On parle souvent de l’enfance
comme d’un bonheur ou d’un paradis
perdus, mais combien d’entre nous y ont
trouvé l’incompréhension, l’errance et
la souffrance de la solitude…
et derrière le muret, l’enfance surgie dans les bras de la lumière ; l’enfance aux pierres et aux fleurs, l’enfance de la terre sacrée ; elle contredit l’instant tout en s’accordant son accord, elle bouleverse la saison tout en prenant son souffle ; tout le courage de revivre résonne dans cet élan de vie qui reprend au-delà ; il faudra du courage pour reformuler le chemin désormais tout enseveli sous une pluie d’étoiles qui a brulé l’avancée des années jusqu’aux fossés, jusqu’aux cortèges de misère ; les portes des victoires fleurissent encore au pied des ombres de ce que nous avons été ; si loin cet horizon aux petits pas, si loin ce goût léger de l’infini
"Les marchands modernes ne veulent pas non plus que Peter grandisse. Mais ce n’est pas pour préserver son innocence, ni pour le protéger du monde du commerce ; ils veulent faire de lui leur fidèle client, exploiter sa séparation d’avec sa mère et sa famille pour mettre la main sur lui, pour le pousser à acheter cet "amusement" auquel sa jeunesse, autrefois, lui donnait accès gratuitement. Envole-toi pour le Pays imaginaire, Peter, nous t’y attendons avec tout ce que le petit garçon en toi a toujours voulu – mais attention : tu devras l’acheter avec des dollars d’adultes. Ou achète-le, dans ce pays imaginaire perverti qu’a fabriqué la marque Michael Jackson, en vendant à la fois ta famille et ton innocence. Laisse tes parents derrière toi, mais surtout n'oublie pas d’emporter ton porte-monnaie et ton érotisme corrompu."
Benjamin Barber, Comment le capitalisme nous infantilise, trad. Lise et Paul Chemla, 2007.
L’aptitude au bonheur
s’acquiert pendant l’enfance et tout
enfant maltraité, mal-aimé, oublié, en
gardera des blessures irréparables qui,
à jamais, hypothéqueront son avenir
et sa capacité à être heureux…