Tumgik
#six lignes pour un récit
koumih · 2 years
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Djalâl ad-Dîn Rûmî, connu surtout sous le nom de Rumi était un poète persan, juriste, érudit islamique, théologien et mystique soufi du 13ème siècle. Ses poèmes ont été traduits dans de nombreuses langues et transposés dans divers formats. Rumi a été même décrit comme le 'poète le plus populaire' et le 'poète le plus vendu' aux États-Unis. Les œuvres de Rumi sont principalement écrites en persan, mais il utilise parfois aussi le turc, l'arabe et le grec dans sa poésie. Son Masnavi (Mathnawi), composé à Konya, est considéré comme l'un des plus grands poèmes de la langue persane. Ses œuvres sont largement lues dans leur langue originale en Iran et le monde persanophone. Les traductions de ses œuvres sont très populaires, notamment en Turquie et aux États-Unis et en Asie du Sud. Sa poésie a influencé non seulement la littérature persane, mais également le turc ainsi que la littérature mondiale. La poésie de Rumi est souvent divisée en différentes catégories: les quatrains (rubayāt) et les odes (ghazal) du Divan, les six livres du Masnavi. Les œuvres sont divisées en Discourses, Lettres et Sept Sermons. Le travail le plus connu de Rumi est le Maṭnawī. Le poème en six volumes occupe une place distinguée dans la riche tradition de la littérature soufie persane et a été appelé communément 'le Coran en persan'. De nombreux commentateurs l'ont considéré comme le plus grand poème mystique de la littérature mondiale. Il contient environ 27000 lignes, chacune d'un couplet avec une rime interne. L'autre œuvre majeure de Rumi est le Dīwān-e Kabīr (Le grand ouvrage). Outre environ 35000 couplets perses et 2000 quatrains persans, le Divan contient 90 ghazals et 19 quatrains en arabe, une vingtaine de couplets en turc (principalement des poèmes macaroniques de métissage persan et turc) et 14 couplets en grec (tous dans trois poèmes macaroniques grec-persan). Comme d'autres poètes mystiques et soufis de la littérature persane, la poésie de Rumi parle de l'amour qui infuse le monde. 'Sachez qu'il n'y a pas d'autre dieu que lui' et demandez pardon pour votre péché. Rumi appartient à la classe des philosophes islamiques qui comprend Ibn Arabi et Mulla Sadra et il intègre sa théosophie (philosophie transcendantale) comme une ficelle à travers les perles de ses poèmes et récits. Son point essentiel est l'unité de l'être. Dès 1248, Rumi se consacre à la poésie et principalement au thème de l'amour. Ses vers, inspirés par Shams, plus de 30000 au totaln ont été rassemblés dans Diwan-i Shams-i-Tabriz (Le divan de Shams de Tabriz). Sur le plan stylistique, Rumi a préféré le bien établi, le ghazal, un mètre traditionnel persan de douze lignes rimantes; et dans une moindre mesure, la forme quartai Rubai. Rumi semble avoir été engagé en permanence dans une recherche d'inspiration et d'amour divins. Il a vu et trouvé sa 'Muse' dans divers aspects de l'existence humaine et naturelle. Une fois que le Divan a terminé son grand chef-d'œuvre ou magnum opus, le Mathnavi-i Ma'navi (Le traité de Mathnavi consacré au sens intrinsèque de toutes choses) Chelebi au cours de nombreuses années. C’est ma poésie transformée à la fois en pensée et en rituel à cet égard. Par exemple, la célèbre danse centripète des derviches - le rituel sema - s'inspirerait des propres mouvements de Rumi autour d'un poteau dans son jardin alors qu'il pleurait pour son compagnon Shams. Au fil du temps, ces actions ont été adaptées à Sufic par Sufi et ensuite transmises à ses disciples préférés qui les ont institutionnalisées dans les activités de l'ordre de Mevlevi, qu'ils ont fondées en l'honneur de leur Maître. Rumi est mort le 17 décembre 1273 après J.-C. et son Urs (anniversaire spirituel) a lieu chaque année le 8 décembre dans son Turbe (sanctuaire) à Konya. Principales Oeuvres de Rumi - Odes Mystiques, Dîvan-e Shams-e Tabrîz, dédiées à son maître Shams - Le Livre du Dedans (Fîhi-mâ-fihî), Recueil de propos du mystique par son fils aîné, Sultân Walad - Mathnawî, Poème moral, allégorique et mystique de plus de cinquante mille vers - Rubâi'yât, Recueil de quatrains sur l'expérience mystique - Mesnevi, recueil de contes soufis - Soleil du Réel, Poèmes d'Amour Mystique
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coursdemmemerlin · 2 years
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Objectif : Ecrire un article de presse 4ème
Ecrire un article de presse nécessite de respecter certaines règles de  présentation et d’écriture, ceci dans le but  d’atteindre trois objectifs : délivrer une  information claire et précise, éveiller la  curiosité du lecteur et rechercher sa  complicité.
 Comment écrire un article de presse ?  1. La présentation La présentation doit permettre au lecteur d’accéder facilement à l’information d’y accéder de plusieurs façons en fonction du temps dont il dispose ou de son envie et enfin detrouver de manière efficace et simple les réponses aux questions qu’il se pose.
 L’article de presse comporte :
     Un surtitre    Placé au-dessus de l’article, il s’agit  d’une phrase qui permet de situer le cadre général de l’article.  
     Un titre    Il doit viser à l’efficacité et à la    brièveté, c’est pourquoi on    privilégie la nominalisation.    Ex. : Les impôts ont augmenté > Augmentation    des impôts.    Le titre peut être informatif (il ne    cherche qu’à renseigner le lecteur) ou    incitatif (il fait réagir le lecteur par un effet    de surprise, le sourire ou l’intrigue).  
     Un chapeau    Placé sous le titre, il résume l’essentiel    de l’information présentée.  
     Le corps de    l’article    C’est-à-dire l’article en    lui-même ; celui-ci suit un plan précis.  
 2. Le plan de l’article L’article démarre par une
attaque
; il s’agit d’une entrée en matière à l’exposé  de l’événement. Elle le résume et en indique les circonstances, et elle contient la réponse aux six questions de référence de tout article : qui ? quoi ? où ? quand ? comment ? pourquoi ?
 Vient ensuite le développement qu’il faut  découper en sous-parties. Ces parties peuvent être  soulignées par des intertitres : il s’agit  d’une phrase qui met en valeur une idée ou qui  relance le sujet.
 Le développement peut être :
 chronologique, en suivant la progression temporelle de  l’événement,  
 explicatif, en indiquant les causes et les  conséquences de l’événement.  
 L’article s’achève par une chute, c’est-à-dire une phrase  percutante qui recourt souvent à l’interrogation,  l’exclamation, l’antithèse, la comparaison,  etc.
 3. Les règles d’écriture 
a. Rechercher la simplicité  Rédigez des phrases courtes qui ne contiennent  qu’une information.  Employez des mots précis, riches et variés.  Utilisez de préférence le présent de  narration qui apporte plus de vivacité et de  réalisme.
 b. Eveiller la curiosité  L’attaque de l’article a pour fonction  d’intéresser le lecteur en lui donnant envie de  poursuivre sa lecture, elle devra donc le surprendre en misant  par exemple sur la nouveauté, l’insolite ou  l’opposition.
 Il pourra s’agir d’une anecdote ou du  témoignage d’une personne impliquée par  l’événement ou bien informée.
 Les intertitres ont la même fonction que  l’attaque ; ils relancent  l’intérêt du lecteur et lui permettent  aussi en un coup d’œil rapide d’avoir un  aperçu percutant du contenu de l’article. 
c. Etablir une complicité  Il faut bien sûr s’adapter à son lecteur  type ; vous tiendrez compte de sa classe  d’âge, de ses connaissances potentielles, de sa  situation sociale, etc.
 Le vocabulaire utilisé, les références  effectuées et les exemples donnés doivent  être immédiatement compris par le lecteur.  4. Les différents types d’articles Il existe trois grandes catégories d’articles :  a. Les articles qui informent  
La brève
 C’est une petite information de quelques lignes, qui  renseigne sur l’actualité et dont les premiers mots  sont habituellement rédigés en gras ou en italique  pour mettre en évidence le sujet abordé.  
   Le reportage    C’est un récit plus long qui raconte un    événement que le journaliste a lui-même    vécu, ou qui décrit une situation sur laquelle le    journaliste a lui-même enquêté.  
   L’enquête    C’est un article ou une série d’articles qui    cherchent à donner un maximum d’informations sur    un sujet.  
   Le portrait    C’est un article qui fait découvrir une    personnalité.  
 b. Les articles qui recueillent la parole d’autrui  
L’interview
 Le journaliste a interrogé oralement un invité et a  retranscrit ses réponses.  
   La libre-opinion    Il s’agit du point de vue d’une personne qui    n’appartient pas à l’équipe de    rédaction du journal.  
 c. Les articles qui commentent l’actualité et dans  lesquels le journaliste s’engage  
Le compte-rendu
 C’est un article qui résume les réunions ou  les manifestations publiques.  
   L’éditorial    C’est un commentaire sur l’actualité de la    Une du journal.  
   La chronique    C’est une rubrique que l’on retrouve    régulièrement et qui est faite par un même    journaliste de la rédaction.  
   La critique    C’est un jugement personnel d’un journaliste sur un    livre, une émission, un spectacle, etc.  
   Le billet    C’est une vision polémique ou humoristique    d’un journaliste sur un fait d’actualité.  
L’essentiel
   Pour rédiger un article de presse    il faut appliquer des règles de    présentation particulières afin    d’atteindre les objectifs d’un article :    informer et intéresser le lecteur.  
   L’article s’organise autour d’un plan    précis et selon des règles    d’écriture journalistiques précises.  
   Il existe de nombreuses sortes d’articles, parmi    lesquels on choisira la forme la plus adaptée.  
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entomoblog · 4 months
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Le Zéphyr n°16 : Insectes, ballet en danger
See on Scoop.it - Insect Archive
Le Zéphyr, c’est un média dédié à la protection du vivant. C’est un média en ligne, une newsletter hebdomadaire, une revue quadrimestrielle, un podcast (« En forêt »).
  via newsletter faunesauvage.fr du 18/12/2023
"Totalement indépendant, 100 % financé par ses lecteurs, Le Zéphyr se veut lent, intimiste, engagé. Des citoyens et des collectifs s’engagent contre la destruction du vivant, Le Zéphyr se penche sur leurs combats. Au sommaire, des portraits et des témoignages. Des personnalités alertent, se dévoilent, partagent leur colère, leur engagement pour concevoir une société plus juste, plus sobre, nous rappellent que nous avons à nous reconnecter au vivant (fragilisé).
  Sommaire du numéro 16
Un seizième numéro sur les insectes (septembre 2023) Des citoyens se mobilisent pour prendre soin de ces petites bêtes à six pattes très diversifiées.
Après trois numéros sur les immensités à protéger (océans, forêts, montagnes), puis un autre sur le silence des oiseaux, Le Zéphyr s’intéresse aux insectes. Les populations déclinent depuis plusieurs décennies. En cause : la destruction des milieux, l’usage des pesticides, entre autres. Heureusement, des citoyens, des associations, des apiculteurs, des chercheurs veillent, vaille que vaille. Tant mieux, car « sans les insectes, la Terre ne fonctionnerait pas telle qu’on la connaît ». Plus de 70 % de notre alimentation dépend de leurs actions de pollinisation…
Il est temps de changer le regard que nous portons sur eux, et d’accepter leur présence. Nous formons un tout, nous sommes la nature.
  Dossier de 120 pages : portraits, entretiens, récits, photos… Découvrez l’histoire de ces femmes et de ces hommes qui se mobilisent pour ces petites bêtes très diversifiées à six pattes, des papillons aux coléoptères, des moustiques et des mouches aux criquets…
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christophe76460 · 6 months
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Charles Grandison Finney
Apôtre des Réveils (1792-1875)
par Orlando Boyer
"Parmi les noms qui sont attachés aux réveils que Dieu a accordés à Son Eglise au cours des siècles, il en est un qui doit être cité en première ligne : FINNEY, homme entièrement de la même nature que nous, mais livré sans restriction à Dieu, pour Son œuvre. Dieu s'est servi de lui pour embraser Son peuple et pour amener une grande multitude à accepter Christ comme Sauveur et à Le sanctifier comme Roi et Seigneur de leur cœur. Finney nous a aussi procuré, par le moyen de sa plume, les principes de base de tout réveil religieux. C'est pourquoi il parle encore et n'a jamais cessé d'être en bénédiction à de nombreuses âmes. Le message de Finney, si viril, si logique et si loin de toute ambiguïté, se présente comme une réponse à ce besoin de réveil dont beaucoup d'enfants de Dieu sont aujourd'hui comme dévorés. " (M. Weber, 1951 - préface à l'édition française des Discours sur les Réveils Religieux, Finney). Sans aucun doute possible, il fut une voix prophétique pour l'Amérique du 19e siècle. Son ministère produisit en toute logique des réveils, même dans des endroits considérés comme très durs et hermétiques à l'Evangile.
Au dix-neuvième siècle il y avait près du village de New York Mills, une fabrique de textile, alimentée par la force des eaux de l'Oriskany. Un matin, les ouvriers, encore émus, discutaient du culte impressionnant de la veille au soir, célébré dans le bâtiment de l'école publique.
Alors que l'on commençait à entendre le bruit des machines, le prédicateur, un jeune homme grand et athlétique, entra dans la fabrique. La force de l'Esprit Saint était encore en lui. En le voyant, les ouvriers se sentirent convaincus de leurs péchés, au point de devoir faire de grands efforts pour pouvoir continuer à travailler. Alors qu'il passait près de deux jeunes filles qui travaillaient ensemble, l'une d'elles au moment de réparer un fil, fut prise d'une conviction si forte qu'elle tomba sur le sol en pleurs. Un instant plus tard, presque tous ceux qui l'entouraient avaient les larmes aux yeux et en quelques minutes, le réveil se répandit dans toutes les parties de l'usine.
Le directeur, voyant que les ouvriers étaient incapables de travailler, jugea qu'il serait préférable de les laisser s'occuper du salut de leur âme et ordonna d'arrêter les machines. La vanne des eaux se ferma et les ouvriers se réunirent dans la grande salle du bâtiment. L'Esprit Saint fit alors une grande œuvre et en peu de jours, presque tous se convertirent.
On dit à propos de ce prédicateur qui s'appelait Charles Finney, qu'après avoir prêché à Governeur, dans l'Etat de New-York, il n'y eut ni bal ni représentation théâtrale dans la ville pendant six ans. On estime que pendant les deux années 1857 et 1858, plus de cent mille personnes furent gagnées au Christ, grâce à l'œuvre directe ou indirecte de Finney. Son autobiographie est l'un des récits les plus merveilleux des manifestations de l'Esprit Saint, le livre des Actes de Apôtres mis à part; certains considèrent le livre de Finney Théologie Systématique comme l'une des œuvres les plus importantes sur la théologie, à l'exception bien sûr des Saintes Ecritures. Comment expliquer sa réussite si éclatante dans les annales des serviteurs de l'Eglise du Christ? Sans aucun doute, son succès remarquable était, avant tout, le résultat de sa profonde conversion.
Il naquit dans une famille non croyante et il grandit dans un lieu où les membres de l'Eglise ne connaissaient que le formalisme de cultes froids. Finney était avocat; comme il trouvait de nombreuses citations bibliques dans ses livres de jurisprudence, il acheta une Bible avec l'intention de connaître les Ecritures. Le résultat fut qu'après l'avoir lue, il éprouva un grand intérêt pour le culte des croyants. A propos de sa conversion, il rapporte dans son autobiographie: " A la lecture de la Bible, lors des réunions de prière et en écoutant les sermons de monsieur Gale, je me rendis compte que je n'étais pas prêt à entrer au ciel […]. J'étais impressionné surtout par le fait que les prières des croyants, semaine après semaine, restaient sans réponse. J'avais lu dans la Bible: "Demandez et vous recevrez; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira." J'avais lu aussi que Dieu était plus disposé à donner l'Esprit Saint à ceux qui le demandaient que, sur cette terre, les pères ne le sont à donner de bonnes choses à leurs enfants. J'entendais les croyants demander à l'Esprit Saint de se répandre sur eux, pour avouer ensuite qu'ils ne l'avaient pas reçu.
" Ils s'exhortaient mutuellement à se réveiller et à demander dans leurs prières l'effusion de l'Esprit de Dieu et ils affirmaient qu'ainsi, il y aurait un réveil avec la conversion des pécheurs [...]. Mais en poursuivant ma lecture de la Bible, je compris que les prières des croyants ne recevaient pas de réponse parce que ceux-ci n'avaient pas la foi, c'est-à-dire qu'ils ne s'attendaient pas à ce que Dieu leur donne ce qu'ils demandaient [...]. J'ai alors éprouvé un grand soulagement au sujet de la véracité de l'Evangile [...] et je fus convaincu que la Bible, malgré tout, est la vraie Parole de Dieu.
" Ce fut un dimanche de 1821 que je décidai sincèrement de résoudre le problème du salut de mon âme et de me mettre en paix avec Dieu. Je pris conscience des grandes responsabilités qui m'incombaient en tant qu'avocat et je résolus de poursuivre sincèrement ma détermination d'être sauvé. Grâce à la providence divine, je n'étais pas très occupé le lundi et le mardi, je pouvais donc consacrer une grande partie de mon temps à lire la Bible et à prier.
" Mais en affrontant résolument la situation, je n'eus pas assez de courage pour me mettre à prier avant d'avoir auparavant bouché le trou de la serrure de la porte. Avant, je laissais la Bible ouverte sur la table avec les autres livres et je n'avais pas honte de la lire devant des tiers. Mais maintenant, s'il entrait quelqu'un, je dissimulais vivement la Bible sous un autre livre.
" Le lundi et le mardi, ma conviction augmenta mais il semble que mon cœur s'endurcit. Je ne pouvais ni pleurer ni prier [...]. Le mardi soir, je me sentis très énervé et j'eus l'impression que la mort était proche. J'étais persuadé que si je mourais, j'irais en enfer.
" Je sortis très tôt pour me rendre à mon bureau [...]. Je crus entendre une voix me demander: "Qu'attends-tu? N'as-tu pas promis de donner ton cœur à Dieu? Qu'as-tu l'intention de faire: te justifier par tes œuvres?" Ce fut alors que je compris clairement, comme je le vois maintenant, la réalité et la plénitude de la propitiation de Christ [...]. Je vis que Son œuvre était complète, et au lieu d'avoir besoin de justice propre pour que Dieu m'accepte, je devais me soumettre à la justice de Dieu par l'intermédiaire du Christ. Sans m'en rendre compte, je restai immobile quelques instants au milieu de la rue, là où la voix intérieure m'avait atteint. Alors, une question me vint à l'esprit: "Vas-tu l'accepter maintenant, aujourd'hui?"
Je répondis: "Je vais l'accepter aujourd'hui ou bien je m'y efforcerai jusqu'à la mort [...]". Au lieu d'aller au bureau, je fis demi-tour et je me rendis dans la forêt où je pouvais donner libre cours à mes sentiments, sans que personne ne me voie ni ne m'entende.
" Cependant, mon orgueil n'avait pas désarmé; je franchis une élévation du terrain et me glissai furtivement derrière une clôture pour que personne ne me voie et ne puisse penser que j'allais prier. Je m'enfonçai dans le bois et parcourus plusieurs centaines de mètres avant de trouver un endroit bien dissimulé entre quelques arbres tombés. En m'y glissant, je me dis: "Je remettrai mon cœur à Dieu ou sinon, je ne sortirai pas d'ici."
" Mais lorsque j'essayai de prier, mon cœur résista. J'avais pensé qu'une fois complètement seul, là où personne ne pourrait m'entendre, je pourrais prier librement. Cependant, lorsque j'essayai, je découvris que je n'avais rien à dire à Dieu. A chacune de mes tentatives, il me semblait entendre quelqu'un approcher.
" Je finis par me trouver au bord du désespoir. Mon cœur était mort à l'égard de Dieu et ne voulait pas prier. Je me fis alors des reproches pour m'être engagé à remettre mon cœur à Dieu avant de sortir du bois. Je commençai à croire que Dieu m'avait abandonné [...]. Je me sentis si faible que je ne pouvais plus rester à genoux.
" Ce fut alors que je crus entendre à nouveau quelqu'un s'approcher et j'ouvris les yeux pour voir. J'eus à ce moment-là la révélation que c'était mon orgueil qui faisait obstacle à mon salut. Je fus envahi par la conviction que c'était un grand péché d'avoir honte d'être découvert à genoux devant Dieu et je m'écriai à haute voix que je ne quitterais pas cet endroit, même si tous les hommes de la terre et tous les démons de l'enfer se pressaient autour de moi. Je criai: "Quoi! vil pécheur que je suis, à genoux devant le Dieu grand et saint à qui je confesse mes péchés, j'ai honte de lui devant mon prochain, un pécheur comme moi, parce qu'il me trouve à genoux cherchant la paix auprès de mon Dieu offensé!" Le péché me paraissait horrible, infini. Je me sentis réduit en poussière devant le Seigneur.
" A cet instant, le verset suivant m'apporta sa lumière: "Vous M'invoquerez, et vous partirez; vous Me prierez, et Je vous exaucerai. Vous Me chercherez, et vous Me trouverez si vous Me cherchez de tout votre cœur" (Jérémie 29: 13).
"Je continuai à prier et à recevoir des promesses et à les faire miennes pendant je ne sais combien de temps. Je priai jusqu'à ce que, sans savoir comment, je me retrouve sur le chemin. Je me souviens m'être dit: "Si je parviens à me convertir, je prêcherai l'Evangile."
" Sur le chemin du retour au village, je pris conscience d'une paix très douce et d'un calme merveilleux. "Qu'est-ce?", me suis-je demandé, "aurais-je attristé l'Esprit Saint jusqu'à l'éloigner de moi? Je ne ressens plus aucune conviction [...]". Je me souvins alors avoir dit à Dieu que j'aurais confiance en sa Parole [...]. La sérénité de mon esprit était indescriptible [...]. J'allai déjeuner, mais je n'avais aucun appétit. Je me rendis au bureau mais mon associé n'était pas revenu. Je me mis à jouer la musique d'un hymne à la contrebasse, comme d'habitude. Cependant, lorsque je commençai à chanter les paroles sacrées, mon cœur parut se briser et je fondis en larmes [...].
" Lorsque j'entrai et fermai la porte derrière moi, j'eus l'impression de me trouver face à face avec le Seigneur Jésus-Christ. Il ne me vint pas à l'esprit, ni alors ni pendant quelque temps après, qu'il s'agissait uniquement d'une conception de l'esprit. Au contraire, il me semblait L'avoir rencontré, comme je rencontre n'importe qui. Il ne me dit rien, mais me regarda de telle manière que je restai brisé et prosterné à ses pieds. Ce fut alors et cela reste toujours pour moi une expérience extraordinaire, car elle me parut être la réalité, comme si le Christ se tenait debout devant moi, tandis que, prosterné à ses pieds, je Lui dévoilai mon âme. Je pleurai tout haut et confessai mes péchés de mon mieux entre mes sanglots. Il me parut que je lavai les pieds du Seigneur de mes larmes, néanmoins sans avoir la sensation de Le toucher [...].
" Lorsque je me retournai pour m'asseoir, je reçus le puissant baptême dans le Saint-Esprit. Sans que je l'ai attendu, sans même que je sache qu'il pouvait m'être accordé, l'Esprit Saint descendit sur moi de telle sorte qu'il parut emplir mon corps et mon âme. Je le ressentis comme une onde électrique qui me traversa à plusieurs reprises. En fait, cela me fit l'effet d'ondes d'amour liquide, je ne saurais les décrire autrement. Cela me parut être le souffle même de Dieu.
" Il n'y a pas de mots pour décrire l'amour merveilleux dont mon cœur fut empli. Une telle joie et un tel amour me firent pleurer; je crois qu'il serait mieux de dire que j'exprimai, par mes larmes et mes sanglots, la joie indicible de mon cœur. Ces ondes d'amour passèrent en moi les unes après les autres, jusqu'à ce que je m'écrie: "Je mourrai si ces ondes continuent ainsi à me traverser. Seigneur, je ne peux en supporter davantage!" Et pourtant, je ne craignais pas la mort.
"Je ne sais combien de temps ce baptême dura en moi et en tout mon être, mais je sais que la nuit était déjà tombée lorsque le directeur de la chorale passa me voir au bureau. Il me trouva en train de pleurer et de crier et me demanda: "Monsieur Finney, qu'avez-vous?" Je fus quelques instants sans pouvoir répondre. Il me demanda alors: "Avez-vous mal quelque part?" Je répondis avec difficulté: "Non, mais je me sens trop heureux pour vivre."
" Il sortit et revint très vite accompagné de l'un des anciens de l'église. Celui-ci était un homme à l'esprit mesuré qui ne riait presque jamais. En entrant, il me trouva quasiment dans l'état où m'avait trouvé le jeune homme qui avait été le chercher. Il voulut savoir ce que je ressentais et je tentai de le lui expliquer. Mais au lieu de me répondre, il se mit à rire, d'un rire spasmodique, irrépressible, qu'il ne put retenir car il venait du fond de son cœur.
" A ce moment-là entra un jeune homme qui assistait depuis peu de temps aux cultes de l'église. Il contempla la scène pendant quelques instants, puis il se jeta sur le sol, l'âme en proie à une grande angoisse et il s'écria: "Priez pour moi!
"L'ancien de l'église et l'autre croyant prièrent, puis Finney se mit lui aussi à prier. Peu après, tous se retirèrent et laissèrent Finney seul.
" Lorsqu'il se coucha pour dormir, Finney s'endormit mais se réveilla peu après, sous l'effet de l'amour qui débordait de son cœur. Cela lui arriva à maintes reprises durant la nuit. Plus tard, il écrivit sur ces événements:
" Lorsque je me réveillai le matin, la lumière du soleil entrait dans ma chambre. Je ne trouvais pas de mots pour exprimer mes sentiments en voyant la lumière du soleil. A ce même instant, le baptême de la veille me revint. Je m'agenouillai au pied de mon lit et pleurai de joie. Pendant très longtemps, je ne pus rien faire si ce n'est épancher mon âme devant Dieu."
Au cours de la journée, la conversion de l'avocat fit l'objet de toutes les conversations. A la tombée de la nuit, sans qu'aucun culte n'ait été annoncé, une grande foule se réunit à l'église. Lorsque Finney raconta ce que Dieu avait accompli en son âme, beaucoup furent profondément émus; l'un de ceux qui étaient là éprouva une telle conviction qu'il rentra chez lui en oubliant son chapeau.
Un avocat affirma: "Sa sincérité ne fait aucun doute, mais il est aussi évident qu'il est devenu fou". Finney parla et pria en toute liberté. Pendant un certain temps, il y eut des réunions tous les soirs et on comptait dans l'assistance des membres de toutes les classes sociales. Ce grand réveil se propagea bientôt dans tous les alentours.
Finney écrivit à propos de cet événement: "Pendant huit jours (après sa conversion), mon cœur fut tellement rempli que je n'avais envie ni de manger ni de dormir. C'était comme si j'avais à ma disposition un mets que le monde ne connaissait pas. Je n'éprouvais pas le besoin de me nourrir ni de dormir [...]. Finalement, je me rendis compte que je devais manger comme de coutume et dormir lorsque je le pouvais.
" Une grande force accompagnait la Parole de Dieu; tous les jours, je m'étonnais de voir comment quelques paroles adressées à quelqu'un pouvaient lui transpercer le cœur comme une flèche.
" Je ne tardai pas à aller rendre visite à mon père. Celui-ci n'était pas sauvé; le seul membre de ma famille à pratiquer la religion était mon jeune frère. Mon père vint m'accueillir à la porte d'entrée et me demanda: "Comment vas-tu, Charles?" Je répondis: "Bien, mon père, dans mon corps comme dans mon âme. Mais, papa, tu n'es plus jeune; tous tes enfants sont adultes et mariés; et cependant, je n'entends jamais personne prier dans ta maison." Il baissa la tête et se mit à pleurer en disant: "C'est vrai, Charles; entre et prie."
" Nous sommes entrés et avons prié. Mes parents étaient très émus et ils se convertirent peu après. Si ma mère avait eu quelque espoir auparavant, personne ne l'avait su ".
Ce fut ainsi que cet avocat, Charles G. Finney, se détourna de sa profession et devint l'un des plus fameux prédicateurs de l'Evangile. A propos de sa méthode de travail, il écrivit:
" J'accordai une grande place à la prière, parce que je considérais qu'elle était indispensable si nous voulions réellement un réveil. Je m'efforçai d'enseigner la propitiation de Jésus-Christ, sa divinité, sa mission divine, la perfection de sa vie, sa mort, sa résurrection, le repentir, la foi, la justification par la foi et les autres doctrines qui prennent vie par le pouvoir de l'Esprit Saint.
" Les moyens employés étaient simplement la prédication, les réunions de prière, la prière en privé, l'évangélisation personnelle intensive et les cultes pour l'instruction des personnes intéressées.
" J'avais coutume de passer beaucoup de temps à prier; je crois qu'il m'arrivait de prier réellement sans arrêt. Je vis également qu'il était très profitable d'observer de fréquents jours de jeûne complet en secret. Ces jours-là, afin d'être complètement seul avec Dieu, je me rendais dans les bois ou je m'enfermai dans l'église [...]."
Nous pouvons voir ci-dessous comment Finney et son compagnon de prière, le frère Nash, "bombardaient " le ciel de leurs prières:
" A environ un kilomètre de la maison de monsieur S. [...], vivait un adepte de l'universalisme. En raison de ses préjugés religieux, il refusait d'assister à nos cultes. Une fois, le frère Nash qui logeait avec moi chez monsieur S. [...] se rendit dans les bois pour lutter par la prière, seul et très tôt le matin, comme il en avait l'habitude. Cette fois-là, le matin était si calme que l'on pouvait entendre le moindre son de très loin. Se levant de bonne heure, l'universaliste sortit de chez lui et entendit la voix de quelqu'un qui priait. Il dit ensuite avoir compris qu'il s'agissait d'une prière, bien qu'il ne parvint pas à comprendre les paroles, mais par contre il reconnut celui qui priait. Cela lui transperça le cœur comme une flèche. Il prit conscience de la réalité de la religion comme jamais auparavant. La flèche resta dans son cœur et il ne trouva le soulagement que dans la foi en Christ ".
Au sujet de l'esprit de prière, Finney affirma " qu'il était courant lors de ces réveils que les nouveaux convertis se sentent portés par le désir de prier au point de prier pendant des nuits entières, jusqu'à épuisement de leurs forces. L'Esprit Saint forçait le cœur des croyants et ceux-ci se sentaient constamment responsables du salut des âmes immortelles. Le sérieux de leurs pensées apparaissait dans la prudence avec laquelle ils parlaient et se comportaient. Il était courant de trouver des croyants réunis quelque part, non pas en train de bavarder, mais à genoux et en train de prier ".
A une époque où les nuées de la persécution étaient chaque jour plus noires, Finney, comme il en avait l'habitude en de telles circonstances, se sentit poussé à les dissiper par la prière. Au lieu d'affronter les accusations en public ou en privé, il priait. Il écrivit à propos de son expérience: "Je levai les yeux pleins d'angoisse vers Dieu, jour après jour, et le priai de me montrer le chemin que je devais suivre et de me donner la grâce de supporter la tourmente [...]. Le Seigneur m'envoya une vision pour me montrer ce que je devais affronter. Il s'approcha si près de moi tandis que je priais que ma chair frémit littéralement sur mes os. Je tremblais de la tête aux pieds, pleinement conscient de la présence de Dieu ".
Nous donnons ci-dessous un autre exemple, pris dans son autobiographie sur la façon dont le Saint-Esprit œuvrait par sa prédication:
" A mon arrivée à l'heure annoncée pour le début du culte, je trouvai l'école si pleine que je dus rester debout près de l'entrée. Nous avons chanté un hymne, c'est-à-dire que la foule essaya de chanter. Mais, comme elle n'avait pas l'habitude des hymnes de Dieu, chacun criait comme bon lui semblait. Je ne pus me contenir, je me mis à genoux et commençai à prier. Le Seigneur ouvrit les fenêtres du ciel, répandit l'esprit de prière et je me mis à prier de toute mon âme.
"Je ne choisis aucun texte en particulier, mais, me mettant debout, je leur dis: "Levez-vous, sortez de ce lieu car Yahvé va détruire cette ville. J'ajoutai qu'il y avait un homme qui s'appelait Abraham, un autre qui s'appelait Lot [...] et je racontai ensuite comment Lot se rendit à Sodome, ville qui était excessivement corrompue. Dieu résolut de détruire la ville et Abraham intercéda en faveur de Sodome. Mais les anges n'y trouvèrent qu'un seul juste qui s'appelait Lot. Les anges lui dirent: "Qui as-tu encore ici? Gendres, fils et filles et tout ce qui t'appartient dans la ville, fais-les sortir de ce lieu. Car nous allons détruire ce lieu parce que le cri contre ses habitants est grand devant l'Eternel. L'Eternel nous a envoyés pour détruire la ville" (Genèse 9:12-13).
" En entendant mon récit, ils se mirent en colère au point d'être prêts à me frapper. j'interrompis alors mon sermon et leur expliquai que je m'étais rendu compte qu'il ne se célébrait jamais de culte en ce lieu et que j'avais le droit de les considérer comme corrompus. Je soulignai ceci avec plus d'insistance, le cœur débordant d'amour, jusqu'à ce que je ne puisse plus me contenir.
" Après avoir parlé ainsi pendant environ un quart d'heure, les auditeurs parurent enveloppés d'une solennité formidable et ils tombèrent sur le sol en criant miséricorde. Si j'avais eu une épée dans chaque main, je n'aurais pas pu les abattre plus vite qu'ils ne tombaient. En effet, deux minutes après avoir senti l'impact du Saint-Esprit les atteindre, presque tous les assistants étaient à genoux ou prosternés sur le sol. Tous ceux qui pouvaient encore parler, priaient pour eux-mêmes.
" Je dus cesser de prêcher car les auditeurs ne m'accordaient plus aucune attention. Je vis l'ancien qui m'avait invité à prêcher, assis au milieu de la salle et qui regardait autour de lui, l'air stupéfait. Je criai très fort pour qu'il m'entende, car il y avait beaucoup de bruit et je lui demandai de prier. Il tomba à genoux et se mit à prier d'une voix retentissante, mais la foule ne lui prêta aucune attention. Alors je m'écriai: "Vous n'êtes pas encore en enfer; je veux vous guider vers le Christ [...]". Mon cœur se réjouissait devant une telle scène. Lorsque je pus dominer mes sentiments, je me tournai vers un jeune garçon qui était près du moi, je réussis à attirer son attention et je lui parlai du Christ, d'une voix forte. Alors, en voyant la croix de Christ, il se calma un instant et commença à prier avec ferveur pour les autres. Puis, je fis de même avec une autre personne, puis avec une autre et encore une autre et je continuai ainsi à les aider jusqu'à l'heure du culte du soir dans le village. Je laissai l'ancien qui m'avait invité à venir prêcher pour qu'il continue l'œuvre commencée auprès de ceux qui priaient.
" A mon retour, ils étaient encore si nombreux à crier vers Dieu que nous ne pûmes mettre fin à la réunion qui se poursuivit toute la nuit. Au lever du jour, il en restait encore quelques-uns dont l'âme était blessée. Ils ne pouvaient pas se lever et, afin que les classes puissent avoir lieu, il fut nécessaire de les amener dans une maison proche. Dans l'après-midi, ils m'envoyèrent chercher parce que le culte n'était pas encore terminé.
" C'est alors seulement que j'appris la raison pour laquelle mon message avait mis l'auditoire en colère. Cet endroit était connu sous le nom de Sodome et il n'y habitait qu'un seul homme pieux, que le village appelait Lot. Il s'agissait de l'ancien qui m'avait invité à venir prêcher".
Déjà âgé, Finney écrivit à propos de ce que le Seigneur avait accompli à " Sodome" : " En dépit du fait que le réveil tomba sur eux si soudainement, il fut si radical que les conversions furent profondes et l'œuvre véritable et durable. Je n'entendis jamais aucun commentaire défavorable à ce sujet. "
Ce ne fut pas seulement en Amérique du Nord que Finney vit le Saint-Esprit tomber sur les croyants et les jeter à terre. En Angleterre, au cours des neuf mois qu'il y passa à évangéliser, de grandes multitudes un jour plus de deux mille personnes à la fois - se prosternèrent pendant qu'il prêchait.
Certains prédicateurs se fient à l'instruction et ignorent l'œuvre du Saint-Esprit. D'autres, avec raison, refusent ce ministère infructueux et où la grâce de Dieu est absente; ils prient pour que le Saint-Esprit prenne la relève et ils se réjouissent des progrès accomplis par l'œuvre de Dieu. Mais d'autres encore, comme Finney, se consacrent à rechercher la puissance du Saint Esprit, sans négliger l'aide de l'instruction, afin d'obtenir des résultats bien meilleurs.
Au cours des années 1851 à 1866, Finney fut président de l'Université d'Oberlin et il y enseigna vingt mille étudiants au total. Il mettait l'accent davantage sur la pureté du cœur et le baptême dans le Saint-Esprit que sur la préparation intellectuelle. Oberlin produisit un courant continu d'étudiants emplis du Saint-Esprit. Ainsi, après des années d'évangélisation intensive et grâce au travail immense accompli dans l'université en 1857, Finney vit la conversion à Dieu de quelque cinquante mille âmes par semaine (Par mon Esprit, Jonathan Goforth). Il arrivait aux journaux de New York de ne rien publier d'autre que les nouvelles du réveil.
Ses leçons aux croyants sur le réveil furent publiées d'abord dans une revue, puis dans un gros livre sous le titre: Les Réveils Religieux. Les deux premières éditions en anglais de douze mille exemplaires, se vendirent dès leur sortie de presse. D'autres éditions en diverses langues furent imprimées. Une seule maison d'éditions de Londres en publia quatre-vingts mille exemplaires. Parmi ses autres œuvres connues dans le monde entier, on compte son Autobiographie, les Discours aux Croyants et la Théologie Systématique.
Ceux qui se convertissaient lors des cultes de Finney étaient contraints par la grâce de Dieu à aller de porte en porte afin de gagner des âmes. Finney s'efforça de former le plus grand nombre possible d'ouvriers de Dieu à l'université d'Oberlin, mais le désir qui brûlait toujours dans tous ses actes était de transmettre à tous l'esprit de prière. Des prédicateurs comme Abel Cary et le père Nash voyageaient avec lui et, tandis qu'il prêchait, ils continuaient à prier. C'est lui qui a dit: " Si je n'avais pas l'esprit de prière, je n'obtiendrais rien. Si je perdais pendant une journée, ou une heure, l'esprit de grâce et de prière, je ne pourrais ni prêcher avec force ni obtenir des résultats et je ne pourrais pas non plus gagner des âmes personnellement ".
Afin que personne ne juge son œuvre superficielle, nous citons un autre auteur: " On découvrit grâce à une recherche approfondie que plus de quatre-vingt cinq pour cent des personnes converties par la prédication de Finney, restèrent fidèles à Dieu, alors que soixante-quinze pour cent de ceux qui se convertirent lors des réunions d'autres prédicateurs plus importants s'éloignèrent de la foi par la suite. Il semble que Finney avait le pouvoir de faire impression sur la conscience des hommes et de les convaincre de la nécessité de vivre dans la sainteté, de telle sorte que les résultats soient durables."
Finney continua à inspirer les étudiants de l'université d'Oberlin jusqu'à sa mort à quatre-vingt-deux ans. Jusqu'à la fin, il garda l'esprit aussi clair que dans sa jeunesse et sa vie ne parut jamais si riche des fruits de l'Esprit et si pleine de sa sainteté que dans ses dernières années. Le dimanche 16 août 1875, il prêcha son dernier sermon, mais il n'assista pas au culte du soir. Cependant, en entendant les croyants chanter "Jésus, Ami de mon âme, laisse-moi me réfugier en Ton sein ", il se dirigea vers l'entrée de la maison et chanta avec ceux qu'il aimait tant, Ce fut la dernière fois qu'il chanta en ce monde. A minuit, il se réveilla, en proie à des douleurs lancinantes dans le cœur. Au cours de sa vie et à maintes reprises, il avait souffert de telles douleurs. Il a semé les graines du réveil et les a arrosées de ses larmes. Chaque fois qu'il reçut le feu de la main de Dieu, ce fut dans la souffrance. Finalement, avant le lever du jour, il s'endormit sur la terre pour se réveiller dans la gloire du ciel. Il mourut trois jours seulement avant d'atteindre son quatre-vingt-troisième anniversaire.
Référence: Les Héros de la Foi, Orlando Boyer - Editions VIDA - Utilisé avec permission
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beatlesonline-blog · 1 year
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news24fr · 1 year
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NLa star d'Ashville, Margo Price, est passée de la pauvreté et de l'alcoolisme à la mise en gage de son alliance afin de financer ses débuts en 2016, Midwest Farmer's Daughter, qui a dominé les charts country britanniques. Mais elle refuse de laisser sa trame de fond la définir sur son quatrième album, Strays. Conduite d'ouverture riche en organes, Been to the Mountain la trouve déclarant "J'ai roulé dans l'argent sale, je me suis tenu dans la ligne de l'aide sociale" mais annonçant, avec défi : "Je sais qu'il y a plus ici que ça."L'œuvre d'art pour Strays. Photographie : Alysse GafkjenDans la foulée de son autobiographie, Maybe We'll Make It, Strays balaie avec brio le country, le psych et le rock'n'roll poétique à la Patti Smith. Écrit après une session de champignons magiques de six jours avec son mari / collaborateur Jeremy Ivey, les 10 chansons ont été enregistrées au studio Topanga Canyon du producteur Angel Olsen Jonathan Wilson en Californie et ont une sensation de paysages sauvages alors qu'ils oscillent entre l'autobiographique et l'observation.L'ancien guitariste de Tom Petty and the Heartbreakers, Mike Campbell, apporte de gros riffs rock à Light Me Up, qui lutte contre les démons. Sharon Van Etten apporte des harmonies aux compositions entraînantes et enrobées de synthétiseur Radio et Anytime You Call pour un refrain éblouissant. Les meilleures chansons de Price contiennent de puissants coups de poing lyriques. La route de comté dirigée par un piano est magnifiquement réfléchissante, mais semble progressivement avoir été écrite du point de vue d'une amie décédée dans un accident de voiture dans sa jeunesse, tandis que le récit empathique de Lydia sur le flux de conscience, d'une femme de Vancouver qui « s'est vendue pour l'héroïne synthétique » et « vivre de pourboires et de méthamphétamine », ne s'oublie pas facilement.
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titou-nz · 1 year
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Temple d’Isis, Assouan - Égypte
Osiris, le dieu des morts qui redonne la vie
Ce n’est qu’après l’époque des grandes pyramides de Gizeh qu’apparaissent les premières mentions d'Osiris. Mais, dès lors, sa popularité va croître pour faire de lui le plus grand des dieux égyptiens.
Osiris est certainement le dieu qui a connu la plus grande popularité dans l’Égypte ancienne. Pourtant, il est apparu relativement tard. En effet, ce n’est qu’au milieu de la Ve dynastie (environ 2400 av. J.-C.) qu’il commence à se répandre dans toute l’Égypte en s’imposant dans les formules gravées sur les monuments funéraires.
Le temple et le culte d’Osiris connurent dans cette ville une renommée panégyptienne, surtout au Moyen Empire et au Nouvel Empire.
Certes, aux époques tardives, l’attrait pour Abydos décrut quelque peu au profit de Philae. Mais Osiris pouvait se consoler en constatant la place prééminente que tenaient désormais ses cultes dans toute l’Égypte. Les écrivains grecs et romains considéraient qu’il y était universellement adoré. Et c’était vrai. Chaque région, chaque ville avait son culte osirien avec lieux saints, sanctuaire, relique du dieu, rites, fêtes, buttes, arbres sacrés, bons génies, tabous et officiants spécifiques ! Un bon exemple en est le temple de Dendérah : si Hathor – maîtresse des lieux depuis des temps immémoriaux – en conserva la maîtrise, sur son toit furent édifiées pas moins de six chapelles consacrées à Osiris et fonctionnellement indépendantes du reste de l’édifice.
FRATRICIDE CHEZ LES DIEUX
À quoi tient cette extraordinaire popularité ? Aux croyances qu’implique ce que l’on appelle « le mythe osirien ». À dire vrai, de ce mythe, les Égyptiens n’ont laissé aucune narration suivie. Il faudra attendre le penseur et biographe grec Plutarque (46-125 apr. J.-C.) pour avoir un récit cohérent, même s’il ne saurait être tenu pour canonique, loin de là. Auparavant, une multitude d’épisodes et d’allusions, souvent contradictoires, permettaient d’en retracer les grandes lignes.
Osiris appartient à la quatrième génération de l’Ennéade, les neuf dieux primordiaux égyptiens. À sa tête, le dieu créateur Atoum, qui rompt sa solitude en tirant de sa propre substance le premier couple, Shou et Tefnout, lequel en produit un second, Geb (la Terre) et Nout (le Ciel). De leur union naissent quatre enfants : deux frères, Osiris et Seth, et deux soeurs, Isis et Nephthys. Comme souvent, la famille est source de conflits. Osiris, bon roi protecteur de la végétation et découvreur des céréales nourricières, est jalousé par son frère Seth. Une jalousie dévorante, qui va pousser celui-ci au meurtre pour prendre la place de celui-là.
De fait, il abat Osiris sur la rive de Nédit (ou de Gehesty), dépèce son cadavre et en jette les morceaux au fleuve. Isis, épouse aimante d’Osiris, ne se résigne pas la perte d’un être chéri. Au terme d’une quête acharnée, elle parvient à collecter les restes de son époux et à les rassembler pour recomposer le corps. Selon une tradition, seul le phallus aurait été dévoré par un oxyrhynque, une variété de brochet. Pourtant, Isis parvient à revivifier assez son époux martyrisé pour s’unir à lui et concevoir un fils, Horus. En se cachant dans les marais, elle réussit à soustraire le jeune enfant à la haine meurtrière de Seth, qui a pressenti en lui un danger. Non sans raison : Horus, devenu un jeune homme plein de vigueur, châtie l’assassin de son père et en prend la succession.
Dans ce mythe complexe, susceptible de diverses lectures, on distingue trois thématiques majeures, qui se développeront de manière relativement autonomes tout en s’entrecroisant et en se recoupant les unes les autres : la thématique de la femme, épouse dévouée et bonne mère, qui sait user de subterfuges face aux difficultés, incarnée par Isis ; celle, cristallisée autour d’Horus, du dieu enfant en butte à l’hostilité et aux persécutions, mais voué à triompher malgré sa faiblesse et à faire prévaloir la succession de père en fils sur la succession entre frères ; enfin, et surtout, celle de la possible renaissance après la mort, symbolisée par Osiris.
DES ÉPIS SUR LE CORPS MOMIFIÉS
Fondamentalement, Osiris symbolise en effet cette espérance bien humaine que la mort, loin d’entraîner un total et inéluctable anéantissement, soit juste la phase d’un cycle où elle précède la renaissance. Le nom même d’Osiris demeure énigmatique. On l’a rapproché de la racine ouser (« être puissant »), mais les graphies laissent la porte ouverte à d’autres interprétations spéculatives. Certains tiennent par exemple qu’il signifie « principe de création ». Quoi qu’il en soit, il représente la puissance de régénération qui anime la nature. Le cycle végétal, où le retour à la terre prépare une nouvelle germination, en fournit un excellent exemple. Il est illustré notamment par l’image d’épis poussant dru sur le corps momifié d’Osiris. Elle était mise en oeuvre concrètement dans le rituel du mois de Khoiak, nom du quatrième mois de la saison de l’inondation dans le calendrier égyptien, quand la crue atteignait son maximum, de la seconde moitié de septembre à la première moitié d’octobre. Au cours de ces cérémonies célébrées du 21 au 30 de Khoiak, on mettait à germer dans une cuve en forme du dieu du grain dans un mélange terreux. De tels objets, appelés « Osiris végétants », faisaient aussi partie du mobilier funéraire, tant leur symbolisme prégnant semblait promesse d’efficacité.
Osiris était aussi identifié au Nil : les fluides ruisselant de son cadavre en décomposition étaient censés provoquer la crue annuelle, grâce à laquelle les végétaux et les cultures croissaient à nouveau après une période de dormance.
L’occident de la Vallée, où étaient enterrés les morts, donnait accès au monde souterrain de la Douât, une campagne fertile, sillonnée de cours d’eau et où poussaient abondamment des céréales. Ce monde avait son roi, Osiris sous forme humaine, coiffé d’une mitre entourée de plumes d’autruche et parfois posée sur des cornes de bélier. Ses chairs sont noires (symbole de la terre) ou vertes (symbole de la croissance). En ce royaume, chaque défunt, bien sûr, entend immigrer.
MOT DE PASSE POUR L'AU-DELÀ
Pour ce faire, il doit passer une épreuve d’admissibilité : le jugement des morts. Il comparaît devant un tribunal présidé par Osiris. Son cœur est placé sur un des deux plateaux d’une balance (la « psychostasie », ou pesée du cœur), l’autre étant chargé d’une effigie de Maât, déesse de la Justice. Puis il dénie avoir commis une kyrielle de fautes dans la « confession négative ». Il ne s’agit pas de se purifier de ses péchés en les avouant, mais de se faire agréer dans le cercle des dieux en assurant n’avoir violé aucun tabou, aucune prohibition. En fait, le succès de cette épreuve, loin de reposer sur l’observance scrupuleuse des lois morales durant la vie, tient simplement à la connaissance des noms et des formules qui permettent de neutraliser la balance, le tribunal et Osiris !
Osiris incarnait avant tout le principe de survie contenu dans la terre et dans l’eau. Mais il en vint assez vite à étendre son domaine. C’est encore à lui que l’on attribuait la réapparition de la nouvelle lune dans le ciel et le lever de l’étoile Sirius, coïncidant avec la crue du Nil. Bien plus : il existait depuis longtemps une croyance selon laquelle une renaissance était possible en participant au cycle solaire, soit en s’identifiant au dieu solaire Rê, soit en naviguant avec lui dans sa barque. Cette survie « solaire » entra en concurrence avec la survie osirienne, dite « chthonienne » (c’est-à-dire souterraine). Les théologiens entreprirent très tôt de les concilier à travers des synthèses où l’une était transposée dans le système de l’autre et réciproquement. En témoigne une célèbre scène de la tombe de Néfertari dans laquelle il est dit d’un bélier portant le disque solaire et momifié – donc cumulant les attributs de l’un et de l’autre dieu – : « Osiris se trouvant au repos sous la forme de Rê, c’est Rê se trouvant au repos sous la forme d’Osiris ».
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cinephileanonyme · 1 year
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Séance #8 - Québec sous un ciel étoilé
L’ère numérique s’est développée et s’est installée au sein de la planète, en vagues. C’est-à-dire, d’une manière progressive. Cependant, l’impact puissant et considérable qu’elle a eu sur la société la qualifie plutôt comme un tsunami. Ainsi, les entreprises ont dû s’adapter aux nouvelles innovations afin de rejoindre adéquatement, de manières plus modernes, leurs publics en changement. 
Entre autres, le milieu culturel a également connu de nouveaux potentiels suite à l’émergence du numérique. En effet, que ce soit par les nouvelles applications de musique, les services sur-demande permettant la consommation d’émissions en rafale, ou une transformation quant à l’exposition d'œuvres artistiques.
Le 15 décembre 2021, la Maison de la Littérature de Québec explora les possibilités infinies du monde virtuel en ce qui a trait au domaine artistique. À cet effet, elle met en lumière Constellations:  une œuvre littéraire hypermédiatique disponible entièrement et uniquement en ligne. Cette dernière offre un parcours numérique à travers six quartiers de Québec soit: Limoilou, Montcalm, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Roch, Saint-Sauveur et Vieux-Québec grâce à plus de 80 récits fictifs issus par une panoplie d’artistes renommés. Ce projet permet aux « [...] visiteurs [d’]explorer une carte nocturne interactive pour découvrir les histoires sous la forme de textes illustrés [...] ou d’œuvres racontées. D’une fiction à une autre, comme les constellations relient les étoiles, des liens thématiques se tissent entre les personnages » (Maison de la littérature, 2021, par.2). 
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Ce projet, qui mijotait dans la tête d’Isabelle Forest, directrice artistique du projet, pendant plusieurs années déjà, a finalement pris son envol lors d’un temps où le monde virtuel fut mis à l'épreuve plus que jamais: durant la pandémie de la COVID-19. Cette dernière bouscula la planète entière et exigea une réforme entière de la part de tous. L’objectif pour la Maison de la littérature avec ce projet était de « [...] partager avec les lecteurs de Québec une autre facette “importante et actuelle” de ce que peut offrir la littérature, au-delà de l’encre et du papier » (Harvey, 2021, par.9). 
Ainsi, bien que le contexte numérique ait changé les habitudes de production, diffusion et de consommation du domaine littéraire, Forest ajoute que:
« La littérature et l’art transforment notre monde [...] »
et ce, même quand le monde se transforme autour d’eux.  
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Afin de débuter votre parcours nocturne : https://constellations.quebec/ 
Bibliographie
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De Madison à Madison, une route déviée par la Bretagne
Les esprits chagrins trouveront que faire passer un itinéraire de déviation de la route de Madison par la Bretagne est farfelue. Quatre milles marins séparent en effet le Wisconsin de la pointe bretonne. Pourtant cette route de Madison peut être déviée n’importe dès lors que l'on fait un livre avec une histoire d’amants désunis qui s’achève par une poignée de cendres. C’est la fin qui importe. Alors que le rouleau est interminable, le livre, le codex a pour fonction d’amener à une fin, à une quatrième de couverture qui, interdisant toute exégèse, permet à un amour d’accéder à l’éternité.
Je pensais en tenir un, un Sur la route de Madison breton parfait, achevé jusqu’à ce que je croise un de ces fantômes déboutés des histoires d’amour qui somnolent dans les maisons familiales et s’invitent au moment il faut "vider" les lieux. Dans cette mise en abyme intergénérationnelle qui procède par ordre décroissant, les meubles s’entrechoquent, les bibelots et bijoux s’éparpillent et le cœur est déjà en vrac quand débute la symphonie de papier. Dans la dernière valse des livrets de famille, actes notariés, correspondances il se arrive ce qui arrive avec les confettis après une fête. Quatre-vingts pour cent sont aspirés en une fois dès le lendemain et au fil des semaines, des mois, voire des années les plus résistants émergent un à un de différents interstices. Dans les correspondances privées, entre les lignes, dans les pleins et les déliés de l’écriture flottent ces fantômes-là.
Ce sont les derniers confettis d’une fête.
J’étais depuis un an déjà la détentrice encombrée d’une montagne de lettres extraites de son armoire à secrets quand je lui ai demandé: que dois-je faire de ça maman ? Tu peux le brûler, c'est dans mon cœur maintenant. Puis, avec un soupçon de malignité elle avait dit que non, il valait mieux finalement que je voie s'il fallait "garder quelque chose". J’avais d’emblée détesté cette invitation. Elle n’éludait pas la question de l’effraction d’un espace qui ne vous est pas destiné et vous ouvre le cas échéant au vertige. Le vertige de ce qui vous préexiste. L’hiver, scrutant les flammes crépitantes dans la cheminée, j’avais mal réprimé des velléités sacrilèges mais j'avais tenu bon jusqu’au matin de printemps où, installée sous un parasol avec un café et le viatique épistolaire, je m'étais saisie nonchalamment d’une carte postale (en mode roman de plage car nous avons souvent ce préjugé absurde qui associe les cartes postales aux messages anodins). Il s’agit d’une photo très abîmée au verso de laquelle figure un avion de chasse de la dernière guerre.
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La signature au recto, Pierre L B, ne m’a pas plus surprise que les quelques banalités d’introduction, lues en diagonale. Point. A la ligne.
« Cette fois, c'est certain. Nous partons demain pour Oran."
Puis encore point. A la ligne.
A la phrase suivante j’ai reposé la carte et repris un café en espérant remettre ma latitude et ma longitude à leurs places respectives.  
La photo de Pierre L B sur laquelle il pose élégamment sanglé dans une tenue officielle d’aviateur illustrait un de mes albums d'enfance, disons à peu près entre le prince de Cendrillon et le père de Peau d’Âne. Elle siégeait aussi concrètement sur la desserte dans un petit salon, à côté d'une photo de mariage de cadrage identique. Ce n’était pas très fréquent, pourtant, à chaque fois que je venais la voir, la soeur de ma mère déroulait le fil du même récit. Nous avions fermé le livre la veille avant de dormir et, d’une voix claire et modulée de conteuse, elle reprenait l’histoire à la page restée ouverte six mois auparavant. Elle nous ramenait dans ce temps où on la disait assez hautaine, se consacrant dans les derniers jours de la guerre à ses cahiers de poèmes et aux préparatifs de son mariage. Dès son retour d’Algérie elle épouserait Pierre L B, son fiancé depuis l’enfance. Et ils partiraient. Et ils auraient nécessairement beaucoup d’enfants. Entrée de l’amour dans la sphère sociale. Happy end.
Il n’y eut en réalité par la suite que deux jours dans sa vie. Un matin tranquille les habitants du bourg se figèrent dans la stupeur quand ils entendirent le cri de Jeanne-Marie L B déchirer le silence. Strident et interminable. Nous sommes devant la mairie à l’instant où elle est catapultée par l’annonce du crash de l'avion de son fils près de Réghaïa. Et ils passèrent à la photo suivante, celle qui se trouvait également sur la desserte, la photo du jour où le son d’allégresse des cloches dans le ciel bleu fit hurler à la mort le chien de Jeanne-Marie L B. C’est la photo du jour de noces qu'une entente intéressée des familles avait prestement organisées pour elle avec un riche propriétaire foncier, du jour encore où le photographe n’obtiendrait rien de plus de la mariée que ce que font les yeux avec le sourire quand ils pleurent à sec. Sourire voilé ? Quand on dit sourire voilé, on imagine le sourire d'adieu qu’adressent les moniales à l’intention de leurs familles au moment où le rideau et la grille en surplomb du chœur vont tomber. Définitivement invisibles, elles n’y percevront plus du monde extérieur que le murmure étouffé des offices.  
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Sur la photo à côté de la mariée l'homme a le maxillaire déterminé et un regard conquérant que les vapeurs éthyliques embueraient au fil des heures avant que l’impatience ne le réanime, peu avant l’issue du bal offerts à trois-cents convives. Il entrerait la nuit dans son droit d’hyménée. Une aurore vint après laquelle il dut émettre assez de réclamations pour que s’élabore un stratagème collectif. Quelques jours après les noces, pendant toute une soirée, la jeune mariée enchaînât les coupes de champagne qui lui étaient servies puisque, légal ou non, à la source immémoriale du viol il y a toujours un consensus qui se substitue au consentement individuel. L'information qui en fut faite et transmise pour l’édification des générations féminines suivantes ne relève que de sa terrible banalité.
Ce fut une longue histoire d’absences. La sienne. Elle était entrée en claustration dans le bourg avec pour seul éclat dans les yeux d’infimes paillettes arrachées aux lettres d’or inscrites sur le monument aux morts du village, en face de sa fenêtre. Absence d’un époux noceur auquel elle accorderait de temps en temps l’accès à sa couche pour faire des enfants appelés à grandir dans une maison hantée. Elle lui accorderait également le droit aux amours ancillaires sous son propre toit en échange de l’emplacement définitif de la photo du bel aviateur. Il prit place entre nous. Et à chacune de mes visites elle reprendrait à ma seule intention la lecture du conte animé d’exhibitions de reliques. En ordre dispersé se succédaient des phrases extraites de lettres (il me disait), des échantillons de tissu de robes de demoiselles d'honneur (celle de ta mère était presque finie), une rose séchée et une bague de fiançailles (tu vois, les perles sont devenues noires).
C’est bien la malédiction avec les histoires d’amour sans fin, elles cherchent un hébergement pour l’éternité. Leur livre. Il était notoire que je préférais les livres aux bonbons et que j’étais la première en rédaction. Cependant, après différentes expériences du genre, il me semblerait que ce n’était pas une raison suffisante pour me voir assignée au destin d’écrire les quatrièmes de couverture des histoires d’amour en déshérence de toute la famille. Car leur nombre excède largement la quantité de celles qui s’inscrivent à l’état-civil, en particulier dans un pays comme la Bretagne voué aux exils, aux guerres, aux navigations. Je me sentais un peu ostracisée de penser que d’autres mangeaient des bonbons au jardin quand nous étions confites en dévotion face au portrait de ce bel homme- du genre pilote de chasse en opération dans un film américain- Je suspectais une sorte de tentative de séduction posthume qui était cependant plus sensible devant l'autre photo, plus intime, prise la nuit, dans ce temps de repos entre deux vols destiné à lire. Et à écrire des lettres.
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Passé l’âge de m’en laisser conter par les histoires d’autrui-ou trop absorbée par les miennes- il m’arrivait parfois de nourrir un vague sentiment de culpabilité de l’avoir abandonnée sans auditeur. A chacune de nos rencontres, une seule formule résumait ma pensée. Elle est perchée ! Mais ce n’est pas péjoratif d’être perché quand il s’agit de maintenir l’altitude d’un avion qui ne s’écrasera jamais et puis ça permet de survoler le cortège de naissances et de deuils des années sans les croiser. Elle avait oublié la photo de mariage sur le chemin de la maison de retraite où, d'une assez jolie plume, elle avait inlassablement poursuivi l’écriture de poèmes. A son chevet, la photo de l’aviateur.
Je faisais des valises quand j’avais appris sa mort. J’étais un peu honteuse de ne pas être allée la visiter à la chambre funéraire quand par hasard un écho m’en était parvenu, la veille des obsèques. Elle est très belle, m’avait-on rapporté. Elle a voulu être vêtue de blanc et entourée d'œillets, blancs également. Et tu sais ce qu'elle a demandé pour demain? Quand j'avais su, j’avais repoussé le jour de mon départ pour assister à la cérémonie. Il me semblait indélicat de décliner une invitation à des noces auxquelles il avait fallu sursoir pendant si longtemps. La mise en bière s’inspirait bien d’un rite sacramentel avec des fumigations (le parfum narcotique des œillets), toutes les nuances du blanc lustral autour d’elle qui avait ce visage virginal par lequel, souvent, la mort honore les femmes. Selon sa volonté, ses deux filles en tenue de grand deuil s’étaient avancées vers le cercueil. L’une y avait déposé un sac de taille moyenne -du type vanity-case-. Il contenait de petits débris de carlingue. L'autre portait le sachet de la taille d’un sachet de lavande qui avait séjourné sous l’oreiller de la morte pendant plus d’un demi-siècle. Il enfermait une pincée de cendres mêlées de terre de Réghaïa. On ne ressentait pas de tristesse à ce moment-là, tout juste, muette, la douleur collatérale de deux femmes qui portaient le deuil de l’amour dont elles auraient dû naître.
Belle histoire, m’étais-je dit au bord de la fosse. Assez peu de larmes. En pensant à l’image iconique de Clint Eastwood à Madison quand il regarde s’éloigner la voiture qui emporte Meryl Streep avec tous les ruissellements du ciel qui l’engloutissent, j’étais entrée en méditation. Peut-être la mort est-elle moins avide des larmes des amants qu’elle désunit que la vie qui les sépare et les oblige à continuer, après ? Ce serait ça, la nécessité d’une fin.  Belle et triste histoire. The end.
C’est ce que je croyais, jusqu’à la lecture de la carte. Reprenons :
"Nous partons demain pour Oran." Point. A la ligne.
Après le deuxième café, j’ai poursuivi à haute voix :
"Les baisers du diable sont brûlants. Mais je suis trop loin pour être en danger."
Je me suis arrêtée là, éludant les quelques mots de bas de page qui devaient être de ceux que le cerveau enregistre immédiatement sans les lire.  Ce pouvait être la vibration du mot baiser qui résonne en six lettres. Plus cinq lettres. Par exemple "Baisers fous". J’avais dans la tête l’image brutale d’un avion qui s’écrase et s’enflamme en touchant le sol. De son pilote.
Cette carte était adressée à ma mère.
Et je suis arrivée dans sa chambre, doucement, sans volonté inquisitoriale, mue par la seule obligation d’ajouter un post-scriptum à l’histoire.
-Maman, à propos (à propos, précaution, formule inductive des questions délicates sans aucun rapport avec le sujet qui les précèdent). A propos, maman, j’ai trouvé cette carte dans une de tes pochettes…
-Ah oui ! La surprise était feinte. Elle n’avait pas regardé la carte que je tenais à la main puisqu’elle savait parfaitement que j’étais arrivée à l’endroit où elle voulait me conduire.
-Mais maman… Vous étiez amoureux ?
-Un petit peu, oui…
En résumé, un petit peu d’étincelles dans l’œil, un petit peu de baisers du diable et un petit peu de baisers fous. Cette somme de "petit peu" me semblait bouleverser l’ordre d’effeuillage de la marguerite qui va de "je t’aime, un peu à passionnément".
-Mais maaa- man ! C’était le fiancé de ta sœur !!!
-Que veux-tu que je te dise ! On n’y peut rien à ces choses-là.
-Incontestablement, on n'y peut rien, maman, mais est-ce que ?...
Pour évaluer l’ampleur de "ces choses-là", j’avais demandé :
- Maman, tu n’avais pas récupéré des cendres tout de même ?
-Mais non ! (Outrée). La preuve, tu n’as rien trouvé en vidant la maison !
J’étais soulagée. Et agacée.
Je pensais avoir offert sa quatrième de couverture à Sur la route de Madison en Bretagne et voilà que je ne savais plus que faire de la postérité de ce petit sac de cendres ni du fantôme de Pierre L B qui me réclamait l’asile amoureux. Je ne savais pas s’il le méritait, ça me semblait soudain d’assez mauvais goût de mourir sans transmettre son fantôme à une légataire désignée. Mais peut-être expiait-il déjà au purgatoire la peine de ceux qui meurent en se mentant à eux-mêmes ? La perspective de poursuivre cette entreprise de répurgation épistolaire m’accablait soudain et me projetait dans ma propre succession. S’il est impossible de savoir de notre vivant quels espaces hanteront les fantômes de nos amours sans quatrième de couverture, il convient de programmer de longues soirées d’hiver afin d’anticiper leur élimination par le feu… Un dilemme se profile alors. Faut-il organiser une opération de tri devant la cheminée (en prévoyant de nombreux accessoires : Kleenex et chocolat ou Kleenex et single malt, selon la gravité des cas) ? Ou bien vaut-il mieux, radicalement, sortir le lance-flammes ? Le problème avec cette dernière procédure c’est qu’il faut bien mesurer avant le risque que l’on prend de s’immoler soi-même avec certains fantômes.
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les-toupies-h · 3 years
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amorcepour6lignes · 4 years
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6 lignes - Jours 654
Une brume fine s'élevait du lac.
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17anstoujours · 2 years
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Récit de l’exécution de R. Brasillach par Me Jacques Isorni
A 8 heures 30, devant les grilles du Palais de Justice, se forme le cortège des six voitures noires qui doivent conduire à Fresnes les personnes requises par la loi et l’usage pour l’exécution. Tout le long du parcours un important service d’ordre constitué par des gardiens de la paix armés de mitraillettes. Aux abords de Fresnes, le service d’ordre est beaucoup plus dense. Dans l’allée de la prison des gardes mobiles font la haie. Nous attendons quelques instants avec les différentes personnalités devant la grille d’accès au grand couloir qui mène à la détention.
A 9 heures juste, nous nous rendons, suivis d’un peloton de gardes mobiles, à la division des condamnés à mort. Le commissaire du gouvernement François ouvre la porte de la cellule de Robert Brasillach et lui annonce d’une voix sèche que son recours en grâce a été rejeté.
Je pénètre à ce moment dans sa cellule avec Maître Mireille Noël et l’aumônier. Robert Brasillach nous embrasse tous les trois. Puis il demande à rester seul avec l’aumônier. Deux gardiens viennent lui retirer ses chaînes. Après sa confession et quelques minutes d’entretien avec le prêtre il me fait appeler ainsi que Mademoiselle Noël. Il me donne alors ses dernières lettres qu’il a préparées pour sa mère, pour sa famille, pour ses amis, pour Mademoiselle Noël et pour moi-même.
Il me donne également les manuscrits des poèmes écrits en prison et une feuille contenant quelques lignes avec ce titre : « La mort en face ». De temps en temps il me regarde avec un bon sourire d’enfant. Il avait compris, dès hier, que ce serait pour ce matin.
« Vous savez, me dit-il, j’ai parfaitement dormi ! »
Comme il doit revêtir son costume civil à la place du costume du condamné à mort qu’il porte, Mademoiselle Noël se retire et je demeure seul avec lui.
« Oui, restez près de moi », me dit-il.
Il me montre la photographie de sa mère et celle de ses deux neveux.
Il les met dans son portefeuille et m’exprime le désir de mourir avec ces photographies sur son cœur. A ce moment, il a une légère défaillance, il pousse un soupir, et des larmes coulent de ses yeux. Il se tourne vers moi et dit, comme s’il voulait s’excuser : « C’est un peu naturel. Tout à l’heure je ne manquerai pas de courage. Rassurez-vous ».
Il s’habille alors tranquillement, avec beaucoup de soin, refait la raie de ses cheveux devant sa petite glace, puis, songeant à tout, retire d’une miche de pain un petit canif et une paire de ciseaux qu’il y avait dissimulées et qu’il me remet. Il m’explique : « pour que personne n’ait d’ennuis ».
Il range ses affaires personnelles dans un grand sac. A ce moment, il a soif. Il boit un peu d’eau dans sa gamelle. Puis il achève sa toilette. Il a le pardessus bleu qu’il portait au procès. Autour de son cou il a passé un foulard de laine rouge.
Il demande à s’entretenir avec Monsieur le Commissaire du Gouvernement Reboul.
Celui-ci s’avance. Il est raidi par l’émotion, le visage tourmenté, d’une grande pâleur.
D’une voix sourde, Brasillach lui fait alors la déclaration suivante :
« Je ne vous en veux pas, Monsieur Reboul, je sais que vous croyez avoir agi selon votre devoir ; mais je tiens à vous dire que je n’ai songé, moi, qu’à servir ma patrie. Je sais que vous êtes chrétien comme moi. C’est Dieu seul qui nous jugera. Puis-je vous demander un service ? »
Monsieur Reboul s’incline. Robert Brasillach continue : « Ma famille a été très éprouvée, mon beau-frère est en prison, sans raison, depuis six mois. Ma sœur a besoin de lui. Je vous demande de faire tout ce que vous pourrez pour qu’il soit libéré. Il a été aussi le compagnon de toute ma jeunesse ».
Le commissaire du Gouvernement lui répond : « Je vous le promets ».
Robert Brasillach lui dit pour terminer : « Consentirez-vous, Monsieur Reboul, à me serrer la main ? »
Le commissaire du Gouvernement la lui serre longuement.
Robert Brasillach m’embrasse une fois encore. Il embrasse également Maître Mireille Noël qui vient de rentrer et lui dit : « Ayez du courage et restez près de ma pauvre sœur ».
Il est prêt. Il ouvre lui-même la porte de sa cellule. Il s’avance au devant des personnalités qui attendent et leur dit : « Messieurs, je suis à vos ordres ».
Deux gardes mobiles se dirigent vers lui et lui passent les menottes. Nous gagnons le grand couloir de la sortie. En passant devant une cellule, d’une voix claire, Robert Brasillach crie : « Au revoir Béraud ! » et, quelques mètres plus loin : « Au revoir Lucien Combelle ! ».
Sa voix résonne sous la voûte, au-dessus du bruit des pas.
Lorsque nous arrivons à la petite cour où attend la voiture cellulaire, il se retourne vers Mademoiselle Noël et lui baise la main en lui disant : « Je vous confie Suzanne et ses deux petits ». Il rajoute : « C’est aujourd’hui le 6 février, vous penserez à moi et vous penserez aussi aux autres qui sont morts, le même jour, il y a onze ans ».
Je monte avec lui dans la voiture qui va nous conduire au fort de Montrouge. Il s’est assis, impassible, en me prenant la main. A partir de ce moment, il ne parlera plus.
Le poteau est dressé au pied d’une butte de gazon. Le peloton, qui comprend 12 hommes et un sous-officier, nous tourne le dos. Robert Brasillach m’embrasse en me tapotant sur l’épaule en signe d’encouragement. Un sourire pur illumine son visage et son regard n’est pas malheureux. Puis, très calme, très à l’aise, sans le moindre tressaillement, il se dirige vers le poteau. Je me suis un peu détaché du groupe officiel. Il s’est retourné, adossé au poteau. Il me regarde. Il a l’air de dire : « Voilà… c’est fini ».
Un soldat sort du peloton pour lui lier les mains. Mais le soldat s’affole et n’y parvient pas. Le maréchal des logis, sur ordre du lieutenant essaye à son tour. Les secondes passent… On entend la voix du lieutenant qui coupe le silence : « Maréchal des logis !… Maréchal des logis !… ».
Robert Brasillach tourne lentement la tête de gauche à droite. Ses lèvres dessinent un sourire presque ironique. Les deux soldats rejoignent enfin le peloton.
Robert Brasillach est lié à son poteau, très droit, la tête levée et fière. Au-dessus du cache-col rouge elle apparaît toute pâle. Le greffier lit l’arrêt par lequel le pourvoi est rejeté.
Puis, d’une voix forte, Robert Brasillach crie au peloton : « Courage ! » et, les yeux levés : « Vive la France ! ».
Le feu de salve retentit. Le haut du corps se sépare du poteau, semble se dresser vers le ciel ; la bouche se crispe. Le maréchal des logis se précipite et lui donne le coup de grâce. Le corps glisse doucement jusqu’à terre. Il est 9 heures 38.
Le docteur Paul s’avance pour constater le décès. L’aumônier et moi-même le suivons et nous inclinons. Le corps est apparemment intact. Je recueille, pour ceux qui l’aiment, la grosse goutte de sang qui roule sur son front.
Fait à Paris le 6 février 1945,
Jacques Isorni
Avocat à la Cour d’Appel
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thebusylilbee · 3 years
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[...] L’histoire a commencé en juin 1997. Pascale Mitterrand, 19 ans, était une toute jeune photographe stagiaire de l’agence de presse Sipa. Nicolas Hulot, 42 ans, était un présentateur célèbre de l’émission Ushuaïa, sur TF1. Il venait d’acheter une grande maison en Corse et proposa à l’agence l’exclusivité des clichés de la demeure. La jeune femme s’y rendit seule en reportage pendant une semaine. À la suite de ce séjour, la jeune femme, bouleversée par ce qui s’y était passé, abandonna le photojournalisme et changea de vie.
Le 11 juillet 2008, Pascale Mitterrand poussait la porte d’une gendarmerie des Landes pour porter plainte. Elle souhaitait raconter ce qui s’était passé onze ans plus tôt dans la maison corse. Les gendarmes qui écoutèrent son récit évoquèrent une scène de viol. Mais les faits étaient prescrits selon la loi de l’époque [1]. Il était impossible de poursuivre Nicolas Hulot qui, informé du dépôt de cette plainte, fut toutefois entendu à sa demande le 29 août 2008 par les gendarmes de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Il convint alors d’une relation sexuelle lors du séjour, mais nia toute contrainte.
9 février 2018. Le jeune journal Ebdo révéla l’histoire, qui entraîna sa chute. Car Nicolas Hulot avait lancé un efficace contre-feu. La veille de la parution de l’article, Hulot, qui était alors ministre de la Transition écologique, accorda un entretien à Jean-Jacques Bourdin, sur RMC. Face au journaliste, il nia les faits, évoqua « un cauchemar » pour lui et sa famille. Il reçut un soutien immédiat du Premier ministre, Édouard Philippe, puis de Marlène Schiappa, alors secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, et enfin du porte-parole du Président de la République.
Dans la presse, un épais silence tomba, les médias ne rebondirent pas, aucun journaliste ne reprit l’enquête, pour la confirmer ou pour l’infirmer. Une « absence de curiosité rare, exceptionnelle », observe Jean-Michel Aphatie, qui a repris les faits. « Choqué », comme il le dit à Reporterre, par l’indifférence totale à la parole de la jeune femme, il apporte dans son livre un élément nouveau : il s’est procuré l’enregistrement d’une conférence donnée par la journaliste Bérengère Bonte, autrice d’une biographie sur Nicolas Hulot (Sain Nicolas, éditions du Moment, 2010). Durant cet événement, en mars 2018, elle livre le témoignage de Gökşin Sipahioğlu, le directeur de l’agence photographique Sipa, qui a envoyé Pascale Mitterrand en Corse.
Voici un extrait que nous publions ici, et qui éclaire d’un nouveau jour cette affaire, le chapitre « Rire jaune », pages 223 à 229 des Amateurs :
Rire jaune
Bérengère Bonte est journaliste. Elle a effectué toute sa carrière à Europe 1. En 2010, elle publie la première biographie de Nicolas Hulot, aux éditions du Moment, qu’elle intitule Sain Nicolas. Elle consacre un chapitre du livre aux conquêtes féminines de son sujet. Elle le justifie ainsi :
« Quand le dictaphone s’éteint, l’immense majorité des interlocuteurs finit toujours par lâcher : “Vous ne pouvez pas faire une biographie de Nicolas sans évoquer cet aspect du personnage.” Ils ou elles parlent de jeunes anonymes, assistantes d’émission, stagiaires ou de jeunes femmes issues de la sphère publique : une petite-fille de François Mitterrand, apprentie photographe, qui passe une semaine chez lui sans ramener un seul cliché, et aussi une fille de ministre courtisée à la limite du harcèlement, et d’autres, impossibles à citer ici. »
Il faut noter deux points.
Huit ans avant l’enquête d’Ebdo, qui paraît donc en 2018, le nom de la jeune photographe qui s’est rendue dans la maison de Nicolas Hulot en Corse est cité publiquement par Bérengère Bonte dans son livre. Ce qu’ignore la journaliste au moment où elle écrit son livre, en 2010, c’est que deux ans plutôt, en 2008, Pascale Mitterrand a porté plainte contre le militant écologiste.
Par ailleurs, cette évocation en deux lignes d’une « fille de ministre courtisée à la limite du harcèlement », qui n’a rien à voir avec la précédente, agite la coulisse politique depuis longtemps. Le nom est connu, s’échange sous le manteau, mais rien n’a été dit publiquement.
Dans ce chapitre singulier et audacieux, Bérengère Bonte cite l’épouse de Nicolas Hulot, Florence Lasserre, qu’elle confronte aux actes de son mari : « Au début, je l’ai mal vécu. Maintenant, je relativise, ou je fais l’autruche. » Lors de la sortie d’Ebdo, la journaliste d’Europe 1 est sollicitée par plusieurs journaux. Que pense-t-elle du récit, et de l’accusation qu’il porte ? Sa réponse est spontanée :
« Nicolas Hulot a une petite collection de nanas, plein de conquêtes, rien de plus. Je ne crois pas à cette enquête. C’est un séducteur. Il n’est pas violent. »
Les jours passent. Bérengère Bonte réfléchit.
Le 26 mars 2018, six semaines après la parution d’Ebdo, elle intervient dans un colloque singulier, intitulé Live Magazine.
Cette initiative est peu connue. On la doit à des amoureux du journalisme qui, depuis 2013, organisent à intervalles réguliers des soirées ouvertes à un large public, dans les grandes villes de France ou de Belgique. Voici le concept, tel que le définissent ses créateurs :
« Live Magazine est un journal vivant, une soirée unique, pendant lequel des journalistes, des photographes, des cinéastes, des artistes se succèdent sur une scène pour raconter — en mots, en sons, en images — une histoire chacun. Des récits intimes et planétaires, fondamentaux pour ceux qui les racontent, inoubliables pour le public qui les écoute. 100 % éphémère, 99 % vrai. »
Pour inciter les intervenants à la plus grande sincérité possible, les organisateurs interdisent au public les enregistrements sonores ou les captations d’images. Sitôt dites, sitôt envolées, les paroles ne seront ensuite reprochées à personne.
Ce soir, 26 mars, un lundi, Live Magazine pose son baluchon au Casino de Paris. Chaque intervenant sur scène dispose de dix minutes pour raconter son histoire. Coincée entre un témoignage sur les fascistes espagnols de ce début de XXIe siècle et les déboires scientifiques de la navette spatiale, Bérengère Bonte livre un récit qu’elle intitule « Rire jaune ».
Pour le mettre au point, elle a fouillé les archives qui lui ont permis d’écrire la biographie de Nicolas Hulot, en 2010. Pour ce travail, elle a rencontré plus de soixante personnes afin, dit-elle, d’être « le plus juste possible » dans la restitution du personnage. Elle précise aussi qu’elle a eu, à cette occasion, trois entretiens avec le responsable écologiste.
L’enquête d’Ebdo a rallumé une petite lumière dans son esprit, elle ne sait pas quoi exactement, mais ça la dérange. Elle réécoute notamment l’enregistrement du dialogue, réalisé en 2009, qu’elle a eu avec Gökşin Sipahioğlu, aujourd’hui décédé. C’est lui qui a envoyé la photographe chez Nicolas Hulot. En le réentendant, des années plus tard, Bérengère Bonte comprend qu’elle est passée à côté de quelque chose.
Voici ce qu’elle dit, à ses auditeurs de Live Magazine, le 26 mars 2018, six semaines après la découverte d’une plainte contre Nicolas Hulot. Précision : son passage a été enregistré par un spectateur, en contradiction avec les consignes des organisateurs. Il existe donc une archive sonore des propos de Bérengère Bonte :
« Je rencontre Sipahioğlu le 26 novembre 2009, chez lui, dans le 15e arrondissement de Paris. C’est une sommité du photojournalisme. Il a quatre-vingt-trois ans. Il m’intéresse parce qu’il a fait travailler Nicolas Hulot dans les années soixante-dix. Tout le monde a oublié le Hulot photographe […]. « Dans la conversation, il revient toujours sur son sujet de prédilection : les femmes. Il me parle de mes yeux. Il me dit : “Fais attention”, et il me parle des yeux d’une autre femme qu’il a lui-même envoyée chez Nicolas Hulot. Sipa me décrit cette apprentie photographe. Elle a dix-neuf ans, elle est jeune et belle. Il me dit : “Elle est belle comme vous”, et il rit. »
Bérengère Bonte s’arrête un instant. Sa voix a changé. Une émotion en modifie la sonorité :
« Dix ans après, il y a donc quelques jours, j’ai fini par aller rechercher cet enregistrement dans un vieux disque dur. Et c’est là que j’entends son rire, et le mien. Parce que je ris, mais je ris jaune. Et voilà ce que me dit Sipa… »
Monte alors de la scène du Casino de Paris, ce 26 mars 2018, la voix pleine, chaude, teintée d’un accent étranger, de Gökşin Sipahioğlu. Il est décédé quelques années plus tôt. Il revit pendant quelques secondes :
« Nicolas Hulot, un jour, voit dans un journal que la petite-fille de Mitterrand est photographe à Sipa Press. Il a vu la photo, il m’a appelé tout de suite : “Est-ce que tu peux m’envoyer cette fille pour faire un reportage ?” »
On entend à nouveau son rire. Bérengère Bonte reprend la parole :
« Donc, Nicolas Hulot voit la photo de la petite-fille de François Mitterrand, il appelle Sipa et il lui dit : tu me l’envoies. C’est Nicolas Hulot qui l’a choisie. Elle, elle ne veut pas y aller. Elle veut être accompagnée. Ce que Sipa dit à Hulot, mais Hulot lui dit : “Non, non, elle vient toute seule.” Et Sipa conclut : “Elle est partie une semaine chez lui, en Corse, il ne l’a pas laissée faire des photos à l’intérieur. Mais elle était contente, elle a dit que c’était bien.” Ce que j’avais à peine relevé, et que j’entends à la réécoute, c’est qu’il dit que c’était une expérience pour elle, et il ajoute : “Lui a sans doute passé un bon moment mais il n’a pas donné l’exclusivité de la maison.” »
C’est donc sur la base de ce récit que dans son livre, paru en 2010, Bérengère Bonte évoque la rencontre de Pascale Mitterrand et de Nicolas Hulot en juin 1998. Elle ne connaissait pas l’existence de la plainte à l’époque de l’écriture. Ce soir, dans ce Live Magazine, c’est différent :
« Je ne sais pas ce qui s’est passé dans cette maison en Corse, je ne sais pas ce que Sipa savait, il n’est plus là pour nous le dire. Cet enregistrement m’a choquée. Je vais même vous dire : il me hante, j’y repense tout le temps. Il y a dix ans, je riais au récit d’un vieux monsieur qui me disait avoir envoyé une jeune photoreporter à un homme qui l’avait choisie et qui voulait qu’elle vienne seule. Je n’ai pas creusé, je n’ai pas cherché à savoir […] Comment passer à côté de ça ? Comment se taire ? J’ai beaucoup hésité à partager cela avec vous. Je l’ai fait à cause du choc. »
Elle se tait. La salle applaudit.
Nicolas Hulot assure avoir tout dit de cette rencontre avec une jeune photographe, un jour de juin 1997, dans la villa qu’il possède en Corse.
Des questions peuvent pourtant être encore posées.
Est-il vrai qu’il a choisi lui-même la photographe du reportage qu’il proposait à Sipa ? Qu’il l’a choisie sur une photo vue dans un journal ? Sans rien connaître de son travail ?
Est-il vrai que Gökşin Sipahioğlu lui a dit que cette jeune photographe n’avait pas une expérience suffisante ?
Qu’elle souhaitait être accompagnée ?
Et que lui, Nicolas Hulot, a refusé ?
Les réponses à ces questions aideraient à mieux comprendre la démarche de cette jeune femme qui a déposé une plainte, dans ce que l’on imagine être une souffrance. Ainsi, nous serions plus respectueux de l’esprit du mouvement #MeToo que nous avons défendu avec ardeur, et qui a été piétiné par les principales autorités politiques du pays.
[...]
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alexar60 · 3 years
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L’hôtel particulier (38)
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Chapitres précédents
Chapitre 38: Le journal de Diane
La vie devenait de plus en plus monotone.
Je tournai généralement en rond à m’occuper de la maison. Souvent, je lisais ou surfais sur internet pendant que Tatiana regardait la télévision. Nous discutions de temps en temps s’adressant des banalités sans importance. Je ne réalisai pas qu’il n’y avait plus vraiment de désir entre nous.
En fait, le désir dormait de plus en plus ou se cachait dans un coin de notre esprit. Depuis la perte de notre bébé, l’attirance n’avait plus le même goût. Il ne se montrait pas dans le désir sexuel, il était plus attentionné. Il se voulait plus proche sans pour autant avoir envie de l’autre. Je ne voulais pas brusquer Tatiana non plus, préférant prendre notre temps et sa reconstruction. Elle se laissait aller, entrant parfois dans une sorte de mélancolie mais en prenant du recul, j’eus plutôt l’impression qu’elle avait perdu l’esprit.
Ma compagne se vautrait souvent sur le canapé à regarder, l’œil perdu, une émission sans peps sans importance. Elle ne changeait pas de chaine s’endormant toujours après avoir allongé son corps qui ne grossissait plus. Je la suspectai de vomir en cachette. Aussi, elle ne rechignait pas à lire un roman qui ornait les étagères de la bibliothèque. A ma grande surprise, elle choisissait toujours un classique, un Victor Hugo un Zola ou un Balzac. Il y avait dans ses choix une façon détournée de repartir en enfance et de revivre son adolescence dorée et évanouie depuis si longtemps. Parce qu’elle prenait toujours des romans étudiés au collège ou au lycée.
Nos amours se limitaient à quelques caresses. Nous commencions à nous embrasser longuement, langoureusement puis nous mains se perdaient sur nos peaux transies de désir. Je sentais son sexe humide, elle râlait sous les caresses de ma langue sur ses seins ou son ventre. Elle osait déposer un baiser sur ma verge dans le but de la raidir et de la prendre en bouche mais toujours le chat noir, ce putain de chat intervient en grimpant sur le lit ou en miaulant pour signaler sa présence. Dès lors, Tatiana délaissait notre amour pour s’occuper de cette bête qui prenait de plus en plus de place dans son cœur mais aussi sur mon lit.
L’animal devenant trop envahissant et de plus en plus inquiétant, je décidai après quelques nuits de ne plus dormir avec Tatiana. De toute façon, je n’avais plus d’argument pour convaincre ma copine de l’aspect néfaste du chat. Je retournai donc dans mon ancienne chambre qui sentait encore l’eau de javel. Mais dérangé par l’odeur, et par sécurité pour Tatiana, je partis dormir dans la chambre voisine, celle de Diane.
Elle n’avait rien de particulier si ce n’est que je vécus la trouille de ma vie lorsqu’un fantôme vint à cogner contre la fenêtre. Etrangement, les traces de ses doigts marquaient encore le carreau alors qu’il avait été changé pendant les travaux. J’eus un mal fou à m’endormir, d’ailleurs, je laissai une lampe de chevet allumée pour être rassuré.
Plusieurs coups dans le couloir me réveillèrent. Je me levai, sortis de la chambre et ne remarquai rien de particulier si ce n’est les enfants en train de courir à l’étage. Il n’y eut pas de musique, il n’y eut pas de femme cherchant Joseph non plus. Par contre, la porte de la chambre de Tatiana était grande ouverte. Alors, j’entrai et fus à moitié surpris de trouver le lit entièrement vide. Elle n’était plus là tout comme le chat. Je retournai dormir, déjà mes paupières commençaient à fatiguer.
J’étais persuadé avoir laissé la porte de ma chambre ouverte, pourtant je la découvris fermée. Dès lors, j’actionnai la poignée et fus troublé par la transformation de la pièce. Ce n’était plus la chambre que j’avais quitté mais celle de Diane avec ses couleurs rouges vifs et des habits en vrac un peu partout.
Elle était seule, habillée en tenue de soirée, la même robe noire qu’à nos rencontres. Elle ne porta pas attention à moi et écrivit sur un cahier quelques lignes à l’aide d’une plume. De temps en temps, elle enfonçait ce stylo antique dans un encrier plein, puis elle reprenait ses griffouilles. Je restai sur le seuil de la porte avant d’entrer et de me mettre de côté. Elle ne remarqua toujours pas ma présence continuant d’écrire. Parfois, elle levait la tête afin de trouver les bons mots de son histoire. Soudain, elle déposa un papier buvard sur la feuille d’encre fraiche, elle referma le cahier, se leva et quitta la chambre sans un regard pour moi. Elle referma la porte à clé.
Prisonnier dans son espace, je savais que tôt ou tard, tout redeviendrait normal. A ce moment, je m’assis sur le lit à la couverture rouge. Et je m’allongeai sentant au passage les draps et l’oreiller. Je retrouvai un parfum qui d’un coup, me perturba au point d’inquiéter mes sens. L’odeur de Diane ressemblait beaucoup à celui de Marion. Aussitôt je me précipitai pour vérifier la porte. Elle était toujours fermée à clé. J’eus soudainement la trouille en apercevant une silhouette passer devant la fenêtre. Mais après quelques instants de panique, je compris qu’il s’agissait d’un animal volant ou tout simplement de mon reflet.
J’attendis un peu avant de m’assoir sur la chaise de son bureau, la seule chaise sur laquelle il n’y avait rien de posé. Alors, je surveillai d’un œil inquiet la fenêtre avant d’observer la chambre. La penderie semblait en mauvais état et affichait des battants de porte qui tenaient à peine. Je n’osai pas les ouvrir par peur qu’elles ne me tombent dessus. La commode avait un tiroir ouvert, je vis qu’il était rempli de sous-vêtements tous à l’apparence sexy avec des dentelles affriolantes. Et des vêtements un peu partout ; des robes élégantes, des bas, des culottes, des chaussures… Je me sentis un peu mal à l’aise de voir autant d’intimité.
Des affaires de maquillage reposaient sur la commode. Je regardai une brosse avec quelques cheveux coincés entre les piques. Puis, je fis l’inventaire des affaires posées sur la table servant de bureau. Il y avait encore une brosse à cheveux, quelques ustensiles à maquillage, un poudrier en argent, quelques lettres regroupées et entourées d’une ficelle, l’encrier ressemblant à un verre rempli de peinture noire, mais il y avait surtout deux cahiers en plus de celui sur lequel elle avait écrit.
Bien que de taille plus petites, les cahiers ressemblaient beaucoup aux anciens registres par leur couverture. Je fixai mon regard sur eux, me demandant quel pouvaient être leur contenu. Je devinai des récits de sexe sans passion, une vie de prostituée vivant enfermée dans un bordel même s’il ne s’agissait que d’une maison de repos. L’attente parut longue au point de laisser mes doigts soulever la première page d’un des cahiers.
L’écriture de Diane était agréable à voir. Elle avait une jolie façon de faire ses R ainsi que les majuscules. Il y avait une certaine naïveté dans sa calligraphie. Je remarquai une incroyable ressemblance avec les lettres qu’on apprenait à écrire à l’école. Je m’attendais à lire un vulgaire journal intime. Mais en fait, il s’agissait surtout d’un témoignage intéressant. Dès lors, je plongeai dans ses écrits sans me soucier de son éventuel retour.
Diane ne raconta rien sur son enfance ni sur ses débuts dans la prostitution. Je devinai que les livres n’étaient pas les premiers. Elle commença par raconter son arrivée dans la maison. C’était un jour de pluie, la villa était déjà connue comme centre de repos. Avant, elle partait avec ses collègues pour une autre demeure plus proche de Lyon mais cette propriété fut détruite suite à un terrible incendie.
Diane ne montra aucun emballement pour la maison. C’était une baraque comme une autre aménagée dans le but de reposer les putains. L’expression écrite me choqua parce qu’en lisant, j’avais la voix de Diane en tête. Elle expliqua comment elle prit ses aises. Le jardin fut le lieu où les filles aimaient se prélasser. Je découvris qu’à cette époque, il existait un portique derrière la maison.
Petit-à-petit, une autre Diane s’affichait à mes pensées. Elle montra plus de sensibilité, d’affection pour les autres prostituées qu’elle considérait comme des amies. Cependant, elle écrivit sur une rixe entre filles pour un médaillon perdu ; il existait pas mal de tension entre elles sans apporter plus d’explication. Je lisais lorsque j’entendis des pas derrière la porte. Dès lors, je refermai le livre et attendis patiemment qu’on entre. Une silhouette était visible par-dessous la porte. Cependant, elle partit, se dirigeant vers la chambre du fond. Je repris ma lecture.
Au fil du temps, Diane apprécia le lieu. Elle y restait un mois avant de retourner travailler sur Paris. Son rythme sembla fou. Enfermée six mois dans un bordel puis un mois de vacances, enfermée dans la villa. Elle ne voyait rien de la vie si ce n’est les hommes rencontrés lors des soirées fines. Parfois, elle se plaignait tachant la feuille d’une larme ou deux ainsi que de quelques ratures afin d’embellir sa tristesse. Elle écrivit sur sa plus grande peur : finir dans une maison d’abattage, là où les filles ne quittent jamais le lit. Mais elle écrivit surtout sur ses séjours dans la maison.
Ainsi, elle s’habitua à la maison au point de s’y plaire. Elle prit ses aises obtenant sa propre chambre. Auparavant, elle partageait sa chambre avec une autre fille, très souvent la même répondant au prénom de Carmen. Puis, elle fut surprise de découvrir des fleurs quotidiennement posées sur son lit. Elle apprécia les roses bleue, se demandant qui pouvait les apporter. Personne n’avoua en être l’auteur d’autant qu’il n’y avait pratiquement pas d’homme en dehors de quelques militaires acceptés par pitié en raison de leur blessure de guerre. Je tournai les pages et, mes yeux pétillèrent, mes mains tremblèrent lorsque je lis enfin sa première rencontre avec cet homme qui aime offrir des roses bleues.
Alex@r60 – mars 2021
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christophe76460 · 1 year
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Charles Grandison Finney
Apôtre des Réveils (1792-1875)
par Orlando Boyer
"Parmi les noms qui sont attachés aux réveils que Dieu a accordés à Son Eglise au cours des siècles, il en est un qui doit être cité en première ligne : FINNEY, homme entièrement de la même nature que nous, mais livré sans restriction à Dieu, pour Son œuvre. Dieu s'est servi de lui pour embraser Son peuple et pour amener une grande multitude à accepter Christ comme Sauveur et à Le sanctifier comme Roi et Seigneur de leur cœur. Finney nous a aussi procuré, par le moyen de sa plume, les principes de base de tout réveil religieux. C'est pourquoi il parle encore et n'a jamais cessé d'être en bénédiction à de nombreuses âmes. Le message de Finney, si viril, si logique et si loin de toute ambiguïté, se présente comme une réponse à ce besoin de réveil dont beaucoup d'enfants de Dieu sont aujourd'hui comme dévorés. " (M. Weber, 1951 - préface à l'édition française des Discours sur les Réveils Religieux, Finney). Sans aucun doute possible, il fut une voix prophétique pour l'Amérique du 19e siècle. Son ministère produisit en toute logique des réveils, même dans des endroits considérés comme très durs et hermétiques à l'Evangile.
Au dix-neuvième siècle il y avait près du village de New York Mills, une fabrique de textile, alimentée par la force des eaux de l'Oriskany. Un matin, les ouvriers, encore émus, discutaient du culte impressionnant de la veille au soir, célébré dans le bâtiment de l'école publique.
Alors que l'on commençait à entendre le bruit des machines, le prédicateur, un jeune homme grand et athlétique, entra dans la fabrique. La force de l'Esprit Saint était encore en lui. En le voyant, les ouvriers se sentirent convaincus de leurs péchés, au point de devoir faire de grands efforts pour pouvoir continuer à travailler. Alors qu'il passait près de deux jeunes filles qui travaillaient ensemble, l'une d'elles au moment de réparer un fil, fut prise d'une conviction si forte qu'elle tomba sur le sol en pleurs. Un instant plus tard, presque tous ceux qui l'entouraient avaient les larmes aux yeux et en quelques minutes, le réveil se répandit dans toutes les parties de l'usine.
Le directeur, voyant que les ouvriers étaient incapables de travailler, jugea qu'il serait préférable de les laisser s'occuper du salut de leur âme et ordonna d'arrêter les machines. La vanne des eaux se ferma et les ouvriers se réunirent dans la grande salle du bâtiment. L'Esprit Saint fit alors une grande œuvre et en peu de jours, presque tous se convertirent.
On dit à propos de ce prédicateur qui s'appelait Charles Finney, qu'après avoir prêché à Governeur, dans l'Etat de New-York, il n'y eut ni bal ni représentation théâtrale dans la ville pendant six ans. On estime que pendant les deux années 1857 et 1858, plus de cent mille personnes furent gagnées au Christ, grâce à l'œuvre directe ou indirecte de Finney. Son autobiographie est l'un des récits les plus merveilleux des manifestations de l'Esprit Saint, le livre des Actes de Apôtres mis à part; certains considèrent le livre de Finney Théologie Systématique comme l'une des œuvres les plus importantes sur la théologie, à l'exception bien sûr des Saintes Ecritures. Comment expliquer sa réussite si éclatante dans les annales des serviteurs de l'Eglise du Christ? Sans aucun doute, son succès remarquable était, avant tout, le résultat de sa profonde conversion.
Il naquit dans une famille non croyante et il grandit dans un lieu où les membres de l'Eglise ne connaissaient que le formalisme de cultes froids. Finney était avocat; comme il trouvait de nombreuses citations bibliques dans ses livres de jurisprudence, il acheta une Bible avec l'intention de connaître les Ecritures. Le résultat fut qu'après l'avoir lue, il éprouva un grand intérêt pour le culte des croyants. A propos de sa conversion, il rapporte dans son autobiographie: " A la lecture de la Bible, lors des réunions de prière et en écoutant les sermons de monsieur Gale, je me rendis compte que je n'étais pas prêt à entrer au ciel […]. J'étais impressionné surtout par le fait que les prières des croyants, semaine après semaine, restaient sans réponse. J'avais lu dans la Bible: "Demandez et vous recevrez; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira." J'avais lu aussi que Dieu était plus disposé à donner l'Esprit Saint à ceux qui le demandaient que, sur cette terre, les pères ne le sont à donner de bonnes choses à leurs enfants. J'entendais les croyants demander à l'Esprit Saint de se répandre sur eux, pour avouer ensuite qu'ils ne l'avaient pas reçu.
" Ils s'exhortaient mutuellement à se réveiller et à demander dans leurs prières l'effusion de l'Esprit de Dieu et ils affirmaient qu'ainsi, il y aurait un réveil avec la conversion des pécheurs [...]. Mais en poursuivant ma lecture de la Bible, je compris que les prières des croyants ne recevaient pas de réponse parce que ceux-ci n'avaient pas la foi, c'est-à-dire qu'ils ne s'attendaient pas à ce que Dieu leur donne ce qu'ils demandaient [...]. J'ai alors éprouvé un grand soulagement au sujet de la véracité de l'Evangile [...] et je fus convaincu que la Bible, malgré tout, est la vraie Parole de Dieu.
" Ce fut un dimanche de 1821 que je décidai sincèrement de résoudre le problème du salut de mon âme et de me mettre en paix avec Dieu. Je pris conscience des grandes responsabilités qui m'incombaient en tant qu'avocat et je résolus de poursuivre sincèrement ma détermination d'être sauvé. Grâce à la providence divine, je n'étais pas très occupé le lundi et le mardi, je pouvais donc consacrer une grande partie de mon temps à lire la Bible et à prier.
" Mais en affrontant résolument la situation, je n'eus pas assez de courage pour me mettre à prier avant d'avoir auparavant bouché le trou de la serrure de la porte. Avant, je laissais la Bible ouverte sur la table avec les autres livres et je n'avais pas honte de la lire devant des tiers. Mais maintenant, s'il entrait quelqu'un, je dissimulais vivement la Bible sous un autre livre.
" Le lundi et le mardi, ma conviction augmenta mais il semble que mon cœur s'endurcit. Je ne pouvais ni pleurer ni prier [...]. Le mardi soir, je me sentis très énervé et j'eus l'impression que la mort était proche. J'étais persuadé que si je mourais, j'irais en enfer.
" Je sortis très tôt pour me rendre à mon bureau [...]. Je crus entendre une voix me demander: "Qu'attends-tu? N'as-tu pas promis de donner ton cœur à Dieu? Qu'as-tu l'intention de faire: te justifier par tes œuvres?" Ce fut alors que je compris clairement, comme je le vois maintenant, la réalité et la plénitude de la propitiation de Christ [...]. Je vis que Son œuvre était complète, et au lieu d'avoir besoin de justice propre pour que Dieu m'accepte, je devais me soumettre à la justice de Dieu par l'intermédiaire du Christ. Sans m'en rendre compte, je restai immobile quelques instants au milieu de la rue, là où la voix intérieure m'avait atteint. Alors, une question me vint à l'esprit: "Vas-tu l'accepter maintenant, aujourd'hui?"
Je répondis: "Je vais l'accepter aujourd'hui ou bien je m'y efforcerai jusqu'à la mort [...]". Au lieu d'aller au bureau, je fis demi-tour et je me rendis dans la forêt où je pouvais donner libre cours à mes sentiments, sans que personne ne me voie ni ne m'entende.
" Cependant, mon orgueil n'avait pas désarmé; je franchis une élévation du terrain et me glissai furtivement derrière une clôture pour que personne ne me voie et ne puisse penser que j'allais prier. Je m'enfonçai dans le bois et parcourus plusieurs centaines de mètres avant de trouver un endroit bien dissimulé entre quelques arbres tombés. En m'y glissant, je me dis: "Je remettrai mon cœur à Dieu ou sinon, je ne sortirai pas d'ici."
" Mais lorsque j'essayai de prier, mon cœur résista. J'avais pensé qu'une fois complètement seul, là où personne ne pourrait m'entendre, je pourrais prier librement. Cependant, lorsque j'essayai, je découvris que je n'avais rien à dire à Dieu. A chacune de mes tentatives, il me semblait entendre quelqu'un approcher.
" Je finis par me trouver au bord du désespoir. Mon cœur était mort à l'égard de Dieu et ne voulait pas prier. Je me fis alors des reproches pour m'être engagé à remettre mon cœur à Dieu avant de sortir du bois. Je commençai à croire que Dieu m'avait abandonné [...]. Je me sentis si faible que je ne pouvais plus rester à genoux.
" Ce fut alors que je crus entendre à nouveau quelqu'un s'approcher et j'ouvris les yeux pour voir. J'eus à ce moment-là la révélation que c'était mon orgueil qui faisait obstacle à mon salut. Je fus envahi par la conviction que c'était un grand péché d'avoir honte d'être découvert à genoux devant Dieu et je m'écriai à haute voix que je ne quitterais pas cet endroit, même si tous les hommes de la terre et tous les démons de l'enfer se pressaient autour de moi. Je criai: "Quoi! vil pécheur que je suis, à genoux devant le Dieu grand et saint à qui je confesse mes péchés, j'ai honte de lui devant mon prochain, un pécheur comme moi, parce qu'il me trouve à genoux cherchant la paix auprès de mon Dieu offensé!" Le péché me paraissait horrible, infini. Je me sentis réduit en poussière devant le Seigneur.
" A cet instant, le verset suivant m'apporta sa lumière: "Vous M'invoquerez, et vous partirez; vous Me prierez, et Je vous exaucerai. Vous Me chercherez, et vous Me trouverez si vous Me cherchez de tout votre cœur" (Jérémie 29: 13).
"Je continuai à prier et à recevoir des promesses et à les faire miennes pendant je ne sais combien de temps. Je priai jusqu'à ce que, sans savoir comment, je me retrouve sur le chemin. Je me souviens m'être dit: "Si je parviens à me convertir, je prêcherai l'Evangile."
" Sur le chemin du retour au village, je pris conscience d'une paix très douce et d'un calme merveilleux. "Qu'est-ce?", me suis-je demandé, "aurais-je attristé l'Esprit Saint jusqu'à l'éloigner de moi? Je ne ressens plus aucune conviction [...]". Je me souvins alors avoir dit à Dieu que j'aurais confiance en sa Parole [...]. La sérénité de mon esprit était indescriptible [...]. J'allai déjeuner, mais je n'avais aucun appétit. Je me rendis au bureau mais mon associé n'était pas revenu. Je me mis à jouer la musique d'un hymne à la contrebasse, comme d'habitude. Cependant, lorsque je commençai à chanter les paroles sacrées, mon cœur parut se briser et je fondis en larmes [...].
" Lorsque j'entrai et fermai la porte derrière moi, j'eus l'impression de me trouver face à face avec le Seigneur Jésus-Christ. Il ne me vint pas à l'esprit, ni alors ni pendant quelque temps après, qu'il s'agissait uniquement d'une conception de l'esprit. Au contraire, il me semblait L'avoir rencontré, comme je rencontre n'importe qui. Il ne me dit rien, mais me regarda de telle manière que je restai brisé et prosterné à ses pieds. Ce fut alors et cela reste toujours pour moi une expérience extraordinaire, car elle me parut être la réalité, comme si le Christ se tenait debout devant moi, tandis que, prosterné à ses pieds, je Lui dévoilai mon âme. Je pleurai tout haut et confessai mes péchés de mon mieux entre mes sanglots. Il me parut que je lavai les pieds du Seigneur de mes larmes, néanmoins sans avoir la sensation de Le toucher [...].
" Lorsque je me retournai pour m'asseoir, je reçus le puissant baptême dans le Saint-Esprit. Sans que je l'ai attendu, sans même que je sache qu'il pouvait m'être accordé, l'Esprit Saint descendit sur moi de telle sorte qu'il parut emplir mon corps et mon âme. Je le ressentis comme une onde électrique qui me traversa à plusieurs reprises. En fait, cela me fit l'effet d'ondes d'amour liquide, je ne saurais les décrire autrement. Cela me parut être le souffle même de Dieu.
" Il n'y a pas de mots pour décrire l'amour merveilleux dont mon cœur fut empli. Une telle joie et un tel amour me firent pleurer; je crois qu'il serait mieux de dire que j'exprimai, par mes larmes et mes sanglots, la joie indicible de mon cœur. Ces ondes d'amour passèrent en moi les unes après les autres, jusqu'à ce que je m'écrie: "Je mourrai si ces ondes continuent ainsi à me traverser. Seigneur, je ne peux en supporter davantage!" Et pourtant, je ne craignais pas la mort.
"Je ne sais combien de temps ce baptême dura en moi et en tout mon être, mais je sais que la nuit était déjà tombée lorsque le directeur de la chorale passa me voir au bureau. Il me trouva en train de pleurer et de crier et me demanda: "Monsieur Finney, qu'avez-vous?" Je fus quelques instants sans pouvoir répondre. Il me demanda alors: "Avez-vous mal quelque part?" Je répondis avec difficulté: "Non, mais je me sens trop heureux pour vivre."
" Il sortit et revint très vite accompagné de l'un des anciens de l'église. Celui-ci était un homme à l'esprit mesuré qui ne riait presque jamais. En entrant, il me trouva quasiment dans l'état où m'avait trouvé le jeune homme qui avait été le chercher. Il voulut savoir ce que je ressentais et je tentai de le lui expliquer. Mais au lieu de me répondre, il se mit à rire, d'un rire spasmodique, irrépressible, qu'il ne put retenir car il venait du fond de son cœur.
" A ce moment-là entra un jeune homme qui assistait depuis peu de temps aux cultes de l'église. Il contempla la scène pendant quelques instants, puis il se jeta sur le sol, l'âme en proie à une grande angoisse et il s'écria: "Priez pour moi!
"L'ancien de l'église et l'autre croyant prièrent, puis Finney se mit lui aussi à prier. Peu après, tous se retirèrent et laissèrent Finney seul.
" Lorsqu'il se coucha pour dormir, Finney s'endormit mais se réveilla peu après, sous l'effet de l'amour qui débordait de son cœur. Cela lui arriva à maintes reprises durant la nuit. Plus tard, il écrivit sur ces événements:
" Lorsque je me réveillai le matin, la lumière du soleil entrait dans ma chambre. Je ne trouvais pas de mots pour exprimer mes sentiments en voyant la lumière du soleil. A ce même instant, le baptême de la veille me revint. Je m'agenouillai au pied de mon lit et pleurai de joie. Pendant très longtemps, je ne pus rien faire si ce n'est épancher mon âme devant Dieu."
Au cours de la journée, la conversion de l'avocat fit l'objet de toutes les conversations. A la tombée de la nuit, sans qu'aucun culte n'ait été annoncé, une grande foule se réunit à l'église. Lorsque Finney raconta ce que Dieu avait accompli en son âme, beaucoup furent profondément émus; l'un de ceux qui étaient là éprouva une telle conviction qu'il rentra chez lui en oubliant son chapeau.
Un avocat affirma: "Sa sincérité ne fait aucun doute, mais il est aussi évident qu'il est devenu fou". Finney parla et pria en toute liberté. Pendant un certain temps, il y eut des réunions tous les soirs et on comptait dans l'assistance des membres de toutes les classes sociales. Ce grand réveil se propagea bientôt dans tous les alentours.
Finney écrivit à propos de cet événement: "Pendant huit jours (après sa conversion), mon cœur fut tellement rempli que je n'avais envie ni de manger ni de dormir. C'était comme si j'avais à ma disposition un mets que le monde ne connaissait pas. Je n'éprouvais pas le besoin de me nourrir ni de dormir [...]. Finalement, je me rendis compte que je devais manger comme de coutume et dormir lorsque je le pouvais.
" Une grande force accompagnait la Parole de Dieu; tous les jours, je m'étonnais de voir comment quelques paroles adressées à quelqu'un pouvaient lui transpercer le cœur comme une flèche.
" Je ne tardai pas à aller rendre visite à mon père. Celui-ci n'était pas sauvé; le seul membre de ma famille à pratiquer la religion était mon jeune frère. Mon père vint m'accueillir à la porte d'entrée et me demanda: "Comment vas-tu, Charles?" Je répondis: "Bien, mon père, dans mon corps comme dans mon âme. Mais, papa, tu n'es plus jeune; tous tes enfants sont adultes et mariés; et cependant, je n'entends jamais personne prier dans ta maison." Il baissa la tête et se mit à pleurer en disant: "C'est vrai, Charles; entre et prie."
" Nous sommes entrés et avons prié. Mes parents étaient très émus et ils se convertirent peu après. Si ma mère avait eu quelque espoir auparavant, personne ne l'avait su ".
Ce fut ainsi que cet avocat, Charles G. Finney, se détourna de sa profession et devint l'un des plus fameux prédicateurs de l'Evangile. A propos de sa méthode de travail, il écrivit:
" J'accordai une grande place à la prière, parce que je considérais qu'elle était indispensable si nous voulions réellement un réveil. Je m'efforçai d'enseigner la propitiation de Jésus-Christ, sa divinité, sa mission divine, la perfection de sa vie, sa mort, sa résurrection, le repentir, la foi, la justification par la foi et les autres doctrines qui prennent vie par le pouvoir de l'Esprit Saint.
" Les moyens employés étaient simplement la prédication, les réunions de prière, la prière en privé, l'évangélisation personnelle intensive et les cultes pour l'instruction des personnes intéressées.
" J'avais coutume de passer beaucoup de temps à prier; je crois qu'il m'arrivait de prier réellement sans arrêt. Je vis également qu'il était très profitable d'observer de fréquents jours de jeûne complet en secret. Ces jours-là, afin d'être complètement seul avec Dieu, je me rendais dans les bois ou je m'enfermai dans l'église [...]."
Nous pouvons voir ci-dessous comment Finney et son compagnon de prière, le frère Nash, "bombardaient " le ciel de leurs prières:
" A environ un kilomètre de la maison de monsieur S. [...], vivait un adepte de l'universalisme. En raison de ses préjugés religieux, il refusait d'assister à nos cultes. Une fois, le frère Nash qui logeait avec moi chez monsieur S. [...] se rendit dans les bois pour lutter par la prière, seul et très tôt le matin, comme il en avait l'habitude. Cette fois-là, le matin était si calme que l'on pouvait entendre le moindre son de très loin. Se levant de bonne heure, l'universaliste sortit de chez lui et entendit la voix de quelqu'un qui priait. Il dit ensuite avoir compris qu'il s'agissait d'une prière, bien qu'il ne parvint pas à comprendre les paroles, mais par contre il reconnut celui qui priait. Cela lui transperça le cœur comme une flèche. Il prit conscience de la réalité de la religion comme jamais auparavant. La flèche resta dans son cœur et il ne trouva le soulagement que dans la foi en Christ ".
Au sujet de l'esprit de prière, Finney affirma " qu'il était courant lors de ces réveils que les nouveaux convertis se sentent portés par le désir de prier au point de prier pendant des nuits entières, jusqu'à épuisement de leurs forces. L'Esprit Saint forçait le cœur des croyants et ceux-ci se sentaient constamment responsables du salut des âmes immortelles. Le sérieux de leurs pensées apparaissait dans la prudence avec laquelle ils parlaient et se comportaient. Il était courant de trouver des croyants réunis quelque part, non pas en train de bavarder, mais à genoux et en train de prier ".
A une époque où les nuées de la persécution étaient chaque jour plus noires, Finney, comme il en avait l'habitude en de telles circonstances, se sentit poussé à les dissiper par la prière. Au lieu d'affronter les accusations en public ou en privé, il priait. Il écrivit à propos de son expérience: "Je levai les yeux pleins d'angoisse vers Dieu, jour après jour, et le priai de me montrer le chemin que je devais suivre et de me donner la grâce de supporter la tourmente [...]. Le Seigneur m'envoya une vision pour me montrer ce que je devais affronter. Il s'approcha si près de moi tandis que je priais que ma chair frémit littéralement sur mes os. Je tremblais de la tête aux pieds, pleinement conscient de la présence de Dieu ".
Nous donnons ci-dessous un autre exemple, pris dans son autobiographie sur la façon dont le Saint-Esprit œuvrait par sa prédication:
" A mon arrivée à l'heure annoncée pour le début du culte, je trouvai l'école si pleine que je dus rester debout près de l'entrée. Nous avons chanté un hymne, c'est-à-dire que la foule essaya de chanter. Mais, comme elle n'avait pas l'habitude des hymnes de Dieu, chacun criait comme bon lui semblait. Je ne pus me contenir, je me mis à genoux et commençai à prier. Le Seigneur ouvrit les fenêtres du ciel, répandit l'esprit de prière et je me mis à prier de toute mon âme.
"Je ne choisis aucun texte en particulier, mais, me mettant debout, je leur dis: "Levez-vous, sortez de ce lieu car Yahvé va détruire cette ville. J'ajoutai qu'il y avait un homme qui s'appelait Abraham, un autre qui s'appelait Lot [...] et je racontai ensuite comment Lot se rendit à Sodome, ville qui était excessivement corrompue. Dieu résolut de détruire la ville et Abraham intercéda en faveur de Sodome. Mais les anges n'y trouvèrent qu'un seul juste qui s'appelait Lot. Les anges lui dirent: "Qui as-tu encore ici? Gendres, fils et filles et tout ce qui t'appartient dans la ville, fais-les sortir de ce lieu. Car nous allons détruire ce lieu parce que le cri contre ses habitants est grand devant l'Eternel. L'Eternel nous a envoyés pour détruire la ville" (Genèse 9:12-13).
" En entendant mon récit, ils se mirent en colère au point d'être prêts à me frapper. j'interrompis alors mon sermon et leur expliquai que je m'étais rendu compte qu'il ne se célébrait jamais de culte en ce lieu et que j'avais le droit de les considérer comme corrompus. Je soulignai ceci avec plus d'insistance, le cœur débordant d'amour, jusqu'à ce que je ne puisse plus me contenir.
" Après avoir parlé ainsi pendant environ un quart d'heure, les auditeurs parurent enveloppés d'une solennité formidable et ils tombèrent sur le sol en criant miséricorde. Si j'avais eu une épée dans chaque main, je n'aurais pas pu les abattre plus vite qu'ils ne tombaient. En effet, deux minutes après avoir senti l'impact du Saint-Esprit les atteindre, presque tous les assistants étaient à genoux ou prosternés sur le sol. Tous ceux qui pouvaient encore parler, priaient pour eux-mêmes.
" Je dus cesser de prêcher car les auditeurs ne m'accordaient plus aucune attention. Je vis l'ancien qui m'avait invité à prêcher, assis au milieu de la salle et qui regardait autour de lui, l'air stupéfait. Je criai très fort pour qu'il m'entende, car il y avait beaucoup de bruit et je lui demandai de prier. Il tomba à genoux et se mit à prier d'une voix retentissante, mais la foule ne lui prêta aucune attention. Alors je m'écriai: "Vous n'êtes pas encore en enfer; je veux vous guider vers le Christ [...]". Mon cœur se réjouissait devant une telle scène. Lorsque je pus dominer mes sentiments, je me tournai vers un jeune garçon qui était près du moi, je réussis à attirer son attention et je lui parlai du Christ, d'une voix forte. Alors, en voyant la croix de Christ, il se calma un instant et commença à prier avec ferveur pour les autres. Puis, je fis de même avec une autre personne, puis avec une autre et encore une autre et je continuai ainsi à les aider jusqu'à l'heure du culte du soir dans le village. Je laissai l'ancien qui m'avait invité à venir prêcher pour qu'il continue l'œuvre commencée auprès de ceux qui priaient.
" A mon retour, ils étaient encore si nombreux à crier vers Dieu que nous ne pûmes mettre fin à la réunion qui se poursuivit toute la nuit. Au lever du jour, il en restait encore quelques-uns dont l'âme était blessée. Ils ne pouvaient pas se lever et, afin que les classes puissent avoir lieu, il fut nécessaire de les amener dans une maison proche. Dans l'après-midi, ils m'envoyèrent chercher parce que le culte n'était pas encore terminé.
" C'est alors seulement que j'appris la raison pour laquelle mon message avait mis l'auditoire en colère. Cet endroit était connu sous le nom de Sodome et il n'y habitait qu'un seul homme pieux, que le village appelait Lot. Il s'agissait de l'ancien qui m'avait invité à venir prêcher".
Déjà âgé, Finney écrivit à propos de ce que le Seigneur avait accompli à " Sodome" : " En dépit du fait que le réveil tomba sur eux si soudainement, il fut si radical que les conversions furent profondes et l'œuvre véritable et durable. Je n'entendis jamais aucun commentaire défavorable à ce sujet. "
Ce ne fut pas seulement en Amérique du Nord que Finney vit le Saint-Esprit tomber sur les croyants et les jeter à terre. En Angleterre, au cours des neuf mois qu'il y passa à évangéliser, de grandes multitudes un jour plus de deux mille personnes à la fois - se prosternèrent pendant qu'il prêchait.
Certains prédicateurs se fient à l'instruction et ignorent l'œuvre du Saint-Esprit. D'autres, avec raison, refusent ce ministère infructueux et où la grâce de Dieu est absente; ils prient pour que le Saint-Esprit prenne la relève et ils se réjouissent des progrès accomplis par l'œuvre de Dieu. Mais d'autres encore, comme Finney, se consacrent à rechercher la puissance du Saint Esprit, sans négliger l'aide de l'instruction, afin d'obtenir des résultats bien meilleurs.
Au cours des années 1851 à 1866, Finney fut président de l'Université d'Oberlin et il y enseigna vingt mille étudiants au total. Il mettait l'accent davantage sur la pureté du cœur et le baptême dans le Saint-Esprit que sur la préparation intellectuelle. Oberlin produisit un courant continu d'étudiants emplis du Saint-Esprit. Ainsi, après des années d'évangélisation intensive et grâce au travail immense accompli dans l'université en 1857, Finney vit la conversion à Dieu de quelque cinquante mille âmes par semaine (Par mon Esprit, Jonathan Goforth). Il arrivait aux journaux de New York de ne rien publier d'autre que les nouvelles du réveil.
Ses leçons aux croyants sur le réveil furent publiées d'abord dans une revue, puis dans un gros livre sous le titre: Les Réveils Religieux. Les deux premières éditions en anglais de douze mille exemplaires, se vendirent dès leur sortie de presse. D'autres éditions en diverses langues furent imprimées. Une seule maison d'éditions de Londres en publia quatre-vingts mille exemplaires. Parmi ses autres œuvres connues dans le monde entier, on compte son Autobiographie, les Discours aux Croyants et la Théologie Systématique.
Ceux qui se convertissaient lors des cultes de Finney étaient contraints par la grâce de Dieu à aller de porte en porte afin de gagner des âmes. Finney s'efforça de former le plus grand nombre possible d'ouvriers de Dieu à l'université d'Oberlin, mais le désir qui brûlait toujours dans tous ses actes était de transmettre à tous l'esprit de prière. Des prédicateurs comme Abel Cary et le père Nash voyageaient avec lui et, tandis qu'il prêchait, ils continuaient à prier. C'est lui qui a dit: " Si je n'avais pas l'esprit de prière, je n'obtiendrais rien. Si je perdais pendant une journée, ou une heure, l'esprit de grâce et de prière, je ne pourrais ni prêcher avec force ni obtenir des résultats et je ne pourrais pas non plus gagner des âmes personnellement ".
Afin que personne ne juge son œuvre superficielle, nous citons un autre auteur: " On découvrit grâce à une recherche approfondie que plus de quatre-vingt cinq pour cent des personnes converties par la prédication de Finney, restèrent fidèles à Dieu, alors que soixante-quinze pour cent de ceux qui se convertirent lors des réunions d'autres prédicateurs plus importants s'éloignèrent de la foi par la suite. Il semble que Finney avait le pouvoir de faire impression sur la conscience des hommes et de les convaincre de la nécessité de vivre dans la sainteté, de telle sorte que les résultats soient durables."
Finney continua à inspirer les étudiants de l'université d'Oberlin jusqu'à sa mort à quatre-vingt-deux ans. Jusqu'à la fin, il garda l'esprit aussi clair que dans sa jeunesse et sa vie ne parut jamais si riche des fruits de l'Esprit et si pleine de sa sainteté que dans ses dernières années. Le dimanche 16 août 1875, il prêcha son dernier sermon, mais il n'assista pas au culte du soir. Cependant, en entendant les croyants chanter "Jésus, Ami de mon âme, laisse-moi me réfugier en Ton sein ", il se dirigea vers l'entrée de la maison et chanta avec ceux qu'il aimait tant, Ce fut la dernière fois qu'il chanta en ce monde. A minuit, il se réveilla, en proie à des douleurs lancinantes dans le cœur. Au cours de sa vie et à maintes reprises, il avait souffert de telles douleurs. Il a semé les graines du réveil et les a arrosées de ses larmes. Chaque fois qu'il reçut le feu de la main de Dieu, ce fut dans la souffrance. Finalement, avant le lever du jour, il s'endormit sur la terre pour se réveiller dans la gloire du ciel. Il mourut trois jours seulement avant d'atteindre son quatre-vingt-troisième anniversaire.
Référence: Les Héros de la Foi, Orlando Boyer - Editions VIDA - Utilisé avec permission
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extrabeurre · 3 years
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2020: On a plié, mais on a tenu
Il ne me viendrait normalement jamais à l’idée de lister tous les films que j’ai vus en salle pendant une année, mais 2020 est exceptionnelle de bien des façons, étant entre autres de loin l’année où je suis le moins allé au cinéma de ma vie adulte. Donc, dans l’ordre : 1917, Bad Boys for Life, Jay and Silent Bob Reboot (suivi d’un Q&A avec Kevin Smith en personne), Le rire, Mafia Inc., Jusqu’au déclin (première mondiale aux RVQC)... puis après une pause de 6 mois, le fameux Tenet. Les salles ont ensuite été forcées de refermer leurs portes dans les zones rouges, alors que Hollywood reportait de toute façon pratiquement toutes ses sorties à 2021.
Peu de films vus sur grand écran, donc, mais j’en ai néanmoins regardé énormément. On connaît la chanson : vidéo sur demande, Blu-ray, DVD, l’occasionnelle VHS, ainsi que les incontournables plateformes de diffusion en continu. Puis il y a eu l’édition virtuelle de Fantasia, un des moments forts de mon année, ainsi que quelques autres séances de festival en ligne ici et là. Soulignons par ailleurs que le Cinéma du Parc et le Cinéma Moderne offrent actuellement une programmation en ligne, en attendant la réouverture des salles. 
Autre fait notable : j’ai participé à une dizaine d’épisodes du podcast Rembobinage avec mon ami Hugo Prévost, où nous avons discuté de quelques-uns des titres qui se retrouvent dans mon top 10, en plus de revisiter plusieurs classiques. Le cinéaste Rafaël Ouellet s’est par ailleurs joint à nous pour discuter de Cop Land et The Sugarland Express récemment. Ça s’écoute via Pieuvre.ca. 
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1 - LOVERS ROCK (Steve McQueen)
L’événement cinéma de l’année : une anthologie de cinq longs métrages réalisés par Steve McQueen, qui s’est intéressé à divers aspects de l’expérience des Afro-Caribéens en Angleterre, des années 60 aux années 80, abordant notamment des sujets encore tristement d’actualité comme le racisme systémique, le profilage racial, la brutalité policière, etc. Mon préféré du lot est de loin Lovers Rock. En 70 minutes, McQueen signe le film le plus sensuel de l'année, avec la meilleure trame sonore. Un house party jamaïcain à Londres en 1981, avec un peu de drame, un soupçon de tension, un brin de commentaire social en filigrane, mais surtout plein de belles personnes qui dansent, qui chantent, qui se courtisent, qui fument du weed et qui boivent de la bière. J'ai été complètement captivé par les couleurs chaudes des images, par la caméra qui déambule sur la piste de danse et à travers la maison, par le montage si fluide. C'est vraiment comme si on était là, ce qui est assez transcendant en cette année de distanciation sociale et de confinement. Probablement le meilleur film de party que j'ai vu de ma vie. La séquence de Silly Games est extraordinaire, bien sûr, mais j'aime autant, voire plus celle de Kunta Kinte Dub. Mercury Sound! Mercury Sound! (Vu sur Prime Video)
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2 - PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU (Céline Sciamma)
C'est quelque peu curieux que ce film ait remporté le Prix du scénario à Cannes alors que sa grande force est manifestement sa mise en scène. Le récit est plutôt simple, les dialogues épars, les personnages sommairement esquissés. Mais les images sont absolument glorieuses! C'est un film sur la beauté, l'art et l'amour où les mots sont presque superflus. Tout se joue dans les regards : ceux des actrices, celui de la réalisatrice. En ce qui me concerne du moins, les moments les plus émouvants sont purement visuels - incluant quelques éléments fantastiques inexpliqués. Du grand cinéma. (Vu en vidéo sur demande)
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3 - LE RIRE (Martin Laroche)
« Ça va bien aller » dit un personnage dans les 5 premières minutes, et ce n’est qu’un des échos de 2020 que renferme ce film visionnaire. Le rire est un grand film sur la résilience, incarnée par l’extraordinaire Léane Labrèche-Dor, dont le personnage survit aux pires horreurs imaginables pour ensuite se dévouer à aider les autres. C’est une œuvre à la fois lourde et légère, sombre et lumineuse, lucide et rêveuse, fataliste et teintée d’espoir. (Vu au Cinéma du Parc)
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4 - TENET (Christopher Nolan)
Une œuvre immense tant par ses set-pieces saisissantes que par ses concepts complexes. Rarement un film m’en a mis plein la vue aussi intensément. Plein les oreilles aussi. Comme dans pratiquement toute la filmographie de Nolan, le rapport au temps est le thème central du récit, qui est finalement un film de voyage dans le temps, ou plus précisément d’inversion temporelle, à classer avec les autres classiques du genre tels que The Terminator, Back to the Future et Twelve Monkeys. (Vu en IMAX au Cinéma Banque Scotia)
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5 - THE WOLF OF SNOW HOLLOW (Jim Cummings)
Un film où l’humour et le pathos coexiste avec les codes d’un thriller à la Fargo ou The Silence of the Lambs et des éléments d’horreur. Comme dans tous les meilleurs films de genre, les personnages sont bien développés et divers thèmes sont abordés entre les scènes de suspense et de violence. Le film est dédicacé à la mémoire de Robert Forster, qui incarne le père du flic joué par Jim Cummings. (Vu en vidéo sur demande)
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6 - SOUND OF METAL (Darius Marder)
Pouvoir entendre est quelque chose qu’on prend pour acquis, alors c’est vraiment anxiogène de regarder/écouter ce film où un batteur perd soudainement l’ouïe. Et pourtant, une bonne partie du film est calme, sereine, alors que le protagoniste « apprend à être sourd ». Le mix sonore est particulièrement inspiré, le silence y étant omniprésent. (Vu au Cinéma du Parc en ligne)
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7 - i’m thinking of ending things (Charlie Kaufman)
Comme toujours chez Charlie Kaufman, ça peut être déprimant, malaisant, angoissant, mais c'est aussi hilarant. C'est ancré dans l'intériorité, les souvenirs pêle-mêle, l'absence de repères, les œuvres d'art qui vampirisent notre propre imagination, le rapport au temps. Au deuxième visionnement, on comprend davantage ce que la jeune femme idéalisée et le vieux concierge représentent; les indices sont là. En même temps, ça demeure mystérieux, ambigu, ouvert à interprétation(s). (Vu sur Netflix)
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8 - DA 5 BLOODS (Spike Lee)
Le film s’ouvre avec un montage époustouflant au rythme de la première de six chansons tirées de What’s Going On de Marvin Gaye. Spike Lee offre une proposition foisonnante qui prend tour à tour la forme d’une buddy comedy, d’un pamphlet politique, d’un film d’aventure, et d’un drame psychologique. Si ce n'est que pour la performance hallucinante de Delroy Lindo, vous ne devez pas manquer ça. (Vu sur Netflix)
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9 - FIRST COW (Kelly Reichardt)
Un western minimaliste. Patient. Discret. Avec une mise en scène méticuleuse, une direction artistique riche en détails, en textures. Un récit très organique, enraciné dans le territoire. Une histoire d'amitié. Une allégorie du capitalisme. Mais il n'y a rien que j'ai plus adoré que la tendresse avec laquelle Cookie trait la vache en lui jasant ça. (Vu en vidéo sur demande)
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10 - NOMADLAND (Chloé Zhao)
Un émouvant film sur le deuil, le vieillissement, la fuite, l’esprit de communauté, la tyrannie du dollar… Sur l’idéal de l’Amérique aussi, loin du cauchemar actuel. Visuellement sublime, avec beaucoup de magic hour, de paysages magnifiques et de visages pleins de vécu, ce road movie adopte une approche à la fois contemplative, lyrique et quasi documentaire. (Vu lors de l’édition semi-virtuelle du TIFF)
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MENTION SPÉCIALE (1) BORAT SUBSEQUENT MOVIEFILM (Jason Woliner)
J’ai hésité un peu à inclure ce film, même si j’estime qu’il s’agit de la comédie de l’année. Mais au gré de certains échanges, il m’est apparu évident que c’est un des films les plus marquants de 2020, surtout qu’une partie du tournage a eu lieu depuis le début de la pandémie et durant la campagne électorale américaine. Il fait bon retrouver Sacha Baron Cohen dans son rôle le plus célèbre, mais la révélation du film est Maria Bakalova dans le rôle de Tutar, la fille de Borat. (Vu sur Prime Video)
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MENTION SPÉCIALE (2) HAMILTON (Thomas Kail)
Ce qui rend Hamilton particulièrement émouvant en 2020, c'est de se rappeler qu'au moment de déclarer leur indépendance puis de rédiger la Constitution, les États-Unis étaient basés sur des idéaux, qui semblent avoir été oubliés ces dernières années. En plus, le fait que la majorité des rôles soient ici joués par des personnes de couleur crée une vision de l'Amérique encore plus idéalisée. Lin-Manuel Miranda est un phénoménal raconteur d'histoires et d'Histoire, jonglant avec d'innombrables personnages, événements, thèmes et motifs récurrents à travers un flot torrentiel de mots chantés ou rappés. (Vu sur Disney+)
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TOP 5 SÉRIES
1 - C’est comme ça que je t’aime (Jean-François Rivard)  2 - The Last Dance (Jason Hehir) 3 - The Mandalorian (Jon Favreau et coll.) 4 - The Queen’s Gambit (Scott Frank) 5 - Tiger King (Eric Goode & Rebecca Chaiklin)
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