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codexurbanus · 3 years
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La Fable Subie de la semaine, qui nous rappelle bien souvent que les vertueux qui s’offusquent facilement avec les mots sont bien plus laxistes avec les actes…. Ainsi ceux qui croient dur comme fer que Dieu est Amour et qui militent contre le mariage des autres, ceux qui hurlent contre des dessins humoristiques jugés racistes et blasphématoires mais restent silencieux sur des camps de concentration dans le Xinjiang, et ceux qui te font la leçon sur le sexisme et l’esclavage des siècles passés, droits dans leurs sneakers de marque fabriquées par une main d’œuvre exploitée et sans espoir qui ne pourra jamais s’en payer une paire et que est composée à 80% de femmes…
Fable Subie 37/50, pour les 400 ans de Jean de la Fontaine (1621-1695) et ses Fables Choisies, à voir rue Marcadet et Porte de Clignancourt
La LOTTEPOUX et le TAMAPAON
La lottepoux est vilaine, si l’on veut,
Encore qu’au fond elle soit juste ce qu’elle est ;
Il en résulte une expression un peu vieux-jeu
« moche comme la lottepoux » pour dire ce qui est laid.
Un jour que dans la clairière les chimères se réunirent,
Une créature sans y penser utilisa cette locution.
Si la lottepoux n’y prêta aucune attention,
C’est le Tamapaon qui, enflammé, voulu la secourir :
« Et quoi ? Comment oses-tu, créature méchante,
T’en prendre ainsi à la lottepoux innocente ?
Qui es-tu donc pour juger de son élégance unique,
Si ce n’est un raciste doublé d’un réactionnaire cynique ?
Verbaliser ainsi autant de préjugés
Devrait te mettre au ban de notre société ! »
Le Tamapaon, tout fier de sa défense opportune,
Se félicita haut et fort d’avoir vaincu la peste brune.
Quelques jours plus tard, la lottepoux voulait
Se rendre au marché, tout simplement.
Mais deux gardes lui en barrèrent l’accès,
Agissant sur l’injonction de ce bon Tamapaon.
Surprise autant que triste, elle alla le trouver
Pour se faire expliquer cette étrange interdiction.
Le tamapaon l’accueillit avec son affabilité
Lui offrit un thé et détailla ses raisons.
C’est que par ce physique ingrat,
La lottepoux pose un problème social
Les enfants la fuient et ne l’aiment pas
Et les commerçant disent qu’à cause d’elle ils vendent mal.
Tu le sais, chère victime, je me bats pour tes droits
Mais je me dois aussi d’entendre ces bruits alarmistes
Je ne suis pas lottepouphobe, et encore moins raciste,
C’est juste dans l’intérêt de tous que j’édicte ces lois.
La lottepoux le remercia bien bas pour sa sollicitude,
Tout en soulignant sa grande contradiction :
Qu’importe de voler à son aide pour des mots d’esprit rudes,
Si c’est pour l’ostraciser ensuite, par des discriminations ?
Monter sur ses grands chevaux face à des formules établies
Ne sert à rien si dans les faits on cautionne l’exclusion ;
C’est juste une posture de vile tartuferie
Qui cache à peine un désir de ségrégation.
Le tamapaon objecta qu’il était irréprochable,
Et la lottepoux le quitta en le trouvant méprisable.
Ainsi va le monde des grandes intentions,
Où l’on parle plus fort des mots que des actes,
Les vertueux dissimulent sous de sonores protestations,
Une tolérance douteuse à la haine pure et intacte.
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codexurbanus · 3 years
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La Fable Subie de la semaine, qui nous parle des experts….
Fable Subie 36/50, pour les 400 ans de Jean de la Fontaine et ses « Fables Choisies »; à voir rue Marcadet et Porte de Clignancourt,
La GUÊLÉPHANT et la COURTILIÈVRE
Depuis la nuit des temps, la sage Guêléphant
Pour y demeurer fait des palais de papier.
Experte en la matière, forte d’un savoir-faire,
Elle les édifie de plus en plus compliqués.
Elle bichonne l’apparence, travaille la résistance,
Fait de l’ingénierie et des aérations,
Sans cesse elle pense et augmente les dépenses,
Pour améliorer ses complexes habitations.
La Courtilièvre qui passait par là,
Un jour avec culot l’aborda :
Et bonjour, savante maçonne ! Quel exceptionnel ouvrage !
Bâtir ainsi un palais de feuilles et de pages,
C’est bien là le trésor architectural de nos sentiers ombragés…
Mais en cas d’incendie n’avez-vous point peur qu’il parte en fumée ?
La guêléphant, qui ne l’avait point envisagé,
Se drapa immédiatement dans sa dignité.
Et bien, Madame creusante, vous voici maître d’œuvre ?
Vous voulez me sermonner sur les secrets de conception ?
Allons allons, vous qui vous terrez dans un terrier de couleuvre,
Occupez-vous plutôt de vos risques d’inondations
L’architecture est un art qui exige beaucoup,
Surtout pour vous qui vous contentez d’un trou !
La Courtilièvre s’en trouva légèrement peinée
Mais après tout c’était la guéléphant l’experte née.
Elle retourna dans le confort de son terrier,
Et cet échange vif elle s’efforça d’oublier.
Trois jours plus tard, la foudre tomba ;
Et c’est toute la forêt qui fut en proie aux flammes.
Anecdote ironique de ce terrible drame :
Le castel inflammable tout entier se consuma.
La Courtilièvre, passant une tête hors de son terrier intact
Vit la Guêléphant sonnée qui contemplait les cendres
Elle ne put s’empêcher de lui glisser avec tact
« Vous qui saviez tout, il n’est pas trop tard pour apprendre »
L’expert est sujet, par son état,
A une bien étrange maladie :
Il imagine que s’il écoute autrui,
C’est son expertise même qu’il met à bas.
Il n’est pourtant personne qui sache tout,
Hormis les charlatans, les cuistres et les fous.
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codexurbanus · 3 years
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La Fable Subie de la semaine, qui prend de la hauteur dans le match entre Art Officiel Académique et Art Sauvage….
Fable Subie 32/50 en l’honneur des 400 ans de Jean de la Fontaine (16211695) et de ses Fables Choisies, à voir rue Marcadet ou Porte de Clignancourt
La COLONNE et la BOMBE
Dans le prestigieux jardin d’un royal palais,
Une armée de colonnes immobiles paradait.
En ligne, au cordeau, enfin au garde-à-vous,
Elles voulaient ainsi épater la Galerie des Proues.
Elles s’érigeaient en monuments, elles se voulaient éternelles,
Elles incarnaient une époque et un art hors-sol,
Et c’est donc avec une certaine dose de fiel,
Qu’elles virent débarquer la bombe aérosol.
Celle-ci, entre poésie et garde-à-vue,
Baguenaudait à la recherche d’un nouveau mur
Elle qui n’aimait rien tant que la peinture
Ne vit dans la Colonne qu’un support vide et nu
Elle allait joyeusement y projeter son blaze
Quand la colonne, outrée, protesta vivement
« Comment oses-tu, bombe narquoise,
Vouloir dégrader l’œuvre qui règne céans ?
Ne sais-tu point que mes rayures font loi,
Et qu’en outre je suis protégée par le droit ? »
La bombe amusée lui répondit avec sincérité
Que précisément elle n’avait que faire des règles
Que son art vandale, sauvage et espiègle,
N’existait que par amour de la douce liberté
Ainsi, là où la colonne se pensait immortelle,
La bombe cultivait son aspect éphémère,
De cette impermanence elle était fort fière,
Et la postérité fantasque lui faisait la part belle
Elle termina en s’excusant du crime de lèse-majesté
Qu’elle allait commettre en tagguant prestement,
Traitant la colonne comme un mur de stationnement,
Elle la gratifia glorieusement d’un coup de spray bien lancé
La Colonne furieuse ne put même pas s’essuyer :
Bien qu’elle ait le bras long, elle ne restait qu’un tronc ;
Et la bombe vagabonde disparaissait déjà à l’horizon
Sous le regard rageux de sa victime empotée.
La postérité ne se commande pas ;
Si on peut s’imaginer monument de son vivant,
Les jeux ne sont point faits avant un certain temps,
Et ce choix final ne nous appartient pas.
L’art urbain d’un Banksy, Haring, Invader ou JR,
A donné à l’Histoire de l’Art quelques moments de grâce,
Eclipsant totalement Fluxus et Support/Surface
En offrant des chef-d ’œuvres qui firent le tour de la terre…
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codexurbanus · 3 years
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La fable subie de la semaine, pour un pays où 44% des citoyens sont des délinquants car ils déclarent avoir fumé du cannabis (ca fait quand même beaucoup de délinquants…)
Fable Subie 41/50, en l’honneur des 400 ans de Jean de la Fontaine (1621-1695) et de ses Fables Choisies.
A voir dans la rue Marcadet et à Porte de Clignancourt, et surtout à l’exposition Fable Subie au Cabinet d’Amateur, 12 rue de la Forge Royale, 75011 Paris (vernissage jeudi prochain jusqu’à 21h)
Le PANDOALA et le CHABELIER
Le Pandoala a une vie bien rangée,
Et il respecte toutes les lois.
Si parfois cela peut lui peser,
il ne questionne jamais le droit.
Le Chabélier , qui est plus téméraire,
Le remet en cause quand cela lui sert ;
Il suit ses propres règles de vie,
Ayant plus confiance en lui-même qu’en autrui.
Or le Chabélier aime la cataire,
Cette herbe aux pouvoirs stupéfiants,
Mais même si elle a tout pour lui plaire,
Elle demeure illégale, malheureusement.
Un dimanche que le Pandoala passait par là,
Le Chabélier en congé lui en proposa ;
Le Pandoala géné refusa
Arguant que cela ne se faisait pas.
Le Chabélier lui répondit avec philosophie,
Qu’il y avait à toutes choses des dangers
Que des excès il fallait bien se garder
Mais que rien au fond ne justifiait l’interdit.
Le pandoala et le chabélier sont bons amis,
Et c’est une grande complicité qui les unit ;
Devant la confiance que le chabélier lui inspirait,
Le pandoala craintif mais curieux se laissa tenter.
Ils partirent alors dans un somptueux voyage,
Plongés dans la volupté d’un paradis artificiel,
A alterner salves de rire et fulgurances spirituelles,
En parcourant d’euphoriques et merveilleux paysages.
Si cette expérience c’était si bien passée,
C’est que le pandoala était bien accompagné ;
Il n’y a d’autres garanties d’un usage parfait,
que de bien savoir ce que l’on prend et avec qui on le fait.
Les rois et les puissants ont tendance à interdire
Ce qui souvent échappe à leur compréhension ;
Mais la prohibition conduit toujours au pire,
Là où il suffirait juste d’une bonne éducation.
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codexurbanus · 3 years
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La Fable Subie de la Semaine, qui nous rappelle comme notre monde civilisé est fragile…
Fable Subie 30/50 en l’honneur de Jean de la Fontaine et ses Fables Choisies, à voir rue Marcadet et à Porte de Clignancourt
La CHUTE de la CORALLOMÉDUSE
Dérivant dans l’Océan du Monde
Comme une ville magnifique et radieuse
La Coralloméduse, Impératrice de l’Onde
Se savait détentrice d’une civilisation merveilleuse.
Chacun dans la cité flottante se voyait assigner sa tâche :
Certains bâtissaient les fines tours de calcaires
Qui aux citoyens ravis servaient d’habitations
D’autres chargeaient et déchargeaient sans relâche
Les provisions nécessaires pour nourrir une ville entière
Et d’autres encore en géraient les déchets des maisons.
Il y avait ceux qui assuraient une défense urticante
Qui dans les sept mers avaient fait sa réputation,
Et il y avait surtout ceux qui, par la ruse ou la raison,
Avaient fait de la politique leur activité dominante.
Ces rôles centraux étaient bien cloisonnés,
Et malheur à celui qui voulait se diversifier.
C’est ainsi qu’à force de se spécialiser,
Ils avaient tous, à leur manière, finis par se scléroser
Et c’est toute la cité qui n’avait plus de flexibilité.
Tributaire de la chaleur, des éléments et de la lumière,
Elle était splendide mais d’une trop grande fragilité.
Or il y avait, régnant sur les étendues de la terre,
L’immense Anthropopolis, Impératrice industrieuse
Qui se savait gardienne d’une civilisation merveilleuse.
Par sa fougue, son appétit, et sa passion du négoce
Elle avait mis au pas la nature tout comme les hommes
Arrachant à la planète sa biomasse de façon atroce
Et transformant l’environnement en gigantesque crematorium
L’eau devint acide, les océans moururent
Et rapidement chauffèrent les températures
Coralloméduse la puissante chancela puis périt
Ses rouages savants sombrant petit à petit.
Dans l’océan pollué où n’existe plus que la mort,
La cité périclita, tel fut son triste sort.
Sort amoindri, peut-être, par celui de sa rivale
Qui dans ses exhalaisons toxiques s’étouffa
Et ainsi les deux sociétés, terrestres et navales
Sombrèrent dans l’oubli, et chacune sait pourquoi…
Un monde qui se pense grand et civilisé cultive la vantardise
Car la civilisation diffère de l’intelligence, quoi qu’on en dise,
La première n’est que société d’une apparente complexité,
Alors que la seconde, plus importante, est la capacité à s’adapter…
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codexurbanus · 3 years
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La Fable Subie de la semaine, improbable rencontre entre La Fontaine et Lovecraft!
Fable Subie 28/50, en l’honneur des 400 ans de Jean de la Fontaine et des Fables Choisies; à voir rue Marcadet à Montmartre (Paris 18)
Le BALEINOPOULPE se plaignant à CTHULHU
Colosse intelligent du fond des Océans
Le Baleinopoulpe se rendit dans R’lyeh engloutie
Afin de se plaindre à sa divinité endormie
Et en espérant qu’Il entende ses gémissements
Le baleinopoulpe se plaignait ainsi à Cthulhu
Dieu ! disait-il, ce n’est pas sans raison
Que je me plains, que je murmure !
Je suis brillant et mériterait une civilisation,
Mais Tu ne me laisses point élever ma progéniture
Et c’est pourquoi à chaque génération
Il nous faut redécouvrir seul notre culture
Plutôt que de profiter d’anciens enseignements
Qui nous épargneraient énormément de temps…
Cthulhu répondit en colère
Créature ingrate, qui devrait te taire,
Est-ce à toi d’exiger des Dieux la civilisation,
Toi qui possèdes déjà tant de compréhension ?
Tu es de surcroit doté d’homochromie
Qui te permet de te cacher ou de communiquer
Et tu sais moduler d’étranges mélodies
Qui comme un sonar t’aident à te repérer ;
En quoi crois-tu tirer un bénéfice supplémentaire
Si Je t’octroyais le don de civiliser la Terre ?
Il est des primates qui naissent dénudés
Mais à qui J’ai permis de se civiliser ;
En quelques siècles ils ont tout dévasté
Sans s’être pour autant jamais sentis comblés.
Tout animal n’a pas toutes propriétés
Et de ce que l’on a il faut se contenter…
Sur ces paroles sages une colonne s’effondra
Et sous des blocs antédiluviens l’animal fut broyé ;
Le puissant Cthulhu ainsi rappela
Que les Dieux n’ont que faire de nos vanités
A celui qui de ses dons n’est point satisfait
L’univers ne dit rien et n’intervient jamais.
Et à celui qui se sait comblé et qui a tout obtenu,
L’univers facétieux ne dira rien non plus.
Tu peux te perdre en prières, rituels et autres salamalecs
Les Dieux comme le hasard te répondront toujours « Balek ! »
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codexurbanus · 3 years
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Fable Subie 27/50, pour les 400 ans de Jean de la Fontaine (1621-1695) et ses Fables Choisies; à voir rue Marcadet à Montmartre (Paris 18)
L’HOMARDUSE et la ROSEMOUCHE
L’homarduse est éternelle,
Et par un coup de l’évolution,
Elle échappe aux détériorations
Et jamais ne devient vieille.
La rosemouche n’a pas cette chance
Elle qui ne vit qu’un instant,
Et elle ne jouit de ce moment
Que le temps d’une fatale danse.
L’homarduse compatissante,
Voulut un jour la consoler :
« Toi qui ne vis qu’une journée,
J’espère qu’elle te sera bien lente ! »
La Rosemouche en retour lui sourit
« Merci beaucoup pour ta bonté,
Toi qui tutoies l’immortalité,
Mais la durée n’est point la vie.
Je n’ai pas d’yeux pour les années,
Ni le goût de voir les jours défiler,
La seule chose qui me fait envie
C’est avoir une existence bien remplie.
Un peu vexée, l’homarduse lança
« ah ! mais dès ce soir tu en seras fixée !
Le soleil sur ta vie se couchera
Et nous verrons ce que tu auras fait en une journée…
« Il y aura bien peu à voir,
Ce bonheur fugace sera le mien,
Et je n’ai pas d’autres espoirs
Que de profiter de petits riens. »
Le soir venu, la rosemouche expira
Et l’homarduse éternelle s’en moqua
Mais tournoyant dans les éons
Où le temps se transforme en prison
L’homarduse enfin comprit
Que belle vie prime sur longue vie.
Face à notre finitude, il nous arrive de penser
Que nous devrions maximiser notre longévité.
Eternité pour certains, pour d’autres postérité,
Nous sommes désespérés de ne point pouvoir durer.
Mais dans ce monde de l’impermanence
Dans lequel nous sommes malgré nous plongés
De la rosemouche suivons la folle danse
Qui ne connait que deux mouvements : Bien vivre et rêver.
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codexurbanus · 3 years
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Fable Subie 26, pour les 400 ans de Jean de la Fontaine (1621-1695); à voir rue Marcadet à Montmartre (Paros 18)
L’EPEIRTISSERIN et la PYGEALE
L’Epeirtisserin est un artisan habile
Dont la réputation n’est plus à faire.
Son nid est complexe et subtil,
Et sa toile est toujours exemplaire.
La pygeale primitive est tout le contraire
Trois simples branches dans un trou de terre
Un peu de soie n’importe comment
Et le tour est joué : elle vit dedans.
L’expert architecte un jour la railla
Et son amateurisme bâclé il critiqua.
Il se mit en tête de lui prouver
Son excellence et sa supériorité.
Il passa deux saisons à dessiner son projet
Car c’est affaire importante que de bâtir un palais.
Quand il allait commencer les travaux,
Il eu du mal à trouver l’endroit idéal,
Et puis se furent les différents matériaux,
Qui s’avéraient toujours trop banals
Il voulait tant respecter les règles de l’art,
Et rien n’était jamais comme il faut
Que d’un seul coup il fût bien tard,
Et l’hiver étendit la neige de son manteau.
Sans nid pour rester chaud, et sans piège pour se nourrir
L’Epeirtisserin perfectionniste finit sottement par mourir.
La pygeale en fut peinée, mais point surprise
Elle sait que le mieux est l’ennemi du bien
Et que si c’est la perfection que l’on vise,
On risque au final de ne pas aller bien loin.
On peut toujours se dire que les choses pourraient être mieux
Qu’il est bien approximatif, cet art réfugié sur les murs
Que les vers d’une fable semblent fastidieux et durs
Et que tout cela parait grossier et malheureux ;
Mais si l’on est animé par une poésie pressante,
Il vaut mieux agir, même en dilettante
Car quand on veut faire les choses trop bien,
On finit souvent par ne faire rien.
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codexurbanus · 3 years
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La Fable Vandale de la Semaine!!
Fable Subie 25/50, en l’honneur des 400 ans de Jean de la Fontaine (1621-1695) et de ses Fables Choisies; à voir rue Marcadet à Paris 18…
L’AIGLECHAT et le CRIQUETOIE
L’aiglechat est animal noble, c’est bien connu
Il allie à ses manières feutrées un langage des plus châtiés
Mais sous sa morgue mondaine et convenue
Il cache tout de même un esprit vif et des serres aiguisées
Quelle ne fut donc pas sa surprise quand soudainement débaroula
Dans son nuage rugissant d’insultes le vulgaire Criquetoie
Cancanant comme une poissarde en jurant comme un charretier,
Il crépitait des horreurs pour qu’on le laisse passer :
Bordel à cul et pompe à chiasse !
Mais qu’est-ce que c’est que ce foutoir !
Trop de couillons et de pétasses
Allez donc tous vous faire voir !
Bois tes règles et mange tes morts,
Vous êtes une sacrée bande d’enculés
Je peux pas foutre une patte dehors
Sans que vous veniez tous me faire chier !
L’aiglechat étonné risqua un « Palsembleu ! »
Lui demandant courtoisement quel était le problème
C’est toi le problème, pauvre cul curieux !
Lui répondit l’expert en blasphèmes
Vous êtes tous là comme des grosses merdes
Avec vos faces de pet et vos têtes de cons, putain !
Je bosse moi ! je dois tracer et je t’emmerde
Ôte-toi donc de mon chemin, abruti de rapace-félin !
Ah, c’est que vous êtes pressé, messire Criquetoie ?
Lui lança l’aiglechat en le toisant obséquieusement
Je vais vous aider à avancer, vous irez plus vite avec moi…
Le malpoli allait lui baver un sale remerciement
Mais il comprit qu’il était déjà trop tard :
L’aiglechat l’observait avec un sourire roublard
Sa réputation de chasseur véloce n’était plus à faire,
Et cette proie mal-élevée aurait mieux fait de se taire.
Il le fit donc détaler sans retard,
En s’autorisant un grossier « maintenant cours, connard ! »
Au fond, quand ils sont utilisés à bon escient,
Les gros mots peuvent être un outil puissant…
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codexurbanus · 3 years
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Fable Subie 18/50 (en l’honneur des 400 ans de Jean de la Fontaine); à voir rue Marcadet à Montmartre (Paris 18)
Le RATEL STRIDENT et l’AGNEPHOQUE
Sur sa banquise tachée de sang, le courageux agnephoque rampait ;
Il rampait avec prudence, sachant qu’un horrible sort le guettait.
Car l’univers tout entier semblait ligué pour lui faire la peau,
Et lui, pour seule défense, n’avait que son sourire et des yeux amicaux.
Oui, depuis la nuit des temps, partout et en tout point,
Le mignon agnephoque servait de proie facile
On le tapait, on le croquait, on l’écorchait, on l’éventrait !
Lui, ses frères, ses sœurs, et toute sa famille.
Il vaquait pourtant, avec ténacité, sans mot dire,
à quelques occupations sur ces terres gelées,
Quand une litanie de jérémiades en cascade de logorrhée
Roula sur la banquise en un turbulant vortex outré
Le ratel strident rate rarement son entrée,
Tout bouffi qu’il est des offenses qu’il subit
Et cette fois encore il pouvait – il devait ! hurler
Car les autres l’outragent, l’insultent et l’humilient !
C’est que, se lamenta-t-il à l’agnephoque surpris
C’est un crime, c’est un drame, que dis-je,
C’est un blasphème contre ma frêle personne
On m’a regardé, et ce malgré ma volonté !
On m’a regardé, s’offusqua-t-il encore
Et cela me répugne ! qui sont-ils donc,
Ces criminels vicieux, qui osent ainsi de leur regard
Dégrader mon âme et injurier mon être !
Et de se plaindre, et de se plaindre encore ;
On ne savait ni de qui, ni quand, ni quoi ;
Et l’offense en elle-même semblait assez fugace,
Mais sa victime vociférait, piaffait et trépignait
Le ratel carnassier s’approche sournoisement
De l’agnephoque choqué par tous ses hurlements.
Jouant sa comédie de victime imaginaire,
Criant au scandale et réclamant justice,
Il tapa du pied si fort que la glace approbatrice
S’ouvrit en grand fracas et avala l’affaire.
Le placide agnephoque, qui l’avait regardé,
Et qui pour son malheur sait ce qu’est une épreuve,
Ne déplora pas la perte du bruyant persécuté,
Qui plus qu’une victime, est un vrai prédateur
C’est que, sur cette banquise fragile où nous nous trouvons tous,
Par un jeu de miroir les rôles sont inversés,
Et ceux qui jouent à savoir qui est le plus offensé
Ont bien souvent en tête un agenda caché…
Celui qui a perdu semble toujours gagner,
Alors que ceux qui souffrent le font en silence,
Et le bruit tonitruant des crimes du passé
Cache bien trop souvent, du présent, les offenses.
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codexurbanus · 3 years
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Codex Urbanus, Fable Vandale 4/50, pour les 400 ans de la naissance de Jean de la Fontaine (à voir rue Marcadet à Montmartre)
La Fourmipie et le Rhinonard
Dans les réseaux des rues, sur les places publiques
La fourmipie allait, colportant ses rumeurs
De groupe en groupe, de mur en mur,
Elle racontait ses inepties tout en faisant monter les peurs.
« Et quoi ? Vous ne le saviez pas ? mais c’est de source sure !
Le roi est un reptile, et œuvre contre nous
Il crée des pestilences qu’il distille dans nos villes
Et qui, dans notre dos, peuvent nous rendre tous fous !
Vous êtes tombé malade ? c’est qu’il l’avait voulu,
Votre fortune s’évapore ? Il le voulait encore !
Au banquet des reptiles, d’occultes secrets circulent,
Toujours à nos dépends, et à ceux de nos enfants ! »
De mur en mur, de groupe en groupe,
De quelques badauds dispersés, la fourmipie fit une petite troupe
Et à ceux qui ne la point voulaient croire
Elle les gourmandait pour leur puérile crédulité.
« Renseignez-vous, braves chimères, cherchez, et vous verrez !
Le péril décrit est réel, et j’en suis le messager… »
Elle haranguait, et haranguait encore,
Partout, tout le temps, et avec véhémence
Quand un paisible Rhinonard vint à passer par là
Attiré par les jacassements de la bruyante commère
Il s’approche, il écoute, il entend, il apprend
Complots, conjurations, manipulations et traitrises
Il lève les yeux au ciel devant tant de sottises
Mais comprenant bien vite que la foule qui l’entoure
Est déjà tout acquise à ces tirades absurdes
Il lève sa lourde patte et met fin à l’affaire.
Voilà ce qu’il s’est passé chez les animaux
Sans autre procès le pachyderme a clos
Les litanies tragiques d’une bavarde menteuse
Qui prêchait le faux pour semer la discorde.
Sur d’autres murs, sur d’autres réseaux
Fausses nouvelles et faits biaisés abondent
Sans qu’aucun monstre ne les puisse museler
Et ainsi ils tournent, et tournent, et parcourent le monde.
Si tu n’y prends pas garde, et n’agit pas maintenant,
Ces tromperies qui aujourd’hui t’inspirent le dédain
seront peut-être la cause de grands tourments demain
Car un mensonge mille fois répété se pare des atours de la Vérité.
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codexurbanus · 3 years
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La Fable Vandale de la Semaine, collée au 98 rue Marcadet, et d’ailleurs j’y serai demain à partir de 17:30 et samedi à partir de 16h poir y dédicacer mon nouveau livre!! Viens!
Fable Subie 23/50 en l’honneur des 400 ans de Jean de la Fontaine (1621-1695) et ses Fables Choisies.
L’AGNEAUTILOPE MALADROIT
Il n’inspire pas la crainte, l’agneautilope !
Lui qui chemine parmi les herbes et les fleurs
A brouter docilement pendant que filent les heures ;
Il est le plus paisible au sein de son biotope.
Pourtant un jour, bien malgré lui,
Par mégarde ou maladresse,
Il avala une poignée de fourmis
Et fit les gros titres de la presse.
Monstre, monstre ! hurlaient les manchettes
Tu as le meurtre vissé au corps !
Tu persécutes les petits êtres,
Et sur les innocents tu sèmes la mort !
Tous les intellectuels de la nature
S’abimèrent vite en conjectures ;
Ils eurent tôt fait de décider,
Que cela devait bien arriver.
D’un herbivore inoffensif,
Ils firent un prédateur cruel et maladif,
Qui s’en prenait systématiquement
-Et avec vice !- aux petites gens.
Se fondant sur ce triste portrait,
Les animaux le bannir de la forêt ;
Lui et ainsi que tous les siens
Partirent errer sur les chemins.
Nul ne sait ce qu’il advint,
De l’agneautilope exilé
On raconte qu’il mourut de chagrin,
D’avoir été ainsi châtié.
Dans notre monde de bruits et de médias,
On acclame le voyeurisme et l’effroi,
Et c’est devenu une habitude régulière
De faire une tendance de fond d’un fait divers ;
Pourtant les monstres sont bien plus rares
Que l’on voudrait nous le faire croire
En maquillant en crime la folie ou l’erreur
Pour booster l’intérêt et les ventes par la peur.
Si l’on ne fait point l’effort tout seul
De comprendre les faits tels qu’ils sont,
On s’unit à une meute stupide et veule,
Rendue agressive par de sottes fictions.
Et quand on s’abaisse à croire à tout
Les vrais monstres, c’est souvent nous.
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codexurbanus · 3 years
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La Fable Subie de la semaine, qui remet bien à leur place tous ces gens qui se croient irremplaçables….
Fable Subie 36/50, en l’honneur des 400 ans de Jean de la Fontaine (1621-1695) et de ses Fables Choisies; à voir rue Marcadet et Porte de Clignancourt.
La FOURMIRONDELLE et l’EPERMILLIER
La fourmirondelle est besogneuse,
Car le monde entier repose sur elle ;
A peine nourrie sa couvée bâfreuse
Que déjà elle repart à tire-d’aile :
Il faut édifier des nids compliqués
Pour n’y passer une seule et unique saison,
Car quand on pense pouvoir se reposer
C’est déjà l’heure des migrations.
Passent les jours, dansent les années,
La fourmirondelle ne semble jamais fatiguée
Car elle sait que si elle s’arrête de voler,
Le monde, assurément ! s’arrêtera de tourner.
Vaquant à une tâche vitale et ingrate,
La fourmirondelle ne vit point l’épermilier
Qui, traversant l’azur d’une envolée adroite,
S’abattit sur elle et n’en fit qu’une bouchée.
Si l’on peut se sentir important à ainsi voler tout le temps
On ne saurait en oublier que le temps nous est compté.
Se penser indispensable, sachant sa fin inéluctable,
C’est se croire remarquable alors qu’en fait on est jetable.
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codexurbanus · 3 years
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Codex Urbanus, la Fable Subie de la Semaine, à voir rue Marcadet à Montmartre (Paris 18)
Le BELOSTOSSUM et l’ALLIGATORTUE
Exemple de mignonnerie dans le règne animal
Le Belostossum câlin adore ses enfants
Il les entoure d’un pur amour familial
Et les porte sur son dos jusqu’à ce qu’ils soient grands
Ensemble, ils jouent, ils découvrent, ils apprennent
Ils tissent des liens précieux qui leurs seront utiles
Mais tous dans la nature n’apprécient pas cette scène
Et l’Alligatortue trouve cela bien futile
Pondre ses œufs puis disparaître,
Pour elle, c’est ça la liberté
Il ne faut surtout pas se soumettre
Au joug pénible de la maternité
Certes, ainsi beaucoup d’enfants meurent,
Perdus seuls dans un monde hostile
Mais cela sélectionne aussi les meilleurs
Et au lieu d’en faire cinq il suffit d’en faire mille !
Le belostossum surpris regarde l’égoïste progénitrice
Et lui explique calmement qu’elle rate le plus important ;
Il ne s’agit pas d’un lourd et contraignant service,
Mais du bonheur merveilleux de voir grandir ses enfants
Frustrée de ne point réussir à convaincre, le reptile essaya
De prélever d’un coup de mâchoire une partie de la portée adverse
Mais dix paires d’yeux et une effrayante forêt de bras
Dissuadèrent la méchante mère de poursuivre son action perverse
On pourrait conclure que l’union fait la force,
Et que la famille protège des intentions retorses
Mais plus qu’une garantie pour sa sécurité,
L’amour familial est gage d’humanité
Car si l’évolution a fini par y penser
C’est bien que la tendresse a une utilité
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codexurbanus · 3 years
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Codex Urbanus, la Fable Subie de la Semaine qui nous rappelle qu’on se fiche bien de nous avec les marques industrielles de nourriture…
Fable Subie 31/50 pour les 400 ans de Jean de la Fontaine et ses Fables Choisies, à voir rue Marcadet et Porte de Clignancourt à Paris 18
La CIVEILLE et le FOURMICERON
Sur les marchés chics, la Civeille est fameuse,
Réputée pour faire le meilleur café au miel ;
Un breuvage étonnant et resté sans pareil
Dont la recette, à ce jour, demeure mystérieuse.
Avec son miellat semi-industriel,
Le fourmiceron espère mettre une claque
A la domination du célèbre Kopi Luwac
Qui sur les étals brille comme une merveille.
« Bien le bonjour, Madame la Civeille !
Je vois que vous nous vendez encore votre nectar,
Mais pourquoi ne nous dites-vous pas sans fard
Vos secrets de fabrication et de mise en bouteille ? »
« C’est que, mon cher fourmiceron,
Mon Kopi Luwak est une pure tradition,
Qui, pour être réussi, doit être fait maison ;
Et son secret est, de son goût, la protection. »
Le fourmiceron s’approcha plus près,
Et lui lança avec un air de conspirateur :
« fait maison, fait maison, c’est très accrocheur !
Mais vous parlez à un industriel qui sait….
Je vois vos prix sans cesse grimper,
Alors qu’en douce baissent quantité et qualité.
Moi qui dirige une large exploitation,
Je n’en connais que trop la raison :
Vous faites fabriquer vos produits
A la chaine, en usine, en industrie
Vous baissez les coûts et montez les prix
Et vous vous gavez ainsi de votre escroquerie. »
« Taisez-vous, malheureux ! siffla la femme d’affaires
Si vous me parlez comme cela en connaisseur,
C’est bien que vous-même usez de cet art trompeur
Dans vos manufactures qui sont des vrais enfers
Pour ceux que jour et nuit vous exploitez
Afin de fournir votre miellat en quantité…
Ah vous voulez savoir comment j’obtiens mon café
Et bien nous sommes pareils, vous et moi,
Pour vendre nous misons sur la crédulité
Et à ce jeu-là nous gagnons à chaque fois.
Ne détruisons pas notre martingale,
Prends ton miellat et installe-toi là,
Et si tu veux savoir ma recette spéciale :
A tous je vends, par deux fois, rien d’autre que du caca.
Caveat Emptor ! Prends garde, consommateur !
Tu es le centre d’un trafic constant,
Où l’on te manipule et l’on te ment.
Souviens t’en donc à toute heure.
Aucun label n’est vrai, tout n’est que marketing !
Et les étiquettes mentent toutes par omission.
Si tu veux acheter du vrai et du bon,
Méfie-toi de tout quand tu fais ton shopping….
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codexurbanus · 3 years
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La Fable Subie de la semaine avec de la morale sur la Morale; à voir rue Marcadet à Paris 18
La CASTORTERELLE et la MANTAISE des LITS
La castorterelle est monogame, et très loyale en amour ;
Celui qu’elle aime un jour elle l’aime pour toujours.
Famille et Fidélité étant les seuls buts de sa vie,
C’est donc avec dégoût qu’elle vit la Mantaise des Lits.
Celle-ci, couverte de bleus et de plaies, la clope au bec,
Allait dans une odeur de stupre se chercher un nouveau mec.
La Castorterelle, effarée de son état comme de sa morale,
L’apostropha de but en blanc pour savoir si elle avait mal :
« Madame des Lits, je vous trouve fort tabassée,
Est-ce que votre amant ne vous aurait pas sauvagement abusée ?
Si c’est le cas, vous ne devez point tolérer cette atteinte,
Venez, je vous accompagne immédiatement porter plainte ! »
« Pas du tout, ma mignonne, répondit la mantaise, c’est que moi j’aime ça !
Un mâle qui ne fait pas mal n’est pas un mâle pour moi…
Et ses blessures que sur tout mon corps vous observez,
Sont le fait du pénis de mes amants : nous aimons nous transpercer. »
La Castorterelle estima qu’au classique péché de chair,
La Mantaise ajoutait une déviance sordide dont elle était fière.
La prude créature passa de la compassion à la condamnation :
« Ah mais je comprends, vous êtes une folle de la fornication !
Si vous n’êtes victime, c’est donc que vous êtes libertine !
Une ribaude, une bagasse, une margoton, une gourgandine !
Comment osez-vous exhiber ainsi votre détraquement,
A parader sans gêne parmi les honnêtes gens ? »
« Quelle Mère la Morale êtes-vous pour me juger comme ça !
Rétorqua la Mantaise à la fois outrée et furieuse, et qui rajouta
Je fais bien ce que je veux de mon corps et de mon cul,
Et ce qui pour vous est amoral pour moi est convenu ;
Je ne saurais être une victime car tel est mon bon plaisir
J’aime être dominée quand tel est mon désir,
Si c’est une victime que vous cherchez, voyez mon dernier greluchon :
Je termine toujours nos ébats en lui croquant le carafon !
Il est certes louable de s’enquérir d’un état qui parait alarmant,
Mais il est odieux de juger les pulsions et les fantasmes des tiers ;
Une fois que vous êtes assurée qu’à ces jeux sales mon cœur consent
Rentrez donc chez vous jouer en famille au missionnaire
Et laissez, je vous prie, chacun vivre ses plaisirs lubriques,
Du moment que ceux-ci ne dérogent point à l’ordre public. »
La Castoterelle fidèle n’était point convaincue,
Mais elle garda pour elle la leçon : chacun fait ce qu’il veut de son cul.
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