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#littérature persane
homomenhommes · 5 months
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ORIENT QUEER : L'ANDALOUSIE
Extraits d'articles :
L’homosexualité était pratiquée dans la société andalouse au XI ème siècle, en dépit des prises de positions extrêmement ferme de l’islam qui condamne sévèrement la sodomie, cette inversion sexuelle était connue et pratiquée en Espagne, comme dans beaucoup d’autres contrées.
L'amour homsexuel (مذكرات mudhakkarat) comme thème littéraire se développe dans le milieu de la poésie dans tout le monde arabe; le juriste et écrivain persan Muhammad ibn Dawud (868 - 909) écrit, à 16 ans, le Libro de la flor, une anthologie des stéréoptypes de la lyrique amoureuse qui donne une large part aux vers homoérotiques.
Ibn Hazm raconte qu’un certain Ahmed b. Kulayb poète et grammairien cordouan, mourut de chagrin, en 426 /1035, parce que le jeune homme dont il était éperdument amoureux restait insensible à ses avances.
Très fréquemment, des andalous musulmans s’éprenaient de jeunes gens, chrétiens ou juifs, qui étaient d’autant plus appréciés que souvent, ils étaient blonds aux yeux bleus. Recherchant parfois des plaisirs interdits par la loi islamique.
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DE L'AMOUR DES ROIS
La poésie homoérotique hispano-arabe est la partie du corpus poétique hispano-arabe à caractère homoérotique. La littérature érotique, du moins de la plus grande qualité, s’épanouit au sein de la culture islamique à une époque où l’homosexualité, présentée comme raffinement culturel dans le califat omeyyade, inspire un grand nombre d’écrits, principalement dans la poésie.
La pratique de l’homosexualité est plutôt courante entre les rois andalous et de jeunes hommes. Abd al-Rahman III, Al-Hakam II (qui a une descendance pour la première fois à l’âge de 46 ans avec une esclave basque chrétienne qui se travestit, à la manière de Bagdad, comme si c’était un éphèbe), Abdallah ben Bologhin de la Taïfa de Grenade, le Nasride Mohammed VI al-Ahmar; entre eux, l’Abbadide Al Mutamid ibn Abbad de la taïfa de Séville et Yusuf III du royaume de Grenade écrivent de la poésie homoérotique. Abd al-Rahman III, Al-Hakam II, Hicham II et Al Mutamid entretiennent ouvertement des harems masculins. Les hispano-arabes préfèrent comme compagnons sexuels les esclaves chrétiens et chrétiennes aux femmes et éphèbes de leur propre race, ce qui provoque l’hostilité des royaumes chrétiens. Le martyre du jeune Pélage qui résiste aux désirs d’Abd al-Rahman III, premier calife Califat omeyyade de Cordoue, est reconnu dans sa canonisation.
Dans la communauté juive d’Al-Andalus, l’homosexualité est également courante chez les aristocrates. La culture courtisane et aristocratique y prend la forme d’un individualisme romantique explorant toutes les formes de la sexualité libératrice :
hétérosexualité, bisexualité, homosexualité.
Non seulement le plaisir homosexuel est fréquent, mais il est considéré comme davantage raffiné chez les personnes à l’aise et cultivées. Les prostitués sévillans du début du xiie siècle auraient par ailleurs touché davantage de revenus que leurs camarades féminines et auraient pratiqué auprès d’une classe plus aisée.
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Sources :
Before Homosexuality in the Arab‐Islamic World, 1500–1800 is a 2005 book by Khaled El-Rouayheb, published by the University of Chicago Press.
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whatif1312ormore · 8 months
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Bharat ou Bharath Pas India (Inde ), Inde ou India sera Bharat bientôt (L’Inde reprend son ancien nom et efface son nom de britannique)
Bhārata
भारत (Bhārata) est le nom du pays en sanskrit. Dans les Puranas, ce terme apparaît sous la forme Bhārata varṣam (« le pays de Bharata ») pour désigner l'Inde par opposition aux autres varṣas ou pays et il viendrait du nom du roi Bharata Chakravartin. Dans la littérature en sanskrit, le terme Bhārata désigne l'ensemble du sous-continent.
Inde
Le terme « Inde » dérive initialement de Sindhu, nom en sanskrit du fleuve Indus. Ce mot peut aussi être traduit par « mer » ou « rivière », « fleuve »
Le nom a été utilisé en persan ancien sous la forme Hinduš, en grec Ἰνδία / Indía puis en latin India, pour désigner la région située à l'est de l'Indus. Hérodote (ve siècle av. J.-C.) parlait dans l'Enquête (livre III, 95) de τῶν Ἰνδός / tôn Indós, « les Indiens » Il mentionne aussi ἡ Ἰνδική χώρη / hē Indikē chōrē, « le pays indien »
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koumih · 2 years
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Djalâl ad-Dîn Rûmî, connu surtout sous le nom de Rumi était un poète persan, juriste, érudit islamique, théologien et mystique soufi du 13ème siècle. Ses poèmes ont été traduits dans de nombreuses langues et transposés dans divers formats. Rumi a été même décrit comme le 'poète le plus populaire' et le 'poète le plus vendu' aux États-Unis. Les œuvres de Rumi sont principalement écrites en persan, mais il utilise parfois aussi le turc, l'arabe et le grec dans sa poésie. Son Masnavi (Mathnawi), composé à Konya, est considéré comme l'un des plus grands poèmes de la langue persane. Ses œuvres sont largement lues dans leur langue originale en Iran et le monde persanophone. Les traductions de ses œuvres sont très populaires, notamment en Turquie et aux États-Unis et en Asie du Sud. Sa poésie a influencé non seulement la littérature persane, mais également le turc ainsi que la littérature mondiale. La poésie de Rumi est souvent divisée en différentes catégories: les quatrains (rubayāt) et les odes (ghazal) du Divan, les six livres du Masnavi. Les œuvres sont divisées en Discourses, Lettres et Sept Sermons. Le travail le plus connu de Rumi est le Maṭnawī. Le poème en six volumes occupe une place distinguée dans la riche tradition de la littérature soufie persane et a été appelé communément 'le Coran en persan'. De nombreux commentateurs l'ont considéré comme le plus grand poème mystique de la littérature mondiale. Il contient environ 27000 lignes, chacune d'un couplet avec une rime interne. L'autre œuvre majeure de Rumi est le Dīwān-e Kabīr (Le grand ouvrage). Outre environ 35000 couplets perses et 2000 quatrains persans, le Divan contient 90 ghazals et 19 quatrains en arabe, une vingtaine de couplets en turc (principalement des poèmes macaroniques de métissage persan et turc) et 14 couplets en grec (tous dans trois poèmes macaroniques grec-persan). Comme d'autres poètes mystiques et soufis de la littérature persane, la poésie de Rumi parle de l'amour qui infuse le monde. 'Sachez qu'il n'y a pas d'autre dieu que lui' et demandez pardon pour votre péché. Rumi appartient à la classe des philosophes islamiques qui comprend Ibn Arabi et Mulla Sadra et il intègre sa théosophie (philosophie transcendantale) comme une ficelle à travers les perles de ses poèmes et récits. Son point essentiel est l'unité de l'être. Dès 1248, Rumi se consacre à la poésie et principalement au thème de l'amour. Ses vers, inspirés par Shams, plus de 30000 au totaln ont été rassemblés dans Diwan-i Shams-i-Tabriz (Le divan de Shams de Tabriz). Sur le plan stylistique, Rumi a préféré le bien établi, le ghazal, un mètre traditionnel persan de douze lignes rimantes; et dans une moindre mesure, la forme quartai Rubai. Rumi semble avoir été engagé en permanence dans une recherche d'inspiration et d'amour divins. Il a vu et trouvé sa 'Muse' dans divers aspects de l'existence humaine et naturelle. Une fois que le Divan a terminé son grand chef-d'œuvre ou magnum opus, le Mathnavi-i Ma'navi (Le traité de Mathnavi consacré au sens intrinsèque de toutes choses) Chelebi au cours de nombreuses années. C’est ma poésie transformée à la fois en pensée et en rituel à cet égard. Par exemple, la célèbre danse centripète des derviches - le rituel sema - s'inspirerait des propres mouvements de Rumi autour d'un poteau dans son jardin alors qu'il pleurait pour son compagnon Shams. Au fil du temps, ces actions ont été adaptées à Sufic par Sufi et ensuite transmises à ses disciples préférés qui les ont institutionnalisées dans les activités de l'ordre de Mevlevi, qu'ils ont fondées en l'honneur de leur Maître. Rumi est mort le 17 décembre 1273 après J.-C. et son Urs (anniversaire spirituel) a lieu chaque année le 8 décembre dans son Turbe (sanctuaire) à Konya. Principales Oeuvres de Rumi - Odes Mystiques, Dîvan-e Shams-e Tabrîz, dédiées à son maître Shams - Le Livre du Dedans (Fîhi-mâ-fihî), Recueil de propos du mystique par son fils aîné, Sultân Walad - Mathnawî, Poème moral, allégorique et mystique de plus de cinquante mille vers - Rubâi'yât, Recueil de quatrains sur l'expérience mystique - Mesnevi, recueil de contes soufis - Soleil du Réel, Poèmes d'Amour Mystique
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oraneonsedna · 18 hours
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En quoi la notion d’altérité peut-elle éclairer les relations entre anthropologie et littérature ?
Introduction
« L'anthropologue, qui effectue une expérience née de la rencontre avec l'autre, agissant comme une métamorphose de soi, est souvent conduit à rechercher des formes narratives susceptibles d'exprimer et de transmettre le plus exactement possible cette expérience. » (Laplantine, 1987). L'anthropologie, dans sa quête de connaissance de l'homme, se retrouve confrontée à une altérite qu'il s'agit alors de comprendre et de (re)présenter. L'expression de cette rencontre avec l'autre, par l'anthropologue, s'accompagne de la recherche de formes narratives pertinentes (Ibid.). A ce moment-là, « la confrontation de l'anthropologie avec la littérature s'impose » (Ibid.).
Au-delà du recourt à la littérature dans une volonté d'expression et de transmission de recherches anthropologiques, ne retrouvons-nous pas déjà une relation de la littérature à l'autre dans son existence-même ? En effet, la littérature comme l'anthropologie sont des disciplines qui recherchent la connaissance de l'homme. Or cette quête implique une rencontre avec l'altérité. Nous pouvons alors nous poser la question suivante : quels sont les défis que rencontrent la littérature et l'anthropologie dans cette quête commune de connaissance de l'autre ?
Dans un premier temps, il s'agit de s'intéresser à la question du décentrement, comme une étape nécessaire à la rencontre de l'autre. Dans une deuxième partie, nous nous interrogerons sur la façon dont anthropologie et littérature fabriquent l'autre en en parlant. Enfin, dans une troisième et dernière partie, nous verrons comment le rapport à l'altérité évolue au 20ème siècle et favorise désormais des discours sur le proche/le « nous ».
I. Le décentrement, par l'anthropologue et par l'écrivain
Le décentrement est « cette capacité à prendre distance d'avec soi, ses repères, ses convictions, sa vision du monde, pour aller à la rencontre d'autrui. » (Vandamme, 2017). L'anthropologue a une démarche scientifique, qui suppose la reconnaissance de ses propres biais de représentation – que Durkheim appelle « prénotions » – afin de permettre le décentrement. Bronislaw Malinowski entreprend une anthropologie de terrain et utilise la méthode de l'observation participante. Sur le terrain, Malinowski exprime, dans un journal, ses pensées intimes au sujet de « la vie des indigènes » qui lui semble « entièrement dénuée d'intérêt ou d'importance » (Lombard, 1987). Ce journal privé, dans lequel l'anthropologue couche des représentations personnelles qui n'ont pas vocation à être rendues publiques, sera malgré tout publié post mortem. Certains enseignants en anthropologie s'inspirent aujourd'hui de ce journal, encourageant leurs étudiants à écrire leurs représentations intimes dans un carnet personnel. L'objectif est le suivant : conscientiser ses prénotions, pour mieux s'en éloigner au moment de proposer une description/analyse scientifique. Nous voyons avec cet exemple que la littérature – sous la forme d'un journal personnel de terrain – permet la mise à distance avec soi, et donc le décentrement, de l'anthropologue. Cette stratégie peut également être employée par des écrivains qui cherchent à proposer une réflexion sur l'altérité.
L'écrivain et l'anthropologue utilisent la littérature pour se mettre dans la peau d'un Autre. En 1721, Montesquieu publie son roman épistolaire Les lettres persanes, dans lequel il vient faire de sa propre société un objet Autre. C'est à-travers le regard de ses personnages fictifs Persans que Montesquieu vient tourner en ridicule et critiquer sa propre culture. Le pouvoir (le Roi), l’Église et les mœurs de son époque se retrouvent efficacement tournés en dérision. S'agit-il cependant d'un véritable décentrement, dans le sens qu'en donnait Vandamme ? La fiction permet aux auteurs un camouflage de leur identité derrière des personnages. Ces derniers sont alors instrumentalisés, car ils deviennent les porte-paroles décomplexés des représentations de leur créateur. Il ne s'agit sans doute plus tant ici d'un décentrement que d'une stratégie de l'écrivain pour parler plus librement. Ce phénomène est également retrouvé dans l’œuvre de Gustave Flaubert, avec la parution de Madame Bovary en 1857. Dans ce roman, Flaubert utilise ses personnages pour rire de la petite bourgeoisie de province. Il se retrouvera par ailleurs accusé d'outrage à la morale publique et religieuse. Nous remarquons que la position de décentrement est facilitée par l'approche scientifique anthropologique, quand les littéraires favorisent plutôt le rapport à soi sur le rapport à l'autre. La littérature, cependant, intervient dans le processus de décentrement de l'anthropologue, en permettant à celui-ci de reconnaître – puis de dépasser – ce qui jusqu'à présent l'empêchait de comprendre l'autre.
II. La fabrication de l'Autre, par l'anthropologue et par l'écrivain
« Le petit-bourgeois est un homme impuissant à imaginer l'Autre. Si l'autre se présente à sa vue, le petit-bourgeois s'aveugle, l'ignore et le nie, ou bien il le transforme en lui-même. Dans l'univers petit-bourgeois, tous les faits de confrontation sont des faits réverbérants, tout autre est réduit au même. » (Barthes, 1970). Ce sont les normes et les valeurs dans lesquelles l'individu a été socialisé qui conditionnent son rapport à l'Autre. La norme et la déviance sont les deux faces d'une même pièce. Tout ce qui n'est pas la norme d'un individu est condamné à être d'abord interprété comme une déviance. Que faire de la déviance ? Pourrait-on envisager de la laisser exister telle qu'elle ? Devons-nous la comprendre et donc la nommer ? En cherchant à analyser scientifiquement l'altérité, les anthropologues ont entrepris de classer et nommer l'Autre. L'espèce humaine se retrouve ainsi organisée en catégories. Ces classifications ethniques seront récupérées pour justifier des entreprises coloniales. Les stéréotypes racistes des premiers temps de l'anthropologie ont laissé des traces jusque dans les représentations actuelles.
L'Orientalisme. L'Orient créé par l'Occident est écrit par Edward Saïd et publié en 1980. Dans son ouvrage, Saïd reproche l'ethnocentrisme de ceux qui fabriquent un Autre fantasmé, inférieur ou idéalisé. Artistes et écrivains romantiques du 19ème siècle fabriquent un Orient essentialisé, fantasmé comme l'inverse de l'Occident. Saïd affirme que ce discours par l'Occident, qui véhicule une imagerie et un vocabulaire qui n'a de sens que pour lui, produit l'orientalisme comme « un style occidental de domination, de restructuration et d'autorité sur l'Orient » (Saïd, 1980, p. 15, dans le cours de Littérature et anthropologie N8CL301). Le succès de l'ouvrage majeur de Saïd joue un rôle important dans l'émergence d'un nouveau courant intellectuel critique, à la fin du 20ème siècle : le post-colonialisme. Nous remarquons que les anthropologues comme les écrivains produisent une altérité fantasmée. Le rapport à l'altérité est une problématique philosophique, sociale et psychologique. L'anthropologie, dont le statut de discipline scientifique peut être mobilisé comme argument d'autorité, et la littérature, accessible à un plus grand nombre, ont toutes deux un pouvoir non négligeable dans la circulation des représentations sociales et culturelles.
III. La rencontre du proche/du « nous », par l'anthropologue et par l'écrivain
« La seconde moitié du XXème siècle confronte la discipline anthropologique à un double mouvement de décolonisation : une décolonisation des territoires dans lesquels elle pratique ses recherches, et une (tentative) de décolonisation de ses sujets, ses méthodes et ses épistémologies. » (Calenda, 2022). Les anthropologues ne veulent plus enquêter dans des terrains lointains. Il s'agit désormais de rechercher la rencontre de l’altérité dans un ailleurs différent... plus proche. L'altérité est par ailleurs réinterrogée, car il n'est plus question de reproduire les rapports de domination coloniaux. Les anthropologues veillent à ne plus ignorer les rapports de pouvoir en jeu dans les interactions, qu'il s'agisse de domination de classe, de genre, ou autre. (Ibid.) C'est dans ce contexte que l'anthropologie du proche se développe. En 2011, l'anthropologue Ghislaine Callenga publie Le feu aux poudres. Une ethnologie de la « modernisation » du service public. Cet ouvrage est réalisé à l'issu d'un travail de recherche de dix ans au sein d'un terrain proche : la Régie des transports de Marseille (RTM).
Écrire sur le proche n'est pas réservé aux anthropologues. Une fois encore, nous pouvons observer de quelles façons la littérature et l'anthropologie se retrouvent imbriquées, à-travers l'exemple de l'écrivain Georges Perec. En 1978, Perec publie La vie mode d'emploi. Qualifiée de « romans » par son auteur, cette œuvre fait la description détaillée des vies de chaque habitant d'un même immeuble. Tel l'anthropologue qui s'essayerait à la monographie de fiction, Perec transcende les disciplines. En 1989, l'écrivain déclare que l'heure est venue de fonder une anthropologie qui pille le « nous » plutôt que « les autres » ; il défend le passage de l'exotique à l'endotique. Nous affirmions plus tôt que les littéraires favorisaient le rapport à soi quand les anthropologues favorisaient le rapport aux autres. Or, il s'agit désormais de quitter la dichotomie je/eux ; Perec défend le projet d'une anthropologie du « nous ».
Conclusion
Pour conclure, nous avons vu que les relations entre anthropologie et littérature sont poreuses et que la notion d'altérité vient éclairer leurs ressemblances et dissemblances. Certains romans sont cités et reconnus pour mélanger les sciences sociales et la fiction, quand certains travaux anthropologiques sont eux réputés pour leurs audaces littéraires et créatives. En introduction, nous nous demandions quels défis rencontrent la littérature et l'anthropologie dans leur quête commune de connaissance de l'Autre. Nous avons pu observer que l'altérité émerge à chaque étape de la démarche scientifique (anthropologique), du décentrement à la restitution du travail de terrain. A chacune de ces étapes, la littérature est mobilisée : elle vient aider l'anthropologue à prendre de la distance avec ses représentations (le journal de l'ethnologue) ; elle fabrique des catégories en les nommant, ce qui a pour effet de transformer le rapport à l'Autre ; etc. Parfois, c'est l'écrivain de littérature qui se déguise en anthropologue – Montesquieu à-travers ses personnages Persans, Perec dans ses descriptions de vies... – brouillant encore les définitions et les frontières des disciplines. Par ailleurs, en s'adressant au plus grand nombre, les écrivains de littérature ont une influence particulière sur le lecteur et ses représentations de l'Autre.
Quand la littérature propose une représentation de l'Autre fantasmée – ce que reproche notamment Saïd dans sa critique de l' « orientalisme » –, ne participe t-elle pas autant que l'ouvrage anthropologique, si ce n'est davantage, à la fabrication de l'Autre dans les représentations collectives ?
Bibliographie
BARTHES Roland, Mythologies, éd. Seuil, 1970, chap. « Martiens ».
COLLEYN Jean-Paul, « Quelles sont les voix du film ? », Journal des africanistes, 2017. URL : http://journals.openedition.org/africanistes/5869
LAPLANTINE François, Clefs pour l'anthropologie, éd. Seghers, 1987, chap. « Anthropologie et littérature ».
LOMBARD Jacques. « Malinowski Bronislaw, Journal d'ethnographe », Revue française de sociologie, 1987. URL : https://www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1987_num_28_2_2407
VANDAMME Pierre-Étienne, « Qu'est-ce que le décentrement ? Moralité individuelle et justice sociale », Ethica, 2017. URL : https://dial.uclouvain.be/pr/boreal/object/boreal%3A184830/datastream/PDF_01/view
« Du terrain (près de) chez soi – Épistémologies du « proche » en anthropologie », Appel à contribution, Calenda, 2022. URL : https://calenda.org/965603
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kittyklubnichka · 4 months
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Les femmes et la littérature
Je suis en Dernière année à l'Université et je suis en train d'écrire mon travail de fin d'études. J'ai longtemps choisi un sujet et je me suis arrêté sur le sujet des femmes et de la littérature et plus précisément, je fais une analyse de l'image des femmes russes dans la littérature française du 18ème au 21ème siècle. Et voici ce que j'ai compris:
Charles Louis Montesquieu l'a décrit par un long texte dans son roman lettres Persanes mais brièvement cela ressemble à ceci: les femmes russes aiment être battues. Tout au long du 18ème et 19ème siècle, les femmes en Russie ont été victimes de violence domestique. Il était terriblement difficile pour moi de lire sur un tel rituel que lorsque le jour du mariage, un fouet a été mis dans une chaussette et dans un autre pain d'épice et que la mariée sortait de la chaussette pour que son mari la traite ensuite.
Les écrivains français comparent souvent les femmes russes aux statues grecques de l'antiquité, aux fées et aux princesses. Les femmes russes sont appelées filles du Nord.
La femme martyre est l'image principale de la femme russe formée par les écrivains français. Femme martyre paysanne, noble du 19ème siècle, femme martyre en Union soviétique et en Russie moderne
Je continue mes recherches et je serais grandement aidé par votre aide. J'ai créé un sondage Google pour faire une expérience associative dans le cadre de mes recherches.
Si vous participez à cette enquête, je vous en serai infiniment reconnaissante, car vous contribuerez vraiment énormément à mes recherches!
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gdo34-blog · 11 months
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Extrait de "Wokisme et cancel culture. Une déraison mortifère"
L'ECRITURE INCLUSIVE
Ils n’était nul besoin jusqu’alors de modifier la graphie pour faire exister et rendre visible le féminin. Cette écriture inclusive s’inscrit dans une volonté d’instrumentaliser et de déconstruire la langue. Celle-ci devient victime de la novlangue managériale et idéologique où l’usage des mots ne sert plus à nommer mais à falsifier. La langue est ainsi réduite à un système de communication en la détachant de la littérature et de l’histoire.
Cette écriture inclusive instaurée par le néo-féminisme qui considère que la langue est sexiste, est un vandalisme (Alain Finkielkraut) qui enlaidit la langue française au point de la rendre illisible et « imparlable », par destruction de sa fluidité, sa musicalité, sous le motif de liquider le privilège du masculin et de visibiliser le féminin. Or la langue est arbitraire et universelle, il n’y a pas de rapport entre le genre grammatical qui est une convention et le sexe qui est une réalité biologique : l’utérus est masculin et la verge est féminin d’une part, une abeille peut être mâle ou femelle d’autre part. La taie d’oreiller serait-elle plus féminine que l’oreiller ? Notre langue présente deux genres grammaticaux, l’un marqué, le féminin où l’on ajoute un e et l’autre non marqué, masculin qui joue le rôle neutre héritier du latin. La fameuse remarque non écrite ou « le masculin l’emporte sur le féminin » signe une confusion entre masculin et mâle d’une part, féminin et femelle d’autre part.
Dire que la grammaire est porteuse de domination patriarcale n’est pas un observable mais une pétition de principe. Est-ce une injustice sociale de dire « il pleut » plutôt que « elle pleut » ? 
La plupart des langues du monde ne possède pas de genre grammatical.
Les langues Peul ou Bantou en Afrique sans marque de genre masculin ou féminin n’empêche pas mariages forcés et excisions. Le Turc et les langues apparentées au persan qui ne distinguent pas le masculin du féminin n’apparaissent pas forcément comme des modèles d’égalité. En revanche, en Europe les langues qui possèdent soit trois genres ou aucun genre ne privent pas une douzaine de femmes d’êtres ou d’avoir été dirigeantes de leur pays. Simone de Beauvoir et Olympe de Gouges n’ont-elles pas œuvré pour le féminisme sans féminiser la langue ? C’est un sexisme imaginaire et un discours tenu par les inclusivistes dans les sociétés les plus égalitaires et occidentales déjà repéré comme paradoxe chez Alexis de Tocqueville.
Claire Martinot, professeur en linguistique (Sorbonne université), souligne que l’écriture tou.te.s est une hérésie morpho-syntaxique car la racine de tout est tout et non tou. En outre, le genre ne s’entend pas à l’oreille dans l’énoncé « mes amies et amis ». Le militantisme transactiviste actuel du planning familial n’hésite pas quant à lui à utiliser « Toustes » dans le slogan « Gratuité des protections périodiques pour toustes » !
L’écriture inclusive devient excluante en dépit du guide Inclure sans exclure par sa complexité pour tous les élèves en difficulté d’apprentissage de la lecture, par la difficulté de traduction en braille pour les aveugles. Sa pratique devient discriminante. Jusqu’alors, les femmes ne se sentaient pas exclues par l’usage du « Bonjour à tous ». Désormais, quiconque n’empruntera pas les expressions « Bonjour à toutes et à tous » ou « celles et ceux » en précisant le féminin en premier sera considéré comme excluant les femmes ! Rappelons également que « Les droits de l’homme » que l’on voudrait remplacer par « Les droits humains », renvoient à homo l’être humain.
Enfin, une part d’exclusion ne fait-elle pas partie de la vie en n’ayant pas accès à tout ce que je désire ?  Et que dire de cette nécessité de vouloir réintroduire le sexe là où les néo féministes n’ont de cesse de vouloir l’occulter au nom du biologique.
Ce désir de déconstruire pour recréer la langue, l’écriture, l’identité sexuelle est une posture ou plutôt une imposture narcissique, un fantasme de maîtrise de l’humain face à l’arbitraire d’une langue, au roc dur de la biologie. Quant à cette idéologie du signe « e » comme s’il représentait la femme relève d’une pensée anthropomorphique et assigne à résidence sans levée d’écrou possible l’auteur(e) réduite à la femme sans espace de jeu.
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jogallice · 1 year
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« Rester en Iran pour travailler est une forme de résistance » : Nasim Marashi raconte la vie de trois jeunes Iraniennes dans L’automne est la dernière saison.
See on Scoop.it - JamesO
Littérature : Nasim Marashi, en France pour la sortie de son roman, confie comment est née cette première œuvre qui a connu en Iran un énorme succès de librairie, et comment une certaine tradition littéraire persane peut devenir une arme de résistance dans un pays qu'elle a choisi de ne pas quitter.
JamesO's insight:
Via l’agence JamesO Média❗️N.D.L.R. : article de presse (entretien, temps de lecture : 10 minutes) publié par Franceinfo (France Télévisions) le mardi 14/03/23.
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le--yad · 4 years
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Forough Farrokhzad, La nuit lumineuse
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Forough Farrokhzad est une poétesse iranienne ayant brièvement vécu au milieu du XXe siècle, alors que ses compatriotes publiés étaient majoritairement des hommes. Elle a alors l’audace de consacrer une grande partie de son œuvre au désir et aux sentiments amoureux tels qu’expérimentés par une femme – et non pour une femme –, en dépassant les métaphores fleuries et timides et en renouvelant radicalement les formes traditionnelles de la poésie persane.
Je ne suis pas particulièrement portée sur les récits d’amour ; il m’a été possible d’aborder ceux-ci en appréhendant l’héritage par rapport auquel s’est située l’autrice. Bien que déçue de constater que ses textes étaient très mal traduits, j’ai persisté dans ma lecture parce qu’elle constituait un riche document sur la société iranienne d’alors.
Effectivement, est paru aux éditions Lettres Persanes un second volume réunissant les lettres que l’autrice a adressées à son époux, durant les cinq années de leur mariage, à son père, son frère, ses amis, des critiques et nouvelles rédigées par elle, plusieurs entretiens, des documents sur ses influences littéraires et le storyboard d’un court-métrage documentaire sur une léproserie dont elle a été la réalisatrice. A travers cette matière se dessinent les coutumes maritales, la structure et l’organisation familiale d’alors, le statut valorisé mais ultra-précarisé et masculin de l’artiste iranien. A force de fragments, il devient aussi possible de saisir l’existence de Forough Farrokhzad et l’authenticité de toutes ses contradictions. Sa volonté de s’émanciper de sa famille, par son art, est contrée par le carcan marital qu’elle s’impose au nom du sentiment amoureux qu’elle s’est engagée à vivre pleinement ; son désir d’une sincérité simple et profonde, dans l’écriture comme dans le quotidien, se traduisant par un attachement persistant, bien que diminué, aux traditions religieuses et familiales, se heurte à leurs propres limites. Ses angoisses la maintiennent dans une solitude aimée mais subie qui la prévient de se nourrir entièrement des rencontres intellectuelles qu’elle est amenée à faire.
Son œuvre se construira à travers de nombreuses ébauches de projets et de rôles (au sens propre et figuré) dont une grande partie ne sera pas menée à terme, du fait d’aléas extérieurs et financiers. Mais à travers ces tentatives et ses réalisations, elle nous dépeint d’une manière terriblement juste une large palette de sentiments humains : au-delà de l’amour, la honte, le mépris et l’affliction ; au point qu’on se retrouvera, avec surprise et même un peu de gêne, dans chaque brève pensée, chaque geste machinal qui nous est décrit.
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Forough Farrokhzad, Oeuvre poétique complète, traduit du persan par Jalal Alavinia, ed. Lettres persanes, 1954-67, 366 pages, 25 euros.
Forough Farrokhzad, La nuit lumineuse - écrits : lettres, récits, nouvelles, entretiens, scénario..., traduit du persan par Jalal Alavinia, ed. Lettres persanes, 411 pages, 25 euros
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Image ci-dessous : Trisha Donnelly, Untitled, 2010, marbre blanc 
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abridurif · 7 years
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Sadegh Hedayat, Page manuscrite
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lavenusbleue · 6 years
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Montesquieu “lettres persanes” 1721
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Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu est né en 1689 d'une famille de magistrats de bonne noblesse au château de la Brède près de Bordeaux, dont il porte d'abord le nom et auquel il sera toujours très attaché. Ses parents ont choisi un mendiant pour être son parrain pour que toute sa vie il se souvienne que les pauvres sont ses frères. Après ses études de droit, il devient conseiller auprès du parlement de Bordeaux en 1714. En 1716, il hérite de la fortune de son oncle, de la charge du président à mortier (bonnet de velours) du parlement et du nom de Montesquieu. Délaissant sa charge dès qu'il le peut, Montesquieu s'intéresse au monde et aux plaisirs. Il se passionne pour les sciences et mène des expériences (anatomie, botanique, physique...) puis oriente sa curiosité vers les hommes et l'humanité à travers la littérature et la philosophie. Dans les "Lettres persanes", qu'il publie anonymement en 1721 en Hollande, il dépeint admirablement, sur un ton humoristique et satirique, la société française à travers le regard de visiteurs perses
près son élection à l'Académie française (1727), Montesquieu réalise un long voyage à travers l'Europe (Hongrie, Italie, Hollande, Angleterre), de 1728 à 1731, où il observe attentivement la géographie, l'économie, la politique, les moeurs des pays qu'il visite. De retour au château de la Brède, il accumule de nombreux documents et témoignages pour préparer l'oeuvre de sa vie, "l'Esprit des lois" (1748) qui rencontre un énorme succès. Etablissant les principes fondamentaux des sciences économiques et sociales, Montesquieu tente de dégager la logique des différentes institutions politiques par l'étude des lois considérées comme simples rapports entre les réalités sociales. Il envisage trois types de gouvernement : la république, la monarchie et le despotisme.
Il y défend le principe de séparation des pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire. "L'Esprit des lois" inspirera les auteurs de la Constitution des Etats-Unis de 1787 et ceux de la Constitution française de 1791.
Très critique envers l'absolutisme et ses travers sociaux, Montesquieu qui croit à la nécessité des réformes souhaite pour la France une monarchie constitutionnelle à l'anglaise.
Principales oeuvres :
Dissertation sur la politique des Romains (1716)
Système des Idées (1716)
Les lettres persanes (1721)
Le temple de Gnide (roman, 1725)
Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734)
L'Esprit des lois (1748)
La défense de "L'Esprit des lois" (1750)
source : http://www.toupie.org
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petitefille509 · 4 years
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"Ça" et Petite Fille
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                                               (D.N.M : épisode 1)
{Qui a-t-il dans ces yeux ? D'où sort ce noir intense et perturbant ? Aussi persan qu'intriguant. Cette crainte d'y plonger le regard, de peur de se retrouver nez à nez avec"Ça"}
Toc toc.. Petite Fille a vraiment besoin de noircir cette page blanche, et de casser cette harmonie si parfaite.
"Avant de vouloir sauver le monde, garde la tête hors de l'eau Petite Fille. "
                                         Bonjour Petit Toi.   Ça y est. Il semblerait que Petite Fille ait le courage de s'ouvrir au monde. Ce besoin de partager et de témoigner. C'est un témoignage de la vie. Rien qu'une petite trace de son passage. Une toute petite voix qui se mêle aux milliards d'autres, mais qui a besoin de s'élever pour trouver de l'oxygène, car au fond je crois qu'on étouffe. L'histoire de Petite Fille serra peut-être lu et entendu qui sait. A ce moment-là, Petite Fille trouvera assez de vertu pour continuer son cheminement vers "Elle".                                 Sans oublier aucunes étapes.
 2, 3 notes sont nécessaires pour vous emmener en voyage avec moi. Venez, entrez dans mon monde, et créons notre univers.
*  Ne vous attendez pas forcement à de la grande littérature, ce ne sont que des mots provenant du plus profond de mes entrailles, puis assemblés entre eux. Une véritable mise à nu d'un être parmi tant d'autres...
* Je ne vous assure pas non plus une grande allégresse tout au long du voyage, mais je partage l'idée que nous avons besoin de pénombre pour révéler la lumière.
* Ces quelques lignes sont celles qui nous accompagnent dans nos petites escapades spirituelles, ou accompagné d'un chocolat chaud, bercé par le son de la pluie.
*Ces quelques lignes sont pour tous ceux qui veulent bien les recevoir, tout en union Déférence et Tolérance.
                                        Moi je suis prête,
c'est quand tu veux. Préparons-nous au grand saut, dans nos innombrables interprétations de la vie.
Conversons sur tout et après n'importe quoi. Prenons le temps de partager une seconde agréable pour que, multipliées entre elles, elles deviennent tout un instant.
Surtout prend le temps que tu veux, et ensuite reviens moi.
                                       "Ça" et Petite Fille.
Petite fille adore la vie bizarrement. "Ça" en a marre de la voir aussi optimiste après tout ce qu'ils ont vécu et tout ce qu'ils voient tous les jours. "Ça" porte un regard gracieux sur Petite Fille, et Petite Fille porte un regard compréhensif sur le monde.
"Une baguette magique, Vite ! Qu'on lui donne une baguette magique ! Et Petite Fille refermera cette boîte que Pandore a amorcée."
Petite fille est née il y a maintenant 23 saisons. De l'autre côté de l'horizon, celui qu'elle aime tant.
Tant de choses à te raconter Petit Toi. T'imagines, elle doit rattraper et composer tous les pétales de sa vie dans ce bouquet dans lequel elle se réalise. Soumise par l'emprise de ces Mères dévorantes et dévorées.
             Je te sens confus Petit Toi, mais ne t'inquiète pas,
       rappelle-toi juste que nous nous découvrons dans cette valse                fantaisiste. Tournons, jusqu'à ce que la frénésie nous empare.
"Ça" a toujours était là. Petite Fille ne le savait pas encore, mais il était au près d'elle depuis le début. Non pas comme un ange gardien car c'est le désir à "Elle", mais plutôt comme une bête en sommeille symbolisant ses capacités.
Petite fille est naïve et fragile, alors c'est à ce moment que "Ça" apparaît. 
“Il naît de la communion entre Violence et Méchanceté, quand la sagesse de l'acceptation se voit menacée.”
Sans tomber dans la résignation, Petite Fille cherche des repères auxquels s'accrocher.
Une présence paternelle dans la lune depuis ses premières lueurs et Mère dévorée par la détresse. Avec cette question vénéneuse ; Abandonner Petite Fille ou se laisser bercer avec elle, au rythme des récits de Pauvreté et Famine.
L'obligation de faire un choix. Pénitence en guise de sentence. Pourquoi la blâmer.
Dis-nous, comment aborder la vie si dès le début tu te sens rejetée, Petite Fille ?
Elle comprit au gré du vent et des saisons la signification du mot adoption.
"Ça" représente la partie la plus sombre de Petite Fille. Ce sentiment de ne pouvoir contrôler une des faces cachées de notre être. Celle qui te terrifie rien qu'à l'idée d'y penser et qui met l'autre mal à l'aise.
"Il n'y a rien de plus terrifiant qu'une face cachée de notre âme"
Pourtant "Ça" est très gentil, il faut seulement le connaitre mais surtout le rencontrer. Il ne lèse pas je vous en conjure.
                               Il faut que tu saches, Petit Toi.
"Ça" n'a jamais fait de mal à Petite Fille. Peut-être même qu'il veille sur elle lorsque qu'elle se sent abandonnée. Comme un travail en duo.
" Il est la force et le courage, elle est la bienveillance et la douceur. Dame Eclipse a besoin des jumeaux opposés pour former son tout ".
De toute manière Petite fille ne laissera jamais "Ça" faire du mal à quelqu'un. Tout cela semble un peu dingue je te l'accorde, au grand Toi, mais Petite Fille a besoin d'un peu de folie pour ne pas se noyer dans le vertige de sa vie.
"Pense ce que tu veux, à condition que cela te fasse du bien. "
              Petit Toi, crois-tu qu'il soit nécessaire d'en parler ? 
       Pour Petite Fille la communication est la plus sage solution.
Elle aimerait en parler. Non, elle veut en parler ! Elle veut que le Monde puisse se libérer des chaines du non-dit. Tombons les masques partenaire, et laissons-nous emporter dans les champs de ses échanges. Petite Fille n'attend que ça, car elle-même ne sait pas comment essuyer cette situation. Elle-en à de partout, et ça colle. Elle se pose beaucoup trop de questions.
"Pourquoi voguer ailleurs alors que le fleuve est si doux"
 Petite note, Peter Pan fut un jour le meilleur ami de Petite Fille
                                               "Maman un jour j'irai au Pays Imaginaire !"
        Tu sais, Petite fille n'a pas toujours eu de belles pensées...
Mais... 
"Qui a-t-il dans ces yeux ? D'où sort ce noir intense et perturbant ? Aussi persan qu'intriguant. Cette crainte d'y plonger le regard, de peur de se retrouver nez à nez avec "ça"."
Petite Fille désirait plus d'amour. Mais elle en avait aussi beaucoup à donner. Elle n'a pu le faire. Alors aux lieux de donner les restes à "Ça" autant le porter sur le monde... :
-"Mais le monde ne t'a rien demandé Petite Fille".
"N'attends rien en retour, le geste n'en sera que plus beau. "
Petite Fille a grandi toute seule et se construit du mieux qu'elle le peut. Quelques pages du manuel de fleuraison lui son manquantes, mais elle déploie le désire et nourrit la faim de savoir et de partage.
-"Tu verras "Ça", un jour nous trouverons quelqu'un, une famille, un ami, un Toi, qui nous aimera et nous prendra tous les deux. Ce petit Être n'aura pas peur de nous [...]
"Nous dévoilerons, dans un murmure, la beauté de notre conciliation."
[...] pas vrai "Ça" ?"
-"Oui, Petite Fille..."
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                                                                     Illustration emprunté sur le Web :)
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plumedepoete · 5 years
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       Apprendre à se connaître c'est aussi apprendre à se respecter      En réponse à de nombreuses questions sur les habitants de la galaxie " les Gens du Voyage " comme tout et n'importe quoi a été dit, Il fallait que j'apporte ces précisions importantes pour que vous puissiez comprendre qui sont les Gens du Voyage, les Gitans, Manouches etc...     >     Encore une chose qui a son importance... l'aspirine n'est pas fournie pour résister au mal de tronche que la lecture va vous donner.     Les gens du voyage, des nomades par choix :     Français depuis souvent de très nombreuses générations, les gens du voyage revendiquent haut et fort l'appartenance à cette notion plus que jamais d'actualité : l'identité nationale.     Christian BERNADAC dans l'Holocauste oublié : (https://www.amazon.fr/LHolocauste-oubli%C3%A9-massacre-Christian-Bernadac/dp/B0014L9RBC ) nous apprend le martyre et la disparition des tziganes dans les camps de la mort.     L'Allemagne va ériger un monument en mémoire des centaines de milliers de Tsiganes (Sinti, Manouches et Roms) déportés et tués par les nazis en Europe.     La construction est lancée à Berlin, 66 ans après la signature par Himmler, chef des S.S, d'une circulaire désignant ce peuple comme "un ennemi biologique de race étrangère et de sang étranger" et ordonnant leur déportation. .     Mais ne représentant pas un électorat « ils » n’intéressent pas nos hommes et femmes politiques.     Ils déclarent être des Français comme les autres, à un détail près : ils habitent dans une maison qui roule, par choix d'une vie non sédentaire.     A part cela, les gens du voyage revendiquent une totale "normalité" économique, juridique et sociale.     Ils travaillent et gagnent souvent bien leur vie, ce qui explique leurs caravanes luxueuses et leurs voitures de marque, coûteuses.     Ils paient des impôts et scolarisent leurs enfants. Ils sont totalement intégrés dans la société et respectent leurs droits et obligations. (NO COMMENT......)     Les principaux  métiers qu'ils exercent : - Récupérateur en métaux - Brocanteur  - Circassiens ( cirque )  - Fêtiers, (fêtes foraines )  - Forains et vendeurs ambulants.     Pour l' exemple : j'ai été forain, récupérateur de métaux, brocanteur, alors que mes origines ne sont pas Gitanes.     «Gens du voyage» est le terme juridique et administratif qui désigne une catégorie de personnes dans le droit français. Cette catégorie administrative recouvre une grande diversité de personnes avec des situations économiques et des origines très diverses, dont des Français qui n’ont rien à voir avec les Tsiganes, des gitans, etc.     La confusion entre les «Gens du Voyage» et les Tziganes vient en partie de cette spécificité française qui interdit à l’administration de qualifier une partie de la population sur des critères ethniques.     Au début du XXe siècle, le gouvernement français veut surveiller les Tziganes qui sont alors victimes des pires préjugés.     L’appellation «nomades» est alors officiellement utilisée et la loi du 16 juillet 1912 leur impose un carnet anthropométrique obligatoire qui contient des informations telles que l'envergure, la longueur et la largeur de la tête, la longueur de l'oreille droite, la longueur des doigts médius et auriculaires gauches, celle de la coudée gauche, celle du pied gauche, la couleur des yeux ou encore la forme du nez.     Je possède ce document administratif, je fais partie des Gens du voyage et je suis un Nomade.     Nomades par tradition :     VOYAGEURS  NON-TSIGANES :     Tinker, nomades d'Irlande, surnommés ainsi depuis le XIIe siècle.     Quinqui, voyageurs d'Espagne apparus au XVIe siècle     Yeniches, émigrés en France en Suisse et autre pays d ' Europe au XIXe siècle     VOYAGEURS TSIGANES     Le mot ‘Tsigane’ vient du grec Atsinganos; c'était le nom d'une secte qui a disparu au XIème siècle.     Ses fidèles refusaient le contact physique avec tous les autres, qu’ils considéraient impurs. Les paysans byzantins les avaient donc appelés Atsinganos ("non touchés", mais ceci dans le sens inverse de la notion d'intouchable en Inde). Quand les Roms arrivèrent à leur tour, venant d’Asie et gardant une certaine distance, ils furent considérées comme tels.     LES MANOUCHES      Ils ont vécu longtemps en Allemagne et dans le Piémont Italien     LES GITANS Qu'ils soient Gitans Catalans et Gitans Andalous, Ils ont connu une influence espagnole importante et ont marqué très fortement de leur personnalité la musique et la danse du flamenco. Ils résident plus au sud et vivent avec difficultés une sédentarisation forcée qui est bien souvent un échec.     LES ROM      Les Roms sont un peuple européen d'origine indienne, dont les ancêtres sont venus de la moyenne vallée du Gange, en Inde du Nord, il y a environ 1000 ans. Parvenus en Europe par l'Asie Mineure et le Bosphore, ils se sont installés d'abord dans les Balkans, puis dans les Carpates, ils vivent surtout en Europe Centrale.     Les Roms au sens large se subdivisent principalement en Roms dits "orientaux" (85% du total), en Sintés (souvent appelés Manouches en France – 4%) et en Kalés (ou Gitans – 10%), en Gypsies (ou Romanichals en Grande-Bretagne – 0,5%) – sans compter divers groupes de moindre importance numérique mais tout aussi Roms que les autres Roms. Au niveau européen, ils sont aujourd’hui sédentaires à 96%.     Les YENICHES     Les Yéniches sont un groupe ethnique européen. Certains se disent d'origine celtique mais la thèse est très contestée, tout comme celle qui en fait les descendants de commerçants juifs itinérants.     Ils sont nombreux sur le Département de la Loire. Leur origine est encore mal connue, Au moment de la guerre de trente ans, ils auraient, à la suite d'événements historiques, quitté le Palatinat et adoptés le mode de vie des Tsiganes ( période palatine 1618-1623). De nombreux mariages eurent lieu entre les Manouches et les Yéniches au cours des siècles. C'est en 1714 qu'on trouve le premier document avec le nom de "Yéniche".      Roms c’est le nom que les mouvements revendicatifs d’intellectuels tsiganes voudraient imposer comme terme générique. Mais les Tsiganes de France, Manouches et Gitans le refusent.     Sous-groupes     Kalderashes : généralement ils sont chaudronniers, étameurs (et non pas : et ta sœur ?), récupérateurs de voitures. J'ai voyagé en leur compagnie.     Lovara : généralement éleveurs de chevaux ( maquignons )     Tchourara     Valshtike Manouches     Sinte français ( artistes de cirque et de spectacles     Galshkene Manouche     Sinte allemands     Piemontesi et Sinte italien     Prajshtike Manouche     Sinte prussien     Catalan    Andalous En FRANCE,     D'après le Journal d'un bourgeois de Paris, le 17 août 1427, 100 à 120 hommes, femmes et enfants, demande l'hospitalité et à séjourner à La Chapelle Saint-Denis.     L'évêque de Paris réagit en se rendant sur place avec un frère mineur qui prêche et convainc le groupe de repartir. Le groupe repart en direction de Pontoise début septembre 60     Dès 1666, Louis XIV décrète que tous les Bohémiens de sexe masculin doivent être arrêtés et envoyés aux galères sans procès. Par ordonnance du 11 juillet 1682, il confirme et ordonne que tous les Bohémiens mâles soient, dans toutes les provinces du Royaume où ils vivent, condamnés aux galères à perpétuité, leurs femmes rasées, et leurs enfants enfermés dans des hospices.     Une peine était en outre portée contre les nobles qui donnaient dans leurs châteaux un asile aux Bohémiens ; leurs fiefs étaient frappés de confiscation.       LANGUE PARLÉE        Le ROMANI     C’est la langue des Roms ! Elle est indiscutablement indienne et proche du hindi, langue de l’Inde. Son vocabulaire et sa grammaire de base sont indiens aux trois quarts. Le reste est constitué de vocabulaire emprunté principalement au persan, au grec et ensuite aux langues européennes de contact. Écrit depuis le début du 20ème siècle dans des alphabets différents selon les pays, le romani dispose depuis 1990 d’une écriture commune laquelle permet notamment une meilleure diffusion de la littérature Rom. Dans certains pays, comme la Roumanie, il est enseigné à l’école et, en France, l’INALCO dispense une formation complète en langue et civilisation des Roms.     Le CALÓ     Le caló est une langue mixte des langues romanes et du Romani parlée en Espagne, au Portugal, au sud de la France, en Amérique latine.     Il est également appelé en castillan romaní español et son nom signifie « noir » en romani     Langue indo-européenne, il comprend de nombreux dialectes : caló español, calão portugués (portugais), caló catalán, caló vasco ou erromintxela (basque) , caló occitan (quasiment éteint, extrême sud de la France), et le calon brasileño (brésilien).     Les Roms y ont développé des sabirs tels que l’ibéroromani (caló), qui utilise le vocabulaire rom, la grammaire espagnole, présente de nombreux emprunts lexicaux à l'andalou, et parfois aussi au catalan, et est la source de nombreux mots en argot espagnol.     Par opposition à mon Beau-père je n'ai jamais parlé CALÓ mais Manouche.     En FRANCE,  par manque d’instruction,  la grande majorité des gens communiquent entre eux au moyen d'un sabir (que je qualifierais de merdique ) mêlant mots déformés, argots, termes de métiers exercés... ce qui n'est pas fait pour faciliter la bonne entente entre nous.     DIALECTES      Kalderash     Lovari     Tchourari     Manouche d'Alsace     Sinto piémontais     Sinto prussien     Caló Espagne     Pas facile de s'y retrouver, d'autant plus qu'il n'existe pas de traditions, ni d'historique écrits....il n' y a que depuis quelques années que la scolarité est proposée dans ce milieu.     Un infini merci pour votre patience et pour le formidable travail de CHANTAL. .     ©Philippe X - 03/07/2019    
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noonebelieveme-blog · 5 years
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Elif Shafak : l’étoile turque de la littérature
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Elif Shafak est un ovnie de la littérature, cette romancière et journaliste turque cassent tous les codes de l’écriture depuis 1998. Cette femme était fait pour être bad ass, lorsqu’elle était à l’université son projet de thèse fut : “l'analyse de la modernité turque à travers les discours des masculinités “ (en sciences politiques). Dès 1998, elle publie des livres en Turc qui lui permettront de connaitre une certaine renommée nationale. Elif Shafak arrive à transporter son lecteur, le faire voyager et lui faire oublier le temps. À l'heure où j’écris ce billet il ne me manque que “deux livres” d'Élif Shafak, l’architecte du sultan et les trois filles d’Ève, mais je peux aisément dégagé trop de ces oeuvres qui m’ont touché.
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1. Soufi mon amour
Petit point de contextualisation oblige je vais vous raconter pourquoi soufi mon amour m’a tant touché. Lorsque je l’ai lu j’avais 18 ans et une amie Sarah numéro 1 (beaucoup trop de Sarah dans mon entourage proche) m’a conseillé de lire ce livre & me l’a même prêté. Je venais d’avoir mon baccalauréat professionnel, j’étais pleine d’incertitude face à mon avenir au sein de l’université. Lorsque j’ai lu les premières pages de ce livre je n’ai pas pu m’arrêter, tant l’histoire vous transporte dans des paysages lointains et dans une civilisation éloignée de la nôtre. Soufi mon amour c’est avant tout une histoire d’amour, une vraie, un pur pas comme celle dans les séries netflix qui est remplie de doute. Ce livre est surtout des histoires dans des histoires qui se mêlent et s’entremêlent. , Elif Shafak raconte l’histoire d’amour, dans un premier temps platonique entre deux etre qui s’oppose : Ella Rubinstein, femme au foyer, américaine, juive non pratiquante, et un musulman soufi résidant aux Pays-Bas, A. Z. Zahara. Ce dernier lui fait parvenir par la poste un manuscrit destiné à une maison d’édition basée aux États-Unis. Le livre se nomme « Doux blasphème », ainsi Ella est contactée pour lire et etreemployé par la maison d’édition. Le manuscrit raconte le lien spirituel indégnable Djalâl ad-Dîn Rûmî (1207-1273), poète persan musulman qui est un penseur du soufisme, et Shams ed Dîn Tabrîzî (« Soleil de la religion », originaire de Tabriz), un soufi nomade, originaire de Perse. Ce livre est incroyablement juste et beau.
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2. La batarde d’istanbul 
La bâtarde d’Istanbul est un livre qui a fait couler beaucoup d’encre en Turquie, car elle a étais poursuivie en justice en vertu de l'article 301 du code pénal turc (nommé« Humiliation de l'identité turque, de la République, des institutions ou organes d'État »). L’histoire de la bâtarded’Istanbul est en effet peu banale car elle parle de l'histoire de deux familles que tout oppose sous le prisme du point de vue des femmes. Le génocide arménien est un événement qui eut lieu entre avril 1915 et juillet 1916, certaines historiographies estime que les faits ont cessé en 1923 avec l’accord de Lausanne. L’État turc refuse la reconnaissance de ce génocide et continue à emprisonner toutes personnes affirmant le contraire sur le territoire turc. “ « Seul un Arménien peut comprendre ce que c’est que de voir son peuple être violemment réduit à une poignée d’âme. Nous avons été élagués comme un arbre. » Armanoush est une jeune femme de nationalité américaine, mais d’origine arménienne par son père. Tandis que Assya vit à Istanbul dans une famille uniquement composée de femmes, avec sa grand-mère et ses tantes. L’une des personnes qu’elle appelle “ma tante” se trouve être sa mère Zehila. La bâtarde d’Istanbul est l’histoire de la quête de soi, de la recherche de ses racines et du passage a l’âge adulte. Dans ce livre Shafak donné tant de détail ce qui permet de ressortir avec une énorme culture sur la société turque et la vie en Turquie dans les années 80 jusqu’au début des années 2000.
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3. Lait noir 
Le meilleur pour la fin, “Lait noir” qui évoque la relation entre maternité et créativité, Shafak a vécu une dépression postpartum. Selon ses ancêtres cette maladie “noircit le lait maternel et le rend donc impur pour le bébé”. La depression postpartum est un terme clinique qui définit des troubles de l’humeur ayant lieu entre 4 et 8 semaines après l’accouche (humeur variable, insomnie ou hypersomnie, perte ou prise de poids, diminution de la concentration). Cette dépression a des conséquences sur la mère ainsi que son enfant. 
Dans ce livre elle évoque différentes problématiques telles que : la place des femmes dans la société, la créativité, la maternité et surtout la dépression. Elle parle de ses conflits intérieurs au travers de “mini créature” qui ne cesse de se disputer dans sa tete. Ce livre n’est pas un simple livre, c’est un livre qui traite des maux de la société, des injonctions faites aux femmes et surtout a la charge mentale. La charge mentale est une réelle problématique dans notre société qui demande aux femmes d’etre en suractivité. Cette dernière se manifeste par s’occuper de ses enfants, des taches ménagères, de la santé physique et mental de tous. Et parfois en simultanée avec un emploi.
Elif Shafak est une autrice à lire et à relire, pour vous procurer ces livres neufs : https://www.amazon.fr/l/B001IO8CHK?_encoding=UTF8&redirectedFromKindleDbs=true&rfkd=1&shoppingPortalEnabled=true
d’occasion : https://www.momox-shop.fr/produits-C0/?fcIsSearch=1&searchparam=elif+shafak
Si ce billet vous a plu, n’hésitez pas a commenter et partager 
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babelinguiste · 6 years
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INTRODUCTION A L’INDO-EUROPEEN
Il a déjà été de nombreuses fois question d’étymologie et de comparaisons entre différentes langues sur ce blog, notamment l’étymologie latine d’un grand nombre de mots français, et le vocabulaire apparenté en espagnol ou en italien. Nous avons également tracé l’évolution du français depuis ses origines, et ce n’est donc pas un mystère ou une information nouvelle : les langues évoluent et changent au fil du temps ; tout comme les espèces biologiques, elles apparaissent, se développent, et finissent par mourir, en laissant potentiellement derrière elles une ou plusieurs descendances.
On peut alors regrouper le français, l’occitan, l’espagnol, le catalan, le portugais, l’italien et le roumain dans la famille des langues romanes, descendantes du latin ; ou bien l’anglais, l’allemand, le néerlandais, le danois, le norvégien, le suédois, l’islandais et le féroïen dans la famille des langues germaniques. On peut ainsi s’amuser à faire d’autres regroupements entre différentes langues d’Europe en se basant sur leurs ressemblances et les traces historiques d’une origine commune.
La question de regrouper des langues de par leurs similitudes et leur passé commun attesté ou suggéré ne date pas d’hier ; en effet si Aristote et Socrate ont dès le Ve siècle avant notre ère émis l’hypothèse d’une évolution linguistique avec modification par insertion, suppression, transposition et substitution de mots, sens et morphèmes, et si Giraud de Barri affirme au XIIe siècle que le gallois, le cornique et le breton descendent d’une langue commune, le premier travail de grande ampleur a lieu au XVIe siècle lorsque français Joseph Scaliger compare et remarque beaucoup de similitudes sur le mot Dieu dans différentes langues romanes, germaniques, slaves, ainsi qu’en grec.
Au XVIIe siècle, Marcus van Boxhorn est pourtant le premier à soupçonner une langue d’origine commune (qu’il appelle le scythique) au grec, au latin, au perse, ainsi qu’aux langues germaniques, slaves, celtes et baltes. En 1786, William Jones donne une conférence sur le sanskrit (la langue liturgique de l’Inde) et émet l’hypothèse d’une origine commune aux langues d’Europe et du sous-continent indien, remarquant la proximité du latin, du grec ancien et du sanskrit.
« La langue sanskrite, quelle que soit son ancienneté, est d’une structure merveilleuse ; plus parfaite que le grec, plus riche que le latin, et plus exquisément raffinée que ce soit, mais en gardant de chacune d’elles une affinité plus forte, à la fois dans les racines verbales et les formes grammaticales, et qu’un accident aurait créé ; aussi fort en effet, qu’aucun philologue ne pourrait examiner toutes les trois, sans croire qu'elles sont issues à partir d’une source commune, qui, peut-être, n’existe plus. » William Jones, 1786
L’hypothèse indo-européenne se développe ensuite dans le courant des XIXe et XXe siècles, bien que le nom donné à la langue origine et à la famille de langues concernées varie au fil des siècles. De langues scythiques ou japhétiques (de Japeth, personnage biblique frère de Sem et Cham, et fils de Noé ; pour les personnes défendant à l’époque le terme japhétique, la descendance de Sem serait à l’origine des langues sémitiques), le XIXe siècle va voir émerger les termes « langues indo-germaniques », dû aux premières langues étudiées et considérées dans l’hypothèse ainsi qu’à un fort nationalisme naissant en Europe, et « langues aryennes ». Ce terme servira sur la deuxième moitié du XIXe et sur la première moitié du XXe siècle à l’idéologie nationaliste allemande puis nazie sur la race aryenne.
Le terme aryen dérive du sanskrit आर्य arya « noble » et est utilisé dans certains textes sanskrits par les auteurs pour parler d’eux-mêmes et de leur peuple. Le terme de « langues aryennes » a donc été dans un premier temps utilisé de par l’hypothèse selon laquelle les ancêtres communs des indo-européens se nommaient également ainsi. Pourtant, il semble être plus une évolution spécifique à la branche dont vient le sanskrit, et à cause de sa connotation raciste aujourd’hui, il n’est plus utilisé en linguistique que pour désigner un groupe spécifique de langues indo-iraniennes, localisées dans le nord de l’Inde : les langues indo-aryennes. D’ailleurs, l’expression antique avestique (langue liturgique de la religion zoroastrienne) Aryānam xshathra « royaume des Nobles », a dérivé en Ērān shahr, puis Iran.
Aujourd’hui donc le terme « indo-européen » a remplacé ses prédécesseurs et est plus que largement accepté et utilisé dans la communauté scientifique. Il désigne à la fois la langue d’origine commune (l’indo-européen commun, ou également dans la littérature anglaise le proto-indo-européen ou PIE) et le ou les peuples qui ont parlé des langues indo-européennes au cours de l’histoire (les Indo-Européens, avec majuscules).
Les langues indo-européennes sont regroupées en dix familles :
les langues albanaises, dont le seul représentant actuel est l’albanais avec 5,4 millions de locuteurs ;
les langues anatoliennes, originaires de l’actuelle Turquie au IIe millénaire avant notre ère et éteintes au cours du Ier millénaire avant notre ère, desquelles faisait partie le hittite ;
les langues arméniennes, dont le seul représentant actuel est l’arménien avec entre 7 et 8 millions de locuteurs ;
les langues balto-slaves, originaires de la vallée de la Volga, bien que certains linguistes séparent encore les langues baltes (le lituanien et le letton) des langues slaves (comme le russe, le polonais ou le serbe) et attribuent les proximités linguistiques des deux groupes plus à des interférences linguistiques dues à une proximité géographique qu’à une origine commune dans la famille indo-européenne ;
les langues celtiques, originaires de la région de Hallstatt au nord des Alpes sur la fin du IIe millénaire avant notre ère et s’étant étendues sur l’Europe continentale et les îles britanniques entre 750 et 250 av. EC, ne sont aujourd’hui plus représentées que par la branche des langues celtiques insulaires avec le gaélique irlandais, le gaélique écossais, le mannois, le gallois, le cornique et le breton, et sont toutes en danger d’extinction ;
les langues germaniques, originaire des rives de la mer Baltique et du nord de l’Allemagne actuelle, et aujourd’hui représentées sur tous les continents, majoritairement par l’anglais ;
les langues helléniques, représentées par le grec moderne et ses 15 à 22 millions de locuteurs, les autres langues de la famille étant aujourd’hui considérées comme éteintes ;
les langues indo-iraniennes, présentes dans l’actuel Turkménistan dès la fin du IIIe millénaire avant notre ère puis s’étendant vers l’Afghanistan et le nord de l’Inde au début du IIe millénaire avant notre ère, et desquelles font partie le sanskrit, l’hindi, l’urdu, le persan et le kurde ;
les langues italiques, originaires du sud des Alpes vers la fin du IIe millénaire avant notre ère, et liées selon certains linguistes aux langues celtiques dans une famille appelée langues italo-celtiques, desquelles le latin deviendra le seul représentant au Ier siècle avant notre ère, supplantant et faisant disparaitre le vénète, le falsique, le picène, l’osque, l’ombrien et le sicule, avant de diverger autour du Ve siècle de notre ère vers les différentes langues romanes que nous connaissons actuellement ;
et les langues tokhariennes, peut-être parlées dès le IIe millénaire avant notre ère mais attestées avec plus de certitude (grâce à des écrits en koutchéen et en agnéen retrouvés) entre 300 et 500 dans le bassin du Tarim en Chine actuelle, avant de disparaître vers l’an 900 lors des invasions Ouïghours.
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Évolution du proto-indo-européen vers les différentes familles de langues indo-européennes, d’après « Two-point-equidistant-asia », par Mdf, licence CC-0, et « Kurgan map », par  Dbachmann, licence CC-0.
L’hypothèse actuellement la plus acceptée par la communauté scientifique concernant l’origine des Indo-Européens est l’hypothèse kourgane (du russe курган kurgan « tumulus », terme d’origine tatare de même sens), basée sur des preuves linguistiques et archéologiques : le proto-indo-européen aurait été parlé par un peuple originaire des steppes pontiques (au nord de la mer Noire et de la mer d’Azov) entre 5500 et 4000 av. EC, où ils auraient domestiqué le cheval ; ils se seraient ensuite étendus dans toute la région pontique entre 3000 et 2500 av. EC, puis auraient atteint les Balkans et les rives de la mer Caspienne avant 2000 av. EC, l’Asie centrale et le nord de l’Inde entre 2000 et 1500 av. EC, l’Europe centrale et la péninsule italique vers 1000 av. EC, et le nord de l’Europe avant 500 av. EC.
D’autres hypothèses existent, plaçant le point de départ des Indo-Européens et le foyer de locuteurs du PIE en Anatolie entre les VIIe et VIe millénaires avant notre ère (théorie anatolienne de Colin Renfrew, 1987), ou en Inde vers le VIe millénaire avant notre ère (théorie de la Sortie de l’Inde ou de l’Invasion Aryenne) ; certains remontent aussi loin que le Xe millénaire avant notre ère (théorie de la Continuité Paléolithique). Cependant, ces théories sont principalement basées sur des données uniquement archéologiques, sans forcément prendre en compte les langues parlées, et la plupart des linguistes rejettent ces hypothèses. Nous nous concentrerons donc sur l’hypothèse kourgane.
Toujours selon cette hypothèse, entre 3500 et 3000 av. EC a lieu le processus de satemisation et le proto-indo-européen commence à diverger selon deux groupes de dialectes (je tiens à rappeler qu’à l’époque il s’agissait certainement de dialectes, mais aujourd’hui ce sont les ancêtres de plusieurs familles de langues) : ceux dans lesquels la consonne palatale *ḱ (sans doute le son /c/) perd sa palatalisation et devient /k/, et ceux dans lesquels elle dérive vers la fricative /s/. On parle alors de langues centum pour les premières (prononcé /ken.tum/) et de langue satem pour les secondes (prononcé /sa.tɛm/), d’après le mot pour « cent » en PIE : *ḱm̥tóm.
Or, c’est à peu près à l’époque où le proto-indo-européen diverge et disparaît que commence à se développer l’écriture. Cette technologie arrivant à des stades différents de l’évolution des peuples en Europe, certaines langues beaucoup plus récentes n’ont, elles non plus, pas de trace écrite : c’est le cas par exemple du proto-germanique, encore parlé vers l’an 200 mais jamais écrit, alors que le latin par exemple s’écrit dès le VIIe siècle avant notre ère.
Le vocabulaire du PIE ainsi que sa grammaire sont donc reconstruits grâce à un procédé que nous détaillerons la semaine prochaine : la linguistique comparée. Cela étant, retenez que c’est cette ignorance du terme initial exact et sa reconstruction qui amène la notation étoilée des termes indo-européens que nous voyons depuis le premier article. Cette notation n’est d’ailleurs pas spécifique à l’indo-européen commun et s’applique pour toute forme non-attestée et reconstruite d’un mot.
Le proto-indo-européen est une langue complexe et ayant énormément de flexion : on compte 25 consonnes (les nasales *m et *n, les occlusives sourdes *p, *t, *k, *ḱ et *kʷ, les occlusives sonores *b, *d, *g, *ǵ et *gʷ, les occlusives aspirées *bʰ, *dʰ, *gʰ, *ǵʰ et *gʷʰ, la fricative *s, les liquides *r et *l, les semi-voyelles *y et *w, ainsi que trois sons laryngaux notés *h₁, *h₂ et *h₃) et 2 ou 3 voyelles (*e, *o, et selon Manfred Mayrhofer peut-être *a, ainsi que leurs équivalents longs, les diphtongues et les consonnes *h̥₁, *h̥₂, *h̥₃, *m̥, *n̥, *l̥, *r̥, *i, *u à valeur vocalique) ; les noms sont classés selon 3 genres (masculin, féminin et neutre), 3 nombres (singulier, duel et pluriel) et se déclinent selon 8 cas (nominatif, vocatif, accusatif, locatif, génitif, ablatif, datif et instrumental).
« *Hoi(H)nos, *duoh₁, *treies,*kʷetuōr, *penkʷe, *(s)uéks, *séptm, *h₃eḱteh₃, *(h₁)néun, *déḱmt, *duidḱmti, *trih₂dḱomth₂, *kʷeturdḱomth₂, *penkʷedḱomth₂, *ueksdḱomth₂, *septmdḱomth₂, *h₃eḱth₃dḱomth₂, *h₁neundḱomth₂, *ḱm̥tom, *ǵheslo. » Les nombres de 1 à 10, 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80, 90, 100 et 1000 en proto-indo-européen, d’après Sihler et Beekes
En près de 7000 ans, l’indo-européen a évolué pour donner près de 600 langues dont on possède une trace aujourd’hui (soit un peu moins de 10% du nombre total de langues répertoriées), et plus de 56% de la population mondiale parle une langue indo-européenne. Lorsque j’ai découvert ce qu’était le proto-indo-européen, ce qu’il représentait pour l’évolution des langues d’Europe et que je me suis renseignée sur ses origines, je suis tombée en admiration devant tant de complexité et de beauté, et devant le travail des linguistes pour faire revenir des Oubliés de l’Histoire cette langue qui est devenue l’une de mes préférées. Je n’ai pu ici qu’effleurer la surface de ce que représentent l’indo-européen et sa culture, et j’espère pouvoir y revenir dans de futurs articles.
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manieresdedire · 4 years
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Désamour et bonne fortune
(Nouvelle publiée par la revue “Le Nouveau Décaméron”)
Elle nous a laissés en plan. Brutalement, sournoisement. Sans un mot d’explication ou d’excuse. Elle avait réussi sa fuite, provoqué un effet de souffle ravageur. Bien joué !
J’en fus, à dire vrai, soufflé.
Elle avait des motifs à déclarer notre famille en cessation d’activités normales pour cause de faillite amoureuse... J’en partageais sans doute, de nombreux. Mais nous abandonner de cette manière, c’était violent, indigne, minable.
La passion et la tendresse avait déserté la grande maison que nous habitions tous les quatre depuis neuf ans, s’y étaient substituées une sorte de mélancolie, d’attachement faute de mieux et des habitudes. Je savais qu’il fallait en sortir. Mais j’étais velléitaire.
Il y eut des signes avant-coureurs qu’un mauvais coup se préparait. Elle faisait preuve de retenue dans ses propos à mon égard, me parlait moins, plus précautionneusement, s’efforçait de faire bonne figure, c’était nouveau. Parfois, venait me visiter, l’illusion fugace qu’elle réalisait que sans changement d’attitudes de notre part, nous nous saborderions avec certitude, mais avec probablement des regrets et de la peine à la clef.
Adepte du gradualisme, avec une tendance à l’indifférence clémente, je n’aimais pas les ruptures, n’agissais jamais à l’emporte-pièce. Et puis je croyais aux rebonds, les vrais.
J’allais changer. Je devais être plus "fort", plus... décidé, tranchant, sincère.
Elle avait fait ses emplettes sans vergogne, enlevé notre jeune fils, emporté trois ou quatre jolis meubles, des objets rares. Des tableaux m’appartenant en propre et même mes manuscrits inachevés rangés dans quatre cartons à bouteilles de vin (crut-elle, en dépit de la différence de poids, qu’ils en contenaient encore ? Mes projets de romans faisaient, heureusement tous, l’objet de sauvegardes électroniques). Elle avait raflé tous les tapis persans, les jolies vaisselles, l’équipement TV-Hi-Fi. tous mes disques qui n’étaient pas de Jazz. Et m’avait laissé ses nombreux livres à la con sur le "développement personnel" - elle croyait que c’était de la philosophie - au sujet desquels je me suis longtemps demandé s’ils lui avaient été profitables. Ce n’était ni un geste visant à m’aider dans ma nouvelle vie, ni de l’humour - elle n’en avait jamais manifesté aucun, ni ne l’avait bien compris sous ses différentes variantes -. Elle avait dû les oublier dans la précipitation mise à décamper. Elle m’avait dérobé sept ou huit mètres linéaires de livres de la NRF - Gallimard, tous imprimés entre 1920 et 1962, dont certains conservaient des pages non encore coupées. Des livres des auteurs chéris de mes années de lycée et de fac, découverts et achetés après vifs marchandages, sur les quais de Seine et au cœur du Quartier Latin, sous le règne aujourd’hui révolu des libraires et des bouquinistes, d’avant celui des clans de la fripe, de la godasse, des restaurants du monde, des bijouteries de pacotille et des coiffeurs sous franchise ; les vrais épiciers et les droguistes d’antan avaient plié bagages depuis des lustres.
La Mercedes bleu électrique était en révision chez son concessionnaire, elle n’avait pas pu fuir avec. La Vespa crème et son banc sophistiqué de musculation également. Elle n’avait pas si parfaitement choisi son moment ni embarqué Léa. Ma fille, pas la sienne. Quelle chance j’eus de la trouver à la maison, le soir en rentrant ! Elle ne m’évita pas la sensation extrêmement désagréable des effets du parfait enchaînement "uppercut à la mâchoire, direct à la tempe et crochet au foie", qui ne me laissa, étrangement, que faiblement groggy et larmoyant, mais Léa m’offrit ses bras, des mots et des silences réconfortants et un verre de vin blanc généreusement servi.
Tout n’était pas perdu.
Le lendemain, après avoir fait l’inventaire complet des soustractions matérielles infligées à mon confort et à mon patrimoine, je trouvai , dans le dressing camouflé par des valises vides m’appartenant, un gros carton, à vins aussi, bourré de billets de banque judicieusement rangés, qui, me doutais-je, devais provenir de ses trafics coutumiers en brocantes et que je conserverai avec la ferme intention de les dépenser sans jamais m’en vanter. Comment avait-elle pu l’oublier ? Sans doute la précipitation, puis sitôt la mémoire revenue, la difficulté de revenir et de reconnaître des turpitudes tombant sous le coup de la loi... délicat après une Blitzkrieg qui vit l’ennemie victorieuse prendre la fuite avec succès (!?). Avait-elle confondu avec mes manuscrits ? Et sous cette hypothèse, pourquoi les quatre colis ? Restait-il encore trois cartons de moyennes coupures ? S’ils existent, je les trouverais.
Je ne pus même pas puiser dans cette manne inattendue pour régler les honoraires de mon avocate. J’eus le tort de m’en offusquer quand celle-ci me déclara préférer un règlement par chèque, croyant qu’elle instruisait contre moi, un procès en argent sale quand il ne s’agissait que de respecter la réglementation en vigueur (qu’elle éprouvât des soupçons se comprenait, et encore, elle ne savait rien du filon sur lequel j’étais tombé).
Elle avait profité de ce que je travaillais dur à mon nouveau roman, attablé des heures durant, buvant lentement des express délicieux, dans une brasserie à la mode d’un quartier couru de la capitale, pour envahir avec des complices impudents et imbéciles, notre espace familial - qui n’avait connu, je m’empresse de le dire, que douceur, puis tiédeur et enfin froideur, et qu’aucune colère ni séances pugilistiques ne troublèrent - et faire sa razzia.
Elle emportait aussi ce qui ne voyait pas : des lambeaux de ma vie, de cœur, d’âme, de peau, de chair. Et me laissait, généreuse, toute l’administration du bordel ambiant (factures, relances, expertises, mises en vente, abonnements, crédits immobiliers, dettes courtes,...) et toutes ces heures dont je n’avais plus besoin pour dormir puisque dorénavant je ne dormirai plus (ou presque).
Le désamour n’est pas le contraire de l’amour qui serait indifférence, irritation, détestation, rejet, ne plus aimer... Je me le représente comme l’espace de temps qui commencerait à l’instant incertain où l’on s’aime moins et s’achèverait juste avant de ne plus s’aimer. Graphiquement : la descente sans charme d’une courbe après pic euphorisant. Topographiquement : le retour lent et pénible d’un "septième ciel". C’est l’amour en train de se fissurer en étoile, sûrement, ou dont les fils se défont progressivement, en route vers sa fin. Il est puissamment ancré dans l’amour dont il procède et auquel, encore, il ressemble. Je me le figure toujours amour, celui qui souffre de ne plus être à la hauteur de ce qu’il a été, de ce qu’il s’était imaginé qu’il serait et qui, par dépit, inconsciemment, subrepticement, tournerait vinaigre. Le désamour ne se ressent pas comme la fin d’une histoire - ce pour quoi, il y croit encore et en quoi il se méprend ou se fourvoie -, il est l’expérience d’un "chemin de croix" habitée par le dangereux désir que rien ne change (à défaut que tout revienne), la mort au bout. En attendant, il se vit comme un inassouvissement, un désordre douloureux, une colère rampante contre l’autre rendu responsable de ce qui dysfonctionne.
Puis elle se dissimula. Je n’eus enfin de ses nouvelles que par l’entremise de l’avocat bedonnant, barrésien plutôt que rabelaisien, obtus, brutal, bavard de la barbare Barbara (le prénom de celle qui me quitta donc, sèchement) qu’elle avait mandaté pour me demander le versement d’une pension alimentaire d’un montant exagérément faramineux, pour "l’entretien" de mon fils Raphaël que je n’avais pas l’intention d’abandonner (les deux...) à sa mère, le pauvre et que je n’avais pas pas revu pendant les six semaines qui suivirent son enlèvement et précédèrent ce maudit courrier si peu digne d’être recommandé. Quelle outrecuidance quand on sait, tandis qu’elle était mieux payée que moi et travaillait beaucoup moins, dans un bureau confortable (elle me l’avait dit) de cet étrange et secret ministère des affaires étrangères au sein duquel j’ignorais à quoi elle œuvrait. À propos, l’argent, j’espère qu’il ne vient pas de fonds secrets d’État, je ne veux pas de nouveaux ennuis et là, possiblement, de plus gros encore.
Elle pouvait partir. Ce n’était pas illégitime. Il fallait bien que quelqu’un prît un jour une initiative forte. Elle le fit la première. Mais fuir de la sorte, aussi malproprement, quel essaim de mouches l’avait-il donc piquée ?
Je ne me saoulais pas, j’ai l’alcool en horreur et ne le supporte pas - sauf à raison de deux verres de vin blanc en soirée, les samedis, dimanches et jours fériés - il fallait ajouter les jours de rupture amoureuse - (je possède une plutôt bonne cave, mes amis me le disent, Barbara ne connaît pas d’amateurs et il ne semble pas qu’elle en ait servi à ses hommes de main). Je n’ai jamais compris pourquoi au cinéma et en littérature, le dépit amoureux s’accompagne parfois de cuites carabinées qui ajoutent au désespoir, beaucoup d’inconfort. Je ne me pendis pas non plus (information superfétatoire sous cette formulation) comme j’en avais eu, sinon l’intention, au moins l’idée, et puis, Barbara pouvait revenir... Pour me dire, je ne sais pas, "excuse -moi !", par exemple. Et repartir fissa avant que je la flanque dehors avec véhémence.
Au cours de la procédure de séparation, elle connut de gros ennuis au sein son administration - une crise d’angoisse ayant eu pour effet la destruction partielle mais spectaculaire, du mobilier de son bureau et un début d’incendie dans ses dossiers urgents dont certains depuis fort longtemps -, qui lui valurent d’écoper de la part de son administration bonne fille, une obligation de se soumettre à des examens médicaux au cours desquels furent diagnostiqués des troubles de sa personnalité "ne mettant ni sa vie, ni celle des autres en danger (malgré un départ de feu !?)", "à surveiller (quand même !)" et à des soins. Elle fut interdite d’entrée dans tous les locaux d’archivages de l’Hôtel si particulier du Second Empire et du bord de Seine ainsi qu’ailleurs, dans ses moins fastes dépendances, et ne put, dorénavant, recevoir "d’autres personnalités étrangères qu’arctiques " (sic -!?). Autant dire que cette affaire jeta un froid dans les bureaux voisins et suscita de l’émoi au sein du milieu si spécial et feutré du syndicalisme discret, sinon secret et politico-mondain du quai d’Orsay. Barbara n’ayant pas que des amis dans ce cloaque chic, pseudo-aristocratique, ajouté au fait que rien n’y est plus grisant que le partage des secrets, l’information fuita.
Mon avocate m’avait dit avoir flairé que "quelque chose (qui) n’allait pas", et "qu’on n’inflige pas à un homme comme (moi), pareille et inutile punition". Disposant d’un vaste réseau de connaissances et d’accointances, elle entreprit d’enquêter sur Barbara. Il lui fallut peu de temps pour glaner les informations sensibles et très moches qui précèdent et cependant très utiles à notre demande reconventionnelle aux fins de gagner la deuxième manche.
D’abord, je fus heureux de ne pas être à l’origine de ses déboires de santé, on me rassura à ce sujet. Je compris, a posteriori, certains de ses comportements que je m’étais mal ou pas expliqués : dissimulation, mensonges, obstination, rigidité, volubilité soudaine, refus de la contradiction, hauts et bas, accès de "je sais tout"... j’en passe et en oublie.
Ensuite je jubilais d’avoir obtenu la garde de mon fils, le versement d’une pension alimentaire symbolique, le retour de mes livres qu’elle avait en partie abîmés. Nous revendîmes la maison et nous nous réinstallâmes - ma fille, mon fils et moi, sans elle - dans une jolie banlieue qui avait su rester verte, ce pour quoi elle était un peu chère. Mais l’affaire de ma nouvelle compagne marchait fort. C’est dingue le fric qu’elle brassait rien qu’avec les divorces et d’autres conflits familiaux. Elle cofinançait l’achat de la nouvelle demeure.
Elle s’appelle Zahra, est avocate, et m’a beaucoup aidé à me sortir du guêpier dans lequel Barbara m’avait flanqué.
Je n’étais pas au bout de mes surprises.
Une lettre anonyme suivie de la visite à notre domicile de deux hommes, jeunes, élancés, à la force légèrement dissimulée sous un très élégant et très cher costume gris (chacun le sien), nous apprirent, la première, que Zahra ne m’avait pas tout dit, la seconde, par les bouches des deux fonctionnaires gris, que les innombrables billets de banque avaient peu à voir avec les seules brocantes.
J’appris que les deux femmes s’étaient connues à la fac de droit à Nanterre. Qu’elles avaient été amies, s’étaient déchirées à propos d’un homme, avaient renoué, et que Zahra l’avait dressée contre moi pour lui faire du mal. Elle avait inventé des histoires d’infidélités, d’enfants cachés, de plagiats littéraires, d’addiction au poker, de participations à des nuits "Drag-queen" dont je me serais rendu coupable. C’était la première étape de la démolition entreprise. Heureusement que j’avais gardé pour moi l’information concernant le trésor en numéraire.
Barbara l’avait crue, elle avait fui en voulant me faire payer ma soi-disant dépravation. Et Zahra était tombée amoureuse de moi, bêtement. Et réciproquement tout semblablement stupidement.
Je compris alors pourquoi, bien que préparant l’entier dossier seule, elle se faisait représenter par une consœur devant le juge aux affaires matrimoniales et ne signait aucun document de procédure. Pas question de confrontations entre les deux seules véritables adversaires.
Quelle déveine ! J’aimais vraiment Zahra, ma vie avait changé. J’avais même l’impression qu’elle recommençait... Nous avions le projet d’un bébé que Léa nous proposait de prénommer Hana (c’était ainsi, Zahra ne voulait pas d’un fils).
Les "costumes gris" auto-présentés comme "fonctionnaires-enquêteurs d’État", carte bleue-blanc-rouge à l’appui, au look "agent secret" ou "agent spécial", voulaient savoir si lors des déménagements récents, de grandes quantités d’argent en espèces avait été trouvées et dans la négative si je connaissais par le menu tout ce qui était entreposé chez nous. Ils n’abordèrent étrangement pas, l’hypothèse positive. Ils n’étaient pas officiers de police judiciaire et ne pouvaient procéder à la moindre perquisition (une menace bidon en filigrane de leur courtoisie appuyée), mais je fus soulagé de savoir les cartons stockés, loin de là, chez mes vieux parents à Zonza où il m’étonnerait fort que quiconque, à ses risques et périls, vienne les chercher et encore moins, mettre la moindre main dessus.
Si je déteste qu’on me fasse violence, me démantibule, je n’aime pas non plus, qu’on se serve de moi, qu’on me mente, me manipule, me dissimule des projets me concernant, me bouscule, m’accule. Alors il me fallait envoyer Zahra au diable, commencer à être énergique et résolu.
Prudent, je n’étais pas, dans cette relation, sans protection. Elle non plus. Pour l’achat de la maison nous étions engagés à parts égales en capital comme en crédit. Nous revendîmes. Mes autres avoirs étaient à l’abri. Les siens également. j’espérais être devenu le plus roué des deux mais ce n’était pas gagné.
Il nous aurait été pénible de quitter la maison de Sceaux. Il me fallut, avec mon nouveau conseiller juridique, élaborer un stratagème pour la conserver. J’avais toujours un trésor en espèces, de quoi monter une combine gagnante entre vendeurs, acheteurs et intermédiaire. Il me paraissait, à raison, improbable que Zahra détînt un tel tas de... liquidités pour financer une opération louche.
Léa souvent, s’étrangle de rire en évoquant mon parcours amoureux. Son frère, lui, n’est vraiment pas disposé à plaisanter au sujet de mes mésaventures quand elles concernent simultanément sa mère de laquelle il reçoit, cinq ou six fois l’an, une carte postale (une vraie) des îles "paradisiaques" où elle s’adonne à la plongée et la pêche sous-marine. Elle a toujours aimé cela. Elle lui manque un peu. J’ignore si la réciproque est vraie. Peut-être à l’occasion d’une visite d’un galion coulé au XVIIIe siècle y trouvera-t-elle un coffre empli d’or qui la consolera de l’abandon des billets abandonnés ? Mais en a-t-elle vraiment besoin ? Son train de vie ne semble pas souffrir du manque d’argent. Cette femme au "développement personnel" inattendu, à bord de sa goélette ou au bord des piscines des villas qu’elle fréquente, me restera longtemps une énigme. Si les nouvelle qu’elle donne à Raphaël sont exactes.
C’est étrange, je ne croyais pas pouvoir, au sortir de semblables tribulations, redevenir serein et optimiste, et virer calculateur et cynique. La vie se charge de battre les cartes et nous nous adaptons ou nous mourons. Pas seulement symboliquement.
Mais bon, les enfants sont de bonne humeur, les beaux jours sont revenus. L’auto et le scooter pareillement. Si je revois Barbara, je lui rendrais son banc de musculation.
Nous n’avons pas quitté notre maison en bordure du parc de Sceaux.
Finalement, indifféremment au coup monté, c’est un grand bienfait que Barbara soit partie. Nous serions peut-être, à cette heure, en train de nous faire du mal. Au lieu de cela, dans notre immense jardin, avec des amis et des collaborateurs de ma maison d’édition, nous célébrons la vente du 50 000ème exemplaire de mon dernier roman et un nouveau tirage.
Une certaine routine peut maintenant, commencer à s’installer...
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