Tumgik
#prose poetique
poetiquementvrai · 2 years
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La Danse de la Pluie
Son bonheur les dérangeait, irritant leur ennui quotidien. Alors, ils la traitaient de naïve, d’égoïste, de sensible-fragile. S’acharnant avec des commérages dont la conséquence fût Désespoir et Orage. Car mot après mot, ils aimaient se réunir pour faire la danse de la pluie provoquant ainsi sa tristesse infinie. Le pire dans tout cela, c’est qu’après avoir été acteurs de son malheur, ces sadiques s’amusaient toujours à conclure par un « je te l’avais bien dit ». 
- Poétiquement Vrai
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lauraizabela · 4 years
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TEMPERATURE CHECK no.35
26/05/2020 3:23PM /  Real life is so gentle, so fragile, and I am afraid to touch it. Real intimacy scares me more than hurt. People go missing all the time. I am almost positive I avoided being kidnapped twice in my life. Once when I was fourteen, and then, also, a few years ago when I was drunk and walking home from work. Sometimes I lie in bed thinking what would have happened if I didn’t hide then and there. It takes a lot of effort not to self destruct right away. Being human, and being human with you who is doing the same, are two different things (I want to hold onto that awareness) and so let me tell you now: I love you. This is hard. I love you nonetheless and you are so precious to me. Which is to mean: I know. I understand. I (we) only have this life and self and — et cetera, et cetera. And I, of course, struggle, desiring [for more, and true Love, of course, is the answer.] There is nothing else that’s above it (but love is hard to muster, which mustn't be read as an excuse). I am tired of sulking, pining, moping. I want to pay more attention to what I own [have]. I am afraid of myself. My eyes are heavy again, blood-shot. I’m on my fourth cup of coffee. I am back [forever] and everything seems to be well [I want I want I want].
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sophiegrenaud · 4 years
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#293
elle est terre,
respiration de terre
corps glaise,
hasard de glaise
elle est nuit mêlée
façonnée de brindilles de jour
subtil ciment
elle est terre, primitive création
Sophie Grenaud
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airethique · 3 years
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Tu me mets à mâle
Parfois femelle
Quand je suis dure, quand je râle
Quand tu fais me sentir belle
Parles moi une autre langue
T'es à ravir comme une Sabine
T'inquiètes pas si ça tangue
Le navire flotte, la marée décline
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sosarment · 4 years
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▪️▪️ ▪️▪️ #ecriture #instapoetry #inspiration #poeme #poetique #poesie #prose #nostalgia #picoftheday #litterature #Littérature #francaise #texte #instamoment #instagram #mots https://www.instagram.com/p/B8bMh8Aqy97/?igshid=18mbutoa7vx30
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emeline-mai · 4 years
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C’est fait. C’était hier. J’ai serré mon courage entre deux phalanges. Le courage parfois ressemble à l’idée que je me fais des animaux totem, on fait appel à eux. Quand nos forces ne suffisent plus.
Il y avait plusieurs jours déjà que je la regardais, du  coin de l’œil, pour qu’elle ne me voie pas. Je sais au fond de moi que si nos regards se seraient croisés nous n’aurions pas pu, nous nous aimons trop, je crois.
D’un geste hagard et imprécis j’ai retiré la coque de plastique mou.
La petite photo de cabine était là, coincée entre mon pouce et mon index comme le jour où nous la regardions ensemble, à Nantes.
Elle figeait  un amour lumineux et flagrant. De cet amour qui nous habite lorsqu’on ne connait presque rien de l’autre, un amour à la fois simple et aveugle.
Doucement je l’ai retourné et déposé ainsi contre la paroi de plastique mou.
Cela a fait un grincement dans mon cœur, le bruit d’une porte quelque part, dans la nuit. Ça fait peur.
Je ne verrais plus ces deux visages s’embrasser.
Il y avait quelque chose de paisible dans la constance de ce baiser figé, quelque chose d’immuable dans cet amour.
Je crois que ce petit rectangle noir et blanc m’a fait croire que ça serait pour toujours…
Alors j’ai déchiré le message accroché au sachet de thé YogiTee, celui qui préconise «  Aimez-vous pour comprendre comment vous respecter ».
Je l’ai calé contre la photo retournée et la coque de plastique mou.
Seule dans mon bureau, au travail, j’étais à un enterrement, et le deuil piquait mes yeux de petites larmes brillantes comme des diamants.
Pas de grosses larmes de douleur qui ne s’arrêtent jamais, des petites, rapides, chargées, qui ont dévalé mes joues comme sur une piste de ski.
Maintenant les choses sont ainsi.
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anophtalme · 6 years
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Khamsin
Heureuses pensées parfois traversent les méandres froids et nébuleux qui apparaissent. Incertain, encore, la joie promise comme due, très loin, toujours, mon âme autour de ton corps nu. Imparfait avenir où tout se croise, sans toi, sans rien qui puisse illuminer un court instant ce ciel noir qui blesse tant. Qui me blesse tant. L’emprise de ton regard, si vive en ma poitrine, ne faiblit pas. Elle reste là. Je la fuis comme je la cherche, désespéré le jour suivant, je m’emporte comme je me perds en l’extase de ces tourments. Toi tu pars déjà, désormais si loin d’un nous. Tu es partie. Je reste ici. Dans cet ennui que je murmure, emprisonné dans ces murs que mon cœur seul s’est figuré. Esclave de ton étreinte, je bois, Ô ciel, je bois à ce que nous étions autrefois. 
Seul encore, seul toujours, quelques instants de répit dans la trachée, la peur au ventre, le cœur ouvert, saignant, répandant en flot continu les traces d’un passé que je ne toucherai plus jamais. Pourtant nous devons vivre. 
Tu le fais si bien. Chercher l’insouciance. Recomposer nos âmes. 
Tout n’est que vent.
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horreurscopes · 6 years
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also there’s no way i can convince people that this is not a humble brag but it kills me that so many people in that post are like “actually this is beautiful” or this is so good etc etc because like... my writing is still corny and poetique and what have you and i truly and honestly love blurring the line between prose and poetry but that post is specifically meant to be bad in technical ways (wordiness, bad grammar, redundancy, using adjectives that mean that same thing) and i am just like... don’t emulate this. what have i created
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poetiquementvrai · 1 year
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lauraizabela · 4 years
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TEMPERATURE CHECK no.45
08/06/2020 12:57PM / I feel tender, despite some kind of vehement anger boiling underneath my skin. Unless — could that be its cause? I dreamt of cats and grandeur and an antique globe, something else that I can no longer recall. The morning bath washed it all away, however, leaving me quite shapeless. I am trying to give my life some form now — now that it is quite formless (is this testament enough?) — though it is a struggle. I have always thought of my mind/self as an ocean; not in that I am spilled, but rather too vast to handle. It’s hard to say where to/I begin. Moreover, I have no shore, which has always been a problem and is arguably one of my most troublesome vices. Anyway, it seems that today I give up my radical attempt to uproot. Today I am merely a hurting/human girl. Today I merely am.
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happinessideas-blog · 4 years
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La clé du bonheur (prose poétique)
La clé du bonheur (prose poétique)
Vous êtes-vous déjà senti si heureux, que vous pensiez que le monde était parfait et que rien ne pouvait jamais ternir votre joie? Vous êtes-vous déjà senti si seul qu'une larme timide et tremblante est apparue à la fenêtre de votre âme? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi? Pourquoi ne pouvons-nous pas contrôler ces sentiments? Ils nous attaquent par surprise, submergeant notre monde, nous…
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maximalbestrahlt · 6 years
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RÉFLEXIONS POETIQUES de Franck Evin
Animal lecteur
Aimez vous le plaisir des rimes venimeuses, Ces armes dérisoires aux rythmes empoisonnés. Qui charmes vos tympans, mélodies harmonieuses… Mais qui n’ont qu’un seul but, celui de révolter !
J’aime assez l’exercice des rimes pernicieuses, Car j’aime le lecteur attentif et choqué. Je vous veux captivé par des strophes audacieuses, Par des mots qui vous touchent, qui vous laisse hébété…
Je vous souhaite veaux ; moutons ; asservis à ma prose. Car vous n’êtes pour moi qu’un grand terrain de jeu. Et si ce soir j’écris, je vous le dis, je l’ose… C’est par pur égoïsme, et parce que je le veux !
Pour moi vous n’êtes rien, c’est mon art qui est tout, Vous êtes le néant je suis dieu près de vous. J’espère que ces rimes vous ont fait réfléchir… Vous ! Idiot qui lisez le fruit de mon plaisir.
ODE A LA NUIT
Les étoiles dans le ciel, sont les lourdes complaintes Que portent dans leurs seins les âmes des damnés. Quant passe la faucille, le linceul céleste Recueille en ses ténèbres les fantômes en détresses, Les fantômes du passé, les vestiges d'une pensée Les spectres inhumains d'un passé dépassé.
Y a t il chose plus horrible que contempler les hommes Sans jamais qu'il ne puisse y avoir de repos. Sans que jamais du monde ne se dégage la brume, Y a t il chose plus horrible que contempler ses maux.
La vision infernal que nous donne la lune Maîtresse de céans, amante de Lucifer; Teint blafard de la mort, inspire donc ma plume Pour que les âmes damnées, retournent à leurs terres!
CODE SECRET
1121334475206471784698105110120
J'ai décidé ce soir, de tous vous torturer, Car sur votre intellect, j'ai un doute... c'est vrai. Je vous pense incapable de décoder ces vers, Tu renonceras c'est sur, moi je gagne... toi tu perds.
Si trois chiffres du titre se trouvent valorisés, C'est pour aider bien sur, vos cerveau étriqués. Comprenez cependant, qu'ici comme en musique, L'espace entre les notes, nous permet la métrique.
Alors petits esprits, m'avez vous donc trouvé? Je suis sur que non! Je vous ai lapidés! Mais si par grand hasard vous m'avez déchiffrés, Comprenez seulement : je me suis amusé!!!!!
Le musicien des mots
Quand les mots sont des notes, la page devient portée, Ici, comme en musique, une histoire est contée. On accroche les phrases, compose son concerto, L'harmonie se construit piano ou allegro.
Dans ces sonorités, le lecteur s'immerge Emporté par le flot des vers gracieux, Là, au fil des strophes, il regagne la berge Poursuivant sa lecture, il s'approche des cieux.
De cette communion, naît parfois une osmose Lecteur, compositeur vivent une intimité Reconnaissant chacun leur vie dans la prose Dont la muse Érato a créé la beauté.
Fatale absence
Où es tu odalisque, pourquoi m'abandonner? Devant la page blanche je ne peux qu'espérer Ton retour prochain dans l'encre de ma plume. Retrouver cet émoi des amants que nous fûmes...
Tu savais, femme fatale, harmoniser mes mots. J'entrevoyais ton corps dans la courbe d'un ver, Je sentais tes baisers sur mon âme et ma peau, Tu étais mon amante et tout mon univers.
J'ai au fond de mon cœur, une perte abyssale Tu me manque et sans toi je ne peux exister Je ne suis que poussière, tu étais ma vestale Sans toi je ne suis rien , je ne peux plus créer.
Je vivrai donc reclus, espérant ta venue, Tel un amant soumis, j'attendrai ma maîtresse Tes infidélités nourriront ma détresse Mais tu restera celle pour qui j'aurai vécu!!
Petit écran
Une fenêtre sur le monde assénant ces images, Mosaïque d'info ou de baratinage! A nous de faire le tri sans ce laisser berner, Voir la part de fiction ou de réalité!
Elle est un camarade pour nombre d'entre nous, Un prof ou un parent, mais pas un garde fou! Elle peut être émotion ou prôner la violence, Elle mine les esprits faibles, parfois même l'enfance!
De ce jouet magique, il faut bien sur user, Sans laisser sa présence la famille dévorer! Une bonne discutions vaut mieux que ces programmes, Un livre est bien meilleur pour ouvrir nos âmes!
NOCTAMBULISME
Ho, nuit, toi qui de ton manteau Couvrît mes songes adolescents. Confidente de chaque instant A qui j'ai confié tous mes maux.
Quant en tes ténèbres protectrices, Je plonge toutes mes pensées. Oh, toi mère et inspiratrice, Fais moi en ton sein reposer.
Lorsque de tes douces pâleurs les ombres s'animent doucement. Lorsque du lac, sort le serment De l'astre qui fait ta splendeur.
Qui n'a pas goûte ton silence? Qui ne s'est pas repu de science? Quant la lune, nous apparaît Rayonnante de sa beauté!!
La marionette humaine
Qu'est ce qui nous maintien, nous le singe debout? De la chair et de l'eau, du calcium et c'est tout? Est ce à notre bassin que l'on doit cette posture? Et à notre tibia? ...Et à notre fémur?
Bien sur il n'en est rien, ce n'est pas pour cela, Que l'homme ce primate un jour se redressa!! Est notre cubitus qui permet à nos bras, De tendre celui ci, de mettre un pousse en bas!
N'est pour rien dans l'affaire car quand il touche terre C'est pour nous rappeller nos ancêtres passés! Non, l'homme c'est redressé, je pense et suis sincère, Parce qu'il a le complexe de l'infériorité!!!
CENT FOIS
Oui j'ai cent fois remis, sur sur la page mon ouvrage. Bien sur, j'ai bataillé, tenaillé par la rage! J'ai bien souvent maudit mon esprit nébuleux; Les forces créatrices ne sont faites que pour eux?
À vous les grands poètes que n'êtes vous donc moi; Vous, êtres d'exceptions, donnez moi donc la foi! Qu'enfin de ces dix doigts, sorte une belle rime, Et qu'enfin un lecteur de son bravo me prime!
Mais cela est pour vous, et pas pour moi l'obscure, Et de mon désespoir le lecteur n'a cure. Excusez moi encore de faire ici ce soir, Le poème égoïste de mon désespoir!
JUSTICE
Y a t il un choix à faire? Ou ceux qui ont souffert? Ou ceux qui ont commis? C'est là le compromis!
Qui dois ton protéger Est ce ceux qui ont violé Est ce qui ont subi La violence d'autrui
Faut il tout pardonner Faut il tout excuser La victime n'est elle Que dégât parallèle
Moi je pense que c'est elle Qui a droit de citer Et pense que c'est à elle A qui l'on doit penser!
Souhait pour l'humanité!!!
C'est vrai, j'ai fait le choix par trop impopulaire De voir l'humanité sous son jour le plus noir! De ne voir qu'en ceux qui formentent les guerres Qu'assassins nauséeux incapables d'espoir!
Vous tous, les optimistes qui croyez en ces êtres, Donnez moi des raisons de les aimer un peu, Vos complaintes, c'est sur, pourraient bien faire naitre Un début d'amitié pour cette race de gueux!
Et alors, si je choque, ne suis je pas dans le vrai? Les hommes ne sont ils pas haïssables à souhait? Sous couvert de l'amour, capables d'engendrer Dans notre quotidien les pires atrocités!
Allons! arrêtons là, j'en suis bien convaincu, Cette chose, est bien sur, incapable d'amour, Je formule le vœu qu'il puisse à son tour Du monde faire partie des espèces disparues!!
LARMES
Cristallines et salées, trahissant l'émotion, Joyaux d'humanité, preuves de compassion. Elles sillonnent nos joues, suivent les commissures, Dévoilent aux yeux du monde allégresse ou blessure.
Quant elles sont de tristesses, elles ne peuvent que toucher, Et quant elles sont de joies, on veut les partager. Elles coulent depuis toujours sur le visage des hommes, Comme un trop plein de l'âme, de sentiment en somme...
C'est une chance immense de pouvoir les créer, Elles lavent nos vies, nous aident à supporter Tout les moments de doutes, toutes les vexations. Elles sont un exutoire, elles sont la guérison...
Ces sentiments humides dans les coin de nos yeux Nous rendent plus humain, c'est un cadeau des dieux. Demain si la tristesse ou les joies de la vie, Jaillissent de vos yeux... n'en soyez pas surpris!
LE VIEILLARD
Il passe devant moi, cet homme qui n'a pas d'age. S'appuyant sur sa canne, avançant d'un pas lent. Il exhale de lui, l'expérience des sages de celui qui survit à l'usure du temps.
Comme son corps, son âme s'est elle abîmée? A t elle besoin aussi d'un morceau de bois blanc? Qui l'aide à se mouvoir, qui l'aide à avancer D'une démarche incertaine et d'un pas claudiquant.
Il est possible qu'un jour je lui ressemble un peu... Quand mon corps accusera le nombres des années Mon âme quant à elle est déjà érodée J'ai bien peur voyez vous qu'elle me quitte sous peu.
BATTEMENTS
Quand la nuit m'enveloppe de son obscurité, J'entends ses battements, impassibles et rythmés Il cadence mon corps de son envie de vivre. Entité étrangère qui m'accable et m'enivre.
Pourquoi cette volonté de maintenir en vie, Une âme qui ne veut plus, une âme sans envie. Un corps qui ne respire qu'à cause de l'habitude N'ayant qu'une seul envie, périr de solitude...
Pour qui donc il se prend se muscle sans idées, Pour maintenir en moi, chaleur et destinée. Où est ma volonté? Où est mon libre arbitre? Où est donc mon esprit? A t il droit au chapitre?
De toute ma pensée, j'essaye de ralentir Ses saccades nauséeuses jusqu'à m'en faire vomir! Nos aïeux le disaient centre des sentiments Mais aujourd'hui je sais qu'il n'est que boniment!
Et vous les amoureux qui pensaient qu'il est tout. Sachez qu'en vérité qu'il est maux avant tout! Son battement mécanique n'est que douce illusion, Pour nous masquer enfin à toutes nos perversions!!!
MERCI
Comment faire pour écrire, le fond de mes pensées? Sans être suffisant, sans brusquer, sans heurter? Comment vous dire enfin, tout ce que je ressent? Sans passer à vos yeux pour un pauvre dément?
Vous êtes tout pour moi, vous amis anonymes Vous qui lisez mes vers et appréciez mes rimes! Vous guérissez mon âme, des blessures et des maux, En lisant mes musiques, mes musiques de mots.
C'est pourquoi aujourd'hui je viens dans ce poème Vous crier mon amour, vous dire je vous aime. Et si douce Erato, inspire ma poésie Laissez moi donc ce soir vous dire à tous...MERCI...
Franck Evin © 2008 - 2018
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anophtalme · 6 years
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Esquisses
L’ennui, la pluie, la vie. Assis, ici et là, éparpillé, parfois, fumant, souvent. Une terrasse de café, les gens passent, les jours trépassent. Le charme doucereux des restaurants alentours qui s’activent en cuisine, et ce même monde qui répète inlassablement le même schéma, infatigable monde, monde action tout autour. Puis, moi, observateur passif, témoin qu’on n’entend ni ne voit dans ce vacarme d’images rémanentes. Hors du temps comme hors de moi, autre tous les jours, autre tous les cycles et toutes les danses.
Ils parlent fort, tous ces gens. Comme pour s’affirmer au monde. Trop évident mouvement, trop grossier flot de ceux qui passent. Il pleut toujours. Ca ne me dérange pas plus que cela, c’est peut-être même la seule chose qui ne soit pas artificielle, la seule chose épousant mon état d’esprit. 
Un homme bedonnant, la quarantaine, commande une “big beer” à côté de moi dans un anglais plus qu’approximatif. Celui-ci parle plus fort que les autres. Je ne reconnais pas sa langue. Europe de l’est, pour sûr. Pas du russe, je le reconnaîtrais. Voilà qui va m’occuper l’esprit un certain moment. Roumain sûrement, c’est un parlé guttural, mais en même temps ça roule les r de façon maladroite. 
Il y a aussi cette vieille femme, seule, qui me fixe. Elle a très bien vu que je l’avais remarquée mais cela ne semble pas la gêner.
Le temps s’est calmé. Je crois apercevoir son visage dans les flaques environnantes. Elle sourit parfois. Elle me manque, la plupart du temps. Je me laisse distraire par mon téléphone. Je me sens coupable, presque, qu’une chose si futile me permette de l’oublier ne serait-ce qu’un court instant. J’aime bien ma graphie. Surtout mes g et mes q. Je ne pourrai jamais écrire joliment son prénom. Pourquoi fais-je de si courtes phrases ? Je l’ai revue il y a peu. Cela paraît une éternité maintenant. Je semblais être un parfait étranger pour elle. J’étais ivre. Elle m’a trouvé niais. Elle me rend niais. L’agitation des autres tout autour couvrait mes hésitations ridiculement sincères. Je ne pourrai plus ressentir la chaleur de son cou. Ni rien d’autre, d’ailleurs, qu’une profonde détresse mêlée à cette ineffable solitude. La voix forte et désagréable du prétendu roumain me ramène au présent. Cela reste un présent sans elle malgré tout. 
J’ai sommeil, je n’ai pas dormi cette nuit. Comme tant d’autres. Pourquoi les gens sont-ils tous pressés de la sorte? Qu’elle est laide cette place, avec sa grosse église moderne. Je n’arrive pas à trouver de jolis vers. Cela me mine encore plus. Qu’il est loin le temps où mon cœur s’adoucissait. Qu’il est vain le temps où mes peurs ne t’importaient. Je devrais arrêter de fuir. Arrêter de me fuir. L’acceptation de soi est le remède, j’en suis convaincu. Je ne pense en revanche pas être arrivé au bout du chemin que j’ai emprunté. Je ne désespère pas d’en être digne un jour. Avant, je dois transcender ce manque. Ce manque dévorant et grotesque. Ce manque sublime et abominable. Remplir mon corps et mon cœur, rallier à nouveau ces deux entités. Pour l’heure, j’erre seul, parasite au commencement de chaque chose supposée être ou advenir. Overdose de pluie et de café. Overdose de vide. Regard vide à âme esseulée. 
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