je me suis réveillée un jour et sans trop savoir pourquoi alors que jusque là tout allait bien j'ai plus eu envie de me lever, plus eu envie de manger, plus eu envie de sortir, j'étais livide presque transparante j'étais plus vraiment là mais j'avais encore la force de faire semblant.
y'a eu un moment où j'ai plus eu la foi de faire semblant de rire, puis de sourire, puis même de faire acte de présence alors je me suis absentée, longtemps, assez pour que j'oublie que j'existe. j'étais statique tout bouger autour de moi comme si ça allait trop vite. j'avais les yeux fermés pendant des heures sans pour autant dormir et quand enfin je les ouvrais c'était pour les rivés aux plafonds.
je parle au passé pour me faire oublier mon quotidien
“J'ai repensé à toutes ces fois où ils m'avaient demandé comment vont les amours. Laissez-nous tranquilles avec ça. Les amours ne vont pas bien. On en parlerait sinon.”
j'ai toujours eu le sentiment d'être partout, sauf où je le devais. d'être une blague mal placée, une remarque qui plombe une ambiance, un blanc en pleine conversation, un rire nerveux quand il faut être sérieux, le petit détail qui empêche d'être totalement comblé. un peu comme si j'étais l'élément perturbateur qu'on redoute.
“C'était un de ces êtres effacés qui demeurent inconnus même à leurs proches, comme inexplorés, et dont la mort ne fait ni trou ni vide dans une maison, un de ces êtres qui ne savent entrer ni dans l'existence, ni dans les habitudes, ni dans l'amour de ceux qui vivent à côté d'eux.”
— Guy de Maupassant, Par un soir de printemps (Contes normands)