Tumgik
#Le Coin des libraires
prosedumonde · 5 months
Link
J’ai retrouvé ces éléments qui m’avaient tant plu dans Le bruit du monde. Ce besoin vorace de liberté, de se trouver quoi qu’il arrive.
La quête identitaire est primordiale pour Louise comme elle l’était pour Marie-Hélène.
Louise aussi est « fille de pauvres », elle aussi refuse de suivre un chemin qui serait tout tracé pour elle.
Je me souviens que c’était surtout ça qui se passait, quand j’étais enfant. Cette chose-là que je percevais. Leur détresse. Leur peine. Les difficultés qu’ils rencontraient et qu’ils s’efforçaient de nous cacher. Ces sentiments qui floutaient leurs yeux. Comme si une vie se passait à l’intérieur d’eux. Qu’une histoire se prolongeait en eux.
À l’instar de Marie-Hélène, Louise refuse ce carcan, la contrainte de sa classe, de ses origines, celle de la pauvreté.
À l’instar de Marie-Hélène toujours, Louise n’a qu’un seul moyen d’en sortir, de s’élever, de devenir autre. Le seul salut possible est permis grâce aux études et rien d’autre.
3 notes · View notes
Text
Tumblr media
NOTE DE LECTURE : Toutes les morts de Laila Starr. Ram V. Filipe Andrade. 2022
Excellent roman graphique ! La couverture marquée du "coup de coeur du libraire" m'avait interpellée et je l'avais gardée dans un coin de ma mémoire, et je ne suis pas déçue. 
Laila Starr est la narratrice d'une histoire de vie et de mort qu'elle raconte comme déesse hindoue déchue et réincarnée. A chaque chapitre de son histoire pour retrouver sa place perdue, elle croisera Darius le pauvre humain cause de sa disgrâce mais aussi toutes les affres de notre humanité qui désormais la rendent vulnérable.  C'est tout simplement beau, le récit est bien construit avec des chapitres, et les répétitions tragi-comiques de Toutes les morts de Laila Starr. Les illustrations sont épurées et chargées, saturées de couleurs, comme dans la culture indienne puisque cela se passe de nos jours à Mumbay. Et pourtant il émane de ce récit une subtile délicatesse, qui s'achève avec la poésie, et ouvre la champ de la philosophie. 
Bref, une BD qui marque en tous points, tout comme l'avait fait auparavant Daytripper : au jour le jour, dont l'auteur a rédigé la préface de cet ouvrage, avec la thématique commune autour de la mort et de notre rapport à la vie.
2 notes · View notes
swedesinstockholm · 3 months
Text
18 décembre
à la librairie après les lectures une fille est venue me parler pour me dire qu'elle me suivait sur internet depuis blogspot et je me suis empressée de lui demander si elle me suivait encore pour savoir à quel point elle connaissait ma vie exactement mais je crois qu'elle s'est arrêtée à lonelygirlphenomenology. y avait le même libraire que la fois où j'étais venue au mois d'août, je l'ai reconnu, il racontait que la veille des gens étaient passés à la librairie pour déposer des exemplaires de leur publication et comme ils étaient cool ils sont allés boire des verres ensemble et il est rentré chez lui au milieu de la nuit et ça a l'air très différent comme métier que quand moi j'étais libraire.
c'était la première fois que je relisais le poème de la sibylle depuis la maison poème. point stress et angoisse: zéro comme au pantin mais j'avais de nouveau les genoux qui tremblaient comme s'ils étaient une partie indépendante de mon corps et qu'ils avaient rien compris allo les genoux on vous dit que je suis PAS stressée, je devais me balancer d'avant en arrière pour les calmer pendant ma lecture.
j'ai revu s. ce soir, elle est de retour de londres pour les fêtes. je crois que ça faisait cinq ans qu'on s'était pas vues. je lui ai parlé de mes mille projets et pendant qu'elle me racontait qu'avec son copain ils dormaient dans la chambre de sa soeur parce que ses parents ont transformé la sienne en bureau et qu'ils se sont débarrassés de toutes ses affaires, je regardais mes bottines en pensant à ma chambre à moi que j'ai jamais quittée parce que j'ai jamais tourné. elle m'a demandé si j'y dormais toujours et elle m'a dit que quand on était ados c'était sa chambre de rêve et son inspiration numéro un en matière de déco. j'ai dit oui bon elle a grandi avec moi maintenant, y a plus les posters et je me demandais à quel degré de pitié elle en était en me regardant parler. mais bon, elle me racontait qu'elle lisait plus de livres parce que le soir elle regardait des trucs débiles sur netflix avec son copain et qu'elle écoutait plus de musique non plus parce que son copain allumait la télé dès qu'il rentrait du travail et ça m'a rendue un peu triste. elle travaille pour une grande banque maintenant, elle fait du greenwashing, elle télétravaille quatre jours par semaine et le cinquième elle travaille dans une grande tour en verre et elle déteste ça. et je me suis dit ok je déteste ma vie et j'ai envie de mourir un jour sur deux mais au moins c'est la mienne et elle me passionne. sinon j'écrirais pas dessus.
je lui ai parlé de mon envie de faire un voyage radical mais elle pensait que je voulais juste monter sur un glacier ou un truc comme ça et j'ai pas vraiment réussi à lui expliquer ce que j'entendais par radical, principalement parce que moi-même je sais pas. radical dans le sens que ça remplace une psychothérapie. peut être que j'ai toujours la voix de n. de la clinique dans un coin de ma tête qui me disait que tout ce qu'il me faudrait à moi pour déboucher tout ça c'est d'aller faire un voyage en amérique du sud et de voir un chamane et de prendre de l'ayahuasca. son deuxième conseil c'était d'aller à des concerts sans culotte et boire beaucoup. est-ce que je l'ai écouté? non.
19 décembre
ce matin quand je me suis réveillée j'avais très mal aux seins et je me suis dit que je devais sûrement avoir un cancer des seins, des deux seins, mais je me disais que ça me faisait rien de mourir, du moment que je souffrais pas, mais on meurt pas d'un cancer sans souffrir, alors je me suis dit qu'il faudrait que je me tue moi-même avant que le cancer ne me tue, mais comment? et puis je me suis dit qu'on arriverait peut être à me sauver en me faisant une double mastectomie et ça ce serait cool parce que je pourrais me débarrasser de mes seins gratuitement. je l'ai dit à maman ce soir et elle a dit n'importe quoi, sans une once de respect pour ce que je ressens, et je me suis dit qu'elle était pas prête à entendre que j'étais potentiellement non-binaire. mais j'étais vraiment pas trop catastrophée à l'idée de mourir, ça règlerait tous mes problèmes, si je meurs bientôt d'un cancer, on s'en fout que je travaille pas et que personne m'ait jamais aimée et que je sois moche et gonflée et que j'arriverai jamais à partir de la maison parce que je suis pas prête à renoncer à mon confort. la mort efface tout. sauf les traces que je laisserai derrière moi. mes journaux. mes divers blogs et réseaux sociaux. pas de livres publiés. mais on s'en fout puisque je serai morte et qu'une fois morte je m'en foutrai d'être publiée ou pas puisque je serai pas là pour en profiter et que la vie c'est fait pour ça, en profiter. alors je me suis demandé ce que je ferais pour en profiter, avant de mourir, mais quelque chose a du venir perturber mes réflexions parce que je me rappelle plus de ce que j'avais décidé.
et puis je me suis levée et j'ai googlé douleur dans les seins et j'ai lu que le cancer du sein n'était pas douloureux et que c'était plus probablement un problème hormonal. donc pas de mastectomie, pas de mort imminente, et à midi maman m'a dit que je pourrais postuler à sa fiduciaire, ils cherchent une secrétaire administrative et ils demandent juste le bac comme diplôme, tu peux aller voir ça coûte rien.
à part ça j'ai commencé la note d'intention de mon livre ce soir et tout de suite c'est du SÉRIEUX de faire le pitch comme ça lara a 27 ans et elle vit avec sa mère. lara ne travaille pas et elle est un peu perdue. lara est ce qu'on pourrait appeler une fille qui dort. ça fait bizarre et pendant deux secondes je me suis demandé lara tu veux vraiment faire de l'autofiction et t'exposer toute crue comme ça à la merci du premier venu? oui. je peux pas changer d'avis maintenant, ça foutrait tous mes plans en l'air. déjà j'ai changé mon âge de trente à 27 ans pour me donner une petite marge de fiction et l'éloigner un peu de moi.
3 notes · View notes
christinesgsblog · 6 months
Text
Tumblr media Tumblr media
Le libraire, qui l'avait distingué d'un coup de coeur, m'avait prévenue...
Lu d'une traite un sourire au coin des yeux, indice incontestable de la tendre dérision contagieuse sortie de ce petit chef-d'œuvre de littérature.
J'espère que l'auteur et le libraire ont eu le bonheur de croiser un jour la petite voisine du voisin qui lit un livre...(autre chef-d'œuvre adoré de ma petite Mathilde)
5 notes · View notes
hope-and-roll · 9 months
Text
Minna Whisper
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
"There are three things human beings are afraid of: death, other people, and their own minds." _ R. D. Laing
- Minna Cassidy Whisper - Née le 1er janvier 2004 - Originals - Anglaise - Sang-Mêlé - Demisexuelle - Poudlard, Serpentard - Médicomage - Georgie Henley. ~ Fille de Cassidy Whisper ~ Petite-fille d'Horace et Maëva Whisper, née Jenkins ~ Nièce d'Austin Whisper  ~ Belle-fille, puis fille adoptive d'Aaron Hollister
~ Belle-fille, puis soeur adoptive d'Andrew Hollister  ~ Epouse d'Andy Parrish ~ Mère de Maisie et Isla Parrish * Amie d'Aurélie Becker, Amy Santiago, Alice Dumbledore et Estelle McGraw * Petite-amie, puis épouse d'Andy Parrish Minna Whisper, née le 1er janvier 2004, n'a jamais connu aucun membre de sa famille à part sa mère. Petite, elle posait beaucoup de questions à Cassidy sur son père et ses grand-parents. Elle apprit que la famille de sa mère n'avait jamais été aimante, et l'avait beaucoup fait souffrir, c'est pourquoi elle l'avait fuie à l'âge de quinze ans, et que son père était l'une des aventures d'un soir de Cassidy, qui n'avait que dix-huit ans lorsqu'elle devint mère. Minna comprit très vite qu'elle ne voulait pas connaître ses grand-parents, car ils avaient fait du mal à sa mère. Par contre, elle rêva jusqu'à l'âge de sept ans que sa mère cherchait et retrouvait son géniteur, qu'ils tombaient amoureux et qu'ils vivaient ensemble comme une famille normale. Malheureusement, Cassidy rendit rapidement clair aux yeux de sa fille qu'elle ne savait rien sur son père, et donc qu'elle ne le retrouveraient jamais. Bien d'autres raisons se cachaient derrière ce refus, mais Minna n'alla jamais plus loin. Elle finit par accepter de n'avoir que sa maman comme famille. Ça lui convenait, bien qu'elle ressente toujours une absence, un vide.
Cassidy et Minna vivaient dans un appartement à Charing Cross Road, à quelques rues du lieu de travail de la jeune maman, qui était libraire dans la boutique Fleury et Bott. C'était un travail modeste, mais Cassidy n'avait jamais aspiré à quelque chose de grandiose. Elle voulait juste avoir un métier aux revenus convenables qu'elle appréciait. Cependant, elle devait travailler six jours sur sept, de huit à dix-huit heures, et dut donc inscrire Minna à l'école primaire moldue du coin, ainsi qu'au périscolaire. Sa fille n'était pas vraiment sociable, elle ne réussit donc pas à se faire des amis. La plupart du temps, elle errait de groupe en groupe, certains l'acceptant mais se comportant comme si elle n'était pas là la plupart du temps, d'autres la repoussant purement et simplement. C'est ainsi que la fillette développa une méfiance et une certaine peur du contact humain. En parallèle, elle commença à idéaliser sa mère, cette femme si courageuse, intelligente et drôle, qui avait toujours des anecdotes passionnantes sur sa scolarité à Poudlard et beaucoup d'amis, qui venaient souvent chez elles. Cassidy et Minna étaient très fusionnelles, peut-être trop : l'enfant pleurait à chaque fois qu'elle était séparée de sa maman. Elle cacha ses larmes matinales dans les toilettes de son école primaire jusqu'à l'âge de dix ans.   Sa magie naissante n'aida pas sa faible popularité. Il s'avéra rapidement que c'était une sorcière puissante : elle fit sa première démonstration à l'âge de trois ans, lorsque sa mère la déposa pour son premier jour à l'école maternelle. Son désespoir fit souffler un vent glacial localisé sur un seul arbre, qui s'effondra. Personne ne trouva une explication logique à ce phénomène, mais personne n'y lia Minna. Cassidy, cependant, comprit que sa fille en était à l'origine. Cet incident fut le premier d'une longue série. Alors que, chez les enfants sorciers « normaux », les apparitions magiques étaient rares, peut-être deux ou trois fois en moyenne avant leur onze ans, celles de Minna étaient fréquentes, toutes les semaines ou deux semaines, et toujours remarquablement précises : si elle ne les contrôlait pas, sa magie se déchaînait souvent sur une seule chose en particulier : ses objets, et plus tard, des gens.   Une porte s'arrachant de ses gonds, des tuiles tombant du toit, des craies s'effondrant en poussière, un miroir se brisant d'un regard, une table explosant... Ces incidents n'arrivaient jamais sans raison, ils étaient toujours liés, comme pour tous les jeunes sorciers, à des émotions très fortes ressenties par Minna. Cassidy finit par emmener sa fille de huit ans chez un médicomage, qui discuta un peu avec elle et expliqua à sa mère la situation de Minna. Les émotions étaient la source de la magie innée. Il en fallait des très fortes pour la déclencher. Chez les enfants sorciers, des sentiments si puissants étaient rares, c'est pourquoi leurs démonstrations magiques n'excédaient jamais les quatre fois. Mais chez Minna, ils étaient très fréquents. Ses émotions, et donc sa magie, étaient naturellement plus puissantes que les autres. Cassidy demanda s'il fallait s'inquiéter, et le médicomage lui répondit qu'il fallait simplement identifier la source des émotions négatives pour éviter d'y exposer Minna.
Cassidy était une bonne maman, une mère aimante qui faisait de son mieux pour que sa fille ait une vie stable et heureuse. Elle eut de longues conversations avec Minna pour comprendre ce qui lui causait ces émotions négatives. Mais l'enfant promit qu'elle n'en savait rien. Que ce n'était pas que des sentiments négatifs, juste des sentiments plus puissants que la moyenne. Cassidy la crut. Mais Minna mentait. Elle mentait pour ne pas inquiéter sa mère, pour ne pas devenir un problème pour sa personne préférée au monde.   En réalité, elle était harcelée à l'école. Ses camarades, régulièrement témoins de ses débordements magiques, avaient très bien compris qu'elle était une sorcière. Ils avaient peur d'elle, et la réaction la plus commune face à la peur est la haine et la violence. La majorité des élèves et même des professeurs l'évitaient et l'ignoraient, mais un petit groupe d'élèves avaient fait d'elle leur mouton noir. Sans cesse à se moquer d'elle, la chercher, l'enfermer dans un placard ou dans les toilettes, la pousser, l'insulter, la frapper... Ils voulaient déclencher ces fameux incidents eux-mêmes, pour avoir l'impression de contrôler la puissance qui émanait de leur camarade. A l'école, tout le monde connaissait la situation de Minna. Les professeurs ne disaient cependant rien à Cassidy, car ils avaient peur qu'elle ait également un pouvoir. Les parents d'élève étaient également contre Minna, et commencèrent à retirer leurs enfants de l'école. L'équipe enseignante était coincée : elle ne pouvait pas renvoyer Minna de l'école, car ils craignaient la colère de Cassidy. La fillette passa donc près de quatre ans d'enfer. Mais elle ne dit jamais rien à sa mère, qui était la seule à ignorer sa souffrance. Minna développa des compétences remarquables en mensonge et en comédie. A la maison, elle avait l'air d'une petite fille parfaitement saine, équilibrée et heureuse, qui jouait, riait et avait une relation idéale avec sa mère. Mais en réalité, elle perdait peu à peu confiance en elle et en les autres. Pour Minna, le monde entier était contre elle, si ce n'était sa maman. Elle l'idéalisa d'autant plus.
Cassidy ne remarqua rien. Ce n'était pas vraiment de sa faute : elle avait clairement fait comprendre à sa fille qu'elle pouvait lui parler de tout sans craindre un jugement ou une punition. Seulement, Minna ne voulait pas être un poids pour elle. Sa mère était en plus très souvent au travail. Elle ne la blâmait pas, au contraire, c'était mieux, car en l'absence de Cassidy, elle pouvait tomber le masque. Minna développa une phobie scolaire à partir de l'âge de huit ans : elle n'arrivait plus bien à dormir, et stressait tellement qu'il lui arrivait de vomir avant de partir à l'école. Mais elle était une actrice parfaite, et sa mère ne se douta jamais de rien. Minna tenait en imaginant Poudlard : là-bas, tout le monde serait un sorcier, elle ne serait donc plus harcelée en raison de sa différence, car elle serait enfin normale – bien que, certes, plus puissante.   Effectivement, sa scolarité à Poudlard se passa très bien. Elle fut répartie à Serpentard. Elle intégra un groupe composé de quatre autres sorcières, toutes différentes les unes des autres : les Gryffondor Aurélie Becker et Alice Dumbledore, aux tempéraments de feu ; Amy Santiago, la Serpentard prétentieuse mais protectrice ; et la Serdaigle Estelle McGraw, pétillante et originale. Avoir des amies était quelque chose de nouveau pour Minna, mais cela la rassura beaucoup. Sa phobie scolaire s'apaisa. C'était une excellente élève, qui disposait d'un talent rare : elle parvenait à lancer des sorts sans baguette avec la précision qu'offrait habituellement l'instrument. Mais elle ne s'en vanta jamais, et personne ne le sut en-dehors de son groupe d'amies. Minna ne voulait pas attirer l'attention, elle ne voulait pas être différente, car elle croyait que la différence attirait la haine des autres.
Dès son entrée à Poudlard, Minna décida de devenir la plus aimable possible. Elle voulait gommer ses défauts, afin que personne n'ait de raison de ne pas l'aimer. Du côté de sa mère, Cassidy devint plus sévère avec elle à l'adolescence, ne voulant pas que sa fille reproduise les mêmes erreurs de jeunesse qu'elle (instabilité, alcool, fêtes, cigarette, sexe non protégé). Alors, elle s'inventa un personnage angélique : douce, attentionnée, adorable, généreuse, timide, sage, polie... Une image lisse et parfaite qu'elle maîtrisait à merveille, mais qui était purement fausse. Ce masque qu'elle ne retirait jamais, c'était celui de la fille idéale, l'amie idéale, l'élève idéale, la camarade idéale. Peu à peu, elle se convainquit inconsciemment que personne n'aimait sa véritable personnalité. Comment pourraient-ils, alors qu'ils ignoraient qui elle était vraiment ? Minna elle-même ne le savait pas. Au fil des ans, elle devint prisonnière d'elle-même : de sa fausse identité et de son propre esprit.   Insomniaque, la nuit devint dès ses treize ans un exutoire pour sa véritable personnalité, celle qui, comme sa mère, brûlait pour l'adrénaline, le danger et l'illégal. Elle trouva un certain équilibre ainsi : le jour, elle jouait son rôle à la perfection, et la nuit, elle faisait vivre ses démons. Lorsqu'elle devint addict à la cigarette, comme sa mère le fut pendant son adolescence, elle culpabilisa beaucoup. C'était difficile de cacher son manque pendant la journée, et elle avait honte, honte de trahir sa mère, honte d'être aussi loin de la fille que Cassidy voulait. Minna pensait que sa mère voulait qu'elle soit parfaite, mais Cassidy voulait juste qu'elle soit heureuse, et ignorait comment s'y prendre. Ça la rongeait, année après année. Elle était devenue sa pire ennemie.
Cassidy a toujours été une femme volage, préférant les aventures d'un soir aux vraies relations. Elle protégeait ses rapports et les cachait à Minna, mais la jeune fille était très observatrice et perspicace. Elle se fichait un peu de ce que sa mère faisait. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'elle tombe véritablement amoureuse, ce qui arriva lorsqu'elle avait quinze ans. Cassidy se mit en couple avec Aaron Hollister, qui avait un fils, Andrew. Aaron aimant le même type de relation que Cassidy, les deux enfants ne s'attendaient pas à ce que leur couple dure. Mais il dura, même s'ils ne vécurent pas sous le même toit avant longtemps, et ne se marièrent jamais. Leur relation était très libre, mais ils s'aimaient sincèrement, profondément, et restèrent ensemble jusqu'à leur mort.   Minna appréciait Aaron, mais elle ne lui montrait que son faux visage. Andrew, en revanche, fut la première personne à la connaître vraiment. Il la surprit un soir sur le toit de son immeuble, en train de fumer, et elle se confia à lui. Il l'accepta entièrement, et fut le premier à aimer la véritable Minna. Il devint son meilleur ami, sa bouffée d'air frais, son frère de coeur. Elle voulait le protéger à tout prix.   Au fil des ans, deux duos s'étaient formés : Alice et Amy et Estelle et Minna. Quant à Aurélie, elle était tout aussi proche des quatre, et passait aussi beaucoup plus de temps avec sa petite soeur de coeur Carrie Grayson. Minna devint aussi de plus en plus proche de son ami Andy Parrish, un Gryffondor sympa, drôle et très créatif. Minna ne s'était jamais intéressée aux relations amoureuses ou au sexe, elle n'avait jamais eu ce genre d'envies et n'y avait jamais vraiment pensé. Ce fut la première fois qu'elle tomba amoureuse de quelqu'un. Cela lui fit très bizarre, cela la terrifia même. Elle ne voulait pas gâcher leur relation. Néanmoins, Andy fut très patient et compréhensif, et ils se mirent ensemble un peu avant l'obtention de leurs diplômes.
Chacun suivit son chemin. Estelle s'inscrivit dans une célèbre fac de stylisme irlandaise, Andy ouvrit une boutique d'objets magiques avec son jumeau Karl, Amy partit étudier le droit, et Alice la magizoologie. Quant à Minna, elle n'avait jamais eu de projet de carrière, mais voulait choisir quelque chose qui rendrait sa mère fière, et qui ne lui déplaise pas trop. La première chose à laquelle elle pensa fut le domaine de la santé. Elle avait découvert que sa faculté de lancer des sortilèges sans baguette était un atout, car les sorts étaient plus puissants et plus rapides. Pour une fois, sa magie innée guérissait au lieu de détruire, et elle aimait ça. C'est pourquoi elle partit étudier la médicomagie à la Fac des Sorciers. Elle rompit avec Andy, ayant toujours peur de se laisser aller à une relation qui incluait tant de confiance et d'intimité. En réalité, elle profita de ses études pour prendre ses distances avec tout le monde, même sa mère. Son jeu de rôle l'étouffait, elle se sentait de plus en plus prisonnière d'elle-même.   Pendant les quatre ans que durèrent ses études, Minna prétexta trop de travail pour voir quiconque. C'était une sorte de test pour vérifier qui tenait assez à elle pour garder le contact avec des lettres. Seulement, tous ses amis lui en envoyèrent, de même que sa mère – même Aurélie une fois revenue de son voyage. Ça la fit paniquer encore plus, convaincue qu'ils étaient hypocrites, elle ne répondit pas.
  Pendant ces quatre ans d'isolation volontaire, son état mental s'aggrava. Son image d'elle-même et des autres empirait. Elle se sentait seule, anxieuse, vide. Ses sautes d'humeur et ses comportements impulsifs se multiplièrent, imprévisibles et incontrôlables. Elle ne réussit pas à se tenir éloignée de l'alcool et de la cigarette, qui ne contenait pas toujours que du tabac. Mais, craignant de devenir dépendante, elle prenait rarement de la drogue. Elle enchaînait les comportements à risque dans le besoin désespéré de ressentir quelque chose lorsqu'elle se sentait vide, et de contrôler ses émotions le reste du temps. Vols, activités à adrénaline, conduite dangereuse – elle avait fait l'acquisition d'une voiture juste dans ce but, et, au fur et à mesure son désespoir augmentait, automutilation. La jeune femme ne comprenait pas ce qui se passait dans sa tête. Cela la déconcentrait de ses études, elle passait d'une année à l'autre avec des résultats très justes. Sa panique à l'idée de décevoir sa mère fut un moteur qui la poussa à prendre rendez-vous avec le psychologue de la fac, qui était gratuit. Elle prit sur elle pour être la plus honnête possible, ce qui fut très difficile – après tant d'années à mentir, elle ignorait qui elle était au naturel. Il fallut une dizaine de séances pour qu'il pose enfin un mot sur ses souffrances en lui diagnostiquant un trouble de la personnalité borderline.   Le psychologue lui expliqua les symptômes, et Minna se reconnut dans la plupart d'entre eux : instabilité affective car peur chronique de l'abandon, perturbation de l'identité, sentiment régulier de vide, intensité des sentiments et difficulté à les contrôler, particulièrement sa colère, comportements impulsifs et dangereux pour les autres et pour elle-même. Elle se sentit rassurée un temps, puis le désespoir prit le pas sur ce soulagement d'être malade, et non folle. Sa mère voulait qu'elle ait une vie stable et parfaite, et voilà qu'elle avait un trouble de la personnalité. Minna culpabilisa beaucoup. Le psychologue l'aida un peu, juste assez pour que ses résultats à l'université remontent. Elle obtint son diplôme avec une mention bien. Comme elle quittait la Fac des Sorciers, son psy voulut l'envoyer chez un de ses collègues psychiatre, mais la jeune femme n'avait pas d'argent pour le payer. En réalité, ce n'était pas la seule raison : elle avait honte. Elle voulait vivre comme tout le monde en ignorant sa maladie.
Elle retourna en Angleterre en 2027, sans chercher à reprendre contact avec quiconque, à part Cassidy et Andrew, dont elle ne pouvait pas se passer, et par conséquent Aaron, qui était lié à eux. Elle était persuadée qu'Aurélie, Alice, Amy, Estelle et Andy n'aimaient que sa fausse personnalité. En apprenant son retour, ils revinrent tous vers elle, mais Minna agit différemment envers chacun d'eux, n'en pouvant plus de ce masque qu'elle gardait sans arrêt.   La jeune femme avait l'impression que sa relation avec Aurélie, Alice et Amy avait changé. Comme si elle aimait le groupe qu'elles avaient formé, mais qu'elle ne ressentait rien de plus que du respect et de l'appréciation pour les filles prises individuellement. La jeune femme se dégoûtait de ressentir ça. Elles restèrent toujours en bons termes, mais ne furent plus jamais amies proches. Elles ne le dirent jamais à haute voix, mais au fil du temps, chacune l'accepta, bien qu'avec tristesse.   Elle continua de jouer son rôle de fille parfaite à Cassidy et Aaron, mais avec bien moins de conviction.
Minna accepta de renouer avec Estelle, qui semblait vraiment l'apprécier. Au fil du temps, l'ancienne Serpentard laissa tomber le masque, peu à peu, très précautionneusement, ayant peur de la réaction de son amie. Mais Estelle l'aimait toujours et restait à ses côtés. Minna avait toujours peur, c'est pourquoi elle lui cacha son trouble borderline, lui expliquant simplement les raisons pour lesquelles elle avait joué un rôle. Estelle fut très compréhensive et gentille, elle devint la seconde personne, après Andrew, qui l'acceptait, la soutenait et l'aimait comme elle était, sans conditions. Ce tri dans ses relations lui faisait beaucoup de bien.   Elle se sentit mieux pendant à peu près une année, pendant laquelle elle fit un stage à Sainte Mangouste. Elle voyait très souvent sa mère, Aaron, Andrew et Estelle, pour compenser ces années de silence et également pour se retrouver seule le moins possible. Car, seule, ses idées noires la reprenaient.   Andy avait fini par apprendre par Amy, qui sortait avec son frère Karl, que Minna était de retour en Angleterre. Il ne l'avait jamais oubliée, et rêvait de reprendre contact avec elle une fois ses études finies (car c'était la seule excuse que Minna avait trouvée pour rompre avec lui). Il alla donc la voir, plein d'espoir, mais elle paniqua et le repoussa. Le jeune homme tenta de comprendre ce qu'il avait fait de mal, ce qui ne fit que mettre Minna en colère.   La réapparition d'Andy dans sa vie fit basculer la jeune femme. Elle recommença ses promenades nocturnes sur les toits, ses courses de voiture et de moto illégales, ses flirts avec la mort. Cette fois, elle n'avait plus l'énergie de jouer la comédie, et enterra définitivement son image de fille parfaite, s'isolant de peur que ceux qu'elle aimait l'abandonnent en découvrant à quel point elle était bizarre, folle, empoisonnée. Elle repoussa tout le monde, mais Cassidy, Aaron, Andrew, Estelle et Andy insistèrent.
L'état mental de Minna empirait. A son trouble borderline s'ajouta une dépression. Elle continua à repousser les gens qui l'aimaient, terrifiée d'être un problème pour eux, pendant un an. Elle n'avait plus l'énergie ou la motivation de rien faire, mais en même temps travaillait et faisait du sport le plus possible pour canaliser ses émotions et, si ça ne suffisait pas, repoussait ses limites la nuit. Seulement, elle ne pouvait pas continuer comme ça indéfiniment. Elle était épuisée, physiquement et mentalement. Rien de ce qu'elle faisait n'avait de sens, elle était juste motivée par le désir de survivre. Elle avait pensé au suicide quelques fois, mais était terrorisée à l'idée de faire souffrir ses proches, et qu'ils ne gardent que ce souvenir d'elle.   En 2029, elle fit une crise de colère pendant sa journée de travail, et arracha la perfusion d'une patiente pour la planter dans la chair de son chef qui l'avait poussée à bout. Elle fut renvoyée de Sainte Mangouste pour faute grave, même si les deux personnes n'eurent pas de séquelles. Elle était trop instable pour travailler dans le domaine de la santé.   Andy reprit contact avec elle. Il n'avait jamais cessé de l'aimer, et souhaitait simplement la comprendre. Elle l'accepta, se rendant compte qu'elle était également trop fatiguée pour fuir. Elle l'avait fait trop longtemps. Elle raconta donc la vérité au jeune homme qu'elle aimait. Elle additionna ses économies à ses deux nouveaux petits boulots pour payer un psychiatre, mais ce n'était pas assez. Elle était terrifiée, mais réunit quand même Cassidy, Aaron, Estelle, Andrew et Andy et leur raconta toute la vérité. Ce fut un pas énorme pour Minna. Ses proches l'acceptaient et la soutenaient, ils étaient prêts à tout pour qu'elle se sente bien. Ils payèrent chacun une part de ce que coûtaient les séances avec le psychiatre. Elle vécut chez sa mère les quatre ans que durèrent sa thérapie, qui l'aida beaucoup. Son psychiatre discutait avec elle, l'aidant à se comprendre, mais lui donnait également des médicaments. Elle put se reprendre en main, gérer son trouble et guérir sa dépression. La jeune femme retourna chez Sainte-Mangouste, et parvint à se faire ré-engager au prix de la preuve qu'elle se soignait, et d'un stage d'essai.
Elle allait mieux. Elle avait fini par accepter qu'on ne pouvait guérir son trouble de la personnalité, mais qu'elle pouvait vivre avec. Bien sûr, elle culpabilisait toujours beaucoup d'imposer ça à ses proches. Sa relation avec Andy en pâtit particulièrement, car elle le quittait souvent, pensant qu'il méritait mieux. Mais le Gryffondor essayait toujours de la comprendre, de revenir vers elle. Lorsqu'ils s'installèrent ensemble, dans une belle maison d'un quartier résidentiel de Londres, Minna comprit qu'il ne voulait pas l'abandonner. Cela restait une peur sourde en elle, mais elle apprit à la garder silencieuse.   Ils eurent deux filles : Maisie, née le 15 mars 2033 et Isla, née le 26 novembre 2035. Ils vécurent une vie de famille plutôt paisible. Rien n'était parfait, mais c'était bien. Maisie entra à Poudlard en 2044 et fut répartie à Gryffondor. Quant à Isla... elle n'alla jamais à Poudlard.   Les filles crurent à une erreur, et forcèrent leurs parents à écrire une lettre à l'école. Isla était triste d'avoir été oubliée. Mais Minna et Andy savaient que Poudlard n'oubliait jamais personne. Isla n'avait jamais fait de démonstration de magie. Ils en reçurent la confirmation fin août 2048 : leur fille cadette était une Cracmolle.
Cette annonce marqua la descente aux enfers de la famille Parrish-Whisper. Isla passa des mois enfermée dans sa chambre à pleurer, refusant la visite de tout le monde. Les années passant, un fossé se creusa entre elle et le reste de la famille, particulièrement sa soeur. Personne ne savait comment agir avec elle. Andy se comportait comme si Isla allait se briser en mille morceaux à tout moment. Aaron profitait du fait qu'il n'était pas directement lié à elle pour ne pas lui parler. Maisie faisait comme si elle n'existait pas, ne lui parlant que quand c'était nécessaire et le faisant comme elle discuterait avec une inconnue, avec une politesse distante. Cassidy et Andrew s'efforçaient de se comporter normalement, mais la pitié que la Cracmolle leur inspirait se voyait sur leurs visages. Quant à Minna, elle culpabilisait tant qu'elle replongea dans une dépression et arrêta ses médicaments. Il lui arrivait de piquer de véritables crises. L'atmosphère chez les Parrish-Whisper devenait de plus en plus pesante. Maisie et Andy faisaient comme si tout était normal tandis qu'Isla et Minna sombraient de plus en plus dans les ténèbres, chacune de son côté. Toutes leurs relations se fragilisèrent.   Lorsque Minna frappa Isla, en janvier 2050, lors d'une de ses crises, elle fut mortifiée, et pour se punir, retomba dans ses vieux démons en se brûlant. Elle atterrit à l'hôpital. Elle refusa de reprendre sa thérapie et quitta son mari et ses enfants, convaincue qu'elle rendait les choses pires. Elle tint deux mois avant de revenir, puis partit de nouveau, puis revint. Elle s'était beaucoup éloignée de sa famille, devenant comme un fantôme. Andy finit par rompre, las que ses efforts ne suffisent jamais, et prit les enfants avec lui. Minna, détruite, comprenant son choix, leur laissa la maison. Elle ignorait chez qui habiter, ne voulant déranger ni Cassidy, ni Andrew, ni Estelle, et surtout, ne supportant pas leurs questions, leurs conseils et leur pitié. Alors, elle alla vivre chez Aaron, qui l'accepta sans un mot.
  Le suicide d'Isla, le 21 décembre 2051, apporta le coup de grâce à la famille. Ils culpabilisaient tous. Sa mort renforça certaines relations, comme Minna et Andy, qui arrivèrent à survivre en se remettant ensemble, Maisie et Andy, et le lien de Minna avec Aaron, Cassidy, Estelle et Andrew, qui furent des soutiens très précieux pour eux ; et en brisa d'autres, comme celles de Maisie avec le reste de sa famille. Le temps passa, ils durent apprendre à vivre dans un monde sans Isla, un monde qu'ils auraient pu éviter s'ils avaient agi différemment.   C'est curieux, comme la vie continue, même si on souffre tant qu'on voudrait mourir. C'est curieux comme le temps a la faculté d'endormir les souffrances. C'est curieux comme on oublie, même si on ne veut pas. C'est ainsi pour tout le monde, même pour Minna Whisper.   Elle avait perdu ses filles. Isla était morte, Maisie ne lui parlait plus. Mais elle avait toujours sa mère, son beau-père, son frère de coeur, sa meilleure amie et son mari. Et la vie continuait.
Minna est quelqu'un de très instable. A cause de son trouble borderline, elle est incapable de gérer ses émotions, même si ça va mieux avec ses médicaments. Elle est très versatile, imprévisible et incontrôlable. Très intelligente et rusée, Minna est une actrice parfaite, une menteuse aguerrie et une manipulatrice sans scrupules. On peut la qualifier d'hypocrite, étant donné qu'elle disait toujours aux gens ce qu'ils veulent entendre, lors de son adolescence. Elle est très sensible, sauvage, farouche et impulsive. Elle est à la fois lâche, puisqu'elle préfère fuir plutôt que de prendre ses responsabilités, et très forte d'esprit, car elle a survécu à sa maladie et beaucoup de traumatismes et d'épreuves psychologiques. Bornée, instable, rancunière, cynique, incompréhensible et égoïste, Minna n'a que très peu d'empathie, elle se fout de tout. Elle n'a aucune ambition. Elle entretient une grande haine d'elle-même, qui n'a fait que croître au fur et à mesure du temps. Trivia :
- Baguette magique : bois de vigne avec une plume d'Oiseau-Tonnerre et un poil de veaudelune. - Epouvantard : les cadavres de sa famille  Playlist :
Minna :  Gasoline - Halsey  Molly - Mindless Self Indulgence Pink - Elliot Lee She's an actor - Austin Giorgio
Minna à Andy : 
Don't hate me - Badflower 
2 notes · View notes
francepittoresque · 2 years
Photo
Tumblr media
MÉTIER | Stationnaire : métier lié au livre avant l’avènement de l’imprimerie ➽ https://bit.ly/372c1li Malgré le zèle de nos savants et de nos paléographes, il existe encore des coins inexplorés de nos vieilles coutumes. Ainsi d’un métier lié au monde du livre entre le XIIIe et le XVe siècle, et dont on trouve trace dans le cartulaire de l’Université de Paris : « stationnaire », à ne point confondre avec libraire
6 notes · View notes
messythings-blog · 4 months
Text
Brouillon post booksta : Ai-je besoin de ce compte ?
Lorsque j'ai commencé Instagram, mon objectif était de rencontrer des passionné.e.s de lecture. De trouver un endroit où je pourrais partager et interagir. LA fameuse "safe-place" dont tout le monde parle.
Les premiers mois passent pendant lesquels je remarque que les interactions étaient rares, que je postais sans que personne ne lise mes chroniques ou ne réponde à mes questions dans les légendes... Que finalement, tout ce que je faisais sur Internet n'était que pour moi et n'intéressait personne. Un paradoxe bien étrange. Je suis venu pour m'intégrer et finalement, j'ai eu le sentiment que coin n'était que pour moi.
Une longue pause s'est imposé d'elle-même. Parce que le manque d'interaction me démotivait et que finalement, j'avais autour de moi, dans la vraie vie, des gens avec qui parler de livres. Face à moi, des personnes à l'écoute et je n'avais pas à attendre deux jours pour qu'un commentaire soit publié sous une photo.
Il y a quelques années, j'ai repris ce compte, parce que des amies de fac m'avaient motivées et nous étions devenues une bande de lectrices. J'ai fait le ménage dans les abonnés qui avaient quitté l'aventure Booksta et j'ai publié sur les livres du moment. Ça a marché, un temps. J'ai trouvé ce que je cherchais mais mes chroniques n'avaient pas d’intérêt. Je n’apportais pas de nouveauté en parlant du Prince Cruel ou de la saga Vampyria. Alors j'ai changé mon feed, pour quelque chose de plus sobre, de plus simple à travailler, pour faire plus de contenu et chroniquer des livres que je ne voyais pas beaucoup dans le feed d'actualité mais rebelote... Moins d’interaction.
En revanche, dans la vie réelle, j'ai commencé une formation de libraire. Je rencontre tous les jours des gens avec qui je peux chroniquer en temps réel, j'ai un retour immédiat sur mes arguments, j'ai des discussions passionnantes avec mes collègues, ami.e.s autour du monde du livre. Bref, ce que j'ai cherché sur Booksta, je l'ai trouvé dans la vraie vie.
Une question se pose alors... Ai-je envie de continuer d'être ici ? De continuer de participer à cette communauté qui ne m'entend pas (très drama queen, je vous l’accorde) ?
J'aime voir le travail de mes amies sur le résau social. Je suis fière d'elles, de le leur travail et de leur passion. Alors peut être me mettre à les suivre sur mon compte perso ? Pourquoi pas, mais j'aime cette idée de cloisonner le monde du livre avec ma vie en dehors de celle-ci (oui, les lecteurs.rices ont d'autres passion que les mots... enfin il parait XD).
Je me laisse le temps de réflexion sans vraiment savoir de ce qu'il adviendra de ce compte. Peut-être que je vais me mettre à être mille fois plus productive ou au contraire, voguer vers de nouveaux horizons en libraire.
A tous ceux qui rêves de mondes inconnus — V. E Schwab.
1 note · View note
dsirmtcom · 11 months
Text
Liberté, créativité, sérendipité : L’autoédition, un “salon des refusés” ?
Liberté, créativité, sérendipité : L’autoédition, un “salon des refusés” ? #Philosophie #Librairie #Auteur #Indépendant #Refus #Acceptation #Liberté #Sérendipité cc @stephanieMunch7
Écrits, nouvelles et contes philosophiques (ou pas) Librairie « Le Coin des Indés » – 10 rue de l’Hôtel de Ville – 23110 ÉVAUX LES BAINS Cet article est dédié à Stéphanie, auteure qui a ouvert en avril 2023 la seconde libraire de France spécialisée dans l’autoédition, à Évaux-les-Bains (23). Pour suivre l’actualité de cette libre librairie, soyez nombreuses et nombreux à vous abonner à son…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
Text
Bonjour à tous
Collectionneur et passionné de vhs depuis les années 90 j'en ai fait mon métier et vous pouvez me retrouver sous le nom de Librairie Melodie en Sous-Sol 
Tous les films ont été testés avant d'être mis en vente et fonctionnent bien !
Pour un envoi vers international merci de me contacter avant svp
Cassette neuve jamais visionnée encore dans son emballage d'origine
Le boitier est abîmé sur les coins
Mortel Transfert est un thriller franco-allemand, réalisé par #JeanJacquesBeineix, adapté du roman éponyme de #JeanPierreGattégno, sorti en 2001.
Avec #JeanHuguesAnglade
Michel Durand, psychanalyste, mène une vie très tranquille jusqu'au jour où une de ses patientes, Olga Kubler, une sadomasochiste et perverse kleptomane, se fait étrangler pendant sa consultation alors qu'il s'est endormi.
Que s'est-il passé ? Qui a tué l'épouse de l'escroc, Max Kubler ? Pourquoi Michel Durand a-t-il si mal aux avant-bras ? Peut-on commettre un meurtre dans son sommeil ? Il se débarrasse du corps alors que le commissaire Chapireau mène l'enquête et que Max Kubler se lance à la recherche de sa femme.
#librairiemelodieensoussol  #melodieensoussol
#oiseaumortvintage
#libraire #librairie #librairiemarseille #librairieparis #librairieindependante #librairieenligne #librairiedoccasion #livresdoccasion #bookstagram #booklover #cassettevideo #vhs #vhstape #vhsavendre #videoclub #videoclubmarseille #vhscollection #vhscollector #vhssurvivor #mubi #nanarland #madmovies
instagram
0 notes
ochoislas · 1 year
Text
Tumblr media
LUPERCO
      M. Val. Martialis Lib. I, Epigr. CXVIII.
Luperco, ya de lejos: «¡Mi querido poeta, no se escribe mejor latín que en tu epigrama! Si te place —mañana te envío quien lo recoja—, ¿me prestarás los rollos de tu obra completa?»
«No. Que tu esclavo es renco, viejo y acezante, mi escalera empinada y la casa está lejos. ¿Mas no vivías tú cerca del Palatino? Atrecto, mi librero, está en el Argileto.
Tiene tienda en la esquina del Foro. Allí vende las obras de los muertos, y la de los vivos, sea Virgilio, Silio, Plinio, Terencio o Fedro;
allí, en un anaquel —no el de abajo, por cierto— pulido, en su cedrino nido, empurpurado, está a la venta Marcial: cuesta cinco dineros.»
*
LUPERCUS
        M. Val. Martialis Lib. I, Epigr. CXVIII.
Lupercus, du plus loin qu’il me voit : — Cher poète, Ta nouvelle épigramme est du meilleur latin ; Dis, veux-tu, j’enverrai chez toi demain matin, Me prêter les rouleaux de ton œuvre complète ?
— Non. Ton esclave boite, il est vieux, il halète, Mes escaliers sont durs et mon logis lointain ; Ne demeures-tu pas auprès du Palatin ? Atrectus, mon libraire, habite l’Argilète.
Sa boutique est au coin du Forum. Il y vend Les volumes des morts et celui du vivant, Virgile et Silius, Pline, Térence ou Phèdre ;
Là, sur l’un des rayons, et non certe aux derniers, Poncé, vêtu de pourpre et dans un nid de cèdre, Martial est en vente au prix de cinq deniers.
José-Maria de Heredia
di-versión©ochoislas
0 notes
prosedumonde · 5 months
Link
Contagion « Pourquoi avons-nous cru que notre époque moderne était immunisée contre les assauts du microbe, fléau le plus fourbe et implacable de toute l’humanité ? » Certains diront qu’il faut être fou pour lire ce genre de livre au regard de la situation actuelle. D’autres diront que cette lecture a le mérite d’être dans l’air du temps. Pour ma part j’étais assez intriguée par Contagion, du journaliste — lauréat du Pulitzer en 2006 pour un essai sur le 11 septembre —, Lawrence Wright. 460 pages pour raconter la catastrophe, mais surtout 460 pages pour apprendre des choses ! Je crois que c’est bien la première fois que j’ai lu un thriller avec un crayon à la main. J’ai mis en exergue certains passages qui me paraissaient intéressants pour ma culture générale. L’auteur retrace un panorama des principaux virus, par exemple il s’arrête beaucoup sur la grippe espagnole, mais aussi sur Ebola. Pour une personne qui, comme moi, est très loin du domaine de la santé, j’ai appris énormément de choses et c’est ce qui fait la grande force de ce roman ! Ça, et son côté addictif ! En suivant Henry Parsons, épidémiologiste, le lecteur est entraîné au coeur de la pandémie autant que sur l’histoire des virus — combien de morts il y a eu, comment on a pu arriver à l’éradiquer ou comment un vaccin a-t-il pu être mis en place… Concernant l’aspect « prophétique » de l’oeuvre, il est vrai qu’il y a bon nombre de points communs entre la pandémie dans le roman et notre virus. Cependant il faut bien avoir à l’esprit que ce livre est un roman, un thriller apocalyptique, avec bien plus de morts que n’en fait le covid. Ici aussi le virus s’en prend aux poumons, ce qui créer une sorte d’hystérie générale : le virus est dans l’air, comment faire, dès lors, pour lui échapper ? Mais je trouve dommage de le réduire à ça car ce n’est pas uniquement une histoire de pandémie, c’est aussi une histoire de rivalité entre pays, de tensions entre pays. L’aspect politique est très présent et bien amené [...] • Traduit par Laurent Baruch au Cherche midi 
3 notes · View notes
frsnworldwide · 3 years
Text
La prisonnière du Djebel
"Quand je suis arrivé dans l'Ouarsenis, une région montagneuse comprise entre les villes d'Afreville, de Relizane, de Tiaret et de Ksar El Boukhari, je savais que je plongeais dans le chaudron. Dès les premiers mois de l'insurrection, le secteur a été une place forte du FLN. La géographie jouait en sa faveur. Il fallait des heures de crapahute sur des pistes défoncées pour atteindre le moindre village, et il y en avait des milliers dispersés sur autant de pitons rocheux. On arrivait à se montrer dans la journée, à la merci des bombes qui truffaient les chemins, tandis qu'ils avaient toute la nuit pour se déplacer, se ravitailler. À un moment, l'état-major en a eu assez de jouer au chat et à la souris avec les fellagas. Pour s'assurer la maîtrise de la région, il suffisait de priver les rebelles de leurs refuges. Mao Tsé-toung avait proclamé que les révolutionnaires vivent au milieu d'un peuple comme des poissons dans l'eau. Nos chefs s'étaient dit : enlevons l'eau du bocal, et nous attraperons les poissons ! La méthode a donc consisté à détruire systématiquement tous les hameaux, les douars, à les détruire pierre par pierre, afin de regrouper la population dans les villages de toile, comme le camp Morand à Ksar El Boukhari. Au début, c'était des expéditions punitives. On ne rasait que les mechtas dont on était sûr qu'elles avaient abrité des combattants du FLN. Puis on s'est passé de prétexte. Une pierre posée sur une autre, on déglinguait. Tout au long du printemps de 1956, j'ai couru la montagne. Des petits zincs, des Piper venus de la base aérienne de Blida, menaient des opérations de reconnaissance. Dès qu'il y avait du mouvement en contrebas, ils faisaient appel aux bombardiers qui lâchaient leur stock de napalm sur un flanc massif, dans une vallée. Le paysage s'embrasait, les flammes montaient jusqu'au ciel. Quelques heures plus tard, on voyait arriver des hordes de paysans, avec vieillards, femmes et enfants, alors qu'on nous avait dit que la zone n'était infestée que de rebelles... Les hommes étaient dirigés vers une cabane, où on les passait à la question. Eux, on ne les revoyait pas. Dans le même mouvement, le service médical prenait en charge les grands brûlés... J'ai convoyé une longue file de survivants jusqu'au camp de Ben Douly, à une quarantaine de kilomètres à l'est de Milana. Dès notre arrivée, les orphelins ont été pris en charge par un groupe de femmes venues de France, des volontaires. Admirables. Elles s'occupaient des mômes comme si c'était les leurs. La veille, ils avaient vu leurs pères, leurs oncles, leurs frères brûlés vifs. Maintenant, on les cajolait. Qu'est-ce qu'ils pouvaient y comprendre ? C'est ce jour-là que j'ai commencé à me dire que tout cela était absurde, qu'on tuait un peuple pour le convaincre qu'on était venu le protéger. [...]"
DAENINCKX - NOVELLAS 2
0 notes
whatdoesshedotothem · 2 years
Text
Saturday 20 October 1838
7 10
11 ¾
fine morning F61° at 7 ¾ - breakfast at 8 50 – A- and I out at 10 50 peeped into the palace de Justice – then to the amphitheatre at 11 10 went immediately to the top and sat at the foot of the attic or parapet wall round the top looking about is and reading the account of the Arénes or amphitheatre till 12 50 – several parties had come in the mean while to see this magnificent remain all cleared in the inside, and the walls thoroughly repaired so as to endure for ages to shew the sculptures on the exterior over and near the Northgate, and told him to come in the evening with the collection of lithographs of the antiquities of Nîmes – 9 views = 5/. – left the amphitheatre at 1 50 and at la fontaine 2 10 there and at the temple of Diana (or the pantheon) till 3 – then walked up a Mt. Cavalier (or Mas rouge) nicely laid out in good gravel walks in ¼ hour to the Fourmagne – ladders in the inside to the top on which a round tower raised sometime ago (now given up) for the telegraph now placed on what used to be a mill (formerly one of the old round towards of the old walls?) near to the [tous ?]
SH:7/ML/E/22/0042
 down in the garden again and gave the woman 1/50 at 4, and from then to 5 at Mr. Crespons’ musée d’histoire naturelle – birds and insects and a few mammifères – Mr. C- a very intelligent man – told us of the new road i.e. newly good road from here (Nîmes) to Arles – spoke of the Camargue so rich in birds and of the new road from Arles of over the Crau to Marseilles – go from here by Arles to Marseille in 13 hours from 5am to 6pm – this road en concurrence avec le canal and its bateaux à vapeur – of the about 440 species of birds known in Europe Mr. C- had found 400 hereabouts – very many in the Camargue – where are wild cattle, and wild horses quite white – many species of heron about the Etangs in the Camargue – and flamingos (flammants) in troops of from 800 to 1200 – but these will diminish – the ½ Carmargue will be drained and dried – a new village building there – all this done by a company of actionnaires – the Mirage, too, seen in the Camargue or the dry surface of Etangs in the summer – from Mr. Crepon [Crespon]  to Mr. Perrot concierge of the musée Carrée – has few coins at present – shewed us a few cameos, but in one way – is going to make another collection of Roman Emperors and medals – to be of silver and bronze coins and medals of 2000fr. price or upwards – an old oak carved, or walnut, or what? armoire cheap at 140 or 120/. I forgot which – his work letters on the antiquities of Nimes and the South of France will be  published next year – home at 6 5 – dinner at 6 1/4 – had the concierge of the amphitheatre and bought 2 sets of lithographs of the antiquities of Nîmes – then cup open and peeped into Frossards’ work on the antiquities of N- and its environs 2vols. 8vo Nismes 1834 and vol. 2 1835. chez Bianquis-Gignoux, Libraire editor – Emile Frossard, Pasteur, protestant I suppose about 15,000 protestants here and 2 churches out of about 45, to 47,000 inhabitants – from 9 to 10 wrote the journal of today – fine day F64 ½° now at 10 50 pm – saw chez M. Crespon
the falco pennatus, l’aigle botté small light brown eagle, very rare – only 4 stuffed specimens of this birds in France and one of these at the jardin des plantes – Mr. C- caught his dans la Camargue, in a filet, with some other birds – Mr. Perrot told us that Mr. C- was originally a dancing master who had turned naturalist, and is très habile and instruit for he has étudié
7 notes · View notes
marinebouquine · 3 years
Text
Leurs enfants après eux - Nicolas Mathieu
“Si vous sortez des clous, la société disposait de tout l'outillage pour vous remettre définitivement hors-jeu.”
Cela faisait quelques fois déjà que Leurs enfants après eux me faisait de l’œil sur l’étalage des librairies. Comment ne pas être tenté ? À en croire la quatrième page de couverture, c’était un roman qui parlait d’été, d’amour, d’apprentissage, du fait de grandir dans une France qui ne se reconnaît plus. La couverture sentait l’été aussi, les amourettes adolescentes, la nonchalance et l’insouciance. Alors je l’ai acheté, et je n’ai pas tardé à m’y plonger. 
Tumblr media
Qu’est-ce que ça raconte ?
Dans la vallée de Heillange, trois destins s’entrelacent au rythme de quatre étés. C’est le destin d’Anthony, qui savoure l’été de ses quatorze ans avec son cousin en 1992, à l’occasion duquel il rencontre pour la première Stéphanie - Steph pour les intimes - une fille un peu bourgeoise dont il tombe immédiatement amoureux et ne se donnera pour seul objectif que sa conquête. Il y croise également pour la première Hacine, une petite frappe en quête d’attention qui lui vole sa moto - autrement dit la moto du père d’Anthony, empruntée en cachette - et la brûle devant chez lui, plongeant la famille Casati dans un tourbillon de peines. C’est le destin de Hacine, qui décide à l’été 1994, en croisant Anthony au bar du coin à l’occasion d’un service funéraire, de se venger de lui, et de la vie, parce qu’après tout, il vient de passer deux ans à vivre comme un prince arabe et se trouve de nouveau sans le sou. C’est le destin de Steph, qui rentre au bercail à l’été 1996 après avoir réussi à fuir la vallée et son petit ami toxique pour poursuivre ses études à Paris et qui croise et recroise sans cesse ce petit Anthony à la paupière tombante, qui depuis quatre ans lui fait la cour. Enfin, ce sont leurs trois destins entremêlés, un soir de l’été 1998 où la France affronte la Croatie en demi-finale de la Coupe du monde de football, un soir où tous les cœurs battent à l’unisson. Le point final. 
Dans ce roman, Nicolas Mathieu dépeint cette France oubliée, sur le déclin, désindustrialisée et qui se vide de sa meilleure jeunesse, ne laissant derrière elle qu’une population amère, déchirée entre les zones pavillonnaires, les tours des ZAC bétonnées, et la campagne. C’est la France périphérique de Guilluy mais romancée, sous les traits de trois adolescents un peu perdus qui essaient de s’en sortir malgré tout. Il n’y en a qu’une qui réussira à mener sa barque, et c’est certainement car elle a eu la chance de naître dans le bon milieu. Les autres reproduisent également le schéma familial : Anthony s’endette et passe ses journées à boire, comme son père suicidé, et Hacine s’enracine dans une vie de dur labeur, à se casser le dos pour satisfaire son épouse et subvenir aux besoins de sa petite fille. Tels leurs parents avant eux, et certainement comme leurs enfants après eux. On ne rencontre ces personnages finalement que quelques jours de leur vie, des instants d’existence que l’on saisit alors qu’ils passent à toute vitesse et qu’à chaque instant tout peut basculer. D’ailleurs, tout bascule; surtout pour Anthony et Hacine, quand la moto brûle, quand le père Casati fracasse Hacine dans les sanitaires de l’Usine, quand l’oubli d’une visite mène au suicide par noyade, quand Hacine se fait plumer par un arnaqueur et y perd toute sa fortune, quand Anthony se blesse au ménisque et se voit forcé de quitter l’armée, son seul espoir de quitter Heillange, de voir le monde, et peut-être même de réussir. Loin des comptoirs de la mondialisation, là où la population s’abreuve au Picon et se marie tôt, afin d’être malheureuse tout aussi tôt, la nostalgie et le déclin font rage. 
J’ai trouvé ce roman plutôt bien écrit, parfois un peu lourd de description, et parfois un peu cru de dialogue au vocabulaire exagéré et presque comique par sa caricature du jeune des années 90. Mais après tout, y étais-je ? Cela m’a permis de mieux comprendre cette époque, ce milieu, souvent étudié en cours mais perçu comme des éléments à apprendre et à recracher sur une copie, comme une réalité qu’on ne conçoit pas alors qu’elle est si près, dans le temps et géographiquement. Je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages, malgré le fait que Stéphanie suivait plus ou moins le même cursus scolaire que le mien, malgré le fait que les problématiques de rejet de l’immigration, de tolérance de l’autre, de racisme fassent partie de mon quotidien depuis toujours. Je n’ai pas aimé Hacine le dealer nerveux, Anthony le cassos amoureux transi de Stéphanie, sa belle bourgeoise indifférente qui se noie dans l’alcool et la drogue. Mais j’ai aimé qu’ils soient les clichés d’une génération plutôt proche de la mienne, celle de mes parents, et que je puisse mieux imaginer à quoi la vie a pu ressembler il y a quelques décennies maintenant. J’apprécie aussi que les problématiques observées à travers le spectre des années 90 restent toujours d’actualité et qu’on soit poussé à s’interroger d’une certaine façon sur le contexte actuel. C’était donc une bonne lecture, certainement un roman qui n’a pas volé son prix Goncourt, allez savoir !
Vous voulez l’acheter ? J’ai trouvé cet exemplaire chez Cultura pour la somme de 9,90€. N’hésitez pas à vous renseigner pour l’acheter chez des libraires indépendants ou d’occasion également ! 
2 notes · View notes
claudehenrion · 3 years
Text
231 ans, 5 républiques et 15 constitutions plus tard...
  Un de mes excellents amis vient tout juste de publier un livre dont je ne peux pas ne pas vous parler. D'abord parce que je l'ai trouvé excellent, ensuite parce qu'il est excellent et enfin parce que je pense que vous le trouverez excellent, chers amis lecteurs. Il est rare de trouver un ouvrage aussi dérangeant (il l'est dès son titre, pour le moins inhabituel), tellement ''hors main stream'', et aussi rempli d'idées qu'on a jamais vues nulle part... et qui sont passionnantes ! Bref, vous l'aurez compris, j'ai été littéralement (c'est le bon mot, s'agissant d'un bouquin !) emballé !
Une fois cette ouverture en forme de dithyrambe terminée, il faut entrer dans le vif du sujet : c'est un livre qui est exceptionnel en tout : d'abord, parce qu'il n'est pas signé. Mon ami (je précise, c'est un ami vraiment proche, même si quelques unes de ses errances me grattouillent ou me chatouillent parfois. Je le soupçonne, sur certains sujets dits sociétaux, d'être plus à gauche que moi... ce qui, je dois le reconnaitre, n'est pas très difficile ! Mais ''penser autrement'', pour les gens de ma génération, était une richesse. C'est même ce qui nous fait ne plus rien comprendre au monde actuel !) a choisi l'anonymat le plus strict, pour des raisons personnelles, familiales et éthiques plus importantes à ses yeux que la gloriole éphémère de lire son nom sur un coin d'étagère chez son libraire... si le dit bouquin ''marche bien''.
Autre originalité : l'auteur a donc choisi de s'appeler, pour l'occasion, Diogène, du nom de ce philosophe cynique grec né vers l'an 400 avant Jésus-Christ, qui a laissé des souvenirs à plein de petits écoliers qui se demandaient comment on pouvait vivre dans un tonneau --en réalité, un ''pithos'', grande jarre de terre cuite renversée : les tonneaux seraient inventés un siècle plus tard. On l'aimait bien, cet original qui se baladait dans  les rues, brandissant une lanterne --allumée en plein jour-- qu'il approchait du visage des passants : il cherchait ''un homme''. (De nos jours, on dépêcherait contre lui une compagnie de CRS masqués et déguisés en Robocops, pour ''homophobie''. O tempora, o mores !). Et aussi, il avait proprement envoyé promener Alexandre le Grand, pas n'importe qui. Ce roi de Macédoine lui ayant demandé s'il pouvait faire quelque chose pour lui, avait eu cette réplique : ''Oui. Ote-toi de mon soleil !''. La barre est ainsi mise haut ? On ne sera pas déçu.
Dernière originalité : toujours par culte de sa liberté, mon ami a tenu assurer sa distribution lui-même et pour se le procurer, il faut donc le commander par mail à l'adresse suivante : www.lebianediteur.fr au prix de 21€50. Pour ce prix-là, il est livré à domicile, grâce au mariage (pour tous) de Diogène et d'Amazon. Et en plus, comme il aime plus que tout partager ses idées, il a décidé de distribuer une version numérique gratuitement et en diffusion libre, ce qui signifie que chacun pourra l'envoyer à qui il voudra sans en demander la permission à l'éditeur. Mais c'est pour ''le fond'' que je pense que s'il y a un livre à lire cette année (en dehors des romans et des bouquins écrits par des amis), c'est à celui-là qu'il faut donner la priorité : tout est passé au crible, nos angoisses, nos échecs, nos problèmes, nos erreurs, nos peurs, nos épreuves... Et dans le lot, tellement peu de succès...
Vous avez compris l'idée générale : ''231 ans, 5 républiques et 15 constitutions'' après les espoirs immenses qu'avait fait naître la révolution de 1789, elle-même fille de la philosophie des Lumières et de l'explosion culturelle qu'a été l'Encyclopédie... les peuples sont déçus et la déception est immense : pas une seule des grandes promesses n'a réellement été tenue. La Liberté est en train de disparaître de plus en plus vite de notre panoplie d'espoirs disponibles... l'Egalité est un motto politique pour une gauche en voie d'extinction, dévorée par ses mauvaises idées et par les plus irresponsables de ses rejetons... et la Fraternité n'est jamais sortie de la gangue d'une utopie sans lendemains possibles... Il reste la loi Darmanin contre tout sauf l'islam, pour comprendre enfin pourquoi l'espoir se ratatine et disparaît...
Où chercher des explications à cet ''échec final de tant de succès d'étape''? Notre ''Diogène-saison XXI'' se surpasse, en décrivant une quantité impressionnante d'erreurs conceptuelles dans tant de domaines (si certains ont été oubliés, ils ne sont pas nombreux). Citons au hasard : la démocratie (égarée) qui est devenue un gouvernement (raté) du peuple (disparu) par le peuple (escamoté) ; le Concours Lépine politique (plus con que moi, tu meurs) ; la gouvernance sans gouvernants (= notre quotidien) ; les signes extérieurs de mépris (et pas que...) ; les minorités dirigeantes (et leur auto-affranchissement de toutes les règles) ; l'impuissance publique (aboulie, ataraxie, apathie, asthénie, anathèmes) ; les discours-fleuve contraignants vides de tout sens ; l'anti-maïeutique de la démocratie... On n'arrive pas à faire le tour des sujets qui semblent maîtrisés depuis toujours, dont plus personne ne se demande s’ils l'ont été une seule fois. Le roi est nu et nous avec lui.
Toute bonne ''critique littéraire'' serait incomplète sans quelques citations qui ont particulièrement séduit le préposé. ''Tout casseur qui se respecte habillera ses instincts de raisonnements logiques et de motivations généreuses''... Ou encore : ''Après son élection , Emmanuel Macron a tenu des mots très durs sur notre système politique, en parlant de sa ''vacuité'', l'accusant de fonctionner dans l'intérêt des groupes qui l'animent, et affirmant en ''avoir touché les limites''. Quelle conclusion en a-t-il tiré ? Qu'il devait y occuper la première place !''. Une petite dernière ? ''L'impuissance publique  offre un terrain idéal au développement d'un véritable autisme sociétal. Le Petit Larousse définit l'autisme comme un ''repli pathologique sur soi accompagné de la perte de contact avec le monde extérieur''. Cette phrase ne vous fait-elle pas penser à ce qui reste de ce qui fut le France ?
Il est hors de mes capacités de résumer une ''somme'' qui ne peut ni ne doit l'être. Si je vous ai donné envie d'essayer, tant mieux pour vous. Et dans le cas contraire, tant pis pour moi. Bonne lecture tout de même, pour ceux qui  me feront confiance.
H-Cl - alias Nicomaque (l’ami de Diogène)
1 note · View note
thebusylilbee · 3 years
Link
[...] Près de Mulhouse, la construction d’un entrepôt Amazon pourra se poursuivre, accentuant son emprise tentaculaire pendant que les libraires sillonneront le département à leurs frais pour livrer à domicile leurs clients. Netflix entretiendra sa mainmise sur la diffusion de flux culturels alors que les cinémas sont invités à tirer le rideau. Jardiland pourra aussi continuer à vendre ses semences pendant que le fleuriste du coin videra ses étals. Entre deux paquets de saucisses sous vide, le chaland parti faire ses courses chez Auchan pourra y glisser dans son chariot un jouet pour son enfant pendant que le magasin au bas de la rue est prié de couler en silence. Les plats cuisinés se vendront à la pelle alors que les restaurateurs tenteront péniblement d’assurer leur survie grâce au concours d’une armée de précaires à vélo.
Il n’est pas question ici de culture, mais d’un choix de civilisation.
Le nombre exponentiel de victimes du Covid-19 doit nous rappeler une évidence : choisir de sauver des vies est un progrès et un choix de société plus admirable que d’ériger en quintessence de la liberté le droit de boire une bière en terrasse. La défense par quelques intellectuels d’un prétendu «art de vivre» dont on ne saurait se priver l’espace de quelques semaines dans l’intérêt collectif est une posture de nanti, quand bien même le risque et la mort font partie de la vie.
La seule question qui vaille est de savoir pourquoi celui qui sert la bière ou vend un livre devrait seul sacrifier le travail d’une vie pour en sauver d’autres.
C’est un choix. Emmanuel Macron avait promis une rupture avec le monde d’avant, gouverné par une oligarchie financière dont le seul dessein est de s’engraisser toujours plus. Force est de constater que huit mois plus tard, nous œuvrons non seulement à rafistoler ce modèle en miette mais nous en valorisons même les pires aspects.
Sans sourciller, le Président vient de donner un énième coup de pouce aux mastodontes de la finance, du numérique et de l’agroalimentaire en sacrifiant les commerces de centre-villes. Ces derniers, supposés être la clé de voûte des nouvelles politiques urbaines et écologiques sont relégués au second plan. [...] 
Personne ne peut prétendre détenir la solution miracle dans cette situation, malgré la prolifération inévitable de savants de la veille. Le confinement est peut-être la seule solution et nul doute que chacun est en mesure de le comprendre dès lors qu’il n’a pas la sensation de faire partie d’une masse dépersonnalisée de laissés-pour-compte que les «premiers de cordée» ont sciemment décidé d’abandonner derrière eux.
Il ne convient pas de céder à la tentation facile de l’opposition entre plèbe et élite bourgeoise, mais de «faire société tous ensemble», ce qui implique aussi quelques efforts de la part de la seconde. Puisque Emmanuel Macron a fait un choix, il nous faut assumer de faire le choix inverse : exiger que les mesures contraignantes s’abattent en priorité sur ceux dont la fortune se compte en milliards alors que l’immense majorité de la population se déchire pour des queues de cerises. Refuser que des milliers d’artisans, de commerçants ou d’auto-entrepreneurs vivent les mois à venir la boule au ventre tandis que d’autres accumulent tant d’argent que leur seul projet de vie consiste à s’envoyer en l’air vers Mars avec la complicité de l’Etat.
La culture ne se limite pas aux objets culturels et aux lieux dans lesquels ils se partagent et s’échangent, c’est une émanation impénétrable qui met à la disposition des gens les outils utiles au développement de leur sensibilité, de leur personnalité et de leur individuation. C’est le conseil du libraire, le parfum d’une fleur, les légumes fraîchement récoltés dans le potager et cuisinés avec passion par le chef d’un restaurant etc. C’est tout ce qu’Amazon, Netflix et leurs algorithmes, Auchan et ses plats surgelés ne sont pas en mesure de procurer.
«Il est plus commode, écrivait encore le candidat à l’élection présidentielle de 2017, d’écrire une loi ou un décret que d’indiquer une direction.» Promesse tenue : élu président, Emmanuel Macron aura su indiquer sa direction, la voie des puissants contre celle des petits.
2 notes · View notes