Tumgik
#grave gênant putain
emiliemaria · 2 years
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chaussur-blog · 3 months
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Fuck you! (fr)
(English translation: here)
J'ai le plaisir de vous présenter ma BD qui a été pensée en 2020-2021 et écrite/dessinée en été 2021 ! Donc c'est pas tout récent, mais je l'aime toujours beaucoup ! Elle est faite à l'aquarelle, sur du papier de 17cm sur 17cm environ.
C'est la version originale ; j'ai aussi fait une traduction en anglais (avec l'aide de Tay !) et c'était marrant (bien que un peu chiant parce que mes bulles ont de la texture et de la couleur).
Je vous ai aussi mis la transcription de ce que y'a écrit sur la page en-dessous parce que ma BD est plutôt pensée pour être lue sur papier que sur écran et ça complique peut-être un peu la compréhension...
Bref enjoy etc.
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A ce moment précis, j’ai eu envie de mourir
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Cela voulait dire, qu’un certain nombre de changements s’imposaient
Changement de prénom : Elliott
Voulez-vous supprimer 137 contacts ? oui, non
Reorientation : L1 socio-eco
Salut, je suis NB. Si vous pouvez pas le respecter, allez vous faire foutre. Bisous / Des gens. 98 [_]
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C’est pour ça que je suis ici !
Université
cheveux rouges / amour inconditionnel pour les crop-top / emo 4 ever / expression de genre incertaine / nouveau.lle en ville / side-cut
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Bon, cette année promet d’être au moins intéressante
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A *ce* moment, mon monde explosa
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J’ai vu *cette fille - personne*
cheveux !! / joli sourire / yeux hypnotisants / style d’enfer / piercings graves bg
… et grosses gay vibes
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J’avais besoin d’une manière, d’un prétexte pour lui parler, et vite
Heureusement, l’univers ne comptait pas sur mes skills de flirt subtils (il a raison)
Bonjour, est-ce que tu sais où est la salle des L1 éco-socio ? Je suis vraiment arrivé.e hier…
T’as de la chance, j’ai fait un repérage ! suis-moi. Je suis Antoine, d’ailleurs
Enchanté.e. Moi, c’est Elliott
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Et de fil en aiguille, on est devenus assez proches
J’arrive !
Un peu trop proches
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Putain de merde
bien sur que je veux sexer avec ellui mais putain j’ai merdé, je voulais construire une relation vraie, solide avant, iel va penser qu’on est sexfriends mais je l’aime, beaucoup, putain de merde
bien sur ; mais pas comme ça
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solution 1 : en parler -> c’est ce qu’il faut faire
solution 2 : fuir
oui ; je suis un gros con
qu’est-ce que c’est que ces conneries ?!
Hey ! Je peux pas être ton sexfriend ! Désolé (c’était cool hier)
connard
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Plus rien n’a d’importance / je suis stupide
2 appels manqués
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c’était les pires semaines de ma vie
ne pas s’asseoir
je me suis réfugié dans la lecture
et moi dans tout plein de trucs
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les cours étaient assez gênants
mais je voulais m’expliquer
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Qu’est-ce que tu me veux ?
Je suis désolé. Est-ce qu’on peut en parler ?
Pas spécialement, non.
Raté, comme moi
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Il est temps de sortir mon meilleur cope mechanism
Salut, je suis Alice / Enchanté. Léo. Tu fais quoi dans la vie ? / Je suis en double-licence socio-éco. / Tu peux m’expliquer l’inflation ? On a de l’argent puis il vaut moins, c’est chelou / On va danser plutot ?
Grave
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Utiliser des inconnu.e.s
Se détruire
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Elliott, je… je t’ai pas vu.e en cours récemment, je m’inquiète pour toi…
Parle-moi, s’il te plaît
Laisse-moi au moins te donner les cours
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Salut
je suis désolé.e que tu aies à voir ça,
Antoine
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Okay, tu es manifestement trop mal pour que je t’aide tout seul, mais je vais pouvoir te soutenir
Tout va bien se passer. /Il y a plusieurs étapes.
Mais d’abord, est-ce que tu considere que ta situation est un probleme ? / …Oui. / Est-ce que tu es pret.e,
A essayer de l’ameliorer ? / Oui. / Sur.e ? / Oui. J’en ai marre de vivre comme ça.
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Cool, c’est la première étape
Merci, Antoine
L’étape 2, c’est de nettoyer ton appart et de le maintenir un minimum propre et rangé
il vaut mieux faire la vaisselle que la stocker dans sa baignoire / aérer c’est bien / changer ses draps aussi / se débarasser des objets nuisibles
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Etape 2 : restructurer sa journée et se débarasser de ses mauvaises habitudes
Tous les jours : boire de l'eau / manger (3 fois) / sortir au moins une fois / se reposer, dormir / aller en cours & etudier
Toutes les semaines : planifier repas / lessive / faire les courses / faire du sport
desinstaller Webtoons, Twitter, Instagram / X self-harm (sobre 2 jours) / idem alchool, cigarette / faire du sport / travailler, mais pas trop / tenir un journal / etc.
Mais Antoine était très clair :
On est amis. On verra si on peut être plus quand tu iras mieux
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Il me restait une étape, et pas des moindres : consulter un.e psy
Ça m’a pris du temps et de l’énergie, mais ça valait le coup
Merci.
De rien, Elliott
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Bien sur, j’ai eu quelques difficultés
Mais Antoine m’aidait dès que je lui demandais de l’aide
Désolé.e
Soit désolé.e à toi-même, pas à moi
C gonflé, enfoiré
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Je vais mieux, donc je vais proposer un date à Antoine. Enfin, c’est le plan
stress intense, teinture noire, tentative de tenue classe
Oh, salut Elliott ! / Super élégant.e aujourd’hui
Euh…
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Salut… La dernière fois, on a pas fait les choses dans le bon sens. Alors je voulais te demander correctement, si tu voulais faire un date (avec moi)
Bien sur, Eliott. / Très content de savoir que tu es toujours intéressé.e
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et ce date,
fut le début de beaucoup d’autres
et encore d’autres rendez-vous
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Merci, l’univers
***
Ca me ferait vraiment trop trop plaisir que vous me disiez que vous l’avez lue et/ou ce que vous en avez pensé donc hesitez surtout pas !! J’aime trop parler de mes meow-meow 🥰
Vous pouvez aussi trouver des ptits dessins d'eux sur mon Insta: ici (dans les un peu moins récents surtout).
Et à la revoyure,prenez soin de vous :)
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Conversation
(Tim et Raph regardent un film ensemble. Dans ce film, deux amis se retrouvent après de longues années et se saluent chaleureusement en s'enlaçant.)
Tim : Tu sais, je pense que si Léo et moi on se retrouvait après des années ce serait grave gênant. Je pense qu'on serait là à se dire "Ah, ouais. Yo."
Raph : (ricane) Je parie que dès l'instant où il te verrait il s'en irait
Tim : Oui putain il ferait exactement ça
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elorecohlt · 6 years
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31 - Représailles
- Ça me fatigue, tout ça, si tu savais.
A mi-voix dans la pénombre, la fille a rompu le silence. Assise entre les coussins, à ses côtés, j'ai levé les yeux de mon bouquin d'histoire pour la fixer.
- De quoi tu parles ?
C'était une soirée ordinaire au squat, Face m'avait demandé de veiller sur les filles. Il n'y avait pas grand monde au QG, la plupart des membres étaient dehors, à dealer où peindre nos symboles sur les murs. Allongée sur le grand lit, mon interlocutrice s'est redressée et a allumé une clope. C'était une fille élancée, au corps sec et à la peau chocolat, avec quelque chose de dur et irrésistible au fond des yeux. Elle avait fait partie de celles qui, en entrant dans la Meute, avaient changé de nom et s'était choisi celui de Jezebel - comme la chanson. C'était ironique, en quelque sorte, puisque le morceau parlait d'une pute mais que notre Jezebel refusait de coucher. Comme la plupart de nos recrues féminines, elle dansait, à la place, là où Hakeem l'amenait.
- ... tout.
Elle a tendu la main et commencé à tracer des cercles avec ses doigts.
- ... la danse, les regards des clients, rester ici à rien foutre à part fumer toute la journée.
Je me suis redressée : c'était ce genre de discours auquel Face m'avait demandé de faire gaffe. Alors que Jezebel fixait les fissures du plafond, je me rappelais les recommandations ("Les filles ne doivent pas se mettre en tête qu'on les utilise, qu'elles valent mieux que ça."), me suis mordue les lèvres.
- Si tu le dis.
Je me suis étirée, ai feint une nonchalance qui faisait bien.
- T'as envie de retourner chez toi ?
- Hmmm.
Je devais me faire violence pour ne pas la secouer en attendant qu'elle réponde. Au bout de quelques secondes, elle a fini par concéder :
- ... pas vraiment, non. Mais...
- Mais quoi ?
- Des fois, je me demande si j'aurais pas pu vivre différemment. Mieux.
Ses yeux noirs se sont posés sur moi.
- Pas toi ?
- Arrête tes conneries, Jez. Je vis bien et toi aussi.
Plus nerveuse que ce que j'aurais préféré ne l'admettre, j'ai sauté à bas du lit et ai commencé à faire les cent pas.
- Bien sûr que tu bosses, mais ça, va, c'est quelques heures le soir. Tu te fais ton fric, t'as de quoi boire, manger, un endroit où dormir... et tu fais partie d'une famille, bordel. La nôtre.
Je me suis rassise sur le bord du lit.
- Tu sais très bien qu'on tient à toi, que jamais Hakeem laisserait ces mecs te faire du mal.
Jezebel a haussé un sourcil.
- Pourtant, vous laissez les autres filles passer à la casserole.
- On les force pas.
J'étais sèche, intraitable : j'avais dû me faire plus dure encore, depuis que je sortais avec Leïla, pour que personne ne remarque de changement. Jezebel est restée silencieuse quelques instants, puis a haussé les épaules.
- ... c'est vrai. On fait tous ce qu'on peut, j'imagine.
- Bien sûr.
Un silence un peu gênant, que j'ai brisé :
- On va faire des courses ? J'ai besoin de bouger.
Souvent, c'était moi qui achetait les clopes et les capotes de tout le monde - Hope avait commencé à en exiger pour elle et les autres, question de sécurité - à ce qu'il paraissait. Jezebel a acquiescé et commencé à enfiler des collants pendant que j'allais voir si quelqu'un avait besoin de quoi que ce soit d'autre.
Il faisait frais, on sentait que l'automne touchait à sa fin. Jezebel marchait avec détermination, impériale dans ses talons de dix centimètres au moins. C'était toujours compliqué, pour moi, de voir les filles se fringuer comme les putes qu'elles étaient : une part de moi admirait leur panache, une autre avait envie de juger ; au final, je fermais ma gueule et c'était très bien comme ça.
Sans nous attarder trop dans les rues sales, on est rentrées dans la supérette la plus proche - une espèce de petite station avec une sorte de café dedans. Comme souvent, quelques de regards se sont posés sur nous en un mélange de lubricité et de crainte. Je les ai ignorés, ai récupéré ce dont on avait besoin avant de passer à la caisse. Au moment de scanner les clopes, le caissier m'a jeté un regard morne.
- Vous avez une pièce d'identité ?
- Je l'ai oubliée à la maison. Ça pose problème ?
Je ne le connaissais pas, il avait l'air d'être nouveau. Sans ciller, j'ai soutenu son regard. Un peu embarrassé, il a répliqué :
- C'est-à-dire que... il me faut une pièce pour attester que vous êtes bien majeure.
J'étais loin de l'être et Jezebel n'avait pas 21 ans non plus. J'ai adressé un sourire crispé au type.
- Ecoute-moi bien, fils de...
- Rain.
Jezebel m'a posé la main sur l'épaule.
- C'est pas grave, on peut aller ailleurs.
J'ai foudroyé le mec du regard mais me suis laissée entraîner : si ce type était nouveau, c'était normal qu'il n'ait pas appris à nous craindre.
Dehors, on a marché jusqu'au kebab qui se situait à mi-chemin entre le QG et mon appart. Le tenancier nous a saluées avec chaleur avant de nous laisser commander ce qu'on voulait. On est reparties avec de la bière, des clopes et un kebab gratuit parce que je bouffais comme mille et que j'avais faim. Sur le chemin, Jezebel picorait dans mes frites et fixait le ciel.
- On voit jamais les étoiles, dans le coin.
Sans trop savoir quoi répondre, j'ai tenté de la dérider :
- C'est une bonne soirée quand même, non ?
Je souriais, ignorais ma propre mauvaise humeur. Elle m'a adressé un regard indéchiffrable et a concédé :
- ... ouais.
Quelques heures plus tard, à la sortie de la supérette, le même caissier éteignait les lumières et se cassait en fermant derrière lui la porte de l'établissement. Comme dans un mauvais film, il s'est retourné pour faire face à Dog, Chuck et moi, entre eux, qui lui ai adressé un sourire aimable.
- Mais que...
- Tu te souviens de moi ?
Il n'a pas répondu que Dog le fauchait d'un coup de batte un peu en-dessous des genoux. Je l'ai regardé s'écrouler avec un cri de surprise et me suis penchée. Je voyais ses épaules trembler, l'entendais gémir doucement. Ma main l'a cueilli au menton et je l'ai forcé à me fixer.
- T'es nouveau dans le quartier, à ce que je vois. Et parce que t'es nouveau, je vais me contenter d'un avertissement.
Avec un sourire flippant, Dog a levé sa batte à nouveau. J'ai senti le mec se crisper et lever un bras, mais le coup n'est pas venu. A la place, le punk s'est marré et je me suis senti sourire. J'adorais cette sensation de pouvoir qui filait dans mes veines, me donnait l'impression d'être tellement plus grande et forte que je ne l'étais.
D'un coup de genou, j'ai cueilli le mec à l'estomac. Il a encaissé, s'est écroulé dans la ruelle. Je me suis accroupie pour maintenir le contact visuel.
- V-vous... vous allez me t-tuer ?
- Non. Pourquoi on le ferait ?
Je me suis tournée vers les deux autres.
- Vous avez entendu ? Ce mec croit qu'on va le crever ??
Dog a éclaté d'un rire dément, presque ridicule tant il était caricatural. A côté, Chuck ricanait avec retenue et moi je feignais une joie de vivre écoeurante. Je me suis retournée vers l'employé. Ma main s'est abattue sur son crâne et j'ai commencé à lui ébouriffer les cheveux. Il s'est laissé faire, abasourdi et craintif - c'était dingue de voir à quel point la confiance bête que les gens avaient en leur petite sécurité les rendaient dociles au moment où l'illusion se brisait.
- Ecoute-moi bien, beau gosse. Si tu refuses encore de nous passer les trucs pour lesquels on paie, tu vas avoir de gros ennuis. Avec nous ou le reste de la Meute. Compris ?
Il a hoché la tête, des larmes pathétiques au coin des yeux. Je me suis redressée, ai remis ma veste en place.
- C'est bizarre, que tes collègues ne t'aient pas prévenus.
Il n'a rien dit, s'est relevé avec peine. En voyant qu'il glissait la main dans sa poche, j'ai été plus rapide et ai sorti le flingue qui sommeillait dans la mienne.
- Oh, tu vas pas appeler les flics maintenant.
Il s'est figé.
- Lève les mains.
S'est exécuté.
Je lui ai adressé un regard glacial et absolument sincère : je détestais que nos victimes manquent de docilité.
- Casse-toi maintenant. Avant que je change d'avis.
D'un pas inégal et précipité, il a obéi et a remonté la rue avant de disparaître. J'ai rangé mon flingue.
- Ça, c'est fait.
J'étais déterminée à rentrer vite chez moi. Alors que je suivais Chuck, Dog s'est glissé à côté de moi et, d'un geste de bras, m'a attirée à lui. J'ai voulu me décoller mais il me maintenait.
- Tu sais que t'es particulièrement séduisante, quand t'es comme ça ?
- Fous-moi la paix.
Je détestais quand il faisait ça, surtout qu'il évitait de se comporter de la sorte quand Hakeem était dans les parages. Je me suis débattue et l'ai bousculé, retrouvant mon espace.
- Toujours aussi farouche, à ce que je vois.
Je me suis retenue de lui en flanquer une, me suis contentée de marcher plus vite. Dog n'était pas constamment comme ça, mais quand il l'était, c'était avec moi seule. Ça avait toujours rendu notre relation compliquée et c'était encore pire, maintenant que j'étais en couple.
- Allez, Rain, tu sais bien que je déconne...
- Mais tu me déranges, putain. Ça t'a jamais traversé l'esprit ?
- T'es sûre que c'est pas plutôt le fait que t'aies déjà quelqu'un ?
- Ta gueule !
Je n'avais jamais répondu à son hypothèse, ce qui ne l'empêchait pas de me la balancer régulièrement, dans l'espoir, sans doute, que je la confirme enfin. Ça avait été flippant, cependant, de voir qu'il la vitesse à laquelle il avait pigé le changement.
A nouveau, il s'est rapproché. Assez pour pencher la tête vers moi et me susurrer des trucs à l'oreille.
- T'es moins chiante quand tu bois.
Frisson. Je me suis dégagée et rapprochée de Chuck, laissant le punk derrière.
Avec du recul, je me rends bien compte que son harcèlement obsessionnel n'avait rien de sain ni de normal. Mais, d'un autre côté, je ne l'avais pas détecté car rien de ce qu'on faisait avec la Meute ne l'était réellement. Au QG, j'apprenais et enseignais que c'était courant, pour une fille, de coucher avec ses potes par reconnaissance ou de s'offrir même si on ressentait ça comme une forme d'obligation. J'apprenais aussi que c'était pas grave, de se réveiller encore ivre et à poil à côté de quelqu'un que t'aurais jamais calculé en temps normal, tout ça parce que la fête de la veille avait été trop intense. C'était sans doute pour ce genre de raisons que je grognais contre Dog sans jamais le frapper, que, d'une certaine manière, je finissais par accepter les avances qu'il me faisait - surtout que je savais que si j'en avais parlé à Hakeem, ça se serait réglé vite. Oh, ça et la suite - surtout la suite - ont fait partie des choses que j'ai regrettées pendant longtemps.
Cette nuit-là, j'étais censée rentrer chez moi - Leïla m'y attendait - mais Dog et Chuck m'ont proposé de rester un peu, le temps de boire une bière pour fêter une intimidation réussie. Je m'en veux terriblement d'avoir accepté.
J'ignore, pourtant, ce qui s'est passé directement après.
Je me souviens, quelques heures plus tard, d'une sorte de réveil, de mon corps étalé sur le carrelage, comme désarticulé et du fait que, sur ma peau, il y avait de nouvelles marques que je n'ai identifiées au complet que quelques jours après. Par saccades - image après image - je me souviens m'être relevée douloureusement, pantelante, avant de rassembler mes affaires et de partir du QG. Est-ce que j'avais pris la peine de voir s'il y avait quelqu'un ? Dans mon souvenir, j'avais la sensation d'être seule au monde. Sur le chemin du retour, il pleuvait : une honte crasseuse et comme sortie de nulle part me nouait la gorge et mes cuisses me brûlaient.
Le plus déroutant, c'est que ce qui s'est passé avant - entre la décision et le moment où mes souvenirs sont redevenus nets - ne ressemblait à rien. Et quand j'ai tenté de m'en rappeler, le lendemain et les semaines qui ont suivi, il n'y a eu que du vide. Pourtant, au fur et à mesure que le temps passait, j'avais comme l'impression que je pouvais y parvenir, si je le voulais. Comme si ma mémoire avait été une porte entrebâillée qu'il m'aurait suffi d'ouvrir avec un peu de force.
Seulement, j'avais peur.
Sans totalement comprendre pourquoi.
Je repensais à mon coeur qui cognait contre ma poitrine, à ce qui ressemblait à une fuite le long des rues. A la culpabilité qui me serrait au ventre, sans que j'ose en imaginer la cause. J'avais comme l'impression que - même si le vide m'effrayait - rien ne serait plus pire que d'ouvrir la porte et faire face.
Alors je me suis tue. Hakeem n'en a rien su.
Lorsque, des années après, la porte s'est ouverte, ça a été terriblement dur.
Et j'ai mis si longtemps à me pardonner que, parfois, j'oublie encore que ce n'était pas ma faute.
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clemsoss · 7 years
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Je me suis demandé, fugacement, si le bonheur s'ecrivait. Puis la réponse m'est apparue, pourtant si évidente: Pas sans toi.
Assise au bar, elle sirote son 5ème verre de la soirée. Un whisky sec, sans glace. "Pas très raffiné, mais bon, aux chiottes le raffinement!" pense-t-elle avant de rajuster, du bout de l’index, la lanière de son string à travers sa fine robe de satin noir.
A l’autre bout de la salle, un homme la regarde. Assis sur une petite banquette en cuir dans le coin le moins éclairé du petit bar parisien, il la détaille. Il ne distingue pas son visage, mais aperçoit nettement le joli tatouage qui court le long de sa colonne vertébrale pour disparaître dans le bas de sa robe dos nu. Ses cheveux bruns sont coupés courts, dégageant une nuque droite et musclée. Son regard s’y pose, longtemps. Il imagine déjà sa respiration haletante et ses gémissements lorsque sa lame la caressera, les premières gouttes de sang qui dévaleront les jolies lignes de son cou. Ses cris de douleur lorsqu’il s’insérera en elle, la forçant à le regarder dans les yeux pendant qu’il fera d’elle ce que bon lui semble. Il a toujours adoré ça, les forcer à regarder. Un homme la rejoint, s’assoit sur le tabouret voisin. Il la regarde, regarde ses pieds nus et les escarpins abandonnés au pied de son tabouret avant de lui sourire. Elle tourne légèrement les yeux vers lui et le dévisage avec insistance, l’invitant sans un mot à libérer son espace vital au plus vite. Fort caractère? Tant mieux, c’est encore meilleur quand elles se défendent… Ca intensifie le défi, rajoute de la tension. Ca aussi, il avait toujours adoré ça, la tension. Maintenant qu’elle est de profil, il peut enfin apercevoir ses traits, ainsi que ses grands yeux sombres, très maquillés, qui ne se détachent pas du nouveau venu. Ne semblant pas saisir l’implicite message pourtant si évident, même de l’autre bout de la salle, celui-ci lui tend la main en se présentant.
"Putain, qu’est-ce qu’il me veut celui là ?" pense-t-elle. - Malik, enchanté… Ca fait un moment que vous êtes assise là, toute seule. Vous attendez quelqu’un ? Il sourit encore et elle remarque deux petites fossettes sous sa barbe bien taillée. Merde, pourquoi est-ce qu’il fallait qu’il ait des fossettes? Elle sent malgré elle son regard s’adoucir et saisit la main qu’il lui tend.
- Carmen. Oui, enfin non, je veux dire, après 3 verres de retard j’ai arrêté de l’attendre. - Parce que même les femmes comme vous se font poser des lapins? Sérieusement? Son regard durcit à nouveau, sourcils froncés. - Ecoute mec, remballe tes disquettes, ce genre de bobards ça prend pas avec moi. T’es pas moche, trouve toi une autre conne à ramener chez toi et laisse moi finir de me saouler tranquille. Le sourire de Malik s’élargit, il est visiblement amusé par ce farouche bout de femme, petite et menue mais visiblement en colère contre la Terre entière. - Un sixième? Je t’accompagne. - Comment tu sais que c’est mon cinquième? - J’en étais à mon deuxième “verre de retard” quand tu as commandé le premier. Il prend une mine grave et faussement consternée avant de poser un doigt sur ses lèvres comme pour l’interrompre et ajoute “Oui, même les gars comme moi se font poser des lapins. Incroyable, je sais.” Prise de court, ses grands yeux noirs agrandis de surprise et le doigt de Malik toujours posé sur ses lèvres, elle éclate alors de rire. Un rire discret mais immanquable. Contagieux, il est immédiatement rejoint par celui de Malik.
Trois heures plus tard et 4 “verres de retard” de plus, elle se décide à rentrer. Deux yeux avides au fond de la salle ne l’ont toujours pas quittée. - Je te raccompagne. - Non ça va all… OH! Il la rattrape juste avant qu’elle ne tombe de sa chaise haute. Le regard de Malik durcit pour la première fois de la soirée. Elle le soutient tout en ramassant ses escarpins. - Ne discute pas Carmen. Tu ne rentres pas seule. - OK, si tu veux, CHEF ! s’exclame-t-elle en levant les bras au ciel, manquant de peu d’éborgner un client avec ses Louboutin. Malik esquisse un sourire, règle le barman et sort, soutenant par la taille une Carmen titubante. La nuit est douce, sa peau aussi. Au fond du bar, un homme en colère brise son verre d’une main.
Deux rues plus loin, Malik déverrouille à distance une Audi noire. - Parce que t’es en état de conduire toi peut-être? lance Carmen, moqueuse. - Bien plus en état que toi de marcher jeune fille. Monte. Il lui ouvre la portière, et l’aide à s’installer, s’assurant qu’elle ne se cogne nulle part. Il contourne la voiture, s’installe au volant et démarre le moteur. Allumant le GPS il demande: - Ton adresse? - … - Carmen ? Il lève les yeux vers elle et découvre son visage endormi. Surpris et attendri, il profite de ce court instant d’intimité pour la détailler. Ses sourcils toujours froncés lui donnent cet air farouche qui semble ne jamais la quitter. Il soupire.  -Quel caractère. Il passe la première et démarre. Il ne remarquera jamais cet homme, sortant du bar, la main entaillée, qui fusille du regard l’Audi qui s’éloigne. Le lendemain au réveil, Carmen émerge difficilement des effluves d’alcool de la veille. Elle n’a même pas encore ouvert les yeux que son crâne manque d’exploser sous les assauts d’une saisissante migraine. Elle pousse un long gémissement avant de se demander à voix haute “Mais pourquoi j’ai bu..???” et de plonger la tête dans l’oreiller. A qui est ce parfum? Une voix masculine répond alors “Pour fêter le plus beau lapin du siècle j’imagine?” Stupéfaite, elle se fige. “Où suis-je?” Elle ouvre les yeux. Ne reconnait pas la chambre. Elle se jette hors du lit, se rend compte qu’elle porte un jogging et un t shirt masculins bien trop grands pour elle. La porte déjà entrouverte s’ouvre plus largement pour laisser entrer un homme. Un mètre quatre vingt dix environ, bien bâti et la peau mate, il lui sourit, laissant apparaître deux fossettes aux coins des lèvres. - Malik ..? Mais … Tu devais me ramener… OH MON DIEU EST-CE QU’ON A..?? - Non non non caaaalme-toi… Tu t’es simplement endormie avant de me donner ton adresse, alors je t’ai ramenée chez moi, t’ai portée jusque mon lit, ai enfilé mes vêtements par dessus ta robe, tu peux vérifier, et j’ai passé la nuit sur le canapé, PROMIS ! Tiens, j’ai fait du café. Tu aimes le café? Sinon j’ai du thé, du lait, enfin… Mince je suis nul, j’ai pas trop l’habitude de faire ça. Enfin pas le petit déjeuner, de ramener quelqu’un quoi. Enfin une fille, une femme. Non pas que je ramène des hommes non plus hein! Enfin euh… Je parle trop hein? Ok je me tais. Mais dis un truc. S’il te plait. Sinon ça va devenir gênant. - … Tu as vraiment dormi sur le canapé? - Bien sûr, où voulais tu que je dorme, de toute façon tu t’étais allongée sur la largeur du lit alors… Il sourit. Elle aussi. Elle saisit la tasse de café qu’il lui tend. - J’adore le café. Surtout après une cuite pareille… Merci. - De rien. Tiens tu sais quoi? Hier à deux pas du bar, quasiment à l’heure où on est partis, une femme s’est faite agresser. Apparemment elle a été violée puis laissée pour morte, là, dans la rue… Comme quoi, j’ai bien fait de te raccompagner.
Carmen reste stupéfaite. Elle ne trouve rien à dire, se contente de froncer les sourcils, sirotant son café, réfléchissant. Elle se demande, sans savoir que c’est effectivement le cas, si Malik lui a sauvé la vie. Puis, sans un mot, elle pose sa tassé de café au sol, s’approche de lui et, dans un élan de tendresse et de reconnaissance pour cet homme, se blottit dans ses bras. Ils resteront là longtemps, blottis l’un contre l’autre. Il vient de lui sauver la vie, elle sauvera bientôt la sienne. La roue tourne.
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hashtaga-blog · 4 years
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AAAAAAAAA
Putain de merde J'en ai tellement marre de ressasser les mêmes événement sans importance. Toujours repenser au mot de trop, aux moments où je me suis ridiculisé. Aux moments qui me font souffrir. J'en ai marre que ces pensées m'assaillent et m'empêchent de rester concentré, donc de lire, de bien travailler la guitare. J'ai l'impression de vivre ma vie en automatique puisque 70% de mon cerveau est consacré au repassage en boucle d'un florilège de bides, moments gênants en tous genres et moments douloureux. Parfois, ça va. Je n'y pense pas et je vis ma vie tranquillement et je peux profiter de tout ce qu'elle m'offre. Mais au bout d'un jour au maximum, une pensée aléatoire me ramène à la honte. Et au début, ça va, je gère. J'intercepte le souvenir, la honte, je décide de les détourner. "C'est pas grave, c'était une fois, tu vois des gens être maladroits tout le temps et tu te sens pas mal pour eux ! S'ils ont le droit de faire des erreurs alors toi aussi !" Je n'y arrive plus quand je dois me battre pendant des minutes entières, accorder toute mon attention à l'interception et neutralisation de plusieurs souvenirs à la fois. Je sais bien que tous ces souvenirs appartiennent au passé et que boucler n'aura aucun impact positif, mais mon esprit, non. Je suis obligé d'abandonner et je dois occuper mon esprit pour l'empêcher de me faire du mal. J'en ai marre de mater des séries en traînant sur Facebook pour éviter que mon esprit vagabonde sur ces souvenirs, de ne pas pouvoir lire parce que mes capacités d'abstraction et d'imagination sont polluées. J'en ai marre de ne pas pouvoir être créatif parce que la création a besoin d'espace libre dans la tête et que j'en ai pas ou rarement. J'en ai juste marre de ne pas avoir la possibilité de laisser mon esprit vagabonder, m'ennuyer, parce que ça ne me mènera qu'à des souvenirs qui me font souffrir.
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J’ai recrée notre coeur . 
1 - L’adjectif qui décrit le mieux mino à tes yeux?
C’est “moi”, il n'existe pas un adjectif, une phrase, ou une suite de mots ou peu importe qui vont le décrire ou décrire ce qu’il est pour moi, c’est juste moi et j’suis content de l’avoir trouvé
2 - Un moment drôle, triste, gênant, de mino qui t’as marqué?
Il y en a pas un en particulier parce qu’au final tout c’qui se passe avec lui ça reste drôle, triste, même gênant. Je veux rien oublier, même nos disputes de merde même s’il y en a du en avoir quoi 3 au total? Bah j’ai pas envie de les oublier parce que c’est un salopio et que je veux tout garder de lui pour toujours alors en demander une seule c’est dur mais le moment que je veux garder dans ma mémoire pour toujours c’est le soir du bal, pour tout cqu’il m’a dit .
3 - Qu’est ce qui te plait le plus chez mino?
Il est exceptionnel sans s’en rendre compte et même s’il crit toujours haut et fort qu’il a trop confiance blablabla il sait pas à quel point il est précieux ce gros nul. Et je pense aussi que gneugneu ce qui me plaît le plus chez lui c’est l’aisance qu’il a prit à parler avec moi :p c’était pas donné bordel quand il me fallait 5jours pour lui faire cracher qu’il rageait de jalousie, pédale
4 - Une chose (que tu vois, que tu entends) qui te fais directement penser à mino?
Tout me fait penser à lui emoji qui rougit --”
5 - Qu’est ce qui te fais directement penser à mino?
Les tweets sur le fait de dormir, parce que j’ai été le premier (JE M’EN FOUS J’AI ÉTÉ LE PREMIER) à comprendre ses “je vais dormir” alors ça me fait rire à chaque fois c’est tout pars
6 - A quel animal tu l’associerai? 
Je l’associe à un chien parce qu’il aboie trop putain il me casse la tête mais il mords pas 
7 - Quel genre d’héros il est pour toi?
Le genre de héros qui sera toujours là pour toi, peu importe la situation 
8 - Qu’est ce que serais ta vie sans mino?
Ma vie sans mino bah? Ça serait la même, mais sans mino!! Non sans plaisanter? Ma vie sans mino j’arrive plus trop à l’imaginer, j’aime pas être aussi proche des gens parce qu’au final ils finissent toujours par te décevoir mais mino c’est différent. 
9 - Le plus gros défaut de ce pd? 
Quand il dit les mêmes choses à tout le monde bon Dieu je déteste ça. T’es mon numéro un blabla je fais ça avec toi blabla j’espère qu’il meurt. 
Ou quand il me fâche et qu’après il m’amadoue avec ses mots là aaaa comment je le déteste? Le pire c’est qu’il sait comment faire alors il réussit mais ma haine envers lui grandit de jour en jour dis donc c’est grave .  
10 - La chose que mino t’ai dites qui te rends le plus fier? .
“Souris pas qd je dis mon hoon c pas 1 bonne chose qd je dis mon CA VEUT DIRE T À MOI PR TJ ET QUE JAMAIS TU POURRAS ENFUIR” - “Je suis ton mino” 
Ça suffit je suis pas ton pd
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emiliemaria · 3 years
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Grave angoissée à l'idée que mon beau-père(😬) débarque dans genre 1 semaine
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latroisiemehumanite · 7 years
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Lundi 16 janvier
Le début d’une fic IchiTodo que j’ai en tête. Les “jour 1″/”jour 2″ risquent de disparaître, mais j’y réfléchis encore. Je n’ai fait qu’une seule relecture, donc pas version finale.
5000 mots. (warning : lemon de piètre qualité)
Jour 1.
Je jette mon jean et mon pull rose sur la cuvette des toilettes, et me baisse pour tirer la balance cachée sous le meuble de la salle de bain. Je suis probablement le seul à faire attention à ma ligne dans cette maison, alors je ne suis pas étonné de voir un film de poussière qui la recouvre et je passe un rapide coup de PQ pour la nettoyer.
« Dépêche-toi, Todomatsu. », me lance la voix de Choromatsu de l'autre côté de la porte.
Je roule des yeux sans prendre la peine de lui répondre et grimpe sur la balance. Je garde le dos bien droit pendant les quelques secondes que prend l'appareil a estimé mon poids, puis baisse les yeux. Au-dessus de mes ongles de pied parfaitement limés s'affiche le nombre soixante-trois. Soixante-trois kilos. Pour ma taille, c'est un poids idéal.
Avec un sourire de satisfaction, je pousse la balance sous le meuble d'un mouvement du pied, puis attrape mon savon pour peaux sensibles posé sur l'étagère et applique une noisette sur mon visage. Je me brosse ensuite les dents pendant cinq minutes pile poil – la durée minimale si je veux conserver mes belles dents blanches – et enfile rapidement des vêtements propres.
Je fouille dans les placards de la salle de bain et en sors une pochette en tissu kaki. Une petite étiquette sur laquelle est écrit mon nom est suspendue à la fermeture Eclaire. Méthodiquement, j'en sors mon fond de teint favori, mon anti-cernes, un mascara que je n'ai pas utilisé depuis quelques temps et un gloss. Je me dépêche de me maquiller, sans prêter attention à Choromatsu qui me demande de « grouiller, parce que ça fait une demi-heure que tu es dans la salle de bain » et prend même le temps de passer un coup de blush sur mes pommettes. Parfait.
Je m'attaque ensuite à mes cheveux et me contente d'appliquer un peu d'huile d'avocat pour accentuer le mouvement de mes boucles.
« Todomatsu !
— C'est bon, c'est bon, je sors ! », je rouspète en rangeant mon nécessaire de make up.
Lorsque j'ouvre enfin la porte, Choromatsu me jette un regard noir et me bouscule presque en entrant dans la salle de bain. Il ouvre la bouche pour me faire une énième remarque, mais je m'éloigne rapidement et je l'entends grogner dans mon dos.
Je jette un coup d'oeil à mon téléphone et un sourire étire mes lèvres lorsque je vois la petite notification apparaître sur l'écran. Un nouveau message, de sa part. « Je suis devant chez toi. »
« Tu vas quelque part, Totty ? », me demande Osomatsu lorsque j'entre dans le séjour.
Il est allongé devant la télévision et lève les yeux vers moi. Je hoche la tête et je ne peux m'empêcher d'avoir l'air un peu pompeux, lorsque je lui réponds :
« Oui, je vais voir mon petit ami.
— Pourquoi tu as l'air si fier de toi ? Me rétorque-t-il en se curant le nez. Ce n'est pas comme si j'étais gay. »
Mes sourcils se froncent.
« Je ne suis pas gay. Je suis bi, Osomatsu-niisan.
— C'est la même chose. Tu aimes les hommes. », répond-il en haussant les épaules.
J'ai envie de protester, mais balaye d'un revers de main son idiotie et me dirige dans l'entrée pour enfiler mes chaussures. Lorsque je suis fin prêt, j'applique un peu de parfum dans mon cou et sur mes poignets et glisse la anse de mon tote bag sur mon épaule.
« J'y vais !
— A tout à l'heure, Totty ! », me répond la voix de Jyuushimatsu depuis le séjour.
Je claque la porte derrière moi et remarque rapidement une voiture noire stationnée sur le trottoir d'en face. La portière côté conducteur s'ouvre et je le reconnaît immédiatement lorsqu'il sort de la voiture. Il porte une chemise anthracite qui met parfaitement en valeur sa morphologie en V, et la façon dont il retire ses lunettes de soleil pour me regarder est beaucoup trop sexy.
Il est sublime.
Je traverse rapidement la distance qui me sépare de lui et lorsque je suis suffisamment proche, je me mets sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Je me dis que je suis juste en face de chez moi et qu'il suffirait qu'un de mes frères ou mes parents ouvrent la porte pour qu'ils nous surprennent. Mais je m'en fiche. Que je sois en couple avec Atsushi n'est un secret pour personne, et de toute manière, j'adore que l'on me remarque.
Lorsque je me détache de ses lèvres, je ne peux m'empêcher de sourire comme un idiot et il m'attire contre lui, m'embrassant à son tour. Ses lèvres sont plus fines que les miennes, mais sa langue est très habile et je laisse échapper un gémissement quand je la sens se glisser entre mes lèvres. A bout de souffle, il met fin au baiser et sans un mot, nous montons en voiture.
L'intérieur du véhicule est plutôt spacieux, en tout cas bien plus que la voiture d'occasion d'Osomatsu, et une délicieuse odeur de fraise embaume l'air. Ce n'est pas la première fois que je monte dans sa voiture, mais à chaque fois, je m'étonne du confort des sièges en cuir. Il met le contact, mais n'allume pas la radio.
« Je suis content de te voir. »
Je dois avaler ma salive car ma bouche est tout à coup devenue sèche. Je ne sais pas si c'est parce que cela fait deux mois que nous ne sommes pas vus, mais sa voix grave électrifie mon corps. J'adore sa voix. Et j'adore le sourire qu'il me fait quand il le dit.
« Moi aussi. », je réponds dans un souffle.
Sa main gauche se pose sur mon genou et remonte sur ma cuisse. Malgré le tissu de mon jean, je sens la chaleur de sa paume sur ma jambe et je frissonne quand ses doigts s'enfoncent dans ma peau. Mon cœur s'accélère et je dois prendre une inspiration pour me calmer un peu. Cet homme me rend fou. S'il n'était pas à peine quatre heures de l'après-midi, je lui aurai sauté dessus, là, tout de suite.
Finalement, il retire sa main et l'enroule autour du volant.
Durant les minutes qui suivirent, aucun de nous deux ne prit la parole, mais ça ne me dérangeait pas. Entre nous, il n'y avait pas de silence gênant. Au bout d'un quart d'heure, la voiture se gare dans le parking souterrain du centre commercial de la ville et je détache ma ceinture. J'enroule mon bras autour du sien, appuyant ma tête contre son épaule.
La fête de Noël est dans un mois tout pile et je ne suis pas étonné du monde qui grouille dans les magasins. Je n'ai moi-même pas encore commencé mes courses de fêtes de fin d'année, alors je note mentalement les magasins qui attirent mon œil et que je me promet de revenir visiter. Atsushi m'entraîne vers un petit café, au deuxième étage du centre – déjà un peu moins bruyant. Le café est petit et caché derrière un pressing, mais la décoration est étonnement belle : les murs vert menthe sont décorés de cadres-photos de paysages superbes, et les tables sont entourées de fauteuils en velours crème.
Nous nous installons dans un coin du café pour éviter d'être trop dérangés par les autres clients, et je continue de détailler la décoration, sous le regard amusé d'Atsushi. Au bout de quelques minutes, une serveuse – une jolie brune – s'approche de nous.
« Bonjour, messieurs. Puis-je prendre votre commande ? »
Je réalise que je n'ai même pas ouvert le menu posé sur notre table, et m'empresse le feuilleter.
« Oui, nous prenons la même chose. », répond Atsushi.
Je lève des yeux interrogateurs sur lui et il me répond par un clin d'oeil. Il commande deux coupes de glace dont je n'arrive pas à mémoriser le nom. Lorsque la serveuse s'éloigne, je lui demande :
« Des glaces ? En plein mois de décembre ? »
Il pose ses doigts sur le dos de ma main.
« Fais-moi confiance, dit-il. Ces glaces sont un délice. »
Je souris.
« Il y a intérêt, je le taquine. »
Il sourit à son tour.
« Qu'est-ce que tu veux faire ensuite ? », demande-t-il.
C'est vrai que nous n'avions rien prévu de spécial. D'habitude, nous décidons de ce que nous allons faire à l'avance, mais cela fait un mois que nous ne sommes pas vus, alors je suppose que nous avons perdu l'habitude. J'appuie mon menton contre la paume de ma main.
« Tu as une idée ? »
Il s'humecte les lèvres et je devine qu'il a effectivement une idée en tête. Je retiens un sourire.
« J'ai réservé une table pour deux à vingt heures, dit-il.
— Oh ? Où ça ? Je l'interroge en penchant la tête sur le côté.
— Dans un restaurant de la ville. Le Gourmet. »
Mes yeux s'écarquillent et son sourire amusé ne m'échappe pas. Le Gourmet ! Putain, un restaurant quatre étoiles ! Je libère ma main de ses doigts et couvre mon sourire béat. Je n'en reviens pas.
« Ca te fait plaisir ? Demande-t-il.
— Bon sang, bien sûr que ça me fait plaisir ! », je répond un peu trop vivement.
Je suis obligé de passer aux toilettes pour me rafraichir et me calmer. L'eau sur mes mains – pas sur mon visage tout de même, ça ruinerait mon make up – m'aide à calmer mon excitation. J'en profite pour m'assurer que mes cheveux sont toujours bien coiffés et retourne rapidement à notre table. Ma glace m'y attend.
Lorsque je me rassois sur le fauteuil en velours, Atsushi me fait un topo détaillé de ce que je m'apprête à manger, essentiellement du chocolat blanc, du citron et de la vanille. Je suis surpris que quelque chose d'aussi sucré lui plaise, mais ne le relève pas et prend une première bouchée de glace.
« Qu'est-ce que tu en penses ? », me demande-t-il, attendant impatiemment mon retour.
Je lui aurai bien fait croire que la coupe ne me plaisait pas, mais mon sourire – je sourit beaucoup trop aujourd'hui –  me trahit et il se félicita d'avoir si bien choisit.
Nous terminons de déguster notre glace et quittons le petit café, bras dessus, bras dessous. Inutile de préciser qu'Atsushi, en bon gentlemen, s'est chargé de régler l'addition. Ca ne m'a jamais embarrassé plus que cela, puisque nous savons tous deux qu'il bénéfice d'une situation financière plus facile que la mienne. Nous profitons des heures suivantes pour faire le tour des magasins et je saisis cette occasion pour mener une petite enquête sur le cadeau de Noël que je pourrais lui offrir. Mais deux problèmes se posent à moi : petit un, il a suffisamment d'argent et je sais qu'il possède la plupart des cadeaux qui me viennent à l'esprit ; petit deux, je n'ai pas beaucoup d'argent en cette fin d'année. Alors je guette les vitrines, à la recherche d'un cadeau qui ne soit pas trop onéreux, mais qui vale encore le détour.
Lorsque nous approchons des vingt heures, nous nous dirigeons vers sa voiture et prenons la route pour le restaurant. Sur le siège passager, je trépigne d'impatience en pensant aux magnifiques photos que je pourrai poster sur mes différents réseaux sociaux – et à quel point je pourrai rendre jaloux mes frères. Le Gourmet est à une quarantaine de minutes de route, alors nous papotons de son voyage en France qui lui a valu deux mois d'absence, puis écoutons un peu de musique. Lorsque la voiture se gare à quelques mètres de la devanture du restaurant, il fait nuit. Atsushi glisse son manteau The Kooples sur mes épaules et je le gratifie d'un sourire.
Nous sommes accueillis par un jeune homme très élégant, presque aussi grand qu'Atsushi, qui nous conduit à une table cachée derrière un paravent. La table est recouverte d'une nappe blanche et est très joliment décorée par un grand bouquet de roses rouges, et des bougies qui flottent à la surface de l'eau du vase. La lampe au-dessus de nos têtes diffuse une lumière tamisée très agréable. Une ambiance très quatre étoiles. Le serveur nous tend deux menus et je m'empresse de découvrir les intitulés des plats. Je décide de goûter la soupe à l'oignon en entrée, Atsushi me recommande la joue de porc et je la commande à point, accompagnée d'un trio de crémeux de carottes. Le serveur nous apporte ensuite une bouteille de vin et Atsushi me sert un verre.
« A ton retour au Japon ! », je dis en levant ma coupe.
Il rigole.
« Tu n'étais pas agacé de partir dans un pays comme la France, simplement pour le boulot ? Je lui demande en avalant une gorgée.
— Tu n'as pas fini de me parler de la France ? Me taquine-t-il. Je suis de retour au Japon, Todomatsu, et je ne compte pas m'en aller de sitôt.
— Tu es tout de même parti deux mois, je rétorque en faisant la moue.
— Je sais, mais maintenant, je suis là. »
Il me caresse la joue du bout des doigts et je rougis un peu.
« J'espère au moins t'avoir manquer...
— Terriblement. », répond-il, la voix un peu plus grave.
Ses yeux me fixent d'une manière un peu trop intense et je rougis davantage. Je fais mine de réarranger mes couverts.
C'est exactement cela que j'adore avec lui. Lorsque nous nous sommes rencontrés sur les bancs de la fac, il m'avait tapé dans l'oeil et j'ai tout de suite prit les choses en main. Rapidement, j'ai vu que je lui faisais quelque chose et j'avais l'impression qu'il se laissait totalement faire par mon charme, comme tous les autres. Mais j'avais eu tort. Il ne se laissait pas faire. Il faisait semblant d'être mort pour mieux me dévorer. Aujourd'hui, c'est moi qui suis à sa merci et j'en suis bien conscient ; au moindre de ses sourires, de ses sous-entendus, je fond littéralement.
Le serveur réapparaît au bout de quelques minutes et dépose nos assiettes devant nous. La soupe à l'oignon était finalement un très bon choix et je laisse Atsushi en goûter, en échange d'un petit carré de foi gras au chutney d'oignon. Délicieux aussi. Durant le reste du dîner, je lui parle de ce qu'il s'est passé durant son absence, je me plains pour la énième fois de mes frères et insiste sur le fait qu'ils passent leur temps à me taquiner sur ma relation avec lui. Cela ne me dérange pas plus que cela, mais c'est parfois épuisant. Cela fait un an que nous sommes ensembles, ne peuvent-ils pas passer à autre chose ?
Tout au long du repas, la bouteille de vin se vide petit à petit et Atsushi en commande même une nouvelle. Je crois bien que c'est moi qui boit plus que lui. Putain, je deviens comme Osomatsu. Mais je ne me soucie pas de ce à quoi je dois ressembler, parce que je sais très bien comment la nuit va se terminer. Il me l'a dit : en plus d'avoir réserver une table dans un excellent restaurant, il a réservé une chambre dans un hôtel à une dizaine de minutes. Je vide mon verre pour la énième fois de la soirée. Ce mec est parfait.
Lorsque nous avons terminé nos desserts – une tartelette à la clémentine pour moi et un cheesecake au fruits rouges pour lui – il demande l'addition. Après avoir régler, nous quittons le restaurant et je suis obligé de m'appuyer contre lui pour ne pas buter sur une chaise ou le pied d'une table. Dehors, le froid réveille un peu mon corps et je suis capable d'atteindre la voiture sans problèmes. Je supporte bien l'alcool, mais je sais que j'ai un peu dépasser les limites ce soir.
Atsushi grimpe sur le siège conducteur et je sens son regard rivé sur moi. Je tourne la tête vers lui, mais la pénombre m'empêche de discerner ses traits. Probablement la faute au vin que j'ai bu, mais je sens déjà une chaleur se répandre dans mon corps. Il met le contact et fait démarrer la voiture. En une dizaine de minutes, comme je m'y attendais, nous arrivons sur le petit parking de l'hôtel. Le lustre du hall d'entrée diffuse une lumière un peu trop intense et je suis obligé de baisser les yeux, pendant qu'Atsushi récupère les clefs de notre chambre. Nous prenons ensuite l'ascenseur jusqu'au cinquième étage et atteignons enfin notre chambre – la numéro 561.
Lorsque nous passons le seuil, les lumières s'allument d'elles-mêmes et je sais d'ores et déjà qu'Atsushi a du dépenser une petite somme pour pouvoir séjourner ici. J'imagine que la décoration est superbe, mais je n'y prête pas spécialement attention. A peine a-t-il fermé la porte que je l'agrippe par le col et plaque mes lèvres contre les siennes ; il lâche un gémissement étouffé et je le pousse contre la porte pour l'empêcher de s'enfuir, glissant ma langue entre ses lèvres. Je sens ses mains appuyer contre ma nuque et rapidement, il prend le dessus. Ce salaud. Je tente de lui mordre la lèvre inférieure pour lui faire comprendre que je ne me laisserai pas faire, mais il se détache de ma bouche avant que je ne le puisse.
Un rictus étire ses lèvres et il m'entraîne par la main vers le lit. Je n'avais même pas prêté attention à la taille – immense – du lit et sourit en me disant que pour une fois, je dormirai dans un grand lit sans avoir à le partager avec mes cinq frères. Atsushi m'attire contre lui et m'embrasse une nouvelle fois. Sans détacher ses lèvres des miennes, ses mains glissent sous mon pull en laine et m'arrachent un frisson quand elles frôlent mes hanches. Je devine son sourire contre ma bouche. Ses doigts tournent sournoisement autour de mes tétons sans jamais les toucher directement, et je lâche un gémissement pour lui faire comprendre de se dépêcher.
Il me débarrasse de mon pull, puis détache ma ceinture et me fait asseoir sur le lit pour enlever mon jean qu'il balance dans un coin de la chambre. Il remonte ensuite vers mon visage, dépose un rapide baiser sur mes lèvres et je sent sa langue caresser mon téton droit. Je soupire en balançant la tête en arrière. Il alterne les coups de langue avec les mordillements et c'est magique, mais au bout d'un moment, je suis obligé de lui demander d'arrêter, à cause de la douleur.
Je l'attire vers moi et dépose une myriade de baisers dans son cou, tandis que mes mains, à mon tour, défont sa ceinture. Il se redresse et se déshabille rapidement avant de me rejoindre sur le lit. Tout en continuant à embrasser son cou – et j'en profite pour respirer son odeur terriblement excitante – ma main glisse vers l'élastique de son boxer et frôle la bosse qui s'y forme. Je sens son corps frissonner et je faufile ma main sous le sous-vêtement.
« Todo-- hn ! »
Sa voix est coupée par un gémissement. Il appuie ses mains sur mes épaules et ma main s'enroule plus fermement autour de son membre. J'entame un mouvement de va-et-vient très lent et je regarde ses yeux s'agrandirent à mesure que je le sens durcir entre mes doigts.
« Putain. », jure-t-il entre ses dents.
Il m'oblige à retirer ma main et m'allonge sur le lit. Je tente de me redresser, mais ses mains coincent mes bras et je grogne de protestation. J'ai envie de rire, parce que je suis fou de joie de le retrouver, mais son regard intense m'en dissuade. Il m'enlève mon boxer si vite que je crains qu'il ne l'ait déchiré et écarte mes jambes. Je ferme les yeux et sent ses lèvres se déposer dans l'intérieur de mes cuisses. Mon corps tremble sous la chaleur de sa langue qui trace de longues lignes de l'intérieur de mon genou jusqu'à mon bas-ventre. Il dépose ensuite quelques baisers tout autour de mon sexe.
« Hmm... »
Il me touche à peine et c'est déjà si agréable. Je sens ses lèvres se détacher de ma peau et je le vois s'éloigner vers son manteau, suspendu sur la porte de la chambre. Quelques secondes après, il revient avec un préservatif dans la main droite et une petite bouteille dans l'autre ;
« Je les avais oublié, se justifie-t-il avec un sourire.
— Pas de soucis. », je lui réponds en lui déposant un rapide baiser sur les lèvres.
Tandis qu'il retire le plastique protecteur du flacon, je me rallonge sur le lit. Deux secondes plus tard, je sens ses doigts, humides et froids, caresser ma peau. Je frissonne. Ses mains reprennent les caresses sur mes cuisses, puis sur mes fesses et après quelques secondes, je sens un premier doigt s'enfoncer en moi. Un long soupir s'échappe de mes lèvres. Il attend un moment que je me détende, puis entame un très lent mouvement d'aller et venue. Un second doigt s'ajoute ensuite et je m'agrippe un moment aux draps sur lesquels je suis allongé. Je dois admettre qu'après deux mois sans aucune activité sexuelle, mon corps s'est déshabitué.
Au fur et à mesure, ses doigts glissent de plus en plus facilement et de plus en plus vite, et mes gémissements commencent à envahir la chambre. Au bout d'un moment, Atsushi se redresse et se débarrasse de son boxer ; je sens sur moi ses yeux qui me dévorent et je souris. Ses doigts s'enfoncent dans mes cuisses quand il les écarte un peu plus et je retiens mon souffle quand je sens son membre glisser doucement en moi.
« Ah ! »
Ses hanches progressent lentement pour ne pas me brusquer. J'ai envie de le prendre dans mes bras pour lui dire à quel point je l'aime, mais j'enroule mes doigts autour des draps pour contenir le picotement qui se répand dans la partie basse de mon corps. Des gémissements de douleur s'échappent de mes lèvres, mais bientôt, je me laisse submerger par le plaisir. Je sens les mains d'Atsushi sur ma poitrine et je baisse les yeux vers lui : ses cheveux collent sur ses tempes, son visage brille à cause de la sueur et il n'a plus l'air aussi élégant que tout à l'heure. Non, il est terriblement sexy maintenant.
Ses hanches accélèrent. Sa respiration s'accélère. Et je sens qu'il touche ma prostate, m'arrachant un violent tremblement.
« Atsushi ! »
Il se penche vers moi et j'enroule mes mains autour de son cou. Il est tellement plus grand que moi qu'il arrive à enrouler ses bras autour de mon corps. Sa tête appuyée contre mon épaule, sa respiration électrise la peau mon cou et mon oreille droite, tandis que j'enfonce mes ongles dans son dos. Il grogne à cause de mes griffures et à cause du plaisir ; il va vite, de plus en plus vite et je commence à voir trouble.
« Oh mon Dieu, Atsu-- »
Ma voix est soudainement coupée par un coup de hanche plus fort, et j'enfonce mes dents dans son épaule pour m'empêcher de hurler. Je l'entends grogner contre mon oreille.
« Plus vite... plus vite, plus vite... », je répète inlassablement, agrippant ses cheveux pour ne pas m'écrouler.
Et Dieu qu'il va plus vite. J'ai l'impression que mon corps va se briser sous son assaut, mais je parviens à rester entier. Il me mord le cou, l'embrasse, le mord à nouveau et mes gémissements emplissent l'air de la chambre. Le bruit de ses hanches qui claquent contre mes fesses résonnent dans mes oreilles. Mon cœur s'accélère et mes mains frottent furieusement son corps. J'ai envie de me toucher pour accélérer les choses, mais je n'en ai pas la force et ses bras entravent mes mouvements de toute manière.
Alors dans un dernier élan de force, je tente de le supplier :
« Atsu... Hmmmnn ! J-je... S'il te... plaît... ! »
Il touche, encore, encore, ma prostate et je ne peux plus. Je gémis et mes dents pourraient le dévorer tout cru tellement elles s'enfoncent dans sa peau. Ma tête tourne très vite et je me met trembler à mesure que l'orgasme envahit mon corps. J'entends Atsushi grogner une nouvelle fois, et son corps tremble à son tour. Il s'écroule de tout son poids sur mon corps bien plus frêle que le sien et je manque d'étouffer, mais je suis dans un tel d'extase que je ne peux pas m'en préoccuper. Je le prend dans mes bras et respire une nouvelle fois son odeur. Dieu qu'elle m'avait manquée.
Au bout d'une minute, Atsushi se redresse et m'embrasse. Il retire le préservatif, fait un nœud avec et le balance sur la moquette de la chambre, avant d'enrouler ses bras autour de mon cou. Nos fronts se touchent et je souris. Tout est parfait.
« Ne t'en va plus jamais ainsi. », je dis, brisant le silence rythmé par nos respirations.
Il met quelques secondes à comprendre que je parlais de son voyage en France. Deux mois. Deux mois pendant lesquels il m'a laissé seul. Evidemment, nous avions des contacts réguliers par messages ou par Skype quand cela était possible, mais tout de même. Je m'étais senti terriblement triste pendant son absence, même si je faisais tout pour le lui cacher et ne pas gâcher son voyage.
Il embrasse ma tempe.
« Je te le promets. », murmure-t-il et je fonds entre ses bras.
Aucun de nous deux ne bouge ensuite et nous laissons le sommeil nous emporter.
Jour 2.
Le pépiement des oiseaux acheva de me réveiller. Les rayons du soleil pénétraient la chambre sans entrave, car nous avions oublié de tirer les rideaux la veille. La lumière du jour mettait évidemment en évidence le bazar que nous avions créé hier soir : mes vêtements étaient entassés dans un coin, nos chaussures un peu plus loin. J'enroule la chaude couverture autour de mon corps, un sourire sur les lèvres. Quelle superbe nuit.
J'entends le bruit de la douche dans la salle de bain et je devine qu'il s'agit d'Atsushi. Cet homme a un sûrement un défaut : celui d'être beaucoup trop matinal. J'aurai voulu lui faire quelques baisers avant qu'il ne quitte le lit et peut-être même m'amuser encore un peu avec lui.
Je cherche mon téléphone portable du regard, mais ne le trouve nul part sur le sol, avant de réaliser qu'il était posé sur la table de nuit à ma droite. Les yeux encore endormis, je dois rapprocher l'écran de mon visage pour y voir clair. J'ai reçu plusieurs messages, notamment de Choromatsu que je m'empresse de lire. « Est-ce que tu rentres ce soir ? », « A quelle heure comptes-tu rentrer ? », « Si tu as un problème, n'hésite pas à appeler. » Je soupire. Qu'est-ce qu'il peut être pénible. Je n'ai aucune envie de lui répondre, mais pour qu'au moins il n'appelle pas la police, je lui réponds rapidement que je serai à la maison en milieu d'après-midi.
Une notification apparaît alors en haut de mon écran. J'ai reçu un tweet. Visiblement, une réponse à un message que j'ai posté la veille – une photo de moi et Atsushi au Gourmet, une photo sur laquelle nous sommes adorables. « Vas-y, je te laisse penser qu'il est à toi, tu me fais pitié. » Je fronce les sourcils en relisant plusieurs fois le message et appuie rapidement sur la photo de profil de l'utilisateur. La photo est celle d'une jeune femme blonde aux yeux noisette, plutôt mignonne je dois l'admettre, mais je ne la connais pas du tout. Je fais défiler ses récents tweets : des messages échangés avec des amis principalement, quelques retweets de people, certains dans une langue étrangère. Qui était cette fille ? Pourquoi m'avait-elle répondue et surtout, que voulait-elle dire ? Je continue d'étudier les tweets de l'inconnu jusqu'à tomber sur une photo.
Je l'ouvre et mon cœur rate un battement. Elle, ses cheveux blonds relevés en queue-de-cheval et une très jolie jupe tailleur rouge, et lui, posant fièrement devant l'objectif, ses lunettes relevées sur son front. Lui, Atsushi.
Et la photo date d'il y a deux semaines.
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