notre don de mort. Maurice Blanchot, L’Espace littéraire, Éditions Gallimard, 1955, p.180
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abridurif · 15 days
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Lygia Clark, Dialogue of Hands, 1966
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abridurif · 17 days
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Peter Kurzeck 1968 an seinem Schreibtisch bei der US Army
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abridurif · 17 days
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C’est toujours la première fois. S’endormir et en s’endormant sourire, ou comme si c’était Carina qui souriait. Mon enfant qui vient à moi, une clarté lumineuse sur le chemin. Carina, Sibylle, ma mère au ciel. Le ciel vers moi jusque dans la chambre. Ou le sourire en tant que mot et le mot en tant qu’image, juste au moment de m’endormir, à moi, vite, le mot en tant qu’image. Clarté jusque dans mon sommeil tandis que je m’endormais calme et léger vers l’horizon. Pour la première fois depuis longtemps chez moi même dans le sommeil. Réveillé au bout de trois quarts d’heure, comme si c’était toujours le même instant. Comme si quelqu’un m’avait appelé. Presque pas de temps écoulé. Peter Kurzeck, En invité, traduit par Cécile Wajsbrot, L’extrême contemporain, 2023
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abridurif · 17 days
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François Durif, Sur ma table, Paris, 31.03.24
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abridurif · 17 days
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À travers la ville et une fois de plus l’arrivée. Par un midi clair. Décharger tout de suite ! Caisses en bois, manuscrit, machine à écrire. C’est le plus lourd. Décharger et monter l’escalier. Il a fallu trois quatre allers-retours. Livres. Des livres pour les quelques jours à venir, des livres de la bibliothèque. La couverture et l’oreiller. Une revue. De l’époque de la Jordanstrasse encore. Un vieux numéro de Pflasterstrand. En tant que sous-main quand j’écris à la main. Pour l’heure, le vieux réveil électrique fatigué de Sibylle avec fil et prise. La couverture et l’oreiller, tu n’en auras pas besoin. Pour finir le sac de voyage et mon manteau. Westend, un beau bâtiment. Se dresse comme une maison de maître solitaire. Solitaire sur trois côtés du moins, un immeuble d’angle. Respirer à fond ! Suis déjà venu ici. Jardinets. Partout des oiseaux, des haies, de grands arbres. Spacieuse et claire la journée. Avec les affaires tout de suite sous les toits. Et puis à trois dans l’appartement du deuxième étage. Dans la cuisine qui vient d’être refaite. Mettre la table. Assiettes, verres, couvert. Moi en invité. Peter Kurzeck, En invité, traduit par Cécile Wajsbrot, L’extrême contemporain, 2023
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abridurif · 17 days
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Je me suis toujours demandé si mes livres n’étaient pas incompréhensibles. Illisibles. Écrits d’eux-mêmes. Le tout exactement comme je voulais. Comme si je ne remarquais que maintenant à quel point il avait fait étroit et sombre, en moi, pendant ce long hiver. Étroit et sombre, pas assez d’air. Comme enterré, comme sous terre. Chaque jour. À étouffer et en moi, un silence de mort. Hier encore. Long. Un long hiver. Qui devrait finir maintenant, te dis-tu. Après le repas, café. Italie. Corse. Provence. Une heure et demie seulement. Café, cigarettes, biscuits italiens à l’amande, et comme en début d’après-midi dans le Sud, lent, le temps. Et puis tous deux partis, devaient s’en aller vite. Et moi avec les nouvelles clés, me parlant à moi-même en montant l’escalier. Peter Kurzeck, En invité, traduit par Cécile Wajsbrot, L’extrême contemporain, 2023
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abridurif · 18 days
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Chantal Akerman
- Je, tu, il, elle AKA I, You, He, She
1974
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abridurif · 18 days
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La mangeuse de sucre chez Chantal Akerman (Je, tu, il, elle,1974) : Elle est partie, dit-elle et, avant de s’en aller, elle débarrasse tous les meubles de la pièce, ne laisse que le matelas qu’elle ne cesse de changer de place, tout comme son propre corps, qu’elle met dans des positions toujours nouvelles, comme si plus rien n’était supportable. Le sixième jour, elle commence à écrire des lettres et, tandis qu’elle noircit une page après l’autre, elle mange du sucre en poudre, qu’elle puise dans un sac en papier brun. Dorothee Elmiger, Sucre, journal d’une recherche, Éditions Zoé, 2023
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abridurif · 22 days
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Richard Serra, Railboard Turnbridge, 1976
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