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PENSÉES D'ARTISTE
La société de la surveillance et de la sécurité verrouille les existences humaines sous le joug de ses lois sécuritaires au nom d’une protection des individus. C’est en réglant et en régulant les comportements humains que les élites respirent intérieurement. Cette surveillance permet de faire régner l’ordre social dans un espace de droit. La liberté de l’homme se trouve amputée au nom de cette ordre social, elle ne peut qu’exister mutilée. C’est en retirant un peu de liberté que la Liberté triomphe de son bon droit. C’est par l’organisation des hommes que la vie prend son sens et qu’elle permet à chacun de prendre des décisions pour assurer un espace viable pour la société. Mais ce futur est menacé par des énergies mortifères qui récupèrent le flux vital pour le retourner contre la vie des individus en mouvement.
Ces forces négatives résident dans l’existence d’idées mortifères, celles de l’obscurantisme, du sectarisme, du complotisme, du séparatisme, de l’anarchisme, de la cancel culture, des fakes news et du conspirationnisme. Ce sont des forces maléfiques qui veulent détruire ce qui leur échappe, ce qu’elles ne peuvent contrôler et maitriser en utilisant des pratiques délictueuses et illicites. Elles sont mises en place avec des intentions discriminatoires pour ceux qui ont un approche non-dogmatique de la vie. L’autorité et la brutalité structurent les actions de ces forces négatives et ce « vampirisme » séduit les masses dans ce qu’il a de plus subversif et de plus extrême. C’est une ligne directive qui fait dérailler de sa trajectoire de vie chaque individu dans le seul but de le cannibaliser en le vidant de son ��me et de son énergie vitale.
Le vrai danger pour la nation est quand la pensée unique de cette nation est influencée par ces idées extrêmes. Ce que tout le monde pense est sans importance et chacun est corrompu par des mensonges qui visent à manipuler les esprits. Cela mène à une dépersonnalisation de l’individu où la conscience individuelle devient quelque chose d’abject pour les manipulateurs. En utilisant l’intimidation et le chantage comme moyen d’asservissement, ces forces négatives plongent l’individu dans un schéma de dépendance psychique et physique. Cela mène à un espace de non-droit qui devient dangereux pour la population car les lois de la société se vident de leur sens, elles n’ont plus aucune fonction et la protection des individus n’existe plus. La liberté d’agir, de penser, de s’affirmer et de créer n’a plus lieu d’être.
Le but de l’art est de résister contre ces nouvelles formes d’obscurantisme. L’artiste doit résister contre l’oppression de la pensée unique qui corrompt la pensée individuelle et personnelle. La conscience individuelle nait de cette destruction de la conscience collective au profit de l’affirmation de l’être intérieur, un être qui s’universalise et se concrétise dans son existence physique à travers l’art.
La vulgarisation est la dictature de la pensée humaine et la dévulgarisation devient le centre de l’oeuvre. Vulgariser une oeuvre pour toucher le plus grand nombre dévalorise la portée universelle de cette oeuvre. Cette portée universelle se situe dans la conscience individuelle, non dans son approche de vulgarisation car c’est une approche purement mercantile. La popularité d’une oeuvre n’est pas une valeur en soi car elle ne constitue pas son éclosion en tant qu’unité artistique valorisante pour la pensée individuelle. La valeur artistique d’une oeuvre se situe intrinsèquement dans sa capacité à resister contre une oppression de la pensée unique qui impose un diktat à travers la vulgarisation de l’art. L’acte artistique nait de cette resistance car la globalisation de l’économie a entrainée une destruction des idées réformistes et émancipatrices des artistes. L’énergie et le souffle de l’art viennent de sa volonté à se démarquer et à se renouveler par un mouvement vital et spontané de l’individu dans ce qu’il crée. La nature de l’art reprend ses droits sur celle de son développement purement fonctionnel et superficiel lié à sa valeur financière.
La pensée unique dégrade l’art dans ce qu’il a de plus singulier, elle dénature l’oeuvre au profit d’une pensée qui refuse la pluralité. Elle manipule la concience individuelle pour l’asservir à sa cause et elle empêche l’être intérieur de l’artiste de s’affirmer par sa personnalité. Quelqu’un qui réfléchit à votre place est quelqu’un qui vous empêche d’être vous-même, c’est de là que nait la pensée unique. La pensée artistique nait du désir et de l’esthétique, elle évolue intérieurement par sa prise de contact avec la réalité. Elle réagit en fonction de ce qu’il entoure, elle se forme en fonction des circonstances et elle évolue vers une prise de conscience individuelle.
Le « c’est comme ça et pas autrement » amène la conscience vers une répétition et une standardisation des idées. C’est une pensée qui immobilise l’artiste dans le mouvement de sa pensée à travers son art, elle génère une absence d’humanité et une violence envers les idées différentes que diffusent la création artistique. L’art est le contraire de ce type de shéma de la pensée qui enferme et stigmatise la nouveauté dans ce qu’elle a de plus intéressante. L’art n’est pas dogmatique dans son affirmation la plus profonde. Il se regénère dans le mouvement de la vie et de son changement permanent. C’est en résistant contre la vulgarisation de la pensée unique que l’on développe ses qualités propres et c’est dans l’action que la pensée se forme entièrement au service de l’art.
La nouveauté artistique prend corps dans un mouvement physique grâce aux décalages des forces de vie. Le mouvement physique engendre un mouvement de l’esprit où l’âme transfigure la représentation du monde par une expression subjective qui détermine la personnalité de l’artiste en opposition à la pensée unique qui construit des systèmes de pensée comme la symétrie centrale. Ce type de symétrie fige l’absence de mouvement en neutralisant la vie dans une temporalité de la mort c’est-à -dire que le manque d’énergie vitale force l’individu à s’immobiliser complètement. C’est son essence même qui reste bloquée dans un centre immobile et immuable. C’est dans cette symétrie centrale que l’être se scinde en deux en l’empêchant d’évoluer dans l’approche de ses nouvelles idées artistiques. Elle est une forme visible de l’obscurantisme actuel où le mauvais esprit grandit dans l’absence de réflexion personnelle en poussant chacun à réfléchir de manière impersonnelle dans le sens de l’opinion commune.
L'avant-garde artistique est en lutte contre les obscurantistes. Les artistes ne doivent pas se laisser enfermer par eux, ils mettent en jeu leur lumière intérieure et leur faculté à créer de la nouveauté. De cette résistance, ils en font oeuvre d'universalité et ils existent en tant qu'artiste dans le sens de leur travail qui est voué à oeuvrer pour la lumiére. La logique des obscurantistes est de bloquer tout avenir possible, ils se projettent dans le futur qu'avec la conviction que rien n’est possible sans eux. Les artistes qui se laissent corrompre par ceux qui leur promettent un avenir qu'ils ne peuvent prévoir sont pris au piège artistiquement car l'art ne dépend pas de ces jeux de miroir. S'affirmer artistiquement permet de réfléchir sur les changements de la société. Repenser l'art, c'est définir les origines de l'art, celles qui se trouvent dans la résistance à un pouvoir établi. C'est dans le bouleversement de ce pouvoir que l'art se renouvelle. Chaque oeuvre créée dans cette voie est une oeuvre avant-gardiste. Les artistes sont les garants de cette avant-garde, ils doivent sauvegarder leur vision du monde loin de ceux qui veulent leur imposer la leur car ce qu’ils ressentent produit du sens dans l’éclosion de nouvelles idées.
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