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#enfance oubliée
firebirdxvi · 2 months
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Fils du Feu 10 ~ Flamme vacillante
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La psalmodie emplissait la pièce obscure d'une paix absolue. Joshua sentit la somnolence le gagner, assis comme il l'était au milieu des Immortels en prière. La bure d'adepte qu'il portait lui permettait de se fondre parfaitement dans l'assemblée et tous ceux qui l'entouraient, assis sur des bancs, semblaient avoir oublié sa présence.
Il était pourtant l'objet de cette cérémonie. Ayant toujours refusé de présider la prière quotidienne, les Immortels s'étaient résignés à ne plus le lui demander. Mais il aimait y assister en tant que spectateur. Les paroles des mélopées rituelles lui étaient toujours aussi hermétiques, mais leur rythme l'apaisait. Elles parlaient de feu sacré, purificateur, du Fondateur qui était descendu du ciel avec le pouvoir d'illuminer les ténèbres, de ses descendants, les Emissaires de Phénix qui l'avaient précédé, lui, Joshua Rosfield...
Ses mots résonnaient toujours au plus profond de son coeur et même s'il n'approuvait pas la totale dévotion que les adeptes lui vouaient, il ne pouvait se résoudre à la repousser. Elle était née d'une sincère foi que le feu du Phénix était celui qui avait sauvé l'humanité du froid et de l'obscurité et avait mené la nation de Rosalia à devenir la première civilisation valisthéenne digne de ce nom. Ils espéraient que tout ceci renaîtrait et que leur Emissaire reprendrait sa place dans ce monde et ressusciterait leur pays de ses cendres.
Quand il avait contemplé l'aqueduc laissé à l'abandon, il avait ressenti cet espoir lui aussi. Mais c'était davantage son désir de revenir aux jours heureux de son enfance qui l'avait guidé. Sa famille lui manquait tellement... Les Immortels restaient des étrangers pour lui, et plus que tout, la présence et l'amour de quelqu'un de son sang, avec qui il aurait pu grandir, lui auraient été nécessaires...
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Il ouvrit les yeux et scruta l'estrade où officiait celui qui avait été désigné pour la journée ; un Immortel d'un certain âge à la voix douce qui connaissait parfaitement les psalmodies. Ordinairement, Maître Cyril s'en chargeait toujours, mais il était en ce moment même - Joshua le savait - "en expédition" dans les entrailles du refuge afin de découvrir si l'on pouvait risquer d'aménager de nouveaux lieux de vie dans les couloirs découverts. Les salles des archives commençaient à s'encombrer, et il ne serait pas un luxe d'en trouver d'autres. Permettre également aux adeptes de partager des quartiers plus spacieux rendrait le quotidien plus facile pour eux.
La cérémonie était terminée et chacun se réveillait de sa transe hypnotique. Joshua se leva à son tour, un peu endormi mais détendu, et constata que quelques Immortels, encore prostrés, les mains jointes, s'attardaient dans la chapelle. Il ne fallait pas les déranger... Il sortit à pas discrets.
Il se mit à marcher dans le couloir, les pans de sa robe de bure voletant autour de lui, en route vers ses propres appartements, dorénavant parfaitement aménagés. Sur sa route, la petite silhouette de Jote courut dans sa direction et il s'arrêta pour l'attendre. Elle stoppa devant lui, un peu essoufflée. Joshua était toujours heureux de la voir.
- "Pourquoi courez-vous ?" demanda-t-il, encore sous l'effet lénifiant du rituel.
- "Je viens de la part de Maître Cyril. Il réclame votre présence dans le corridor nord- ouest."
Joshua avait déjà parfaitement intégré la nouvelle géographie adoptée par les Immortels pour se repérer dans le dédale du refuge et il voyait donc assez bien où cela se trouvait.
- "Pour quelle raison ?"
- "Nous avons découvert un nouveau passage mais une porte nous bloque l'entrée. Nous avons besoin de vos... pouvoirs d'Emissaire."
Le jeune garçon sourit largement. Voilà qui lui plaisait. Après cette évasion agréable dans ses pensées rêveuses, un peu d'action lui conviendrait très bien. Il se mit à marcher d'un pas rapide le long du couloir, Jote sur ses talons.
- "Allons-y maintenant. J'ai hâte de voir ce qu'il y a derrière cette porte !"
Sans prendre le temps de se changer, il enfila le dernier corridor avant de s'enfoncer dans le labyrinthe à peine exploré qu'il avait ouvert quelques jours plus tôt en compagnie d'Adalia. Ayant en quelque sorte "éveillé" les lieux lors de leur incursion improvisée, la plupart des portes ne réclamaient plus son pouvoir pour être franchies, car les Immortels disposaient des connaissances requises pour les garder ouvertes à leur convenance. Il n'était pas retourné dans cette zone depuis un moment et fut surpris de constater la présence de plusieurs adeptes sur sa route. Occupés à retranscrire des gravures ou à noter les différences de niveau du sol des couloirs, ils s'inclinèrent pourtant tous à son passage et certains lui emboîtèrent même le pas. Ce fut avec une véritable escorte que Joshua atteignit l'endroit où se tenait Cyril, debout devant un portail clos, se caressant le menton.
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Quand Joshua arriva près de lui, il porta la main à sa poitrine pour le saluer.
- "Pardonnez mon impudence, Votre Grâce, je ne suis pas digne de vous convoquer...", commença le Maître.
- "N'ayez crainte, la prière était terminée. Quel est votre problème ?" Il leva les yeux sur le portail sculpté. "Vous voulez passer ce seuil, je suppose. Vous avez une raison particulière de vous y intéresser ?"
- "Comme vous le savez, nous avons déjà arpenté et étudié plusieurs ruines célestes par le passé, et si nous nous référons aux structures que nous connaissons, la position de cette pièce semble prometteuse. Elle doit recéler des secrets d'un haut intérêt archéologique..."
- "C'est fascinant !"
- "Les Célestes sont fascinants, oui, et en savoir toujours plus sur eux ne sera jamais un mal. Connaître le passé ne peut qu'enrichir l'avenir. Aussi, si Votre Magnificence pouvait...", termina Cyril en s'inclinant.
- "Pas besoin de me le demander deux fois ! Je vais ouvrir cette pièce et l'explorer avec vous ! Laissez-moi passer."
Les Immortels s'écartèrent, et, sans effort, la main de Joshua actionna le dispositif d'ouverture. Une poussière très ancienne vola autour d'eux et leurs yeux durent percer une obscurité plus épaisse. L'énergie ne semblait pas aussi dense dans ces lieux et Joshua généra de nouveau une sphère de feu flottante afin de les éclairer. Il prit la tête de la petite troupe et tous s'avancèrent avec circonspection dans la pièce. Jote s'accrochait avec appréhension à la robe de Joshua.
La première chose qu'ils virent furent les alcôves dans lesquels reposaient les mêmes étranges formes minérales vaguement animales, pour l'heure au repos, alignées contre les murs de la salle. Tournant sur lui-même, Joshua envoya la sphère raser la surface de roc aux alentours pour en jauger la superficie. La sphère ne découvrit aucun plafond - les murs montaient à une hauteur indéterminée - et s'avéra bien plus vaste que la plupart des autres pièces. De forme sphérique, les sculptures qui la paraient semblaient bien plus complexes et travaillées.
Joshua et les Immortels avancèrent encore de quelques pas lorsque la sphère elle-même se mit à "monter" des marches. Les escaliers n'étaient pas la structure la plus commune dans les bâtiments célestes, aussi les explorateurs redoublèrent-ils de prudence. Les degrés n'étaient cependant pas très nombreux et la lueur des flammes se mit alors à danser autour de ce qui ressemblait bien à un autel surélevé. Mais le plus étonnant était ce qui reposait à son sommet.
Une sculpture tout à fait inconnue pour Joshua trônait au fond de l'étrange chapelle en sommeil et rien de ce qu'elle représentait ne pouvait se comparer à l'art valisthéen, même le plus exotique. Une forme vaguement humaine se découpait dans l'ombre, mais sa principale particularité - ses quatre bras déployés - la rendait un peu effrayante. Pire que tout, le visage ne comportait aucun trait, comme si les adorateurs de cette divinité s'étaient évertués à ne surtout pas représenter une quelconque expression faciale, peut-être par superstition ou peur religieuse.
Joshua ouvrit grand les yeux face à cette entité venue manifestement d'un autre âge, et se sentit observé jusqu'à la moelle des os par un regard froid et calculateur... Il frissonna sans savoir pourquoi et voulut au plus vite briser ce sort paralysant :
- "Trouvons un moyen d'éveiller cet endroit... Cette obscurité me pèse..."
Il se détourna de la statue et se mit à examiner les lieux afin de trouver peut-être un autre pupitre tel que celui qu'il avait déjà manipulé. Il ne fut pas long. Un Immortel l'appela dans un coin de la salle et lui désigna en effet un dispositif similaire. Cette pièce paraissait isolé du reste du bâtiment et disposait de sa propre source d'énergie... Joshua pianota un peu au hasard, comme la première fois, et la table de pierre s'illumina au bout de deux minutes. Des rais bleutés divergèrent dans toutes les directions, donnant à la pièce un aspect plus accueillant avec son éclairage.
Tous pouvaient distinguer l'étrange sculpture de façon plus claire et Cyril s'approcha alors de Joshua pour lui faire son rapport :
- "Cette figure ne nous est pas inconnue..."
- "Vous l'avez déjà vue ?"
- "Des rapports d'exploration qui nous sont parvenus décrivent dans le détail cette statue ; les quatre bras sont un élément crucial pour la reconnaître. Elle ne ressemble à aucune divinité valisthéenne commune, mais on en a trouvées plusieurs dans les bâtiments célestes..."
- "Vous croyez qu'il s'agirait de... leur dieu mystérieux ?"
- "Celui qui les a punis pour leur hubris ?" souffla Cyril. "Peut-être..."
Les deux hommes s'approchèrent de la figure de pierre. Encore une fois, son absence de traits faciaux terrifia Joshua. Soudain, une voix gutturale sembla résonner dans son crâne et il tomba à genoux... La langue qu'il entendait lui était inconnue et pourtant, il comprenait ce qu'elle lui disait...
N'INTERFERE PAS, PHENIX. TON TEMPS VIENDRA. QUAND MYTHOS SERA PRÊT.
Il toussa douloureusement, les larmes aux yeux, et quand il les rouvrit, il se trouvait dans un large cercle de feu, sur un sol pavé, sous le ciel étoilé. Tout autour de lui, il percevait vaguement des tours crénelées, et des sons de lames s'entrechoquant. La cendre qui tournoyait dans les airs lui piquait les yeux et il porta les mains devant son visage pour s'en protéger. Mais à travers ses doigts, Joshua distingua ce qui ressemblait à une silhouette sombre qui l'observait sans bouger... Elle lui disait des choses... qu'il ne comprit pas du tout cette fois... ou craignait de comprendre...
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Le garçon gémit de douleur et Jote se porta aussitôt à son secours. Cyril arborait une expression inquiète, mais n'osait pas toucher Joshua. La petite fille essaya de le relever.
- "Vous allez bien, Votre Grâce ?", s'inquiéta le Maître.
- "Non !...", souffla le garçon avec difficulté. Il ne semblait pas avoir bougé de l'endroit où il se trouvait, malgré sa certitude absolue de s'être retrouvé à Fort Phénix pendant un instant. "Vous n'avez pas entendu ? Cette... chose m'a parlé !"
- "Je n'ai rien entendu, Votre Grâce...", répondit Jote en posant la main sur le front de Joshua.
Le garçon ressentait une peur telle qu'il n'en avait plus connue depuis la Nuit des Flammes. Il se sentait mis à nu devant une volonté bien supérieure qui entendait lui dicter sa conduite. Une froide malveillance, une hostilité implacable émanaient de la statue dressée devant lui, ses quatre bras ressemblant à des pièges prêts à se refermer sur lui...
- "J'ai peur, Clive..." Comme toujours, il considérait son frère comme sa première protection face à ce qui l'effrayait. Mais Clive n'était plus là. Il devait se défendre seul. Il prononça alors un seul mot, qui résumait toute la perplexité que lui avait infligé ce qui avait bien été une attaque mentale.
- "Mythos ?", murmura Joshua en parvenant à se relever.
- "Qu'avez-vous dit, Votre Grâce ?" demanda Cyril.
- "C'est le mot que... il a prononcé... Qu'est-ce qu'il veut dire ?"
- "C'est la première fois que je l'entends..."
- "Je n'oublierai pas... ce nom."
- "Nous ferons des recherches à ce sujet dès que possible", conclut le Maître.
Joshua voulut s'éloigner au plus vite de cet endroit. Ses propres appartements étaient plutôt éloignés de cette chapelle maléfique mais la savoir plus proche qu'il n'aurait voulu ne le rassurait pas. Cependant, un adepte vint vers eux pour leur rapporter une trouvaille.
- "Maître, Votre Grâce, nous avons découvert des coffres derrière l'autel. Ils doivent contenir des artefacts si nos prévisions sont justes."
- "Bien, nous allons les emporter. Sa Grâce ne tient pas à demeurer plus longtemps dans les parages alors ne nous attardons pas."
- "Puis-je... refermer la porte derrière nous ?" hasarda Joshua.
- "Hmm... Nous emmènerons tout ce qui est digne d'intérêt. Vous pourrez la verrouiller de nouveau si cela vous tranquillise..."
- "Je vais aussi... la rendre au sommeil. C'est plus sûr..."
Son coeur battait encore très fort dans sa poitrine. Il ne voulait pas que cette pièce reste en activité...
- "Comme vous le souhaitez."
Le garçon se dirigea en chancelant vers le pupitre lumineux et effectua certaines manipulations. La chapelle gronda puis les rais bleutés s'éteignirent un à un. Il se sentit un petit peu mieux et cessa de trembler.
Tous s'apprêtèrent à revenir en arrière, les bras chargés de coffrets verrouillés, quand un adepte se mit à hurler :
- "Aaaaarrghh !"
L'homme se traînait par terre, tentant de rejoindre le portail de la chapelle, se remit péniblement sur ses pieds et rejoignit ses acolytes.
- "Une de ses diaboliques créatures ! Elle s'est réveillée !"
Il pointait du doigt une des alcôves abritant ce que les Immortels appelaient communément les Sentinelles. Une lueur blanche émanait de celle-ci et une créature insolite sauta hors du renfoncement pour s'immobiliser à quelques mètres d'eux.
Elle mesurait environ soixante centimètres de haut et possédait une silhouette franchement arachnoïde ; sa tête sphérique tournait sur elle-même avec énergie et presque de la curiosité. Elle semblait surprise de s'être éveillée et encore plus de la présence des Immortels. Un rayon bleu sortant de sa "tête" balaya l'espace devant elle, et vint effleurer les corps des explorateurs. Cyril se plaça devant Joshua.
- "Reculez, Votre Grâce. Nous connaissons ces créatures, elles gardent les ruines célestes des intrus ! Elles peuvent se montrer dangereuses..."
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Il dégaina une épée qu'il portait au côté et la brandit avec adresse face à la Sentinelle isolée qui ne paraissait pas décidée à attaquer. Jote se cacha derrière Joshua, les mains crispées sur sa robe. Elle pouvait utiliser sa magie en cas d'urgence pour repousser l'ennemi loin de l'Emissaire mais elle espérait ne pas y être confrontée...
L'arachnide avança de quelques pas et émit quelques cliquètements sonores. Elle sembla examiner chacun des explorateurs qui reculaient lentement vers la porte. Croyant qu'elle les laisserait tranquilles s'ils vidaient rapidement les lieux, Cyril indiqua la sortie. Mais la créature les suivit pas à pas, avec circonspection, n'exprimant toujours aucune marque d'agressivité. Elle se mit à sautiller sur ses pattes comme un enfant joyeux et des sons enjoués accompagnaient chacun de ses mouvements.
Joshua la trouva amusante. Il ne sentait aucune hostilité émaner de la Sentinelle, et il décela aussi - ce qui paraissait encore plus étrange - un semblant de vie sous cette carapace minérale. Aussi voulut-il s'en approcher, car cette forme de vie tout à fait inédite l'attirait fortement. Il tendit la main en faisant quelques pas en avant et Cyril s'alarma :
- Pas d'imprudence !"
- "Elle ne nous fera pas de mal. Elle est restée longtemps endormie et elle ne doit plus se souvenir de sa mission", décida Joshua. "Regardez, elle a l'air heureuse se pouvoir bouger de nouveau !"
- "Heureuse ?" demande Jote, pleine de doute.
Le garçon combla les quelques mètres qui le séparait de la Sentinelle et celle-ci tourna sa tête vers lui. Un nouveau rayon de lumière sembla l'examiner et, l'opération achevée, l'arachnide le laissa approcha sa main. Ses doigts caressèrent la surface de pierre blanche, qui devait avoir été lisse à une certaine époque mais qui comportait dorénavant quelques ébréchures.
Joshua ne parvenait pas à comprendre exactement à quoi il avait affaire. Cette créature était vivante à sa manière mais elle était de toute évidence manufacturée. Fonctionnait-elle grâce à la magie ? Etait-ce cette magie qu'il confondait avec l'énergie vitale propre à tous les êtres vivants ? Il refusait de penser qu'elle n'était pas vivante, le pouvoir du Phénix lui donnait la capacité de déceler la vie partout où elle se trouvait, et il ne pouvait se tromper. Il dut conclure qu'il faisait face à une forme de vie enfermée dans un réceptacle inanimé.
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L'arachnide le laissa lui gratter l'arrière de la tête et Joshua constata qu'elle était capable de sensations. C'était proprement stupéfiant ! Elle produisait des petits cliquetis de contentement que le garçon parvenait très bien à comprendre.
- "Tu es plutôt amical, dis donc ! Pourquoi es-tu le seul à t'être réveillé ?"
- "Si je puis me permettre, Votre Grâce", intervint Cyril qui s'était approché à son tour, la lame toujours au clair, "c'est peut-être le résultat d'un dysfonctionnement, cela ne présage rien de bon..."
- "S'il n'est plus capable de nous détecter comme des ennemis, je ne pense pas qu'il soit dangereux."
- "Nous devrions partir maintenant, en espérant qu'il restera là où il est..."
Joshua se détourna à contre-coeur, peu enjoué à l'idée de laisser la Sentinelle seule dans le noir. Il éprouvait une compassion inédite. Résigné, il rejoignit les Immortels dans le but de sceller définitivement le portail, mais l'arachnide se mit à gesticuler en le suivant de toute la vitesse de ses pattes. Elle émettait des hululements paniqués et se jeta presque dans ses jambes, ce qui fit tomber Jote à la renverse.
- "Hé là, mon petit ami, doucement !" s'exclama Joshua en s'agenouillant devant la Sentinelle. "Je crois qu'il n'a pas envie de rester ici. Et si... on l'emmenait ? On pourrait en tirer des informations intéressantes !"
Joshua commença à s'éloigner à grands pas, à reculons, et la créature le suivit d'une démarche sautillante, presque espiègle. Le garçon sourit avec bonheur et se prit même à lui lancer des appels de langue comme il l'avait fait jadis avec... un certain animal qu'il avait beaucoup aimé et qui était lui aussi sorti de sa vie avec brutalité...
Les larmes menacèrent de couler et il les ravala avec difficulté. L'arachnide sembla comprendre sa tristesse et se posta devant lui en levant ses pattes en l'air. Sa tête "se pencha" de côté et il émit une série de bips interrogateurs. Tout ceci se passa devant la troupe d'Immortels, médusés par le spectacle.
- "Merci, ça va... j'avais juste un souvenir lointain... Je peux t'appeler... Torgal ?"
Le dôme roula sur lui-même avec joie et ce fut entendu.
- "Bon, je vais l'emmener avec moi. Je le garderai dans ma chambre comme ça il n'ennuiera pas les adeptes", décida Joshua.
- "Dans... votre chambre ?" répéta Cyril, qui pensait avoir mal comprit.
- "Oui. Il n'y a aucun danger, je vous assure. Nous sommes déjà de bons amis. ll doit comprendre que c'est moi qui l'ai réveillé et il est reconnaissant."
- "Ces créatures ne sont sûrement pas capables de..."
- "Le Phénix me dit que si. Vous n'allez tout de même pas discuter ses intuitions ?"
Joshua n'usait jamais de son autorité d'Emissaire en temps normal, mais cela lui sembla nécessaire à cet instant.
- "Bien sûr que non, Sérénissime...", s'excusa le Maître avec humilité.
- "C'est entendu alors ! Torgal va vivre avec moi ! Il deviendra une bonne compagnie lorsque Jote se sera habituée à lui."
- "Euh, je vais essayer...", promit la petite fille.
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Toute la petite troupe remonta les couloirs vers les lieux de vie des Immortels, Torgal trottant à leurs côtés. Beaucoup parmi les adeptes n'avaient aucune confiance en lui mais les ordres de l'Emissaire passaient avant tout. Il ne leur en donnait quasiment jamais alors ils désiraient pour cette fois faire bonne impression.
Une fois sortis du dédale, les explorateurs chargés de butin rejoignirent les différentes salles d'examen des artefacts ; Joshua quant à lui, se dirigea vers sa chambre, épuisé après ses pérégrinations. Il avait envie d'un bon bain et peut-être ferait-il aussi une sieste. Jote partit immédiatement chercher les cristaux nécessaires et le garçon ouvrit la porte de ses appartements. Talgor se glissa dans l'ouverture après lui, semblant tout à fait comprendre qu'il était le bienvenu.
La Sentinelle se mit à fureter un peu partout, touchant de ses pattes curieuses les meubles et les objets à sa portée. Joshua découvrit alors qu'il pouvait se hausser "sur la pointe des pieds" et grandir de presque trente centimètres supplémentaires. Il avait hâte d'examiner de plus près les diverses capacités de son nouveau compagnon, mais la perspective du bain prima sur toute autre chose.
Quand Jote revint, elle évita avec difficulté Torgal qui avait la fâcheuse manie de se faufiler entre les jambes des gens, ce qui fit rire Joshua. Il ne pouvait s'empêcher de penser que cette araignée artificielle animée par la magie ressemblait fortement à un chiot joueur.
Le garçon fit couler et chauffer l'eau de son bain et se glissa avec délice dans le liquide infusé d'huiles essentielles qu'Adalia qui prescrivait. Il frotta ses bras et ses jambes et repensa brièvement à sa confrontation mentale avec le dieu des Célestes - ou quoi que cela soit d'autre. Il se rendit compte alors qu'il n'en savait pas grand chose et envisagea de faire de prochaines recherches à ce sujet. La voix menaçante qui l'avait interpellé mentalement lui fit de nouveau froid dans le dos... La porte avait été bien refermée et Joshua espéra ne plus jamais y avoir affaire.
Il voyait le rayon de détection de Torgal parcourir la pièce, s'arrêter sur chaque objet insolite, comme s'il en prenait note. L'arachnide semblait infatigable mais elle allait bien devoir se calmer un peu ; car maintenant qu'il était propre, Joshua aspirait à dormir.
Une fois sa chemise de nuit passée, il s'étira longuement en bâillant, s'assit sur son lit et regarda Torgal avec fermeté. Il leva un doigt comme pour le gronder gentiment.
- "Je comprends que tu sois enthousiaste, mais je voudrais dormir. Je n'y arriverais pas si tu fais du raffut !"
Torgal sembla comprendre et bipa trois fois. Puis il se dirigea vers un coin de la pièce, et Joshua, médusé, le vit replier ses longues pattes sous sa tête et elles disparurent complètement. La Sentinelle ressemblait maintenant à une sphère parfaite, prenant moitié moins de place qu'à l'état de veille. Les lumières sur son dôme disparurent et elle ne fit plus aucun bruit.
Le jeune garçon soupira, s'allongea et se couvrit de ses draps. Il était si harassé qu'il s'endormirait sans doute très vite.
- "Bonne nuit, Torgal."
Un unique bip se fit entendre en réponse et les rais de lumière qui éclairaient la pièce s'éteignirent à leur tour.
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sous-le-saule · 8 months
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Démolition
Il n’y a que deux rues en pente douce pour arriver sur la place du village abandonné mais c’est assez pour le faire haleter. Heureusement que quelqu’un – probablement les auteurs des tags récents sur les façades – avait forcé un passage entre deux barrières, parce qu’il n’aurait jamais été capable de les escalader.
Il a du mal à se repérer parmi ces habitations toutes identiques. Ses souvenirs sont aussi flous que sa vision nocturne. Il finit par trouver la bonne maison, et s’y appuie pour reprendre son souffle. Ce fichu élancement fait son retour sous ses côtes gauches.
Il a mal au cœur, au propre comme au figuré. Ce n’est pas qu’il y repensait si souvent, à la maison de son enfance. Depuis le décès de ses parents, il n’y a mis les pieds que pour la vider et la faire visiter aux deux personnes attirées par l’annonce. Aucune n’avait rappelé par la suite – qui, de nos jours, achèterait une de ces minuscules anciennes bicoques de mineurs sans le moindre confort, dans un village de plus en plus désert ? Puis, des années sans venir, avec une pensée fugitive de temps en temps, agacée – que faire de la maison ? Mais, tout de même, de savoir qu’on va la détruire, ça lui fait quelque chose. Les expropriations sont terminées et demain, les bulldozers feront leur office. Dans quelques mois, la nouvelle autoroute passera ici.
Des mois qu’il le sait, qu’il se persuade qu’il s’en moque (qu’il s’en réjouit, même : il a été dédommagé). Et soudain, au dernier moment, au beau milieu d’une nuit sans sommeil : « Il faut que je revoie la maison une dernière fois ».
Il pousse la porte. Les espaces, vidés de leurs meubles, lui paraissent différents, à la lumière de sa lampe torche. Tout est plus petit, non ? Il convoque ses souvenirs, mais il n’en a pas tant qui répondent à l’appel. L’odeur de la chicorée. L’excitation quand son père a acheté leur première télévision. La chaleur du poêle. Le fauteuil où sa mère s’installait pour lui tricoter des pulls qu’il détestait porter, parce qu’ils lui grattaient le cou. D’autres bribes, vagues, presque des sensations plutôt, incertaines – peut-être imaginées ou nées de vieilles photos, mais pas des vrais souvenirs.
Est-ce là tout ? Il est né dans cette maison, il y a vécu presque vingt ans – des années dont il devrait se rappeler mieux que ça, que diable, c’étaient les premières, celles des découvertes et des émerveillements, avant que la routine de la vie d’adulte n’uniformise tout sous un voile gris.
La déception s’empare de lui. Les émotions qu’il espérait revivre ne sont pas au rendez-vous et, s’il verse une larme essuyée furtivement, c’est uniquement d’apitoiement sur lui-même.
Dans son ancienne chambre, peut-être ? L’escalier lui fait maudire l’état de ses genoux, probablement pour la troisième fois de la journée. On ne s’y fait pas, à toutes ces petites douleurs qui viennent et ne repartiront plus.
La mémoire se fait plus nette, ici. Il se souvient des posters aux murs. De son exaltation quand il lisait « Les trois mousquetaires », planqué sous les couvertures avec une lampe de poche parce que l’heure du coucher était passée et que le paternel ne plaisantait pas avec ces choses-là. Et là, près de la fenêtre, il y avait le lit de son frère, avec l’édredon bleu. Cette fois les larmes coulent librement, bouche crispée sans un bruit, tandis qu’il agrippe le chambranle. Ils auraient dû faire cette dernière visite à deux. Saloperie de cancer.
Il est le dernier à avoir des souvenirs de cette maison. Il y a la génération suivante, bien sûr. Sa fille. Ses neveux. Mais ils n’ont pas vécu ici. Tout ce qu’il a oublié, il n’y a plus personne à qui il peut le demander. Il n’y a plus de témoins de son enfance.
L’immensité de cette solitude, tout à coup, le prend à la gorge. La pointe, à gauche, se réveille, plus aiguë, lancinante, s’étend jusqu’à l’épaule. Etourdi par la douleur, il se laisse glisser par terre. Ca va aller. Il va juste se reposer avant de repartir. Dormir un peu. Quel meilleur endroit que la chambre de son enfance ?
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alexar60 · 5 months
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Le gouffre (histoire réécrite)
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(J'ai supprimé la précédente histoire parce qu'elle ne me plaisait pas)
Pendant les vacances, je suivais constamment mes potes. On faisait des tours de vélos dans le village ainsi que dans la campagne ou dans les bois. On allait loin, à dix kilomètres de chez mes parents. J’avais dix ans et personne ne s’en souciait. Certainement parce que dans les années quatre-vingt, l’insécurité n’avait pas la même définition. Surtout pour un groupe de garçons.
Ce jour-là, nous suivîmes Christophe dans la forêt. Il avait écouté sa grand-mère parler d’un lieu maudit mais oublié. Il s’agissait d’une grotte au cœur de la forêt, inaccessible par les chemins actuels. Et d’après elle, cet endroit serait maudit. Durant son enfance, il y vivait un ermite qu’on suspectait être un mangeur d’enfants. Alors, il voulait savoir si cette caverne existait réellement.
Nous passâmes une bonne demi-journée à chercher le lieu perdu. On privilégiait les anciennes carrières. Il y en avait quatre, sans trouver d’entrée pouvant correspondre. Je n’avais jamais autant fait de vélo de ma jeune vie, avant cette recherche. Malgré la fatigue, nous continuâmes jusqu’à un lieu appelé le chantoir.
L’endroit n’avait rien d’incommodant. Il n’existait aucune route pour y accéder, pas même de sentier officiel. C’était juste un creux entouré d’arbres. Cependant, une partie était composée de roches formant une sorte de falaise. Nous longeâmes les parois jusqu’à découvrir une faille caché par quelques plantes grimpantes.
C’est là ? demanda Mehdi.
Personne ne répondit. Christophe s’amusait à débarrasser le lierre pendant qu’Arnaud partit pisser contre un arbre. De mon côté, je restais assis sur mon vélo à attendre ce qu’on devait faire. Je regardais la brèche s’agrandir lentement après le nettoyage de mon copain. Il était évident qu’un adulte de taille moyenne pouvait entrer par cet endroit.
Les yeux de Christophe pétillaient devant l’entrée de ce qui ressemblait à une grotte. Nous restâmes derrière lui à attendre la suite. Il surprit le groupe en sortant de son sac à dos une lampe torche. Certain qu’on trouverait le site, il avait tout prévu. Il commença par allumer la lampe, la dirigeant vers la faille afin de voir au plus loin.
Et si l’ermite arrive ? intervint Mehdi.
Il doit être mort, répondit Christophe. Ma grand-mère m’a dit qu’il habitait ici quand elle avait notre âge.
Mais tu es certain que c’est ici ? rétorqua Arnaud.
On a trouvé une grotte, non ?
Puis, il avança. Il toucha du bout des doigts les parois avant de se retourner dans notre direction et d’ajouter :
Alors, vous venez ?
Je descendis de ma bicyclette. Par contre, Arnaud et Mehdi restèrent assis. Ils n’étaient pas convaincus par l’aventure qui s’offrait à nous. Dès lors, Arnaud expliqua qu’il commençait à se faire tard, préférant repartir et éventuellement revenir le lendemain. Je restais donc avec Christophe qui, trouva les mots pour me convaincre :
On entre cinq minutes, puis on revient demain avec les copains.
Ainsi nous pénétrâmes l’entrée de cette grotte inconnue. Nous étions comme Tom Sawyer et Huckleberry Finn à la recherche du trésor des pirates. L’idée de la présence de Joe l’indien titilla mon esprit, avant de disparaitre comme elle était venue.  Ce n’était qu’un dessin animé inspiré d’un livre, après tout.
Nous quittâmes le jour pour entrer dans la nuit. Seule la lampe torche permettait d’avoir un peu de lumière. Elle éclairait faiblement mais suffisamment pour entrevoir une distance de  quelques pas. Nous marchâmes lentement dans un court passage aux parois rugueuses. Je sentais les bords coupants de la roche presser contre mes vêtements. Enfin, nous arrivâmes dans ce qui parut être une salle.
C’est ici ! On a trouvé la grotte ! Cria de joie mon ami.
Je riais, heureux de notre découverte pendant qu’il sautait dans tous les sens. Nos clameurs résonnaient laissant croire que nous étions une centaine de personnes. Je proposais ensuite de rentrer. Soudain, mon pote découvrit un nouveau passage. Dès lors, il m’invita à le suivre.
Juste pour voir et après, promis, on fera demi-tour.
Résigné, je le suivis en pénétrant dans un petit couloir. Je devais légèrement m’accroupir pour éviter au plafond d’essuyer une couche moite sur mes cheveux. Nous marchions dans le noir complet, éclairé uniquement par un faisceau de lumière, lorsque je sentis le sol s’effondrer brutalement.
La chute fut, à la fois, rapide et longue. Nous n’avions pas eu le temps de hurler. Je me retrouvais étendu sur le dos au bord d’un précipice, une jambe pendant dans le vide. J’étais coincé sans savoir à quelle hauteur je me trouvais. Ma hanche ainsi que mon épaule droite faisaient horriblement mal. Chaque mouvement était insupportable.
A ce moment, je regrettais d’avoir suivi Christophe. Perdu dans le noir, je pensais à mes parents, à ma sœur. Je hurlais appelant à l’aide. Mais seul l’écho répondait. Tout à coup, une voix vint à mon oreille.
Ne panique pas, dit calmement Christophe.
Où es-tu ?
En dessous de toi.
Effectivement, sa main toucha mon bras gauche jusqu’à agripper mes doigts pour les serrer. Ce geste rassura mon esprit. Nous parlâmes de mes blessures et de leurs douleurs. Il me dit qu’il ne pensait n’avoir rien de cassé, quelques contusions. Mais il avait perdu la lampe et il ne pouvait nous éclairer. Puis il s’excusa de m’avoir emmené dans ce gouffre. De temps en temps, sa main serrait la mienne dans un geste fraternel.
Pendant des heures, nous restâmes à attendre, sans rien voir de ce qui nous entourait. Parfois, je m’endormais. Seulement au moindre mouvement, l’atroce douleur me réveillait. Christophe ne parlait jamais à moins de répondre à mes appels. Il attendait sagement, persuadé qu’une expédition viendrait pour nous secourir. C’était évident, on allait venir.
Quelle heure est-il ? questionnais-je.
Je ne sais pas… Deux heures, trois heures…
Il fait nuit ?
Oui.
J’ai peur, dis-je.
Il ne répondit qu’en serrant ma main encore une fois. Je ne savais pas où il trouvait cette force à croire en l’espoir. Il était toujours le premier à faire les conneries, on le suivait. Et finalement, on s’en sortait toujours. Il me rassura une dernière fois. Puis je m’endormis en l’entendant dire :
J’aimerais revoir ma mère.
Des murmures nous réveillèrent. Des échos perdus dans la cavité se rapprochaient de nous. Mon pote serra ma main lorsqu’une lumière éclaira mon visage. J’aperçus au loin, à une dizaine de mètres au-dessus de moi, des têtes casquées. Ils crièrent. Deux hommes descendirent en rappel pour me secourir. Je pus souffler. Aussi je fus surpris d’entendre une troisième personne demander si j’étais seul.
C’est trop profond pour continuer de descendre, annonça en criant un des sauveteurs. Il y a au moins cents mètres.
Mais Christ est juste là.
Désolé mais il n’y a que du vide. Tu as eu énormément de chance de tomber sur ce bord.
Comprenant son erreur, il ajouta : T’en fais pas, on va retrouver ton copain.
Il avait raison. Le corps de Christophe était bien plus bas.
J’ai mis plus d’un an à me remettre de mes blessures et dix ans à retrouver le moral sans penser à mon ami. J’ai gardé contact avec Mehdi et Arnaud pendant longtemps. Après cette tragédie, nous avions arrêté nos conneries. Cependant, Je ne les ai jamais remerciés d’avoir donné notre position. Sans eux, je serai aussi mort. De même, je n’ai jamais parlé de nos discussions dans le gouffre avec Christophe. Parce qu’elles n’étaient pas possibles d’après les secours. Le précipice était trop lisse pour qu’il puisse se tenir. Mais il était avec moi pendant tout ce temps, à attendre qu’on vienne me sauver.
Alex@r60 – novembre 2023
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unanencore · 7 months
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Il y a ces silences qui parlent plus que des longues tirades. Mes silences n'ont de sens qu'au travers mes mots. Mes mots choisissent d'éviter certaines histoires. Des histoires que seule la terre conservera. Que seule mon inconscient a décidé de se souvenir. Tout le reste a oublié. Des histoires comme volatilisées.
Pourtant, ces histoires, elles sont partout : mes traumatismes.
La Charente conserve mes secrets. Seule, dans le coeur de mon enfance, au fin fond des vignes, j'ai repris goût au souvenir. Pourquoi donc ? Pourquoi faire ? A quoi bon ?
Mais, les secrets des autres me tuent. Ne devrais-je pas guérir les miens pour sauver mes amours ?
A quoi bon ?
Ces histoires restent au travers de quelques textes qui trainent sur Internet. Comme si ça allait changer quelque chose.
A quel moment ai-je cru que ça allait me soigner ?
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icariebzh · 21 hours
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 "Quand tu liras cette lettre, tu auras dépassé la quarantaine. A mi-chemin de la vie, tu te retourneras pour regarder le parcours effectué. Mais te souviendras-tu de ce que la Loire m'a déjà appris? de tout ce que tu lui devras alors? Te souviendras-tu qu'il est vain de vouloir remonter à la source et qu'il faut rêver l'estuaire lointain où la vie se jette comme un fleuve à la mer..../...
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" .../...Assis sur les pavés disjoints de la cale, je regarde le fleuve, les grèves et le pont...et je m'interroge: dis-moi, auras-tu toujours cette impression de passer une frontière à chaque fois que tu franchis le pont? Dis-moi, me croiras-tu si je te dis que mes parents, pour leur première rencontre, se sont retrouvés sur ce pont? Depuis des années, je suis tiraillé entre la rive droite et la rive gauche et je n'ai jamais su choisir... Certes, j'habite la rive nord .  Cette rive paternelle de la Bretagne à l'Anjou, où deux générations ont aligné leurs ardoises de mur en mur, de toit en toit, de maison en maison, jusqu'à couvrir le ciel d'écailles bleutées. Mon enfance n'y a vu que des jardins clôturés de hauts murs . Mon enfance n'y a lu que la loi gravée au coeur de la pierre. Mon enfance n'y a roulé que sur des routes droites fuyant à l'horizon.Mais, j'ai toujours rêvé de revenir sur la rive sud. Cette rive maternelle où je suis né...où le tuffeau des maisons marie sa blancheur à l'ardoise et à la tuile. Là, les portes et les fenêtres ouvrent sur les jardins, les jardins ouvrent sur les chemins et les champs. Mon enfance y peint toujours des soleils rouges dans les arbres. Mon enfance s'y cache encore dans les chemins creux où des oiseaux sont prêts à s'envoler. Dis-moi, auras-tu oublié tout cela? Auras-tu  choisi?.../..."
Joël Gaillou extrait de: "Lettre à qui je fus" Désirs d'estuaire- Editions Siloë 
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maudamegarden · 6 days
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CHAUMIERE D'AUGE
Une maison typique de Normandie, mon pays natal ! Je me suis inspirée des maison du pays d'Auge et de Haute-Normandie. Ces maisons sont traditionnellement construites avec des toits en fibre végétale comme le lin ou l'orge. La Normandie étant l'une des régions les plus productrice de lin (avec les Hauts de France) j'ai utilisé une palette autour du bleu, comme la fleur de cette dernière.
La petite dépendance au fond de la cour, appelée clos masure, est aussi caractéristique des bâtiments Normand. J'ai finalement appris beaucoup de chose sur l'architecture de ma région grâce aux Sims ! :D
J'ai essayé de mettre une ambiance douce et paisible aux notes pastelles et printanières. C'est assez proche de certaines maisons de mon enfance, je n'ai pas oublié les grands hortensias que l'on croise dans presque tous les jardins de Normandie !
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alain-keler · 17 days
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JOURNAL D’UN PHOTOGRAPHE / SPÉCIAL BNF / J-7
L'exposition "La France sous leurs yeux." Deux cent regards de photographes sur les années 2020, à la Bibliothèque Nationale de France, site François Mitterrand, du 19 mars au 23 juin 2024.
Après une si longue absence 
L’Auvergne est la région qui m’a vu naitre et dans laquelle j’ai vécu jusqu’à l’âge de onze ans. L'Auvergne, dans la zone libre, fut aussi la région de refuge de mes parents et de mes grands-parents pendant la seconde guerre mondiale. Mes grands-parents, chassés par l'antisémitisme et la pauvreté en Pologne sont venus y chercher un refuge. Refuge éphémère puisque la déportation les rattrapa. Pour eux un voyage sans retour. Pour moi une Histoire de vie, de mort. Une histoire d’une certaine France, celle de mon enfance.
Fête de la Sainte Barbe des pompiers. Montaigut en Combraille. Samedi 12 mars 2022.
Extrait de mon journal : "J’ai toujours aimé les fanfares depuis mon plus jeune âge. Cette musique me met de bonne humeur, avec ses personnages qui la compose, ses percussions, parfois des mauvaises notes vite oubliées » …
   Mais aujourd’hui, même si l’on a l’impression que la fanfare est joyeuse, je la trouve souvent triste, essayant de cacher cette tristesse en se donnant des airs de fête. C’est mon ressenti en écoutant cette musique belle et triste à la fois".
© Alain Keler /MYOP/Grande commande photojournalisme
#Grandecommandephoto #RadioscopiedelaFrance #BnF #ministeredelaculture #Photojournalisme#photographie #France #lafrancesousleursyeux
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lecameleontv · 1 month
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Captures de l’Ep. 3.09 : Meurtre parfait / Murder 101 (1999) de la série Le Caméléon (V.O. : The Pretender).
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Jarod (à Mlle Parker) : "Ton père et toi vous êtes très proches, mais jusqu'à quel point ? ... Est-ce qu'il partage absolument tout avec toi ? T'a-t-il mis au courant des nouveaux évènements survenus dans sa vie ?"
Mlle Parker : "Je suis toujours d'un optimisme forcen��. Je croyais que tu téléphonais pour prendre de mes nouvelles."
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Sydney : "Qu'est-ce qu'il avait à vous dire ?"
Mlle Parker : "Bien plus qu'il n'en sait je crois."
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Jarod (à sa classe de faculté) : "Alors vous voilà, ... le fameux programme Vanguard, ... les esprits les plus éclairés de l'Université ? ... Je ferai de mon mieux pour vous rattraper."
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Claire Denning, étudiante à haut Q.I. : " Quant à moi je suis assez cuiseuse de connaitre .. vos qualifications ?
Jarod : " Oheuh vous faites encadrer un bon paquet de diplômes, vous apposez votre nom sur une thèse ou deux et voilà (tape dans ses mains en souriant) on vous prend pour un génie".
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Mlle Parker : "OhMmmmm si seulement le meurtre était légal." Broots : "Pardon ?"
Mlle Parker : "Votre piste sur Jarod... tuyau crevé, les nettoyeurs sont revenus les mains vides !"
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Jarod : " Les enfants sont des être si fragiles, si innocents... et cependant avec un seul regard ils peuvent ... vous aider à lutter."
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Jarod :" Je vous demande de bien vouloir me suivre et jouer avec moi."
Claire, étudiant au Q.I. élevé (d'une voix suave) : "Je suis prête à vous suivre et à jouer autant qu'il vous plaira Jarod." (rires dans l'assistance)
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Jarod : "Il y a bien des façons de supprimer quelqu'un."
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DSA
Sydney jeune (à la caméra) : " Ces derniers temps Jarod s'ennuie. Il nous faut trouver des moyens de réveiller son intérêt. Qu'un esprit si brillant ne se laisse pas aller."
Jarod enfant/adolescent : "Sydney, j'en ai assez de faire ça, toujours le même problème, c'est tellement monotone !"
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M. Parker : "C'est étonnant ce qu'on s'adapte aux changements que la vie nous œuvre. Même les gros changements !"
Mlle Parker : "Les changements ?"
M. Parker : "Oui, j'ai toujours pensé que j'aurai peur de me retourner un jour et de regarder le passé. Aujourd'hui, aujourd'hui j'ai fait la paix avec beaucoup de choses."
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Jarod enfant/adolescent : "C'est si pénible parfois Sydney."
Sydney jeune : "Un brillant esprit laissé oisif peut devenir le plus dangereux des esprits."
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Jarod : "La motivation : pourquoi un individu voudrait-il en tuer un autre ? [...] Les mobiles se fondent sur le puits insondable qu'on appelle le psychisme. Et que même si vous creuser très profondément, vous n'en verrez jamais la fin. [...] Essayons de découvrir pourquoi... il a été tué. [...]
Richard, élève : "Selon les statistiques, le fric et la jalousie sont les premiers sur la liste [des mobiles], mais ça peut être aussi le vol [...]"
Matthew, élève : "Peut-être que je ne l'aime pas ?"
Jarod : "Si vous n'aimez pas quelqu'un, vous l'évitez n'est-ce pas ? Si vous le voyez marcher dans la rue, vous prenez l'autre trottoir, vous ne l'envoyez pas s'écraser dans un ravin !
Claire, étudiante au Q.I. élevé : "couuucouuuuu ! Il y a des millions de raisons de tuer. La vengeance, la révolte, l'évasion, la superstition, la paranoïa, de vieilles dettes, ... une enfance malheureuse, une mauvaise journée (souriante - rires de l'assemblée)
Jarod : "J'ai peur que vous aillez oublié la plus importante de toutes... La Vanité."
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Claire, étudiante au Q.I. élevé : "Une intelligence supérieure saura s'en tirer quoi qu'il en soit. Il y aura toujours une porte de sortie."
Jarod : "Alors c'est peut-être le moment de s'y précipiter."
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Mlle Parker : "On dirait que vous êtes de son côté."
Sydney : "Mais il n'est pas question d'être d'un côté ou de l'autre, il faut le laisser vivre sa vie... Je regrette que ce soit pénible pour vous. C'est souvent très difficile pour les enfants.
Mlle Parker : "Je ne suis plus une enfant !"
Sydney : "Alors vous savez ce que vous devez faire."
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Jarod :" [...] Il ne saura jamais qui était son père. Il n'aura pas la chance de le connaître, non jamais. Quant à sa mère, elle s'est rongé les sangs pendant des mois en se demandant si son mari allait enfin rentrer à la maison, jusqu'à ce qu'on découvre qu'il était mort. [...]
Matthew, élève, en larmes : " [...] Elle a dit, pourquoi construire le plus perfectionné des jouets ... si ce n'est pas pour s'en servir ? " [...]
Jarod : "Et vous, vous saviez tout ça et vous êtes restez là sans rien dire. "
Matthew, élève, en larmes : "Mais j'étais affolé ! J'avais peur ! Qu'est-ce que je pouvais faire ?! [...] Je ne voulais pas qu'elle soit en colère contre moi."
Jarod : " [...] Il est grand temps de réparer les dégâts."
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Jarod (trinquant) : "Aux brillants esprits !"
Claire, étudiante au Q.I. élevé : "Aux rats dans leur labyrinthe ! "
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Jarod (taquin) : " Bien sûûr, la porte de sortie est ouverte... Mais où conduit-elle ?"
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Jarod : "Vous savez, un enseignant a beaucoup de chance lorsqu'il en apprend autant de ses élèves que ce qu'il peut leur apprendre lui-même... Dans votre cas, j'ai touché le jackpot !!"
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Claire, étudiante au Q.I. élevé, dépitée : "Allez au diable !"
Jarod : "Vous d'abord."
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M. Parker (bougon, à sa fille) : "Oh je t'en prie mon ange, mieux vaut te réjouir pour moi !"
Brigitte (se retournant vers M. Parker) : "Mon gros lapin...."
M. Parker (attendri) : "Mhmmm ?
Brigitte (d'une voix suave) : "C'est moi ton nouvel ange maintenant...." (rires du couple)
Saison 3 : Episodes 01 - 02 - 03 - 04 - 05 - 06 - 07 - 08 - 09 - 10  - 12 - 13 - 14 - 17 - 20 - 22.
Q.I. : Quotient Intellectuel Q.E. : Quotient Emotionnel
source : imdb
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goodmemory · 10 months
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Nos solitudes d’enfant nous ont donné les immensités primitives. Ainsi toujours en nous, comme un feu oublié, une enfance peut reprendre
— Gaston Bachelard
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downhill-rp · 2 months
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Les Groupes
⸻ Revenants
Ces gens-là qui sont partis vers d'autres horizons, pour s'épanouir ailleurs, pour grandir et pour se faire une idée du monde dans d'autres termes que ceux de Downhill. Satisfaits ou pas, ils reviennent en arrière et retrouvent leurs petites manies et habitudes d'autrefois, dans cette ville qui les a regardé grandir.
Si Downhill et ses étrangetés étaient quelque chose de commun et d'habituel aux yeux de ces personnages lorsqu'ils y vivaient encore, avec le temps et à force de s'éloigner de la ville, toutes ces choses qui n'avaient pas vraiment de sens ni d'explication ont finie par être oubliées, ou attribuées à l'excellente imagination de leur tendre enfance.
⸻ Outsiders
Les étrangers, ceux qui viennent d'ailleurs et qui n'ont aucune familiarité avec Downhill, des visiteurs de passage, des touristes qui s'ennuient et se retrouvent un peu par hasard en ville. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne devienne leur nouveau foyer.
Quelque chose cloche en ville, c'est comme si les gens ici n'avaient pas les yeux en face des trous. Ils ne s'étonnent pas de voir des choses ou d'entendre des bruits qui n'ont pas lieu d'être. Ces personnages-là ne se sentent pas vraiment à l'aise à Downhill, et pourtant... Il y a cette étrange sensation dans le coin de l'esprit qui leur dit que la vie n'est vraiment pas mal ici.
⸻ Townies
Ils sont nés en ville et y on grandit, pourquoi aller voir ailleurs quand on a tout ce qu'il faut ici ? Les habitants de Downhill ne s'inquiètent de rien, n'ont pas peur du noir, ne font pas confiance aux personnes qui abandonnent la ville et qui délaissent leur petite communauté si agréable, ils ont toujours de quoi dépanner le voisin, et ils n'oublient pas de verrouiller leurs portes quand les chauffeurs de bus ne travaillent pas.
D'un jour à l'autre et sans raison particulière, ou peut-être y en avait-il une, ces personnages qui étaient si souvent habitués aux bizarreries de la ville se sont soudainement étonnés de ce qui se passait autour d'eux, comme si quelque chose avait décidé de cliquer dans leur tête et qu'ils s'étaient réveillés après un trop long sommeil.
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Quelques trucs bien. Mai 2023
Ces “Quelques trucs bien” s’inspirent directement des “3trucs bien” de Fabienne Yvert, publié au Tripode. 
Pas 3 par jour pour ma part, mais une volonté régulière de gratitude et d’optimisme. 
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Apprécier et même provoquer les moments de joie partagée  
Me sentir plus sereine de savoir le bébé en position de naissance, et que l’accouchement de ma fille se passera naturellement. Espérer maintenant  
Mieux gérer les aléas de la santé de maman. Anticiper pour ne pas être dépassée
Fêter l’anniversaire de mon fils. Réunir la famille malgré la pluie. Puis profiter du soleil de l’après-midi sur la terrasse 
Savoir que je suis entendue et que j’aurai du relais dans le boulot. Être soulagée 
Aller au cinéma pour voir « La petite sirène ». Replonger en enfance 
Observer une mésange posée sur la terrasse. Nous sentir confiantes d’un heureux présage 
Débarrasser le jardin, débroussailler, désherber, et puis planter des fleurs 
Frémir pour ma fille, vouloir encore la préserver de la douleur d’enfanter, celle de devenir mère et qui durera toute sa vie désormais 
Aller au concert. Redécouvrir qu’il y a une autre vie que celle de mon quotidien, une vie riche et généreuse, une vie d’art et d’amour. J’avais oublié… 
Réserver un billet pour un concert, inviter ma meilleure amie qui est déjà surbookée alors que la saison touristique ne fait que commencer 
Reprendre le travail. Recommencer à prendre et donner des nouvelles 
Commencer à entendre chanter les grillons dès la nuit tombée 
Essayer la robe longue et vert pâle. Enfiler les chaussures à talons et le collier à trois rangs de perles fines qui appartenait à ma grand-mère. Me sentir prête et sublime pour la cérémonie du mariage de ma fille 
Débroussailler le jardin et me laisser surprendre par un gros crapaud. Pousser un cri puis me ressaisir : je n’attends plus le prince charmant ! 
Continuer de faire des trucs à la maison : installer un store et un tableau, rempoter les fleurs qui commencent à avoir chaud 
Préparer l’arrivée du bébé, choisir une parure de lit pour la future chambre. Attendre encore le doudou à broder de son prénom. Attendre 
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Avis sur Leiftan (Eldarya TO/ANE) SPOIL
Je suis en train de me replonger à nouveau, dans l'univers d'Eldarya mais avec la route de Leiftan. Ce personnage est le moins choisi, dans le premier jeu et aussi avec Matthieu dans le second jeu. Même Lance fait partie du top 3 alors qu'il a été aussi le pire (par rapport à ses choix et façon de penser) personnage dans le premier jeu. (J'avoue que j'ai quand même un faible pour ses beaux yeux bleu de dragon et son regard tendre qu'il fait de temps en temps...Fais chier...)
Mais j'apprécie le personnage de Leiftan, car il a une évolution qui m'intrigue beaucoup.
Tout simplement, car il est le plus sensible (un peu trop) de tous. Il est dévoué pour Erika de façon obsessionnelle. Il a eu le coup de foudre en la voyant, il l'a idéalisé depuis le jour où il a appris que quelqu'un qui va avoir une partie de lui, deviendra son âme sœur. 
Il est capable de tuer tous ceux qui se mettent entre eux, ceux qui lui font du mal et ose penser du mal d'elle. Il est jaloux et possessif, il a peur de l'abandon BREF
Mais est-ce vraiment sa faute ? 
Tout d'abord son passé, avec son enfance et la mort de ses parents qui ont eu de lourdes conséquences niveau psychologique au fil du temps qu'il grandit. Même s’il a été élevé ensuite par un couple plutôt âgé, il a toujours voulu donner justice à eux. 
Mais aussi par la légende d'une âme sœur (version extrême) et ce que ça implique. C'est une partie de vous qui se complète avec l'autre personne. Un regard et vous vous comprenez, si la personne ressent une émotion, un sentiment vous ressentez la même chose, au même degré. De vrais âmes sœurs, ne peuvent vivre loin l'un de l'autre lorsqu'elles se sont retrouvées. Ils ne peuvent pas s'imaginer sans eux. 
Et il est conscient, que ce qu'il ressent parfois est un peu trop extrême mais il ne peut s'en empêcher. Car depuis longtemps, on lui a prédit qu'il allait rencontrer la personne qui deviendra son âme sœur. Quelqu'un qui partagera ses peines, et ses joies. Il a l'espoir de pouvoir trouver quelqu'un qui l'aimera comme il est et l'acceptera. 
Ce qui est dommage, c'est que dans la vraie vie un homme comme lui n'est pas sain. Notamment par son mensonge, qu'il a gardé pendant presque toute la relation avec Erika. Même si, certes, il n'a jamais menti sur ses sentiments envers elle. Et pourtant, on rêverait d'avoir quelqu'un qui se rende compte de notre valeur. Quelqu'un, qui nous aime du plus profond de son cœur, qui se dévoue autant et prêt à tout. 
Mais heureusement dans A NEW ERA, il change et devient un jeune homme qui malgré son manque de confiance en soi par rapport à ce qu'il a fait précédemment, décide de se racheter. Mais par honte de ses actes, il décide de ne plus utiliser ses pouvoirs ainsi que de refuser de faire partie de la Garde Etincelante. Chose que ne respecte pas Nevra, car il a tout simplement oublié que Lance a eu 7 ans pour se repentir, mais Leiftan venait à peine de se réveiller d'un coma et pour lui la guerre c'était comme si c'était il y a une semaine. Alors le coup de (j'utilise les grands mots): "Tu n'es qu'un lâche, tu ne portes pas tes c*****es, gnagnagna ?!" il se le met là où je le pense. (Ne vous en faites pas, je ne le déteste pas pour autant.)
Enfin, voilà tout ce que j’avais à dire sur ce personnage. Dites-moi si vous êtes d’accord avec moi, ou pas !
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lalignedujour · 5 months
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-J'osais pas fouiller dans ce tas depuis l'enterrement. Mais là, j'ai senti que c'était passé, tu vois ? Je pouvais repenser à mon père positivement. Alors, je me suis dit, tiens, je vais voir les CD qu'il a laissé, ça va me rappeler mon enfance.
-Bonjour, qu'est-ce que je vous sers ?
-Une pinte d'IPA s'il-vous-plaît.
-Pareil.
-Ça marche.
-Et donc, seulement, je pensais que les chansons allaient me rappeler mon enfance. Les dimanches à faire le ménage en déplaçant les meubles. Les étés dans l'AX. Mais je pensais pas que juste les pochettes allaient me faire pleurer.
-Waw.
-Bon, je prends un album de Renaud. Et je me rends compte en fait qu'il chérit l'enfance comme personne. Elle vient de là sa sensibilité. C'est que pour lui l'enfance excuse tout, et rien ne soigne l'enfance.
-Ouais. Mais Renaud, c'est un gros réac, maintenant, non ?
-Ouais, je sais pas, y avait des trucs homophobes et myso dans le même album.
-Ah j'étais sûr !
-Et un truc vaguement raciste. Bon. Mais là, j'étais en mode enfance, tu vois ?
-Ouais ouais pardon.
-Donc, tu vois j'écoute en faisant le ménage chez moi. Comme faisait mon père. Et là, je me souviens de la sensation de quand les adultes parlaient de moi en faisant des blagues que je comprenais pas.
-Et voilà les deux pintes, messieurs.
-Merci.
-Merci.
-Et parmi les regards d'adultes, y avait un regard plus tendre pour moi. C'était le regard de mon père, et c'était un regard qui me comprenait. Je crois que lui non plus avait pas oublié cette sensation d'avoir des adultes autour qui parlent de toi dans des termes que tu comprends pas.
-Waw, ok, donc tu te réécoutes Renaud avec le prisme de l'enfance, maintenant, c'est ça le projet ?
-Pourquoi pas, ouais, faudrait passer chez Gibert, demain.
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Entre nous, on avait un peu oublié David Duchovny. L’acteur américain est célèbre pour ses rôles dans X-Files et Californication. Les deux séries cultes sentent fort leur époque, chacune à leur manière. La première, les années 90, lorsqu’on regardait tous les mêmes programmes à la télé et que l’on pouvait faire semblant de croire aux extraterrestres et à toute sorte de complots sans que cela débouche sur une attaque du Capitole. La seconde, la fin des années 2000, lorsqu’être un homme blanc hétéro, écrivain alcoolique et priapique de Los Angeles, était encore le summum du cool.
David Duchovny, donc, n’était plus trop dans nos radars, même si on se souvenait l’avoir aperçu dans la Bulle de Judd Apatow, comédie satirique sur un Hollywood covidé physiquement et surtout mentalement à la sortie des différents confinements. Que le beau gosse de 62 ans soit désormais un chanteur rock folk et un écrivain à succès nous avait complètement échappé. Pourtant, il a déjà sorti trois albums. En tapant ces lignes, on écoute le classique et efficace Hell or Highwater, qui nous plonge dans une sorte d’Amérique masculine éternelle. «Done some good, I’ve done some bad, like any man I bet» : «J’ai fait des choses bien, d’autres mauvaises, comme tous les hommes je parie», et on veut bien croire que c’est vrai tandis que l’on se met mentalement à marcher le long d’une longue route droite en mâchonnant un brin d’herbe. Surtout, il est devenu écrivain, avec cinq romans en huit ans qui figurent sur la liste des best-sellers du New York Times. Après un premier où ce végétarien se mettait dans la peau d’une vache nommée Bovary, un deuxième vient d’être traduit en français, la Reine du Pays-sous-la-terre. Dans cette fantasy urbaine, une jeune femme se bat pour son amour contre des créatures mythologiques et folkloriques diverses, sur fond d’hommage au métro new-yorkais (le nom original étant Miss Subways) et de débats sur le melting-pot, l’éducation, la culture.
Tandis que la pluie tape sur nos fenêtres parisiennes, David Duchovny nous accueille par écrans interposés dans ce qui semble être sa cabane au fond du jardin. Il porte un hoodie vert, la barbe du matin, et boit un liquide non spécifié dans un mug. Il est 9 heures à Malibu, en Californie, la maison s’éveille. «L’idée qui m’est venue est celle d’une sorte de bataille culturelle, raconte-t-il, les yeux encore un peu embrumés mais tout à fait sympathique. Vous prenez un immigrant français qui arrive avec son folklore gaulois. Il essaye de s’assimiler ou il est forcé de s’assimiler à une culture américaine judéo-chrétienne plus importante. Qu’est-ce qui arrive si ses références de départ s’anthropomorphisent, prennent vie, ont une personnalité et une identité ? Est-ce qu’elles auraient une forme de pouvoir ? Je trouvais que c’était intéressant par rapport à toutes les discussions que l’on a aujourd’hui, par exemple sur l’appropriation culturelle.»
On entend une sonnette, puis quelques rires, il s’excuse un instant, il doit aller ouvrir à la photographe. Après notre discussion, il pose sur son patio, devant sa maison moderne aux grandes baies vitrées et aux matériaux naturels foncés, entre des coquelicots orange et un wagon de train remis à neuf et peint en noir.
Avec la Reine du Pays-sous-la-terre, qui déborde de références, anciennes et modernes, Duchovny voulait rendre hommage au New York bordélique de son enfance, celui de sa mère, une institutrice protestante, qui vivait encore dans la 9e rue, à West Village, jusqu’à ses 91 ans. L’homme qui a des lettres s’est inspiré de la Seule Jalousie d’Emer, une pièce de théâtre de l’Irlandais Yeats, à qui il voue une admiration jamais démentie depuis ses années étudiantes. Qu’il se soit mis à écrire des romans est tout sauf un hasard. Un de ses grands-pères était un écrivain et journaliste juif, originaire de Berdytchiv, en Ukraine. Un errant, parti en Palestine avec sa famille puis expulsé vers l’Egypte par les Ottomans au début de la Première Guerre mondiale, avant de traverser l’Atlantique en 1918. Son père publia de nombreuses biographies et enquêtes. A la fin de sa vie, il sortit enfin une fiction et mourut d’une crise cardiaque à Paris, où il avait décidé de passer sa retraite.
David Duchovny nous en parle d’emblée. La capitale française reste intimement liée pour lui à ce drame. Et à Samuel Beckett, son dieu personnel. En fac de lettres à Princeton, il écrit un mémoire sur le nobélisé. A l’époque, il s’imagine prof profitant de ses vacances d’été pour rédiger des nouvelles. Mais sur les conseils d’un ami, il passe une audition pour une pub, enchaîne avec des petits rôles, croise Brad Pitt dans l’oublié Kalifornia, jusqu’à devenir Fox Mulder dans X-Files en 1993.
La vérité est ailleurs, mais la carrière est à Hollywood pour les trente années qui suivent. Elle est faite de hauts et de bas, tant à l’écran que dans sa vie privée. Onze ans de mariage avec l’actrice Tea Leoni, deux enfants, et plusieurs séparations-réconciliations sur fond de tromperies et d’addictions sexuelles dont les tabloïds font des gorges profondes jusqu’en 2014… David Duchovny ne s’en cache pas et a fait d’une réplique de Beckett populaire chez les sportifs et les businessmen de la Silicon Valley son mantra : «Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Echoue encore. Echoue mieux.»
Les stars parfois vieillissent mal. David Duchovny aurait pu tourner réac. On le sent parfois au détour de certaines lignes sceptiques sur la tournure que prend la société. L’anti-Trump viscéral, qui a composé une chanson contre l’ancien président, se la joue avant tout sage, en universaliste curieux. «La beauté d’une culture, c’est qu’elle en rencontre une autre et se mélange, dit-il, revenant à notre sujet du jour. Bien sûr, c’est d’un point de vue optimiste, il ne faut pas oublier des facteurs comme la colonisation ou les violences politiques en général qui rendent la question bien plus compliquée.» On lui demande si ses enfants le traitent de boomer, ça le fait rire. «Ma fille a 24 ans, mon fils 20 et ils ont été éduqués et ont grandi en plein dans ce changement culturel majeur des dernières années. On a des discussions très intéressantes et parfois on a des points de vue différents, mais c’est sain.»
«On est au milieu du pont, il est trop tôt encore pour juger», note-t-il. Il paraît apaisé. Il s’intéresse toujours au cinéma, adapte un de ses livres, Bucky F*cking Dent où il tient le rôle principal. Et il persiste dans l’écriture. Avec modestie : il sait qu’il ne publiera pas Ulysse de Joyce ou le grand roman américain de demain, mais il aime ses histoires, s’isoler entouré de sa documentation, griffonner à l’aube dès 5 heures du matin, quand tout le monde dort. On y devine une forme de soulagement, une manière de tromper la mélancolie qui semble pointer parfois derrière son regard. Peut-être que l’on se trompe. David Duchovny le dit : «La vérité est toujours beaucoup plus nuancée.»
par Quentin Girard
publié le 6 avril 2023
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mytherbalegwladys · 8 months
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Backstory: Stacy Chelsea Kérigo est née le 23 Septembre dans la ville de Fordlândia au Brésil. Son père français était mécanicien-militaire, sa mère brésilienne était vétérinaire et sa grand-mère était musicienne, mais aussi sorcière de Salem. Dans son enfance, elle était une jolie fille passionnée de la musique et des oiseaux. Un jour, sa grand-mère meurt, et elle tient la promesse de garder sa passion pour la musique. A l'adolescence en revenant du Royaume-Uni après avoir fait ses études, ses parents ont été tués par des zombies aux allures de chouette. Elle s'enfuit de sa ville natale avec ses amies d'enfance avant de se faire capturer par des scientifiques sataniques pour faire des expériences de super soldat, malgré que Stacy est stérile. Après des mois de tortures, d'un lavage de cerveau intense et d'un test expérimental horrible dans la fosse infernale, ses paupières sont devenues noires très sombres, ses canines deviennent pointues et ses cheveux blonds se changent en roses. On lui a mis un masque militaire équipé d'une puce électronique pour la contrôler, mais l'essai transforme Stacy en psychopathe et provoque un carnage dans le laboratoire. Des soldats suspectent le labo en ruine, puis ils se font attaqués et sauvagement démembrés par une Stacy incontrôlable. Un colonel arrive et l'affronte à mains nues. Alors que Stacy est sur le point de l'achever, elle fut soudainement étourdie par la puce du masque qui fait des étincèles. Le colonel se relève et tranche le masque en lui crevant un œil avec un poignard. A son réveil à l'hôpital de Rio de Janeiro, Stacy est devenue méconnaissable. Elle apprend à se battre pour se défendre, faire de la moto et faire des parkours lors de son entrainement d'agilité, mais elle avait oublié la musique.
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jacquesdor-poesie · 2 years
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L'enfance, ce domaine de la solitude, de la jouissance et de l'abandon. Quelle incompréhensible période aux yeux de ceux qui la vivent, y sont plongés par la force naturelle des choses. On suivait le courant, il passait des rires aux larmes, de l'amour à la disparition de l'amour, des bras consolants aux murs froids de la chambre. Mille questions restaient sans réponse. Sur la pierre, heureusement, un lézard, de sa seule présence nous racontait les premières heures du monde. La profondeur du ciel interrogeait pour nous l'éternité, la mort, la réalité des âmes disparues en survolent au-dessus de nos têtes. Entrer dans l'eau procurait au corps la sensation caressante d'un acte d'amour, sa préfiguration, une promesse à retrouver bien des années plus tard. La nuit noire, elle, préfigurait la terreur des puits, des oubliés, des cauchemars. Ne pas y entrer, tenter de repousser ce moment du sommeil où les monstres et les fantômes viendraient grignoter nos doigts de pieds et aspirer notre cervelle rêveuse comme une vulgaire paille le contenu d'un verre de grenadine. L'enfance est tellement douloureuse, tellement massacrée d'avance, l'enfance est tellement héroïque et tellement rieuse ; il suffisait d'atteindre l'heure du goûter, ce morceau de pain sacré rempli de beurre et de barres de chocolat. Rien que ça, ce quatre heures, et puis l'épuisette qui menait aux crabes et aux coups de soleil et puis le ballon qui donnait des ailes à la joie profonde. Ce Noël aussi où l'hiver se métamorphosait en cadeau, en repas de fête, en sapin clignotant, éphémère. Ce triste hiver, ce froid si dur à la maison, sublimé tout à coup, rendu supportable par ces quelques heures sans rapport avec toutes les autres. On ne ressort pas toujours entier de son enfance. Certaines vous lèguent un goût pour la mélancolie, pour la solitude, pour l'émerveillement, un héritage dont il faut faire quelque chose, faire avec : en vivre.
jacques dor
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