Toi et moi, île dans la ville, sous la pluie, mis au monde, mêlés ensemble comme la terre et l'eau avant le partage,
Pluie sur la vitre. Si j'abandonne ton corps couché et pars en songe aussi, soulève des arches de pluie, quitte la chaleur du lit, goûte le sel des eaux marines à l'horizon roulées, toute la terre accessible, pareille à un tapis,
Toi, ta parole et ton silence, ta vie et ta beauté, ton amour me ramènent inlassablement, tel un rosier sauvage qu'on allume dans la nuit, sous la pluie.
J'ai aimé connaitre ton autre monde, tes blessures et ta langue inconnue. J'ai aimé recommencer le monde avec toi, jusqu'à l'aube nouvelle. J'ai aimé tous nos instants : du premier regard jusqu’à la dernière étincelle. De la seconde où nos cœurs se sont reconnus, jusqu’aux heures où le feu et l'eau s'avouent un amour impossible. J’ai aimé apprendre de notre rencontre et de nos chemins divergents.
J’ai aimé les heures calmes, les minutes folles, les chemins de nos peut-être, quand mes étoiles s'accrochaient à ton ciel.
J’ai aimé tes colères, tes doutes, ta tendresse et tous tes murmures de lumières.
J’ai aimé tes mains sur mes rides, les pas déjà faits, les mots jamais dits, entre la nuit et l'aurore, sur le bord de l’instant et partout où tu rêvais.
J’ai aimé notre premier film, notre dernier train et même tous les lieux où l’on ne sera jamais.
J’ai aimé tes gestes maladroits, tes éclats de rire et j’aime quand tu sais que tu dors encore au creux de ma mémoire…
J’aime ces souvenirs qui viennent de toutes ces années où je t’attendais. Quand, avec toi, je ne voulais que des premières fois.
J’aime parcourir nos instants et les rêves et demi, les graver en moi à l’échelle du temps. Retrouver dans le parfum des fleurs cette idée de nous qui fige nos instants d’éternité. Des paupières d'étoiles, à l'ombre de tes cils, la chaleur de mes mains sur ta peau attentive.
J'aime te voir sourire et dessiner au crayon de mes nuits, un rêve où tout m’éblouit.
J’aime les étoiles que tu mets à côté du soleil quand je te vois partout. Dans la neige et la pluie, au milieu de mes orages. Dans le sourire des mères quand elles portent la vie. Dans tous les rêves des enfants devant les premiers bruits du monde. Entre les lignes et dans la marge. Dans le blanc, le noir et toutes les couleurs qui prennent feu. Dans les matins qui m’attendent, quand je ne sais plus où je commence et où tu finis. Entre les uns et les autres, entre l'espace que tu laisses et le temps qui nous reste.
J'aime tes mots. Quand, venus d’un hasard, l'alphabet conduit au verbe aimer, tes mots redressent les ratures et soulèvent la ligne d’horizon.
J’aime tes appels, du premier pas, jusqu’à la dernier syllabe. J’aime même les silences qui les précédent, quand tu te tais pour me dire l’essentiel.
J'aime quand tu reviens, quand tu retrouves ma route et que tu rêves plus fort que le destin.
Même si c’est pour me dire que ton cœur bat de l'aile et qu’il ne sait plus voler.
Et que le passé et le présent coïncident rarement…
" Danser sous la pluie est plus que danser. Il y a là quelque-chose de l'ordre du sublime, du transcendant. C'est un acte à la fois d'acceptation et d'insoumission, un baiser et un pied-de-nez adressé aux forces du ciel. Danser sous la pluie est insensé et prophétique, une grande déclaration d'amour qui préfère le corps aux mots, un ballet sans autre musique que ces airs intérieurs que redonnent notre coeur. C'est le défi de la joie que lance l"humanité au ciel, comme une valse amoureuse dans les bras de la vie.On offre son visage à la caresse de l'eau et on se laisse tourner la tête dans l'incongru manège du ciel qui ne nous tombe plus dessus puisqu'il nous mêle à lui, puisque nous l'épousons dans cette étrange noce. Que cette folie est douce et qu'elle est enivrante. Se dessaisir de soi-même pour être soi-même saisi dans la ronde joyeuse qui d'un petit bout de caillou tournoyant dans le vaste univers, nous fait une terre où virevoltent nos pas.
Laissez vous inviter à danser sous la pluie, c'est l'âme agie du monde qui vous prend par la main pour faire tourner le monde aux battements des coeurs. Et invitez le monde à venir dans vos bras pour entrer tous les deux dans un même amour".
J’ai cru te croiser hier sous la pluie. J’ai cru sentir tes mains cette nuit. J’ai pensé à toi ce samedi. J’ai vu ta voiture aujourd’hui. Et je penserai à toi le mois suivant celui-ci. J’ai fixé ton cadeau ce midi. Devant nos messages hier j’ai souris. J’ai croisé ton accent dans la bouche d’un autre et j’ai frémit. J’ai rêvé une fois de plus de l’interdit. D’une inimaginable harmonie. D’un amour infini. De toi et moi comme avant réuni. Si l’amour est un crime je commettrai cent fois le délit. Si ma folie est un crime je la préfère à cette tragédie.
Une nouvelle pièce est tirée de la boîte du puzzle. Louis l’examine soigneusement avant de la rapprocher de l’image. Ce puzzle est difficile. Rien ne ressemble plus à une feuille d’arbre qu’une autre feuille d’arbre, et là, sous la canopée, ce ne sont pas les feuilles qui manquent.
Les animaux sont déjà faits. Singe, jaguar, anaconda, tout ça c’est assez facile à repérer et à assembler. Les fleurs, aussi, sont presque toutes déjà placées, ou au moins installée environ à la bonne distance des bords. Les bords sont bien sûr déjà finis, c’est la première chose à faire et Louis s’y applique consciencieusement, à chaque fois qu’il ouvre une nouvelle boite.
Il aime les puzzles. Il a toujours aimé ça. Ça empêche de penser.
Louis est installé sous la table – privilège des enfants, en tout cas ceux qui sont encore dans le groupe des petits. Il aimerait bien que la nappe des jours de fête soit installée. Ça ferait comme une cabane de tissu. Il aime bien les cabanes. Il se sent protégé dedans. A l’abri.
Au-dehors, la pluie tambourine contre la vitre, furieuse.
Au-dedans, les éclats de voix toutes aussi furieuses, mais différentes. Feutrées. Les voix de parents qui ne veulent pas que les enfants entendent les disputes.
Là-haut, Lisa est dans sa chambre, écouteurs sur les oreilles, la musique à fond. Elle a passé l’âge de jouer sous la table. De toute façon, Louis ne comptait pas vraiment sur elle. Quand les cris démarrent, c’est chacun pour soi. Chacun sa cachette. Son évasion. Sa technique pour ramener le silence.
Louis se concentre sur ses feuilles. Son puzzle est bien plus dur que ceux recommandés à son âge, mais il s’applique. Et Papa et Maman sont si fiers de lui, après. Ils s’en vantent auprès des autres adultes, la félicitation suprême. Louis qui est si intelligent. Louis qui est si sage. Ah, on a bien du souci avec Lisa, c’est l’âge, c’est la crise d’adolescence, mais Louis est un enfant modèle. Un amour. Un ange.
Louis s’applique. Plus c’est dur, mieux c’est. Il y est presque, dans la jungle. La canopée s’épaissit, feuille après feuille, liane après liane. Les fleurs qui voguaient encore sans amarres trouvent leur place peu à peu dans cette luxuriance verte. C’est plutôt joli.
Un claquement sec dans la cuisine. Le bruit d’une gifle. Louis sursaute comme si c’était un coup de tonnerre. Il regarde un peu, sans les voir, les pièces qui restent devant lui. Elles deviennent floues. Les larmes qui montent. Une porte qui claque. Le moteur de la voiture qui s’éloigne. Des sanglots dans la cuisine.
Il se concentre.
On ne montre pas aux adultes qu’on sait. Ça leur fait de la peine. Il n’y a rien dans la cuisine. Il ne s’est rien passé. Louis essuie ses yeux. Il finit son puzzle. Les feuilles. Les arbres. La canopée. En la regardant assez fort, elle pourrait l’engloutir – offrir un abri plus puissant encore que la table avec sa nappe des jours de fête, un refuge où personne ne pourrait venir le chercher. Il vivrait au milieu des fleurs, des singes et des jaguars.
La pluie tambourine à la fenêtre, de moins en moins fort. Le silence retombe sur la maison.
Regardez vous, c'est incroyable. Votre présence illumine et embellit les lieux. Vous rayonnez et aveuglez mes yeux. Je les aime et les envie tellement. Je suis si heureuse de les avoir. Si ce n'était pas le cas, je ne vous verrai pas. Je ne vous aurai jamais connues. Depuis que je vous ai vues pour la première fois, mon coeur bat un peu plus fort, battant toujours et encore. Il n'a jamais cessé de battre car il sait que vous êtes là, quelque part. Que même si vous êtes loin et que je ne peux vous atteindre, vous existez.
Eclats de miroirs brisés ou miroirs encore intacts, qu'on tente de recoller les morceaux ou que l'on soit toujours accrochés au mur, nous demeurons malgré tout ce que la vie peut mettre sur notre passage. Je pense et j'espère que moi aussi, j'ai pu embellir un peu votre vie, en croisant votre chemin. Tant de mondes rentrés en collision, un amour si imposant et fort s'est formé en nous et à l'horizon. C'est là-bas que vous êtes et que je me trouve. Si proches et si éloignés à la fois.
J'aimerai que les rêves romancés et pleins d'espoir prennent le pas sur mes cauchemars. Je souhaite plus que tout vous rencontrer, vous parler et vous atteindre dans mon palais mental, dans mon subconscient, à travers mes songes. Qui sait si je vous toucherai du bout des doigts un beau jour. Je n'en doute pas, même si j'ignore comment. Un jour je serai là, tout au milieu des étoiles et au firmament, entourée de ces mêmes étoiles qui ont éclairées mes nuits rien et ont fait chavirer mes jours pluvieux.
Et au fond, même si j'aime éperdument l'obscurité et la pluie, je les préfère encore plus lorsque je suis en votre si douce compagnie.
PAST LIVES - Il y a des œuvres dont on sait qu’elles vont nous plaire dès les premiers instants. Past lives, nos vies d’avant est clairement de cette catégorie. Mieux, elle nous cueille dès le départ pour ne plus jamais nous lâcher. Et il faut souligner que c’est un premier film, ce qui rend cet essai poétique et parfaitement maîtrisé encore plus louable, et plus touchant.
La réalisatrice et scénariste Céline Song a bien sûr mis beaucoup de son expérience dans cette histoire presque autobiographique, ce qui est souvent l’apanage des premières œuvres. Cette immigrée nord-américaine (ou émigrée sud-coréenne selon d’où on se situe) a donc réalisé un film qui lui ressemble. Elle y fait un parallèle fort avec sa propre histoire, nous la fait presque partager, et nous gratifie d’une passionnante et sublime histoire d’amour pas comme les autres. Elle se caractérise par un amour d’enfance qui se transforme en une sorte de relation manquée qui s’étire sur près de trois décennies. Et que c’est beau, que c’est juste, sensible et intelligent, tout en nuances et en délicatesse.
On sort du film plein de baume au cœur. On n’a pas vu le temps passer (hormis quelques minuscules petites longueurs au milieu du film) et on a assisté à quelque chose de presque magique. Quelque chose qui nous fait encore croire à l’amour sous toutes ses formes même quand il n’est pas consommé.
Le titre fait référence à une sorte de légende bouddhiste prônant les âmes liées à travers la réincarnation mais n’a pour autant rien de surnaturel, de spirituel ou de métaphysique. Ce qui est impressionnant, c'est que cette histoire nous fait rêver, mais justement parce qu'il n’y a pas plus terre à terre. C’est juste l’hypothèse invoquée par les personnages, comme une sorte d’espoir ou la promesse de se retrouver dans une autre vie qui suffit à faire décoller le récit, à sublimer la relation inaboutie.
Song déjoue tous les clichés propres aux films sentimentaux en choisissant le réalisme et la justesse de ton et de point de vue. C’est doux comme une caresse, tendre comme une étreinte et souvent beau à se damner. Elle parvient même à rendre les échanges virtuels de la seconde partie intéressants et cinégéniques. Le trio de de comédiens qui incarne ce film sublime est dans la même harmonie. Sans leur précision de jeu, le long-métrage n’aurait pas le même impact...
Mais au-delà de la puissance des sentiments qu’elle convoque, à travers de simples discussions et la dissection d’un amour qui ne dit pas son nom et ne se réalisera pas, Song nous met une claque de mise en scène encore plus impressionnante puisqu’il s’agit d’un coup d’essai. Sans jamais être prétentieuse ou ostentatoire, sa réalisation est dans la même lignée que le fond de son film : belle, pudique, sobre tout en étant parfois majestueuse.
Un plan sur une flaque de pluie à la magie éthérée, un autre d’une pureté aseptisée où on voit le personnage principal assoupi tandis qu’en second plan flouté arrive un homme qui deviendra son mari ou encore celui qui voit deux enfants prendre deux ruelles différentes, symbole d’une séparation qui les marquera à vie. Même sa façon de filmer New York est pleine de goût.
La séquence initiale est aussi fûtée et originale que le film est bon. On y voit nos trois personnages principaux dans un bar tandis que la discussion de deux personnes qu’on ne verra pas tente de savoir quelles sont leurs liens, ce qui amorce un petit suspense en plus bien vu en plus d’être une idée judicieuse.
Et, enfin, cette fin déchirante de simplicité, bouleversante de tristesse et flirtant avec la nostalgie et la mélancolie des plus grands films romantiques achève de nous convaincre. «
NOTE 16/20 - Past lives, nos vies d’avant est un grand film d’amour du même niveau que N’oublie jamais ou In the Mood for love. Un moment privilégié, où quelque chose de fort et de profondément sensible parvient à se dire et à se faire entendre en chacun de nous.
Un rêve s’est réalisé hier. Le rêve d’Audrey . Un très beau mariage!!!
La pluie du matin s’est arrêtée vers midi. Parmi les 150 invités 23 français.
Très belle église, un prêtre moderne et détendu. Une cérémonie en espagnol avec des livrets en français.
Mon cousin jean paul a conduit sa fille à l’autel . Les mariés sont magnifiques. Ils sont partis dans une superbe mustang rouge.
Sortie de l’église, photos. Et véhicules pour emmener tout le monde à la casa Xipe où s’est déroulée la soirée festive. Beau cadre bien décoré.
Des plats aux saveurs variées mélangeant légumes et chocolat par exemple. Très bon équilibre des mets à la fois légers et savoureux. Champagne rosé et téquilla.
Nous étions placés à une table de français.
Puis ouverture du bal par Ricardo et Audrey. Jean paul le père d’audrey a fait un temps de danse avec sa fille, il m’a rappelé son père, mon oncle Georges qui aimait danser..
Au cours de cette soirée j’ai souvent pensé aux disparus et imaginé leurs regards sur cet incroyable moment féerique et romantique à souhait. En particulier les discours des mariés et de leurs parents, amour toujours, merveilleuse rencontre etc..
Les parents de ricardo
Jean françois s’est résolu à faire quelques pas de danse!!!!
Les musiciens ont joué entre autre des chansons françaises qui m’ont rappelées des souvenirs d’adolescence.
Vraiment un beau mariage bien sûr pour la vie.! Organisation parfaite.
Pas déçus d’être venus!!!!
Nous sommes rentrés à pied dans la nuit , 25 minutes de marche dans le quartier tranquille de Coyacan, c’était agréable.
Merci Audrey et Ricardo d’avoir bousculé à ce point nos habitudes et permis de découvrir un autre monde.