Tumgik
#misogynie internalisée
lanuitlennuie · 4 months
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Dans l’insomnie, je lis d’autres choses de Houria Bouteldja que Les blancs, les juifs et nous dont la critique cinglante du monde blanc vise juste à plusieurs endroits. Je manque de précision quand je dis qu’Houria relèguerait un féminisme queer à un après jamais investi (libidinalement on pourrait dire). Elle dénonce, et je suis d’accord avec ça, le féminisme libéral blanc qui fétichise les bons sujets à sauver (les femmes voilées, les homosexuels, les enfants) en s’attachant à détruire les mauvais, en l’occurrence mauvais garçons, arabes ou noirs, porteurs d’une puissance qu’il a tout intérêt à trimer ras. L’amour très genetien qu’elle porte aux lascars est un endroit litigieux pour moi : il me séduit et m’active en même temps qu’il m’emmerde. Je le trouve un peu aveugle, plutôt jaloux et franchement viriliste, super français au final, on ne s’en sort pas. Bouteldja se fait leur tirailleur sénégalais (pour reprendre sa pensée par condensation et déplacement de figures historiques et coloniales) jusqu’à les défendre contre celles (« les grandes soeurs » castrantes) qui contribueraient à les rendre mutiques. Je ne sais pas, je suis loin mais je ne suis pas convaincue par cette distribution des forces en présence et je sens confusément que cette ligne de pensée la piège et nous avec. L’empire des lascars ça reste le patriarcat et il se nourrit justement de nos misogynies internalisées et de nos mises en concurrence dans ce qui reste son régime de valeur. C’est là qu’il y a à penser précisément pour démonter l’horlogerie fine de nos élans, sans universalisme anhistorique et sans la peur de se faire insulter mais je suis plutôt moumoune ou tire-au-flanc c’est selon.
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floatingbook · 4 years
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L’amitié et les relations entre filles
- Visionnage: Mignonnes de Maïmouna Doucouré
Mignonnes illustre de façon nuancée le thème de l’amitié entre pré-adolescentes, notamment quant à l’envie—presque un besoin impérieux—d’appartenir à un groupe et de ne pas être seule, à l’ambiance de compétition entre copines, à la rapidité avec laquelle un groupe peut se retourner contre l’un de ses membres, et à la toxicité ambiante, découlant de la compétitivité sur les réseaux sociaux.
Aminata est la petite nouvelle de sixième dans son collège. Elle ne connait personne. Lorsqu’elle arrive, sa première image de ses camarades est celle d’une bande de filles matures, bien habillées, libres, déterminées* qui organisent une forme de performance artistique avant la première sonnerie, et qui tiennent fièrement tête à une des responsables de l’établissement. Comparé à ses propres vêtements relativement informes et usés, les jupes moulantes, les petits hauts et les talons compensés de la bande d’Angelica lui font envie. Aminata va se donner du mal pour s’intégrer, parce que l’alternative est la solitude face à sa situation familiale, à la religion et aux changements de la puberté. À plusieurs, on est moins vulnérables: ses copines viennent à son secours quand lors d’une altercation avec des collégiennes plus âgées. À plusieurs, on a quelqu’un à qui se confier: en témoigne la scène où Aminata et Angelica discutent de leurs parents et de leurs attentes pour elles; Angelica rage contre ses parents absents qui voudraient qu’elle travaille aussi bien que son frère à l’école; Amy avoue qu’elle ne veut pas que son père revienne. À plusieurs, on se pose moins de questions, on a plus d’assurance, on a quelqu’un pour se donner du courage: les Mignonnes s’encouragent mutuellement lorsqu’elles dansent, lorsqu’elles essaye de nouveaux vêtements, lorsqu’elles tentent d’intéresser les garçons du collège.
La volatilité et le caractère temporaire des alliances dans les groupes de pré-adolescentes est le revers de cette force de groupe. Yasmine en fait la première les frais. Pour une histoire de garçons—elle allume la webcam alors que la bande de filles est en train de raconter des histoires à un garçon qui intéresse Angelica au collège, et en réponse le garçon en question les traite de gamines et les invite violemment à retourner jouer à la poupée—Yasmine est exclue du groupe. Mais lorsqu’Amy tombe à son tour en disgrâce, Yasmine est très vite réintégrée à la bande. Sous l’impulsion d’Angelica, et avec un certain maintien des règles par les deux autres filles du groupe, l’opinion fluctue rapidement au sein des Mignonnes. Les filles doivent surveiller sans arrêt leurs actions, leur image, sous peine de quoi elles risquent d’être rejetées par les autres. La peur de l’exclusion les pousse à des comportements dangereux, comme par exemple tenter d’aller photographier le pénis d’un garçon urinant au collège, ou l’acceptation de l’incorporation de mouvements et de poses sexuelles dans leur chorégraphie de danse.
La dimension de “performance” est très présentes dans les relations entre les Mignonnes. Il s’agit d’avoir l’air mature, sûres d’elles, plus âgées qu’elles ne le sont réellement. Il faut donner une apparence de maîtrise, presque de perfection, sinon elles risquent de l’exclusion du groupe. Les filles du groupe semblent en compétition permanente quant à qui présentera la tenue la plus révélatrice, qui dansera de la manière la plus sexuelle. Il y a aussi une forme de bataille constante entre elles pour savoir qui sera l’amie d’Angelica—comme si c’était un titre réservé à une unique personne. La dimension performative de leurs relations est en outre visible dans le mimétisme qui caractérise leurs tenues et leurs attitudes. Pour s’intégrer au groupe, Aminata embrasse des tenues de plus en plus légères et des comportements de plus en plus sexualisés. Elle veut imiter les danses des Mignonnes, et dans ce but verse complètement dans la surenchère en adoptant des mouvements très sexualisés.
D’une façon générale, la cruauté qui peut rythmer les amitiés entre filles au collège est bien représentée, de même que la tendresse, l’intimité et la compassion qui peuvent nuancer cette brutalité. Les pré-adolescentes présentées dans ce film sont déchirées entre l’image de l’amitié qui leur est présentée dans les média—avec une idée de perfection toujours présente, de rejet de l’autre au moindre écart, du fait que toutes les autres filles ne sont au final que des rivales—et entre la réalité qu’elles soupçonnent et aimeraient explorer plus: de la légèreté, de l’insouciance, pouvoir se confier, une épaule sur laquelle pleurer.
*le “matures, bien habillées, libres, déterminées” tient plus de l’image rosie que s’en fait Aminata que de la réalité. Ces filles sont prisonnières des images que les réseaux sociaux et une partie des média leur font miroiter.
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mirrorontheworld · 5 years
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"Détruisez ma chatte, pas le climat", "baise mon trou, pas l'ozone" : les pancartes violentes et patriarcales des jeunes manifestantes nous ont retourné les tripes.
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asexualiteinfo · 5 years
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Une histoire d’identités
Le fait que les orientations et le genre au sens queer du terme soient désignés comme des « identités » peut donner l’impression fausse que ce sont des sujets d’ordre personnel. Mon identité est… Je m’identifie comme… Je suis… Un processus interne, privé, en somme.
Pour moi, ces identités n’existent que par rapport aux autres, et naissent dans un contexte culturel et social sans lequel elles n’auraient pas besoin d’être développées et articulées.
Quelle est l’orientation d’une personne seule au monde ? Quel est son genre ? Aucun, ou alors ça n’a aucune importance, car cela ne se fonde sur aucune attirance, aucun code, aucune comparaison, aucune compréhension du sujet.
Je ne sais pas ce qui m’a faite comme je suis, mais maintenant c’est ainsi, c’est (en partie) moi.
Je suis asexuelle, aromantique, et agenre. 
Comment se sont construites ces identités ?
Ces trois mots, que je n’ai découverts qu’à 24 ans, restent vrais pour définir mon expérience et mon ressenti a posteriori, du plus loin que je me souvienne. 
Pourtant, est-ce que mon identité d’orientation et de genre a commencé à 4 ans, 5 ans, 6 ans ? Evidemment, non. Je n’étais alors qu’un des « monstres » insouciants de ma fratrie.
Il me semble que cette liberté d’exister en petit être apprenant et vivant, définie par ma personnalité, mes intérêts, mes actions, a disparu pour toujours à la puberté.
Et je crois que je ne m’en suis jamais tout à fait remise.
J’ai d’abord compris péniblement qu’être une fille qui n’avait pas l’air d’être une fille et ne s’en souciait pas trop ne permettait pas tout à fait de s’intégrer ni aux groupes de mes pairs, ni aux codes sociaux auxquels mêmes les adultes souscrivaient. Ce n’était pas si grave, ni si intéressant. Jusqu’à ce que des changements de vêtements a priori sans importance me fassent comprendre que j’étais davantage traitée comme une personne et considérée quand je ressemblais à une jeune fille. Je ne vous dis pas le choc.
J’ai commencé à performer la féminité, comme on dit. Sans trop d’idées au début, assez classiquement (parce que, misogynie internalisée à l’appui, trop de féminité semblait presque aussi dégradant que pas du tout), puis en ajoutant jupes, talons, maquillage, décolletés, jusqu’à en faire un jeu, jusqu’à prendre plaisir parfois à des combinaisons improbables et audacieuses parce que quitte à se déguiser, autant s’amuser, et parfois jusqu’à être malade devant la garde-robe, à devoir jouer un rôle pour sortir de chez soi et se sentir une part acceptée de la société.
Est-ce que j’ai toujours eu une réaction intérieure de rejet quand on parlait de moi comme d’une jeune fille, puis d’une jeune femme ? Est-ce que je sentais un goût amer quand je devais me désigner moi-même comme une femme, avec ce sentiment pressant d’imposture ? Oui. Mais c’est bien le rôle qu’on m’avait assigné, et je ne le joue pas si mal.
Qu’importe si j’ai perdu mon inconscience de moi-même et de mon propre aspect ? J’ai peut-être de beaux yeux — et je suis plus écoutée. Le secret ? 3 pinceaux différents, 4 couleurs de fards à paupières, du mascara, et des heures de tutoriels Youtube.
Mais revenons à cette belle époque du milieu de la puberté où tout ça commençait à se jouer. 
A ce moment-là, les ados autour de moi grandissaient aussi. Je trouvais que les gens qui tombaient amoureux étaient bien empêtrés dans leurs histoires de coeur. Je me suis dit que ce truc là, je n’en voudrais jamais, c’était trop inefficace et ça faisait perdre du temps et faire des bêtises. Je ne voyais vraiment pas l’intérêt. Ma mère m’a dit « on rira bien dans 10 ans ».
Les gens me fatiguaient tellement. Je me disais que j’aimerais bien être nonne, mais probablement j’aurais envie de sexe avec un peu plus de maturité, puisque tout le monde en a envie n’est-ce-pas, et le voeu de chasteté semblait un obstacle peu justifié à ce désir soi-disant universel. (Bon le fait que je ne croyais pas en un dieu était un autre obstacle mais j’étais encore en quête de foi, ça pouvait venir !). Ermite restait une option intéressante - en plus, les ermites sont toujours représentés avec des gros bouquins. Et une barbe touffue. Mais bon. Des bouquins !
Bref, l’amour je n’y croyais pas trop. En fait, j’étais persuadée que c’était un choix. Les gens choisissaient de se livrer à des comportements absurdes pour avoir des sensations fortes, moi je préférais les manèges, chacun son truc. 
Non, ce qui m’inquiétait c’était le sexe. Ça parlait beaucoup de sexualité à l’adolescence, et ça en parlait très mal avec un mélange dangereux d’ignorance et de fascination. Tous les mythes y passaient : ça faisait très mal la première fois pour les filles, et en tout cas pas plaisir, on saignait mais pas toujours surtout si on avait déjà fait du cheval, l’orgasme c’était plus compliqué pour les filles donc il fallait surtout simuler mais si jamais ça arrivait ce serait comme un feu d’artifice, il y avait jouir et jouir, et il fallait essayer de jouir mais si on jouissait c’était bien aussi, et les baisers de cinéma est-ce que ça se faisait avec la langue ? on avait vraiment envie de savoir. Bref. Je vous épargne le reste, le mieux est d’oublier tout ça. Avec internet et de nouvelles vagues féministes passées par là, j’espère que les ados d’aujourd’hui ont accès à de meilleures sources d’information et à des messages plus sains.
Passons les détails du « bon ben il va falloir s’y mettre parce que plus le temps passe, plus j’aurai la flemme et moins j’y arriverai, et je sais que la société a une drôle d’idée de celles et ceux qui arrivent vierges à 30 ans » (eh oui, la pression de tout ce qu’on vous met dans la tête sans même avoir besoin de l’exprimer directement…) Donc, ça c’est fait, passez votre chemin.
J’ai eu juste le minimum d’expérience pour pouvoir en parler comme si de rien n’était dans les conversations, soulagée quand c’était fini. 
Quand il ne s’est plus agi que de sexe, j’ai commencé à paniquer.
J’ai tout laissé tomber, je me suis dit que je préférais être cassée, seule, que cassée et faire de la peine à quelqu’un.
Et puis j’ai découvert une identité dans laquelle je me suis complètement reconnue, et j’ai arrêté de culpabiliser.
Est-ce que j’aurais été asexuelle dans un monde où on ne s’attend pas forcément à que tout le monde ait des relations sexuelles ? J’aurais juste pu être moi, à vivre ma vie sans ça et sans rien définir ni justifier.
Est-ce que j’aurais été aromantique dans un monde où on ne s’attend pas forcément à ce que tout le monde s’accouple et veuille partager sa vie avec une personne en permanence ? J’aurais juste pu être moi, à vivre ma vie et passer autant de temps que l’on aurait voulu avec les gens avec qui je me sens bien.
Est-ce que j’aurais été agenre dans un monde où j’aurais juste pu être moi, et dire et faire et porter les trucs qui me passaient par la tête ? J’aurais juste pu être moi.
Et puis y a-t-il un lien entre tout ça ? Peut-être que dans un monde où la sexualité est hyper genrée, ma féminité ne m’a jamais parlé parce que la féminité se construit en complément et en opposition de la masculinité, dans un rapport plus ou moins de séduction qui ne m’intéresse pas. Ou alors peut-être que c’est l’inverse : peut-être que je ne ressens pas d’attirance pour d’autres personnes parce que je ne me considère pas comme un être genré et sexué et que je n’arrive donc pas à me situer sur ce plan par rapport aux autres ? Est-ce que j’aurais été une de ces identités et pas une autre dans un monde légèrement différent ?
Mes identités d’orientation, je les revendique aujourd’hui. J’en suis contente, j’en suis soulagée, parce que je ne sais pas et n’ai pas envie d’être différente de ce que je suis. Mon identité de genre, je n’en parle pas trop - politiquement, socialement, mon expérience est celle d’une femme, et ma solidarité et mon empathie vont aux femmes — et puis, même si l’on ne respecte pas tant que ça les femmes, ça reste mieux que d’être traitée comme un « ça ». 
Mais quand on me dit que mes identités m’enferment, ça me donne parfois envie de hurler. Car ce ne sont pas ces identités, ces simples mots qui décrivent des aspects de moi, qui m’enferment. Non, c’est la société et ses attentes, et sa pression, et son carcan dans lequel je ne rentre pas tout à fait. Je sais que je suis loin d’être la seule.
Ces mots, ces identités m’ont juste donné un petit souffle d’air. A les lire, à m’y retrouver, je me suis permis d’être un peu plus moi-même.
Pour le reste… il faudra démanteler le patriarcat, l’(hétéro)sexualité compulsive, et l’amatonormativité. Et toutes les autres intersections d’oppressions. On continue ?
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afadedsaint · 5 years
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Pas d’education en Cote D’Ivoire?
Depuis un bon moment, j’observe le système éducatif en côte d’ivoire : J’écoute les histoires de mon entourage, ainsi que celles des autres, et je discute avec des élèves et des étudiants locaux. Je pense maintenant en savoir assez pour former ma propre opinion.
En Côte D’Ivoire, ont éduque pas les enfants. Je ne sais même pas comment appeler ce qu’on leur fait, mais ce n’est pas une éducation.
Dans un système oppressif comme le nôtre, les enfants n’arrivent pas à s’épanouir. On coupe les cheveux aux filles pour qu’elles puissent mieux étudier (Je parlerai un jour de la misogynie dans nos écoles et de ses effets à long terme sur les jeunes filles mais c'est une histoire pour un autre jour), on maltraite les enfants à longueur de journée sous prétexte que c’est ce qu’il faut pour bien éduquer.
Laisser-moi vous dire que frapper un enfant ne sert qu'à le pousser à avoir peur de vous. Il ne respecte pas celui qui le frappe, il n’a aucune affection pour lui, il a juste peur de lui. Une autre chose ? Les gens (les enfants y compris) sont beaucoup plus productifs quand ils sont heureux, et qu’ils ont des objectifs fixées qui leur apportent de la satisfaction. Oui l’enfant apprend ses leçons quand on le frappe, mais il ne les retient pas !
Vous imaginez à quel point l’enfant doit être stressé ? Vivre constamment en mode de survie a des répercussions inimaginables sur la santé des enfants, et ces effets peuvent être ressentis dans la vie adulte.
Et là, gare au parent qui vient se plaindre du comportement de l’enseignant ! Gare au parent qui empêche l’enseignant de faire son travail et qui le pousse à ne plus faire d’efforts (voir frapper les enfants et leur crier dessus pour un oui ou pour un non) !
“Faire des efforts” se signifie pas frapper l’enfant et ça, j’ai bien l’impression que plusieurs ne le savent pas. « Faire des efforts » c'est pouvoir adapter le programme aux enfants et trouver d’autres moyens de leur faire comprendre. Les enfants ne sont pas pareils, et là ou dix enfants sur vingt arrivent à comprendre avec la méthode standard, les autres dix ont besoin d’innovation. Pas de coups de règle.
Entant qu’ancienne colonie (l'utilisation du terme ancienne est discutable ici, mais je m'éloigne du sujet), nous avons recréé notre empire colonial dans nos écoles, non seulement par le système lui-même mais aussi par la manière de faire. L’instituteur Ivoirien perpétue un system oppressif qui définit des lignes strictes entre lui et l’enfant ; ou il est dicté que l’enfant n’a jamais raison et qu’il n’a rien à ajouter à la vie de son instituteur. Dans la période coloniale, les Ivoiriens ont appris des colons Français que le meilleur moyen d’affirmer leur domination c’était par la force, et que le maitre avait toujours raison. Ces comportements ont été internalisés, et transmis. Ce n’est donc pas étonnant que l’instituteur lambda se croie obligé de brutaliser les enfants pour prouver sa dominance et son autorité sur eux.
Déjà, le mot maitre et maitresse sont des termes à connotation coloniale dans le cadre de l’éducation en Côte D’Ivoire. La première définition du mot (selon le Larousse), est une « Personne qui commande ; chose qui dirige la conduite de l'homme, ». Bien que maitre veuille aussi dire « Personne qui possède à un degré éminent un talent, un savoir et qui est susceptible de faire école, d'être prise pour modèle », le constat est que la relation enseignant – élève se rapproche beaucoup plus de la relation maître-esclave. Le maitre dans l’école ici, est une personne qui commande et qui dirige la conduite de nos enfants. Pas une personne qui est prise pour modèle.
On dit que le système est malade, mais la vérité est que notre système n’a jamais été en bonne santé. Apprendre des leçons par cœur, sans vraiment comprendre et les recracher à la demande, comme un animal de compagnie qui fait des tours pour son propriétaire, ce n’est ne pas apprendre. On ne pense pas par nous-même, mais plutôt ce qu’on nous dit de penser. Il n’y a pas d’innovation, aucunes idées nouvelles, aucunes nouvelles méthodes, aucune mises à jour. Que du copier collé qui ne sers qu’à renforcer l’emprise de l’empire colonial. Nous avons formé des personnes sur des méthodes obsolètes, avec du matériel obsolète, et nous nous attendons à ce qu'elles fassent concurrence a des personnes issus de programmes plus récents. Nous formons les gens à suivre si bien les instructions qu'ils ne sont plus en mesure de former des opinions et de frayer leur propre chemin.
Nous entraînons une nation de chiens obéissants, en fait.
En outre, la Côte d’Ivoire est un pays corrompu, qu’on veuille l’accepter ou pas. Il faut offrir des pots de vins partout, et pour tout. Pour devenir policier, on offre des pots de vins. Pour devenir docteur, on offre des pots de vins. Quoi de plus normal que d’offrir des pots de vins pour aussi devenir enseignant ! La réalité est que la majorité des personnes qui encadrent nos enfant ne sont pas la parce qu’ils veulent transmettre le savoir aux générations à venir, et donner une éducation de qualité aux élèves ne les intéresse guère. Ils veulent juste se faire de l’argent (chose qui m’étonne, vu que les enseignants ne sont pas aussi bien payés que ça, à en juger par les récentes grèves).
Ce texte n’est rien d’autre qu’une expression de mes pensées, mais je pense que beaucoup pensent comme moi. C’est désolant, et je suis vraiment a un point ou je crois que mes enfants ferons l’école a la maison.
Bref, passez une bonne journée les amis.
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a-room-of-my-own · 6 years
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Je viens de voir qu'un film sur Colette va sortir et je suis moyen chaude quand Hollywood revoit des persos français mais en plus je sens que le gender crew va s'en donner à cœur joie quant à Missy, jouée par une femme (même si je doute qu'elle s'en prennent autant plein la gueule que ScarJo)... Mais bon, il y a aussi Rebecca Root, TIM de son état, qui joue Rachilde qui mettait des pantalons, s'appelait homme de lettres et était un bon gros cas de misogynie internalisée. Mébon Keira Knightley ♥
Sérieux ?!
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La révolution postmoderne a-t-elle fait le tour du monde ?
QUILLETTE
Publié le 15 avril 2019 Laissez un commentaire écrit par Colin Turfus
Bien que les discussions sur les fondements philosophiques des jugements du bien et du mal soient souvent formulées en termes de perspectives rationnelles ou irrationnelles - celles fondées sur les valeurs éclairées de la science et de la raison par opposition à celles fondées sur l'autorité ou la foi - ce n'est pas tout à fait une vision exacte de la situation actuelle du centre réel du débat moral. L'idéologie postmoderne hégémonique qui s'est établie dans la plupart des débats sur la politique publique et la moralité a changé la donne. Cette affirmation peut surprendre beaucoup de gens qui sont conscients de l'existence d'une perspective philosophique appelée "postmodernisme", mais qui n'y voient pas grand-chose à voir avec la manière dont ils formulent leurs jugements moraux ou dont la société qui les entoure est organisée. Je pense qu'ils auraient probablement tort de le croire.
Il est important de reconnaître que le postmodernisme n'est pas apparu comme un corollaire logique des efforts déployés au siècle des Lumières pour établir un fondement rationnel pour résoudre les dilemmes moraux et résister à la tyrannie des conceptions religieuses et traditionalistes du monde aux XVIIIe et XIXe siècles, mais comme un rejet de ce projet. Tandis que Hobbes, Locke, Bentham, Hume, Kant, Kant, Hegel et Feuerbach se sont disputés les uns avec les autres pour fournir une base théorique au discours moral, aucun n'a finalement réussi à s'imposer.
Le penseur le plus perspicace du contre-Enlightenment était probablement Friedrich Nietzsche. Son portrait d'un fou courant avec une lanterne proclamant que Dieu était mort parodiait les philosophes des Lumières qui cherchaient à remplacer les valeurs traditionnelles par un nouveau système de valeurs qui éliminait la superstition et conservait l'essence ; mais qu'il n'y avait pas cette essence. Libérés des contraintes des attentes préalables de nos pairs, nous sommes libres de choisir la voie que nous voulons.
Le postmodernisme s'appuie sur cette intuition, nous demandant de considérer qu'il n'y a pas de normes objectives du bien et du mal, mais seulement des différences de perspective. Selon l'Encyclopedia Britannica :
La réalité, la connaissance et la valeur sont construites par des discours ; elles peuvent donc varier avec eux. Cela signifie que le discours de la science moderne, lorsqu'il est considéré en dehors des normes de preuve qui lui sont propres, n'a pas plus d'influence sur la vérité que les perspectives alternatives, y compris (par exemple) l'astrologie et la sorcellerie. Les postmodernistes qualifient parfois les normes probantes de la science, y compris l'utilisation de la raison et de la logique, de "rationalité des Lumières".
Ce point de vue est souvent présenté comme un relativisme moral, mais il manque une caractéristique importante de la position postmoderniste : bien qu'il considère qu'il n'existe pas un seul point de vue correct sur les questions du bien et du mal, tous les points de vue ne sont pas nécessairement égaux en validité. En effet, faisant écho à la critique d'Orwell sur la société communiste dans Animal Farm, certains points de vue sont en pratique "plus égaux que d'autres". En effet, comme nous l'avons dit plus haut, on pense que les valeurs se manifestent dans la pratique par des "discours" qui se déroulent dans différents groupes sociaux ou communautés. Et certains groupes ont plus de pouvoir ou " hégémonie " pour imposer leur point de vue à d'autres groupes relativement démunis. Sans prendre position sur les points de vue plus corrects entre le groupe relativement plus ou moins puissant, les postmodernistes soutiennent qu'il nous appartient de prendre le parti du groupe relativement démuni afin de contribuer à réparer l'injustice intrinsèque de la situation.
La conversation passe donc d'une conversation sur le fait d'avoir raison à une conversation sur le fait d'avoir des droits. Alors qu'une perspective traditionnelle des droits de l'homme consisterait à affirmer que tous les êtres humains possèdent des droits égaux, la position postmoderniste est que des droits plus importants doivent revenir aux personnes relativement démunies et qu'il faut donc accorder une plus grande importance à la défense de leurs valeurs. D'où le concept de droits collectifs : droits des femmes, droits des homosexuels, droits des transgenres, droits des Noirs, droits des musulmans, et ainsi de suite. C'est l'une des grandes réalisations du programme postmoderniste que, sans qu'il soit nécessaire d'avoir un discours moral, il est devenu possible de rejeter presque toute position morale présentée comme irrespectueuse de l'un de ces droits collectifs, surtout si cette position morale peut également être présentée comme la promotion des intérêts d'un groupe relativement plus puissant.
Il n'est pas surprenant que cette approche aboutisse assez rapidement à des incohérences, voire à des incohérences. Par exemple, on soutient souvent dans l'environnement de l'entreprise que les politiques de " diversité " sont nécessaires pour s'assurer que les meilleures personnes sont choisies, c'est-à-dire un nombre suffisant de personnes issues de groupes relativement démunis. Mais si c'est la position d'une personne, il faut faire valoir que les membres de différents groupes apportent des talents et des perspectives différents à la table en raison de leur appartenance à ces différents groupes, de sorte qu'il existe une inégalité fondamentale entre les groupes qui exige d'être reconnue. Cela semble acceptable si l'on suggère, par exemple, que les femmes font preuve d'une plus grande empathie à l'égard du leadership que les hommes et devraient, sur cette base, être davantage favorisées qu'à l'heure actuelle. Mais si l'on devait laisser entendre que les hommes, du fait qu'ils sont des hommes, sont plus susceptibles d'avoir certaines qualités ou qualités qui les qualifient pour le leadership, il y aurait de l'indignation et des allégations de sexisme ou de misogynie. La question de savoir si l'une ou l'autre des affirmations à l'appui est fondée ou non sur la vérité n'est pas du tout pertinente. La moralité de la question est déterminée par les intérêts de ceux qui sont servis par la prise au sérieux d'une réclamation.
Cela a conduit à l'émergence d'un nouvel irrationalisme, dans lequel les questions de fait et de preuve peuvent être écartées au profit d'une politique de l'identité élevée au rang de principe déterminant dans les conflits entre perspectives morales concurrentes. Tout comme au sein de la société européenne du XIXe siècle, comme Nietzsche l'a fait valoir, le christianisme a exercé son hégémonie sur la base de structures autoritaires appliquant une morale que la société a internalisée comme ordre naturel des choses, le postmodernisme a atteint une hégémonie similaire en renforçant ses restrictions par des lois et règlements qui prévoient des sanctions sévères, et en veillant à ce que son point de vue soit transmis dans les établissements scolaires, souvent même à l'exclusion des droits des parents afin que les autres aient une position de repli.
Son pouvoir lui vient d'une autorité d'exécution soutenue par un endoctrinement persistant, elle a réussi à marginaliser les opinions dissidentes et à réduire considérablement le débat moral dans l'espace public. Cette nouvelle orthodoxie s'arroge l'autorité divine de faire des affirmations de vérité sur la base de la cohérence avec ses principes affirmés, et ceux-ci sont considérés comme immunisés contre la réfutation ou la falsification par la raison ou la preuve. En effet, ceux qui transmettent des preuves qui contredisent ses affirmations sont régulièrement dénigrés et marginalisés. Ainsi, nous avons bouclé la boucle en recréant les conditions mêmes que le Siècle des Lumières a posées - mais, selon ses propres termes, a échoué - à traiter.
Heureusement, l'incohérence et l'incohérence de la perspective postmoderniste sont de plus en plus remises en question par une nouvelle génération de penseurs de tous les horizons politiques. Par exemple, dans son essai "Trump and a Post-Truth World", Ken Wilber note comment le postmodernisme s'est développé et, en essayant de créer une nouvelle base pour déterminer la vérité, l'a finalement sapée.
Ainsi, le postmodernisme, en tant que point de vue avant-gardiste largement répandu, a glissé dans ses formes extrêmes (par exemple, non seulement que toutes les connaissances sont liées au contexte, mais que toutes les connaissances ne sont que des contextes changeants ; ou non seulement que toutes les connaissances sont co-crées avec le savoir et diverses caractéristiques intrinsèques et persistantes du connu, mais que tout savoir est une construction sociale forgée uniquement à la force). Quand il devient non seulement que tous les individus ont le droit de choisir leurs propres valeurs (tant qu'ils ne nuisent pas aux autres), mais qu'il n'y a donc rien d'universel dans (ou tenu en commun par) toutes les valeurs, cela mène directement au nihilisme axiologique : il n'y a aucune valeur réelle et crédible nulle part. Et quand toute vérité est une fiction culturelle, alors il n'y a tout simplement pas de vérité du tout - nihilisme épistémique et ontique. Et quand il n'y a pas de normes morales contraignantes nulle part, il n'y a que du nihilisme normatif. Nihilisme sur nihilisme sur nihilisme - "Il n'y avait de profondeur nulle part, seulement surface, surface, surface, surface." Enfin, lorsqu'il n'existe pas de lignes directrices contraignantes pour le comportement individuel, l'individu n'a que ses propres désirs et désirs d'autopromotion pour y répondre - bref, le narcissisme. Et c'est pourquoi les élites postmodernes les plus influentes ont fini par embrasser, explicitement ou implicitement, cette équipe de tags de l'enfer postmoderne : nihilisme et narcissisme, bref une folie apéritive. La culture de l'après-vérité.
Wilber attend avec impatience une évolution au-delà du postmodernisme, vers un modèle de développement plus " intégré " ou " systémique ". Il soutient que lorsqu'un système est brisé, comme c'est le cas actuellement, il revient au dernier point où il a fonctionné efficacement. Espérons qu'il a raison. De telles idées sont une bouffée d'air frais bienvenue dans une culture politique où le discours tourne de moins en moins autour des faits et des preuves et consiste de plus en plus en des attaques ad hominem contre les détracteurs et les voix dissidentes lancées depuis l'intérieur de la sécurité relative des silos identitaires de groupe. Les voix de ceux qui, comme Wilber, critiquent les échecs du postmodernisme et soulignent la nécessité de nouvelles idées se font de plus en plus entendre. C'est particulièrement visible sur les médias sociaux, où bon nombre des nouveaux courants de la pensée populaire trouvent de plus en plus un public réceptif. Il sera intéressant de voir comment tout cela se déroule.
Colin Turfus est titulaire d'un doctorat en mathématiques appliquées de l'Université de Cambridge et travaille comme analyste quantitatif en gestion des risques financiers. Il est co-fondateur du site www.societalvalues.co.uk.
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mamie-caro · 9 years
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A quel point est-ce que Daria a nourri mon syndrôme de Je-Ne-Suis-Pas-Comme-Les-Autres-Filles ?
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lafemmeaucouteau · 9 years
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Alors pour ce qui est de l’auto-objectification, on sait, d’après 10 ans de recherche faite pour la plupart par des psychologues, que ça a des effets assez sévères. Plus on internalise l’idée selon laquelle on est des objets sexuels, plus on est sujetTE à la dépression. On se livre aussi à une surveillance machinale de nos propres corps lorsqu’on se voit comme un objet sexuel. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Pour les hommes dans le public, vous allez sans doute apprendre quelque chose de nouveau. Mais ce n’est rien de nouveau pour les femmes. On pense à la position de nos jambes, à la façon dont nos cheveux tombent, à l’éclairage, à qui est en train de nous regarder, à qui ne nous regarde pas. En fait, depuis que j’ai commencé cette conférence il y a cinq minutes, en moyenne les femmes dans le public se sont livrées à cette surveillance machinale corporelle dix fois. C’est chaque trente secondes. Les troubles du comportement alimentaires sont beaucoup plus présents chez les personnes qui se voient comme des objets sexuels, tout comme la honte de son propre corps, et une fonction cognitive déprimée. Si on s’engage à cette surveillance machinale corporelle, ça prend tout simplement plus d’espace mental, un espace mental qui pourrait être mieux utilisé à achever un contrôle de math, à finir ses devoirs. Ça se nourrit de notre fonction cognitive. Aussi, parlons de la dysfonction sexuelle. Alors, cette idée selon laquelle « le sexe ça vend », n’est-ce pas étrange que si vous vous percevez comme un objet sexuel et que nous sommes élevéEs dans une société qui dit aux petites filles de voir leurs corps comme des projets sur lesquels travailler et à être des objets sexuels, ça a tendance à empêcher une bonne vie sexuelle ? Donc ce qui a tendance à arriver, c’est que les femmes qui se voient sans cesse comme des objets sexuels se livrent à une activité qu’on appelle « spectateurer » durant un acte sexuel. Au lieu d’être impliquée et engagée dans le plaisir de ce qui se passe, vous avez tendance à vous regarder comme si vous étiez hors de votre corps, du point de vue d’un spectateur. Lorsque vous vous préoccupez de vos bourrelets qui tressautent, de quoi à l’air cette jambe… donc encore une fois, ça entrave le plaisir sexuel. L’auto-objectification diminue votre capacité à vous entendre avec les autres femmes. On se livre à la compétition féminine. On voit en général l’attention masculine comme le saint graal de notre existence, ce qui provoque une compétition entre femmes pour obtenir notre propre estime de nous-mêmes parce qu’on voit ça comme une ressource limitée. Cette ressource limitée tant chérie. Alors on se rend à des fêtes et on sait où on est dans l’ordre hiérarchique des jolies filles, et quand une autre femme est mise en valeur pour être un objet sexuel, ça nous fait nous sentir vraiment mal par rapport à nous-mêmes.
Caroline Heldman, lors d’une conférence TedxYouth à San Diego.
J’ai traduit cette citation que je trouve super intéressante. Plutôt galère à traduire, d’ailleurs si vous avez des suggestions je suis toute ouïe (j’ai traduit d’après cette série de gif.) Pour la vidéo complète (en anglais) c’est par ici sur YouTube (ne pas regarder les commentaires, ça fait saigner les yeux).
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mirrorontheworld · 7 years
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Aujourd’hui, je vous propose de nous pencher sur le cas de la misogynie intériorisée…
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ladyniniane · 3 years
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Quand je repense à toute la misogynie internalisée parfois très toxique que j’ai pu observer dans les communautés RP en étant adolescente, je me dis qu’il y aurait beaucoup de réflexions sérieuses à produire là-dessus. A l’époque, je me sentais simplement agacée/révoltée/énervée par tous ces comportement parce que je ne comprenais pas toute la dynamique derrière. Parce que faut dire que quand t’as 15 ans que tu veux t’amuser mais qu’on te dit “ah tu joues que des personnages féminins ? U.U Bon, j’espère que tu joues bien les filles alors, parce que d’habitude je ne RP pas avec des gens qui font des persos féminins” il y a de quoi être énervée. (Pour beaucoup d’entre elles les personnages féminins étaient automatiquement jugés moins intéressants que les persos masculins.)
Mais maintenant je me sens triste de penser à toutes ces gamines qui associaient le fait d’être une femme à quelque chose de nul, d’inintéressant. Qui considéraient quelque part que seuls les hommes étaient dignes d’intérêt. J’espère qu’elles auront fait la paix avec elle-mêmes. 
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asexualiteinfo · 6 years
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Ce que c’est qu’être aromantique et asexuelle dans la société
Ce n’est pas triste en soi d’être aromantique et asexuelle. Adulte indépendante, avec beaucoup de chance dans ma vie et des ami·e·s extraordinaires, 99% du temps j’en suis même très heureuse. 
Il y a juste ces quelques expériences qui parfois me touchent plus que je ne voudrais. Attention, je vais parler en généralités. Si vous n’êtes pas personnellement concerné·e par ce que je décris, tant mieux pour vous !
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En tant que femme, quand un homme me prête de l’attention, c’est généralement dans une intention romantique et/ou sexuelle* 
(*de leur propre aveu, qui arrive plus ou moins tôt ou tardivement dans l’échange). 
Je vois beaucoup les hommes hétérosexuels dire ou écrire qu’ils prennent tous les risques dans les relations en s’approchant des femmes et en risquant le rejet, mais ce que j’ai observé, c’est que la plupart d’entre eux rejettent les femmes bien plus violemment. S’ils ne sont pas attirés par elles, ils ne leur accorderont pas d’attention, même en tant qu’amies potentielles. (Ce qui expliquerait aussi que la plupart ne croient pas en l’amitié homme-femme -moins vrai chez les femmes : ils ne deviennent amis qu’avec des femmes qui les intéressent déjà).
Et quand le fait que je ne sois pas romantiquement ou sexuellement disponible arrive sur le tapis, même les « amitiés » s’évanouissent.
Si je ne l’ai pas dit assez tôt, malgré le fait que l’homme en face de moi n’ait jamais exprimé son propre intérêt, cela me sera reproché comme si je l’avais séduit exprès pour mieux le rejeter. (Si je l’ai dit trop tôt, l’homme le prend souvent comme un challenge ; dans tous les cas, je suis rarement crue). Devrais-je introduire chaque rencontre avec un homme par « au fait je suis aro/ace » ?
J’ai donc peu d’amis hommes, et moins confiance dans l’amitié des autres hommes en général. Quel dommage ! Et si on en finissait avec la misogynie inconsciente et l’hétéronormativité ?
Je ne peux pas être amie avec un homme comme avec une femme, ce qui limite sérieusement mes amitiés potentielles.
Dans une culture à la fois hétéronormative et monogame, l’homme est chasse gardée de sa compagne par rapport à d’autres femmes « prédatrices », et vice versa. Il peut sortir seul avec un ami, rarement avec une amie, et encore cela dépend pour quoi faire.
Donc même si je ne regarderais jamais un homme de cette façon, la proximité que je peux avoir avec des femmes m’est interdite avec la plupart des hommes. 
Ce que je dis est aussi vrai pour la plupart des autres femmes par rapport à la plupart des hommes dans notre société, mais c’est d’autant plus sensible quand je n’ai pas de couple et que les relations d’amitié sont toutes mes opportunités de relations avec les hommes qui ne sont pas de ma famille !
Pour être honnête, dans notre culture à la masculinité toxique et à la misogynie bien internalisée, je préfère souvent la compagnie des femmes. Mais sur le principe, c’est quand même du gâchis.
Dans le même ordre d’idée, certaines activités sont difficiles à partager car elles sont classées culturellement comme romantiques, et si on les fait quand même, cela semble toujours finir par se retourner contre nous.
Inviter un nouvel ami seul chez soi, partager des anecdotes intimes, partir en virée en voiture ou en moto, passer un week-end à Venise (avec qui que ce soit, en tête à tête : impensable), se mettre en colocation passé un certain âge,… vous voyez où je veux en venir ? 
Au lieu de profiter de bons moments et mieux se connaître, il faut toujours se surveiller pour éviter les interprétations malencontreuses ou ce qui semblerait prendre trop d’importance par rapport à un éventuel couple déjà en place. Moi, ça m’épuise.
Il y a d’autres choses aussi, comme ces histoires de +1 dans les événements professionnels ou académiques, les mariages, les rassemblements familiaux… 
Tiens ça me donne envie de faire des trucs marrants, genre rameuter des +1 pas conformes, ou célébrer un anniversaire de célibat. Avec des dragées !
Parfois, mes ami·e·s disparaissent. Quelques mois plus tard, j’apprends qu’iels se sont en fait mis en couple.
Ça c’est peut-être le pire.
Je ne suis pas jalouse des couples et de ce que les familles nucléaires construisent ensemble, mais je souffre que notre culture soit tellement centrée sur le couple. Être « juste ami·e·s » est souvent traité par-dessus la jambe. 
Quand ça m’arrive, je comprends mieux pourquoi les gens autour de moi me disent si souvent qu’ils ne pourraient pas être « tout seuls » comme moi. Être seul·e n’est pas une fatalité juste parce qu’on est aromantique et/ou asexuel·le… sauf si tous les gens autour de nous sont tellement obnubilés par leur partenaire romantique et sexuel·le que personne ne construit plus d’amitiés qui valent le coup. 
Et quand on a cette conception de l’amitié où on peut laisser tomber ses « amis » dès qu’on trouve « mieux », évidemment qu’on ne va pas comprendre quelqu’un qui comme moi met l’amitié au premier rang de ses relations !
Je n’ai pas besoin d’être la personne la plus importante dans la vie de mes ami·e·s. C’est peut-être un regret que peuvent avoir d’autres personnes de mon orientation mais ce n’est pas un besoin pour moi personnellement. Leurs enfants, leurs partenaires, sont prioritaires, pourquoi pas ? Mais faites attention à vos autres relations aussi, ok ?
Je me sens étrangère à 40% de ce que vivent et racontent les gens autour de moi (50% quand on ajoute les films et séries mais c’est un autre sujet. Hum.)
Je peux me réjouir pour mes ami·e·s et connaissances qui se mettent en couple, se fiancent, se pacsent, se marient ; je peux les soutenir quand iels parlent de leurs histoires de couples. 
Mais ce n’est pas ma vie ni ma conception du monde, et ça ne me parle pas trop !
Quand mes amies me demandent conseil, je préface d’un avertissement : « tu sais que le couple à la base, je ne vois pas l’intérêt, donc mon premier réflexe est toujours de dire « il t’embête ? ben quitte-le ». » Bon, et après je réfléchis. Quand même. 
Mais ouais, tous ces trucs-là ? Ça m’échappe. 
Et en plus, vas-y pour participer à la conversation ! Je sais que je dois dire « bravo », ça, c’est intégré. On n’est pas des monstres. C’est pour le reste que je sèche un peu. « Ah ouais, tu te maries ? C’est super, félicitations. Bon moi je ne ferais jamais un truc pareil haha mais cool pour toi. Cool cool cool. Et sinon euh… tu regardes, oh pardon, vous regardez quoi comme série en ce moment ? »
Heureusement, le reste du temps, je suis partagée entre :
97% Vivre ma vie, progresser dans ce qui compte pour moi (et avoir le temps, l’espace et la liberté de le faire !)
2% Être hyper-soulagée de ne pas être en couple. Oui j’avoue, même quand les histoires de couples se passent bien je ne suis pas tentée, mais quand j’entends toutes ces histoires tristes ou choquantes ou simplement frustrantes, avant de laisser place à l’empathie j’ai ce petit moment un peu coupable de « ha, tout ce que j’évite ! ». Pardon.
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mirrorontheworld · 8 years
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La solidarité féminine, ce n'est pas si compliqué, et ça fait un bien fou... Ancienne « fille qui n'aime pas les filles », Chloé revient sur son évolution et les raisons qui l'ont poussée à changer.
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