les arbres ont perdu leur lumière et leur élan, encore résistant, s’efforce de résoudre le problème par débordements et tensions ; l’absence d’une image, dans tous ses tremblements, ne se remplace qu’avec peine par le geste
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Il s’imagine devoir changer toutes les phrases qu’il n’a jamais prononcées ou écrites. Et de revoir toutes celles qu’il peut atteindre ne suffit pas : il doit également trouver celles qui se sont perdues, les traquer, les saisir, les ramener. Et point de repos tant qu’elles ne sont pas toutes réunies. Pénitence infernale pour tous ceux qui croyaient en quelque chose de faux.
Elias Canetti, Le Territoire de l’homme, Éditions Albin Michel, 1978
Ho sempre amato il mare e mai desiderato così tanto farmi trasportare via da esso. Come dire innamorati di qualcuno e dagli il privilegio di ucciderti.
Abandonner une partie de sa vie, n'est-ce pas un instant replier le temps, un temps que l'on ne rouvrira plus, réexister dans un ordre nouveau qui suspend ? N'est-ce pas déjà distinguer une part infime de ce qui est nommé Paradis ?
BRÈVE | L’empoissonnement de la Seine en avril 1891 ➽ https://bit.ly/Empoissonnement-Seine Les poissons ayant été tués en grand nombre l’hiver 1890-1891, c’est à l’aquarium du Trocadéro que l’on s’adressa pour « repeupler » la Seine
"Je finis par comprendre qu'on ne retrouve jamais ce qu'on a perdu, mais on peut adopter la distance nécessaire pour apprécier ce que cette perte nous a donné.
Un certaine sérénité. La chance d'explorer le deuil avant qu'il ne soit définitif. J'apprends à me déprendre de ce moment où tout a fondamentalement changé, où le retour en arrière n'est plus possible parce qu'on a fait un trop grand bond dans un autre monde. J'ai abandonné la supercherie des artifices et je commence à ne plus souffrir du manque de ce vide habituel et rassurant.
Ma peine, je ne la mets pas dans un terrier qui m'isolerait et me rendrait égoïste et fatalement vulnérable. Je la porte en moi et je sais celle des autres."