Incluso en el amor más intenso hay una mirada que nos reprocha una insuficiencia. Sin duda, nosotros inventamos esa mirada. Ese mohín furtivo no se queda contento con lo que damos.
Pascal Quignard, «XII. El silencio» (fr. 5, Fragmentos Thullyn [2]) en El amor el mar. Traducción de Ignacio Vidal-Folch.
On reconnait ceux qui rêvent avec un voile de tristesse dans les yeux. La mélancolie dort dans le coin de leur bouche, on dirait qu'ils le cherchent mais ils ne le trouvent pas. Rêver est épuisant, rêver n'est pas fait pour tout le monde. C'est pour les courageux de rêver
Cette blessure
Où meurt la mer comme un chagrin de chair
Où va la vie germer dans le désert
Qui fait de sang la blancheur des berceaux
Qui se referme au marbre du tombeau
Cette blessure d'où je viens
Cette blessure
Où va ma lèvre à l'aube de l'amour
Où bat ta fièvre un peu comme un tambour
D'où part ta vigne en y pressant des doigts
D'où vient le cri, le même chaque fois
Cette blessure d'où tu viens
"Cette blessure
Qui se referme à l'orée de l'ennui
Comme une cicatrice de la nuit
Et qui n'en finit pas de se rouvrir
Sous des larmes qu'affile le désir
Cette blessure
Comme un soleil sur la mélancolie
Comme un jardin qu'on n'ouvre que la nuit
Comme un parfum qui traîne à la marée
Comme un sourire sur ma destinée
Cette blessure d'où je viens
Cette blessure
Drapée de soie sous son triangle noir
Où vont des géomètres de hasard
Bâtir de rien des chagrins assistés
En y creusant parfois pour le péché
Cette blessure d'où tu viens
Cette blessure
Qu'on voudrait coudre au milieu du désir
Comme une couture sur le plaisir
Qu'on voudrait voir se fermer à jamais
Comme une porte ouverte sur la mort
Cette blessure dont je meurs"
Ma vie
J'ai eu vingt ans et bientôt trente, les quarante ont suivi et aussi les cinquante et bien plus... , avec quelques unités pour perturber les comptes.
J'ai lu des magazines qui parlaient de mes rides, de bouchers qui taillaient dans les bides et remontaient des seins à la file comme dans les usines pour les automobiles.
Rester jeune, peu importe le prix !
Info, intox, il paraît même que le botox...
Alors, là, moi, j'dis stop.
Remonter le temps ? Avoir encore vingt ans ?
Ça va pas, non ? Tu sais quoi ? J'ai pas le temps !
Demain, dans un mois, dans un an, j'irai me balader pas très loin sur la plage et je ramasserai des galets arrondis que je colorierai aux couleurs du bonheur.
Je lirai des légendes, écouterai des contes et puis les offrirai à qui voudra entendre.
Je me ferai des amis, au hasard sur la toile, dans la rue ou au bar; on discutera jusqu'au bout de la nuit de la vie, de l'amour et de la mort aussi.
Demain, dans un mois, dans un an, j'aurai les bras câlins de mes petits enfants à mon cou enroulés pour mieux me protéger.
Mes enfants seront là et nous nous sourirons, heureux d'avoir su traverser sans sombrer les tempêtes, les naufrages et puis quelques orages.
Il m'arrivera encore de chanter, de danser et de me régaler de gâteaux, de bonbons, de p'tits plats mijotés sans penser aux kilos ou bien à ma santé.
Demain, dans un mois, dans un an, je sortirai la nuit avec tous les hiboux et verrai le soleil sur la mer se lever.
Je marcherai longtemps en goûtant le silence
J'aimerai les odeurs de la mousse en automne et du foin en été et le chant des cigales et le soleil brûlant.
J'écouterai toujours le malheur qui se plaint.
J'éprouverai encore les bouffées de colère face à la bêtise et la haine étalées.
Jamais ni l'injustice ni l'infamie je n'accepterai et lèverai en l'air, mon poing avec rage !
Demain, dans un mois, dans un an...
Et si la mort survient, car elle survient toujours, la garce, elle me trouvera debout, occupée et ridée.
Que ce soit à l'occasion d'une passade ou dans une fidélité établie à jamais, l'amour est toujours la reconstitution d'une fusion originelle, d'un cercle initial où les partenaires apportent leurs aptitudes complémentaires, la part manquante de l'autre moitié.
Jean-Pierre Otte, La sexualité d'un plateau de fruits de mer
Aún más conmovedora que el descubrimiento –ansioso, discreto, o tímido– de un cuerpo desconocido, es la alegría de ver surgir de nuevo el cuerpo que uno ya conoce de memoria y al que ama.
La dicha de volver a verlo igual, emanando el mismo olor incomparable, irresistible, vivo, cálido, confiado, sublime.
La euforia de reconocerla única.
El éxtasis de acurrucarse contra ella.
Quizá se por ahí por donde el amor y la música se unen.
La música no habla ni significa. Lo que hace es codificar y recuperar.
Resucita lo que se había perdido en el fondo de la oscuridad del cráneo.
Pascal Quignard, «V. El amor» (fr. 3, El impío) en El amor el mar. Traducción de Ignacio Vidal-Folch.