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#les prénoms épicènes
tracesdelire · 4 years
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Le plus terrible, ce n’est pas d’être malheureux, c’est que cela n’ait aucun sens.
Amélie Nothomb, Les prénoms épicènes
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rapha-reads · 3 years
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Le génie d'Amélie Nothomb, ce n'est pas simplement de raconter en moins de 200 pages toute une vie. C'est aussi et surtout de raconter en moins de 200 pages une vie aussi stupéfiante et surprenante qu'une pluie de météores.
“– Comment as-tu pu vouloir te venger d'une femme que tu aimais ? – C'est à cause de ton verbe anglais, to crave. Je l'aimais comme ça, tu vois. Quand elle m'a quitté, mon besoin éperdu d'elle a persisté. Pour moi, la manière de garder le lien privilégié avec cette femme a été la colère.” https://www.instagram.com/p/CNxweRnhCNHGLavZhxiGmi5cZHSRXkyGbw9DS40/?igshid=7qyw6yita2ai
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celinemaltere · 6 years
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navisseli · 3 years
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Les Prénoms épicènes
/!\ ATTENTION : cet article contient des spoilers majeurs concernant la totalité de l’histoire. Il traite également des sujets suivants : classisme, racisme, sexisme, pervers narcissique. /!\
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Autrice : Amélie Nothomb
Maison d’édition : Albin Michel
Date de publication : 2018
Nombre de pages : 162
Genre : Contemporaine
_____________________________________________________________
Ce qu'en pense Naviss :
Bonjour ! Je suis aujourd'hui plein de motivation, je viens à l'instant de terminer ma lecture, et j'ai envie de vous partager ce que j'en pense. Ce livre m'a été prêté par ma mère il y a plus d'un an, j'en avais lu 15 pages, il m'avait saoulé, et il trainait depuis tout ce temps dans ma bibliothèque en attendant d'être repris. Et quelle erreur !!
Partie 1 : Un début difficile, mais pour la bonne cause
Tout le début du roman est difficile à lire, dans le sens pénible, et c'est pour ça que j'ai lutté (et perdu) la première fois que j'ai voulu m'y mettre.
Le roman commence en 1970, l'année du lancement de Michel Sardou, avec un dialogue entre deux personnages. L'une est une dame au nom de Reine et l'autre son mec anonyme, pas content de se faire larguer et aux réactions on ne peut plus drama.
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Tu t'appelles Reine. Au début, ton prénom me terrifiait. A présent, je ne supporterais pas que tu te nommes différemment.
Mais... Mais qu'est-ce que c'est que ces dialogues ?
- Avec moi, tu n'auras pas une vie médiocre. [...]
- Jean-Louis devient le numéro deux d'une énorme compagnie d'électronique. Il m'emmène à Paris.
Ah ben génial, le personnage sexiste de la meuf qui se barre avec un type plus riche pour son statut...
Suite à ce prologue, on rencontre donc enfin le personnage principal de ce roman, Dominique, qui est tranquillement en train de boire un café en terrasse  lorsqu'elle se fait aborder par un harceleur de rue qui s'assoit devant elle même si elle n'est pas consentante, mais il est charmant donc ça va.
- Bonjour, mademoiselle. Puis-je vous offrir un verre ?
Elle ne sut pas quoi dire. Il prit cela pour un consentement et s'assit en face d'elle.
Donc il s'invite à sa table et ils commencent à discuter. Péniblement.
- Je ne sais pas quoi vous dire, monsieur.
- Appelez-moi Claude. Nous avons le même âge.
- Je ne suis pas une créatrice d'entreprise, moi.
- Ne vous attardez pas à ce détail. J'aimerais vous revoir.
C'est très vallée de l’étrange, mais en plus négatif. Tout parait surréaliste...
Il lui extorque son numéro de téléphone, et finalement, une semaine plus tard, notre charmeur l'invite au restaurant où... il commande pour elle ?! Et elle "y éprouve du plaisir" parce que comme ça, ça lui évite l'embarras de choisir un plat peu distingué ? Argh... Mais c'est pas romantique du tout, ça ! C'est ce qui me gène le plus avec toute cette première partie : elle vise à nous dépeindre Claude, un Parisien ambitieux, successful, impulsif, intelligent et sûr de lui, qui apparait tel un prince charmant dans la vie de Dominique, Brestoise effacée de 25 ans. Et il est censé être parfait. Oui, il la demande en mariage une semaine après leur premiere rencontre et harcèle Dominique. Mais celle-ci trouve cela valorisant et, je cite, « éprouva la joie du gibier victorieux » (p. 19).
Il lui offre un parfum, et on a ensuite le droit à une scène vraiment super étrange qui m'a laissé un goût de r/menwritingwomen où Dominique, assise sur sa baignoire, est au bord de l'extase en sentant l'odeur du Chanel n°5 sur sa peau et réalise qu’elle est amoureuse de Claude.
Il faut que je vous l’intègre parce que c’est exceptionnel.
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Claude enchaine les comportements creepy, comme par exemple déclarer à Dominique qu'il veut se marier le plus vite possible avant qu'elle ne change d'avis (ah, cool), tous interprétés par la concernée comme une marque d'affection tempétueuse, et interprétés par moi comme des signaux de psychopathe en devenir.
Ils se marient, déménagent à Paris, et là, soudainement, le roman se révèle beaucoup plus nuancé que mes impressions premières. Claude multiplie tellement les red flags qu'on se croirait à un défilé en République Populaire de Chine. Pourtant, l'autrice arrive à garder parfaitement la l'équilibre entre le fait de montrer clairement à son lectorat que Claude n'est absolument pas un type bien, et en même temps montrer que son personnage principal, Dominique, en est intimement convaincue. Et c'est là que commence la descente aux enfers. Dominique est isolée socialement : loin de sa famille restée à Brest, elle n'a plus d'amis et ne s'en est pas faits de nouveaux, elle ne travaille pas, son mari est son univers, elle est complètement dépendante de lui, et elle ne peut rien lui refuser. Il lui impose des rapports sexuels quotidiens afin qu'elle tombe enceinte et « elle se persuade qu’elle y prend du plaisir ». Il distille son affection comme les friandises distribuées à un chien méritant. Du coup, quand le chien n'est plus méritant, il n'a plus de friandises. Dominique n'étant toujours pas enceinte après plus d'un an de mariage, il devient alors cruel psychologiquement avec elle - avant de redevenir doux comme un agneau pour la récompenser à partir du moment où elle attend un enfant. Dès qu'elle accouche, il redevient froid et distant, il la laisse se démerder avec leur fille, et revient à l'assaut en réclamant un deuxième enfant alors qu'il est déjà incapable de s'occuper d'un-e seul-e, et que la première a failli tuer sa porteuse.
En fait, tout ce début malaisant servait à créer un setting « parfait » pour le faire basculer dans l’horreur petit à petit. Ce qui m’ennuie, c’est que tout cela est quand même considéré comme « parfait »… Le comportement de Claude du passé est montré comme un paradis perdu. Mais moi, je le trouvais gênant from the get go…
Partie II : La classe et la race
Dès la naissance d'Épicène, la fille de Claude et Dominique, on change de personnage principal, qu’on suit de l’enfance à l’adolescence. J'aime énormément Épicène et sa conscience aiguë que son père soit un connard (p. 63). Dès ses cinq ans, elle réalise qu’elle préfère “l’appartement sans Papa” (p. 48), jusqu’à admettre l’évidence : elle ne l’aime pas. J’aime beaucoup le parallèle entre l’illumination de Dominique quand elle réalise qu’elle aime Claude (vous savez, l'orgasme de la baignoire ?), et l’illumination d’Epicène quand elle réalise qu’elle n’aime pas son père (p. 50).
Son père, c'est le bourgeois. C'est l'incarnation même de la bourgeoisie au sens de l'Ancien Régime, l'arriviste qui surjoue son statut et obsède sur des considérations superficielles comme ce que vont penser les gens de la rue où il habite, et qui décide que sa fille aura l'agrégation alors qu'elle n'a que 5 ans, parce que ça fait bien. Il s’assure régulièrement que, lorsqu’on lui demande leur adresse, sa femme réponde bien “à côté de la place des Victoires” et pas “rue Etienne-Marcel” parce que ça fait plus chic. Il obsède sur le fait de vivre rive gauche. Il veut que sa fille aille à Henri IV et se plaint que ses amis ne soient pas “plus rive gauche”. Il est manipulateur et construit sa sociabilité selon le statut social qu’elle peut lui apporter, usant de stratégies à cet égard, et incitant son épouse à en faire de même.
Ce livre offre une réflexion intéressante sur la classe d’appartenance et la classe d’origine, notamment quand Epicène débat avec sa meilleure amie Samia duquel, entre le sien et celui de son amie, est le pire collège : celui d’Epicène, sans aucun doute, puisque il est plein de bourgeois. Quand Samia demande ce qu’est un bourgeois, Epicène répond :
- C’est des gens comme mon père.
- Ah oui, dit Samia, semblant mesurer la gravité du problème.
Elle réfléchit et reprit :
- Est-ce que ta mère est une bourgeoise aussi ?
- Non, trancha catégoriquement Epicène.
- Donc, toi, tu es métisse bourgeois-normal ?
- Je ne suis pas une bourgeoise, voyons. Les bourgeoises, tu les reconnais facilement : elles portent un serre-tête [et] des vêtements moches et chers [...].
Epicène s’exclue catégoriquement de la classe sociale d’appartenance de ses parents. Mais malgré tout, elle possède à la fois un privilège de classe et de race, comme le lui rappelle Samia douloureusement après avoir été victime du racisme de Claude.
- Allô ? Ah, oui, tu es Samia, la fille de l’épicier marocain... Comment ça, ton père n’est pas épicier ? Ca existe, des Marocains, en France, qui ne sont pas épiciers ? Attends, ma fille est devant moi, je te la passe.
- Bonjour Samia, dit Epicène.
- Salut, lui répondit une voix glaciale et méconnaissable.
Long silence.
- Tu sais quoi ? Je vais plus jamais te parler, reprit Samia. Et peut-être que tu portes pas de serre-tête, mais tu es quand même une bourgeoise.
Oui, Epicène essaie de s’extraire de son père et de tout ce qu’il représente : elle déteste Paris et sa bourgeoisie, et elle semble revivre quand elle déménage en Bretagne. Elle reste malgré tout la fille du directeur de la branche régionale d’une firme en plein essor, qui vit dans un riche appartement parisien et a accès à une éducation de haut niveau grâce à son intellect développé - sa maturité et ses facilités d’apprentissage sont régulièrement mises en avant par l’autrice, mais aussi grâce aux références culturelles auxquelles elle a pu avoir accès grâce à son milieu social !
Un lien est fait entre classe et race, le mépris de Claude à l’égard de la famille de Samia s’exprimant non seulement parce qu’elle est racisée, mais aussi parce qu’elle est de classe sociale inférieure à la sienne. Le fait qu’Epicène et sa famille soit blanches, renforcent ici leur domination sociale. Au contraire, le fait que Samia et sa famille soient racisées la maintient dans son statut social inférieur. Il faut d’ailleurs noter que ce roman casse avec le cliché de l’homme maghrébin sexiste, en mettant un modèle positif d’homme avec le père de Samia, infiniment plus respectueux des femmes que le père d’Epicène. Je regrette infiniment une phrase qui n’est pas critiquée ou mise en perpective : alors qu’elle tarde à tomber enceinte, Dominique propose à Claude la solution de l’adoption, à savoir “accueillir un petit Vietnamien” (p. 37), ce qui m’a vraiment fait cringe parce qu’elle en parle comme si elle comptait adopter un petit chien... Le site de la CAF présente une étude qui montre qu’entre 1994 et 1999, près du tiers des enfants adoptés à l’étranger étaient nés au Vietnam ; les arguments avancés par les parents qui souhaitent adopter des enfants Vietnamiens étant généralement un rappel de stéréotypes positifs sur les Asiatiques (la docilité notamment)... ce qui est raciste. Et ce n’est pas du tout critiqué ou mis en perspective !
J’en profite pour ajouter quelques liens sur la question de l’adoption transraciale : [1] [2]. Allez lire : le premier c’est une interview d’Amande Gay, et le deuxième c’est le témoignage d’une personne adoptée d’origine vietnamienne.
Partie III : Une sororité à toute épreuve !
Les femmes, dans ce livre, ne sont ni jalouses ni rivales. Elles se serrent les coudes. Dès les débuts du roman, une solidarité féminine est mise en place par l'autrice quand l'employée de la parfumerie essaye de faire passer un message d'alerte à Dominique par une sélection spécifique de parfum. Celle-ci n'ayant pas les codes de la bourgeoisie parisienne, le parfum a l'effet inverse et elle tombe malgré tout dans le piège de Claude.
Elle se poursuit ensuite dans la relation intense qui se construit entre la mère, Dominique, et la fille, Epicène, sans que celle-ci ne soit dévorante ou toxique. Elles veillent l’une sur l’autre sans se prédater, dans un rapport de complicité et de bienveillance : bienveillance de la mère envers la fille d’une part, qui essaie de la protéger du manque d’affection que lui porte son père, et bienveillance de la fille envers la mère d’autre part. En effet, Epicène ne reproche pas à sa mère pas de rester avec son mari pour le confort matériel qu’il leur apporte, malgré les abus qu’il leur fait subir à toutes les deux. malgré les abus qu’il lui fait subir à toutes les deux, en se mentant à elle-même et en attendant le retour d’un homme charmant qui n’a jamais existé que dans sa tête. Le coupable c’est son père, pas sa mère qui n’est que victime des prédations de Claude et de son propre amour pout lui.
Deux autres amitiés féminines intenses et passionnelles sont développées :
La relation entre Epicène et Samia est presque amoureuse. Epicène dit que si elle perdait Samia, elle en mourrait. Elles se comparent constamment à Orphée et Eurydice, chacune correspondant aux deux rôles. Reine compare leur relation à un mariage.
La relation entre Dominique et Reine. Oui oui, la même Reine qu’au début, l’ex du mec anonyme (que tout le monde a deviné être Claude). La narration décrit d’ailleurs Dominique comme “séduite”.
Claude aussi l’avait séduite et elle avait adoré cela, qui avait duré quelques jours. Avec Reine, la séduction n’en finissait pas.
Reine et Dominique deviennent meilleures amies et confidentes. Contrairement à Claude qui ne voit en sa femme qu’une potiche agréable à regarder, Reine voit en Dominique une personne intéressante et qui mérite d’être aimée. Elle est, en quelque sorte, son véritable grand amour. A la demande de son amie, Reine invite Dominique et Claude à dîner chez elle, et Dominique assiste à la confrontation entre les deux ancien-es amant-es. Et j’adore l’attitude de Reine et la manière dont elle réagit face à Claude. Elle n’est jamais une menace par rapport à Dominique, elle est une alliée qui la valorise par rapport à un mari méprisant - lequel apparait enfin avec son vrai visage, celui d’un nice guy pathétique qui utilise l’argument du « c’est à cause de toi que je suis devenu un connard » pour justifier son comportement détestable, confirmant à Reine qu’elle a bien fait de se casser. C’est Claude qui ne mérite pas sa femme. Pas l’inverse.
J’aime beaucoup le développement de Dominique. Contrairement à ce que le début du livre peut laisser à penser, non, les femmes ne sont pas que des gourdes, mais bien des atouts dans l’ascension sociale des hommes. Dominique fuit Paris et ses simulacres avec sa fille pour regagner l’authenticité de sa Bretagne natale. En reprenant contact avec son ancien patron pour qu’il la réembauche, elle découvre que Claude n’est qu’un menteur : contrairement à ce qu’il lui a fait croire toutes ces années, il ne travaillait pas pour la toute nouvelle branche parisienne de la firme quand ils se sont rencontrés. Il s’est fait passé pour son fiancé pour se faire embaucher dans son entreprise, alors qu’il ne lui avait parlé qu’une fois. Jouant de la réputation de Dominique d’être l’employée la plus sérieuse, il a réussi à convaincre son patron de le laisser ouvrir une branche parisienne, qui n’existait pas jusqu’alors... C’est donc grâce à Dominique que le succès de la branche parisienne a été possible.
 Le rôle de personnage principal est partagé, même s’il n’est pas nécessairement partagé en même temps : à la préadolescence, Epicène se met en retrait sans sa propre vie dans l’attente du moment où elle sera enfin libérée de son père, comme un papillon dans sa chrysalide, ou bien un cœlacanthe - c’est l’image employée par le roman. Le fond rejoint la forme, et Epicène rend à Dominique son rôle de personnage principal. A ce sujet, je ne sais pas si c’est fait exprès, mais j’aime beaucoup la symbolique d’Epicène qui se met entre parenthèse, qui me fait penser à l’importance d’employer l’écriture épicène au lieu des féminins entre parenthèse.
Dix ans plus tard, alors qu’elle est désormais titulaire d’une thèse de doctorat en littérature anglaise et de l’agrégation d’anglais, Epicène reçoit un appel de son père, qui lui annonce qu’il est en phase terminale d’un cancer du poumon. Elle décide d’aller le voir à l’hôpital, et Claude essaie de lui embrouiller le cerveau à base de “toi et moi nous sommes pareil” et de “okay je t’ai fait souffrir, mais regarde, ça valait le coup car grâce à moi tu as l’agreg”. Mais non, lui répond Epicène, ce n’est pas grâce à lui qu’elle est devenue ce qu’elle est. C’est en dépit de lui. C’est malgré lui, malgré les traumas qu’il lui a infligé et tous les dégâts que des années de négligence émotionnelle ont eu sur elle. Et je trouve ça très fort, comme message. 
Epicène est construite sur deux parallèles :
Avec sa mère d'une part. Si la première est dans l'amour aveugle de Claude, Épicène est dans la haine sourde.
Avec son père d'autre part, dans leurs obsessions respectives - leurs cravings.
La 4e de couverture statue le fait que "la personne qui aime est toujours la plus forte", par opposition à la personne qui crave et qui ne vit que pour l'objet de cette obsession. Mais je ne suis pas certain que ce soit la morale de l'histoire. Le craving de Claude le tue, certes. Mais celui d'Épicène, qui tue son père en débranchant son respirateur, la rend triomphante : par la mort de Claude, la fin de ce livre, toutes les femmes renouent. Et à Dominique se plaignant de n’avoir été que la tierce personne de sa propre vie, Reine rétorque :
- Vous vous trompez. C’était Claude, la tierce personne.
Ma note : 18/20.
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a-room-of-my-own · 5 years
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Les termes et identités « gender fluid » ou « non binaires » commencent à prendre leur place dans la société et dérangent, plusieurs décennies après l’apparition des études du genre, un ordre « naturel » hétéronormé.
Enquête. Une vague, ou une déferlante ? En février, sous le titre « Mode, beauté, nouvelle identité… l’éclat unisexe », illustré par une photo de la très androgyne top-modèle Erika Linder, le magazine Vogue Paris consacre un dossier à ce « phénomène de société ». Un mois plus tard, dans son numéro du 27 mars, l’hebdomadaire L’Obs fait sa « une » sur le thème « Ni fille ni garçon ». L’enquête s’accompagne d’un éditorial intitulé « 50 nuances de genre », dans lequel Dominique Nora, directrice de la rédaction, souligne que « les “non-binaires” forment l’avant-garde d’un combat sociétal ». Dans les médias, sur les réseaux sociaux, au détour des couloirs des collèges et des lycées, un terme émerge avec insistance : « fluidité du genre ». Mais de quoi parle-t-on ?
La fluidité du genre ne désigne pas les personnes intersexes, nées avec une ambiguïté des organes génitaux, sur lesquelles le Sénat s’est penché récemment pour s’émouvoir d’opérations chirurgicales trop précoces. Pas plus que les gays et lesbiennes, dont l’orientation sexuelle sort du cadre hétéronormé dominant. Dérivé de l’anglais gender fluid, le terme englobe en revanche tous ceux qui, dans leur identité de genre, ne se sentent ni tout à fait homme ni tout à fait femme, ou à la fois homme et femme, ou encore homme né dans un corps de femme ou inversement, bref, tout ce qui ne correspond pas strictement à notre catégorisation binaire entre masculin et féminin.
Après l’affaire Weinstein, la parole libérée
« La question de la fluidité du genre n’est pas seulement travaillée par les médias, observe Marlène Coulomb-Gully, professeure en sciences de l’information et de la communication à l’université Toulouse II-Jean-Jaurès. Cela fait trente ans que j’enseigne à l’université, quinze ans que ce que j’enseigne est en lien avec le genre, mais cela fait deux ans seulement que des étudiants viennent me voir pour me faire part de leur impossibilité ou de leur refus de se voir assigné à un genre. » Comment expliquer cette soudaine libération de la parole ? Cette spécialiste des représentations du genre dans les médias y voit notamment une des retombées de l’affaire Weinstein, qui a largement rendu publique, à travers le harcèlement sexuel, la question du genre. Elle souligne également que les questions de genre sont maintenant enseignées au lycée, voire à l’école primaire. « Cela fait donc un certain nombre d’années que les jeunes sont capables de mettre des mots sur les phénomènes et les ressentis dans ce domaine. »
Masculin, féminin : si l’assignation à l’un de ces deux genres fait de plus en plus débat, si un nombre croissant de personnes réclament que le « M » ou le « F » puisse être remplacé par un « X » (pour « neutre ») sur leur certificat de naissance, comme l’autorise la ville de New York depuis début 2019, cette évolution sort en droite ligne des études de genre.
Dès les années 1960, le concept de genre est repris par les féministes, qui s’en emparent pour interroger la domination masculine et revendiquer l’égalité des droits entre hommes et femmes
Apparu il y a plusieurs décennies, aux Etats-Unis d’abord, en Europe ensuite, ce vaste champ interdisciplinaire, qui regroupe tous les pans des sciences humaines et sociales (histoire, sociologie, géographie, anthropologie, économie, sciences politiques, etc.), est fondé sur un postulat simple : le sexe biologique ne suffit pas à faire un homme ou une femme, les normes sociales y participent grandement. D’où la différence entre « sexe » et « genre ».
En révélant les codes sociaux qui façonnent le masculin et le féminin, les études de genre troublent l’ordre « naturel » entre les sexes. Elles démontrent que l’identité de genre (la perception d’être masculin ou féminin) ne se construit pas seulement sur notre sexe biologique, mais aussi en intégrant, souvent de façon implicite, les valeurs et les rôles assignés par la société à cette appartenance. En dissociant intellectuellement le culturel et le biologique, le concept de genre interroge les clichés liés au sexe. Celui selon lequel, par exemple, les femmes seraient naturellement plus enclines à s’atteler aux tâches domestiques que les hommes : il s’agit là, affirment les gender studies, d’une construction sociale et historique, et non pas du fait que la femme est dotée d’un vagin et d’ovaires.
Le concept de genre apparaît pour la première fois dans les années 1950, sous la plume du psycho-sexologue américain John Money, qui utilise l’expression « gender role » pour distinguer le statut social de l’homme et de la femme de leur sexe anatomique. Une dizaine d’années plus tard, le psychiatre américain Robert Stoller forge quant à lui la notion de « gender identity » pour étudier les personnes trans, qui ne se reconnaissent pas dans le sexe assigné à leur naissance. Dès les années 1960, cette idée neuve est reprise par les féministes, qui s’en emparent pour interroger la domination masculine et revendiquer l’égalité des droits entre hommes et femmes. Très vite, la question irrigue les sciences sociales américaines, puis européennes.
L’émergence de la théorie « queer »
En s’interrogeant sur la « fabrique » quotidienne du masculin et du féminin, les études de genre revisitent à nouveaux frais l’apport de l’anthropologue Margaret Mead, qui affirmait, dans l’Amérique puritaine des années 1930, que les caractères des hommes et des femmes étaient conditionnés par le groupe dans lequel ils évoluaient. Mais aussi les travaux de défricheurs comme Simone de Beauvoir (« On ne naît pas femme, on le devient »), Michel Foucault ou Pierre Bourdieu.
Dans les années 1990, nouveau tournant : les études féministes commencent à fusionner aux Etats-Unis avec les gay et lesbian studies, qui questionnent l’homosexualité. C’est l’époque où émerge la théorie queer (bizarre, étrange), portée par la philosophe Judith Butler. Son ouvrage phare, Gender trouble (1990), traduit en français en 2006 (Trouble dans le genre, La Découverte), se démarque du féminisme traditionnel en remettant en cause la bipolarisation entre homme et femme.
Quoi d’étonnant, dès lors, si les frontières se brouillent ? En déconstruisant les différences de sexe, puis la catégorisation homme/femme à l’aune de la construction sociale, les études de genre ont ouvert en grand les portes d’un univers inexploré. L’éternel féminin en a pris un coup, tout comme la maxime hippocratique tota mulier in utero (« toute la femme est dans son utérus »), qui l’enfermait dans son corps. A mesure que les modèles de la féminité se démultiplient, les canons de la virilité, à leur tour, se complexifient. Les filles ne sont plus tenues de jouer les midinettes, ni les garçons les fiers-à-bras. Les rôles peuvent même s’inverser, l’entre-deux s’expérimenter. Tout peut s’inventer, tout devient possible. Le genre devient fluide.
« Il ne s’agit pas simplement d’une mode, d’un épiphénomène urbain, estime le philosophe des sciences naturelles Thierry Hoquet. Des éléments nouveaux sont apparus récemment, qui font que le cadre normatif s’est globalement élargi vis-à-vis des questions de genre. Au plan technique, par exemple, la prise d’hormones pour un changement de sexe est plus facile à obtenir qu’auparavant. » Au plan juridique, le contexte s’est également assoupli : en mai 2016, un amendement au projet de loi de modernisation de la justice (promulguée en novembre 2016) a grandement simplifié le changement d’état civil pour les personnes trans, qui n’ont plus à apporter la preuve « irréversible et médicale d’une transformation physique » pour obtenir une modification de leur sexe à l’état civil.
Pour ce philosophe, auteur de Sexus nullus, ou l’égalité (iXe, 2015) – un savoureux conte philosophique dans lequel un candidat à l’élection présidentielle propose la suppression de toute mention du sexe à l’état civil –, le monde binaire est aujourd’hui travaillé par des « forces épicènes », qui rendent possibles des devenirs différents. Un mot épicène (du grec epíkoinos, « possédé en commun ») est un mot désignant un être animé, qui peut être employé au masculin et au féminin sans variation de forme : « élève » ou « enfant », par exemple. « Ou encore le prénom Charlie, qui est à la fois celui de ma voisine et celui de mon oncle », illustre Thierry Hoquet. L’épicène, précise-t-il, se distingue du neutre. « Quand on entend “neutre”, on pense déni ou effacement des sexes. Ce que dit la notion d’épicène, ou de fluidité, ce n’est pas une négation : c’est une richesse de potentialités. Il est essentiel de laisser nos enfants s’épanouir dans différentes directions sans les contraindre au nom de la biologie. »
Eddy de Pretto, Chris, Bilal Hassani…
Tout le monde, tant s’en faut, n’est pas devenu familier avec la fluidité. Mais la question, dans les villes plus que dans les campagnes, travaille les jeunes générations. Selon une étude YouGov réalisée pour L’Obs début 2019, 14 % des 18-44 ans se considèrent comme « non binaires » (6 % ont répondu « oui tout à fait », 8 % « oui plutôt »). Divers phénomènes de la culture pop – Chris (ex-Christine and the Queens), le chanteur Eddy de Pretto, les acteurs et musiciens Jaden Smith et Ezra Miller – flirtent ouvertement avec le queer : pour Emmanuelle Alt, rédactrice en chef de Vogue Paris, ils constituent les « étendards éclatants d’une nouvelle identité », et sont « décidés à rendre visibles aux yeux des autres leur vérité, aussi trouble soit-elle, et leur singularité ». Les arènes artistiques permettant aux minorités de genre de s’exprimer sont de plus en plus visibles, telle la scène drag queen parisienne. Sans parler de Bilal Hassani, candidat français à l’Eurovison 2019, dont la chanson Roi reflète le vécu – « Je suis le même depuis tout petit et malgré les regards, les avis, je pleure, je sors et je ris (…). Je suis pas dans les codes, ça dérange beaucoup. »
Serait-on entré dans un nouveau monde où ceux qui souhaitent s’émanciper du genre peuvent prendre la parole et la lumière ? La réalité n’est pas si simple. Car cette évolution suscite en retour une opposition très forte, comme le montre un peu partout en Europe l’ampleur des campagnes antigenre. « Le principe est newtonien : plus on avance d’un côté, plus la réaction est forte de l’autre. Pour l’instant, dans ce domaine, la parole est encore du côté des progressistes. Mais jusqu’à quand ? », s’interroge Marlène Coulomb-Gully.
Estimant que l’on touche à « quelque chose d’absolument fondamental en termes d’identité personnelle », la professeure en sciences de l’information et de la communication craint que la parole libérée par « les populismes de tout crin » touche aussi les questions de genre. Si les actes homophobes se multiplient ici et là, si les forces réactionnaires menacent les droits LGBT dans un nombre croissant de pays, ce n’est évidemment pas un hasard. La binarité des sexes a longtemps mené le monde, et avec elle, la « norme hétérosexuelle ». Leur déconstruction éveille donc de profonds fantasmes de peur, sur lesquels le Vatican, qui dénonce de longue date cette pensée « relativiste », a beau jeu de s’appuyer.
Mais l’angoisse de la confusion des genres ne touche pas que l’Eglise. « La réappropriation par chacun de son apparence de genre peut être considérée comme une volonté de s’émanciper de la nature, souligne le philosophe Thierry Hoquet. Pour certains, ces décisions individuelles remettent en question quelque chose de fondamental dans la définition de notre vivre-ensemble. Elles semblent engager la définition de la société dans laquelle on vit, et plus globalement remettre en question l’héritage biologique de l’humain.»
Le genre au risque de la négation du corps : c’est ce que dénonce par exemple le philosophe Jean-François Braunstein, dans La Philosophie devenue folle (Grasset, 2018). « Il faut désormais affirmer que le genre doit être totalement découplé de l’anatomie », écrit-il, en fustigeant le « nouvel idéal » que serait la fluidité des genres. « Les corps ne comptent plus, seules comptent les consciences, le sentiment que nous avons d’être ceci ou cela. » Dans son dernier ouvrage, Qui a peur de la théorie queer ? (Les Presses de Sciences Po, 2018), Bruno Perreau, spécialiste des questions de genre et professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT, Etats-Unis), analyse l’origine des peurs suscitées par la déconstruction des genres. Il s’attache notamment à démontrer que l’un de ses moteurs est la crainte de la propagation de l’homosexualité. « Indifférente à la différence des sexes, la “théorie du genre” fabriquerait une société transgenre où l’hétérosexualité serait contrainte d’abdiquer son hégémonie et où l’homosexualité ne serait plus contenue par rien d’autre qu’elle-même », écrit-il, en qualifiant cette crainte de « fable épistémologique ».
C’est « parce que toute une frange de la société craint l’éclatement des formes familiales et parentales qui pourrait découler d’une “fluidité” des genres qu’elle s’accroche aux stéréotypes de sexe », renchérit la sociologue Marie Duru-Bellat, qui a analysé des décennies durant la manière dont se construisent les inégalités hommes-femmes, notamment dans le système scolaire. Et de souligner, dans La Tyrannie du genre (Presses de Sciences Po, 2017), cet étrange paradoxe : les controverses récurrentes sur le genre ont conduit ces dernières années à une célébration croissante des différences entre les hommes et les femmes, construisant, jour après jour, de nouvelles formes de domination masculine.
Que dire à ceux qui craignent que ­la marche vers l’égalité aboutisse à une forme d’indifférenciation des sexes ? A la confusion des genres ? En conclusion d’un petit livre écrit en 1993 (Les Cinq Sexes, Payot & Rivages), l’Américaine Anne Fausto-Sterling, professeure de biologie et d’études de genre à l’Université Brown, répondait ceci : « Il arrive parfois que des gens me demandent, non sans horreur, si je ne milite pas pour un monde couleur pastel, dans lequel l’androgynie serait reine et où hommes et femmes seraient exactement les mêmes. A mes yeux, pastel et couleurs vives cohabitent. Il existe et existera toujours des personnes extrêmement masculines. Simplement, certaines sont des femmes. Et dans mon entourage, certaines personnes des plus féminines sont bel et bien des hommes. » Cela ne rassurera pas tout le monde.
Catherine Vincent
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David Paternotte : « La déstabilisation de l’ordre sexuel est un élément fondateur du discours antigenre »
Le sociologue revient sur la naissance d’une prétendue « idéologie du genre », concept inventé par les opposants à la liberté de disposer de son corps.
Propos recueillis par Catherine Vincent Publié le 19 juillet 2019
Entretien. David Paternotte, professeur en sociologie à l’université libre de Bruxelles, a codirigé l’ouvrage Campagnes antigenre en Europe. Des mobilisations contre l’égalité (Presses universitaires de Lyon, 2018).
La « fluidité » du genre et l’« idéologie » – ou la « théorie » – du genre, ce n’est pas du tout la même chose… Que désigne ce dernier terme ?
Le terme d’« idéologie » du genre a été inventé par le Vatican dans les années 1990, pour contrer les droits sexuels et reproductifs acquis lors de deux conférences de l’ONU : l’une sur la population et le développement (Le Caire, 1994), l’autre sur les droits des femmes (Pékin, 1995). Pour le Saint-Siège, ces droits déstabilisent un certain ordre sexuel fondé sur la séparation entre hommes et femmes. C’est à ce moment-là qu’apparaît le terme d’« idéologie du genre » ou de « théorie du genre ». Il ne désigne pas seulement les études de genre : il laisse entendre qu’il existerait un plan sous-jacent de prise de pouvoir, de transformation de la société. Deux images illustrent cette dimension de conspiration : celle du sous-marin (qui avance caché) et celle du cheval de Troie (qui paraît inoffensif mais recèle des dangers). Le terme d’« idéologie du genre » permet d’évacuer toutes les subtilités qui existent au sein des études de genre. L’idée générale est qu’il s’agit d’un grand complot dans lequel se retrouvent les féministes, les universitaires, les militant(e)s LGBT et les responsables des politiques de genre des institutions internationales.
L’ouvrage que vous avez codirigé avec Roman Kuhar, « Campagnes antigenre en Europe », montre que la Manif pour tous, qui a occupé l’espace public en France en 2012-2013, a essaimé dans la plupart des pays européens. Quelles similitudes ou disparités observe-t-on dans ces mouvements ?
Les grands éléments fondateurs du discours sont les mêmes partout : déstabilisation de l’ordre sexuel et conspiration. Parmi les autres ressemblances figurent les types d’acteurs (anciennes associations anti-avortement, communautés religieuses, partis ou mouvements populistes), et les formes de mobilisation : les codes couleurs des ballons roses et bleus ainsi que le logo représentant un père, une mère et deux enfants. A quoi s’ajoute une très forte présence sur les réseaux sociaux et sur Internet
Au-delà de ces similitudes, la force des campagnes antigenre est de s’appuyer sur un discours extrêmement plastique. L’« idéologie du genre » sera présentée en Allemagne et en Autriche comme une idéologie totalitaire et une pratique non démocratique, alors qu’en Europe de l’Est, on insistera sur le fait qu’elle constitue une forme d’ingénierie sociale, un avatar du marxisme. Le ministre italien de l’intérieur Matteo Salvini, quant à lui, utilise ce concept pour insister sur les racines chrétiennes de l’Italie – ce qui lui permet d’attaquer les musulmans et les réfugiés.
Au-delà de ces stratégies politiques, comment expliquer que cette opposition aux libertés de choix et de disposition de son corps rencontre un tel succès ?
Cette opposition joue beaucoup sur les peurs. Sur le site de la Manif pour tous, on lit ceci : « L’idéologie du genre est destructrice, obscurantiste, antisociale, anti populaire comme elle est anti naturelle. » Cette « idéologie » menacerait l’avenir des sociétés européennes, voire l’humanité tout entière, et conduirait à une révolution anthropologique en niant la différence des sexes et leur complémentarité. Or, dans un monde qui change beaucoup, et de façon souvent inquiétante, il est tentant, comme le souligne le sociologue Eric Fassin, de se raccrocher à ce qui ne change pas : la nature. L’idée que l’humanité est naturellement divisée en deux groupes clairement définis donne une impression de stabilité dans un monde de moins en moins stable.
Quelles conséquences peuvent avoir ces mouvements antigenre ?
Les attaques contre le genre et les droits sexuels peuvent être instrumentalisés pour consolider le pouvoir des Etats. C’est ce que fait notamment Vladimir Poutine en Russie, qui insiste beaucoup sur les « valeurs traditionnelles ». En Pologne ou en Hongrie, les conséquences se font déjà sentir avec l’arrêt du financement de certains programmes de recherche et le soutien de nouvelles structures de la société civile, tels les groupes anti-avortement.
Vous revenez tout juste d’Amsterdam, où se tenait, du 4 au 6 juillet, la conférence bi-annuelle ECPG (European Conference on Politics & Gender). Ces questions y étaient-elles débattues ?
Elles étaient extrêmement présentes. Ces préoccupations étaient beaucoup moins fortes il y a deux ans, lors de la dernière conférence ECPG. La prise de conscience a été lente, mais elle est désormais généralisée.
Catherine Vincent
@kurukka et le radclub c'est l'article du monde que j'ai posté en print l'autre jour.
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casparine · 5 years
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(Rapatriement) Roman📕: Les prénoms épicènes
(Rapatriement) Roman📕: Les prénoms épicènes
Un roman d’Amélie Nothomb. Paru le 22 août 2018 aux éditions Albin Michel. ISBN : 2226437347. Suite non-officielle du  roman  Frappe-toi le cœur de 2017.
~Résumé~
Claude, un homme ambitieux, est amoureux de Reine. Mais ne pouvant la posséder, il se rabat sur Dominique, catherinette un peu naïve. De leur union naîtra Épicène, être brillant mais humble que Claude ne peut supporter. Sans…
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sadregisile-blog · 5 years
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Roman📕: Les prénoms épicènes
Roman📕: Les prénoms épicènes
Un roman d’Amélie Nothomb. Paru le 22 août 2018 aux éditions Albin Michel. ISBN : 2226437347. Suite non-officielle du  roman  Frappe-toi le cœur de 2017.
~Résumé~
Claude, un homme ambitieux, est amoureux de Reine. Mais ne pouvant la posséder, il se rabat sur Dominique, catherinette un peu naïve. De leur union naîtra Épicène, être brillant mais humble que Claude ne peut supporter. Sans doute lui…
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songedunenuitdete · 5 years
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Les prénoms épicènes de Amélie Nothomb
[Chronique Artemissia] Mon #avis sur Les prénoms épicènes de Amélie Nothomb / @AlbinMichel - Encore un très beau récit magnifiquement écrit que j’ai dévoré avec passion.
Broché : 162 pages Editeur : Albin Michel; Édition : 1 Date de sortie : 22 août 2018 Collection : A.M. ROM.FRANÇAIS Langue : Français ISBN-10: 2226437347 ISBN-13: 978-2226437341 Prix éditeur : 17,50€ Disponible sur liseuse : 11,99€ De quoi ça parle ?
« La personne qui aime est toujours la plus forte. » Mon avis
Tous les ans, j’attends la rentrée littéraire avec impatience et bien sûr le dernier…
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fkyb · 5 years
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Get to know me meme
Tagged by both @plann-et and @andwebegin
A/N: Tag 10 followers you want to get to know better.  
Name: fkyb for y'all (though if we're talking and you ask me privately i probably told you already😁)
Year: 1995
Star Sign: taurus
Height: 164cm
Put your playlist on shuffle and list the first 4 songs:
somebody to love (anne hathaway's version from ella enchanted) - hey brother (avicii) - short hair (mulan ost) - who lives, who dies, who tells your story (hamilton)
Grab the nearest book, turn to page 23, what is line 17? (...) les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous (...)
Ever had a song or poem a poem written about you? yes! My ex wrote me a poem based on my fave line from the Brick
When was the last time you played air guitar? Yesterday while doing the dishes
Celebrity Crush(es)? Jameela Jamil always and forever
What sound you hate? You love? I hate the sound my kids make when they dry erase their chalk. Use your fucking sponge! I love the intro of the song ''Scar Tissue''
Do you believe in ghosts? Yep
Do you believe in aliens? Yep
Do you drive? If so have you crashed? Yes and kinda. I parked into a wall and destroyed the side of the car.
Last book you read? Last one i finished is Amélie Nothomb's Les prénoms épicènes.
Do you like the smell of gasoline? Yes
What’s the last movie you’ve seen? Equalizer 2
What’s the worst injury you’ve ever had? I'm lucky enough to have never hurt myself seriously, worst thing is a knife cut on my thumb while doing the dishes (the air guitar had nothing to do with it)
Do you have any obsessions right now? Guardian and LBC and Tumblr
Do you tend to hold a grudge? Yes
In a relationship? Who's got time for that??(says the bitter lady, disappointed by all past relationships). Closest thing rn is talking to people on tumblr 😂
Tagging : @thesilentdarkangel @gumballgladiator @weilongfu @yumi-chan-hamano @audoldends (if you want to etc etc)
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hell-of-angel · 2 years
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Il ne décolère pas. Décolérer est ce verbe qui ne tolère que la négation. Vous ne lirez jamais que quelqu'un décolère. Pourquoi ? Parce que la colère est précieuse, qui protège du désespoir.
Amélie Nothomb, Les prénoms épicènes
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tracesdelire · 4 years
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Il ne décolère pas. Décolérer est ce verbe qui ne tolère que la négation. Vous ne lirez jamais que quelqu'un décolère. Pourquoi ? Parce que la colère est précieuse, qui protège du désespoir.
Amélie Nothomb, Les prénoms épicènes
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rapha-reads · 3 years
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Tu en es à où niveau lectures cette année ?
Ouh lalala. Cet été a été BUSY. J'ai découvert ce site où tu peux télécharger tous les livres que tu veux (yep, pas très légal mais who cares, on a pas de fric). Donc disons que je me suis lâchée...
- j'ai relu la trilogie L'Autre de Pierre Bottero. Parce qu'il était temps de la relire.
- et avant ça j'ai relu le dernier tome du Pacte des Marchombres, Ellana la Prophétie.
- j'ai lu la trilogie Winternight de Katherine Arden (The Bear and the Nightingale, The Girl in the Tower, The Winter of The Witch). Beaucoup, beaucoup aimé !
- j'ai lu The Chaos of the Stars de Kiersten White. Des années que j'avais envie de le lire !
- plus tôt dans l'année, j'ai lu la trilogie Shadow and Bone et la duologie Six of Crows de Leigh Bardugo, j'ai adoré.
- j'ai lu Maintenant comme avant de Juliette Arnaud, parce que Juju est trop cool.
- j'ai lu Emma de Jane Austen parce que Jane est très cool.
- j'ai lu plusieurs pièces d'Oscar Wilde dont The Importance of Being Earnest parce que Oscar est très cool.
- j'ai lu Les Sept Mariages d'Edgar et Ludmilla de Jean-Christophe Rufin. Excellent roman.
- j'ai lu Si une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino parce que c'est un de mes auteurs préférés. Roman étrange et fascinant !
- j'ai lu Les Prénoms Épicènes d'Amélie Nothomb parce que Nothomb.
- j'ai lu Ta Deuxième Vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une de Raphaëlle Giordano. En partie parce qu'elle s'appelle Raphaëlle et que j'ai tendance à lire tout ce que les Raphaëlle écrivent. En partie parce que le titre est motivant.
- j'ai commencé (changement de rythme !) Mrs Dalloway de Virginia Woolf, ainsi que Le Roi n'avait pas ri de Guillaume Meurice.
- et sinon côté fic j'ai lu Sansûkh et je suis en train de relire Loaded March, sans parler des dizaines de one shots et autres multi chapters que je m'avale tous les jours matin midi et soir.
Pfiou! C'est déjà bien assez, non ?! Ha, j'avais pas lu autant depuis... Bah depuis le confinement de 2020, mais avant ça sinon, depuis ma première année de fac (la prépa lettres ça tue l'envie de lire, sérieusement).
Voilà voilà ! N'hésite pas à me laisser des recommandations ! Et à poser toutes les questions que tu veux / faire des commentaires sur la liste !
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lumiere-prune · 3 years
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Inspiration lecture
J’aimerais vous présenter brièvement les livres qui ont marqué mes années lycée.
- Le Père Goriot, Honoré de Balzac (voir photo)
- Dans la Forêt, Jean Hegland (voir photo)
- Les Prénoms Épicènes, Amélie Nothomb : j’ai lu ce livre sous le conseil de mon père, un grand amateur de lecture. Je l’ai dévoré. J’ai adoré m’évader dans cette intrigue pendant le trajet France-Irlande lors de mon voyage scolaire. J’aime son travail et j’ai aimé apprendre de nouvelles choses. C’est une autrice que j’apprécie bien que certains livres soient interminables à mes yeux (Acide Sulfurique)
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helenemuron · 4 years
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Visa pour la vie
Mon visa a expiré le 1er septembre. Le 1er septembre, autre événement: je suis devenue maman. J’adore quand le timing de la vie est aussi complaisant. Toute la soirée, on s’est demandé si elle naîtrait un samedi ou un dimanche, en août en septembre, et ce que ça signifierait sur son tempérament. (Il faut bien s’occuper quand la péridurale commence à faire effet et qu’il n’y a plus qu’à attendre que le bébé descende.) Saturday night fever des Bee Gees ou Sunday morning du Velvet Underground? En vrai, j’étais tellement high qu’on a écouté Bob Marley. 
À un moment, le tempo s’est accéléré, il a fallu “pousser”. L’expérience la plus intense de toute l’existence, aussi physique que métaphysique. Là, elle est en moi, ensuite, elle sera en vie. Et si elle ne sortait pas? Et si elle restait pour toujours dans cet état limite? Bref, totally worth it, ce trip. Finalement, c’est la voix de velours râpé de Lou Reed qui l’a emporté. Elle est née à minuit et demi et j’aimerais dire qu’elle a été accueillie par le son du célesta légendaire de la chanson, mais la vérité c’est que j’ai sans doute poussé la beuglante millénaire de toutes les parturientes. 
J’aimerais dire aussi que c’est en hommage à la chanson qu’on a choisi son prénom, mais ça aussi ce serait un gros bobard concocté a posteriori. Le prénom, on l’a choisi un jour glacial de mars en regardant les nuages blancs et le ciel se refléter sur un lac du Morvan. On ne connaissait pas encore le sexe, mais peu importe: c’est un adjectif épicène. Elle s’appelle Céleste. Comme la reine-éléphant de Célesteville, et comme le célesta de John Cale, et comme le ciel constant derrière les nuages mouvants. En espagnol, celeste veut dire bleu ciel. 
Céleste n’était pas bleue quand elle est née mais rouge, vivante et gigotante. Elle avait les yeux ouverts, bruns et quasi-bridés. J’ai dit: Pourquoi elle a une tête de Chinois? Les sage-femmes ont rigolé. On l’a posée sur mon ventre et elle a tété tout de suite, goulûment, les yeux fermés. Elle s’est acclimatée aussi vite sur le torse de son père où on l’a mise ensuite. Lorsqu’il est rentré se reposer, on est restées toutes les deux, et je l’ai regardée dormir sur moi, aussi paisible que les cieux, et je lui ai dit, it’s you and me forever, baby. Un visa pour l’amour, durée: toute la vie.
*
L’autre visa, celui qu’on obtient via un avocat qui certifie qu’on est extraordinaire et non via une partie de jambes en l’air, on l’avait un peu négligé, ces temps-ci. Comme on, c’est-à-dire moi, avait un peu négligé cet endroit, ici, au profit de la vie. Parfois, on écrit, et on ne “vit” pas, one does not “live”; et puis parfois, on vit. Le retranchement de l’existence qu’implique l’acte d’écrire, il est pénible. Moins pénible que le travail à la mine - il me reste une once de décence - mais difficile. Parfois on a envie de présence. Quand on accouche, par exemple. 
Réfléchir à ce que c’est qu’enfanter au moment précis où dans l’oreille on vous crie: Poussez, c’est intéressant, mais je ne sais pas si je recommande, pour la productivité. Penser à ce qu’est un bébé, ce qu’est la maternité, se souvenir de Christine Villemin et de Médée et conjurer la mère pélican et l’araignée pour compenser - bravo et merci, tout ça est très bien référencé mais est-ce qu’on pourrait juste attendre que le bébé ait fini de téter? Un bébé est présence pure, aucune projection dans le futur, et en même temps promesse d’avenir: inéluctablement, ce bébé va grandir. 
Grandir comment? Où? Avec qui? Le visa pour le septième ciel que j’ai décroché le 1er septembre n’a pas oblitéré toutes les questions existentielles. Il y a une chose cependant que je sais, que j’avais dite à mon amie Hélène, avant: on a mille raisons de s’abstenir, la première dans mon cas étant ma nature si peu céleste, aussi chaude et destructrice que l’éclat du soleil (c’est ce qui signifie Hélène, et qui suis-je pour lutter contre l’onomastique), mais je crois que je veux faire un enfant, pour ne pas rater un sentiment.
J’ai l’air d’un monstre, qui fait un enfant pour son divertissement personnel? Allez, que celui qui n’a jamais dit gouzi-gouzi me jette la première pierre. Ma mère m’avait dit une fois: on fait des enfants pour ses parents. J’avais dit en rigolant: Fi, je m’en fiche de mes parents, ou autre phrase typique de nullipare. Et maintenant, cliffhanger: non seulement je ne m’en fiche pas de ma mère, mais je la comprends. Et toutes les autres avec elle - les Médée et les araignées, palette entière de sentiments à explorer en prenant pour objet la pauvre Céleste, qui n’avait pourtant rien demandé. 
*
Céleste n’a peut-être pas demandé à naître, et elle n’a pas non plus requis d’être affublée d’un état civil à rallonge, mais moi je crois à la loi du karma qui dit qu’elle nous a choisis, son père et moi. Et tous ses ascendants aussi. Voilà pourquoi elle s’appelle Lola, surnom autoproclamé de sa grand-mère paternelle qui vit aujourd’hui, de manière physique, au quatrième étage d’une maison de retraite, et de manière psychique, plus dans sa tête que dans le monde réel. Inventer son propre prénom, c’est forcément génial, non?
Ensuite, Céleste s’appelle Olive, surnom de mon père qui a lui aussi une tendance charmante à prendre le contenu de sa tête pour la réalité, tendance dont j’ai hérité et que je préfère prendre pour une qualité. L’autre Olive la plus célèbre, c’est la femme de Popeye - Olive Oyl à l’état civil, habile référence au délice de la nature qu’est l’huile d’olive. Et mon Olive préférée, ex æquo avec celles de Castelvetrano, c’est la fille de mon amie Hélène, conçue trois mois après Céleste et aussitôt décrétée sa meilleure amie, in et ex utero. 
Il y a des amitiés parce-que-c’était-lui-parce-que-c’était-moi, à la Montaigne et La Boétie, des amitiés quasi-sado-maso à la Jerry Seinfeld et George Costanza, et puis il y a des alter ego. Hélène et moi, on se félicite de nos choix, d’une part parce que c’est ce que font les bons amis, et puis peut-être parce que les nôtres suivent des courbes parallèles depuis qu’on s’est rencontrées en khâgne le jour de la rentrée. Déjà, faire une khâgne, drôle d’idée. En tout cas, le dernier choix, celui qui a consisté à enfanter, “pour ne pas rater un sentiment”, on ne le regrette pas. 
Le dernier prénom de Céleste, c’est le premier des sentiments: elle s’appelle Lioubov, ou Любовь en cyrillique, ou Amour, en français. En matière de prénoms, les Russes raffolent des vertus théologales, et qui pourrait les blâmer? You can’t go wrong with Foi (Vera), Espérance (Nadejda) et Charité (Lioubov, si vous suivez). L’hiver dernier, j’ai travaillé pour un projet russe qui a beaucoup fait parler de lui à Paris, un rollercoaster comme seuls les Russes savent les faire. C’est au milieu de ce chaos nommé DAU que le fruit de mes entrailles s’est manifesté. 
*
J’ai fait le test de grossesse tard un dimanche soir, dans des toilettes plus infestées de sperme, de vodka et de cocaïne que d’urine. Les films de DAU (il y en a treize au total, dont un qui vient de gagner un ours d’argent à la Berlinale) parlent de tout ça, et de physique quantique et de politique, et d’inceste et d’amitié et de violence et de folie et de liberté. Et de foi, d’espérance et de charité. Bizarrement, je n’aurais pas pu imaginer de meilleur contexte pour concevoir un bébé. Je rêvais d’Amérique et j’ai atterri en Union soviétique. La vie est comique. 
Ce qui est comique aussi, c’est que les middle initials de Céleste forment le mot LOL. Lol, c’est lots of laughter, une chose qu’elle nous apporte à haute dose. Et c’est aussi l’héroïne fameuse du roman de Marguerite Duras, Le ravissement de Lol V. Stein. Lola Valérie Stein alias Lol devient folle d’amour lors d’un bal. Elle suscite à son tour la passion d’un type qui entreprend de raconter ce qu’il sait de son histoire et d’imaginer les interstices. Je ne sais pas si je souhaite à Céleste un destin aussi romanesque. Mais de l’amour, et de l’humour, et de la folie, et de la vie, ça oui.
Céleste, fidèle à la prophétie qu’on lui a donnée en la nommant ainsi, aime contempler le ciel depuis la véranda que son père a dessinée. Elle aime aussi regarder sa main et agiter les doigts en poussant des oh et des ah. Elle aime utiliser cette même main pour essayer d’attraper tout ce qui se trouve à sa portée, ce qui nous fait crier au génie lorsqu’elle réussit. Je repense à Marie Darrieussecq qui citant peu ou prou Beauvoir écrit: On ne peut pas penser et pouponner. Elle écrit ça dans Le bébé, récit-fleuve de la maternité et preuve qu’on peut faire les deux.
On peut aussi pouponner et ne pas trop penser. Parfois, c’est autorisé. Céleste a célébré ses six mois à New York en compagnie de son autre meilleure amie Luna, née un mois après elle. Luna, qui est à moitié chinoise, l’a emmenée manger des dim sum à la crevette et à la ciboulette. C’était sacrément chouette. Le même jour, Céleste a traversé Central Park avec sa mère et sa grand-mère maternelle, la dite Babou pour Babouchka, qui est à moitié russe, elle. Depuis le porte-bébé, elle a contemplé le ciel d’un air ravi: c’était le même qu’à Paris. 
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LES PRÉNOMS ÉPICÈNES AMÉLIE NOTHOMB
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« La personne qui aime est toujours la plus forte. » LIRE UN EXTRAIT en cliquant ici AVALANCHE HÔTEL NIKO TACKIAN
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Janvier 1980. Joshua Auberson est agent de sécurité à l’Avalanche…
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franckdoutrery · 5 years
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Les épicènes d’Amélie
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Dans le débat sur l’écriture inclusive, on rencontre tôt au tard le terme épicène, mot savant que l’homme de la rue, interrogé par un micro baladeur, situe volontiers entre les épices et les épicéas. Le dictionnaire n’est pas de son avis, qui en trouve l’origine dans la Grèce antique. En effet, dans la cité démocratique débutante, épikoinos qualifiait tout ce que les citoyens avaient en commun : race, religion, gouvernement, langue, et par-dessus tout, le « bien commun ». Plus tard les Latins éduqués, préférant le grec à leur propre langue, prononcèrent epicœnus et transmirent le mot – resté rarissime ! – aux langues romanes, dont le français.
Or question : qu’est-ce qui est commun dans l’épicène ? Dans des langues où les mots se distinguent en genre et en nombre, il y en a qui valent pour les deux genres et, s’agissant d’êtres sexués, pour les deux sexes. Ainsi, dans le syntagme les jeunes enfants, le substantif enfants peut désigner des garçons, des filles ou un mélange des deux. Et il en va de même pour l’adjectif jeunes. Si on veut ajouter que ces enfants sont sages, le prédicat sages est lui aussi épicène, puisqu’il qualifie les deux sexes, ce qui ne serait pas le cas du prédicat beaux/belles. Même certains prénoms peuvent devenir épicènes, témoin le dernier roman d’Amélie Nothomb, où Claude et Dominique sont les parents d’une fille qui répond au prénom d’Épicène. Notons toutefois qu’en français, langue qui ignore le neutre, chaque substantif épicène relève soit du masculin, soit du féminin. Ainsi, si témoin et victime sont certes des épicènes, le premier est du masculin et le second du féminin. Ce qui n’empêche nullement le témoin d’être parfois une femme et la victime un homme. Auquel cas, il serait aberrant d’aligner le genre sur le sexe en parlant d’une témoin et d’un victime. Dès lors, quel que soit le genre de l’épicène, il vaut pour les deux sexes, il est commun, ambivalent, partagé.
On a adopté le même principe pour parler du monde animal. On sait que le moustique est un insecte sexué et les entomologistes nous disent que quand on se fait piquer par la bestiole, c’est à coup sûr une femelle, qui récolte du sang pour la maturation de ses œufs fécondés. Mais comme l’épicène moustique est masculin, on est quand même piqué par un moustique. C’est différent en allemand : l’épicène Mücke est féminin, si bien que quand on a tué un moustique, quel que soit son sexe, on a tué eine Mücke.
À vrai dire, ce phénomène participe largement de la mise en concepts de l’expérience humaine. Une des premières règles de celle-ci incite à penser les choses de façon binaire, de manière à ce qu’un des deux termes, qu’on appelle souvent le neutre ou le non-marqué, serve également à nommer la totalité du binôme. Prenons le cas du jour et de la nuit, qui sont conçus comme occupant chacun une partie des vingt-quatre heures. Or c’est l’un des deux, à savoir jour, qui sert aussi à nommer la totalité de cette durée, par exemple dans un voyage de cinq jours, où jour vaut vingt-quatre heures. Comme le sexe est également conçu comme un binôme, il n’est pas étonnant qu’un des deux termes qui l’expriment  (homme/femme ; mâle/femelle) puisse servir à désigner la somme des deux. Ce terme non marqué n’est pas nécessairement celui du sexe masculin. On peut très bien imaginer une société martriarcale, où le genre humain serait nommé d’après le nom de la femme et où le nom de l’homme serait dérivé de celui-ci. Ce serait une inversion de la marque, le contraire de l’exemple époux/épouse. C’est ce qui se passe parfois dans des langues comme l’allemand, où le nom de l’époux (der Bräutigam, litt. l’homme de la mariée) est dérivé de celui de l’épouse (die Braut).
Cette observation donne à réfléchir sur la tendance actuelle des noms de métiers féminins obtenus par dérivation du masculin, tels qu’auteure, écrivaine, factrice. On est toujours étonné de voir les défenseur.e.s des noms de métiers féminisés réclamer des dérivés qui se présentent malgré tout comme des créations secondaires ou dépendantes par rapport à leurs équivalents masculins. Car pour nommer la professeure, il a d’abord fallu penser le professeur. Si bien qu’en l’occurrence la femme paraît d’office comme un succédané de son collègue, une supplétive obtenue par dérivation, une « femme de paille » en somme. Avouons que dans ce cas, si le but était de « dégenrer » l’écriture, il est loin d’être atteint. Il vaut mieux alors continuer la lecture du roman d’Amélie Nothomb, où Épicène veut consacrer une thèse à l’histoire du verbe anglais to crave, qui signifie « désirer ardemment ». Quand on veut l’en dissuader, elle répond : « Ce verbe c’est moi. Mais j’ignore son complément ! » Peut-être qu’elle désirait ardemment se débarrasser de son prénom, de son statut ambivalent, commun, partagé ? Et pour tout dire : asexué ?
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