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#Brune soutenue
chic-a-gigot · 8 months
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La Mode illustrée, no. 34, 21 août 1910, Paris. Costume tailleur. Costume trotteur. Costume en cheviotte. Robe en cachemire. Ville de Paris / Bibliothèque Forney
Costume tailleur.
En lainage gris à rayures noires; la jupe est faite avec un haut volant monté au bord de la jupe même sous un liséré noir; la jaquette mi-ajustée est disposée en plis onglés sur les épaules; le devant est découpé en dents lisérées de noir et agrémentées de petits boutons d'argent; on applique les dents sur une bande de toile bleu lavé.
Le col-châle, recouvert de toile bleue, est orné de boutons et d'un liséré assez large en soie noire. Cette garniture est répétée sur les manches; on double la jaquette de soie gris clair.
Tailored suit.
In gray wool with black stripes; the skirt is made with a ruffled top mounted at the edge of the skirt even under a black border; the mid-fitted jacket is arranged in claw pleats on the shoulders; the front is cut into teeth edged in black and embellished with small silver buttons; the teeth are applied to a strip of washed blue cloth.
The shawl collar, covered with blue cloth, is adorned with buttons and a fairly wide border of black silk. This trim is repeated on the sleeves; the jacket is lined with light gray silk.
Costume trotteur.
Le costume, exécuté en drap façon cheviotte, se compose d'une jupe ronde et d'une jaquette assez courte. Celle-ci est munie de poches sur les côtés et en haut à gauche; on la complète par un grand col-châle dont les contours sont ornés de piqûres; les devants croisent dans le bas; on les retient à l'aide d'un seul bouton.
Trotter suit.
The suit, executed in cheviotte cloth, consists of a round skirt and a fairly short jacket. This one has pockets on the sides and at the top left; it is completed by a large shawl collar whose contours are decorated with stitching; the fronts cross at the bottom; they are held in place with a single button.
Costume en cheviotte.
Notre modèle est fait en cheviotte à rayures brunes et beiges: la jupe ronde, taillée en droit fil et garnie devant d'une patte retenue à l'aide de deux boutons recouverts de cheviotte; le bas de la jupe est bordé d'un ourlet de 6 cent, de largeur.
La jaquette, doublée de soie de teinte claire, est fermée à l'aide de trois boutons; on borde l'encolure avec un col-châle.
Les manches plates, piquées dans le bas pour simuler un revers, sont garnies de boutons.
Cheviotte suit.
Our model is made of cheviotte with brown and beige stripes: the round skirt, cut in straight grain and trimmed in front with a tab held in place with two buttons covered with cheviotte; the bottom of the skirt is edged with a 6 centimeter wide hem.
The jacket, lined with light-colored silk, is closed with three buttons; the neckline is edged with a shawl collar.
The flat sleeves, stitched at the bottom to simulate a lapel, are trimmed with buttons.
Robe en cachemire.
De soie bleue; la jupe, légèrement soutenue à la taille, retombe en forme de tunique sur le bas de jupe en satin noir; le bord de la tunique, terminé par un large ourlet, est surmonté d'anneaux brodés en soie noire. On répète cette garniture au bord de l'empiècement en mousseline de soie.
Le corsage froncé est retenu dans une ceinture en satin noir; les mancherons, taillés d'un seul morceau avec l'empiècement, sont retenus dans des parements en satin noir ornés d'anneaux brodés; on les complète par de petits poignets en mousseline de soie.
Cashmere dress.
Of blue silk; the skirt, slightly supported at the waist, falls in the shape of a tunic on the bottom of the black satin skirt; the edge of the tunic, finished with a wide hem, is surmounted by rings embroidered in black silk. This trim is repeated at the edge of the chiffon yoke.
The ruched bodice is held back in a black satin sash; the cap sleeves, cut in one piece with the yoke, are held in black satin facings adorned with embroidered rings; they are completed with small silk muslin cuffs.
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canonming · 9 months
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Juillet 2023 à Jaunay_Marigny une ambiance de violence passive et active sur fond de censure inhiber,sodomite au volant de son véhicule,via l,usage de pratique obscur,kinésie et figurine avec objets. C,est Dimanche 23_07_2023 vers 18H dans la grand rue de Jaunay_Marigny,aprés le croisement d,un camion bleu pas de publicité,à proximité de la mairie.Doit on parler d,une nouvelle forme d,exploitation psychologique,pour embellir la prospection affective de Dominique.Le pouvoir OUI mais l,exaction et le vice NON.L,échec de la perversion par le biais de la sélection de Miss Miss du catalogue 2O23,motiva l,usage d,une nouvelle technique de perversion via l,usage de pratiques obscurs incriminant la kinésie ou la figurine avec objet.Une pénétration anal au volant de sa voiture.Comment POUSSEZ VOUS C,EST MOI QUI EST LE pouvoir . Le pouvoir OUI mais L EXACTION ET LE VICE NON Référence à l,incident pervers qui se déroule après le croisement du camion bleu.avec deux individus à bord la trentaine un dixième français et neuf dixième étrangers profil pathibulaire.L,introduction de Miss Miss du cataloque étdition 2023 est visible surtout à Marigny _Brizay 86580,qui fusionne avec jaunay_Marigny 86130 le 01_01_2017.Des jeunes femmes françaises 25_30 ans introduites dans le parcours du footing de Dominique.Signe particulier,immobilité,profil ,ville intéllectuel,plutôt centré sur son action futuriste.doit on parler d,une Peggy à l'affût,une diva de la perversion, la quintessence du catalogue.Premiére sélection sans résultat,malgr��s quelques rencontres.Deuxiéme sélection un nouveau modéle du catalogue 30 35 ans,une femme plus développé musculairement,brune ,avec une morale identique et de la détermination dans l,objectif,un regard soutenu,ainsi que son allure.Elle se trouve dans un jardin et accélére sa marche pour effectuer un point de jonction avec le joggeur.Echec pour cette période de fin de printemps 2023 dans la catégorie de la perversion du joogeur,Dominique.Toutefois il faut l,admettre avec une pudeure maitriser le Dimanche 23_07_2023 vers 18H sur la commune de Jaunay_Marigny ,un phénoméne obscur de type perversion via l,usage de figurine et objet,à rééllement aboutit à une sodomite de court durée.Un rapport médical abrogé,par pudeur et par la suspiçion d,une auto lésion (un non lieu) sauf qu,il y a des antéccédents .Des pollutions nocturnes anormales, des consignations d,objets usuels,des bruits anormaux dans le véhicule de Dominique des CRIC CRIC CRIC dérriére le volant surtout durant la période de juillet,notamment les années précédentes.Une évolution dans le répertoire des pratiques obscurs qui se traduisent le 23_07_2023 par une manipulation obscur ,diurne de type sodomite de courte durée, via lusage de figurine et objet ou Kinésie.Un départ pour le cinéma -Mission ipossible _avec Tom Cruse qui se déroule dans une ambiance de haute sécurité,ce jour à 14H15.Une dacia bleue conduite par un africain la trentaine,en attente dans une rue perpendiculaire de la rue de Parig ny devient une remorque,un instant.Coucou .A la sortie de Jaunay_Marigny,parking du moulin deux camions utilitaires en stationnement avec un individu au sol,profil la trentaine,français ,sport et bureau.En prenant la D 910,au rond_point du mouli en direction de grand_Pont un véhicule utilitaire léger,précédent le véhicule de Dominique.Il quitte la D 910 à la sortie pour Avanton.Profil du conducteur , trentaine plutôt discret,probablement la bohéme.De la sécurité pour cette ambiance estivale sur la commune de Jaunay_Marigny.De retour sur la commune vers 18 H ce dispositif est plus discret avec des effets collatérales.Une sodomite de courte durée ,dans la grand rue de Jaunay_Marigny,vers la mairie,aprés le croisement d,un camion bleu avec deux individus à bord,la trentaine un dixiéme francais neuf dixiéme étrangers.Un signe de croissance de l,usage des pratiques obscurs de nature perverses.POUSSEZ VOUS C,EST MOI QUI EST LE pouvoir. UN pouvoir OUI! MAIS L EXACTION ET LE VICE NON! Mon cul n,est pas un boulevard,vas chercher dans ta communauté loi du 17_05_2013.
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lonesomemao · 22 days
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EMOTION DECATHLON
Art Roman
Provo Roubaix
Ne peut plus soutenir
Et être soutenu
Informatique
Par le serveur France-Russie
Le saint-esprit de droite
Guelfe noir disparu
Celui de gauche Guelfe blanc
Guerre dedans
Entre Oxydant et OTAN
Des nœuds dans les raisonnements se faisant
Au microscope
Il faut un Voyant
Art Roman
Anne Hidalgo
Ne voulant pas
Des athlètes russes et biélorussses
A Paris
Le CIO si
Le sport facteur de paix
Pour une Terre unie
C'est ce que le Vatican dit
Vaduz La Base a
Après Hitler Gramsci
Vaduz ormai Nénette jupette
Empire austr-hongrois
Viktor Orban obéit à Nana
Et Film Godzilla Kong
Le premier a la brune Nabilla
Le second la blonde Pamela
Oui mai une immensité est là !
Mardi 2 avril 2024
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ry-reviews · 4 months
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L a v e n d e r H a z e (Maxime's Version)
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M a s t e r l i st - m i d n i g h t s
Résumé : Jeune apprenti-journaliste, Maxime vit une vie mouvementé par les études et sa copine. Mais au détour d'une soirée dans laquelle il a été embarqué de force, Maxime va, après une énième dispute, faire la rencontre d'un inconnu. Accoutumé à une vie banale, cet inconnu va lui faire découvrir une nouvelle manière d'appréhender une liaison.
Cette nouvelle fait partie d'une collection de nouvelles, la Midnights Collection, qui regroupent des nouvelles de différents styles, inspirées par le dixième album studios de Taylor Swift, Midnights.
TW : Scène de sexe implicite
Extrait :
Il empoigne cette main tendue, et les deux jeunes hommes rentrent dans la boîte de nuit. Au départ, mal à l’aise – car il ne s’agit pas de son monde – Maxime se laisse aller, suit les mouvements de son compagnon. Celui-ci se mêle à la foule, danse et saute partout. Il a l’air d’être dans son élément, comme un poisson dans l’eau dans cette mer lavande. Autour de lui, personne ne resplendit. Une brume de fumée se masse alors que la musique se fait de plus en plus forte. Les vibrations du son, les sauts répétés de la foule, rien ne le déstabilise plus que les mouvements corporels de l’inconnu. Il joue avec la fumée, les couleurs violacées, le rythme endiablé du son. Et Maxime le suit, se laisse tenter à quelques pas maladroits.
Cette fiction peut aussi être lu sur Wattpad, bonne lecture :)
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Meet me at midnight – Lavender Haze
            Le monde des boîtes de nuit ne lui a jamais plu. Qu’on soit clair sur ça, il aime la fête comme il adore boire. Mais cet univers dégage une aura si particulière, si spéciale, qu’il s’y sent étranger. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Mais il faut croire que l’espace étroit de la piste de danse, la musique forte, d’un style qui ne lui plait pas, et les cris de sa copine qui frappent ses tympans, ne l’aideront définitivement pas à se familiariser avec le milieu. Il passe une main dans ses boucles brunes, transpirantes, et commence à s’expliquer avec la fille qui lui fait face.
            L’alcool a des effets à double tranchant. Vous êtes heureux, alors la bière que vous avez bue vous rendra euphorique. Mais vous êtes malheureux, et voilà que les mélanges de whiskey-coca que vous avez enchainés vous déprime. Lise se trouve dans ce deuxième cas. Elle se plaint auprès de lui, auprès de Maxime qui, comme à son habitude, n’arrive pas à se détendre lors de ses soirées importantes. Il n’y peut rien, la sphère de la célébrité et des paillettes n’est pas celle qui lui est destinée. Lui, il adore l’actualité, mais elle préfère en être le sujet. Lorsqu’il passe un coup de fil, il parle avec Monsieur et Madame Tout-Le-Monde. Lorsqu’elle décroche un appel, elle se retrouve à discuter avec une actrice renommée, un modèle d’une marque de luxe, le porte-parole d’une association bienfaitrice. Ils vivent dans deux mondes qui tout oppose. Pourtant, ils sont en couple.
Tristement en couple.
            Il fait des études, elle est occupée à gérer sa boîte tout le temps. Eh oui, cette soirée à Monte-Carlo fait partie de son emploi du temps ô combien chargé. Maxime se perd dans ses explications, Lise se confonds en accusations. Il discerne à peine son visage dans cette lumière violette émise par les projecteurs et les néons de la boîte de nuit. Elle entend à peine ses soupirs à cause du brouhaha éthylique et musical. Cette discussion ne mène nulle part, un dialogue de sourds dans un endroit sans lumière. Il hésite, mordille sa lèvre inférieure. Ce n’est pas le genre de Maxime d’hésiter, une réminiscence de leur première rupture. Cela ne fait qu’un an qu’ils se sont remis ensemble, et il regrette. Parce qu’elle n’a pas évolué. Parce qu’elle n’a pas changé d’attitude. Parce qu’elle est restée cette même fille qui ne comprend pas son monde, qui le force dans le sien. Alors, solution soutenue par l’alcool, par cette dispute, il amorce une bombe :
            « Tu sais quoi, Lise ? »
            Elle le regarde avec une telle colère dans ses yeux bleus, froids, glaciales. Son visage lisse laisse deviner son exaspération. Ses lèvres, repliées sur elles-mêmes, forment une moue boudeuse à la manière d’une enfant. Peut-être que l’immaturité est aussi un motif de rupture. Dans tous les cas, la décision de Maxime est prise :
            « J’crois qu’on aurait jamais dû se remettre ensemble »
            Et, une fois ces mots prononcés, Maxime quitte le comptoir et part loin de Lise, ne posant pas le moindre regard sur le visage qu’il imagine décomposé de son ex. Il se précipite dehors, loin de tout ce bruit, loin de tout ce monde. Désormais, seule la musique étouffée et les complaintes des quelques passants atteignent ses oreilles. Il perçoit même les battements de son cœur, erratiques. De sa bouche sort de la buée à un rythme irrégulier, l’hiver mordant les morceaux de sa chair nue. Il frissonne. Il doit y retourner, non pas pour s’excuser, mais pour récupérer ses affaires. Il ne le veut pas. Et son souffle erratique l’empêche d’avoir une pensée logique. Il se perd dans son monde, un défaut que lui attribue souvent Lise.
            Attribuait.
            Usage d’un passé révolu, Maxime se rend compte de ses actions. Merde. Il vient vraiment de larguer sa copine ?
            « Putain… » lâche-t-il alors qu’il s’accroupit, les mains sur les genoux, essoufflé.
            Est-ce qu’il a pris la bonne décision ? Il l’ignore. Son esprit, embrumé par l’alcool, ne trouve pas de réponse à sa question. C’est une équation qu’il ne parvient pas à résoudre. Et encore, il vient de quitter sa copine. Il pense à la liberté que cela lui offre. Puis la peur, la crainte, les représailles sur les réseaux. Il vient de quitter une célébrité. Il vient de se libérer du poids de ce monde ; il a froid. Il tourne la tête vers la boîte de nuit, trop chic pour son univers.
            Il doit y retourner.
            Ça fait combien de temps qu’il est dehors ? Machinale, sa main fouille sa poche. Vide. Il soupire. Il devra se confronter à la foule, se perdre dans cet endroit assombri, seules les lumières violettes éclairant sa voie. Il se frotte les mains, tentative vaine de se réchauffer. Puis, ses oreilles captent le bruit métallique d’un Zippo. Ses narines sentent l’odeur âcre et chaude de la nicotine. Il se tourne vers ce bruit, cette odeur.
            À ses côtés, se dresse une figure. La blondeur de ses cheveux est dévoilée par la maigre lueur de sa cigarette. Il peine à distinguer sa coupe courte, une touffe mimant un style coiffé/décoiffé. Et, quand une voiture passe à leur côté, ses phares dévoilent le visage, masculin, et les yeux, d’un bleu perçant, de l’inconnu. Maxime tente un sourire, transformé en grimace à cause du froid hivernal. La fumée de la cigarette atteint à nouveau ses narines, réchauffe son visage.
            « Tu devrais rentrer » avertit le jeune homme à ses côtés.
            Il a une voix grave, graveleuse.
            « Je peux pas… » répond Maxime, plaintif.
            Il entend l’inconnu pouffer de rire. Adorable.
            « Rude soirée ? » demande-t-il alors qu’il tend sa cigarette.
            Maxime hoche de la tête. Ses doigts, délicats, frôlent ceux chauds de son interlocuteur tandis qu’il prend le bâtonnet de nicotine. Il ne fume pas. Mais, après une dispute, il pourrait y trouver du réconfort. Alors, il porte cette cigarette à ses lèvres et en extrait ses bienfaits. Son corps se relaxe, ses épaules s’affaissent et un premier sourire se dessine sur son visage. Il opine du chef comme geste de remerciement et rend l’objet récréatif à son propriétaire. Un bref mouvement de tête, le temps passe. C’est quoi les paroles de cette vieille chanson déjà ? Maxime ne s’en rappelle plus, ce vieux souvenir qui le fuit à cause de l’alcool emmagasiné dans ses veines. Toujours est-il que cette pensée lui a ôté la parole un court instant, juste ce qu’il faut pour que le fumeur finisse ce qu’il a entamé. Et, dans un mouvement taciturne, il lui tend sa main.
            « On y va ? » demande-t-il avec un sourire que l’obscurité tente de dissimuler.
            Il veut y retourner.
            Et il a une excuse parfaite.
            Il empoigne cette main tendue, et les deux jeunes hommes rentrent dans la boîte de nuit. Au départ, mal à l’aise – car il ne s’agit pas de son monde – Maxime se laisse aller, suit les mouvements de son compagnon. Celui-ci se mêle à la foule, danse et saute partout. Il a l’air d’être dans son élément, comme un poisson dans l’eau dans cette mer lavande. Autour de lui, personne ne resplendit. Une brume de fumée se masse alors que la musique se fait de plus en plus forte. Les vibrations du son, les sauts répétés de la foule, rien ne le déstabilise plus que les mouvements corporels de l’inconnu. Il joue avec la fumée, les couleurs violacées, le rythme endiablé du son. Et Maxime le suit, se laisse tenter à quelques pas maladroits.
            La soirée s’ensuit, mais rien ne le sort de cette transe dans laquelle il a été embarqué. Il ne se rend pas compte du temps passé sur la piste. Cette notion, il l’a perdue à force de danser, chanter et de discuter avec l’inconnu. Il ignore son prénom, cette distinction qui semble insignifiante alors que son corps, dangereux, s’approche de l’autre. Et peut-être qu’il a un peu trop bu, mais une envie soudaine lui prend. Et un sourire échangé suffit pour comprendre.
            C’est réciproque.
            Alors, Maxime tente un mouvement. Torse contre torse, ils arrêtent de se mouvoir. Le temps se stoppe à cet instant précis où, timorées, leurs lèvres se rencontrent. Et Maxime se laisse aller, se détend alors que le blond intensifie le baiser. Leurs mains trouvent leur corps, s’attachent comme ils peuvent et poursuivent leur union. Ils s’embrasent alors qu’ils se perdent dans cette mer de fumée, cette marée humaine. Ils n’y prêtent pas attention, trop affairés à se découvrir. Jusque-là inconnus, ils se sont trouvés dans cet univers qui n’est pas celui de Maxime. Et pourtant, il tente cette aventure, plonge dans ce regard azur et sourit. Il oublie que, quelques instants plus tôt, dans ce même endroit, il s’est disputé avec sa copine, trop obnubilé par la personne de ses désirs.
Et il en veut plus, beaucoup plus.
Un murmure à ses oreilles, un accord passé, un baiser échangé et ils se séparent, juste le temps pour Maxime de retrouver son téléphone et ses affaires. Puis, une fois dehors, il retrouve la chaleur corporelle de l’inconnu. Ils discutent, se prennent bras-dessus bras-dessous et déambulent dans les rues monégasques. Cet endroit, inconnu, ne l’est pas pour son compère. Il apprend d’ailleurs son prénom après un baiser échanger. Un prénom aux sonorités hispaniques qui révèlent ses origines.
« Pedro… » murmure Maxime, profitant des syllabes qui ronronnent sous sa langue.
Puis, il rit d’un rire éthylique. Émerveillé par un rien, Maxime se présente alors qu’ils s’arrêtent devant un immeuble. Et ils discutent, discutent, discutent, s’échangeant des banalités encombrantes lors de leur ascension. Les escaliers sont interminables, de quoi provoquer des cloques dans ses chaussures trop serrées, une obligation de Lise. Sans s’en rendre compte, un soupir outrepasse ses lèvres, très vite évanoui dans la bouche de Pedro. Un sourire nait sur ses lèvres tandis qu’il pousse son compagnon contre le mur d’un étage. Celui-ci fouille dans ses poches, un cliquetis pressé résonnant dans l’immeuble entier. Enfin, il dégaine des clés qu’il insère dans la serrure de la porte à côté d’eux.
Enfin, ils trouvent une chaleur confortable.
À l’abri des regards d’une foule indiscrète.
Ils poursuivent leur parade nuptiale, découvrent ce qui se cachent sous leur couverture de tissus. Ils troquent le confort de leurs vêtements contre celui de leurs mains. Ils se cherchent, s’observent, se touchent dans une maladresse propre aux premières fois. Sous des caresses, ils se dévoilent l’un à l’autre, leur peau nue en proie à la froideur de leur toucher. Froideur frictionnée en chaleur à mesure qu’ils prennent l’habitude de ce contact, ils explorent leur peau, leurs courbes timides tandis qu’ils se caressent. Et du bout de sa langue, Maxime explore le moindre recoin de ce monde. Soif de découverte, l’aventurier apprend et masse les connaissances. Mais il a tendance à oublier qu’il n’est pas le seul dans cette épopée. Alors, on le lui rappelle d’une pression délicate, puis plus intense vers son bas-ventre, trouvant un contact contre son fessier : un accord tacite passé dans un hochement de tête simultané.
Ils se séparent, le temps de se préparer. Un préservatif, du lubrifiant, et ils ne s’arrêtent plus. Les coups de reins s’enchainent à un rythme irrégulier, juste le temps de se réguler. Le plaisir est décuplé à chaque coup, alors que le sexe libre du brun se trouve vite empoigné par le blond qui le masturbe tout en pénétrant son derrière. Et ils continuent, encore et encore, les râles et soupirs occupant l’espace auditif alors que la sueur s’accumule sur leur torse. Enfin, dans un pénultième baiser, une dernière union, un ultime va-et-vient, Pedro jouit en même temps que Maxime. Et le plaisir prodigué par cet instant complice les pousse à la fatigue, non sans échanger un baiser qui vient clore leurs ébats et leurs yeux.
.*.*.
Le lendemain, les premières notes désagréables de son réveil résonnent. Irrité au départ, Maxime tend sa main fatiguée pour éteindre son téléphone. Par malheur et inconvénient, il ne le trouve pas à sa place habituelle, sur son chevet. Puis, en ouvrant un œil, les lueurs faiblardes d’un soleil d’hiver dévoilent l’endroit inconnu. Stupéfait, il constate sa nudité sous les draps, constate l’odeur particulière d’un déodorant masculin, entend les rues se réveiller dans ce paysage trop dense pour sa petite Nice. Mais la carence d’une personne le force à puiser dans ses souvenirs épars de la veille. Il visualise ce visage aux attraits ineffables, à l’allure masculine, loin des carcans féminins dont il s’était accoutumé à force de côtoyer Lise.
Et il se rappelle, les maux et la dispute de la veille qui l’avaient mené dans ce lit. Des regrets ? Il n’en nourrit que peu, libéré des chaînes d’une relation vouée à l’échec. À la place, un tendre sourire se fend sur son visage alors que, rêveur, il se défait des draps, récolte ses vêtements éparpillés au sol et s’apprête à partir. L’homme de la veille, il aurait laissé leur histoire au passé, devenir un souvenir périssant en anecdote juvénile, si un post-it n’avait pas retenu son attention. Accroché à la porte d’entrée, des boucles et des lettres irrégulières y sont inscrites, captivant son intérêt. Un mot, un remerciement, une suite de chiffres, un numéro de téléphone démarrant par +377 : un Monégasque pur souche. Maxime sourit, prend la note avec lui et s’éclipse de l’endroit.
Il ne connait que trop bien la ville-État. Habitant à côté, le temps de sa vie estudiantine a suffi pour qu’il passe ses soirées dans l’endroit. Ce sont des escales rares - le Christ s’évanouirait en voyant les prix des vins – néanmoins toujours charmantes. Il apprécie la petitesse et la chaleur qui émanent toujours de l’endroit. Les voitures de luxe se massent dans les rues alors que des bateaux au loin profitent de la tranquillité maritime. L’air frais donne des airs estivaux, le printemps donne des signes avant-coureurs. Les rossignols, messagers de Proserpine, récoltent les premiers éléments de leur nid naissant. Maxime se laisse aller, emporter au gré des vents. Le matin lui dépeint un paysage pittoresque aux couleurs roses. Puis, il se rappelle qu’il a rendez-vous, ce samedi. C’est aujourd’hui, non ? Un rapide coup d’œil, téléphone encore muet, constat : samedi, huit heures du matin. Sa voiture l’attend sur le parking d’un hôtel aux prix mille fois trop cher. Le jeune homme soupire et entame sa route pour récupérer son véhicule.
Au détour d’une allée, d’une rue, en plein centre de Monte-Carlo, il retrouve enfin sa voiture. La ville a eu le temps de s’animer. Des passants aux accoutrements loufoques, des terrasses pleines malgré la saison, des baguettes tendres dressés dans des sachets en papier : son premier matin à Monaco. Dommage qu’ils doivent retourner à Nice. Mais il doit honorer sa parole, son rendez-vous avec Leah. Alors, il entre dans la voiture, enclenche le moteur et entame sa conduite.
Sur la route, il pense à Lise, à sa relation avec elle. Il craint les médias, la presse. Lui-même sait comment elle peut être cruelle. Il se rappelle ses cours de communications, de l’insistance de sa professeure sur la pression qu’il faut mettre et sur le tranchant des questions. Il la plaint, cette vie de star du web. Il n’était que son compagnon lors de cet instant, de cette durée qu’elle mettait en scène sur les réseaux. À un feu rouge, signe d’une pause dans sa course, il regarde son téléphone et va sur Instagram. Les stories de la veille défilent.
Il y a de tout. Des potes de son école qui révisent, d’autres qui passent leur soirée au restaurant, des célébrités qui affichent leur quotidien, des posts partagés, des mèmes. Puis, Maxime arrive à la story de Lise : elle a montré sa soirée, son sourire médiatique, des photos des diverses boissons qu’elle a bues ; le jeune n’apparait pas. Peut-être que leur couple n’était pas digne des réseaux, le feu passe au vert.
Sur la route, alors qu’il arrive presque à destination, il reçoit un message vocal de Leah. Il l’écoute et sourit à la fausse voix plaintive qu’elle prend. L’humour se mêle à son accent, le second degré et le sarcasme devient son idiome que les caisses sonores font résonner dans l’entièreté de sa voiture. Il rit à gorge déployée alors qu’il arrive enfin dans sa petite ville.
La mer teint de bleu l’atmosphère chatoyante de Nice. Moins urbaine que sa cousine monégasque, la petite ville semble plus lente, plus tranquille. Le luxe s’efface derrière un écran de banalité que les passants arborent, fiers. Des drapeaux français flottent en haut de certaines bâtisses. Il se gare non loin de l’une d’entre-elle. Des lettres flottent sur une banderole, indiquant le nom du lieu : « Le Petit Niçois. » C’est là qu’il a l’habitude de réviser, son appartement trop petit et sa colocataire trop bruyante le poussant dehors. Il aperçoit de son siège la baie vitrée. De là, il voit l’endroit s’activer, clients comme employés se pressant. Cela donne des airs de fourmilière à ce café d’habitude si calme. Maxime patiente un temps, juste de quoi naviguer sur les différents réseaux. Twitter lui offre bon nombre de débats, Snapchat divers quotidiens de personnes qu’il n’a pas revu depuis si longtemps et WhatsApp des anecdotes partagées sur le groupe de famille – il devrait recontacter sa mère qui est restée en Suisse.
C’est un nouveau message de Leah qui le sort de sa contemplation. Un message ironique accompagne une photo de lui dans sa voiture, pianotant sur son téléphone. En relevant le regard, il remarque une jeune femme qui lui sourit. Maxime lui fait un doigt d’honneur avant de sortir du véhicule et d’entrer dans le café. Son entrée enclenche une petite sonnette et Leah le salue depuis une table, proche du comptoir. Elle se lève, ses bras prêts à accueillir une étreinte. Le brun montre ses dents dans un sourire franc, nostalgique. Puis, il accepte le câlin, le cliquetis des bijoux de Leah se manifestant dans son mouvement.
Il sent contre son cou le métal doré de son collier, tandis que le contact froid contre sa joue dévoile la chaîne qui entoure son oreille. Des aveux de manque mutuel sont échangés dans ce court échange et un parfum de luxe émane de son cou dans lequel il a enfoui son visage. De l’extérieur, on pourrait croire aux retrouvailles d’un couple. Mais leur relation n’est caractérisée que par une grande amitié qui remonte à l’enfance, dans ce petit village suisse, perdu dans le Canton de Vaud. Ils en ont fait du chemin, leur déplacement en France et leur carrière prometteuse étant témoins de leur progrès. Puis, une petite fille, qui tire sur la robe de Leah, met fin à leur retrouvaille.
« Excusez-moi… » tente-t-elle avec un air chétif alors que les adultes la couvent d’un regard attendri « Je pourrais avoir un autographe ? »
Maxime jette une œillade à la principale intéressée alors qu’un sourire joueur couvre son visage. Elle lui fait un bref mouvement de la tête, l’envoyant balader tandis qu’elle s’accroupit, les motifs de sa robe se ployant. Leah fait son affaire, ce qui provoque un éclat euphorique chez la petite fille qui la remercie. Ils prennent une photo ensemble, le tout surveillé par un Maxime hilare. Il ne s’est pas habitué à la célébrité de son amie d’enfance. Non sans être accoutumé à ce genre de scène – Dieu sait à combien il en a assisté avec Lise – il reste impressionné par l’assurance de son amie. Elle qui, à l’époque, était si timide, renfermée dans son petit monde, qu’il a peiné à intégrer pendant qu’ils étaient encore jeunes et innocents, se retrouve aujourd’hui à signer des autographes et à faire rêver une jeune génération au travers des personnages qu’elle joue dans ses séries et films.
Leah salue la petite fille qui part à pas clocher.
« Je vois que le succès te sourit toujours autant, se moque Maxime.
- Ferme-la un peu, tu veux ? » rit-t-elle alors qu’elle se relève.
Ils finissent par s’asseoir, se faisant face. Un serveur à la peau métis vient prendre sa commande, un simple café au lait avec une chocolatine. Leah poursuit en lui demandant un muffin. Le serveur hoche de la tête tandis qu’il griffonne leur commande sur son bloc-notes. Il finit par s’absenter et lance une promesse d’un service rapide.
« Merci Ricardo ! » déclare Leah.
Ainsi, ils échangent, prennent des nouvelles de chacun.
« Alors, avec Lise ? commence-t-elle.
- C’est fini avec Lise.
- Ah ? »
Maxime hoche de la tête, un soupir las sortant de ses lèvres.
« T’avais raison, j’aurais jamais dû me remettre avec elle, déplore-t-il.
- En même temps, tu m’écoutes jamais. »
Il s’apprête à répliquer, mais ses cordes vocales ne s’activent pas. Il finit par hausser des épaules pour toute réponse. Il s’étire alors qu’il raconte comment la relation s’est dégradée. Comment ils en sont arrivés à se disputer dans une boîte de nuit. Comment elle l’a encore forcé dans une de ses soirées mondaines pour le travail. Comment la fatigue et le malaise l’ont envahi tandis qu’il enchainait les verres. Et comment il a décidé, après une énième prise de tête, de couper les ponts avec Lise. Leah écoute tout cela avec une oreille attentive, opinant du chef et en faisant des commentaires de temps en temps. La conversation s’interrompt quand Ricardo apporte leur commande.
            « Merci » lance Leah.
            Ricardo tente un sourire qui ne lui sied pas avant de repartir. Un sourcil s’arque au-dessus d’un des yeux de Maxime.
            « Encore en train de courir après un cas désespéré ? demande-t-il.
            - Si seulement c’était ça… »
            Ce sujet est vite balayé par Leah qui raconte des anecdotes de tournage. C’est ce qui la différencie de Lise. Quand elle parle de son travail, Leah parait authentique, humaine. Elle discute avec les techniciens, les maquilleurs. Elle ne cherche pas la célébrité ni même le pouvoir, elle effectue juste son travail. Et il faut croire que c’est la clé de son succès. Maxime pense à un article du Monde, celui sur lequel il a travaillé et qui lui a permis de trouver un stage.
Ils étaient alors dans ce même café, à échanger sur la carrière de l’actrice dans une atmosphère professionnelle. C’était loin de leurs habituelles boutades et de leurs tranchants sarcasmes. C’était plutôt une session de question-réponse durant laquelle Leah parlait de sa carrière et Maxime prenait des notes sur son IPad. À la fin, ils avaient troqué leur tenu professionnel par celle de la vie de tous les jours, l’humour reprenant le pas dans leur conversation, similaire à leur échange d’aujourd’hui.
            Maxime fixe Leah, une touche euphorique rayonnant son iris dans une teinte ambré qui resplendit. Sa robe propre contraste avec la chemise froissée qu’il porte. Tandis qu’elle porte la pâtisserie à sa bouche, un bracelet d’or glisse sur son poignet clair. Des miettes s’échappent de sa bouchée, s’infiltrant entre ses bagues précieuses. Maxime, d’un geste inconscient, frotte le bracelet brésilien qu’il porte à son poignet gauche ; un cadeau de Leah quand ils étaient enfants. Il ne l’a jamais enlevé, les marques du temps se traduisant dans des bouts effilochés.
            Il tapote dans sa poche, sentant une gêne au niveau de son genou. Le brun finit par entrer sa main dans la poche de son chino Levi’s et trouve un papier froissé. Il ne peut retenir son sourire quand il voit la suite de nombres. Cela n’échappe pas à Leah qui feigne une quinte de toux pour attirer son attention.
            « Qu’est-ce qui te fait sourire comme ça ? » demande-t-elle.
            Maxime remonte le regard, apercevant la malice dans le regard brun de son amie. Il vient de commettre une erreur, et elle ne va pas le lâcher s’il ne crache pas le morceau. Alors, autant tout confier.
            « Après ma dispute avec Lise, j’ai baisé avec un gars. »
            Un peu cru, certes, mais ç’a le mérite d’être honnête. Trop peut-être, à tel point que la mâchoire de Leah semble se déboiter quand elle l’ouvre. Maxime sent le rouge lui monter aux joues alors qu’un petit cri s’échappe des lèvres de sa comparse.
            « Petit cachotier ! » s’exclame-t-elle. « Et tu comptais pas me le dire ?! »
            Sa parole est ponctuée par des frappes répétées contre son épaule. Une plainte exagérée résonne dans le café, moins peuplé, néanmoins témoin de la scène de ménage. Le brun arrête l’un des coups tout en riant. Ils se calment, les rires se tarissent dans des soupirs exténués et enfin, ils reprennent la discussion. Maxime ne rentre pas dans les détails, il explique le nécessaire pour comprendre l’histoire : une cigarette échangée, des heures de discussions dansantes, un baiser, puis deux, trois jusqu’à en perdre le compte pour terminer avec ce numéro de téléphone.
            « J’peux voir ton papier ? » demande-t-elle d’un air innocent.
            Son jeu d’acteur est bon, du moins assez pour berner Maxime qui lui tend la note. Il boit la dernière gorgée de son café, refroidi par la discussion. Il s’en délecte néanmoins, profite de la douceur du lait qui attendrit l’amertume naturelle de la boisson. Mais très vite, sa béatitude se trouve tronquée par de l’inquiétude quand il entend le bip d’un téléphone. En face de lui, Leah, accoudée à la table, son cellulaire porté à son oreille, lui lance un sourire aguicheur. Il s’apprête à se jeter sur elle pour lui arracher l’objet des mains, mais le son d’une voix masculine le coupe dans son élan.
            « Oui allô ? »
            Maxime tressaillit. Médusé, il ignore quoi faire quand Leah lui tend le téléphone. Il ouvre la bouche, mais aucun son n’en sort. Leah soupire et reprend l’appel.
            « Bonjour, Leah Grassi à l’appareil, j’vous appelle parce que l’idiot qui me sert de meilleur ami n’ose pas vous parler.
            - Qui ça ? »
            Maxime, le pouce et l’index joint, intime la brune de se taire d’un geste de la main. Pour toute réponse, elle lui tire la langue.
            « Maxime, je sais pas si ce nom vous dit quelque chose. »
            Elle s’humecte les lèvres alors que Maxime rougit à vue d’œil.
            « Et bien, passez-le-moi. »
            Elle hoche de la tête et passe le téléphone au concerné.
            « Allô ? articule Maxime, cachant sa gêne derrière un air sérieux.
            - Alors comme ça, je t’intimide ? »
            Il enlève le haut-parleur et s’éclipse en-dehors du café.
            « J’ai pas trop eu le temps de réfléchir à comment t’aborder, vue que mon idiote d’amie ne m’a pas laissé le temps.
            - Et ton idiote d’amie est une actrice reconnue en France. »
            Il la connait. Évidemment.
            « Ouais, j’espérais te la présenter d’une autre manière.
            - Parce que tu voulais me la présenter ? »
            Il peut entendre de l’autre bout du fil un sourire se former sur ses lèvres. Il l’imite alors que ses yeux verts se perdent dans le vague.
            « Si tu veux me revoir, bien sûr ! »
            Il s’est peut-être trop excité. Mais il n’a pas le temps de douter qu’un rire enjôleur balaye ses inquiétudes.
            « J’t’ai laissé mon numéro, c’est pour une raison ! »
            Maxime se gratte l’arrière de la tête, tourne un peu son corps, juste assez pour que ses yeux croisent ceux de Leah qui doit l’observer depuis tout à l’heure.
            « J’t’envoie un message ce soir ? »
            Un silence plane, un accord tacite, agréable.
            « À ce soir Maxime… »
            Il ne réplique pas, profitant des sonorités de cette voix, ce murmure familier tandis que les bips indiquent la fin de l’appel. Un sourire béat se dessine sur ses lèvres, alors qu’il se retourne. Leah lui tend un pouce, son regard interrogateur demandant confirmation. Maxime hoche de la tête avant de rentrer dans le café.
            « La prochaine fois, préviens quand tu m’fais un coup comme ça, s’indigne Maxime.
            - T’allais jamais l’appeler, j’te connais Max. »
            Il lève le doigt, prêt à répliquer.
            « Sérieux » coupe-t-elle « Après Lise, t’as le droit de t’amuser un peu, non ? »
            Il ne peut pas lui donner tort. Il ne s’était jamais senti aussi vivant que lors de cette fin de soirée, à discuter et découvrir une nouvelle personne. Cette relation, il n’en attend pas grand-chose. Mais peut-être…peut-être qu’il pouvait faire confiance à Leah.
            « Merci, soupire-t-il en se rasseyant.
            - C’est rien, répond-elle en souriant »
.*.*.
Les semaines passent, les cours continuent, les articles s’enchainent et les discussions futiles animent son quotidien. Maxime, affalé contre le mur du couloir, relit sa pige de la veille. Il s’agit d’un article sur l’arrivée prochaine du Grand Prix de Monaco. Les travaux ont commencé dans la principauté voisine, et le Monde l’a chargé de couvrir l’information. Il doit aller sur le terrain demain, mais pour l’instant, il fignole son article, corrige les éventuelles fautes d’orthographe laissées par la fatigue ou la flemme, tandis qu’il attend son prochain cours. Une notification extirpe l’apprenti-journaliste de sa besogne. Il sort son téléphone de sa poche et sourit à la vue du message : c’est Pedro.
Ils se sont reparlé, appelé de temps à autre alors que leur rencontre remonte à un mois deçà. Maxime ignore la nature de leur relation, les messages à caractère sexuel jonchant les banalités qu’ils échangent. Autant, leur discussion WhatsApp reste propre, autant Snapchat est témoin de leur excitation tardive. C’était casuel, c’était simple : ils s’amusent à la manière d’adolescents qui expérimentent leurs premières relations. Mais ils n’en étaient pas, ils ont des responsabilités que leur âge avancé force à endosser. Maxime a bientôt vingt-trois ans alors que Pedro frôle son quart de vie.
Il a eu le temps d’apprendre cette information au détour de leurs premiers échanges. Résident monégasque, son coup d’un soir gère son entreprise familiale. Il est très secret sur ce qui le rattache à l’Italie, la famille semblant être tabou dans les messages qu’il envoie. La gêne ne fait pas partie de son vocabulaire quand il évoque ses relations passées. Maxime se sent petit à côté, lui qui n’a jusqu’alors connu que Lise et seulement Lise dans les dernières années. Bien sûr, il a eu une copine à un âge où l’on ne cherchait qu’à imiter les parents, et où l’image de l’amour ne se résumait qu’aux Disney. Et bien sûr, découvrir sa sexualité incluait des essais et de la curiosité auprès de la gent masculine, ce qui l’a poussé sur le porno d’à côté et l’a fait s’accrocher aux lèvres d’un garçon qu’il considérait comme un ami. Mais il paraissait si inexpérimenté à côté de Pedro qui parle de ses fantasmes avec une telle facilité qu’il en rougit. Les images explicites, les vidéos floues dans le noir, tout ça ne fait que renforcer la nouveauté et l’amusement dont Leah lui a parlé. Et il en est satisfait.
Très satisfait.
Cependant, le réel le rattrape vite. Ses réseaux sociaux abondent de notifications, de messages privés pour comprendre sa situation avec Lise. Avoir eu une relation avec une youtubeuse signifie aussi subir le courroux de son public. Il en a cure, pour être honnête. Ce sont de jeunes enfants, des ados tout au plus. Le concept de vie privée et de rupture leur échappe. Cette rupture fait parler, les médias peoples s’étant empressés d’écrire une kyrielle d’articles dès que l’information a été communiquée par Lise. Maxime est une personnalité publique malgré lui. Par chance, le virtuel ne se métamorphose pas dans sa réalité. Il est tranquille, ses camarades de classe n’ayant évoqué le sujet qu’une fois, des mots rassurants et des messages d’encouragements intervenant dans ce flot de haine qu’il subit depuis un mois déjà.
Perdu dans ses pensées, il est rappelé à l’ordre par un autre message de Pedro. Il confirme le lieu et l’horaire du rendez-vous de demain. Maxime envoie un bref message, partage une hâte de se revoir et poursuit son travail. La cloche retentit, son groupe d’ami l’attend pour le prochain cours : le quotidien reprend le dessus, celui-là même où il assiste, passif, aux cours de sa professeure juridique. Le droit est loin d’être passionnant, quand bien même il est important. Le manque de protection et la liberté d’expression ne faisant pas l’unanimité partout, il se doit d’être averti des dangers du métier. Son regard alterne entre l’horloge pendue, proche de la porte, et la professeure qui psalmodie un galimatias de droit pénal, un vrai calvaire pour Maxime dont les yeux peinent à rester ouverts. Le tic-tac du cadran, un supplice pour les oreilles, le nargue alors que les aiguilles n’accélèrent pas leur cadence lente.
Qu’on le sorte de là…
.*.*.
Le lendemain, Maxime traine au réveil. Huit heures du matin, c’est trop tôt pour un jeune homme comme lui. Mais le travail l’appelle et il ne doit pas décevoir son maître de stage. Alors, une douche, un café, un petit-déjeuner, et le voilà paré à affronter la journée. Il enfile son sac à dos, dégaine ses clés, et part de l’appartement. Le froid matinal, un début de printemps, le dissuade de sortir. Cependant, il brave cette première épreuve, sort la clé de sa voiture et ouvre la portière. Il embarque, démarre le moteur et le chauffage, et s’engage sur la M6098. Le trafic est faible, moins dense qu’en semaine. Les pendulaires sont en week-end, un rêve qu’envie Maxime. Son flegme est couvert par les commentaires de la radio locale, des voix, dont il commence à s’habituer, faisant une revue de presse détaillée.
Cela occupe sa conduite calme, patiente. Il reçoit parfois des messages que Siri lui dicte, la prudence l’invitant à se concentrer sur la route plutôt que sur les bêtises que lui envoient Leah. Peu à peu, le désert routier est remplacé par le faste et le luxe de Monaco. Le soleil se fait moins timide. Ses rayons illuminent Monte-Carlo, se reflètent contre le verre des immenses immeubles. Quelques bâtisses de marques s’invitent dans le décor dense monégasque. Maxime peine à trouver une place de parking. Il doit faire plusieurs tours pour qu’enfin un espace se libère. Il se gare non loin du port Hercule. L’endroit offre un paysage estival, la mer tranquille et l’air chaud contribuent à cette allure d’été. Peut-être que le yacht au loin entrave cette platitude.
Quoiqu’il en soit, Maxime déambule dans la ville. Il arrive proche du chantier, son lieu de rendez-vous. Il parle avec les ouvriers, dont l’accent ronronnant ne laisse pas douter de leur origine portugaise. Il discute avec le directeur qui lui donne des indications sur l’avancement. Par ailleurs, il est difficile de ne pas remarquer les poches violettes qui sont creusées sous leurs yeux. Maxime compatit alors que le directeur communique une information capitale : les travaux se font essentiellement de nuit. Le journaliste voit alors les tribunes qui commencent à être montées, une ébauche encore imparfaite du décor prometteur du Grand Prix mythique. Il prend une photo avec son IPad, ce qui lui servira d’accroche visuelle pour son article.
Il met bien une heure à récolter toutes les informations nécessaires. Le journaliste interroge les passants, le sport automobile semblant plus ancré dans la culture monégasque qu’ailleurs en France. Pardon, Monaco est un État à part entier. Il ne devrait pas fâcher les locaux. Plus tard, Maxime se décide à prendre la route vers le Starbucks qu’il a croisé lors de sa traversée. Il commande un caramel macchiato ainsi qu’un bagel, remercie le barista et s’installe sur une des tables. Le décor brun, sobre, de l’enseigne le motive au travail. Alors, il sort son ordinateur et son bloc-notes et fignole la rédaction de sa pige. Cela lui prend une heure de son temps, sans compter les petites pauses durant lesquelles il s’abreuve de caféine et se sustente de lipides. Une dernière vérification, dernière relecture, il finit par envoyer sa pige au Monde : il est midi moins quart. Son rendez-vous est dans quinze minutes.
Il se presse, range ses affaires, vite, termine les restes à la hâte, passe la bonne journée aux baristas avant de courir dans les rues méditerranéennes. Il s’excuse auprès des passants qu’il bouscule, manque de se ramasser à plusieurs reprises, et c’est dégoulinant de sueur, résultat de l’effort sous le soleil sudiste au zénith, qu’il se trouve devant la terrasse du Marcello. Il lâche un souffle de soulagement, il n’est pas en retard : Maxime est le premier arrivé. Il entre dans le restaurant, salue les serveurs d’un bref mouvement de tête. L’une d’eux s’occupe de lui :
« Vous avez réservé ?
- Oui, sous le nom de… »
C’est quoi son nom de famille déjà ? Il lui a déjà demandé ? Peut-être qu’il peut le retrouver dans ses discussions. Laquelle ? Snapchat ? Pas possible, ce n’est que pour le sexe. Instagram ? Bonne chance pour retrouver le message dans cette marée de haine. WhatsApp, ça doit être ça ? Merde, la serveuse est en train de s’impatienter.
« Le nom de ? articule-t-elle
- Il s’appelle Pedro… ? »
Super, il a l’air ridicule. Son incertitude risible a le mérite de faire sourire la serveuse.
« On va regarder ça ensemble, d’accord ? »
Maxime hoche de la tête et suit la dame. Il se penche vers l’accueil et, dans l’espoir de recouvrir la mémoire, passe en revue les divers noms de famille. Mais rien ne lui parait familier.
Rien.
Il est dans une impasse.
Mort de honte, il s’apprête à envoyer un message. Mais par miracle, une sonnette retentit. Ses yeux remontent vers l’entrée où, dans l’embrasure, Pedro rayonne. Ce dernier lui lance un sourire ravageur et le chanceux remercie sa bonne étoile. Maxime lève sa main, le salue, et, une fois arrivé devant lui, Pedro l’emmène dans une embrassade. Il l’accepte, l’odeur de parfum mélangé à la cigarette le ramenant à leur seule rencontre. Pedro déclare sa réservation sous le nom de « Borleti ». Maxime le note dans sa tête, dans le cas où il se retrouverait dans la même situation. La serveuse les conduit à la table réservée. Pedro la remercie et les deux jeunes hommes prennent place l’un face à l’autre.
« Si tu crois que je t’ai pas vu galérer avec la serveuse, tu t’trompes » amorce Pedro.
Maxime se passe la main sur son visage, dépité.
« M’en parle pas, par pitié… »
Pedro, léger, simple, rit. Quand la serveuse revient avec les cartes, la discussion se poursuit. Ils parlent de leur quotidien, Maxime de sa journée, Pedro d’affaires. Le brun remarque sa tenue : il est vêtu d’une chemise blanche couverte par un blazer à rayure noir. Ses boucles blondes, d’habitude décoiffés, sont dressés par un nuage de gel, visible grâce aux lumières chaleureuses du lieu. Un duvet de poil est coupé net sur sa mâchoire carrée, le menton arrondissant l’angle. Ses iris azur, plongés dans la carte, défilent les diverses propositions. Maxime, à son tour, s’attarde sur les propositions, mais les prix le refroidissent d’un coup. Son maigre pécule ne peut pas assumer un tel coût !
« C’est moi qui paie, t’en fais pas » rassure son comparse.
Maxime remonte le regard, l’air surpris.
« Mais -
- T’es étudiant, je suis chef d’entreprise, y’a pas de « mais » qui tienne. »
Il l’a dit avec une telle autorité, une telle assurance qu’il ne peut que sourire et se taire.
Il le lui revaudra.
La discussion avance au rythme de leurs bouchées. Elles entrecoupent leur bavardage qui se résume en des débats sur la vie de tous les jours. Des commentaires sur la nourriture, la décoration, les employés animent la conversation. Maxime profite de son risotto, le mélange de fruit de mer et de bolognaise titille ses papilles. Il se délecte de ce repas et boit les paroles de son hôte. Pedro, avec adresse, joue avec son fond de vin.
Alors qu’il ne reste plus que des miettes dans leur assiette, le blond s’absente pour payer l’addition. Dans le creux du ventre de l’invité, un sentiment de culpabilité se niche. Mais il est rassuré, voire ravi, que Pedro s’enquière de sa fortune sans le juger pour autant. La maladresse d’un premier rendez-vous a vite été balayée par la légèreté. Il est satisfait. Quand bien même Lise reste son seul point de comparaison, il sait que ç’a été un bon rendez-vous. Des tweets d’anecdotes de rencontres catastrophiques lui sont venus durant toute l’attente, et, quand Pedro revient, tout sourire, l’intimant d’un geste de la tête de le suivre, il sait qu’il n’a plus rien dont il doit se soucier.
Ils poursuivent leur rendez-vous, poursuivent leur discussion, leurs débats, pendant qu’ils déambulent dans la ville. Monte-Carlo offre ses merveilles, mais aux yeux de Maxime, seul Pedro resplendit. Il ne devrait pas tomber, se laisser charmer aussi vite quand leur relation n’a pas de label. Pourtant, il se laisse avoir dans ces jeux de miroirs qui reflètent une tendresse et un doux rêve.
Une réalité à en devenir.
Quand le jeu de l’amour et du hasard les mène au palier d’un immeuble, celui de Pedro, quand ils se toisent, une forêt ��meraude perdue dans un paysage céruléen, quand leurs corps se rapprochent, comme aimantés l’un à l’autre, l’un vers l’autre, ils se laissent tenter à la folie de l’excitation. Ils s’embrassent, Pedro le poussant à l’intérieur de l’immeuble. Dans un mouvement alangui, Maxime approfondit le baiser. Leurs mains rencontrent à nouveau leur corps, si étranger et si familier à la fois. Un mois sépare leurs premiers ébats, mais c’est comme s’ils remontaient une décennie en arrière à cet instant précis.
Le temps fuit, passe, leurs caresses se calment alors qu’ils arrivent enfin chez l’hôte. Mais cette accalmie n’est que de courte durée, puisque, une fois la clé insérée dans la serrure, Maxime ne tarde pas à prendre d’assaut les lèvres de son Monégasque. Pas de temps à perdre quand il s’agit de plaisir. Le brun reconquiert ces terres qu’il prenait pour acquises. Ses mains baladeuses s’aventurent sous sa chemise alors que ses doigts rencontrent la peau dure de ses tétons.
Ils se perdent, se laissent aller au contact de l’autre, aux plaisirs qu’il prodigue, se prodiguent. Ils se chuchotent des mots doux, rassurants, clairsemés de candeur, témoins d’une relation sobre. Et dans une apothéose exquise, Maxime se laisse porter au gré des râles de Pedro.
.*.*.
« On est quoi au juste ? »
Maxime vient de demander cela. Encore nus sous les draps, les deux tourtereaux baignent dans la lumière violette émise par les lampes de la chambre. Le journaliste a posé cette question alors que sa tête repose sur le torse de Pedro, la légère couche de poil chatouillant sa joue. Pedro se redresse contre le dossier du lit, ses doigts arrêtent leur tracée sur la peau délicate, pourtant suintante, du brun. Maxime remonte le regard, un reflet de regret dans ses pupilles vertes. Peut-être que c’était trop tôt pour poser ce genre de question ? Il doit se faire souffrance pour ne pas se mordre la lèvre. Pour ne pas montrer son anxiété grandissante. Il a gâché un moment de tendresse post-coïte, ce moment si précieux et si difficile à amorcer. Et il a fallu qu’il parle, qu’il pose cette stupide question.
« J’en sais rien, ciccio » finit Pedro.
Leurs regards se rencontrent, se confondent. Un léger sourire prend possession du visage du monégasque, ce qui balaye l’inquiétude du Niçois. Il se laisse prendre au jeu, sourit à son tour et, imitant la position de son amant, il prend son visage dans le creux de sa main. Son pouce caresse sa joue, le contact pileux, agréable, accélère son rythme cardiaque. Il ne pourra jamais s’habituer à cette sensation, à ce renouveau. Il ne pourra jamais s’habituer à ces baisers, tendre, langoureux, puis plus sauvage. Il ne pourra jamais s’habituer à cette relation, à cet homme qui a accepté de le laisser entrer dans sa vie. À ce moment, il se pense chanceux, il se croit heureux, il s’imagine en couple. Pedro lui miroite une tendresse exclusive, une promesse d’amour ; c’est ce qu’il se dit. Il se dit aussi que ce n’est qu’une question de temps, de semaines, de mois, avant d’enfin poser un label sur leur relation.
Tout cela, un doux rêve éveillé, où l’ignorance et la candeur habitent le journaliste, ne durera pas bien longtemps.
.*.*.
Et ils se sont pris au jeu, se sont perdus dans leur partie, comme d’habitude. Le temps passe, et Maxime fredonne la mélodie de Claude François. Les jours passent, et rien ne se passe. Ils continuent de s’échanger des messages la journée, de se dévêtir sur Snapchat la nuit, comme d’habitude. Les semaines passent, et les obligations les rattrapent. Avec le Grand Prix de Monaco qui s’approche, Maxime ressent de plus en plus la pression de son boulot de pigiste. Les articles se pressent, les délais se raccourcissent, et les fautes d’orthographe se perdent dans le flux. Il prend plus de temps à répondre aux messages de Pedro, se couche plus tôt qu’à l’accoutumer, fatigué par sa journée de travail, comme d’habitude.
Pour sûr, ils couchent ensemble. Le désagrément de son travail, les aller-retours entre Nice et Monaco dans sa vieille Kia, sont adoucis par ses visites post-labeur chez Pedro. Ils baisent, ils font leur affaire, la délicatesse des débuts remplacés par la sauvagerie du sexe cru. Maxime prend du plaisir, bien sûr. Mais il a l’habitude de se faire prendre, de se faire guider par les gestes habiles de son amant, et il a soif de nouveauté. Il a des désirs, des envies, mais Pedro semble toujours fermé à la discussion, oreiller de paresse que sont ses désirs et habitudes. Maxime a été mis au courant dès le départ, il ne peut que s’en prendre à lui-même. Et ça ne le dérange pas plus que ça, ça le frustre tout au plus.
Mais ça n’est plus la même chose, ces tracas quotidiens métamorphosés quand, lors d’une douche – qu’ils ne prennent plus ensemble – Maxime entend les vibrations d’un téléphone qui n’est pas le sien. Couché dans le lit, les lumières bordeaux trompant l’obscurité, le brun se penche vers la table basse. Les lettres virtuelles forment le prénom « Charles » sur l’écran de l’iPhone. Même s’il est tenté, il ne répond pas. S’il veut des réponses, ces dernières sortiront de la bouche de Pedro. Celui-ci vient d’entrer dans la chambre, un linge entourant sa taille. Des gouttes tombent de ses cheveux mouillés, sa blondeur perdue au détriment d’un châtain clair temporaire. Quand bien même il désire ce corps, bien sculpté et beau, qui s’approche de lui, Maxime se contrôle.
« C’est qui Charles ? » demande-t-il d’un ton sobre, calme, distant.
L’homme qui lui fait face hausse un sourcil. Maxime lève les bras en signe de défense.
« Il vient de t’appeler » il désigne le téléphone d’un geste vague « J’me pose juste des questions. »
Pedro soupire, vient s’asseoir sur le lit et passe une main dans ses cheveux. Il jette un regard à Maxime, glacial.
« C’est un ami d’enfance » répond-t-il simplement.
Maxime hoche de la tête. Une moue se fend sur ses lèvres, il se mord l’intérieur de la joue avant de poursuivre.
« Un ami genre un ami, ou un ami… ami ? » sa voix est suggestive sur la fin de phrase.
Pedro tourne à peine la tête, juste assez pour présenter son visage. Ses traits se durcissent, suivant le froncement de ses sourcils. Un souffle s’échappe de ses narines.
« Je l’ai déjà baisé une fois si c’est ça ta question » lâche-t-il, sec.
Maxime aurait pu se contenter de cette réponse, aurait pu lâcher l’affaire. Il aurait pu feindre l’ignorance, aurait pu poursuivre ce qu’ils ont, quoiqu’il s’agisse. Mais il ne le fait pas. Peut-être sa curiosité, héritage de sa formation de journaliste, le perdra.
« Une fois ou… des fois ? »
            Un son passe la barrière de ses lèvres, signe d’agacement.
            « Plus de fois que tu peux l’imaginer. »
            Maxime sent son cœur battre, accélérer. Sous les draps, il serre son poing. Mais au fond, il le sait. Pedro a de l’expérience dans les relations, dans sa sexualité. Il s’en est vanté au début de leur fréquentation. Rien ne sert à lui en vouloir, à lui reprocher quoi que ce soit, Maxime a été prévenu dès le départ. Mais son fantasme d’un couple l’a berné, et il est tombé dans des fabulations.
            Ils ne sont pas en couple, ils ne l’ont jamais été.
            La jalousie n’a pas sa place dans ce qu’ils ont.
            Pourtant, il ne peut s’empêcher. Il ne peut s’empêcher d’y croire. De croire dans ce mirage où seul lui profiterait de ce corps parfait. Il ne peut s’empêcher de faire sien les lèvres du blond et de penser qu’il lui appartienne qu’à lui et à lui seul. Il ne peut s’empêcher de désordonner ses cheveux dans des caresses tardives, un geste dont seul lui et lui seul prodiguerait la douceur. Il ne peut s’empêcher de penser qu’il lui appartient.
            Il ne peut s’empêcher de tomber amoureux de Pedro.
            Peut-on le lui reprocher d’être humain ?
.*.*.
            Après cette nouvelle, plus rien n’est pareil. Pedro lui envoie des messages, comme avant, mais Maxime tarde à y répondre. Le stress du Grand Prix ? Une excuse. Le stress de la fin de sa formation ? Une excuse de plus. À dire vrai, c’est sa jalousie qui parle quand il n’ouvre pas un Snap, quand il refuse une rencontre, quand il met des heures à y répondre. Et durant ce laps de temps, l’image de Charles, une ombre inconnue, le hante. Il la voit faire des actions que Pedro lui refuse, un privilège dû à des années de relations et d’expérience. Et quand il s’imagine cela, Maxime ne peut s’empêcher de cogiter.
            Il rumine, encore une fois. Ce vieux canapé ne peut rivaliser avec l’inconfort de ses pensées, leur effet se traduisant dans sa jambe qui tressaute contre le parquet en linoléum. Une main délicate se pose contre le tissu de son chino. La jambe s’arrête, il tourne la tête et un sourire vient rasséréner son stress ponctuel.
            À côté de lui, sa colocataire est assise. Ses cheveux, d’une rousseur éclatante, s’arrêtent à hauteur de ses épaules. Ses yeux vert-de-gris sont fixés sur lui, une douceur rassurante le calmant. Et sa peau claire est illuminée par les lueurs versatiles de la télévision. Celle-ci diffuse une série banale, juste de quoi tuer le temps qu’ils ont. Maxime s’est joint à Sasha dans sa session visionnage après une remarque de cette dernière sur le peu de temps de répit qu’il s’offre. Elle a le don de le calmer, de le rassurer. Ce n’est pas l’humour ni les piques dont Leah fait preuve, plutôt des mots posés et une oreille attentive. Un comble quand on sait qu’elle a fait des lazzis son métier. D’ailleurs, elle est vêtue d’un ensemble classique, un col roulé noir resserrant son cou, pareil au jean noir pour ses jambes.
            « Max, qu’est-ce qu’il se passe ? » demande-t-elle d’une voix inquiète.
            Le journaliste ne lui a jamais parlé de Pedro. Bien sûr, elle était présente quand il s’était plaint de sa relation avec Lise – il se demande ce qu’elle devient – et quand le stress de l’école l’empêchait de trouver le sommeil. Quand Leah voyage pour ses tournages, Sasha prend la relève, endossant le rôle de confidente dans la vie en chenille de Maxime. Et à cet instant, elle a vêtu son déguisement.
            « J’fréquente un gars depuis quelques temps. » démarre le brun, un air posé trompant sa voix tremblante.
            Sasha hoche de la tête, l’intime de continuer.
            « Et ce gars-là… j’sais pas ce qu’il veut, et c’est frustrant. »
            Et il part dans les détails, de la rencontre en boîte de nuit, aux premiers rendez-vous dignes d’une romance, suivant son espoir d’exclusivité, brisé par la découverte d’un ami avec bénéfice. Sasha l’écoute avec attention, ses traits suivent l’émotion, la joie et la déception qu’évoque Maxime dans son récit. Parfois, des gestes inconscients accompagnent son attention, comme une main qui dresse une mèche rousse derrière son oreille, celle-ci se posant juste après sur l’épaule du jeune homme. Ce dernier ne peut cacher son ressentiment, sa jalousie envenime son ton. Il envie ce Charles d’avoir partagé une histoire plus longue, plus intense, de l’enfance à la vie d’adulte. Il aurait aimé échanger les places, vivre un partage plus long, loin des échanges et rencontres sporadiques que vit Maxime. Il aurait aimé être quelqu’un, abandonner ce titre de plan cul régulier et entamer une relation plus sérieuse.
            C’est l’amour qui parle.
            Et putain, qu’est-ce qu’il l’aime.
            Le brun sert le poing, chasse une larme qui menace de tomber. Sasha l’emmène dans une étreinte, une barrière sécurisée où il peut se laisser aller. Alors il pleure, témoigne d’une rage, un rechignement d’un amour. Il se flagelle, maudit sa naïveté et sa jalousie qui n’a pas lieu d’être. Parce qu’il savait. Il savait que ce n’était que pour s’amuser. Leah l’a averti, l’a conseillé et poussé à la nouveauté. Mais Icare, à force de prendre de la hauteur, a fini par se brûler les ailes et s’est noyé dans la mer, porteuse de son nom désormais.
            Puis, une sonnerie interrompt leur moment. Les deux colocataires se regardent dans les yeux, la surprise et l’incompréhension se partagent entre eux : ils n’attendent personne.
            « J’vais y aller. » déclare la rousse.
            Maxime opine du chef. Quand le canapé est allégé du poids de Sasha, le jeune journaliste s’enfonce dans le tissu, la chaleur humaine remplacé par celle matérielle. Il se permet même de prendre le plaid et de s’y emmitoufler. Par malheur, la voix de Sasha le tire de son confort.
            « C’est pour toi ! » crie-t-elle au travers de l’appartement.
            Maxime soupire alors qu’il abandonne son plaid, son canapé, et, pas à pas, lent, las, fatigué, il arrive enfin à la porte. Mais toute cette fatigue est vite balayée quand il découvre que Pedro se tient là, dans l’encadrement de la porte. La lassitude est troquée par de la surprise, ses yeux écarquillés traduisant son état. Très vite, il se rend compte que son amant n’est pas là pour s’amuser, le sérieux tirant ses traits dans une moue qui ne lui est pas habituelle. L’atmosphère s’est tendue d’un coup, le cœur de Maxime battant contre sa poitrine, signe d’un étrange mélange d’animosité et d’incompréhension.
            « Bon, bah je crois que j’vais vous laisser, j’ai un spectacle à assurer. » déclare Sasha alors qu’elle sort de l’appartement.
Pedro reste là, debout, les bras ballants, le souffle fort. Un silence. À cet instant, ils sont étrangers, ne se reconnaissent pas. La colère, l’incompréhension, Maxime n’arrive pas à lire ce que les yeux de l’autre lui communiquent. Il ne sait pas, ne sait plus. Alors, il prend la parole.
            « Comment t’as trouvé mon appart’ ? »
            Un sourire se dessine sur les lèvres du Monégasque, espiègle.
            « Tu t’en rends p’t’être pas compte » commence-t-il « Mais tu parles beaucoup. Et crois-le ou non, mais je t’écoute »
         ��  Maxime penche la tête, sidéré.
            « Beaucoup plus que ce que tu penses » poursuit Pedro alors qu’il soutient le regard.
            Pendant un bref instant, une once d’on-ne-sait-quoi se reflète dans ses pupilles. Nostalgie ? Culpabilité ? Mélancolie ? Maxime l’ignore. Il a perdu la pierre de Rosette pour comprendre Pedro.
            « Qu’est-ce que tu veux ? lâche Maxime.
            - Savoir ce qui va pas. »
            Le brun ne peut s’empêcher de rouspéter, bruit de bouche amer.
            « J’ai fait quelque chose de mal ? » demande Pedro.
            Oui. Mais il ne peut pas le dire. Il se moquerait de lui, de son fantasme idyllique. Tout ça, c’est nouveau pour lui. L’amour sans sentiment, les ébats disparates, les rendez-vous sans promesses. On ne peut pas lui en vouloir d’être tombé dans le piège. Maxime fuit du regard, ses yeux fixés sur le couloir, par-dessus l’épaule de Pedro.
            « J’ai fait quelque chose de mal ? » répète-t-il.
            Oui, il lui a brisé le cœur. Et quand Maxime dévie son regard, plonge le sien dans celui de son amant, Pedro semble comprendre. Ses yeux s’écarquillent. Sa main couvre sa bouche, glisse sur son menton, frotte sa jeune barbe.
            « Bordel, Max, j’croyais qu’on était clair…
            - Et tu vois, c’est ça le problème ! se plaint ledit Max. »
            Enfin, Maxime défie Pedro. Enfin, il ose s’affirmer.
            « Pour toi ça, l’était peut-être, mais pas pour moi. »
            Il hausse la voix, s’approche de son interlocuteur dans une démarche agressive.
            « J’voulais pas m’attacher, crois-moi. »
            Dieu sait qu’il ne le voulait pas.
            « J’voulais pas m’encombrer d’une relation sérieuse, j’ai assez donné avec mon ex, poursuit Maxime.
            - Mais t’as quand même développé un truc pour moi…
            - C’est difficile de ne rien développer pour toi. J’veux dire, regarde-toi. »
            Il ne peut pas garder ses compliments pour lui. Il ne peut pas.
Pas quand il s’agit de Pedro.
            « Écoute, commence Pedro, c’est vraiment pas contre toi, mais j’ai pas envie de ça dans ma vie.
            - C’est quoi « ça » ? »
            Pedro se gratte l’arrière du crâne alors que ses traits se contractent en une moue indicible. Du dégoût ? De la peur ? Encore une fois, Maxime l’ignore. Ce qu’il sait, en revanche, c’est que le blond n’est pas du genre à s’engager, n’est pas un grand sentimental. Et il doit se faire une raison : leur rencontre, fruit du hasard, ne donnera naissance à rien. Ils ont consommé leur amour, pris soin du jeune pousse de leur relation, mais l’arbre a été coupé par Pedro, forçant l’arrêt de sa croissance. Maxime n’est plus qu’un jardinier solitaire, trop affecté par la trahison de son compère pour reprendre le labeur.
            Il soupire.
            « T’as peur de quoi, Pedro ? »
            Le concerné ne répond pas, toujours figé dans sa grimace. Le brun s’approche encore, l’espace entre eux se réduit davantage. Maxime pose sa main sur le bras ballant de Pedro. Le contact provoque un choc électrique dans tout son corps : le premier depuis un long moment.
            « J’vois bien que t’es pas prêt de t’engager, que tu préfères profiter de la vie. »
            Un triste sourire se fend sur les lèvres du brun.
            « Mais moi, j’ai besoin d’un truc stable. C’était drôle, insouciant et j’ai aimé les moments qu’on a passé ensemble. »
            Maxime ne veut pas prononcer ses mots, ceux-là même qui mettraient un terme à leur liaison. Mais c’était le jeu, non ? Il s’est égaré dans ses sentiments, il a perdu. L’autre n’est pas prêt à faire des concessions, alors il doit renoncer et enterrer ce qu’ils avaient.
            « Alors » finit le brun « J’te propose qu’on arrête. On efface nos numéros, on se bloque, et on se revoit plus. »
            Cette phrase dite, Maxime abandonne le bras de son ex-ami. Il doit se faire douleur, se mordre l’intérieur de la joue, pour garder sa contenance. Ne pas pleurer, ne pas faire plus pitié qu’il ne l’est déjà.
            « J’peux plus continuer ça, pas quand je t’aime autant. »
            Pedro, d’un mouvement lent, le visage neutre, du moins en apparence, hoche de la tête. Il le salue d’une main, tourne les talons, et disparait dans la lumière blafarde du couloir. Maxime ferme la porte, glisse contre le bois de celle-ci et explose. Dos à la porte, la tête contre celle-ci, les premières larmes s’échappent enfin de ses yeux. Et il pleure, pleure alors que des sanglots incontrôlés s’emparent de lui, pleure alors que les souvenirs de cette relation lui reviennent, pleure alors qu’il se maudit d’être aussi sensible.
            D’en faire trop.
            De croire qu’il mérite plus.
            D’être un romantique.
.*.*.
            Maxime commence à détester Monaco. Le luxe, le faste, les casinos, tout ça ne fait pas partie de son monde. Par chance, son travail en ces lieux s’achève bientôt. Le Grand Prix de la principauté a lieu ce week-end. Lorsque le drapeau à damier s’agitera, que le podium sera défini, que la mousse du champagne hors de prix sortira de sa prison de verre pour atterrir sur les corps transpirants des pilotes, il pourra enfin arrêter de fréquenter la ville dense. Il aura accompli sa tâche et s’affairera enfin à un autre projet.
            Il vient de se réveiller d’une nuit courte. Six heures du matin, plus tôt que d’habitude. C’est un dimanche de semaine de course, il doit se dépêcher s’il veut éviter les embouteillages sur la M6098. À contre-cœur, il se refuse au pommeau de douche, à la machine à café. Il se vêtit d’une chemise, d’un jean et se chausse d’une vieille paire de baskets. Enfin habillé, il se munit de ses clés de voiture, de son sac à dos, et quitte l’appartement.
            Quand bien même les premiers signes de l’été se manifestent, le froid matinal fouette le visage du jeunot. Très vite, il entre dans sa Kia, embraye le moteur après s’être installé, et s’engage sur la route. Malgré sa prévoyance, Maxime est confronté à des bouchons. Sa conduite, d’habitude rapide et sans encombre, se trouve ralentit par la quantité de voitures qui profitent de la promiscuité entre Nice et Monaco. Alors, plutôt que d’écouter la radio agaçante, il connecte son téléphone à sa voiture et fait tourner sa playlist. La variété française dont il est accoutumé a été troquée pour la mélancolie vieillissante des années septante.
Comme ils disent du regretté Aznavour se joue dans les enceintes du véhicule. Le journaliste se perd sur la mélodie, l’ensemble orchestral jouant une mélodie mineure. Il assimile les paroles de l’interprète, cherche des similitudes à sa vie. Vingt-trois ans et les réflexions doucereuses de l’artiste résonnent en lui. Deux semaines sont passées, il n’a pas revu Pedro. Il lui manque, son absence terrorisant ses insomnies de travail. Dans ses images tardives, il le voit en train de coucher avec un autre, et cela serre son cœur à tel point qu’il est obligé d’arrêter son écriture, sa recherche. Il ne peut s’en empêcher, car il sait. Il sait, comme Aznavour dit, que son ex-amant passe le plus clair de son temps aux lits des hommes.
Au lit de Charles.
Il y a des moments où Maxime se dit que, si cet inconnu n’avait pas passé cet appel, que s’il avait laissé sa curiosité insatisfaite, alors il aurait pu poursuivre son idylle factice avec lui. Il se serait laissé séduire par les apparences, aurait entretenu une relation mensongère. Mais il se serait forcé à y croire, y croire encore et encore, parce que l’espoir l’aurait poussé à se mentir à soi-même, à faire semblant.
Il aurait été heureux.
Il aurait cru être heureux.
C’est un amour impossible. Il rêvait d’un amour exclusif, profond, loin des carcans de Lise, la nouveauté de Pedro le libérant de ses chaînes. Alors que c’est au tour de Francis Cabrel de s’exprimer, qu’il décrit une aventure impossible à l’encre des yeux d’une amante, Maxime traverse la frontière monégasque. Il entre dans l’endroit qui l’empêche d’oublier sa relation.
Il ne pourra jamais l’oublier.
Maxime trouve une place de parking, enfile son sac, et sort de la voiture. Le confort et la solitude de son véhicule sont balayés d’un coup quand il s’engage dans les ruelles chics, le bruit de la ville active le plongeant dans une atmosphère festive. La ville n’a jamais été aussi remplie qu’à cet instant. Le journaliste a eu un avant-goût de l’ambiance du Grand Prix durant la semaine, mais jamais il n’aurait pu prévoir un tel monde. L’euphorie se mêle au luxe, l’été contribuant à la fête. Au loin, sur l’horizon doré, des yachts sont mêlés aux bateaux plus modestes, pendant qu’une marée de gens flâne autour du circuit. Avec sa carte de presse, Maxime entre dans les paddocks et se confond parmi la foule journalistique.
En entrant, il laisse ses problèmes derrière-lui, prend un air sérieux alors qu’il sort son stylo et son carnet de notes. Il se confond dans la masse de journalistes, son micro français perdus dans le flot cosmopolite. Sky Sports, Canal +, Moviestar+, RTS, tant de bonnets de micro que Maxime reconnait. Et il représente le Monde du haut de son travail de pigiste. Une fierté le gagne alors qu’il pose des questions aux différentes écuries. Il a même la chance d’aborder Charles Leclerc, la célébrité mise à l’honneur dans ce Grand Prix grâce à ses origines monégasques. Maxime le traite comme un pilote parmi tant d’autres, gardant son amertume pour lui alors que le public scande le prénom du pilote de la Scuderia.
La matinée passe. Depuis huit heures qu’il travaille et pourtant Maxime ne s’accorde pas une seule pause. Quand bien même il tient à peine debout, son pas trainant sur le béton des paddocks, il s’adonne à sa tâche, enchaînant les interviews. Dans la zone pour les médias, alors qu’il rapporte les informations récoltées sur son iPad, il reçoit un commentaire d’une journaliste espagnole.
« You seem tired, here’s for you! » remarque-t-elle alors qu’elle tend un gobelet en papier.
La douce odeur de café arrive à ses narines, ce qui lui donne un coup de fouet. Il accepte la boisson et remercie sa collègue avant de porter le gobelet à ses lèvres et de boire d’un coup son contenu. L’amertume le réveille et une force herculéenne s’empare de son corps. Plutôt que de s’affairer à sa tâche, il utilise ce regain d’énergie pour discuter avec sa collègue. Son anglais lui permet d’entamer un dialogue, une conversation sur le travail et le sport automobile. Des allusions se glissent dans les remarques de la dame, auxquelles il ne prête pas attention. Évidemment, il n’est pas aveugle. Il connait ses intentions, mais le travail passe avant tout.
« Do you mind if I stay with you during the race? » demande-t-elle avec une voix dragueuse.
Maxime hésite un instant. Puis, les mots de Leah lui reviennent, son conseil de s’amuser. Mais l’expérience avec Pedro lui a donné une mauvaise impression des relations en coup de vent. Enfin, il se raisonne, se laisse tenter. Il ne doit pas bloquer pour une mauvaise expérience. Il est encore jeune, autant profiter.
« No, of course not! » répond-t-il avec entrain.
Elle lui sourit, ses doigts manucurés passant une mèche derrière son oreille. Treize heures résonne alors qu’ils partent de la zone des médias. Après qu’elle a indiqué l’endroit où se retrouver, la journaliste salue son collègue et part vers le paddock de l’écurie McLaren. De son côté, Maxime flâne. Il suit sa liste de personnes à interviewer, et c’est ce qui anime son début d’après-midi. Il croise le chemin de Lance Stroll, lui pose ses questions, s’en va. Même processus pour Christian Horner, pour Pierre Gasly, et ainsi de suite jusqu’à arriver à l’aube de la course.
Il retrouve sa collègue ibère qui lui parle de ce qu’elle a fait, de sa passion pour le sport automobile, des répliques auxquelles Maxime tente de s’intéresser, lui étant tombé dans le monde de la Formule 1 via le hasard de son travail. Les courses regardées lors de son enfance, les sacres des divers pilotes, le départ et l’arrivée de circuits dans le calendrier, Maxime n’y a porté aucun intérêt. Le parcours de l’Espagnole diffère du sien. Il ne se rend pas compte de la chance qu’il a. Il a dû s’expertiser sur le sujet, se familiariser avec le vocabulaire propre au milieu, se renseigner sur l’état de forme des écuries, sur l’histoire du sport automobile.
Elle est passionnée, il est travailleur.
Durant la course, elle lui fait des commentaires, ses yeux fixés sur la piste et les écrans disposés çà et là. La passion s’entend dans son ton, son fanatisme de tifosi se voit à chaque virage pris par Leclerc ou Sainz, la joie d’exercer ce métier se lit dans son sourire. Elle rayonne, ses boucles brunes dorées par le soleil méditerranéen. Le décor urbain ne peut endiguer ses iris pétillants d’un bleu outremer. Sa tenue, une veste en jean accompagné d’une jupe flottante, magnifie ses formes. Maxime devrait apprécier le moindre de leur échange, profiter de la chance et du temps qu’elle lui accorde. Le désir devrait habiter son corps alors qu’une main timide se pose sur son genou.
Tant de conditionnels, si peu de certitudes.
Alors il essaie, se force à répondre à ses avances. La course avance, les voitures passent encore et encore, leur moteur vrombissant résonne dans toute la ville. Il essaie. Quand une ouverture s’offre à lui, ses lèvres timorées, chétives, se posent sur celle de l’hispanique. Il essaie, lorsque l’occasion se présente, d’intensifier l’échange, ses doigts caressant le visage sensible de sa collègue. Il essaie, lors de leur baiser, d’ouvrir son cœur, de ressentir la passion, la folie de l’instant. Il essaie, vraiment, il essaie. Mais il ne ressent rien.
Rien qui ne vaille le coup.
Il oublie, s’oublie. Pendant l’espace d’un instant, il fait semblant. Il prétend être un cœur libre, une âme patiente qui cherche sa moitié dans ce monde. Un sourire malhonnête se place sur ses lèvres alors qu’il se détache de la femme. Elle resplendit. Il s’écœure. Pendant ce moment, alors qu’ils se regardent, s’admirent, Maxime se demande comment Pedro arrive à ne pas s’attacher. Comment il arrive à en avoir cure des sentiments, à s’intéresser qu’au physique pour satisfaire un désir primaire.
Une notification l’extirpe de ce moment. Il a dû oublier de mettre son téléphone en mode silencieux. Il s’excuse auprès de sa collègue, jette un œil à son cellulaire. Une multitude de notifications défile devant ses yeux. Mais il n’y prête pas attention. Parce que seul le nom de Pedro importe. Son téléphone était en silencieux, mais le contact du monégasque outrepasse cette règle. Maxime ne l’a pas enlevé de ses contacts importants, ni même bloqué. Peut-être qu’il regretterait. Peut-être qu’il rate sa chance avec une personne plus saine, plus calme, plus traditionnelle. Après Lise, après Pedro, peut-être que cette journaliste aurait pu être la bonne. Mais non. Trop récente, sa pseudo-rupture avec le Monégasque résonne dans sa tête. Il y a un air d’inachevé, son cœur lourd de maux toujours pas apaisé.
Si facile, trop facile de le déstabiliser quand on conquit son cœur d’artichaut.
Il suffit d’un message, même pas un long pavé, ni même d’une longue tirade explicative, juste d’une question brève, pour tromper son professionnalisme. Maxime s’en veut, mais il ne se laissera pas faire. Son envie de le voir plus faible que celle de s’expliquer, il se jure, qu’après cette fortuite rencontre, il passera à autre chose. Il répond à Pedro, imite sa breveté et reprend sa contemplation de la course. Le journaliste ignore la gêne entre lui et sa collègue, concentré sur la course.
Le suspens ne dure pas longtemps, la course finie pareille au moment de gêne. Ils sont rappelés par leur travail, alors ils se saluent, se quittant sur une étreinte maladroite. Après que l’hymne monégasque se joue, après la célébration au champagne, après les interviews, Maxime s’aventure dans les rues de Monaco. L’euphorie, l’excitation, l’adrénaline rythment et habitent le corps des résidents. Une foule célèbre une victoire, un triomphe, une malédiction brisée. À force de se documenter, Maxime est conscient du miracle qui s’est déroulé aujourd’hui. Mais cela l’importe peu. La joie n’appartient qu’aux Monégasques et aux tifosis. Lui, il doit régler des comptes.
L’habitude le guide jusqu’à l’immeuble de Pedro. Maxime compose le code qu’il connait par cœur, monte les quatre étages qui le séparent de l’appartement du Monégasque. Le cœur battant, la tête pleine de doutes, des scénarios s’enchainent dans son imagination. Il s’attend à tout. Que ce soit une longue discussion ou un silence embarrassant, la fin reste prévisible. Parce que l’Italien l’a habitué aux dénouements tragiques, l’espoir ne s’entend pas quand il toque à la porte. Durant les secondes, sa voix mentale liste les reproches qu’il a à lui faire. Tous ses défauts s’y retrouvent. Sa peur de l’engagement, la clarté qui lui fait défaut, son manque de romantisme, tout ce qui l’a mené à sa perte se résume dans ces trois injonctions. Il s’attend vraiment à tout, mais quand la porte s’ouvre, ses certitudes se font valser.
Les semaines ont passé, mais rien ne semble ternir l’image du Monégasque. Un blazer bleu recouvre sa chemise d’un blanc immaculé. Un papillon noir est noué autour de son cou. Une parcelle de sa peau claire s’échappe de son emprise, remontant sur sa barbe bien taillée. Son visage ne laisse la place à aucun défaut, les habituels boutons dissimulés sous ce qui semble être une couche de maquillage qui parfait ses fossettes qu’on croirait rouge. La lumière du crépuscule, celle qui émane derrière lui, colore ses yeux d’une clarté profonde, de même que sa blondeur, coiffée avec diligence, resplendit grâce à elle. Maxime ne l’a jamais vu comme ça, et son cœur loupe un battement à cette vision.
« J’t’en prie, entre » invite Pedro alors qu’il se décale de l’encadrement.
Le brun hoche de la tête, inconscient, alors qu’il avance d’un pas atterré. L’appartement est agencé d’une manière différente. Le hall traversé, il se trouve dans le salon qui ne ressemble plus à un espace de détente. Une table se trouve en son centre, alors que les lueurs orange de fin de soirée baignent l’endroit de sa tendre chaleur. La tablé nappé est décorée d’un chandelier dont le métal laisse deviner la fausseté de l’or. Les bougies allumées contribuent à l’ambiance chaleureuse, la danse des flammes rythmée par une mélodie silencieuse. Deux assiettes creuses se font face. Des services d’argents les accompagnent, une serviette violette les enfermant dans une forme cylindrique sobre.
Pedro le sort de sa contemplation, lui proposant de s’asseoir. Il l’obéit, toujours stupéfait. Et l’hôte s’éclipse, laissant l’inviter se perdre dans ses réflexions. Tant d’efforts ont été mis à l’œuvre, il le ressent dans les décorations. Rien n’est un détail futile, tout est calculé.
Classique Pedro.
Mais Maxime ne se laissera pas charmer. Il n’est pas venu pour un dîner. Même s’il sera traité comme un roi, le sceptre qu’on lui léguerait ne l’écartera pas de sa mission. Il veut des explications, et les artifices ne l’aveugleront pas. L’erreur a été commise une fois, pas deux. Quand Pedro arrive, une casserole pleine de pâtes entre les mains, Maxime garde sa contenance. Il ne pipe que peu de mots, juste le nécessaire quand on le lui oblige. Le claquement métallique des services, les bruits de mastication et le sifflement des lèvres lorsqu’ils boivent le champagne animent le dîner silencieux. Pedro semble mal à l’aise. Il ne l’a pas habitué à cette facette. Quand Maxime finit son assiette, ne se délectant même pas du goût de truffe, il commence :
« Tu crois vraiment qu’un dîner va te racheter ? » fustige le brun. « Tu crois vraiment que j’vais oublier la crasse que tu m’as fait vivre. »
Pedro ne se prononce pas. Il se contente de le regarder d’un regard perdu alors que Maxime, lui, se montre acerbe, se levant d’un mouvement brusque de sa chaise.
« Bordel Pedro, tu peux pas m’envoyer un message deux semaines après et m’offrir un dîner ! »
Le concerné baisse les yeux et opine du chef d’un geste calme, coupable. Cela n’apaise pas Maxime.
« J’t’ai demandé de plus me parler, de t’éloigner de moi parce que j’peux pas… »
Maxime bute, son sentiment se heurte à l’hostilité de son ton. Ne pas laisser ses émotions transparaitre.
« J’peux pas te partager. Ça fait deux semaines, et t’imagine pas le nombre de fois que je t’ai imaginé avec un autre… »
Pedro relève les yeux. Maxime n’arrive pas à lire ce qu’il s’y passe. Ça parait assuré, rassuré peut-être. Ne pas se déstabiliser. Il a encore une liste de reproches à lui faire. Mais on lui coupe l’herbe sous le pied d’une manière brutale.
« J’ai mis fin à ma relation avec Charles. »
Sonné. Abasourdi. Stupéfait. Raison de son mutisme.
« J’y ai mis fin pour toi » souffle Pedro.
Il refuse de le croire. Il ne réagit pas, ne bouge pas même d’un iota. C’est Pedro qui engage le premier. Il se lève de sa chaise, contourne la table et presque rien ne le sépare de Maxime. Le rapprochement suffit pour que Maxime remarque les imperfections de son maquillage. Lorsque Pedro pose sa main sur son avant-bras, le journaliste se recule d’un coup. Une grimace se dessine sur le visage de l’hôte. Maxime devine sa déception au travers de ses traits.
« Écoute » débute-t-il d’une voix posée, incertaine « J’sais pas comment m’y prendre Maxime. »
Il est sincère, Maxime le croit.
« C’est la première fois que j’fais ça » poursuit-il. « J’voulais pas m’engager dans une relation, je l’avoue. J’ai horreur de ça, j’ai jamais été en couple et j’voulais jamais l’être. »
Son regard se perd, dissimulé derrière une barrière d’émotions versatiles, tantôt dubitatif, tantôt nostalgique, mélancolique. Mais il révèle son assurance quand il plante ses yeux azur dans les siens émeraude. Rien n’est plus sûr qu’à cet instant.
« Mais t’es arrivé dans ma vie » finit-il. « J’t’ai traité comme un amant parmi tant d’autre, une relation basée sur le sexe et l’amitié. »
Un sourire irradie sur son visage tiraillé, sourire qui contamine les traits de l’invité qui lutte à peine. Le Monégasque tente alors, loin de son assurance habituelle, de lui prendre une main dans la sienne. Pendant un instant, Maxime pense à reculer, à se défaire de sa poigne. Mais, quand Pedro entrelace leurs doigts, cette réflexion meurt dans la tendresse soudaine. Loin des sauvageries, loin du sexe casuel, le Français découvre une nouvelle facette qu’il n’a qu’entrevue lors de leur liaison.
« Mais tu ne l’étais pas, poursuit Pedro, t’étais loin de l’être, parce que j’ai commencé à développer un truc pour toi. »
Une grimace outrepasse son visage. Cela ressemble à du dégoût.
« De l’attachement ? s’assure Maxime
- Un truc plus fort que ça. J’étais attaché à Charles, mais c’est pas pour autant que j’voulais passer un bout de ma vie avec lui. »
Pedro baisse son regard, remarque leur main liée. Puis, il relève la tête. La crainte se lit sur son visage. Maxime le rassure comme il peut, prend à son tour l’autre main.
« J’sais pas dans quoi j’m’embarque » déclare Pedro « Mais pour toi, j’veux bien essayer. D’être en couple j’veux dire. »
Maxime sent son cœur battre à la chamade, celui-ci résonnant dans tout son corps, la pulsation régulière, vive, sifflant dans ses oreilles. Mais il doit s’assurer d’une chose avant tout. Parce qu’il a été blessé une fois, il ne peut s’empêcher de douter. Lui confier son cœur quand il l’a déjà brisé ne semble pas être l’idée la plus raisonnée. C’est pourquoi il lui conjure :
« Promets-moi que tu ne me feras plus mal. »
Les rôles se sont échangés. Pedro, tout chétif, hoche de la tête, alors que Maxime prend les devants.
« J’pourrais jamais te refaire du mal. Je… »
Sa phrase se tait quand Maxime dépose un tendre et chaste baiser. Il se recule, regarde Pedro. Lorsqu’ils s’échangent un sourire mièvre, lorsqu’il parvient à lire la passion dans ses yeux, lorsque leur lien digital se renforce, il sait qu’il ne se trompe pas. Alors, il unit à nouveau leurs lèvres, ces derniers mouvants dans un rythme que seul eux connait. Au-dehors, une victoire se fête, l’éclat des feux d’artifice violets éclaire leur félicité. Intérieurement, Maxime célèbre ses retrouvailles avec un être qu’il ne peut qu’apprécier. L’objet de ses tourmentes se trouve livré à son touché délicat et un rire s’échappe de ses lèvres entre deux baisers maladroits, signe d’un nouveau départ.
Il ignore où il se dirige, où cette relation le mènera. Mais le futur incertain ne l’empêche pas de profiter de l’instant présent, en témoigne son entrain dans leur échange. Pedro lui lance des regards inquiets alors qu’ils tentent une nouvelle expérience. Une impression prend les tripes de Maxime, celle de s’occuper d’une personne si fragile. Alors, il le rassure, l’embrasse avec tendresse et lui susurre des doux mots. Et, quand il s’occupe de lui, les yeux mouillés et le geste tremblant, la béatitude l’habite.
            Ils ne font pas l’amour ce soir-là. Mais l’ambiance douce leur prodigue un bonheur incommensurable. À son tour, Pedro imite les paroles de Maxime.
            « Promets-moi que tout va bien se passer. »
            Pour toute réponse, Maxime dépose un baiser sur le haut de son crâne, ses lèvres chassant les mèches blondes de son amant. Ils s’enlacent jusqu’à pas d’heure, s’échangent des baisers, boivent dans leur flûte le fond de champagne, le tout dans un silence agréable, brisé par des rires doux. Et ils s’endorment ainsi, enlacés, heureux.
            Le lendemain leur réserve un nouveau départ : l’aube d’une nouvelle vie.
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lesruesdemapeine · 2 years
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Allison Hope Grimes
Allison vois le jour un certain 1er Juillet 1993, dans le Texas, elle est la fille unique d’un couple d’agriculteurs qui détienne un jolie ranch en plein Texas. son enfance est heureuse, aux côté de ces parents et des chevaux qu’ils élèvent, elle finis ces études au lycée et décide de s’inscrire en académie de police, la blonde a voulu suivre les traces de son grand père mort pendant une fusillade lorsqu’il était encore agent de police quelques mois avant sa retraite. Ces parents l’ont toujours soutenu dans son choix de carrière même si ils avais peur pour sa vie, la blonde passe alors les test physique puis les épreuves écrite et devines âgée d’a peine 19 ans la plus jeune recrue du poste. Aujourd’hui âgée de 28 ans elle est la chef de sa brigade, spécialisé dans les homicides, son travail passe avant tout et elle s’y donne a fond mais la jeune femme se sent pas totalement épanouie, quelque chose lui manque. Allison travaille pour la police de New York, ces parents eux sont rester au Texas mais ils sont en contact avec la brune pratiquement tout les jours.
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2minutes1biere · 3 years
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Dégustation British à l'érable
Dégustation British à l’érable
British à l’érable de Microbrasserie À La Fût Brune aux noix à l’érable Introduction Depuis sa création en 2007, les brasseurs d’À la Fût ont fait preuve d’avant-gardisme à plusieurs reprises. Les fondateurs aiment innover dans leurs techniques et dans la présentation de leurs produits, n’ayant jamais crainte d’essayer, tester et changer les façons de faire. Quelques exemples : Précurseur…
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claudehenrion · 4 years
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On est sauvés - ( I ) : c'est la guerre contre ''le séparatisme''
  En poursuivant notre petit ''retour sur images post-vacances'', on se rend compte que ça y est, c'est parti. Vous allez voir ce que vous allez voir ! Tremblez dans vos ''khamis'' à la mode afghane, ô séparatistes en tous genres (mais barbus) ! Vous ne savez pas ce qui vous attend ! Comme au bon temps des pseudo ''grands débats pour calmer les Gilets jaunes'', ''Il'' va sillonner la France en se tirant des ''selfies'' avec n'importe qui, dont quelques ''séparatistes'' ivres de haine... et de rire... ou quelques jeunes femmes voilées (en infraction avec la loi qu'il représente). Mais les solutions à ce grave problème peuvent bien  attendre : Erdogan, lui, sait où il va ! 
  Tout part de traviole, dans le discours présidentiel, et dès les premiers mots ! Ce ''Séparatisme'' est un paravent pour ne pas utiliser les mots ''Grand remplacement'', qui sont interdits par les aveugles... Mais avez-vous déjà rencontré quelqu'un qui se dit ''séparatiste'' ? Ou ''communautariste'' ? Bien sûr que non : ça n'existe pas. Ils sont, se disent et s'affirment ''musulmans''. Et dans leur logique, ils ont raison ! En revanche (les mots sonnent étrangement, parfois !) il n'y a guère que le Chef de l'Etat pour annoncer une séquence contre le communautarisme (malheureusement, je n'invente rien !), ce qui pourrait être un sujet de sketch comique si le sujet et ses conséquences n'étaient pas si tragiques. Seulement, voilà : le principal souci du Président reste de ''ne pas faire d'amalgame'' (c’est une mauvaise idée de gauche, ressuscitée par le sinistre Cazeneuve en 2015 : ''est amalgame toute critique de ce qui touche à l'islam'' !). L'abîme dans lequel cette invention de cette ‘’recette de l'omelette sans casser d’œufs’’ risque de nous conduire est une autre histoire !
  Le même homme qui raillait, lors de sa campagne, ''ceux qui inventent un programme de lutte contre le terrorisme dans la nuit''... voudrait nous faire croire qu'il ''consulte'', qu'il ''écoute'', et même qu'il ''entend'', alors que cet idéologue chimiquement pur ne peut avancer qu'après avoir trouvé ce qu'il va imposer, et on peut donc parier que vont ressortir de ces ''échanges avec les français'' (sic !) la plupart des mauvaises idées cent fois remâchées, cent fois ressassées, cent fois ressorties de leur néant... qui ont autant de fois échoué, déçu, et démontré leur inadéquation au problème, à son contenu et à sa dimension... A Mulhouse, en évoquant un "séparatisme islamiste"  (Une nouveauté ! Bravo !), le Président a annoncé 4 priorités : "lutter contre les influences étrangères", favoriser une "meilleure organisation du culte musulman", lutter contre toutes "les manifestations du séparatisme islamiste", ramener la République "là  où elle a un peu (sic !) démissionné". Ce ne sont que des redites, à la forme près, des ''plans'' précédents.
  ‘'Quand on ne sait pas de quoi on parle, on ne peut jamais trouver une bonne solution à un problème mal posé''. Il n'est pas facile d'échapper à cette vérité première, et l'expérience, hélas, montre que le hasard n'existe pas, sur ce sujet... La France et l'Europe, en attendant que la contagion (pas celle du corona-machin, non. L'autre, la vraie) touche d'autres parties du monde, sont toujours dans l'attente d'analyses courageuses sur les rapports qui existent entre l'islam, l'islamisme, le salafisme, le wahhabisme et l'idéologie agressive des frères musulmans. Le temps passant, ces entités hostiles tendent à former un seul et immense ''thésaurus politico-religieux'', soutenu, poussé et aidé par Erdogan, le satrape fou-furieux, qui oublie ce qu'il a signé et mélange 'taqqyia'' et chantage dans un seul ''bouillon d'onze heures''. Dans la grande confrontation prétendue ''migratoire'' qui va franchir, dans les semaines qui viennent, un nouveau pas vers la folie, seuls ceux qui appellent ''chat'' un chat ont une chance de ''retrouver leurs petits'’ et de voir le cauchemar non caché d'une volonté de grand remplacement. Mais c'est ceux, précisément, que la bien-pensance refuse d'écouter et qualifie de ‘’peste brune’’ !
  Emmanuel Macron a été bien obligé de se rendre compte que toutes ses postures sur ce sujet pouvaient devenir dangereuses. Il raconte donc qu'il se serait mis ''En Marche'' pour faire quelque chose (comme si ''n'importe quoi'', c'était ''quelque chose'' !), mais sans commencer par le commencement : renier la quasi-totalité de ses prises de positions antérieures. Lorsqu'une analyse est fausse, on ne rattrape pas les dégâts par des bricolages ponctuels : on la recommence à zéro...
  Dans son immense orgueil, le Président veut créer son islam de France. Or il n’en a ni la légitimité ni la compétence ni, d'ailleurs la moindre possibilité : personne n'en veut, et pour cause. Il faut arrêter ce fantasme et ses dégâts avant la catastrophe (déjà bien avancée). Car enfin, il faudra bien un jour reconnaître que les liens organiques de l’islamisme avec l'Islam sont ''de fait''. On ne pourra plus fermer les yeux sur la tentative de déstabilisation politique, civile, religieuse, civilisationnelle et autre qui est en cours, et on ne fera pas l'économie d'un retour sur images sur toutes les postures insanes sur la colonisation : un peu de vérité ne fait jamais de mal. Toutes les ‘’fake news’’ historiques inventées et racontées ne peuvent avoir qu'un seul résultat (qui se comprend fort bien, d'ailleurs) : dresser la jeunesse musulmane contre la France, contre la République, contre toutes nos valeurs... et contre l'unité nationale. Et contre toute vraie chance de se sortir un jour de la situation intenable qui est la leur, contraints d’être des citoyens d'un pays qu'on leur rend odieux à grands coups de mensonges.
   A quoi correspond ce besoin cyclique de notre Président de rejeter la France vers la laideur d'une Histoire réinventée par la gauche (c'est tout dire : elle est.... ''sinistre''!). Voilà un admirateur auto-proclamé de Paul Ricoeur qui ignore ''l'inutilité de la réouverture des plaies''...  alors qu'une des pistes les plus logiques, la seule, peut-être, pour nous sortir du marasme actuel, consiste à tourner le dos à toutes les fausses analyses que nous devons aux années noires du magistère intellectuel dans lequel la gauche nous avait enfermés, et à voir enfin les problèmes tels qu'ils se posent...  Vous dites vouloir sauver la France, Monsieur le Président ? Regardez-la telle qu'elle est, telle qu’elle a été, telle qu'elle rêverait de redevenir, admirez son Histoire si belle, oubliez votre repentance mal placée et votre anti-histoire réinventée... et vous serez tout près de la solution !
  Seul ennui : tout comme les médicastres d'époques révolues, nos politicards sans ''vista'' ni colonne vertébrale croient que promettre de guérir les conséquences les plus visibles d'un mal serait équivalent à s'attaquer à la racine de ce mal. Le n-ième plan d'inaction lancé la semaine dernière s'inspire malheureusement de cette fausse croyance... ''Pauvre de nous'', comme on dit en Provence ! (à suivre)
H-Cl.
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Slow Burn, BatB fic, StanFou, chap 10 (NSFW)
Ce soir-là, Gaston était à la taverne, LeFou chez lui. Déjà, quelques voix se demandaient si le Duo ne s’était pas disputé, rumeurs que Gaston avait dissipées d’un sourire en assurant que LeFou avait des affaires à régler. Les triplées se postèrent à une place bien en vue, parées de leurs plus jolis corsages et de leurs maquillages les plus élaborés, leurs petits accroche-cœurs bien en place, et se mirent à soupirer en le fixant d’un regard humide.
Gaston savait qu’il n’aurait qu’un geste à faire pour faire tomber dans ses bras l’une, voire les trois sœurs en même temps, mais la colère à craindre de la redoutable modiste, de son mari et surtout de Dick et Stanley les rendait définitivement inaccessibles, pour leur grand malheur.
En revanche, la veuve Grandier, qui avait perdu son mari en duel l’année passée et qui portait à merveille ses trente-deux ans, représentait une proie ô combien plus attractive. Pas très grande mais potelée et délicieusement bâtie, elle arborait une cascade de boucles brunes encadrant un visage rond au teint frais, de ravissants yeux noirs, et le caractère ombrageux et violent de son défunt mari ne le lui faisait pas regretter de manière excessive. Elle accueillit avec joie les marques d’attention de la vedette du village et ce soir-là, Gaston ne se sentait pas la patience d’attendre de lui faire une cour passionnée. Il se leva, jeta quelques pièces aux musiciens et entama la danse, entraînant la jeune femme. Il entendait les triplées piailler de jalousie derrière eux mais n’en avait cure. D’autres couples se mirent à tourner et virer au milieu de la salle, tandis que les autres applaudissaient et chantaient sur la musique.
La vieille comédie se mettait en place. D’amusé, le regard de la veuve se fit ombré par ses longs cils noirs. Gaston lui sourit et lui glissa quelques mots à l’oreille. La jeune femme rougit, puis sourit et hocha la tête.
Ils s’éclipsèrent à l’anglaise et allèrent prendre le frais sur la terrasse de la taverne, qui n’était ouverte au public qu’en été. Là, il lui caressa le bras, une boucle échappée de son chignon. Elle le regarda d’un air entendu.
- Monsieur le capitaine, si je ne m’y connaissais pas, je pourrais croire que vous tentez de me séduire.
Gaston prit doucement sa main et lui embrassa le bout des doigts.
- Je plaide coupable. Cela vous gêne-t-il ?
Elle sourit.
- Pas le moins du monde. J’avoue que c’est plutôt flatteur.
- Vous êtes ravissante ce soir, madame Grandier.
- Amélie, rectifia-t-elle.
- Amélie, répéta Gaston en continuant à embrasser la main, puis le bras de la jeune femme.
Heureusement, madame veuve Grandier connaissait l’homme à qui elle avait affaire et savait où cela allait les mener. Elle décida d’accélérer les choses et caressa le visage de Gaston pour l’embrasser.
Gaston sourit et ne perdit pas de temps à approfondir le baiser. Amélie participa avec enthousiasme, se collant contre son cavalier jusqu’à sentir contre sa robe que leurs caresses ne le laissaient pas indifférent. Gaston haletait un peu quand ils se séparèrent.
- Chère, douce Amélie, vous êtes… Surprenante !
- Vous embrassez très bien, capitaine, fit-elle d’un ton amusé.
- Je ne saurais vous inviter d’ores et déjà…
- Mais si, assura-t-elle. Nous en avons envie tous les deux, non ?
Gaston sourit.
- Madame, vous êtes sans conteste la reine de cette soirée. Si vous voulez bien m’accompagner…
Il offrit son bras à la belle et ils partirent tous deux, sans se presser, jusqu’à sa maison.
Gaston, comme chaque fois qu’il se mettait en chasse de ce genre de proie, préparait sa demeure afin d’entretenir sa réputation. Quand il ouvrit sa porte et qu’il invita Amélie à entrer, un savant désordre les accueillit, fait d’armes, de trophées et d’autres virils détails de la vie intime du maître des lieux. Elle sourit en ôtant sa cape.
- Un verre de vin ?
- Volontiers.
Ledit verre de vin ne servit pas longtemps d’excuse. Les baisers reprirent et Amélie, lassée d’attendre l’éventualité d’un contact depuis l’année de veuvage qu’elle avait passée, empoigna les pans de la veste de Gaston pour la lui ôter sans façons et la laisser tomber au sol. Gaston guida la jeune femme vers sa chambre et ils ne perdirent pas de temps avant de se déshabiller mutuellement. Il s’extasia devant la silhouette pâle et ronde étendue sur son lit et lui fit un baisemain galant.
- Amélie, vous êtes splendide.
- Vous n’êtes pas mal non plus, Gaston, dit-elle d’un air entendu. Maintenant, voyons si votre réputation est à la hauteur de vos prouesses…
- Madame a hâte de se faire servir ? Alors nous allons lui faire plaisir !
Gaston couvrit de baisers le beau corps sous le sien et passa un long moment, la tête entre les jambes de la jeune femme, à l’acheminer vers un premier orgasme en s’aidant de la langue et des doigts. Amélie avait un tempérament ardent et ses gémissements se changèrent en cris en quelques minutes à peine. Il sentit avec satisfaction les muscles internes de la jeune femme se contracter autour de ses doigts et continua à accabler de petits coups de langue précis le petit bouton de chair rose, jusqu’à ce qu’elle s’apaise enfin. Puis il remonta jusqu’à s’étendre sur elle. Il l’embrassa avec douceur et lui demanda une permission qu’elle lui accorda immédiatement. Lorsqu’il s’introduisit en elle, elle rejeta la tête en arrière et ses jambes potelées s’enroulèrent autour de lui, les plantes de ses petits pieds lui caressant les mollets.
- Amélie, vous êtes merveilleuse…
Elle eut un petit rire.
- À quoi songez-vous ?
- À vos admiratrices, qui sont sans doute rongées d’envie en me sachant où je suis, dit-elle. Votre compagnie est des plus plaisante, mon capitaine !
- Qu’importent les autres, je suis avec vous maintenant, dit-il en l’embrassant dans le cou.
- J’espère que vous appréciez vous aussi.
- Ô combien, répondit Gaston.
Il fut un peu surpris quand Amélie inversa leurs positions et se retrouva au-dessus de lui, puis apprécia pleinement le changement. Sa maîtresse était dépourvue de fausse pudeur et profitait du moment sans complexes. Le sommier grinçait avec enthousiasme à un rythme soutenu, accompagné des gémissements de l’une et des grognements de l’un. Gaston accompagnait le mouvement, les mains plaquées sur les fesses généreuses d’Amélie, qui tressautaient en rythme.
Ce pauvre Grandier n’était pas de taille pour une femme pareille, songea Gaston. Il y avait fort à parier qu’elle se remarierait rapidement et ferait un homme heureux, ou… Qu’elle ne se remarierait pas et ferait plusieurs hommes heureux.
Elle ne tarda pas à jouir une seconde fois, entraînant Gaston à sa suite. Le quartier entier avait probablement profité du récital, mais Gaston n’en avait cure. Amélie était veuve, et donc enfin libre, elle pouvait se permettre ces privautés, d’autant plus que cela faisait plus de dix mois que le père Grandier avait trépassé.
La jeune femme s’allongea, haletante, près de Gaston. Ils échangèrent un baiser, puis elle se leva et chercha ses affaires pour commencer à se rhabiller. Gaston ne chercha pas à la retenir.
Elle demanda un peu d’aide pour fixer quelques épingles, rattacha sommairement ses cheveux, puis descendit l’escalier. Gaston enfila sa culotte et sa chemise pour la raccompagner.
Ils s’embrassèrent une dernière fois avant qu’il lui ouvre la porte.
- J’ai passé un moment exquis, bel homme, dit-elle en souriant. Vous êtes à la hauteur de ce qu’on dit !
- Vous avez illuminé cette soirée, douce Amélie, répondit Gaston. Rentrez bien.
Elle lui fit un clin d’œil avant de repartir sans se retourner, d’un pas léger. La maison était déjà un peu plus vide, plus silencieuse, l’air un peu plus froid, le maître des lieux beaucoup plus seul. Gaston finit les deux verres de vin entamés, puis monta se coucher. Il songea aux clins d’œil égrillards qu’il récolterait le lendemain, aux acclamations grivoises de ses hommes de main, aux compliments sur sa promptitude à conclure avec la dame. Il songea à Tom et Dick qui viendraient s’enquérir de son comportement auprès de la belle, s’inquiétant de savoir s’il avait été un gentleman avec elle.
Il songea aux chants de triomphe, aux louanges pour l’éternel séducteur, à la noble défense à opposer aux moqueries qui ne manqueraient pas de viser la veuve Grandier.
Il songea aux autres femmes, qui, comme Amélie l’avait prédit, seraient vertes de jalousie en sachant que c’était à elle qu’il avait accordé ses faveurs de la soirée, et qui seraient partagées entre l’envie de descendre l’heureuse élue en flamme et celle de lui demander les détails les plus scabreux de leur entrevue.
Cela lui permettait de ne pas penser au fait qu’il se sentait vide, seul, triste. Cela lui permettait de penser à autre chose qu’au fait qu’il avait l’impression d’avoir été utilisé. La veuve Grandier n’était pas vraiment à blâmer, elle n’avait réagi que de la façon dont Gaston se comportait lui-même. Il se dit qu’en une autre époque, il aurait adoré cette similitude dans leurs comportements, mais là il goûtait à sa propre médecine. C’était donc cela que ressentaient ses maîtresses d’un soir, après avoir été congédiées ? Cette impression d’avoir été utilisé, puis rejeté sans arrière-pensée une fois la chose faite ? Il sentit une vague de honte rétrospective le traverser comme une nausée.
Gaston n’éprouvait même plus les derniers soubresauts de plaisir qui se prolongeaient en général chez lui plusieurs minutes après le sexe. Il lui semblait que la nuit qu’il avait passée avec la veuve Grandier n’était qu’un rêve. Que l’arrière-goût légèrement acide qu’il avait fait passer avec le vin n’était qu’une illusion.
Gaston se recroquevilla dans son lit en désordre. Il mit du temps à trouver le sommeil.
OoO
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chic-a-gigot · 1 year
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La Mode illustrée, no. 45, 7 novembre 1897, Paris. Toilette de visites. Modèle de chez Mmes Brun-Cailleux, rue de la Victoire, 48. Ville de Paris / Bibliothèque Forney
Description de la gravure coloriée:
Ce costume de visites, expositions, visites dans les musées, fait en double cachemire beige assez foncé, est orné d'applications de velours, de ton plus soutenu que l'étoffe de la robe; ces applications placées sur le contour inférieur de la jupe, remontent d'un côté en forme de pyramide. Le corsage qui retombe sur la ceinture (en même velours que les applications) est fait en soie changeante, bleue et mauve; le bord supérieur de la jupe est orné débandés en velours de même teinte que les applications, disposées de façon à simuler des basques; la petite veste ornée comme la jupe, a des revers en reps de soie nuance crème; la manche légèrement gonflée sur son bord supérieur, garnie à l'autre extrémité de manchettes en mousseline de soie crème, plissée, est ornée comme le corsage.
Chapeau en velours beige très foncé, est orné de plumes beige clair et beige foncé; manchon en fourrure brune.
This suit for visits, exhibitions, visits to museums, made in fairly dark beige double cashmere, is decorated with velvet appliqués, in a more intense tone than the fabric of the dress; these applications placed on the lower contour of the skirt, go up on one side in the shape of a pyramid. The bodice which falls on the belt (in the same velvet as the applications) is made of changing silk, blue and mauve; the upper edge of the skirt is decorated with strips of velvet of the same color as the appliqués, arranged in such a way as to simulate basques; the short jacket, decorated like the skirt, has lapels in cream-coloured silk reps; the sleeve slightly billowing at its upper edge, trimmed at the other end with cuffs of cream, pleated chiffon, is embellished like the bodice.
Hat in very dark beige velvet, is decorated with light beige and dark beige feathers; brown fur muff.
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23 juillet ▪️ CHARROUX — BELLENAVES
11,0 km ▫️3h10 ▫️ +184 / -190 m
Après deux grosses journées de marche [vous aurez noté que je profite de manière éhontée du fait que les journées ne sont pas regroupées en un Syndicat National comme les Étapes le sont], nous avons aujourd'hui une étape de petite taille qui nous offrira l'occasion d'un peu de repos. Car le problème des longues étapes, c'est qu'elle ne permettent aucun temps libre. À peine arrivés, il faut boire pour lutter contre la déhydratation, j'y reviendrais plus bas, prendre possession de notre hébergement, se doucher, laver nos affaires, les essorer dans la foulée, enfiler nos plus beaux atours et déjà partir manger car il est 20 heures et qu'ici, ce n'est pas Paris et qu'on ne prend pas les commandes jusqu'à 23 heures. Bref, la course ! Sans compter que longue étape rime aussi avec marche soutenue, ce qui ne rime pas du tout en fait, mais qui conserve quand même plus de sens que d'écrire que longue étape rime avec soupape ou chausse-trappe.
Mais quel est le secret d'un bon repos, vous demandez-vous peut-être (si, si, faites un effort) ? Et bien, c'est une bonne sieste. Mais ça, c'est le secret du repos, pas du bon repos. Pour le bon repos, il faut en plus une télé, oui, vous avez bien lu, un poste de télévision, qui diffuse l'étape du Tour de France. Somnoler avec les commentaires de Jalabert le pragmatique et maintenant Voeckler le bavard en fond sonore démultiplient les effets du repos ; sans oublier l'effet soporifique de la voix off un rien maniérée qui intervient lorsque l'hélico survole un château en ruine du XIIème dont il ne reste qu'une échauguette et qui a appartenu au beau-frère du cousin de la nièce d'Henri IV. Un pur bonheur, un véritable bain de Jouvence ! Essayez !
Je vous avais aussi promis de revenir avec quelques conseils pour lutter contre la déshydratation, si importante en période de canicule. Donc si votre urine à une couleur de bière blonde, vous êtes deshydraté, il faut en reprendre une. Si votre urine à une couleur de bière ambrée, vous êtes très déshydraté, il faut en reprendre une pinte. Si votre urine est couleur bière brune, n'essayez pas d'intervenir par vous-même, appelez immédiatement les secours.
Après le repas, alors que la chaleur commence juste à diminuer, nous discutons avec nos hôtes. De la sécheresse d'abord : le niveau de l'eau dans leur puits est 6 mètres dessous de ce qu'ils connaissaient de leur six étés précédents, des Charolais du voisin qui n'ont guère à brouter et qui ne seront pas bien gras cette année, de leur chemin des îles du Zeeland jusqu'à ce hameau perdu, de la difficulté de diriger un hôpital quand les politiques de santé changent tous les deux ans et de la transparence du ciel qui permet ici de s'évader dans les étoiles !
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kn1dognose · 2 years
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Tout savoir sur le Setter Anglais. Comportement, éducation, histoire - Sanary sur mer (83110)
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10 leçons pour éduquer et dresser son Setter Anglais facilement à Toulon, La Ciotat, La Seyne sur mer, Sanary sur mer. Educateur canin, dresseur de chiens & comportementaliste canin à Saint-Cyr sur mer. Tarifs dressage chiens à Toulon
Prendre rendez-vous ici 06 56 72 29 85
Histoire du Setter Anglais
L'origine du Setter anglais est controversée et suscite une vive discussion parmi les éleveurs. Certains attribuent le rôle des géniteurs de la race aux "Espagnols", d'autres aux ancêtres des épagneuls modernes. Les véritables racines des setters sont inconnues. Le seul fait indéniable est qu'il s'agit d'une race anglaise, quels que soient ses lointains ancêtres.
Depuis peu, les éleveurs de chiens penchent de plus en plus vers la seconde version. À la Renaissance, les épagneuls étaient très populaires en Europe occidentale. À cette époque, il existait deux types principaux de cette race: pour la chasse dans les zones humides («eau») et sur terre («champ»). Le plus célèbre à cette époque était le « Setting Spaniel ». Les représentants de cette race ont été guidés par une manière unique de chasser un oiseau. En la remarquant, le chien s'est glissé et s'est levé, ce qui a attiré l'attention. Le chasseur s'approche prudemment de la proie et lui lance un filet : les armes à feu sont apparues bien plus tard.
Le comportement de l'animal pendant la chasse a déterminé le nom de la future race. Le mot vient de l'ensemble anglais - installer. Et en effet: après avoir remarqué la proie, le chien a indiqué au propriétaire son emplacement à l'aide d'un signal conditionnel - l'arrêt. Parfois, le nom "setter" est traduit à tort par "accroupi". Malgré cela, la version a le droit d'exister : pendant la chasse, l'animal « s'accroupit » vraiment au sol afin de s'approcher imperceptiblement du gibier.
Initialement, la sélection des passeurs se concentrait uniquement sur la préservation des qualités de travail des chiens. L'extérieur n'a pas suscité d'intérêt et était donc extrêmement diversifié - exactement comme les races avec lesquelles les épagneuls ont été croisés : retrievers, lévriers , chiens de chasse et même caniches. Les spécimens résultants étaient plutôt hétéroclites, mais cela n'enlève rien à leurs qualités de chasse.
L'apparition des setters n'a attiré les éleveurs de chiens que dans la première moitié du XIXe siècle. Dans le même temps, une caractéristique intéressante a été révélée: malgré le fait que tous les chiens appartenaient à la même race, leur couleur variait en stricte dépendance du territoire. Setters noirs "abrités" d'Ecosse avec feu rouge; Irlande - animaux de couleurs rouge-piebald et marron-rouge; partie sud de l'Angleterre - chiens blancs avec des taches orange, noires ou brunes.
Ce schéma a incité les éleveurs à identifier trois branches indépendantes : Écossaise (Gordon Setters), Irlandaise (Red Setters) et Anglaise (bien nommée). Les travaux à l'extérieur de la dernière branche ont été repris par Edward Laverack. C'était un chasseur passionné - c'est ce trait qui a attiré l'attention sur les setters.
Sir Laverack a commencé son travail d'élevage avec deux spécimens achetés chez Pastor Garrison, Old Mall et Ponto. L'éleveur prévoyait d'améliorer la race par la consanguinité - en croisant des animaux apparentés. Il a mis son âme dans cinquante ans d'élevage sélectif, qui a porté ses fruits - l'apparence gracieuse et élégante du Setter anglais.
Le cas de Sir Edward a été soutenu par son compatriote Richard Llewellyn. Contrairement à son confrère, l'éleveur n'a pas suivi la stratégie de consanguinité, estimant nécessaire de diluer le pool génétique du setter avec d'autres races. Cela a provoqué un conflit, à cause duquel les Britanniques ont continué à travailler sur l'élevage de chiens, mais déjà indépendamment les uns des autres. Ainsi, deux branches de la race ont été formées : les lignées de Laverack et de Llewellyn.
En 1859, les Setters anglais sont apparus pour la première fois lors d'une exposition à Newcastle Upon Tyne. Plus les représentants de la race participaient à de telles expositions, plus leur popularité augmentait. Le tournant dans l'histoire des setters a été les années 70 du XIXe siècle. Le Kennel Club anglais a reconnu la race et a commencé à tenir son livre généalogique. Au même moment, les premiers chiens foulent les terres du Nouveau Monde, provoquant une nouvelle vague de vulgarisation des setters. Dix ans plus tard, l'American Kennel Club a officiellement reconnu les aristocrates anglais à quatre pattes, qui ont finalement formé une nouvelle lignée de race - cette fois américaine.
Les Setters anglais continuent d'être populaires. En raison de nombreuses années de sélection et de séparation de la classe d'exposition, les instincts de chasse des chiens se sont légèrement émoussés. Les lauriers du vainqueur sont passés à d'autres races (notamment l'épagneul breton). Malgré cela, "l'anglais" est toujours utilisé comme chien de chasse, mais de plus en plus souvent, il est utilisé comme un compagnon amical et actif qui peut égayer le quotidien le plus monotone.
Apparences du Setter Anglais
Le Setter anglais est une race de taille moyenne. Ces chiens présentent clairement un dimorphisme sexuel : les femelles ont l'air plus élégantes et raffinées que les mâles. Cependant, dans les deux cas, les setters se distinguent par un physique proportionné et sec.
Le standard de la race détermine les paramètres des animaux. Ainsi, la hauteur d'un mâle au garrot atteint 65-68 cm, les femelles - 61-65 cm Le poids du setter anglais est de 25-36 kg et 20-32 kg, respectivement. Les mâles sont plus lourds et plus massifs.
Tête et crâne
La tête légère du Setter anglais est de longueur moyenne, portée haut et fièrement. De profil, les lignes parallèles du front et de la mâchoire inférieure sont perceptibles. Le crâne de forme ovale a un occiput prononcé et une large partie frontale - ils offrent suffisamment d'espace pour le cerveau. Les arcades sourcilières donnent un relief à la tête du chien, légèrement saillante vers l'avant.
Museau
En regardant la tête de l'animal d'en haut, on remarque que le museau est plus étroit que le crâne. Dans le même temps, sa longueur coïncide avec la longueur de la butée à l'arrière de la tête (type carré). Bien rempli sous les yeux. La transition du front au nez est nette. Les joues plates sont presque invisibles. Le nez a de larges narines - le principal avantage d'un chien de chasse - pigmentées en noir ou en marron. Les lèvres s'adaptent parfaitement aux mâchoires, tandis que la supérieure pend légèrement au-dessus de la mâchoire inférieure. Des plis se forment dans les coins de la bouche, mais la muqueuse n'est pas exposée. La couleur du liseré des lèvres correspond à la couleur.
Oreilles
Les oreilles du Setter anglais sont fixées au niveau de la ligne des yeux et légèrement dirigées vers l'arrière de la tête du chien. Douces et veloutées au toucher, fines et étroites. La forme est proche du triangulaire ; les pointes adjacentes aux pommettes sont arrondies. Couvertes de poils longs.
Les yeux
Les yeux sont profondément enfoncés et assez écartés. Ovale, petit. Paupières sèches et bien ajustées. La coupe est droite. L'iris est de couleur marron (les teintes foncées sont préférées). Dans le même temps, une pigmentation plus claire des yeux se produit chez les setters mouchetés. Le regard est intelligent et expressif.
Mâchoires et dents
Les races de chiens de chasse se distinguent par des mâchoires puissantes - et le Setter anglais ne fait pas exception. Un articulé en ciseaux régulier est préférable. Son format simple chez les animaux de plus de six ans n'est pas considéré comme un défaut. Des dents fortes ont une couleur blanche. Les incisives sont situées au même niveau, les crocs sont prononcés. Il existe une formule complète - 42 dents.
Queue
La queue du Setter anglais est placée légèrement en dessous de la ligne du dos, la prolongeant ainsi. Diffère par la longueur moyenne, ainsi que par la forme rectiligne ou en forme de sabre. Se rétrécit de la base à la pointe. Dans un état de calme, le chien garde la queue baissée ; lorsqu'il est excité, il la dresse presque parallèlement au sol. Les poils ondulés au bas de la queue lui donnent un aspect volumineux.
Style de mouvement
Les Setters anglais se caractérisent par des mouvements gracieux et légers avec une forte poussée des pattes arrière. Le chien maintient une posture fière, tout en portant la tête haute. Les membres antérieurs sont portés loin vers l'avant lorsqu'ils se déplacent au trot. En augmentant la vitesse et le rythme, l'animal rapproche ses pattes de la ligne médiane.
Pelage
La race se caractérise par «l'encrassement» avec un luxueux manteau de fourrure de deux ou trois ans. La longueur des poils varie en fonction de leur emplacement. La tête et les faces avant des membres sont couvertes de poils courts, légèrement allongés sur tout le corps du chien. Dans la région des oreilles, de la poitrine, des membres et de la queue, des poils plus épais et plus longs forment des plumes, une « culotte » et une « plume » sur la queue.
Caractère du Setter anglais
Les propriétaires de Setters anglais notent qu'il s'agit de l'une des races de chasse les plus amicales et les plus affectueuses. Les animaux sont orientés vers l'humain - parfois même trop. Au lieu d'un long sommeil sur sa literie préférée, il préférera se coucher à vos pieds, se faire sentir par des aboiements périodiques et participer aux activités du propriétaire. Peu importe que vous planifiez une sortie au magasin ou que vous regardiez la télévision, le Setter Anglais sera toujours une agréable compagnie.
L'hypersocialité des Setter Anglais est la principale raison pour laquelle les animaux souffrent de solitude et éprouvent constamment la peur de la séparation. Pour maintenir une psyché saine et équilibrée, il n'est pas recommandé de le laisser sans surveillance toute la journée. Les setters aiment passer du temps en compagnie du propriétaire et traiter les invités dans la maison avec non moins de bonheur. L'animal peut facilement sauter sur la poitrine et "embrasser", ce qui ne plaira pas à tout le monde.
Il en résulte que la race n'est pas adaptée pour garder la maison. En chaque étranger, le chien voit un ami potentiel et ne cherche pas à protéger le territoire confié. Cependant, avec une éducation appropriée, vous pouvez rendre le Setter Anglais modérément amical, mais ne vous attendez pas à une protection de vos biens.
Le caractère non conflictuel et bon du Setter en fait un excellent chien pour les familles avec enfants. Dans les jeux avec de petits amis, l'animal fera preuve de douceur et de patience, ne montrera pas ses crocs en réponse à un coup  négligent et participera volontiers aux aventures des enfants. Ce type de compagnie est ce qu'il y a de mieux pour un chien actif et sociable. Cependant, vous ne devez pas le laisser seule avec un petit enfant : l'animal peut ne pas calculer la force et pousser accidentellement votre enfant pendant le jeu.
Les Setters anglais s'entendent bien avec les autres animaux de compagnie. Cette race n'est pas encline à faire preuve de jalousie, de domination et de désir de défendre ses droits sur le territoire. Au contraire, l'animal sera heureux d'avoir un compagnon à quatre pattes qui contribuera à égayer la solitude en votre absence. Le Setter Anglais a besoin d'un ami tout aussi énergique et capricieux qui ne sera pas horrifié par une énergie indomptable et soutiendra toute aventure - qu'il s'agisse de chasser une mouche ou de chasser un lapin.
Avec une bonne socialisation, le Setter vit sur le même territoire et avec de petits animaux de compagnie. Le jeu d'un chien avec des rongeurs et des oiseaux peut avoir de tristes conséquences, mais seulement par hasard. Sinon, les instincts du Setter ne prévoient pas la poursuite d'une proie, car sa tâche instinctive est d'indiquer l'emplacement de la proie, et non de l'attraper.
Cette race est divisée en deux lignées - travail et exposition, mais les deux nécessitent des promenades actives. Dans le même temps, les chiens de la catégorie exposition  peuvent se contenter de longues promenades et de la possibilité de courir au grand air. Il est conseillé de garder les chiens de travail dans une maison privée avec une grande cour clôturée: ces animaux de compagnie peuvent conduire même les athlètes les plus entraînés à la fatigue.
Il est logique de supposer que la lignée de travail des Setters anglais n'est pas adaptée pour être gardée dans un appartement. Le manque d'activité physique rendra le chien incontrôlable. Dans une tentative de rejeter l'énergie accumulée, l'animal peut organiser un véritable chaos en votre absence, alors préparez-vous à une surprise désagréable.
Quant aux spécimens d'exposition, ils vivent assez à l'aise dans des appartements. De plus : après une promenade, le Setter Anglais se transforme comme par magie en patate de canapé et passe le reste de la journée sur le canapé à côté du propriétaire.
Le flair et les excellentes capacités de pistage font du Setter un chien de chasse polyvalent dont le talent est reconnu par les chasseurs du monde entier.
Caractéristiques du Setter Anglais
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Éducation et formation
Les représentants de la race sont caractérisés comme des animaux très entraînables et obéissants, mais vous ne pouvez toujours pas vous passer de difficultés. En raison de son tempérament orageux, le Setter Anglais peut sembler agressif, le propriétaire devra donc faire des efforts pour l'éduquer et le former, sans oublier de faire le plein d'une patience de fer.
Faites des demandes cohérentes à votre animal de compagnie : sinon, l'animal ne comprendra pas quel genre de réaction vous attendez de lui. En même temps, il ne faut pas aller dans les extrêmes : élever la voix vers le chien ou, au contraire, être ému par chacune de ses farces.
Établissez des règles que le chiot ne doit pas dépasser. Il est nécessaire de respecter l'unanimité dans l'éducation. Si un membre de la famille gronde le bébé pour des pantoufles rongées et que l'autre le loue et le traite secrètement avec des friandises, l'animal ne grandira jamais en obéissant.
Les Setters anglais possèdent un intellect développé, ce qui leur permet d'apprendre la plupart des commandes, et dans les plus brefs délais. L'essentiel est de ne pas attendre une obéissance inconditionnelle de votre animal de compagnie : cette race n'est pas aussi obéissante que les Berger Belge ou les Border Collies . Si votre chien n'aime pas votre commande, il sera difficile d'amener l'animal à faire ce que vous voulez. Dans le même temps, certains représentants de la race ont peur de contrarier le propriétaire et préfèrent rester inactifs plutôt que de mal exécuter la commande.
Les jeunes setters ont tendance à se laisser emporter par le jeu et n'écoutent pas toujours vos paroles. Vous devrez veiller à établir le contact avec votre animal de compagnie. L'étape suivante consiste à ramener discrètement et doucement l'attention de votre chien sur le processus de formation. Imaginez que vous avez un petit enfant devant vous, vers qui vous ne pouvez pas élever la voix, et agissez. Cette race a une petite quantité d'entêtement, vous devriez donc apprendre à l'emporter sur elle.
Les Setters anglais adorent attraper des frisbees, courir et rattraper la balle lancée par le propriétaire. Si vous voulez occuper votre animal de compagnie avec quelque chose de plus amusant, pensez aux obstacles ou à l'obéissance.
Santé et maladie du Setter Anglais
L'excellente santé des représentants de la race est due au fait que les éleveurs ont toujours sélectionné les chiens les plus forts sans défauts héréditaires pour l'élevage. Malgré cela, les setters anglais sont toujours sujets à certaines maladies :
expansion congénitale de l'œsophage;
inflammation purulente de l'utérus;
dysplasie de la hanche;
tumeurs osseuses;
paralysie des membres;
surdité congénitale;
allergies alimentaires;
atrophie rétinienne;
volvulus des intestins;
éversion du siècle;
dermatite;
épilepsie;
otite.
Sinon, les Setter Anglais sont considérés comme des chiens dotés d'une bonne immunité, capables de résister aux maladies les plus courantes.
Eleveurs de Setter Anglais : 
https://www.loyatdesdunes.fr/elevage
Standard du Setter Anglais fiche FCI N° 2
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Narbonne 26 siècles d’histoire - Chantal Alibert
Narbonne est l’une des plus anciennes villes de France. Cet ouvrage mentionne les grandes dates qui ont fait son histoire. Il décrit également son patrimoine, témoin de 26 siècles d’existence, qu’il soit en surface ou dans son sous-sol. L’archéologie est inhérente à la vie de cette cité ; depuis une dizaine d’années, les plus importants chantiers de fouilles français ont pour cadre Narbonne : recherche des ports antiques, nécropole des Berges de la Robine. En conséquence, ce livre insiste aussi sur les principales étapes de l’aventure archéologique narbonnaise qui ont permis un enrichissement continu du patrimoine de la ville. Avec ce nouvel ouvrage, Chantal Alibert poursuit la réhabilitation de sa ville d’adoption, Narbonne, où elle s’est installée voici plus de quarante ans. Lors de ses études d’histoire à l’université de Lille, ses professeurs n’ont jamais mentionné l’ancienne capitale de la Narbonnaise. Aussi, son étonnement fut complet quand elle découvrit, lors d’un stage archéologique au Clos de la Lombarde, le rôle primordial que la cité avait joué dans le passé et la richesse de son patrimoine. Afin de mieux comprendre ce qu’elle appelle le paradoxe narbonnais, elle a soutenu une thèse intitulée Les reflets du passé : Narbonne, les Narbonnais et leur patrimoine de 1789 à 1939. Elle n’a cessé depuis d’approfondir cette thématique en écrivant plusieurs livres et articles et en participant à des colloques universitaires. Elle a essayé également de s’adresser à un large public en étant l’auteur de romans policiers et la scénariste d’une bande dessinée.« J’écrase ma cigarette. Lo Sin me lâche la grappe. Au loin, un hélicoptère décolle, Iroquois rafistolé, utile à nos scènes de combat et qui, je le confesse, me colle les foies. Tant il cahote, crachote, tremblote dès l’allumage. Réquisitionné par l’armée, prêteuse jalouse, il part mater une émeute quelque part. De pauvres bougres dont on apaisera sous les rafales l’inconcevable soif de liberté. Assez ! Je me rallume une brune. Lo Sin a disparu. Et je me dis que je pourrais, dans l’attente de son retour gueulard, faire le bilan de ma vie gâchée. Mais par où commencer ? » Sur le déclin, un acteur de films populaires, ceux des cinémas de quartier aujourd’hui disparus, voit son dernier tournage stoppé net. Coincé aux confins des Philippines, il a désormais tout le loisir de revenir sur sa carrière. Un roman d’aventures mélancolique et moderne. Adulte, poignant, acerbe et drôle. Vécu toujours à hauteur d’homme. Journaliste voyageur, solitaire et noctambule, collectionneur irraisonné d’affiches de série B, Jean-Pascal Grosso a longtemps écrit pour la presse magazine. Avec Le Fantôme électrique, il signe un premier roman où s’expriment ses passions cinéphages et son goût pour différents lieux de la planète qu’il a foulés du pied. ISBN : 979-10-310-1186-8 21 X 29,7, 324 pages, 44,00 €
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durandanahixw · 2 years
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Les lapins nains sont des lapins issus du choix au sein d'élevages des lapins de petite taille de variété hache. Comme tous les lapins domestiques ils sont tous issus du lièvre belge européen (Oryctolagus agoutidae) . Les sortes naines ont été créées pour l'agrément , comme ami de l'homme mais également de challenges. Ce sont des lapins lourd moins de 1 , 5 kilo ; fréquemment moins prolifiques et plus fragiles laquelle les lapins ordinaires. La amas admirable du lapin pygmée de acabit à l'âge accompli est basée entre 1 kg et 1 !, 25 kilogramme (comprise de 0 ; 8 kilo minimum jusqu'à 1 ; 5 kilo) . Le lapin de nature herminette est l'ancêtre de toutes les races naines. Il est nommé ainsi parce qu'il est rouge comme le petit carnivore connu sous le nom d'hermine. C'est un lapin de petite taille au pelage blanc avec des regard pourpre ou blues et aux oreilles courtes. Le premier conforme français du lapin hache a été élaboré en 1910 par le biais le Club des Éleveurs de lapin domestique et il a été adopté le 17 janvier 1921 via la Commission des Standards de la Société Française de Cuniculture. Hermine ou Polonais ; race cireuse , à oreilles droites et très courtes ; flâneur entre 1 et 1 !, 25 kilogramme. Nain commun , de petite taille , non opté ; c'est lui que l'on perçoit en grande majorité dans les animaleries !, il ne s'accorde frèquemment à nul courant et peut être de n'importe quelle couleur. Mini-nain !, confondant lilliputien ou lapin toy. Une dénomination habituellement utilisée via les animaleries ou via les non professionnels pour désigner un animal de très petite taille , fréquemment due à un sevrage blet ou à de la logis. Pour un contenu plus général ; voir lapins. Hormis leur taille succincte ; la génétique première du lapin lilliputien diffère peu de celle du lapin serviteur de dimension normale.
Prendre un coupe dans un bar chic ou petit restaurant à l’ambiance tamisée !, votre 1er rendez-vous s'opère pas très dans une chambre d’hôtel. Soignez votre attitude , soyez commode et animez la conversation pour abstenir qu’elle s’ennuie. L’humour sera un très bon moyen pour moudre la glaçon mais n’en faîtes pas trop et surtout demeurez photomaton et faîtes tempêter l’insouciance de votre jeunesse lors de ce rendez-vous. si vous avez des soucis , pensez laquelle cette femme mûre en a certainement bien plus lequel vous et elle recherche un moment joie , pas à conduire votre grand. Est-ce qu’adopteunemature c'est une escroquerie ? Qu’en penses tout le monde ? le plus pansu savon des internautes au site adopteunemature est la présence une un grand nombre de de serpe profils. Les femmes qui peut s’inscrire à grade gracieux à l'opposé à Wyylde ; ces candidats ne sont pas vérifies. Par fidèle ; des serpe profils !, des machines mais ainsi que de fausses choix viennent régulièrement sur le site. Dès l’inscription gratuite !, vous serez conjurer pour agréer un abonnement. Mais ; les fauchon candidats sont l’arnaque une des plus courante solutions de discussions. Même les sites les plus à ne pas louper et sécurisés sont victimes de cette escroquerie.
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2minutes1biere · 3 years
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cequilaimait · 6 years
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CdV8 – 2. L’avènement d’un nouvel ordre
À midi, quand vient l’heure de me mettre à table
La valse des nuages et de l’astre, leur rixe
Incessante, m’attendrit et me rend prolixe
À même la nappe, j’écris, insatiable
Deuxième strophe du poème « L’obsession du soleil », d’Aaron Arié, archives personnelles.
*****
Lorsque le brun et le blond s’eurent aimés plus que la nature ne l’avait prévu dans ses lois, une singularité nommé « Résonnance » changea les lois de la physique telles que les espèces vivantes les connaissaient. Des portails s’ouvrirent vers de nouveaux mondes. Les premières années, les Humains firent le choix de n’en visiter que deux. Le premier, nommé S1-Solruben, était le royaume des Kémèts. Le second, S2-Solsiméo, avait connu une grande civilisation à présent disparue. Les Hommes avaient choisi de commercer avec l’un et de coloniser l’autre, et s’installèrent sur Susanoo, nouvelle base avancée de l’exploration spatiale.
Une fois cette première mission achevée, l’OHU – Organisation de l’Humanité-Unie, en réalité un consortium de quelques pays puissants et d’entreprises fortunées – décida de lancer son grand plan « Expansion Santa Maria », ou ESM. L’ESM prévoyait de mener l’exploration méthodique des douze systèmes stellaires pouvant accueillir la vie les plus facilement accessibles. La priorité fut donnée aux systèmes 3 et 4, S3-Soljude et S4-Solissacar. Plutôt que de partir de la Terre, les missions s’élancèrent de Susanoo, dont l’autorité et l’autonomie se faisaient de plus en plus certaines. L’objectif de protéger le vieux monde d’éventuelles agressions extérieures avait pesé dans cette décision.
Parallèlement à cela, l’ESM se vit accompagnée de la création d’un groupe de recherche dont l’objectif était d’étudier les causes de la singularité originelle et d’essayer de la reproduire en laboratoire. Après de nombreux échecs, les conclusions s’imposèrent d’elles-mêmes : personne n’était capable de dupliquer l’expérience, si ce n’était les adolescents à l’origine de la première Résonnance, ou tous êtres dotés de leur âme. Mais refusant de se faire instrumentaliser par un groupe violent et prétentieux, ils s’étaient scellés, en confiant à un de leurs plus proches amis la tâche d’assurer à leurs réincarnations futures la suprématie sur l’Humanité et le contrôle de ses velléités.
Malheureusement, ce dernier échoua à empêcher l’OHU de mettre la main sur le deuxième garçon portant en lui l’âme brune. Le fils qu’Aaron, dans l’incapacité de féconder son bien aimé, avait choisi d’avoir avec une Humaine. Avant de partir, le brun avait confié à l’enfant son prénom, une partie de son âme et son amour, tout en rejetant le plus loin possible ses faiblesses, afin qu’elles ne limitent pas son successeur dans la réalisation de son destin.
Conduit sur Susanoo pour y être étudié et utilisé, malgré son absence évidente de capacités surnaturelles, et présenté à l’ensemble de l’Humanité comme un Messie pour mieux pouvoir l’instrumentaliser, le jeune Aaron s’était vu confié à la garde d’un Kémèt, Da’mien, dont les efforts pour le rapprochement entre son espèce et les visiteurs avaient été longuement salués par toutes les autorités. Ces dernières s’étaient naturellement bien gardées de lui préciser l’importance réelle de ce qui lui avait été simplement présenté comme un pantin de paille. Sauf que lui ne la connaissait que trop bien. Ses recherches et discussions l’avaient mené droit à une seule conclusion : le garçon était la clé qui avait le pouvoir de changer la face de l’univers à tout jamais. Et c’était bien lui, Da’mien, qui la tenait entre ses mains.
Le plus dur avait été de convaincre l’OHU de lui confier un rôle dans l’opération « ESM » et, surtout, d’amener le jeune adolescent aux avant-postes lors de l’exploration de Soljude. Il avait dû mentir à ses maîtres, leur faire croire que la présence symbolique de ce jeune brun n’avait pour seul but que de motiver les soldats face à l’inconnu, tout en essayant d’écrire une légende fictive qui servirait forcément leurs intérêts pour les siècles à venir. Il fallait voir loin ! Autant pour s’étendre que pour se venger…
– Wha, c’est beau ! – s’émerveilla le jeune Aaron en observant les étoiles à travers le hublot de la navette censée le mener jusqu’au fameux système S3.
– Calme-toi ! – lui intima Da’mien. Arrête de te comporter comme un enfant devant les hauts gradés de l’OHU. N’oublie pas ce que je t’ai appris. Tu dois toujours paraître droit et fier ! Tout le monde cherchera à t’utiliser, pour ce que tu représentes. Ton rôle est de leur donner l’impression qu’ils te contrôlent, tout en poursuivant ton propre but.
Ouvrant sa paume pour mieux observer son trésor blond, le petit brun laissa s’échapper un soupir de son sourire, puis adressa un regard à son tuteur :
– Tu crois que je trouverais celui qui m’est destiné pendant ce voyage ?
Se caressant le menton de manière ravie, Da’mien étouffa un rire, puis caressa de ses doigts ressemblant à des serres d’aigle la tête de l’adolescent.
– J’en suis persuadé…
Après plusieurs jours de voyage – minimum nécessaire à l’Humanité pour rejoindre les portails et les traverser, malgré l’amélioration constante de leur technologie –, la navette franchit le Vortico menant à Soljude, avant de rejoindre le cargo amiral qui, suite au succès d’une première mission, était stationné en orbite autour de l’étoile gigantesque Grannos. La suite consistait à explorer les premières planètes et lunes que la spectrographie avait révélés viables. Une réunion se tint au sommet. Elle comprenait le chef de l’armée d’exploration, un vieil homme froid et sec nommé Eisenhower, qui devait principalement son poste à son sang, lui qui descendait en ligne droite d’un des héros de la dernière grande guerre qui avait secoué le Terre. À côté de lui, ses deux adjoints aux dents longues, un représentant de l’OHU, une femme qui commandait aux opérations de l’ESM, le représentant du gouvernement de Susanoo et Da’mien accompagnant son jeune protégé. Lui faire assister à cette rencontre n’avait pas été chose facile. Personne ne voulait dans ses pattes de ce jeune brun, dont le seul rôle était de jouer les prisonniers aimables. Da’mien avait dû jouer sa plus belle composition diplomatique pour faire comprendre aux autres que, symboliquement, cela avait son importance. Finalement soutenu par le représentant de l’OHU, il avait vu sa requête acceptée, à condition que le gamin n’ouvre pas la bouche et reste gentiment à sa place.
Cela, l’adolescent en fut incapable. Bien trop intéressé par les conquêtes et les découvertes, il ne put s’empêcher de poser des questions et de donner son avis. Il voulait absolument être le premier homme à fouler le sol de cette planète étrange, nommée Lug, dont la faible gravité semblait être un appel au rêve de tout Humain, celui de pouvoir voler comme un oiseau. Cela malheureusement ne correspondait pas aux plans d’Eisenhower :
– Nous commencerons l’exploration du système S3 non pas par la planète S3E3, mais par la lune S3E3L3. La gravité et l’atmosphère y sont similaire à Susanoo. Nous y installerons une base, puis ensuite, nous nous attaquerons à S3E3.
Se balançant nerveusement sur sa chaise en tripotant entre ses doigts sa petite mèche blonde bien aimée, Aar’on soupira. Il détestait cet autoritarisme débridé s’accompagnant de conventions de nommage ridicule. Dans un carnet hérité de son père, il avait découvert les vrais noms de ces astres inconnus. Lug pour la planète, Katubodua pour la lune. Tellement plus poétique que des suites de chiffres et de lettres censés données un ordre à toute chose !
Lorsque vint enfin l’heure de la mission, Aaron et Da’mien se rapprochèrent de l’unité d’élite de l’armée d’exploration chargée d’offrir à l’Humanité ses premiers pas de gloire. La présence d’un Kémèt surpris plus d’un soldat, mais la gentillesse, la curiosité et la volonté de l’adolescent aux cheveux noirs eut des effets positifs sur les troupes qui se prirent rapidement d’affection pour lui. Il était sage, il écoutait les conseils et semblait volontaire. Sa motivation était d’autant plus touchante que lui-même avait du mal à l’exprimer. Il « savait » qu’il y avait quelque chose de merveilleux pour lui derrière l’inconnu, et il en connaissait simplement la couleur : jaune ou dorée, selon le point de vue. L’alunissage se déroula sans encombre. Les Héros de l’exploration spatiale s’avancèrent. L’adolescent fit parti des premiers à se lancer hors du minuscule croiseur qui les avait conduits jusqu’à cet endroit nouveau. Lorsqu’il vit l’horizon se dégager devant lui, il s’émerveilla, comme jamais avant :
– C’est mon paradis !
Les plus grands savants peuvent parfois se méprendre, de la plus drôle des manières. Tous avaient considéré que la couleur blanche, jaune et marron du sol de Katubodua était lié à une haute teneur en sel, en souffre et en fer. Personne n’avait songé qu’il s’agissait en réalité de la teinte de l’espèce indigène la plus invasive qui soit. Celles de sortes de grosses volailles plutôt pacifiques, mais très curieuses. Les plus jeunes étaient dotés d’un plumage réfléchissant à merveille l’or du soleil, à la teinte assez similaire à celle d’une certaine mèche de cheveux.
– Bon, en fait, c’est pas le paradis, c’est l’enfer…
Après avoir essayé d’embrasser une de ces créatures qu’il avait affectueusement nommées « Chiqueuns » en référence à une note de son papa, le jeune Aaron dut prendre ses jambes à son cou : non seulement, la pauvre bête n’avait pas du tout aimé se retrouver avec une langue qui n’était pas la sienne dans le bec, mais surtout elle courait vite et détestait qu’on l’embête pendant qu’elle couvait. Et par un effet de masse similaire à celui des moutons terriens, ce fut une armée de galinacéiens qui se rua sur le pauvre brun pour le picorer de toute part et le courser tout autour de la lune. Prenant ses jambes à son cou, l’adolescent courra et hurla à qui voulait l’entendre que c’était n’importe quoi, que plus jamais aucun Aaron ne remettra jamais les pieds ici et qu’il avait faim.
Heureusement pour lui, les soldats de l’escouade d’élite vinrent très rapidement à son secours – dès qu’ils eurent fini de rigoler, ce qui prit quand même plusieurs heures – en aspergeant les poursuivants de belles flammes rouges. Certes, ce fut sans doute là un des premiers quasi-génocide de l’espèce Humaine en dehors de sa propre planète, mais le repas fut somptueux. Heureusement que les Chickeuns avaient une capacité reproductive supérieure à la moyenne, sans quoi ce festin aurait été le dernier du genre.
Plusieurs semaines après la colonisation de Katubodua, il fut décidé d’enfin se lancer à l’assaut de Lug. Parfaitement intégré à son escouade, Aaron était devenu la coqueluche des soldats. Cette proximité gênante ne tarda pas à irriter Eisenhower, qui s’imposa à la tête de la prochaine expédition. La planète P3 était parfaite pour accueillir une vie développée et civilisée. Il voulait être le premier à s’adresser aux autochtones, afin que son nom reste à jamais dans l’histoire. Devant une telle velléité, l’adolescent aux cheveux sombres haussa les épaules. Il n’avait pas forcément envie de lui piquer la vedette, d’autant moins qu’il avait encore des traces de bec sur les fesses qui n’avaient pas encore bien cicatrisé. Cependant, lors du grand débarquement, il se tint à nouveaux aux avant-postes, sa mèche bien serrée dans sa paume. S’il y avait quelque chose de blond sur cette étrange planète douce et nuageuse, c’était forcément pour lui.
Ce fut ainsi que l’Humanité fit la connaissance de deux espèces intelligentes, les premières à croiser leur route depuis leur rencontre avec les Kémèts. La première se nommait Galos. Ses membres ressemblaient à de très gros Chickeuns, peut-être plus proche des lions de par leur physique, malgré les ailles et le bec. Une certaine sagesse et douceur irréelle se dégageaient de leur prestance. Moins avancés que les Humains sur un point technologique, vivant comme de gros animaux en haut des gigantesques montagnes de leur planète, ils semblaient pourtant intellectuellement supérieurs, et bien plus fort physiquement. Face à un groupe compact entourant un des leurs Eisenhower hésita à lancer l’assaut, de manière préventive. L’adolescent aux cheveux noirs s’interposa et s’approcha, main tendue, vers les créatures qui lui faisaient face.
– Arrêtez ! C’est une femelle qui couve un œuf…
Race fière et élégante, les Galos avaient comme particularité de vivre très longtemps, et d’avoir des cycles de reproduction particulièrement lents. Pour qu’un bébé puisse naître, il lui fallait se développer pendant parfois des dizaines ou centaines d’années à l’intérieur d’un œuf, qui devait à tout instant bénéficier de l’attention et de l’amour d’une mère. La rareté de la procréation poussait toujours les anciens à protéger les génitrices, afin de s’assurer qu’un nouveau membre de l’espèce puisse naître. Cette maman-là venait de pondre. Son œuf ne contenait encore que les prémices d’une vie future. Reconnaissant l’adolescent pour sa douceur, les Galos l’invitèrent à caresser la coquille. Aaron y sentit presque un cœur battre, ce qui l’émut au plus haut point. Timidement, il demanda comment se nommerait le bébé lors de sa naissance. On lui glissa à l’oreille le nom d’Éduan. Le garçon rigola. C’était un bien joli nom. Il espérait grandement que d’autres que lui pourraient l’entendre, et pourquoi pas jouer avec…
Ce premier contact réussi prouva à ceux qui en doutaient que la paix était possible partout dans l’univers, à condition de vouloir se donner la peine de songer à elle avant de se battre. Ce succès fut grandement mis sur le compte de la prestation du jeune brun et causa la colère de ceux qui souhaitaient tirer la couverture à eux. Un soldat, dont le front était couvert d’une capuche violette, ne put s’empêcher de sourire en voyant le jeune Aaron prendre de l’assurance et devenir réellement important au sein de cette mission. Furieux, Eisenhower dut faire contre mauvaise fortune bon cœur et tolérer l’adolescent à ses côtés lors du deuxième contact avec une espèce locale. Bien moins intelligentes que les Galos, les Fames avaient comme particularité d’être plutôt bien gaulées et d’avoir des mœurs particulièrement débridées. Exclusivement féminins, ses membres avaient besoin de se reproduire avec d’autres créatures pour donner la vie. Un système de réarrangement chromosomique à l’intérieurs de leurs organes génitaux permettant de réagencer le génome de leurs partenaires afin qu’il devienne compatible avec le leur. Si comprendre ce point fut indéniablement un immense progrès pour la science, les désavantages imprévus furent plutôt nombreux : presque la totalité de l’armée se retrouva papa en quelques mois ! Certains soldats, dont celui à la capuche, durent même s’échapper à toutes jambes afin de fuir les conséquences de leurs actes en matière de pension alimentaires. Même le jeune Aaron se fit littéralement sauter dessus par une bande de Fames parce qu’il était « trop mignon », ce qui causa ses larmes et son désespoir et le poussa à prendre une des plus importantes résolutions de toutes sa vie : dès qu’il arriverait au pouvoir, il promulguerait un code sexuel afin de mettre de l’ordre dans ce bazar et éviter à l’Humanité les méchants désagréments qu’avaient connus l’armée d’exploration.
Plusieurs semaines, faites de rencontres et d’échanges, passèrent ainsi. La mission de l’ESM installa sa première colonie, en accord et sous le contrôle des indigènes, afin d’éviter toute tension. Pour fêter ce succès, Eisenhower décida d’organiser une immense réception, officiellement pour fêter la naissance d’un gouvernement humain local dont il avait décidé de prendre la tête, officieusement pour célébrer sa propre gloire, à ses yeux hautement plus importante. L’adolescent aux cheveux noirs ne moufta pas. Il n’était pas en position de jouer les révolutionnaires. Et puis, tout ce qui lui importait vraiment, c’était de mettre la main sur le blond qui lui était destiné, et qui une fois encore semblait loin de lui, caché.
Sortant de sa salle de bain après s’être mis sur son 31 pour la cérémonie du soir – une simple tenue noire comme la nuit qui affinait sa silhouette –, il chercha du regard sa chère mèche dorée qu’il avait posé sur son lit juste avant de prendre son bain. Ne la voyant pas, il remua toute sa chambre, sans réussir à la trouver. Pris d’un stress énorme, il suffoqua. Quelqu’un était entré pendant sa toilette pour la lui voler ? Non, seul Da’mien possédait un double des clés. Jamais il n’aurait pu… Et pourtant, livide, blafard, le garçon ne put s’empêcher d’imaginer le pire. Une amère tristesse se déposa sur son visage. Il suffoquait. Il était comme orphelin. Alors qu’il meuglait de rage, une immense sirène hurla encore plus fort dans ses oreilles, le faisant sursauter. C’était le symbole que quelque chose de grave s’était passé.
Accourant vers la salle de réception, il observa des taches de sang sur le mur. Un sang rouge comme la haine. Un sang humain. Au milieu de l’estrade gisait un corps sans vie, décapité et recouvert d’une couronne de papier.
– Ei… Eisenhower ? – s’exclama le brun en plaquant sa main sur sa bouche pour ne pas vomir…
– Il est mort… – suffoqua un soldat étendu à côté.
Aaron compta. Ils étaient quatre à avoir été mis au tapis à côté du macchabé du jour. Tous étaient dans un sale état, mais étrangement vivants. L’adolescent se jeta au cou de celui qui semblait le plus lucide et hurla en le secouant :
– QUI A FAIT ÇA ?
– Da… Da’mien… – murmura le combattant en réunissant ses dernières forces pour raconter ce qui venait de se passer. Le généralissime était en train de répéter son discours pour ce soir. Nous étions quelques-uns à assurer sa protection personnelle, quand le Kémèt est arrivé… Nous pensions qu’il voulait simplement discuter… Il n’a pas dit un mot. Il… Il a tué le généralissime, puis s’est enfuit en direction des navettes…
Incrédule, choqué, fou de rage, Aaron lâcha le col du malheureux puis, les bras flasques le long du corps, explosa d’un rire nerveux et humide. Le seul en qui il croyait, son précepteur, l’être qui l’avait élevé ces dix dernières années et soigné quand il était malade… Un seul mot s’échappa de sa bouche tremblante et recouvertes de larmes :
– Pourquoi ?
Pour obtenir une réponse, il ne lui restait plus qu’une seule chose à faire. Se lever et poser directement la question au concerné. L’adolescent piqua ainsi un sprint dans les couloirs, laissant ses larmes s’évaporer derrière lui, jusqu’à atteindre l’embarcadère. Là, sur une passerelle, prêt à embarquer, l’y attendait le Kémèt. Da’mien lui présentait son dos, couvert d’une longue cape grise, taché de sang rouge. Sa respiration, lourde, résonnait dans le hangar. Dans sa main, il tenait fermement le plus grand de tous les trésors. Aaron en reconnut immédiatement la couleur. De rage, il héla le traitre :
– POURQUOI ? POURQUOI T’AS FAIT ÇA ?
Soupirant, Da’mien fit claquer ses dents, signe de nervosité autant que de contentement. Il répondit aussi sec :
– Tuer le vieux fou ? Je l’ai fait pour l’avenir de notre galaxie… Tu devrais me remercier…
– Pas ça ! – coupa le jeune Humain. Je m’en fiche de lui ! Je veux savoir pourquoi tu m’as volé ma mèche de cheveux ! Rends-la-moi ! C’est à moi ! C’est mon trésor !
Cette fois-ci, Da’mien ne put s’empêcher de sourire. Tournant légèrement son visage vers son interlocuteur, il ricana. Bien qu’il en mourrait d’envie, il était encore trop tôt pour répondre franchement.
– Tu la veux ? Viens la chercher ! Poursuis-moi ! Je t’attendrai dans le quatrième système, Solissacar. À bientôt, jeune garçon !
L’adolescent n’eut pas le temps de rétorquer. Déjà, le Kémèt s’était jeté à l’intérieur de sa navette, dont le souffle des moteurs eut vite fait de projeter l’Humain contre le mur. Impuissant en la voyant disparaître dans l’immensité de l’espace, Aaron hurla :
– JE TE RETROUVERAI ! JE TE LE PROMETS ! JE TE RETROUVERAI ET JE TE TUERAI DE MES MAINS !
La mort surprise du généralissime plongea l’OHU en crise. Cette agression Kémèt couplée aux nombreux différents quant au taux de change Or–Nutella causa immédiatement une crise diplomatique profonde entre les deux peuples. Les tenants du pouvoir furent accusés d’avoir mal géré la situation. Pour se défendre, ces derniers pointèrent du doigt l’armée d’exploration ainsi que les responsables du programme ESM. Une réunion de crise fut organisée sur Susanoo. Elle réunissait les plus grandes pontes de l’Humanité. Les grands dirigeants, les industriels, les responsables de l’armée régulière… Ils étaient tous là, afin de décider des suite à donner à l’assassinat cruel et barbare de l’un des leurs. Personne, alors, n’avait songé à convier à la table des négociations le jeune Aaron. Enfin, nul besoin d’invitation quand on possède en soit une détermination à même de changer toutes les règles. Accompagné des soldats d’élites de l’armée d’exploration qui lui avaient juré fidélité sur Lug dès le lendemain des évènements, il pénétra avec violence, grâce et fracas avec sa longue cape noire dans la salle du conseil située tout en haut du palais d’Heian-Kyo. La main levée, ses seuls mots furent pour les militaires qui l’accompagnaient :
– Tuez tous ceux qui résistent, passez les fers à ceux qui se soumettent.
Le massacre ne fut connu dans les livres d’Histoire sous aucun nom. L’Humanité n’avait pas besoin de savoir. Le sacre qui suivit, le lendemain, par contre, resta pendant longtemps le symbole de la naissance d’un nouvel ordre politique, tout du moins jusqu’à sa chute et son remplacement plusieurs générations plus tard par une Fédération. Ce nouvel ordre, c’était celui de la RHI, République Humaine Interstellaire, se substituant aux gouvernements de l’OHU dans tous les systèmes explorés, à l’exception de la bonne vienne Terre, toujours indépendante. Recevant son diadème de la main de ses plus fidèles soldats, ceux-là même avec qui il avait participé à l’exploration de Katubodua et Lug, le jeune Aaron proclama les poings serrés et le visage ferme et tendu sa toute-puissance d’une élocution fameuse, l’élocution de l’an 1 du nouveau monde :
– Moi, Aaron, fils d’Aaron, dirigerai mon espèce à travers le temps et l’espace pour lui assurer avenir et prospérité. Ma première décision est d’interdire le gauchisme. Comprenez-moi, je ne me suis pas tapé un coup d’État sanglant pour me faire chier avec des mecs qui me contredisent. Ma deuxième décision est de partir à la conquête de Solissacar. Et je mènerai moi-même cette expédition, pour la grandeur de l’Humanité.
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