Tumgik
troubleeverynight · 4 years
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Rêve de la nuit du 17 au 18 novembre 2019
Je vis dans un grand appartement. Dans ma chambre se trouve un lit superposé : je dors à l’étage du bas. Mû par une soudaine intuition, je me lève et grimpe à l’échelle du lit. Sur le matelas de l’étage supérieur, je découvre le cadavre d’un homme vêtu de noir, avec un long manteau, un chapeau et des lunettes rondes aux verres fumés. J’appelle la police, qui arrive très rapidement et emporte le cadavre. Ensuite, les agents procèdent à la vérification des caméras de surveillance qui se trouvent dans l’appartement. En effet, depuis plusieurs mois déjà, un mystérieux tueur en série s’introduit régulièrement chez moi et dépose les dépouilles de ses victimes au-dessus de mon lit. Mais sur les images enregistrées, rien d’anormal n’est à signaler : comme à chaque fois, le corps apparait soudainement lorsque je finis de grimper à l’échelle, et l’assassin est quant à lui tout bonnement invisible. Evidemment, mon appartement a été retourné, passé au peigne fin : aucune trace de passage secret, et pas l’ombre d’un indice ou d’une preuve. Mes amis J. et L., arrivés avec la police, me conseillent de déménager. Ils sont inquiets pour moi : et si l’assassin s’en prenait à moi ? Je leur dis de ne pas s’en faire : si le meurtrier avait souhaité attenter à ma vie, il l’aurait fait depuis longtemps déjà. Alors que la police repart, J. et L., guère rassurés, se proposent de rester dormir avec moi. J’accepte. Nous sommes en train d’installer des matelas pour eux lorsque je suis traversé par un nouveau pressentiment : je monte l’échelle du lit, suivi de près par J. et L. Effectivement, un nouveau corps est allongé sur le matelas. Il s’agit cette fois-ci d’une sorte d’étrange bébé, quasiment sphérique, comme si on avait gonflé un enfant de quelques mois à l’hélium jusqu’à ce que disparaissent les plis du cou, des poignets ou des chevilles. Il porte une casquette sur la tête. J., L. et moi nous apprêtons à rappeler la police, mais nous nous avisons alors que l’enfançon gonfle et se dégonfle très légèrement au rythme de sa respiration : il n’est pas mort ! Nous commençons donc à l’assaillir de questions. Nous lui demandons ce qu’il fait là, qui l’a amené, s’il connaît le nom de l’assassin. Hélas, même si le bébé est capable de parler (avec une voix extrêmement nasillarde et une syntaxe parfois bancale, mais tout de même), il ignore malheureusement la réponse à nos interrogations. Il semble être frappé d’une amnésie totale ou presque. Nous essayons de l’aider à se souvenir en lui posant d’autres questions : a-t-il entendu quelque chose ? Se souvient-il de sensations physiques ? Un frisson ou une vague de chaleur, par exemple ? Alors que nous lui parlons, nous voyons une étincelle s’allumer dans son regard. De toute évidence, un fait significatif vient de lui revenir en mémoire. Mais alors qu’il ouvre la bouche et s’apprête à nous le révéler, il se met soudainement à se dégonfler en émettant un bruit ridicule, comme un ballon de baudruche qu’une main invisible aurait transpercé. Je me réveille alors.
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troubleeverynight · 5 years
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Rêve de la nuit du 9 au 10 juin
L. et moi sommes devant une église, en partie troglodyte, dédiée à une sainte dont je n'ai jamais entendu parler : Sainte Brigitte la Rouge. Cette église abrite les dépouilles de nombreuses saintes. Parmi elles figure ma grand-tante, récemment canonisée. Mais ma famille n'a jamais autorisé le transfert du corps, et j'entends donc réclamer des explications. J'entre dans l'église, déterminé. Je suis accueilli par une femme qui porte un turban noir et une longue robe sombre aux manches amples et bouffantes. Elle a l'air d'avoir une cinquantaine d'année. J'essaye de lui explique la raison de ma présence dans l'église, mais à peine ai-je ouvert la bouche que ma détermination disparaît, chassée par une vague de timidité. Je m'embrouille ; mon exposé de la situation est de moins en moins clair et de plus en plus confus. Je finis par me taire. La femme éclate alors de rire, dévoilant une bouche presque totalement édentée, où ne subsistent plus que les deux incisives inférieures. Elle me dit que je fais erreur, et que le corps de ma grand-tante n'a jamais été dans l'église. D'ailleurs, seules les saintes prénommées Brigitte y sont enterrées. Or, ma grand-tante s'appelait Marthe. Je me sens ridicule et perdu : je ne sais plus pourquoi je suis ici, je ne suis plus sûr de rien. Le doute me submerge. Ma gand-tante a-t-elle réellement été canonisée ? D'ailleurs, suis-je certain qu'elle est morte ? Rouge de honte, je me précipite hors de l'église, poursuivi par le rire de la femme. A l'extérieur, L. m'attend. je reprends rapidement mes esprits. Je ne comprends plus très bien pourquoi j'ai paniqué de la sorte et pourquoi j'ai laissé le doute m'envahir : la femme m'a menti, c'est évident. C'est bien dans cette église que se trouve la dépouille de ma grand-tante. Pourtant, je n'ose pas passer la porte à nouveau : mon intuition me dit que si je le fais, la peur, l'hésitation et l'embarras s'immisceront immédiatement en moi, et que la scène aura lieu exactement de la même manière que la premire fois. J'avise une boîte aux lettres à droite de la porte de l'église, et décide d'écrire un mot pour formuler clairement ma demande et mes griefs, sans subir l'influence néfaste qui m'égarerait si j'entrais dans l'église. Je m'apprête à poster ma lettre, mais lorsque j'approche ma main de la fente de la boîte aux lettres, je ressens une vive douleur qui me fait lâcher l'enveloppe. J'aperçois la tête d'un serpent, qui darde sa langue à travers la fente. Il y a sur le côté de la boîte aux lettres une trape. Je l'ouvre, et je tape sur la boîte afin d'effrayer le serpent et de le faire sortir. Mais j'ai la surprise de d'abord voir s'enfuir un chat feulant, l'échine hérissée, puis un énorme rat, suivi d'une farandole de rongeurs divers et variés. Je continue à faire du bruit et à marteler la boîte aux lettres. Enfin, le serpent commence à s'en extirper. Il sort en premier la tête, se laisse glisser jusqu'à ce qu'elle atteigne le sol, puis il déroule lentement ses anneaux et les laisse tomber un à un par terre avec un bruit mat, soulevant à chaque fois un petit nuage de poussière rouge. Il n'en finit pas de s'extraire de son antre, chaque anneau semblant plus épais que le précédent : c'est un véritable monstre, et il semble rigoureusement impossible qu'il ait pu tenir en entier dans un espace aussi réduit. J'entends L. crier et me tourne vers elle. Le serpent s'est redressé et siffle en agitant vers elle une langue d'une bonne vingtaine de centimètres de long. Il ouvre la gueule, révélant une effroyable denture. D'une main, L. se saisit de la langue qu'elle agrippe fermement. De l'autre, elle empoigne le cou du serpent, qu'elle serre de toute ses forces. Puis elle écarte les deux mains aussi largement que possible. Le serpent se contorsionne et se tord dans tous les sens, fait claquer ses mâchoires, cherche à rentrer sa langue pour pouvoir mordre L., mais celle-ci maintient fermement ses deux prises et reste donc hors d'atteinte des crocs. J'avise un arbre qui porte en guise de fruits une multitude d'épes, de sabres, de poignards, de dagues, de glaives et d'armes blanches diverses. Je me saisis d'un cimeterre, me précipite vers L. et tranche violemment le cou du serpent. L. laisse retomber la tête d'un côté, et le corps de l'autre. Très vite, la peau et la chair de l'animal se mettent à noircir puis à se décomposer, se liquéfiant en une sorte de margouillis noirâtre et poisseux à la surface duquel viennent crever de grosses bulles d'air. Le phénomène s'accélère : la flaque se met à clapoter puis à bouillonner et s'évapore totalement en quelques dizaines de secondes. Il ne reste plus rien du serpent, hormis une pierre lisse et noire de forme oblongue. Je la prends dans ma main ; elle est tiède. Je me réveille.
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troubleeverynight · 5 years
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Rêve de la nuit du 28 au 29 mai 2019
M. m'attend à l'entrée de son jardin, l'air préoccupé. Lorsque j'arrive à sa hauteur, elle me fait signe de la suivre et se met à marcher d'un bon pas. Je la suis, le long d'allées bordées d'arbres d'une essence que je n'ai jamais vue. Leurs troncs et leurs branches, parfaitement lisses et cylindriques, semblent être de métal plutôt que de bois. Ils n'ont pas de feuillage mais portent une abondance de fleurs bleues assez semblables à des liserons, regroupées en volumes sphériques concaténés et parfois partiellement imbriqués les uns dans les autres. Je les observe en me demandant s'il s'agit d'une disposition natuelle, où si elle est induite artificiellement par l'usage de la taille en topiaire. M . s'arrête devant un petit cabanon de bois dont elle ouvre la porte. A l'intérieur se trouve une colonne cylindrique dont j'évalue les dimensions à environ un mètre cinquante de haut et cinquante centimètres de diamètre. Sa surface est réfléchissante, d'une pureté et d'une limpidité telles qu'elle semble presque liquide. Au toucher, elle est dure et glacé. J'observe mon reflet et celui de M. : déformés par la courbure, ils me semblent grotesques, presque inquiétants. M. m'explique que cette colonne est le logis d'un esprit meurtrier, qui en sort chaque nuit sous la forme d'une petite fille. Elle souhaite donc que je l'aide à la déplacer pour la mettre dans un lieu sûr : un labyrinthe de miroirs où l'esprit se trouvera piégé, incapable de trouver la sortie avant que le soleil ne se lève. M. ajoute que le transport doit s'effectuer avec d'infinies précautions : si jamais la colonne venait à être brisée, l'esprit serait capable de s'incarner à partir de chacun des fragments sous une forme différente. Ces avertissements énoncés, elle m'engage à me saisir de la base de la colonne pendant qu'elle la fait doucement basculer pour la porter par l'autre extrémité. L'opération se passe sans encombre, et je suis surpris par la légéreté de l'objet. Nous sortons la colonne du cabanon et commençons à marcher sur les sentiers du jardin, en prenant bien garde à ne pas trébucher. Mais je me rends compte que de fines craquelures commencent à se former à la surface de la colonne. M. et moi accélérons le pas, mais le phénomène, certainement provoqué par le contact de l'air ou de la lumière, prend de l'ampleur. Nous accélérons encore et nous mettons même à courrir, tandis que les fissures se font de plus en plus nombreuses et profondes. Soudain, la colonne se brise en une pluie de tessons, dont chacun, heurtant le sol, explose à nouveau en bris minuscules et tranchants. M. et moi nous agenouillons et tentons tant bien que mal de les réunir et de les ramasser, nous écorchant les doigts sur leurs arêtes acérées. Nos mains sont pleines de sang et nous comprenons que la tâche est vaine, alors que la nuit se fait proche.
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troubleeverynight · 5 years
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Rêve de la nuit du 25 au 26 mars 2019
Je surplombe une sorte d'étroit canyon : sa largeur ne dépasse à mon avis pas 5 ou 6 mètres, mais il est extrêmement profond. Les parois en sont parfaitement verticales, lisses, grises et brillantes, comme si elles étaient couvertes de feuilles d'aluminium. Au fond, il y un peu d'eau, noire et stagnante. Au loin, on entend un bruit régulier qui se rapproche et devient de plus en plus assourdissant. Je tourne la tête vers son origine et distingue une farandole d'étranges bateaux qui se rapprochent de moi. Ils sont immenses, métalliques, avec un profil acéré. Ils occupent presque toute la largeur du canyon, et sont hauts comme des immeubles Le franc-bord est de plusieurs dizaines de mètres, si bien que le pont se trouve quastiment à ma hauteur et que je peux observer à loisir les membres d'équipage qui y mènent une curieuse chorégraphie. Ils sont plusieurs douzaines, munis de longues perches de métal. Régulièrement et avec une coordination absolument parfaite, ils frappent de ces perches les parois du canyon, puis éxécutent un mouvement de rotation et de poussée pour faire avancer les navires en prenant appui sur les murailles de fer. La coque du bateau est percée d'ouvertures par lesquelles passent des centaines ou peut-être même des milliers d'autres perches, maniées par d'autres marins, en parfaite harmonie avec ceux du pont. Et c'est ainsi que les gigantesques nefs avancent par à coup, à la seule force des bras de l'équipage. Les marins sont masqués et vêtus d'étranges costumes, extrêmement colorés. C'est une débauche de plumes, de rubans, d'organza, de soie, de perles, de colliers d'or et d'argent, de voilages et de draperies. Les matelots d'un même équipage ont tous une tenue rigoureusement identique, au moindre détail près, mais l'uniforme est totalement différent d'un navire à l'autre. Il y a généralement une couleur dominante. Ainsi, sur l'un des bateaux, tout n'est que nuances de rouge : amples pantalons vermillons, hautes coiffes alizarines surmontées de pompons cramoisis, gilets carmins brodés d'or, bracelets de cuivre, masques ornés de grenats et de rubis, ceintures cinabre et colliers de laine pourpre. Sur un autre, chacun, vêtu d'une superposition de voiles de tulle, d'organza et de dentelles aux transparences diaphanes, semble enveloppé d'un nuage pastel et frissonant. On a l'impression de voir onduler sur le pont un océan de brume jaune et rose au soleil levant, constellé de masques d'or clair et dont surgissent mille bras gantés de blanc. Sur un troisième, c'est le vert qui est à l'honneur : lourds manteaux de velours d'un vert sombre, presque noir, aux plis complexes et géométriques où dansent de délicates broderies céladon, boucles d'oreilles d'argent et de jade, turbans couleur d'émerade et visages couverts de résilles noires aux longues franges ornées de perles oblongues et vert d'eau. Il y a ainsi au moins une dizaine de navires, Le choc régulier des perches contre les murailles du canyon fait un bruit dantesque, mais d'une régularité métronomique et finalement curieusement agréable à l'oreille. Il en va de même du crissement des perches contre les parois et de celui de la quille sur le fond du canyon, lors de la poussée et la mise en mouvement des bateaux. Ces bruits percussifs sont par ailleurs accompagnés d'une psalmodie : les marins de tous les navires chantent en choeur, sur un rythme lent et répétitif, parfaitement à l'unisson. Il répètent une courte phrase, sans discontinuer, toujours sur la même note et sans jamais s'interrompre. Il me faut un moment avant de parvenir à en comprendre les paroles, mais je me rends soudainement compte qu'il s'agit de la célèbre phrase du mystique Mansur al-Hallaj : أنا الحق (je suis la vérité). Me laissant bercer par ce chant, je regarde les bateaux passer un par un jusqu'à ce qu'ils disparaissent derrière l'une des sinuosités du canyon.
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troubleeverynight · 6 years
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Rêve de la nuit du  16 au 17 septembre 2018.
Je fais partie d'une troupe de forçats. Nous travaillons dans une plaine d'herbes jaunies par un soleil inexorable, sous la surveillance d'hommes armés et un ciel d'un bleu accablant. D'étranges boules grises, rugueuses et fripées se trouvent disposées un peu partout autour de nous. Des dizaines de petits animaux (oiseaux, écureuils et divers rongeurs) s'ébattent autour d'elles. De loin, on les pourrait croire qu'il s'agit de petits rochers sphériques, mais ce sont en fait des éléphants contractés sur eux-mêmes. Notre tâche est de les déplier, et les soldats se chargent de nous encourager de la crosse de leur fusil lorsque nous manquons de coeur à l'ouvrage. Le dépliage des éléphants est chose aisée en théorie : il faut d'abord trouver la trompe, puis la tirer de toute ses forces. L'éléphant reprend alors peu à peu la forme que nous lui conaissons d'ordinaire, tout en émettant un barissement continuel et proprement assourdissant. En pratique, il est pourtant extrêmement difficile de ne pas lâcher la trompe avant la fin du processus, tant la tension qui doit être maintenue est grande. Or, dès que l'on laisse filer la trompe, l'éléphant se met à se rétracter en tourbillonant et en sifflant, comme un ballon de baudruche qui s'échapperait avant que l'on ait fini de le gonfler. Il se produit alors une force d'aspiration, et les oiseaux ou les écureuils qui ont le malheur de se trouver trop proche du phénomène se retrouvent piégés au coeur de la sphère pachydermique. Nous tentons de les en libérer : un homme tire sur la trompe, et pendant que l'éléphant prend forme, d'autres forçats tentent d'y introduire la main pour aller récupérer les petites bêtes qui s'y trouvent prisonnières. Mais cela ne fait qu'empirer les choses, car certains travailleurs se retrouvent piégés à leur tour au sein des éléphants. Sous l'épaisse peau plissée des boules grises, on devine alors la forme de mains et de pieds humains, comme sur un ventre de femme enceinte déformé de l'intérieur par l'agitation du bébé. Ce sont les malheureux captifs qui s'évertuent à donner de grands coups pour signaler leur présence et nous appeler à la rescousse. Mais très vite ils s'épuisent, abandonnent, et le calme revient. Voilà qu'un groupe a presque réussi à mener à son terme la mise en forme d'un éléphant. L'attention de tous, bagnards comme gardiens, est tournée vers la scène. Une jeune fille rousse et moi décidons d'en profiter pour tenter une évasion. Nous courrons donc jusqu'à un épais buisson couvert d'épines grises et rousses, à l'intérieur duquel nous nous dissimulons. La jeune fille sort de sa poche un téléphone portable. Elle dispose d'une application qui permet de se téléporter vers n'importe quel lieu, à condition d'en indiquer les coordonnées géographiques précises. N'ayant pas la moindre idée des coordonnées de nos domiciles respectifs, nous nous risquons à taper des chiffres au hasard. Nous nous retrouvons dans le salon d'un appartement propret. Sur des étagères s'alignent des bombes de peinture, sagement ordonnées par couleurs. Posées au sol, le long des plinthes, il y a quelques châssis et une dizaine de toiles. Certaines sont achevées, d'autres non. Toutes sont assez laides. La jeune fille rousse et moi cherchons la sortie. Nous passons devant la cuisinière : une casserole d'eau y bout. Un étrange ustensile qui ressemble un petit peu à un fusil y est plongé comme une louche, la crosse reposant sur le rebord du récipient. Une porte s'ouvre brusquement. Dans l'encadrement apparaît une femme en peignoir blanc, les cheveux enturbannés dans une serviette éponge d'un bleu pâle. De toute évidence, elle sort de la douche. Mon accolyte se tourne vers la casserole, se saisit de l'ustensile et le pointe en direction de l'inconnue. Mais celle-ci éclate de rire et nous déclare qu'il ne s'agit pas d'une arme mais d'un outil qui permet de faire de la peinture invisible. Elle nous rassure ensuite en nous disant qu'elle n'a pas l'intention de nous dénoncer, et nous invite à nous asseoir pour discuter un peu. Nous nous éxécutons. La propriétaire des lieux se met alors à parler sans plus s'arrêter, et nous raconte toute sa vie dans les moindres détails. Tout y passe : sa fille qui fait de la gymnastique, les poésies qu'elle écrit chaque dimanche, une évocation minutieuse et exhaustive de sa généalogie, un projet de mariage dans sa jeunesse avec Donald Trump, les liens de sa grand-mère avec le parti conservateur... Son discours est absolument loghorréique, et je vis une très étrange expérience : un ennui mortel en plein rêve, dont mon réveil vient fort à propos m'arracher.
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troubleeverynight · 6 years
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Rêve de la nuit du 12 au 13 septembre 2018
Je marche sur un dédale de passerelles qui tournent et s'entremêlent dans une immense salle circulaire, vraisemblablement souterraine, baignée d'une lumière rougeâtre. En me penchant par dessus les rembardes des passerelles, je ne vois pas de sol mais une étendue d'eau, dans laquelle se réflètent de hautes colonnes noires ruisselantes d'humidité, innombrables. Elles m'évoquent une forêt d'arbres parfaitement lisses et cylindriques, et je ne suis pas capable d'identifier le matériau dans lequel elles ont été taillées. En levant les yeux, je ne vois ni plafond ni voûtes, mais un abîme obscur vers lequel les colonnes s'élèvent et où elles disparaissent sans que l'on puisse distinguer leur extrémité. D'ailleurs, peut-être n'ont elles pas de fin. Devant moi, une femme marche. Elle est ma guide en ces lieux. Elle marche d'un pas extrêmement vif ; je dois presque courir pour ne pas être distancé, mais elle ne semble guère s'en soucier, et ne se retourne d'ailleurs jamais vers moi ni ne m'adresse la moindre parole. Elle porte une robe noire marquée d'une taille empire, et ses cheveux blonds cendrés sont réunis en chignon au sommet de son crâne. Sa nuque est longue et blanche. Quelques grains de beauté s'y promènent. Nous marchons ainsi longtemps. Je ne sais pas où nous allons. Soudain, elle s'arrête et se retourne enfin. Je découvre son visage : parfaitement ovale, pâle. Les traits sont réguliers, la bouche fine, les yeux gris. Elle porte sur ses paupières supérieures de très curieux bijoux ; je n'ai ai jamais vu de semblables.Il s'agit de sortes de pinces métalliques argentées, patinées de noir, dont la forme évoque des insectes ailés. Ces pinces enserrent la peau des paupières supérieures et la replient sur elle-même d'une manière qui crée un étrange volume et révèle une part importante des globes oculaires. Le résultat est à la fois repoussant et fascinant, et j'imagine que le port de tels ornements doit être extrêmement douloureux. "Savez-vous comment parler aux chats mécaniques ?", me demande-t-elle. Un peu confus, je reconnais ne pas en avoir la moindre idée. "Eh bien, c'est très simple. Il faut leur parler en persan. Par exemple, si vous voulez qu'ils s'en aillent, vous leur dites "Boro !" et ils partent. Rien de plus facile". Elle continue à parler en me donnant de nombreux autres exemples d'ordres et de mots utiles à connaître, du moins lorsque l'on a affaire à un chat mécanique. Mais je n'écoute que d'une oreille et ne lui prête plus beaucoup d'attention. Car déjà l'aube est là, et je m'extirpe du rêve en m'accrochant au rayon de soleil qui vient me caresser la joue.
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troubleeverynight · 6 years
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Rêve de la nuit du 7 au 8 juin 2018
Je suis facteur ou livreur, je ne sais pas. Mais en tout cas, je suis dans la rue avec un colis à livrer. Mon coeur bat la chamade car le nom inscrit sur ce colis est celui d'une autrice de bande-dessinée dont le travail me bouleverse. Je sonne chez elle, et elle m'ouvre la porte. Elle habite au rez de chaussée, et son appartement donne directement sur la rue. C'est une jeune femme blonde, assez grande, à la peau pâle et au regard cerné. Elle porte un pull et un pantalon gris, tous deux un peu trop grands pour elle. Je lui remets son colis, et, malgré ma timidité, trouve le courage de lui dire que je connais et adore ses livres. Elle sourit et a l'air sincèrement flattée et touchée de rencontrer l'un de ses lecteurs. Nous nous disons au revoir, et je sors. Je suis à nouveau dans la rue, devant l'immeuble. J'ai une sensation un peu curieuse de flottement : l'impression d'avoir effectué une sorte de saut temporel, et qu'un, deux ou peut-être même dix jours se sont écoulés subitement. Je me retourne : sur les fenêtres de l'appartement dont je sors à l'instant, il y a une pancarte "A louer". Je m'approche de l'interphone : l'étiquette qui portait le nom de l'autrice a disparu. Je suis un peu perdu. Je regarde les passants autour de moi. Je remarque une petite dame brune, un peu replete, aux cheveux frisés, qui tire derrière elle un cabas. J'ai une intuition étrange, qui me dit qu'elle et la jeune autrice blonde ne sont qu'une seule et même personne. Ce n'est pas une certitude : mon bon sens me dit que c'est une idée parfaitement absurde, qui ne repose sur aucun élément. Bien sûr; elle pourrait porter une perruque, un faux-ventre etc., mais comment aurait-elle pu perdre quinze centimètres ? Néanmoins, je n'arrive pas totalement à me défaire de l'étrange idée que j'ai eu en apercevant cette femme, et je commence donc à la suivre. C'est une filature de très courte durée, puisqu'elle entre dans un immeuble a à peine 500 mètres de là. Je me faufile derrière elle avant que la porte ne se referme, sans qu'elle ne s'en aperçoive. Elle appelle l'ascenseur. J'attends, camouflé par une rangée de boîtes aux lettres. Elle grimpe dans l'ascenseur, et je vois grâce aux chiffres rouges qui défilent au dessus de la porte qu'elle va jusqu'au dernier étage, le septième. Je monte à mon tour, mais à pied. Sur le pallier du septième, il n'y a qu'une seule porte. Le nom qui y est inscrit n'est pas celui de l'autrice blonde, bien sûr. J'hésite à rebrousser chemin, mais le désir d'en avoir le coeur net est trop fort. Je frappe à la porte. La petite dame m'ouvre et me demande ce que je désire. Très mal à l'aise, je reste un moment silencieux, puis je lui dis en bégayant un peu qu'elle va sans doute me trouver bizarre, mais que je voudrais savoir si je peux lui demander quelque chose. Elle me regarde en souriant et me dit "Oui, à condition que vous ne me posiez pas LA question". Cette réponse lève presque mes doutes, et je me dis qu'elle sait pourquoi je suis là, qu'elle est sans-doute bien la même personne que la jeune fille blonde, mais que, pour une raison mystérieuse, je ne dois pas lui demander directement si c'est le cas. Alors je lui demande si elle pourrait dessiner quelque chose pour moi. Une fleur, par exemple. Car je me dis que si c'est bien elle, je reconnaitrai aussitôt sa manière de dessiner. Elle sourit à nouveau et m'invite à entrer. Elle me dit qu'elle va accéder à ma demande, mais qu'auparavant elle souhaite me faire visiter son appartement. Celui-ci est immense, d'une superficie que l'on n'aurait jamais pu soupçonner depuis l'extérieur. Il y a des serres qui entourent une sorte de petit clocher surmonté d'un bulbe d'oignon à moitié en ruine, et aussi une petite pièce carrée aux murs couverts d'étagères. Sur ces étagères sont soigneusement rangées des dizaines de boules de papier doré froissé. Ma guide m'explique qu'il s'agit en réalité d'échantillons d'une écriture extraterrestre en trois dimensions. Ce ne sont pas de simples papiers chiffonnés : en réalité, chaque pli et chaque repli, chaque sillon, chaque crète et chaque sinuosité correspondent à un sens précis. Elle m'explique que cette écriture en volume est d'une richesse conceptuelle et d'une précision avec lesquelles aucun langage humain ne saurait rivaliser. Il y a également dans l'appartement une bibliothèque immense, qui s'étend à perte de vue, et qui contient autant de chaises que de livres : chaque livre ne peut y être pleinement apprécié qu'en étant assis sur la chaise, le tabouret ou le fauteuil qui lui correspond exactement. Toutes ces choses sont merveilleuses et il y en a encore bien d'autres, mais je ne leur accorde qu'une attention limitée ; j'ai infiniment hâte de voir la petite dame brune exécuter le dessin qu'elle m'a promis. Elle doit le sentir, et elle me conduit dans une dernière pièce. Celle-ci est minuscule. Le mur, le sol et les plafonds sont immaculés, et il n'y a aucun meuble à l'exception d'un paravent, blanc lui aussi. La petite dame m'invite à m'asseoir puis se tourne vers le paravent. Elle sort de sa poche un pinceau et un flacon d''encre. Elle commence à dessiner sur le panneau droit. Une unique fleur, un chardon noir. Je la regarde faire, en silence. C'est bien, sans le moindre doute, la main de la jeune autrice blonde qui dessine, devant moi.
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troubleeverynight · 6 years
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Rêve de la nuit du 17 au 18 mai 2018
Je me trouve avec quelques amis dans un palais labyrinthique, qui semble mêler sans logique ni cohérence tous les styles architecturaux existants, et les inexistants aussi, d'ailleurs. Curieusement, l'ensemble n'est ni laid ni inquiétant. Nous explorons cette demeure, dont certaines pièces sont en rénovation tandis que d'autres sont en train d'être construites. On sent que le bâtiment est destiné à s'étendre indéfiniment dans toutes les directions possibles, et que jamais les travaux ne cesseront. Nous pénétrons dans une sorte de grotte (une partie de la maison étant troglodyte) où se trouve un jardin d'intérieur. La grotte est très sombre, mais une végétation riche et luxuriante semble malgré tout s'y épanouir. A bien y regarder, le peu de lumière qu'il y a semble provenir des feuilles et des fleurs des plantes elles-mêmes, qui semblent luire et trembler doucement. Je m'approche pour mieux percevoir le phénomène, et je me rends compte que toutes les plantes sont en réalité artificielles. Les tiges et les branches sont des gaines et des tuyaux dans lesquels circule un gaz étrange, inflammable au contact de l'air. Ces tuyaux sont percés de trous disposés à intervalle réguliers. Par chacun de ces trous, un peu de gaz s'échappe et se consumme en prenant la forme de feuilles, de fleurs et de fruits. Il y a au fond de la grotte un escalier en colimaçon sculpté dans la pierre. J'y monte. Je ne compte pas les marches, mais elles sont très nombreuses. Je finis par déboucher au sommet d'un donjon à moitié effondré, depuis lequel je peux contempler une plaine ocre et morne qui s'étend à perte de vue. Sur la plateforme où je me trouve, je découvre plusieurs machines dont je n'arrive pas vraiment à discerner la fonction ou l'utilité. Elles semblent avoir été fabriquées à partir de matériaux de récupération hétéroclites et parfois difficiles à identifier. En les examinant, je comprends que chaque machine s'actionne en plaçant une bille dans un entonnoir, déclenchant une suite de réactions en chaîne qui met en jeu dominos, poulies, tobogans, engrenages, passerellespoids et contre-poids. Mais dans quel but ? Je suis tiré de mes réflexions par un bruit dans mon dos. Je me retourne. Face à moi se tiennent deux grands chiens, minces et élégants, avec des visages humains à la place de la gueule. Le premier a de grands yeux noirs et étirés, une peau très pâle, et une épaisse chevelure violette ramenée partiellement en chignon au sommet de son crâne. Il porte sur le dos une sorte de selle molletonnée, de couleur parme, bordée de franges et de sequins dorés. Le second a la peau plus sombre, des yeux bleus et des paupières maquillés de noir. Il porte un long voile terre de sienne qui s'enroule à de multiples reprises autour de sa tête et de son corps. Les deux chiens me regardent un instant en silence puis font volte-face, courent jusqu'aux crénaux du donjon, sautent et plongent dans le vide. Je m'approche du bord : je ne vois aucune trace d'eux, nulle part. Je me réveille.
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troubleeverynight · 6 years
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Rêve de la nuit du 17 au 18 février 2018
Je suis dans l'appartement de M., avec un certain nombre d'autres personnes que je ne connais pas toutes. Nous avons été invités pour un repas. Avant de passer à table, M. décide de nous montrer quelques objets qu'elle a rapportés de voyage. Il s'agit pour la plupart de crucifix et d'objets religieux, sculptés extrêmement finement et vivement colorés. A y regarder de près, ils semblent faits d'une longue et fine écorce repliée des milliers de fois sur elle-même et découpée avec tant de soin qu'il est difficile de croire qu'un humain ait pu accomplir cette tâche. M. nous dit qu'il s'agit d'écorce de lierre. Il y a, sur le promontoire de l'un des crucifix, une foule de personnages. Parmi eux, un groupe de cycliste minuscules. Les rayons de chacune des roues, qui n'ont pourtant pas plus de 4 ou 5 mm de diamiètre, sont présents, chacun de l'épaisseur d'un cheveu. L'espace entre eux est parfaitement évidé. Alors que je m'approche tout près afin de mieux contempler cette merveille, une catastrophe a lieu : sous le simple effet de la chaleur de ma respiration, les détails les plus fins se désagrègent. Je suis mortifié. Je ne sais pas si M. m'en veut, mais la manière dont elle retire prestement les différents objets qu'elle avait apportés me donne à penser que oui. Je suis pris d'une honte et d'une angoisse terrible. Ma respiration s'accélère et devient plus difficile, ma vision se trouble, et je tombe sur le sol. J'ai les yeux clos, mais je n'ai pourtant pas totalement perdu connaissance. Je me trouve dans une sorte d'état intermédiaire, à la lisière de la conscience. J'entends autour de moi des bruits, des voix. Je n'en suis pas certain, mais il me semble que M. et ses invités sont en train de dîner, sans se préoccuper de mon état. J'ai du finir par perdre conscience, car je reviens à moi dans une pièce différente, une sorte de vaste salle de bain carrelée de blanc. Pas très propre, pas en très bon état : le plafond et les murs s'effritent, la baignoire est très ancienne et a du être belle avant que le temps ne l'abîme. Je suis torse nu, sans lunettes. Je tends l'oreille : plus un bruit. A côté de moi se trouvent une serviette, un gros pull rouge à col roulé, et une paire de lunettes de soleil. J'enfile le pull et je mets les lunettes. Leurs verres sont semblables à des yeux d'insectes, dotés de multiples facettes, mais totalement asymétriques : comme si le gauche et le droite appartenaient à deux espèces de mouches totalement différentes. Je me regarde dans la glace. Mes cheveux ont poussé, et ils sont totalement dressés sur ma tête : je ressemble un peu à Eraserhead. Je sors de la salle de bain et déambule dans l'appartement, à la recherche de la sortie ou d'une présence humaine. Il me semble d'abord qu'il n'y a personne, mais je finis par apercevoir deux adolescentes, très maquillées. L'une a les cheveux blonds, la seconde les a bleus. Celle qui a les cheveux bleus est au téléphone, et la blonde tient dans ses bras un nourisson. En écoutant la conversation, j'apprends qu'elles sont les filles de l'une de mes cousines, qu'elles sont en vacances à la mer, en Normandie chez leur sœur, chez qui nous devons donc nous trouver. Leur ressemblance est frappante ; elles doivent être jumelles. En ce moment même, leur sœur est partie faire quelques courses, et en attendant son retour, elles s'occupent donc de leur nièce, avant d'enfin pouvoir aller se baigner. Je suis surpris par plusieurs points : à ma connaissance, ma cousine n'a qu'une seule fille, et celle-ci est encore toute petite. De plus, la famille n'habite pas en Normandie mais dans les Vosges. J'en déduis que la période d'inconscience qui a précédé mon réveil dans la salle de bain a du durer au moins 15 ou 20 ans. Je sors de l'appartement sans que les jumelles n'aient remarqué ma présence. Je me retrouve sur une sorte de terasse à laquelle aboutissent une myriade d'escaliers couverts de varech et d'algues. Certains montent, d'autres descendent, et ils s'entremêlent les uns aux autres à perte de vue. Mes narines se remplissent de l'odeur de la mer, et je décide de suivre celle-ci pour aboutir à une plage. Après bien des tours et détours sur des marches glissantes, j'arrive enfin à mon objectif. Au-dessus de moi, le ciel est d'un jaune légèrement grisâtre. Il me semble que la nuit ne tardera pas à tomber. Dans le sable, je distingue des ossements. Alors que je m'en approche, j'entends un bruit derrière moi. Je me retourne et découvre une sorte de serpent titanesque, qui s'approche de moi en ondulant à grande vitesse. Il est couvert d'une épaisse fourrure grise et laineuse, et sa tête est une boule ridiculement petite en comparaison de son corps, ornée de deux yeux presque humains. Sur cette boule est entée une grosse trompe ridée en forme d'entonnoir. Le serpent me fait face, désormais. Il ne me semble pas du tout menaçant. Je plonge mes mains dans sa fourrure et me met à le caresser. Il émet une sorte de ronronnement. Au bout d'un moment, il s'ébroue et se tourne sur le dos. Je lui caresse et gratouille le ventre. Il est soudain pris de spasmes. Inquiet, je me recule un peu. Des sortes de grosseurs ou de boules se mettent à rouler sous sa peau, nettement perceptibles, en direction de sa tête. Ces boules sont ensuite expulsées par sa trompe : il s'agit de toute évidence d'œufs, parfaitement sphériques. A peine ont-ils touché le sol qu'ils éclosent, révélant des petits qui n'ont rien de commun avec l'animal qui leur a donné naissance. Ces nourissons sont en effet des quadrupèdes qui ressemblent à de minuscules tricératops et dont la peau est lisse et blanche à pois rouges et noirs. Je les trouve extrêmement mignons et approche ma main pour les caresser, mais ils se mettent à déféquer et à uriner. Je me dis qu'il doit s'agir d'un mécanisme de défense provoqué par la peur, et je les laisse donc tranquilles. Pendant ce temps-là, le soleil s'est rapproché de l'horizon et d'autres animaux sont arrivés sur la plage. Ils sont tous plus étranges et plus beaux les uns que les autres. Il y a des sortes de pachydermes gris à six pattes minuscules et dont la tête s'orne de bois semblables à des coraux, d'énormes larves beiges dont les probioscis violacés se divisent en mille branches labyrinthiques, de minuscules chevreuils protégés par des carapaces rutilantes aux formes presque architecturales, et bien d'autres créatures merveilleuses encore. J'aimerais toutes les caresser et les prendre dans mes bras mais je n'ose pas : je suis un peu intimidé, et j'ai peur que certaines d'entre elles soient aggressives, ou tout simplement venimeuses. Les bêtes sont de plus en plus nombreuses, et bien vite la plage entière est recouverte par une foule d'animaux grouillants. Tous sont silencieux, et tournés vers le soleil comme s'ils attendaient quelque chose. Or, à l'instant même où le point le plus bas de l'astre touche l'horizon, une sorte d'immense frisson parcourt les échines de toutes les créatures, et elles s'élancent ensemble vers la mer dans laquelle elles plongent. Elles chahutent dans les vagues, sautent, nagent, jouent, virevoltent. C'est un spectacle merveilleux à voir. Alors j'enlève mon pull et me décide à les rejoindre. Je me réveille.
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troubleeverynight · 6 years
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Rêve de la nuit du 29 au 30 octobre 2017
On a trouvé dans le désert de l'Arizona un gigantesque dessin abstrait formé d'ossements humains. Je fais partie d'un groupement d'enquêteurs, chargés de faire la lumière sur ce qui pourrait bien être l'oeuvre macabre d'un effroyable tueur en série. A., la coordinatrice de l'enquète, est furieuse : la découverte aurait dû rester secrète, mais un auteur de BD en a eu vent et a réalisé un album qui en rend compte. L'album a beau être présenté comme une fiction, plusieurs admirateurs de l'auteur ont pressenti qu'il devait se baser sur des faits réels, et se sont donc rendus dans le désert où ils ont découvert le pot aux roses. Ce livre a ainsi donné naissance à une forme de tourisme morbide et voyeuriste, certes très marginal mais qui entrave néanmoins notre travail. En effet,l'intégrité de la scène de crime a été compromise, et certains visiteurs ont même emporté une mâchoire ou un tibia comme souvenir. A. dirige sa colère contre nous, alors que nous n'y pouvons strictement rien. L'un des enquêteurs, E., poussé à bout, finit par dire qu'il démissionne et s'en va en claquant violemment la porte. A. Se renfrogne et se tait, mais n'essaye pas de rattraper E. Dans la pièce où nous nous sommes, qui est souterraine et se trouve sous le désert et le dépôt d'ossements, il y a un grand coffre. Je m'en approche et je l'ouvre : il contient des dizaines de petites poupées de cire. Il y a une poupée à l'effigie de chacun des enquêteurs, moi y compris. Je distribue à chacun la poupée qui le représente. Personne ne dit rien, mais chacun, en recevant sa poupée, a la même intuition : nous sommes morts, et les ossements qui reposent au dessus de nos têtes sont les notres. Nous nous agenouillons l'un derrière l'autre, en file indienne, et chacun se met à marmonner à l'oreille de sa poupée. C'est une manière de prier, je crois. Le sol se met à trembler à intervalles réguliers, comme si un titan ou une créature colossale marchait dans le désert et se dirigeait vers nous. Nous fermons les yeux, et nos prières redoublent d'intensité. Chacun essaye d'oublier les bruits de ces pas terribles et de se concentrer sur sa poupée, comme si rien d'autre qu'elle n'existait au monde. Je me réveille.
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troubleeverynight · 7 years
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Rêve de la nuit du 4 au 5 juin 2017
Cest l'anniversaire de G. Je lui ai offert un dessin qui représente une sorte de serpent ailé au plumage bleu-vert. Nous nous promenons dans la rue avec quelques amis lorsque nous croisons le type chez qui j'ai fait un stage il y a quelques années. Dans le rêve, il s'appelle Denis (ce qui n'est pas du tout le cas en réalité). Il est à vélo. Nous nous saluons et je continue ma route avec mes amis. Mais je me rends vite compte que Denis est en train de nous suivre, tout en marmonnant des propos incompréhensibles. Il est de plus en plus agité et me prend à parti. Je me sépare de mes amis et prend une petite rue sur la gauche. Denis me suit toujours. Je me mets à courrir pour le semer ; il commence à me faire peur. J'arrive à une place en plein milieu de laquelle se trouve une maison isolée. La porte est ouverte. J'entre précipitemment et referme derrière moi. J'explore la maison. Toutes les fenêtres sont murées mais il y fait pourtant clair comme comme en plein jour. Dans le salon, je rencontre ses habitants : un homme et sa fille d'une vingtaine d'années. Ils ne semblent pas surpris de me voir et ignorent presque ma présence. Je comprends que les fenêtres sont murées car l'homme souhaite "protéger" sa fille de l'extérieur. Depuis sa naissance, elle n'est jamais sortie de la maison. Elle semble hébétée, renfermée sur elle-même. L'homme la prend par le bras et l'emmène dans une autre pièce. Avant de sortir, il se tourne vers moi et me recommande de me méfier de ceux du dehors, et de ne pas me faire voir. Je suis fatigué et décide de prendre une douche. Je rentre dans la salle de bain. A l'inverse des autres pièces, sa façade est entièrement vitrée. Ce que je trouve totalement absurde jusqu'à ce que je comprenne qu'il s'agit d'une vitre sans tain, et que cette pièce doit faire office pour le père de poste d'observation. Il y a en effet une tabouret, posé face à la vitre. Je m'y asseois. Sur la place, deux hommes me font face et regardent dans ma direction. J'ai beau savoir qu'ils ne peuvent pas me voir, j'ai l'impression que leurs regards me transpercent. Ils tiennent un grand panier et portent à leurs ceintures de longs couteaux. Ils posent le panier devant la maison, l'ouvrent, et en sortent chacun une girafe. Ce sont de toutes petites girafes, de peut-être 50 cm de hauteur, mais elles sont bien réelles et vivantes. Les hommes se saisissent de leurs couteaux et décapitent chacun leur girafe, puis commencent à découper leurs cous en rondelles qu'ils disposent tout autour de la maison. Leurs regards sont hallucinés et leurs pupilles dilatées. Ils jettent les corps encore tremblants et ruisselants de sang derrière eux, puis retournent vers le panier et empoignent d'autres girafes. Je me dis qu'il faut que j'intervienne d'une manière ou d'une autre. J'avise une sorte de petite trappe dans la vitre sans tain. Je l'ouvre et, ne sachant pas quoi faire d'autre, j'y passe mon bras et désigne du doigt un point derrière les deux hommes. Ils fixent mon doigt, l'air hagard, puis se retournent et s'en vont dans la direction que je désigne, laissant sur place leur panier et les deux girafes qu'ils s'apprêtaient à mettre à mort. Je m'extirpe de la maison par la trappe, et je traverse la place pour entrer dans une épicerie. La nuit commence à tomber. A l'intérieur de l'épicerie se trouvent plusieurs personnes. Il y a l'épicière, à qui une dame bourgeoise est en train de raconter qu'elle a rencontré le matin même un petit garçon atteint du syndrome de Down. Elle en parle avec un attendrissement qui dissimule mal son mépris, sa condescendance et son paternalisme. Elle semble d'ailleurs se rendre compte soudainement de ce point, et présente ses excuses aux gens présents, puis se tait. Il y a également une femme qui explique à un homme qu'elle ne peut pas rester avec lui, et qu'elle va s'en aller. L'homme essaye de la convaincre de changer d'avis. Enfin, il y a deux femmes à la peau sombre qui se ressemblent beaucoup et doivent être sœ urs. Elles parlent une langue qui s'appelle le rumi, qui ressemble à de l'italien et s'écrit à l'aide de caractères arabes. L'une d'entre elles m'interpelle, et me demande de lui apprendre à dessiner un visage. Pour une raison obscure, il semblerait qu'elle ne puisse pas faire ses courses avant d'en être capable. Je lui explique le peu de choses que je sais : les proportions, les points à observer, les repères et les aplombs, quelques notions d'anatomie superficielle pour comprendre la manière dont les volumes s'articulent. Elle m'écoute presque religieusement. En arrière plan, le couple discute toujours. L'homme promet à la femme qu'elle sera libre. Il dit qu'ils vivront dans une roulotte à sept étages, et qu'elle aura ses propres étages où jamais ils ne viendra la déranger. Il dit que "père" est un mot magnifique, et qu'il se souvient de son propre père, qui était breton. Elle ne l'interrompt pas, se contentant de faire "non" de la tête. Puis quand il a fini, elle lui dit doucement qu'elle l'aime, mais qu'elle doit s'en aller. Puis elle sort. Il reste dans un coin, prostré. Pendant que la femme qui parle rumi apprenait à dessiner les visages, sa sœ ur a accumulé des quantités astronomiques de légumes dans deux grands paniers en osier. Elle en prend un dans chaque main. Nous sortons tous de l'épicerie : l'épicière, la dame bourgeoise, l'homme, les deux sœ urs et moi. C'est l'aube ; une légère brise souffle et des nuages gris-roses s'effilochent dans un ciel laiteux . Nous levons tous les yeux pour les contempler.
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troubleeverynight · 7 years
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Rêve de la nuit du 26 au 27 mai 2017.
La scène a lieu dans une petite pièce carrelée de blanc, qui appartient certainement à un hôpital ou un quelconque complexe médical. Un cadavre d'homme décapité se trouve sur un lit. A sa gauche, une femme recroquevillée surun fauteuil marmonne des phrases incohérentes et difficilement compréhensibles où il est question d'esprits et de possession. Il me semble que les deux infirmières qui l'encadrent viennent de lui administrer un calmant ou un sédatif. Au pied du lit se trouve un homme d'une qu arantaine d'années. Il observe le cadavre d'un air pensif. Soudain, il semble subir une décompensation brutale, et son visage se crispe tandis qu'il se met à hurler. Il crie que les esprits grouillent sous la peau, et répète cette phrase sans discontinuer. Les infirmières se ruent sur lui. Le bruit et l'agitation semblent faire sortir quelque peu la femme recroquevillée de sa léthargie, et elle se balance maintenant d'avant en arrière, la tête tendue vers le plafond, en poussant des sortes de hululement. Les infirmières tentent de maîtriser l'homme, mais il les repousse violemment. Elles sortent de la pièce, sans doute à la recherche de renfort. L'homme se saisit d'une sorte de grande tablette numérique qu'il passe méthodiquement le long du cadavre, comme s'il le scannait. Je me situe juste derrière lui et je vois donc ce que l'écran de la tablette révèle : des dizaines et des dizaines de visages grimaçants et monstrueux qui tournoient lentement en se déformant à l'extrême, se heurtant, se mordant, fusionnant les uns avec les autres. Lorsque l'homme passe la tablette à l'endroit où devrait se trouver la tête du cadavre, on voit sur l'écran un visage hurlant de terreur, et un cou attaché aux épaules par de grossières coutures. L'homme, qui semble s'être calmé, éteint la tablette et la repose. Les plaintes de la femme ont cessé. A nouveau recroquevillée, elle murmure derechef ses psalmodies incompréhensibles. Surpris que les infirmières ne reviennent pas, je me tourne vers la fenêtre qui donne sur le couloir. Il est désert, mais quelqu'un finit par apparaître dans mon champ de vision. C'est un type que je connais vaguement. Il est nu et marche lentement, les yeux dans le vague. Sa colonne vertébrale se prolonge par une sorte de queue, un appendice de chair d'au moins un mètre de long, strié de veines bleuâtres. Je m'aperçois aussi qu'il a à l'arrière de la cuisse droite un second pénis, curieusement disposé à cet endroit, qui pendouille lamentablement au dessus d'une paire de testicules fripés. Plusieurs pensées me viennent alors à l'esprit. Ne l'ayant jusqu'alors jamais vu qu'habillé et n'ayant jamais perçu quoi que ce soit d'anormal, je me demande comment ils s'y prend pour dissimuler si efficacement ces malformations. Par ailleurs, je pense à sa généalogie, que je sais être pleine de drames et d'horreurs depuis des siècles, et je me dis que son corps a d'une certaine manière du exprimer physiquement les horreurs qui gangrénaient l'âme de ces ancêtres. Et donc, que son âme à lui doit être enfin libérée de ce poids. Je songe à ma propre âme, et me dis qu'elle est sans aucun doute surchargée de tumeurs morales et de difformités. J'imagine mon corps si toute cette noirceur était soudainement exprimée par lui : couvert de pampilles de chairs et de peau, de chancres et de bubons, osseux et adipeux à la fois, grotesque, tors et contrefait... Presque inhumain. Je suis pris d'un frisson. Heureusement, nul ne peut voir les âmes.
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troubleeverynight · 7 years
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Rêve de la nuit du 26 au 27 mars 2017
Je me tiens au bord d'une falaise. En face de moi se trouve la créature la plus laide que j'ai jamais vue. Vaguement humanoïde, grisâtre et osseuse, décharnée, couverte de bosses, de plaies et d'abcès, elle a dans le dos deux immenses ailes grises à moitié déplumées et pleines de crasse. Sa peau est parcheminée ,nécrosée, couvertes d'esquarres. Sa face est concave et sillonée de plis ravinés avalés par une sorte d'orifice noir et gargouillant qui en occupe le centre. Elle n'a pas d'yeux. Quelques longs poils noirs et hirsutes sont semés le long de son échine. Elle tremble. Son attitude traduit une effroyable souffrance. Curieusement, elle ne me dégoûte pas. Je ressens beaucoup de tristesse et de compassion pour elle. Je m'approche d'elle ; je veux la prendre dans mes bras pour la consoler. La créature recule d'un bond, effrayée. Elle semble souffrir de plus en plus. Elle se contorsionne en tous sens. Ses plaies s'aggrandissent d'instnt en instant, ces cicatrices craquent une à une comme des coutures. Du sang commence à perler du collier de bubons qui entoure son cou. Elle émet un affreux hululement plaintif qui me déchire l'âme et le coeur. Une illumination traverse mon esprit, et j'ai l'absolue certitude que c'est le regard que je porte sur cette créature qui la fait souffrir aussi atrocement. Ma pitié et ma compassion fouaillent ses chairs aussi sûrement que la plus effilée des larmes. Je veux détourner les yeux pour mettre fin à son calvaire. Mais je me rends compte que je ne peux pas. Même clore les paupières ne m'est pas possible. Je tends toute ma volonté dans le but d'accomplir ce simple geste : fermer les yeux. Mais mon corps ne m'obéit plus. Mes prunelles sont rivées sur le monstre, accrochées à lui comme deux harpons fermement plantés sous sa peau. Sa souffrance semble de plus en plus insoutenable. Il convulse ; chacun des pores de sa peau est une fontaine de sang et de pus. Son corps n'est plus qu'une immense plaie ouverte. Ses gémissements sont de plus en plus faibles, comme s'il n'avait même plus la force d'exprimer sa souffrance. Or, plus il souffre, plus je suis envahi d'une vague de pitié que je n'arrive pas, malgré tous mes efforts, à réffrener. Et plus ma compassion grandit, plus le martyre subit semble s'intensifier. J'assiste, impuissant, au spectacle d'un supplice odieux et d'une agonie dont je suis la cause. Au bout d'un temps sans doute court, mais qui a le poids de l'éternité, je n'ai plus à mes pieds qu'une masse informe et sanguinolent agitée de rares soubresauts. Alors le charme est rompu et, doucement, mes yeux se ferment enfin.
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troubleeverynight · 8 years
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Rêve de la nuit du 15 au 16 Septembre 2016
La scène se passe sur un parking désert et ensoleillé. Au milieu se dresse un immense mur noir constitué d'une sorte d'ombre liquide. Un homme vêtu d'un grand manteau sombre traverse le parking à grandes enjambées. Il est très grand et légèrement voûté. Il se retourne vers moi. Sa tête à la forme d'une gousse oblongue traversée par une fente au milieu de laquelle se trouve un œil unique et vertical, veiné de rouge. Cet œil bat comme s'il s'agissait d'un cœur. Ses mains sont crayeuses, avec de très longs doigts aux pointes effilées. Sans hésitation, l'homme pénètre le mur liquide, qui se referme derrière lui. Une sorte d'oiseau vole à travers le parking. Il n'a pas de plumes mais un épais pelage noir au reflets bleutés. L'oiseau se pose sur le mur et nage tranquillement sur la surface verticale, comme s'il s'agissait d'une étendue d'eau ordinaire. La gravité ne semble pas lui poser le moindre problême. A proximité de l'oiseau, je vois la main du cyclope surgir de l'ombre, saisir le volatile par le cou d'un geste assuré et élégant, puis l'attirer violemment sous la surface. Un nouveau personnage fait son entrée. C'est un homme assez jeune, aux yeux cernés et au visage amaigri, dévoré par une barbe broussailleuse. Il porte un vieux jean, une veste kaki élimée et des chaussures couvertes par la poussière des routes. Il pousse devant lui un caddie rempli, et porte sans cesse des regards inquiets autour de lui. Il s'arrête à quelques mètres du mur d'ombre. Puis il inspire profondément et se met à courrir vers le mur, toujours avec son caddie devant lui. Je le suis. Nous entrons dans l'ombre liquide. Nous nous retrouvons plongés dans cette sorte d'eau noire. Nous pouvons y respirer, peut-être juste un peu plus difficilement qu'à l'extérieur. La sensation sur la peau est très étrange : une sorte de viscosité froide, assez désagréable. On entend des bruits étranges, étouffés. On peine à savoir s'ils sont proches ou lointains, et de quelle direction ils parviennent. La visibilité est extrêmement réduite : on n'y voit guère au-delà d'un ou deux mètres. Régulièrement, nous tombons sur des épaves de voitures, de camions et même d'avions. L'homme semble particulièrement terrifié ; il est sur le qui-vive et avance le plus vite possible, sans cesser de regarder tout autour de lui. De temps en temps, il y a au milieu de l'ombre une sorte de clairière, de petite poche de lumière cernée de toute part par le liquide noir. A chaque fois, l'homme s'y précipite pour reprendre son souffle et regarder une sorte de carte, avant de pénétrer à nouveau dans l'ombre jusqu'à la prochaine escale. Après un voyage interminable, nous arrivons en vue d'un bâtiment entièrement noyé dans l'ombre. L"homme accélère encore et se précipite vers les baies vitrées sur lesquelles il tambourine. Une silhouette s'approche et entrouvre une porte. Nous nous y engouffrons, et la porte est aussitôt refermée derrière nous. L'homme que je suivais se laisse tomber à terre et fond en larmes.
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troubleeverynight · 8 years
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Rêve de la nuit du 11 au 12 Juillet 2016
Je cours à une vitesse extrême. Sans corporéité, je passe à travers une succession de parois. Je ne suis pas seul mais accompagné par une dizaine d'êtres étranges qui changent de forme à chaque pièce que nous traversons. Ils se font cubes, puis engrenages et enfin oiseaux. Lorsque nous passons la dernière paroi, nous nous retrouvons dans une petite pièce carrelée de blancs. Mes compagnons ont pris la forme d'enfançons si étroitement serrés et emmaillotés dans leurs langes qu'ils ressemblent à de petites momies. Les plus minuscules mesurent mois d'une dizaine de centimètres de long, les plus grands ont la taille d'un bébé ordinaire. Je vois que le visage des plus petits d'entre eux s'assombrit à vue d'oeil, jusqu'à devenir d'un noir profond,. L'un des nourissons se met à parler d'une voix rauque et grave, et me délcare d'une voix rauque et grave qu'ils sont morts, car ils étaient les plus fragiles de ses frères et soeurs. J'observe les cadavres de plus près. Leurs visages sont inexpressifs et lunaires, d'une substance qui ressemble à de la cire. J'effleure du doigts les paupières de l'un d'entre eux. Aussitôt, sa face se désagrège en une fine poussière. Derrière apparaît une myriade de larves, de cocons et d'insectes blancs. Les insectes semblent infiniment délicats : leurs ailes sont froissées et paraissent de soies, tandis que leurs pattes sont longues, chancelantes et ourlées de longs poils blanchâtres. Avec toute la délicatesse dont je suis capable, je me saisis de l'un d'entre eux et attache à l'une de ses pattes un message de détresse, afin d'obtenir de l'aide pour les nourissons et moi. L'insecte est si gracile qu'il me semble peu probable qu'il arrive ne serait-ce qu'à prendre son envol. Un homme surgit d'on ne sait-où tire sur l'un des murs de la pièce, qui se révèle être une paroi coulissante. Derrière, je découvre une succession de terasses en étages et en escaliers, où se déploient roseraies, massifs de fleurs et bosquets d'arbres fruitiers dignes des jardins suspendus de la reine Sémiramis. Mais j'ai la désagréable impression d'évoluer dans un décor de théâtre. Chaque feuille me semble trop parfaitement ciselée, chaque corolle trop régulière, chaque branche trop élégamment courbée vers le ciel. Je me sens piégé et une forme de panique commence à s'emparer de moi. Je me mets à courrir vers l'une des terasses, qui s'ouvre sur un gouffre aux parois acérées, avec la ferme intention d'y plonger.
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troubleeverynight · 8 years
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Rêve de la nuit du 27 au 28 Mai 2016
Je déambule dans une grande bâtisse de style colonial. C'est la nuit, mais le clair de lune baigne les lieux d'une lumière d'argent bleuté : je me déplace donc sans difficulté. Les fenêtres sont entrouvertes et j'entends à l'extérieur le chuchottement des feuilles qui frémissent dans le vent. Dans la maison, tout est endormi. Je m'engage dans un large couloir aux murs blancs décorés de tableaux qui représentent tous d'inquiétants et majestueux paysages parsemés d'ifs et de cyprès. Au bout du couloir, une porte ouverte donne sur un jardin. Je sens la fraîcheur de la nuit et l'odeur capiteuse du jasmin. Soudain, un animal apparaît dans le couloir ; je n'en ai jamais vu de semblable.De la taille d'un gros chien, il a une tête qui ressemble à celle d'un boeuf, mais avec un groin de sanglier. Sa fourrure est d'un noir de jais parsemé d'ocelles blanchâtres. Deux fines cornes d'ivoire torsadé encadrent ses oreilles. Sa queue est un panache de plumes vivement colorées qui m'évoquent un faisan ou un paon. La bête me regarde sans bouger, ses grands yeux sombres rivés aux miens. J'aperçois alors une sorte d'éclair orangé qui traverse le jardin à grande vitesse : c'est un autre animal : une espèce de cerf miniature, au pelage d'un orange si vif que même la nuit ne peut l'éteindre ou l'affadir. Il porte sur son dos une sorte d'excroissance qui pourrait faire songer à la bosse d'un dromadaire (quoique de forme plus élégante). Lui aussi a en guise de queue un faisceau de plumes chatoyantes. Le premier animal fait volte-face et se lance à la poursuite du petit cerf. Toute la maisonnée semble alors se réveiller en sursaut : les portes sont ouvertes à toute volée, et des gens sortent de toute part, les joues froissés par les plis des oreillers, et des lanternes dans les mains. Quelqu'un m'en tend une. Nous sortons tous dans le jardin, à la poursuite des deux animaux que nous avons tout juste le temps de voir disparaître dans la forêt qui délimite les contours du parc. Nous nous élançons après eux et nous égaillons entre les hauts troncs noirs des arbres. Les lumières des lanternes apparaissent et disparaissent autour de moi, tandis que j'entends les branches craquer et l'écho des voix qui se hêlent pour se donner des nouvelles de la battue : mais celle-ci est infructueuse. Mes camarades décident donc d'opter pour une autre stratégie. Chacun de nous est équipé d'une très longue bobine de fil argenté. Nous attachons ces fils d'arbres en arbres, à l'aide d'un système de noeuds complexe et très élaboré. Nous formons ainsi une sorte de toile d'araigne à mesure que nous convergeons vers le centre de la forêt. Bien que l'on ne m'ait donné nulle explication, j'imagine que le but est de prendre au piège les deux animaux. Alors que je suis en train d'effectuer un nouveau noeud, le fil que je tiens se met à vibrer. Je le remonte, à la recherche de la source de la secousse, et je vois un homme pris dans notre piège. Il a des cheveux châtains, de larges lunettes à monture noire et un visage assez quelconque mais néanmoins avenant. Il est vêtu d'une chemise en jean et d'un pantalon noir. Ses pieds sont nus. Je m'apprête à lui porter secours et à le libérer, mais l'un des rabatteurs me crie d'arrêter sur le champ. Il appelle nos camarades qui rappliquent tous auprès de nous. On m'explique qu'avant de libérer l'homme, il faut procéder à une vérification. Précautionneusement, une femme approche une lanterne du visage de l'inconnu. Puis elle l'incline selon un angle qui semble soigneusement réfléchi. L'oeil gauche de l'homme est alors baigné d'une lueur qui révèle une sorte d'étrange flamboyance rousse dans l'iris. On m'explique que cette flamboyance signifie qu'il ne s'agit pas d'un homme ordinaire mais d'un tigre, et que le libérer serait une erreur tragique. Un des chasseurs retire les bottes de cuir noir qu'il porte aux pieds : je vois qu'il manque trois de ses orteils au pied gauche, et un au pied droit. Bien qu'elles aient cicatrisé, on sent que les plaies ont dû être effroyables. Le chasseur m'explique que c'est là le résultat de sa dernière chasse au tigre. Je regarde à nouveau l'inconnu pris dans le filet : il semble pourtant bien inoffensif.
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troubleeverynight · 8 years
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Rêve de la nuit du 8 au 9 Mai 2016
Je suis seul à la terrasse d'un café. Peu à peu, d'autres personnes arrivent : d'abord une jeune femme aux cheveux noirs, coupés en carré et avec une frange. Elle porte des lunettes de soleil et est emmitouflée dans un épais manteau de fourrure. Puis c'est un homme vêtu d'un costume à carreaux, une dame voûtée sur sa canne et bien d'autres encore qui s'installent, chacun seul à une table. Il y a chez eux une chose étrange mais j'ai du mal à discerner et à nommer ce dont il s'agit. Je les observe attentivement et je finis par comprendre : si je leur retire mentalement leurs accoutrements divers, leur maquillage, leurs coiffures, leurs postiches ou perruques, leurs lunettes, tous ont exactement le même visage : ce sont de véritables clones. L'un d'eux se lève et vient s'asseoir en face de moi. Il pose sur la table un énorme livre. Je l'ouvre : il est rempli de somptueuses images composées uniquement de dorures : ors plus ou moins jaunes, rouges ou tendant vers l'argent se combinent pour former des scènes d'une extrême complexité, où des myriades de personnages aux visages délicatement modelés et aux vêtements richement ornementés déambulent dans des jardins paradisiaques. Soudain, tous les clones s'en vont, me laissant seul à nouveau. Je quitte le café à mon tour, laissant le livre sur la table, et j'entre dans un appartement. Il est meublé sobrement. Tout est moderne et glacial, blanc ou métallisé. Le sol est couvert de carrelage. Il s'y trouve un chat avec lequel je commence à jouer en agitant devant lui un fil gris que j'ai trouvé par terre. Lorsque je me lasse du jeu, je m'assieds dans le canapé. Le chat monte alors sur mes genoux et je me rends compte que c'est un robot de métal. Il est d'ailleurs très grossièrement fait : le corps est une simple boîte grise, un parallélépipède, et je ne comprends pas comment je n'ai pas vu tout de suite qu'il ne s'agissait pas d'un véritable chat. Cela dit, le comportement du robot est d'un naturel confondant et je me dis que la robotique a fait d'énormes progrès.J'avise alors une petite trappe au sommet de la tête. Je l'ouvre et découvre à l'intérieur un cerveau qui se gonfle et se rétracte au rythme d'impulsons électriques : spectacle quelque peu répugnant mais néanmoins fascinant. Je comprends que ce n'est pas vraiment un robot auquel j'ai affaire, mais un véritable chat qui a dû subir un nombre incalculable d'opérations pour devenir cet être hybride entre le vivant et la machine. Je me demande si le mot "transfélinisme existe". Je referme la trappe, et le chat s'en va comme si de rien n'était. Sur la table basse devant le canapé se trouve un ordinateur. Je l'allume, me connecte à Internet et commence à regarder des vidéos de violoncellistes. Dans la première, c'est un homme vêtu d'un jogging bleu et blanc. Il interprête un morceau nommé "Concerto d'Osnos". Son jeu est expressif mais quelque peu maniéré, et son vibrato trop présent à mon goût. Dans la deuxième vidéo, c'est une femme obèse aux vêtements et aux cheveux blancs, et au visage extrêmement poudré, qui joue elle aussi le Concerto d'Osnos. Son interprétation est un peu trop scolaire, presque mécanique. J'écoute une troisième version, par une femme qui a à la place du visage un trou noir encadré par une épaisse chevelure rousse. Ses bras sont d'une longueur démesurée, ce qui lui donne l'air d'une sorte d'insecte dont le violoncelle serait l'abdomen. Elle porte un pull jaune moutarde. Elle joue sublimement : j'en oublie toute considération technique et me laisse porter par la musique. Je regarde ensuite une autre vidéo : il s'agit d'un film d'Hitchcok dont j'ignorais totalement l'existence. A l'écran, une femme blonde en tailleur pénètre dans un laboratoire souterrain. Des papillons mécaniques y volent à l'intérieur de bocaux en verre, se heurtant sans cesse aux parois dans un cliquetis continuel et inquiétant. Derrière la femme se profile un homme au rictus figé qui a à la place des mains des prothèses umnies de longues griffes sur lesquelles des voyants lumineux bleus clignotent. La femme ne l'a pas vu. L'homme se rapproche d'elle, lentement, imperceptiblement. La caméra zoome de plus en plus sur ses griffes.
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