Tumgik
jacquesdor-poesie · 20 days
Text
Ecrire avec l’ombre des mots
la solitude invisible
des cœurs aimants
Sentiment endormi
La pluie aussi
Et à l'intérieur de chaque larme
Le petit incendie d'un chagrin
Qui aimerait sécher au soleil
"Je vous aime"
Mots si douloureusement épique
Quand ils restent lettres mortes
Ou deviennent champ de tournesols calcinés
Écrire avec de la cendre
Un amour impossible-mais-vrai
Son comique vague à l'âme
Ses rivages de paradis sans issue
Seuls les rêves
Soie de sa peau
dans le miel de ses gestes
Seuls les rêves
Dire alors "je vous rêve"
Pour ne déranger aucune pénombre
N'émerveiller ni ne décevoir
La moindre attente
Le moindre cauchemar
Du silence garder le trésor
Sa cachette est sous l'escalier
Votre beau visage à la fenêtre
Que fixe l'étoile polaire
Belle transparence de ses paupières
Qu'on imagine
Que dire de ses lèvres
Quand elle observe le ciel
On dirait le murmuré des pensées
Un mystérieux insecte serti dans un sourire
Sans ailes la neige
Partition blanche et nue
Vole aussi bien que la lumière
Bras grands ouverts
J'aimerais être le fil
Du funambule et vous y voir arpenter
Le durable périmètre de ma mélancolie
Celle que j'ai aujourd'hui
Car demain elle aura fondue en totalité
Avec les glaciers
Les déserts
Les vies rêvées et le sentiment profond
D'une absence abyssale
Imaginaire peut-être
Mais avec laquelle je suis né
jacques dor
21 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 27 days
Text
Le monde est absurde et désordonné mais si je m'attache à regarder un brin d'herbe ou un nuage ; je reste férocement attaché au monde.
jacques dor
64 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 1 month
Text
Dans le carcan de la réalité il est encore possible de tout rêver. L'imaginaire, le plus grand territoire à la disposition des êtres, se chargera du voyage. Le quotidien réel est si petit qu'il faut avoir pour lui de la compassion, l'aider à ne pas nous désespérer de tout. Écrire c'est faire le lien entre ce qu'il est possible d'effleurer en rêve et ce qu'il est possible de serrer contre soi dans un possible vécu.
jacques dor
45 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 1 month
Text
Le cœur se partage
il est comme l'orage
On y cherche abri
On y attend la nuit
Ruissellement bu de l'intérieur
Voix douces comme la mousse
Deux visages remplissent la pénombre
Leurs mains cherchant leurs mains
Dressées
Comme le sont les racines rieuses
Ô cible de ses beaux yeux
Son sourire qui hameçonne la lumière
La mer qui se retourne sur ses pas
Il a dit
Il s'est entendu lui dire
"Comme il fait bon dans les yeux qui croisent
un moment la douceur de toi"
jacques dor
16 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 1 month
Text
Quand on ne sait trop que faire de sa vie, on peut toujours en faire des mots. Et finalement ce sont eux qui la font, ils ont ce pouvoir ; car les hommes "inventent" les mots autant que les mots "inventent" les hommes...
jacques dor
33 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 1 month
Text
Gouffres impatients du présent, étreintes du passé, pure invention de l'avenir : sainte trinité du temps qui nous est imparti. Prisonnier d'un corps cerné de terre et de ciel, d'émotions et de peurs, nous les debout ; chasseurs, cueilleurs, rêveurs ou inventeurs de mots. Mémoire de tout pour finir dans la contemplation d'infinimement peu. Et puis mémoire effacée tout à coup, comme pour se souvenir de l'infini.
jacques dor
17 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 1 month
Text
Beau ciel de marbre bleu nervuré de blanc. Ça faisait longtemps, longtemps qu'il couvait sous le gris de la pluie, inlassable ; aucun incendie pour freiner son déluge. On oublie vite hier, alors on s'étonne de ce qui ressurgit à nouveau. Tellement divin ce bleu ravivant à nos mémoires les possibles et les espérances, au moins une idée d'eux. Perché au dessus de nos têtes, ce bleu revenu, ce bleu sourire de l'infini à nos vies éphémères.
jacques dor
30 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 2 months
Text
Alors que tout est intrication de choses complexes,  multiples et parfois contradictoires, le monde d'aujourd'hui s'habille de vérités toutes faites, de partis pris arbitraires et d'aboiements simplistes ou haineux. Comme si la brutalité des paroles allait toujours de pair avec la petitesse de la pensée. Les plus belles phrases du monde, sœurs porteuses de sens et de clarté, murmurez-les, elles parviendront quand même.
jacques dor
22 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 2 months
Text
Quelle joie profonde, en longeant les vitrines du monde, de m'apercevoir que rien ne me fait plus envie. Plus aucune tentation, plus aucun besoin de désirer des choses : je n'ai besoin de rien de matériel, j'ai déjà l'essentiel. Qu'est-ce qui me ferait plaisir, qu'aurais-je envie d'avoir, d'acquérir, de rapporter chez moi ? Rien, sincèrement, profondément, absolument rien, désolé je ne suis plus client. Besoin d'autres choses, besoin de paysages, besoin de voir la mer ou un beau visage, oui, ça oui. Besoin de profiter du silence ou d'une belle voix, oui, ça oui. Besoin du mouvement de la rivière et de l'odeur des sous-bois, oui, ça oui. Besoin de voir l'ocre d'une belle façade sous le soleil, la profondeur d'une ruelle déserte baignée de nuit, oui ça, oui. Besoin de laisser naître en moi une belle idée et peut-être d'en faire trois lignes qui se perdront elles aussi : oui, ça oui, cent fois oui. Pire encore ou mieux encore —c'est au choix : depuis peu je n'attends plus rien, ni personne. Et pourtant... si "plus rien, ni personne"  frappaient à ma porte, j'irais ouvrir et je serais heureux de ce qui suivrait. Je les accueillerais avec plaisir "rien, ni personne", même si à nouveau ils venaient à disparaître. J'en suis arrivé là, je suis capable de ça. Capable de laisser arriver ce qui arrive. Et si cet état devait disparaître avec les acteurs responsables de cet état, ce ne serait pas un drame. Je ne regarde plus dans les vitrines, j'oublie, c'est comme si je gardais les yeux fermés en marchant. Je ne fabrique plus aucune attente, ni aucun de ses produits dérivés : le manque, les frustrations, les désirs incomblés et tout cet inassouvi ravageur qui en découle. Je prends ce qui veut bien venir à moi et me reconnaître. Et sans jamais l'attendre je sais qu'elle existe la minuscule tribu de ceux qui finissent un jour par arriver, s'ils arrivent. L'âge offre ça, ce cadeau, quel cadeau, quelle paix, quel pied (de randonneur) ;  ça doit s'appeler finalement le détachement, ça doit s'appeler finalement la Liberté.
jacques dor
56 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 2 months
Text
Gouffres impatients du présent, étreintes du passé, pure invention de l'avenir : sainte trinité du temps qui nous est imparti. Prisonnier d'un corps cerné de terre et de ciel, d'émotions et de peurs, nous les debout ; chasseurs, cueilleurs, rêveurs ou inventeurs de mots. Mémoire de tout pour finir dans la contemplation d'infinimement peu. Et puis mémoire effacée tout à coup, comme pour mieux se souvenir de l'infini.
jacques dor
12 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 2 months
Text
Il y a des petites failles dans tous les systèmes ; peaux ou paroles de porcelaine. Fragilités qui nous poussent à ressentir, il faut sans cesse combler, recoudre, réparer, embrasser tout ; ce tout éphémère aux ailes invisibles, aux lèvres douces. Aimer l'être, aimer l'autre peu ou prou.
jacques dor
19 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 2 months
Text
Nous sommes la demeure des temps anciens, des disparus, des ruines, de l'oubli. C'est dans cette matière noire, cette sédimentation millénaire que se forment les petites bulles d'air et de lumière qui remontent à la surface. La poésie serait l'endroit où ces clartés natives viendraient éclore, soulèvement de braise redevenue flamme, âme et parole. Comme tous, je dois mon chant vivant à ces champs de ruines d'où remontent le vitrail... Mimosa éclatant sur fond de ciel incendié de gris. Toute la lumière du monde vient de là, elle n'est que la métamorphose de ces obscurités d'astres morts et d'amours perdues ; de retour, un jour, —cycle sans fin, à nos présences et à nos rires.
jacques dor
33 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 2 months
Text
Tumblr media
Alexeï Navalny
36 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 3 months
Text
La solitude est le juste miroir. L'univers entier et ses milliards d'objets célestes ; tous ne sont que solitude. S'il y a celle des confins, il y a aussi celle de la table sur laquelle n'est posée qu'une seule assiette. Cette solitude après le deuil, cette solitude où tout devient fantôme de présence, insomnies hantés par l'absent, par l'abandon, par la peur bleue du vide. Une seule assiette sur la toile cirée qui brille et la radio en fond. J'ai cette chance depuis toujours, d'être aimé par elle, la solitude, j'ai cette chance de l'aimer en retour. J'ai cette chance de la vivre comme un petit bonheur qui se répète, ricochet sans fin qui aime le silence, le jour qui décline et l'espace qu'il dessine au-delà. Une idéale distance que cette distance, une percée où le nid des pensées a son abri... Je ne pourrais pas vivre sans une dose d'intense solitude. Comme je ne pourrais pas vivre sans retrouver l'onde, le parfum, les mots, les bras de qui est souhaité pour venir la rompre ; pain blanc de la solitude rompue, partagée enfin. Ce moment il ressemble au feu qu'on allume avant de s'endormir en pleine nature. Ce moment à vivre au bout d'une journée de marche merveilleusement épuisante. Marcher et s'endormir dans le froid près d'un feu. Loin du monde.
jacques dor
36 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 4 months
Text
J'ai tout digéré du monde et bientôt je serai digéré par lui. Gibier du temps, proie fragile oxydée d'émotions. Lutter contre quoi ? Vous avez inventé la roue, le canon, le parapluie, le planeur mais rien qui empêche ou guérisse des disparitions. De mon côté je n'aurais fait que des mots ; ils ne seront parvenus ni à faire basculer un amour, ni à convaincre d'un retour les âmes en allées. Des phrases éphémères relâchées dans la nature, sur la toile, comme des souris de labratoire. Des mots sauvés ou perdus d'avance : confettis, éclats de clarinette, sourire en douce. À la fin, c'est le point qui clos la recherche du sens et des frissons ; pas d'autre issue pour l'écrit, la pensée, l'existence ; tout s'arrête à cette ponctuation ... Et puis l'écho d'une suspension, d'une errance, d'un silence et son oubli magnifique ; point final au-delà du point.
jacques dor
66 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 4 months
Text
Un album déjà ancien concocté avec le musicien et sound designer, Maxime Bedot...
10 notes · View notes
jacquesdor-poesie · 4 months
Text
Je te souhaite la vibration
je te souhaite l'onde
et l'or sur le rivage
et l'aube des renouveaux
à laquelle il faut croire encore
Je te souhaite le souffle
et le baiser déposé
au creux des rêves
ses ailes de lèvres proches
ou lointaines
Je te souhaite le vivant
son présent
et ses feux d'ordinaires petites choses
qui réchauffent et éclairent à la fois
Je te souhaite d'en être le messager
le message et le destinataire
Je te souhaite la main désirante
qui se refermera sur la tienne
se refermera
pour mieux ouvrir en toi
le chemin des possibles
jacques dor
74 notes · View notes