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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 20
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Hello les loulous !
Vous lisez certainement cette intro un moment après la publication du post sur le chapitre 19, mais sachez que je commence immédiatement après avoir fini le chapitre précédent. Celui-ci était si mauvais que j’ai désespérément besoin de prendre quelque chose de bon dans cette saga avant de refermer mon document LibreOffice.
La dernière fois, Mara trahissait l’Empire, tuait un Très Haut Mage et volait la sphère-négation, tout ça dans un chapitre qui arrivait à être chiant à mourir en dépit des enjeux.
Aujourd’hui, nous rejoignons notre mauvaise troupe sur Tadix. Le chapitre 20 s’intitule « Archange, ou comment découvrir que son futur potentiel peut-être petit copain voire fiancé est sans doute un sérial killer. »
Bref, la dernière fois qu’ils apparaissaient, nos sacrés camarades venaient tout juste d’invoquer Archange et sa clique, ce à quoi certains dragons ne réagissaient pas très bien.
Archange ordonne à ses démons de se calmer avant que tout ça vire au bain de sang. Tout ce beau monde se détend, les démons sont tous des top models, et Archange va voir Tara, ravi de la croiser. Tout ça ne plaît pas du tout à Cal, qui lâche un grognement. Parce que même le génie du groupe réagit comme un clebs quand il voit sa copine se faire draguer par un prétendant politique.
« Fafnir écrasa le pied de Cal, ce qui le fit sursauter. Il jeta un regard blessé à la naine, qui le lui rendit froidement, haussant ses sourcils roux d’un air de dire : « Eh bien quoi ? Tu veux vraiment tout faire rater ? » »
Putain, même Fafnir a une réaction logique, tu la sens ton efficacité, Cal ?
« Il se sentait l’âme d’un homme de Cro-Magnon. À moi ! À moi ! En fait, il aurait bien attrapé Tara pour l’emmener dans sa caverne. (les hommes de Cro-Magnon ne méritent pas la comparaison avec Cal. Et je suis persuadée qu’ils étaient mille fois plus subtils que ce que Madame S.A.M. imagine. Also Cal vient d’Autremonde et les bouquins passent leur temps à nous dire qu’il est inculte sur tout ce qui concerne la Terre, il ne devrait pas se faire ce genre de réflexion)
Sauf que, pour l’instant, Tara avait l’air littéralement hypnotisée par le bellâtre. Elle le regardait comme s’ils étaient seuls au monde. Cal espéra très fort que c’était du cinéma. Qu’elle n’oubliait pas que ce… truc était un monstre sous ce corps trop parfait. (Oh mais fait chier… qu’est-ce qu’on en a à foutre de la réelle apparence d’Archange ? Certes, je ne choisirai peut-être pas un démon pour une partie de jambes en l’air, mais 1/ peut-être qu’il y a des gens qui aiment bien, d’où tu juges. 2/ les relations inter-espèces ne doivent pas être si rares que ça dans cet univers, il y en a eu plusieurs simplement dans le magic gang 3/ La visée de Tara n’est pas de se marier par amour pour Archange, mais pour former une alliance politique qui leur éviterait une guerre ! Un autre parti envisagé était Chem, tu crois qu’elle a envie de pécho son mentor ? Donc qu’est-ce qu’on s’en fout d’à quoi il ressemble en vérité, ou du fait qu’il cache à quoi il ressemble ?? L’essentiel, ce sont ses actions, à la fin, pas le nombre d’yeux qu’il a !)
En fait, si Cal avait été dans les pensées de Tara, il aurait été encore plus inquiet. Parce que lorsque Archange avait plongé ses yeux verts dans les yeux bleu marine de Tara, la jeune fille avait senti… quelque chose.
Comme si elle était attirée par Archange. Un peu comme ce qu’elle ressentait… avait ressenti pour Robin, lorsqu’elle était folle amoureuse du demi-elfe. »
Ce bouquin aurait dû s’appeler « Tara Duncan : Adonis contre apollons ». Quand j’ai commencé ce PDF, j’attendais de la baston, pas un concours de JoJo poses. Je veux juste qu’un dragon casse la gueule d’un démon à ce stade, s’il n’y a que ça je serai déjà contente. C’est dire.
Sur ce, Archange ordonne à ses subalternes de distribuer les cadeaux qu’ils ont amené.
« Les démons avaient bien étudié les Omoisiens. Ils savaient ce qui allait plaire à Lisbeth. Tout n’était qu’or et joyaux étonnants, pierres extraites de leurs planètes, nouvelles couleurs, nouvelles textures, étoffes soyeuses rebrodées d’animaux improbables. Tara ne put s’empêcher d’être surprise. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait du mal à imaginer que les démons avaient un tel sens artistique. Mais elle comprenait très bien ce qu’ils faisaient. « Regardez, nous ne sommes pas différents de vous, nous aimons les mêmes choses, nous avons le sens de la beauté, soyons amis. »
C’était incroyablement habile. D’ailleurs, tout autour d’elle, elle sentait que les gens se détendaient »
Putain mais quelle habileté de fou d’offrir des cadeaux pour briser la glace face à des alliés politiques. Trop malins les gars. Stade avancé de réflexion, 4739 de QI, hauts potentiels intellectuels.
« [Lisbeth] leur offrit de précieuses semences, des blés résistant aux maladies, des pousses d’arbres fruitiers en stase prêtes à être plantées, des embryons d’animaux, un millier environ, des objets et gadgets fabriqués par ses usines et ses savants. Elle montrait l’étendue de ce qu’AutreMonde et Omois pouvaient apporter aux nouvelles planètes. Les machines mi-mécaniques mi-magiques, des systèmes de communication (elle avait la ferme intention d’inonder ce nouveau et juteux marché avec ses plaquettes de cristal-phone super-sophistiquées avec projection holographique des appelants, mémoire de plusieurs milliers de TMO52 etc.), des connaissances médicales aussi, des sorts de Reparus automatiques très coûteux et complexes, puisqu’on ne pouvait pas se guérir soi-même, ou encore de merveilleux parfums, des onguents onctueux et adoucissants, bref, un panel très varié dans lequel leurs futurs partenaires commerciaux allaient pouvoir choisir ce qui leur serait utile.
C’était aussi intelligent que ce qu’avaient fait les démons. »
Nan. Nan, c’est bien plus intelligent que ce qu’ont offert les démons, bien plus élaboré et ciblé, et une plus grande preuve de considération. Rendons à César ce qui appartient à César, ça, c’est une écriture de Lisbeth telle qu’elle la mérite. D’autant que, si on est indulgent envers madame S.A.M. et qu’on choisit de dire que ce n’est pas un élément sorti du chapeau, les Reparus automatiques ne sont pas répandus dans l’univers de Tara Duncan. Ce qui signifie que Lisbeth réserve ces éléments coûteux à la diplomatie avec les démons. Très in-character pour le personnage. À côté de ça, les tissus péniblement décrits que leur offrent les démons, ils peuvent aller se rhabiller avec.
« De fait, avec ses coffres regorgeant de joyaux et d’étoffes, il paraissait un peu futile, quoique très luxueux, alors que l’Impératrice montrait sa volonté de commercer. D’accord. Le point était pour Lisbeth. Il tourna son regard vers Tara. La jeune fille l’avait certainement conseillée. Il ne devait pas, jamais, sous-estimer l’intelligence de la jeune humaine. »
Oui bah c’est ça, suppose que le mérite revient à Tara et pas à Lisbeth. C’est sûr que Lisbeth n’a pas l’intelligence de prendre cette décision elle-même. Elle n’est jamais qu’Impératrice d’Omois depuis plusieurs années. Une broutille.
Bon, cela dit, vu la façon dont elle a exercé son pouvoir dans les chapitres précédents, la narration a probablement raison d’accorder cette idée à Tara. Mais ça m’énerve profondément.
Archange est parfait et il trouve Tara parfaite, blablabla. C’est l’heure de la récré, et par récré on entend que les démons vont se balader un peu partout et le reste des gens présents aussi. On a une redite de la blague « Ce serait drôle si on tuait un démon sans faire exprès oupsie » du chapitre 17, mais qui ne marche pas cette fois. Les âmes démoniaques, prisonnières des objets que porte Tara, se tiennent à carreau.
Un Tadixien vient s’enquérir du magicgang, ce qui fait réagir bizarrement Fabrice, qui se demande s’il ne serait pas atteint un peu par la magie démoniaque de la troupe d’Archange. Oupsie doupsie.
« Fabrice aurait dû rester sur Terre » : 3 (surtout que pour l’instant il est aussi utile qu’un plot).
Et sur ce, Glubl est de retour !! Vous savez, le type que rencontre Moineau pendant la réception, dans le chapitre 4 ? Je l’aime bien, même s’il n’a pas fait grand-chose pour l’instant. C’est le moment d’en apprendre un petit peu plus sur lui :
« Comme Sylver, il était une sorte d’hybride. Une création artificielle voulue par un sortcelier qui désirait que des humains, et non plus des gnomes, soient capables de communiquer avec les Santivoriens. Il avait donc mélangé les ADN, mis les produits dans le ventre de plusieurs mères porteuses humaines, puis attendu de voir ce qui allait en sortir. La majorité des infortunés frères et sœurs de Glubl étaient morts ou étaient nés si déformés que la mort aurait été préférable. Fort heureusement, le sortcelier en question avait fini par être démasqué et emprisonné. Glubl avait été confié à des parents humains, mais, très jeune, avait manifesté de grandes capacités télépathiques. Dès qu’un Diseur se promenait à proximité, le jeune garçon était capable de percevoir ce qu’il disait. »
Bon, mis à part cette histoire d’être né « si déformé que la mort aurait été préférable » (je vois d’où ça vient mais ça a des petits relents de validisme quand même), je trouve l’origin story de Glubl cent fois plus intéressante que tout ce qui a été tenté en terme de personnages jusque-là. Sincèrement.
Tara va pour se reposer, mais elle croise…
« Mourmur les attendait près de l’entrée du couloir alors qu’ils se dirigeaient vers leurs chambres. »
YES, enfin ma dopamine est de retour.
« — L’Impératrice ne fait pas confiance aux démons (ça, elle n’était pas la seule !). Elle pense qu’ils vont peut-être tenter d’utiliser leur magie démoniaque afin de faire venir d’autres démons, maintenant qu’autant d’entre eux sont ici. Mes petits bijoux sont là pour les en empêcher. Ils bloquent le flux du pentagramme, on ne peut pas l’utiliser, et si on passe les défenses de mes machines, elles émettent tout de suite un signal d’alarme qui réveillerait un mort. Elles passent aussi du vert au rouge dès qu’un vortex est ouvert dans un rayon de cent tatrolls (j’ai tendance à penser qu’il y a plus subtil, comme alerte. Genre quitte à ce que Lisbeth et Tara aient toutes les deux des montres, utilisez-les pour les avertir discrètement, afin que les démons ne se doutent pas qu’on sait ce qu’ils sont en train de faire ? C’est donner une information capitale à un potentiel ennemi... Bon je sais pas pourquoi je me fatigue, Mourmur son truc c’est les explosions, pas la discrétion). Grâce à ma présence dans le cercle, j’ai pu mesurer tout ce dont j’avais besoin pour nous protéger et surtout pour les calibrer. Pardon si cela a pris autant de temps, mais j’ai dû utiliser une partie de la magie que vous envoyiez dans le vortex afin de les rendre compatibles avec. (Mourmur qui s’excuse ? OOC, je suis entièrement sortie de l’histoire. Plus sérieusement, le mec est giga imbu de lui-même et a une trop forte confiance en lui, il devrait plutôt se vanter)
Le vieux savant avait l’air très satisfait de lui (MERCI, ça c’est le Mourmur que je connais). Tara comprenait à présent un peu mieux pourquoi il avait fait partie de l’étoile du pentagramme, alors qu’il était le plus faible d’entre eux en magie, et de loin, mais aussi pourquoi il avait été si long et si compliqué de faire venir les démons »
Oui, c’est bien ce que je pensais, Mourmur n’excelle pas en magie comme le reste de la famille. Faut pas s’étonner après si c’est mon personnage préféré (même si, faut avouer, s’ils avaient continué de développer Manitou, ça aurait sans doute été lui mon préféré).
« Ils hochèrent tous la tête d’un air très convaincu.
Tara aperçut du coin de l’œil une silhouette qu’elle connaissait bien.
Angelica.
La peste parlait avec un démon qui semblait l’écouter avec passion.
Tara serra les lèvres. Qu’est-ce que son ennemie était en train de manigancer encore ?
À la fin de la discussion entre Angelica et le démon, alors que Mourmur continuait à expliquer ce qu’il avait mis en place pour les protéger, Tara faillit avaler de travers. Angelica venait de poser la main sur le torse musclé du démon, moulé par une fine chemise bleue. C’était un geste très intime pour quelqu’un qu’elle avait dû rencontrer deux minutes plus tôt ! Le démon sourit et ils partirent ensemble.
— Et toi, Tara, qu’est-ce que tu en penses ?
— Hein ? dit Tara qui n’avait pas écouté un mot.
— Deux, répondit Cal, moqueur. (Bon, je peux critiquer Cal autant que je veux, mais celle-là j’aurais pu la faire, j’accepte. L’un de mes crushs répond bien « Feur » quand on lui dit « Quoi », donc bon...) Nous nous demandions si tu pensais que les démons étaient aussi inoffensifs qu’ils s’appliquent à le paraître ou bien des bêtes assoiffées de sang. Pour l’instant, les bêtes assoiffées de sang mènent cinq voix contre une, notre amie Fafnir s’obstinant à les trouver « mignons ». »
Étrangement, j’aime bien cette scène… ? Oui, mes standards ont fortement baissé, mon fav c’est Mourmur et je lis Tara Duncan, de plus le chapitre précédent était affreux… Mais en terme de mise en scène et de dialogue, elle fonctionne. C’est facile de la visualiser car elle se découpe exactement comme un extrait de série télévisée. Là je comprends l’idée, et c’est plutôt bien retranscrit.
Tara apprend que Lisbeth a décidé d’éloigner les chambres de ses amis de la sienne. Mais bon, le fait que Lisbeth accepte leur présence est déjà une faveur que j’ai du mal à comprendre.
« Tara rentra donc seule dans sa suite toute blanche et prit une douche pour délasser ses épaules fatiguées par la charge de magie. Les sièges, perchés sur de fragiles tiges d’acier, robots animés et non pas magiques, s’écartaient sur son chemin. La première fois qu’elle s’était assise sur l’un d’eux, elle avait eu peur que son poids ne le fasse basculer ou ne le casse, mais le siège avait tenu le choc. Puis, d’une voix métallique, lui avait signalé qu’elle pouvait se laisser aller, qu’il était inutile qu’elle se tienne sur la pointe des pieds afin de répartir son poids et qu’il avait été fabriqué pour supporter une masse de deux tonnes. Tara avait fait la grimace, ces robots étaient un peu trop malins à son goût. Elle préférait les bons vieux fauteuils de bois confortables animés sur AutreMonde.
Au moins, eux ne parlaient pas. Enfin, pas encore »
Des fauteuils animés comme des robots c’est giga stylé, Tara est juste une hater des Tadixiens, c’est fou. Je suis sûre que si Mourmur ou Cal lui avaient fabriqué la même chose elle aurait trouvé ça super original et inventif. Et puis bon, un truc en principe pas vivant mais qui parle et rend des services elle en a un sur sa nuque, c’est sa changeline. Et je doute que son exosquelette du tome précédent n’était pas un poil robotisé. Les doubles standards ça suffit.
Bon, j’exagère, je ne suis pas opposée à ce qu’ils développent l’aversion irrationnelle de Tara envers une planète inconnue. C’est simplement dommage que ce soit contre Tadix qu’elle soit hostile, car à part les mœurs des Tadixiens autour des banquets, il n’y a rien d’extraordinairement détestable. Au moins, la narration nous fait savoir que ce n’est que le point de vue de Tara. Pour l’instant.
« La changeline lui créa un pyjama moelleux et frissonnante, parce que la température était un peu fraîche dans sa chambre, (je ne sais pas pourquoi j’ai ri en imaginant à quoi ressemblait un pyjama « moelleux et frissonnante ». Disons que coller ces deux bouts ensemble n’était pas super habile) Tara se glissa avec Galant à ses côtés dans le grand lit tout aussi blanc. Elle posa les Objets près d’elle, les sangles se resserrèrent afin de l’empêcher de s’envoler pendant son repos et sombra dans un sommeil sans rêve, tandis que son pégase l’enveloppait de ses ailes duveteuses. (mais l’image de cette chambre… je veux vivre là-bas, vraiment. Pourquoi on passe autant de temps sur AutreMonde ? Tout ce qu’ils ont pour eux c’est des palais faits en pierres précieuses)
Le lit la réveilla une heure plus tard, tandis que les sangles se rétractaient et qu’une douce lumière commençait lentement à éclairer la chambre. Tara sourit en réalisant qu’elle était surprise. D’habitude, soit on l’enlevait, soit quelqu’un s’introduisait dans sa chambre, soit il se passait quelque chose de bizarre ou d’étrange. Et là, rien. Comme si on lui donnait un petit répit avant que les choses vraiment sérieuses ne commencent. Elle s’étira et commença à se lever.
Puis se figea lorsqu’une voix bien connue murmura doucement.
— Tara ? »
Et le chapitre se termine ainsi ! J’ai bien fait d’enchaîner avec celui-là, il était nettement plus agréable à lire.
La prochaine fois, nous nous concentrerons sur Robin ! Ce sera l’occasion de savoir ce qui lui est arrivé.
D’ici là, à toutes !
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 19
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Bonjour à tous !
Le Hateread reprend, et nous en sommes déjà au 19è chapitre ! Continuons de ce pas, je commence à me dire qu’on verra le bout de ce tome un jour !
La dernière fois, j’avais beaucoup râlé sur les argumentaires pétés de Moineau, le tempérament de Fafnir et la façon générale dont les Tadixiens sont considérés depuis quelques chapitres. Accessoirement, la promesse du titre de ce tome commençait tout juste de se remplir, avec l’arrivée des fameux démons sur Tadix !
Mais avant de croiser ces fameux démons, nous devons retrouver d’autres personnages, sur une autre planète. Le chapitre du jour s’intitule « AutreMonde, ou comment rater une rencontre historique parce qu’on a d’autres choses à faire, des trucs à voler notamment »
Nous commençons donc en compagnie de Mara (qui, si on se fie au titre du chapitre, sera notre POV principal). On la retrouve comme indiqué sur AutreMonde, juste après le départ de Lisbeth, de sa suite, et notamment de Tara, contre laquelle Mara a eu une crise de colère. Il se trouve que Mara n’est pas seule : elle est en compagnie d’un zombie, qui s’avère être un Très Haut Mage !
Pour rappel, les Très Hauts Mages sont un groupe de cinq puissants sortceliers, dont fait partie Demiderus, l’ancêtre de Tara.
Il faut préciser que ce cher monsieur zombie, qui répond au doux nom de Vandour (très moche, le prénom), n’a jamais été présenté avant, de près ou de loin. Comment Mara est entrée en contact avec lui ? Que fait-il là, maintenant, et pourquoi personne ne réagit à sa présence ? J’imagine que nous allons le découvrir.
« — Très Haut Mage Vandour, dit-elle avec prudence et respect. Merci de nous avoir accordé votre aide. [...]
— Je ne vous aide que parce que l’Impératrice est une imbécile. Demiderus, les autres et moi avons tout fait pour que les démons ne puissent pas revenir et maintenant elle veut commercer avec eux ? Elle va se faire bouffer toute crue. (Grmlelfizeuoqglrrrrr. Ahem. Critères extrêmement personnels, mais je n’aime pas quand des êtres âgés et surpuissants parlent comme des ados sans que la narration en fasse quelque chose. En l’occurrence, Mara ne réagit pas du tout à cet usage de vocabulaire, comme si c’était normal qu’un type avec un tel statut emploie un langage aussi décontracté et peu pro. Tout ça pique un nerf quelque part dans mon corps, c’est désagréable)
[...]
Mara se sentait mal à l’aise. Pas coupable, non, juste mal à l’aise. Et cela n’avait rien à voir avec l’aspect horrible du zombie.
Elle avait fait quelque chose de… comment pourrait-elle qualifier cela… de terrible ? Non. D’indigne ? Non plus. De dangereux ? Oui, ça c’était le bon mot. De très dangereux.
Personne ne le savait, mais bien qu’ils aient été, Jar et elle, désinfectés de la magie démoniaque, ils avaient toujours su comment contacter Magister. Il suffisait de penser suffisamment fort à lui et un numéro de cristal s’imprimait dans leur cerveau. Mara ignorait comment Magister avait fait pour que les Hauts Mages ne repèrent pas ce sortilège, il ne permettait jamais de savoir exactement où se trouvait le maître des sangraves, mais il était possible de lui parler.
Mais pas d’en parler.
Le sortilège ne leur autorisait pas de le mentionner. Ce qui ne gênait pas les deux jumeaux qui gardaient cette option dans leur manche au cas où. »
Bon, je vous ai coupé des bouts, mais vous devez peut-être pressentir mon problème avec ce début de chapitre.
En effet, on y trouve un mélange entre mise en situation in media res et restauration de contexte : Mara a fait quelque chose hors champ avant cette scène, et le lecteur est censé se demander quoi, avoir du mal à comprendre la situation avec Vandour... mais dans le même temps, madame S.A.M. insère plein de précisions à droite à gauche qui ralentissent la scène.
Je vous ai coupé des bouts, mais il y a tout un paragraphe qui parle des zombies, et un autre pour expliquer que Vandour est un Très Haut Mage, sans compter celui que je vous ai laissé concernant le lien Magister-les jumeaux. Le rythme s’en retrouve haché, alternant entre « parler de la situation actuelle » et « remettre en contexte », ce qui donne des difficultés à s’investir dans la tension de ce que Mara a pu faire. J’ai tendance à penser que quand tu veux mettre en place une scène étonnante, mieux vaut limiter les apartés.
Bref, c’est un très beau combo « Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? »
Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 12 (+ 2 pour les Très Hauts Mages et les zombies. C’est peut-être un peu sévère, mais tant pis : ça freine juste beaucoup trop la lecture et ça dessert la scène, du coup je m’en fiche complètement des éléments exposés)
« Mara savait que Jar avait utilisé ce numéro. Au moins une fois. Lorsque le corps de leur mère avait été enlevé par Magister après sa première mort.
Elle ne savait pas ce que Magister et Jar s’étaient dit, mais son frère avait été pâle et désagréable… enfin plus que d’habitude, pendant des jours après leur entretien. Ils avaient été soulagés tous les deux lorsqu’ils avaient appris que leur mère était vraiment morte. Et qu’elle était en OutreMonde. Avides, ils avaient passé du temps avec Tara afin que celle-ci leur raconte ce que leur père et leur mère faisaient là-bas. Après cela, Jar avait été comme… apaisé. Et Mara se demandait quel service avait bien pu demander Magister pour que son frère soit perturbé à ce point. »
… Et elle n’en a parlé à personne ? Son jumeau supposément réformé qui prend contact pour on ne sait quelle raison avec le pire ennemi de l’univers, ça n’aurait pas dû tirer une alarme dans sa tête ? Il faut noter qu’au moment où Jar a fait ça, Mara était censée avoir une bonne relation avec Tara. Cacher des informations pareilles à sa sœur, je n’appelle pas ça être dans le bon camp.
Ah oui, et franchement, sortir des informations pareilles sur une action ayant eu lieu un tome auparavant, ça n’aide pas au rythme. Je ne vais pas ajouter de point au compteur car vu la multiplication des personnages dans Tara Duncan, ce n’est pas déconnant qu’on apprenne sur le tard ce que certains ont fait à un temps T. Mais je relève ça comme un défaut car Jar qui contacte Magister, ce n’est pas mineur dans le développement du gamin. Et qu’encore une fois, ça mériterait d’être traité, pas calé en semi-flashback.
« Après ce qui s’était passé avec Cal et Tara, Mara était furieuse.
Si furieuse qu’elle aussi avait contacté Magister.
Elle voulait se venger. Tara ne comprenait pas. Quelques mois avec de gentils agneaux ne vous transformaient pas en agneau. Mara avait été élevée par un loup. Si on lui faisait du mal, elle mordait. »
Mais… ça ne fait pas que quelques mois qu’elle est là… ? Ça se compte plutôt en années, à ce stade, si je ne dis pas de conneries. Et encore une fois, Mara donnait tous les signes d’être réformée…
En fait je crois que madame S.A.M. ne comprend pas comment la psychologie des personnages « gris » fonctionne. Tel que présenté, on dirait que Mara « redevient méchante » consciemment et volontairement, suivant le principe que Magister l’a élevée comme telle. On dirait que c’est un choix de sa part, qu’elle a une « version méchante » et une « version gentille » et qu’elle opte dans cette scène pour la « version méchante ».
Dans les faits, ce n’est pas ça. Magister l’a manipulée et lui a menti pendant toute son enfance ; Mara en a forcément gardé des séquelles, mais elle est devenue réformée entre-temps, ce qui signifie qu’elle a bel et bien changé. Plutôt que d’arborer une « part mauvaise » comme une armure dont elle peut librement se vêtir et qui est dissociée d’elle, ce devrait être une part inhérente et constante d’elle, plus ou moins envahissante selon les moments. Par exemple, bien qu’elle soit réformée, Mara devrait avoir d’instinct une vision du monde basée sur ce que Magister lui a appris, et voir la « trahison » de Tara comme une rupture d’un « pacte de confiance » non dit entre elles. Elle devrait voir Tara, et uniquement Tara, comme un danger pour sa stabilité, d’autant plus fort qu’elle lui a longtemps fait confiance, apparemment à tort. Elle devrait être tiraillée dans des pensées contradictoires, entre la logique et les sentiments, entre les années qu’elle a passées dans la paix, et ses vieux démons. Elle devrait même comparer Tara à Magister, sur certains aspects !
Donc l’idée qu’elle se dirige impulsivement vers Magister, la source de tous ses problèmes, et prenne une décision dangereuse sur un coup de tête, sans temps préalable pour exposer tout ce cheminement de pensée… c’est pas terrible. En soi, ça pourrait être intéressant de la voir opter pour Magister après un temps d’angoisse à se demander ce qui vaut mieux entre ceux d’Omois et son ancienne condition. Ça pourrait souligner l’emprise qu’a eu Magister sur Jar et elle. Mais malheureusement, sa narration tape selon moi à côté de ce qui devrait vraiment motiver le personnage : la peur, et non pas seulement la colère.
« Elle avait tremblé, tout en le dissimulant soigneusement, en parlant avec celui qui s’était fait passer pour son père pendant si longtemps. Elle ne l’aimait pas. Il l’avait fait fouetter pour la moindre erreur. C’était un maître impitoyable et brutal. Mais il obtenait des résultats, c’était indéniable.
Jamais elle n’aurait été aussi forte si elle avait été élevée autrement. Ses professeurs de l’université étaient toujours surpris de voir à quel point elle était capable de se concentrer et d’ignorer la douleur.
Elle avait donc dû prendre sur elle pour parler froidement, exposer ce qu’elle désirait. »
Ça, par exemple, c’est une excellente façon de présenter l’ambiguïté morale de Mara : sa façon d’évaluer les personnes en fonction de leurs efficacités, son rapport rude au travail et l’œil surpris que les gens ont sur elle, c’est une introduction du décalage qu’elle vit, lié à son éducation !
Bref, Mara demande à Magister de tuer Tara, mais ce dernier refuse et lui ordonne de plutôt empêcher Sandor d’accéder au pouvoir. (Au passage, Sandor reçoit un nouveau tacle de « l’Imperator a pas de cerveau il veut juste poignarder tlm lol »).
Bien sûr, Mara n’a aucune envie de courir un tel risque, mais c’est à ce moment que Magister lui apprend une information cruciale : Cal est sur Tadix et risque la mort, lui aussi, si on ne l’aide pas.
« — Les Portes de transfert seront closes dans quelques heures, avait-elle grondé face au masque doré de Magister. Il va mourir !
Le masque de Magister se colora d’un bleu satisfait.
— Non. J’ai prévu un… disons une sortie de secours. Un petit vaisseau spatial, prêt à décoller pour Tadix, discrètement, et de rester en orbite (hep hep hep hep hep. « Prêt de rester en orbite » ? Les relecteurs ça existe, au risque d’insister. C’est du pinaillage de syntaxe, je sais, mais celle-là elle était franchement vilaine) jusqu’à nouvel ordre, protégé par un champ d’invisibilité. Avec toi à son bord si nécessaire. Mes agents qui sont présents sur Tadix n’attendent qu’un ordre de moi pour intervenir. »
Pourquoi diable Magister prévoit-il une sortie de secours à poser près de Tadix, alors que rien de cette situation ne le concerne ? Pourquoi ne prend-il pas plutôt du pop-corn pour voir à quel point l’entente entre dragons, démons et Omois ne tiendra jamais debout ?
Eh bien, puisque le chef des sangraves est un nigaud qui ne sait pas ce qu’il veut, il prévoit que ce vaisseau de sauvetage serve à récupérer Lisbeth et Tara, ainsi que Cal, au cas où la planète viendrait à exploser. Je ne sais pas quoi faire de cette information, sans doute notre grand antagoniste stratège a-t-il une carte dans sa manche pour emmerder son monde et tirer son épingle du jeu. Pour l’instant, ça ressemble vachement à une excuse bidon pour donner gratuitement un moyen de repli à Tara. Mais bon, si on m’avait donné un nickel à chaque fois que Magister s’est avéré un antagoniste bien trop magnanime pour Tara, je pourrais pas les dépenser pck j’habite en France.
Mais bref, que demande-t-il à Mara en échange du sauvetage de Cal ?
« S’emparer d’un vieux grimoire dans le bureau de l’Impératrice.
Et tuer Selenba. »
Et bam, une coupure ! Je sais que ça sonne très intense et bande-annonce de blockbuster, comme ça, mais pour moi Selenba elle est morte dans une piscine en compagnie de son ex depuis le chapitre 7, là elle a juste eu droit à du temps d’antenne gratuit. Also, elle a trop peu de place dans ce tome pour que sa mort potentielle me fasse réellement quelque chose. Sans compter que plus de la moitié du tome est passée, et que sur les quatre cibles d’assassinat qu’on a eu, y en a seulement un dont on ne connaît pas le sort, les trois autres vont relativement bien. C’est beaucoup d’éléments qui font que la tension m’investit très peu.
On apprend que Vandour, le Très Haut Mage zombie, est une partie du plan de Magister. Au lieu de savoir comment il a été récupéré par le chef des sangraves, question qu’on est en droit de se poser depuis le début du chapitre, on a un aparté sur la façon dont il est mort et… c’est pas que les informations ne sont pas intéressantes, hein, mais le rythme est vraiment affreux. On en apprend beaucoup trop dans ce chapitre sur des tas d’éléments qui ne sont ni connectés, ni ne paraissent particulièrement passionnants, puisqu’ils retardent la scène de tension concernant ce que va faire Mara. En plus, en terme d’enchaînement de paragraphes, on a eu Mara et Vandour -> Mara et Magister -> Jar et Magister -> le plan de Mara et Magister -> Mara et Vandour, ce qui donne mal à la tête à suivre.
Bref, monsieur Vandour s’avère donc avoir tranquillement continué son bonhomme de chemin. Quel était son lien aux autres Très Hauts Mages, comment leurs routes se sont-elles séparées ? Va savoir. Toujours est-il que six cent ans auparavant, il a pris l’identité d’un zombie et a fondé la compagnie Incadenassus (la marque du coffre-fort qui garde la sphère-négation du chapitre 8). On nous explique que Mara ne prend pas ses cours que chez les Voleurs Patentés mais aussi chez la guilde des assassins, et franchement, putain, si ce chapitre pouvait fermer sa gueule, je-
Je me sens plus agacée par un chapitre qui premier degré n’a rien d’offensant, mais me fait perdre un temps monstre en gérant son exposition comme un pied, plutôt que par le chapitre où Chem groomait Tara. C’est dire.
Mais bref, on commence à avoir nos réponses : Vandour souhaite obtenir la sphère-négation ! Magister est au courant de son existence, parce qu’évidemment, un secret impérial ne peut pas échapper à ce type, il est si intelligent !
Je casse du sucre sur le personnage de Tara, donc ce ne serait pas juste de ne pas le noter : matière de Gary Stu, Magister se place là, lui aussi. Un Gary Stu antag, mais un Gary Stu quand même. Et je crois que je le trouve bien, bien pire en terme d’écriture que Tara ne pourra jamais l’être. Tout le monde admire son talent de génie du mal, il sauve la vie de ses ennemis, il a des coups d’avance sans jamais que le moindre raisonnement logique de sa part ne transparaisse… Ce tome en particulier le fait passer d’un méchant classique à… je sais pas, un type naze, en vrai. Franchement, quand je lis ses shenanigans, ça ne m’amuse pas, ça m’ennuie. Les erreurs qu’il fait sont pitoyables, il est caractérisé comme un sadique qui fouette ses alliés mais respecte ses ennemis, ce qui n’a absolument aucun sens, il fait des erreurs d’abruti mais on est censés croire que c’est un stratège de génie, il est impulsif mais ne ressent rien pour personne… Le fait que Selenba le trahit dans ce tome, sans élément déclencheur particulier, appauvrit considérablement leur dynamique de duo et leurs dynamiques individuelles.
Bref, en un mot comme en cent :
Mais Magister, tu es cringe : 4 (et encore un personnage sur lequel je développe mon ressenti après 19 chapitres ! Woo-hoo !)
Vandour et Mara arrivent devant le coffre, que Vandour ouvre sans le moindre problème. Le mot de passe est d’ailleurs « ouvre-toi » ; et, oui, le type est toujours un Très Haut Mage et le fondateur d’une société de protection. Je sais que c’est de l’humour absurde, mais généralement l’humour absurde a une cohérence, aussi déformée soit-elle.
Vandour s’apprête à prendre la sphère, mais c’était une ruse : Mara le décapite et le détruit, et son âme s’envole vers Outremonde. … Adieu Vandour, et adieu également le potentiel de développement sur un des Très Hauts Mages. Un peu couillon de faire ça, mais bon, Mara récupère le grimoire, et puisque c’est une petite chipie qui a eu son ✨arc de corruption✨, elle prend aussi la sphère avec elle. En soi, ça parvient à augmenter les enjeux du tome, je suis intriguée de voir où ça va. Cette scène ne sauve pas le chapitre, mais disons que je viens d’enfin boire un verre d’eau après avoir été poignardée dans le ventre, nous dirons que c’est un début.
« Soudain, elle réalisa qu’elle allait devoir appliquer exactement ce qu’étaient en train de lui apprendre les assassins.
Étudier sa proie.
Ça tombait bien, Selenba était dans le palais, même si tout le monde, y compris Mara, se demandait pourquoi la vampyr s’était rendue et transformée. Mara décida de trouver le point faible de la vampyr, ce qui lui permettrait à la fois de la tuer, mais, le plus important, de ne jamais être soupçonnée. Si elle commettait un meurtre, qu’elle soit l’héritière de l’Héritière ou pas, elle n’échapperait pas à la prison.
Et une fois sa tâche accomplie, à ce moment-là, elle ferait exactement ce que faisait toujours Magister. Il prenait ce qu’il voulait.
Elle prendrait ce qu’elle voulait.
Elle prendrait Cal. »
Je suis partagée. J’aime beaucoup l’instauration de cette espèce d’ambiance à la Loups-Garous de Thiercellieux, avec Mara qui rentre dans le jeu d’assassinat, alors même qu’on ignore ce qui est précisément arrivé à Selenba et Robin. Ça fait une forme de jeu dans le jeu d’ombres, où des ennemis peuvent se croiser dans des tournants insoupçonnés, et ça me plaît bien, généralement.
D’un autre côté, je suis toujours très peu convaincue par les motivations de mara, et ça ne s’améliore pas concernant sa dynamique avec Cal. On a vu qu’elle était capable d’avoir une amitié avec lui, et que son désir n’avait pas l’air d’y faire obstacle ; pourquoi d’un coup, ce revirement et cette possessivité ? Elle ne se soucie pas vraiment de lui, dans ce cas. J’ai bien compris qu’il y a un vœu de faire un parallèle Magister-Selena/Mara-Cal, mais les caractères ne matchent pas. Surtout que merde, les échecs répétés de Magister concernant Selena devraient lui mettre le doute, à ce stade, non ? Ce qu’elle prévoit de faire pourrait marcher si Cal avait le moindre sentiment amoureux envers elle, mais il est avec Tara ! Qu’est-ce qu’elle va faire, le capturer de force ? Tuer Tara pour que rien ne fasse obstacle ? Mais même quand Cal n’était pas amoureux de Tara, il n’éprouvait rien de particulier envers Mara… il faut être logique deux minutes.
« Selenba était en train de regarder la vidéocristal, comme à peu près tout le monde. Près d’elle, Safir, lui, regardait Selenba. Mara retint un petit soupir agacé. Elle avait espéré trouver la vampyr seule. »
Toujours envie d’achever Safir moi-même mais c’est rien on survit.
Safir s’en va à la demande de Mara. Après un bref échange, Selenba devine sans peine que Mara vient pour la tuer, ce qui surprend Mara (ENFIN UNE AUTRE OCCURRENCE D’UN ADULTE QUI DÉSTABILISE UN JEUNE ET PAS L’INVERSE, PUTAIN MERCI). Selenba lui demande ce que Magister lui a promis en échange.
« — Ta vie. Contre celle de Cal. Qui se trouve sur Tadix. Magister a un vaisseau prêt à partir sur place et à intervenir si les choses tournent mal. Il a proposé d’exfiltrer Cal. De lui sauver la vie.
La vampyr éclata de rire.
— Il t’a promis ça ? Et tu l’as cru ? Mara, Mara, je pensais pourtant que Magister et moi t’avions un peu mieux élevée que cela !
Mara réprima l’envie de sauter sur la vampyr. D’une part parce que celle- ci était plus forte qu’elle, même dans son état actuel ; d’autre part, parce que Mara apprenait le self control, avec beaucoup de difficulté, mais avec persévérance. »
OK je dois avouer que ce dernier bout de phrase était drôle.
Selenba lui dit qu’elle s’est réellement rangée, et Mara ne perçoit aucun mensonge dans son attitude. Je déteste, je tiens à dire.
« Sans un mot, elle se leva.
— Mais si je peux t’aider, jeune Mara, (si je peux me permettre, ça sert à rien de dire qu’elle se lève sans un mot si c’est pour qu’elle jacte après) dis-le-moi. Je le ferai bien volontiers, même si je n’ai pas une grande liberté ici. Oh !
Le regard de la vampyr était brièvement passé sur l’écran de cristal dont elle avait éteint le son lorsque Mara était entrée, et c’était ce qu’elle avait vu qui lui avait arraché ce hoquet de surprise. Mara regarda ce qui avait déconcerté Selenba et retint un cri elle aussi.
Sur l’écran qui retransmettait la cérémonie de réception d’Archange, les démons, accroupis, s’apprêtaient à tirer. »
Et sur ce, fin du chapitre !
Nom de Dieu, celui-ci… plus jamais, bon sang. Ça doit être le pire que j’ai lu jusqu’ici : ça se traînait sans fin, il n’y avait pas la moindre action, que des plâtrées d’explications… mais j’en suis enfin débarrassée !
La prochaine fois, nous retournerons à Tadix, avec un PDV Archange !
D’ici là, portez-vous bien, et j’espère que votre printemps se passe bien !
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 18
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Bonjour tout le monde !
Je profite de mes courtes vacances pour réattaquer le Hateread du tome 10 de Tara Duncan. C’est un peu compliqué de me tenir à un post par mois vu que la vie prend beaucoup de place mine de rien, mais j’essaierai de maintenir un meilleur rythme que celui que j’avais au tout début de cette série.
D’ailleurs, je songe un peu à l’avenir de ce compte après ce Hateread. J’envisage de changer un peu de registre. Je continuerai de parler d’univers fictifs, mais je me concentrerai plutôt sur les tropes et les personnages que j’aime, que ce soit dans des fictions que j’apprécie ou non.
N’hésitez pas à me dire si le concept vous intéresse ! (j’ai l’intention de le faire de toute façon~~~)
Précédemment, dans les chapitres 16 et 17, le magicgang arrivait sur Tadix et Tara leur sauvait les miches et se faisait sermonner. On en était resté au retour de Tara dans sa suite, où elle ne trouve pas ses amis.
Notre chapitre du jour s’intitule « Archange, ou comment savoir soigner son entrée pour séduire sa dulcinée »
« Le cœur battant, Tara fonça au second étage où se trouvaient les chambres. Elle ouvrit violemment la première, qui donnait sur sa suite privée, et fit sursauter Cal, Moineau, Fabrice et Fafnir qui étaient affalés sur les lits.
— Tara ! cria Cal en bondissant sur ses pieds.
— Héééé, ça va pas d’ouvrir la porte comme ça ! gronda Fafnir. Tu m’as fait peur ! Enfin peur, pas exactement, mais tu as failli te prendre une hache entre les deux yeux ! »
Le suspense aura bien duré 2 secondes.
Après quoi, Cal roule un patin à Tara (je ne vais pas commenter), et Tara se fait une fois de plus la réflexion qu’elle ne se sent pas amoureuse de lui. Mais c’est impossible, Tara, tu dois certainement être amoureuse de lui, puisque Cal t’a dit que tu l’étais et que c’est un génie…
Plus sérieusement, j’approuve au moins qu’elle ne l’aime pas, même si c’est redondant et pénible de voir les mêmes explications surgir toutes les dix pages. Ça me ferait vraiment plaisir de voir Cal se faire clouer le bec sur un sujet qu’il ne maîtrise pas alors qu’il se sent en grande confiance et cocky. Je croise les doigts pour qu’on n’ait pas de revirement nul à base de « Tara est longtemps indécise mais finit par réaliser qu’il avait raison ». Il s’agit d’une forme de traitement de relation amoureuse que je déteste dans la fiction : le coup de la meuf qui ne sait pas et qui dit non plein de fois avant d’accepter. Bien sûr, les femmes ont le droit d’être indécises et de changer d’avis ou de se tromper, entendez-moi bien. Mais quand, dans la fiction, un personnage féminin résiste longtemps avant de céder, avec ce message subrepticement inséré que le gars avait raison d’insister depuis le début… disons que c’est très désagréable en terme de connotation.
Un paragraphe se concentre sur la suite qu’occupe Tara. Celle-ci est entièrement blanche et la gravité y a été renforcée pour mettre les autremondiens à l’aise. En dépit de ça, Tara ne s’y sent pas très bien, elle trouve la blancheur du lieu « écœurant[e] » et la sensation de lent mouvement perpétuel « agaçant[e] ». Je chipote un peu, mais c’est la deuxième fois que ce dernier terme est associé aux Tadixiens de près ou de loin, comme si quelque chose était sous-entendu à leur sujet, hm.
Et comme pour confirmer mes dires, voilà les deux paragraphes suivants :
« Les Tadixiens lui paraissaient insupportablement étrangers. Elle ne comprenait pas leur esprit, pas plus qu’elle n’appréciait leurs coutumes. Pour eux, se nourrir en public n’était pas, comme sur AutreMonde, une occasion de plaisir et de partage. C’étaient de graves cérémonies, où chaque geste avait une signification, où chaque inflexion, chaque gorgée était codée et minutée. Et gare à celui ou celle qui en ratait les plus infimes détails. Il ou elle était impitoyablement exclu de l’assemblée.
Pour les crimes plus graves qu’un simple manquement à l’étiquette, les Tadixiens ne tuaient pas les contrevenants. Ils les plaçaient en stase, pendant des centaines d’années, puis, lorsque tous les repères avaient changé et que la société était transformée, ils les relâchaient et les ex- prisonniers devaient recommencer au bas de l’échelle, brisés, isolés, ne connaissant plus rien ni personne. On murmurait à propos de la société tadixienne que beaucoup préféraient se suicider plutôt que d’avoir à affronter ce néant affectif. »
Bon, allez, en énumération comme d’habitude :
1) Je ne trouve pas… inintéressant que Tara soit chargée contre les Tadixiens. Les peuples de Tara Duncan sont variés, le clash de visions et la variété des cultures n’a rien d’anormal. Les Tadixiens n’en sont qu’un autre exemple, et après tout, on pourrait n’avoir ici que l’opinion de Tara.
CEPENDANT, pour me répéter par rapport au chapitre précédent : que ça intervienne dans ce contexte-là me paraît de mauvais goût. Les Tadixiens n’avaient pas de présence et de rôle avant, et en principe, la décision prise de faire imploser leur lune devrait les placer en victimes collatérales. Je n’aime pas ce forcing consistant à les rendre détestables en montrant à la fois que Tara et Lisbeth ne les aiment pas, qu’ils prennent des décisions faisant courir des risques à leurs invités et que leur culture est mauvaise. C’est malvenu et biaisé.
2) La question de la gravité et du cérémonial au cours des repas ne me semble pas du tout coller avec la planète Tadix. Vous me dites que dans un lieu touristique, un casino gigantesque où les gens viennent pour s’amuser et pour lequel les Tadixiens font de la pub interplanétaire, il faut être aussi rigoureux sous peine de punition ? Un casino, un lieu où on joue son argent et où se ruine souvent, qui serait en plus chiant à mourir ? Ça attire véritablement du public ? Et, écoutez, j’aurais compris s’il y avait la question d’une pression mise aux employés dans les coulisses, mais une chose pareille ne devrait pas être exhibée devant les yeux d’une Impératrice et son Héritière. Les Tadixiens, s’ils jouent sur ce contraste, devraient avoir soit une façade, soit aucune clientèle – qui viendrait dans un casino avec des règles aussi pénibles ? Mais dans ce cas, il faudrait le dire. Et Tara, en tant qu’Héritière d’Omois, ne devrait pas avoir cette haine généralisée des Tadixiens, mais plaindre ceux qui sont dans un système aussi dur et réfléchir à ce qu’elle pourrait faire pour ceux qui seront des victimes collatérales de la destruction de leur planète.
3) Les Tadixiens qui commettent des crimes ne sont pas tués mais enfermés pendant longtemps, et en ressortent aliénés et incapables de s’intégrer à la société… ouais, on appelle ça la prison, quoi. Le système carcéral, Omois l’utilise aussi. On l’utilise aussi sur Terre. Et oui, effectivement, c’est monstrueux. Mais ça ne fait pas de Tadix une exception. Ah oui, et vous avez pas entendu parler du Temps Gris ? Parce que mon petit doigt me dit qu’il n’y a pas que des gentils Bisounours comme Demiderus, là-dedans.
En fait, je trouve ça vraiment aberrant, cette tentative insistante et forcée de faire des Tadixiens d’affreux monstres alors qu’ils utilisent des méthodes complètement similaires à celles des sortceliers. Je ne sais pas si c’est une tentative malhabile de madame S.A.M. de rendre ses peuples un peu variés dans leur méthodes, ou si c’est un message subtil à propos des reproches illégitimes qu’on formule envers d’autres sociétés sur leurs méthodes judiciares. Car concrètement, c’est quoi le problème ? Enfermer des gens plutôt que les tuer, tout le monde le fait dans Tara Duncan. Le souci c’est qu’ils le fassent d’une façon un peu différente ? Qu’ils soient « étrangers » ? Et surtout, il y a cette phrase : « Ils les plaçaient en stase, pendant des centaines d’années, puis, lorsque tous les repères avaient changé et que la société était transformée, ils les relâchaient et les ex- prisonniers devaient recommencer au bas de l’échelle, brisés, isolés, ne connaissant plus rien ni personne. ». La façon dont c’est écrit, ça sous-entend que le châtiment n’est pas un emprisonnement pour empêcher de nuire, mais vraiment pour briser quelqu’un psychologiquement. Sauf que genre… c’est vraiment pensé comme ça ? À quels crimes ça s’applique ? Et surtout, pardon, mais si c’est délibéré, qu’y a-t-il de pire ? Volontairement aliéner des personnes pour des crimes à la gravité disproportionnellement moindre, comme les Tadixiens ? Ou involontairement aliéner des personnes parce qu’on veut les punir pour leurs crimes, sans se rendre compte que la prison nécessite un temps de réinsertion soigneusement arrangé pour que les personnes ne retombent pas dans la criminalité, comme Omois ou certains pays sur Terre ?
J’aimerais beaucoup qu’un Tadixien renvoie ça à la tronche de Tara. Franchement si elle a l’impression qu’un Tadixien découvrant Omois la trouverait enviable par rapport à Tadix, elle se met le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate.
Directement après ce paragraphe, Fabrice débite une longue réplique pour demander à Tara pourquoi elle a refusé leur venue. Ce à quoi Tara répond :
« — Vous avez été asservis par la Reine Noire. (Elle claqua dans ses doigts). Paf, en une seconde. Ensuite, elle vous a utilisés contre moi, d’une certaine façon. La magie démoniaque est terriblement… (elle marqua un temps d’arrêt et regarda ses bracelets et sa ceinture, sentant aussi le stylo contre ses côtes, attentive à ne pas froisser ses nouveaux alliés qui devaient écouter de toutes leurs oreilles de métal) oppressive. Elle ne laisse aucun choix. Avoir près de moi les gens que j’aime, c’est un peu comme si j’amenais des otages. Jusqu’à présent, nous avons combattu des ennemis contre qui vous aviez une chance, vous, même sans ma présence. Là, ce n’est pas du tout le cas. Contre les démons, vous n’avez aucune chance. Pas depuis qu’ils ont changé. Pas depuis qu’ils ont évolué. J’ai vu leur puissance, j’ai senti leur magie. J’ai peur. Pour vous, mais aussi pour moi. C’est pour cela que je voudrais que vous repartiez. Maintenant ! Afin qu’ils ne puissent pas, en plus, vous utiliser contre moi. »
Ce n’est même pas un argument auquel j’avais pensé dans mon post précédent, c’est d’ailleurs une demi-vérité puisque Tara leur cache des choses, mais rien qu’ainsi, il tient très bien la route face au blabla de Moineau.
Malheureusement, les autres débiles ne l’écoutent pas. Tara se laisse dépasser par les fines répliques de ses amis, aka « Mais on est des premiers sortceliers et on a toujours combattu ensemble ! » (Cal), « J’ai trop envie de poutrer du démon » (Fafnir), et « Bah Cal et Fafnir ont raison, on y va ? » (Fabrice). Pire encore, elle se décide à leur montrer les objets démoniaques qu’elle porte sous leur vraie forme.
Bien sûr, le groupe ne réagit pas particulièrement bien. Et comme si ce n’était pas assez la merde, Fafnir se décide à chanter une chanson pour célébrer le courage de Tara face aux objets démoniaques.
Oui oui.
Elle chante bien fort, et ça rameute des gardes, et Tara a tout juste le temps de planquer les objets.
Lançons un nouveau compteur, je vous prie.
Fafnir, je te hais de toute mon âme : 2 (le « uwu on t’a suivi pck je voulais voir des démons beaux gosses » et ça.)
Un interlude avec les gardes plus tard, Tara parle des âmes démoniaques enfermées. Il s’agissait à l’origine de démons « civils », type agriculteurs etc., qui ont été emprisonnés par les Boulimi-Lema (la famille/clan d’Archange, je crois ?). Le magicgang en vient à évoquer les effrits, et se demande si ces derniers ne seraient pas des espions pour le compte des Boulimi-Lema. Moineau évoque que les âmes démoniaques ne sont pas innocentes, et finalement, tout le monde accepte que Tara leur a caché la présence d’objets démoniaques sur elle. Même si c’était imprudent de sa part, que c’est dangereux et qu’elle a déjà failli tous les tuer quand elle était en Reine Noire, personne ne soulève ce point. Personne ne se sent trahi, personne ne perd confiance en Tara. Top de voir des personnages aussi bien caractérisés par leurs antécédents. Top de voir des génies de l’argumentation oublier de pointer du doigt cette très simple vérité. Top.
Les pensées de Tara digressent vers Jeremy puis vers Magister, mais ça ne va pas franchement plus loin que ça ; elle s’arrête ensuite à l’évasion de Robin. Tout le monde se demande comment il a pu sortir de prisons aussi bien gardées que celles du palais d’Omois.
« — Je n’en sais rien, grimaça Cal, mais si c’est le cas, c’est tout aussi étrange, parce qu’une évasion comme celle-ci, ça se prépare. On ne « découvre » pas les plans d’un tunnel secret en claquant des doigts. Seuls les architectes qui sont morts depuis longtemps, un maniaque comme Magister, qui est l’ennemi numéro un et a donc préparé une éventuelle évasion en cas de capture, et les…
Il s’arrêta brusquement. Et, en dépit des questions pressantes de ses compagnons, refusa d’en dire davantage. L’idée qui venait de lui traverser l’esprit était si étrange qu’il préférait vérifier avant d’en dire plus. D’autant que pour l’instant, ils ne savaient pas si Robin s’était enfui, ou s’il avait été enlevé. »
Je n’en peux plus. Je pensais que c’était seulement deux-trois fois par livre, mais là c’est le festival. Voici donc ENCORE une occurrence du trope que je déteste dans ces bouquins, « « Les personnages évoquent très clairement un plan qui sera réutilisé plus tard dans l’intrigue, en termes qui sont non seulement giga vagues, pas agréables à lire mais qui sont en plus savamment calculés pour qu’on les ai oublié au moment où ce qu’ils concernent surgit ». Franchement mais merde. Ça fait quatre fois, là. Pour rappel, ça concerne :
- Le plan qu'a trouvé Tara pour solutionner le souci de mariage arrangé de Moineau
- La proposition qu'a fait Tara aux Gardiens des objets démoniaques de la Lune
- Quelle est la véritable nature des bombes de Tadix que cache Lisbeth à Tara
- La théorie de Cal sur l’évasion de Robin.
Sur un format sériel, type bande-dessinée, roman dont un chapitre sort de temps en temps en ligne, ou série télé, ça marcherait. Donner de l’espace d’un épisode à l’autre pour laisser aux lecteurs/spectateurs le temps de pointer du doigt le mystère et de théoriser à ce sujet, carrément. Mais là, non seulement les réponses surgiront sans doute d’ici la fin du roman, donc paye l’intérêt de faire des théories dessus, mais en plus les petits suspenses à la con s’empilent, surgissent de façon dispersée (respectivement chapitre 9, chapitre 11, chapitre 15 et maintenant chapitre 18) et sont introduits de façon si peu subtile, c’est éreintant.
Sur ces entrefaites, Fafnir apprend à Tara qu’elle lui a préparé une dague magique qui lui permettra d’éliminer trente personnes d’un coup si elle s’en sert, amis comme ennemis. C’est encore une fois un passage très bête mais je vais passer dessus parce que le chapitre est long et que franchement, ça sort de nulle part et ça n’est là que pour servir de deus ex machina. Je vais juste…
« Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? » : 10 (franchement, passer 10 tomes à raconter que les nains détestent la magie, tout ça pour dire dans un coin de page qu’ils sont quand même capables de créer des armes magiques, c’est scandaleusement sous-développé pour le potentiel que ça a).
Tara décide d’arriver en retard à la cérémonie et de jouer de provoc en amenant tous ses amis avec elle. Cal râle parce que les milliers de lustres sont éclairés par des quantités astronomiques de diamants, et ça le frustre probablement parce que c’est un Voleur je sais pas.
Bref, la cérémonie commence enfin merci mon Dieu ça fait dix-huit chapitres on va enfin voir les démons. Sur le pentagramme se placent Tara, Chem (connard), Lisbeth, Jeremy et Mourmur (<3. Même si on l’a péniblement vu utiliser sa magie, donc je me demande ce qu’il fout ici). On nous explique que Demiderus, après fortes négociations avec une Lisbeth en colère, a fini par donner le secret pour invoquer les démons sans drainer des années de vie à l’invocateur.
Le rituel d’invocation commence, mais au lieu d’Archange, c’est Bendruc le Hideux, dieu démoniaque, qui poppe. Bravo l’assemblée, hein. Les machines de Mourmur passent au rouge, Bendruc discute tranquillement avec tout ce beau monde, affirmant qu’il n’est pas un dieu, rien de particulier ne se passe à part une vague intervention de Chem, et Bendruc dépoppe. L’interlude n’était pas utile, mais c’était pas désagréable à lire et le personnage est au moins vaguement fun.
Tout le monde retente l’invocation en se servant de l’image d’Archange. C’est très difficile, et plusieurs personnes finissent par abandonner, à bout de forces, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que Tara et Jeremy.
« Tara ne faisait pas la compétition avec le jeune homme. D’une part parce qu’elle se sentait encore faible d’avoir donné autant de sang à Cal, d’autre part parce qu’elle voulait s’économiser.
Voyant que Jeremy grimaçait et donnait tout ce qu’il avait afin de la battre en restant le dernier, elle sourit.
Et céda. Sa magie cessa d’alimenter le cercle.
Jeremy lui lança un sourire vainqueur. »
Je déteste la caractérisation de Jeremy.
Enfin, Archange arrive avec sa suite, et les dragons noirs présents sur place réagissent mal, comme si on les attaquait. Quant aux démons, ils dégainent d’étranges armes et s’inclinent.
Fin du chapitre.
J’aurais pensé que la critique de celui-ci serait plus longue, mais en substance il n’y a pas eu grand-chose à relever. Je vous laisse donc ! La prochaine fois, nous nous concentrerons apparemment sur ce qu’il se passe côté Autremonde !
Tchüss !
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitres 16-17
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Bonjour à tous, j’espère que vous allez bien ! Les Hatereads sont de retour, un mois d’attente pour 10 minutes de lecture, j’espère que patienter vaut le coup.
La dernière fois, Robin disparaissait de prison, Selenba était retrouvée dans un drôle d’état et la délégation d’Autremonde partait pour Tadix..
Nous entamons cette fois le chapitre 16, « Le magicgang, ou comment découvrir les joies de la vie de passagers clandestins… et regretter profondément de ne pas avoir payé son billet. »
Comme je l’avais dit à la fin du dernier post, je ne suis pas giga emballée par la perspective d’un point de vue sur le magicgang, surtout que ces crétins sont en train de suivre Tara après que celle-ci leur a explicitement dit de ne pas venir. Mais bon. Je vais être brave et attaquer cette lecture de front. En plus, le chapitre a l’air plutôt court.
Let’s go.
« Hélas ! les souhaits de Tara n’allaient pas du tout être exaucés.
Cal et les autres n’étaient plus sur AutreMonde. Ils étaient déjà sur Tadix.
Dans des boules de fer géantes.
Évidées, avec des combinaisons spatiales, des pilules anti-nausées et l’impression d’être propulsés violemment dans un flipper géant où ils rebondissaient contre des bumpers toutes les deux minutes.
Bon, sans les ding ding ding, mais au milieu d’une sorte de grincement continu qui portait sur les nerfs.
Cal bénit la précaution qu’il avait prise de leur faire avaler les fameuses pilules avant de partir. »
C’est déjà un début fantastique. Là, je parle davantage de mise en forme que de ce qui est raconté : pourquoi tous ces renvois à la ligne ? Genre les trois premiers paragraphes d’accord, c’est pour renforcer l’enchaînement dramatique, je veux bien… mais poursuivre l’élan en faisant des passages courts casse complètement l’effet.
Enfin bref, ils se retrouvent dans cette situation suite au plan de Fafnir. En effet, celle-ci a proposé au magicgang de s’infiltrer dans une livraison de fer, de Hymlia vers Tadix.
Plusieurs points.
1/ Je trouve ça bizarre qu’ils vident la planète d’une grosse majorité des Tadixiens, mais n’interrompent pas les livraisons interplanétaires. Qui va s’occuper de tout ce fer, au juste, puisqu’il ne reste plus que trois mille clampins sur leur Lune ? Et qu’est-ce qu’ils en ont à foutre d’avoir du fer, c’est pas vraiment la priorité, non ?
2/ Par conséquent, si cette livraison est faite, c’est probablement que les nains ne sont pas au courant des plans de l’Impératrice. Logique, les livreurs nains ne feraient sans doute pas leur service s’ils se savaient en danger de mort, ou bien les chefs nains interrompraient le service le temps que tout revienne à la normale. Ce que je conçois, mais... question que je n’ai pas posée jusque-là : si Lisbeth fait imploser la planète, qu’est-ce qu’il va se passer ? Commercialement, les nains ne vont-ils pas perdre beaucoup de bénéfices, tout ça pour l’évincement de quelques démons ? Est-ce qu’ils vont vraiment n’en avoir rien à faire de ne pas avoir été consultés à ce sujet ? Est-ce qu’il vont n’en avoir rien à faire moralement, d’ailleurs ? Si Tadix est détruite, ou si on apprend que Lisbeth avait statué sur la possibilité de la détruire, les autres peuples ne devraient-ils pas s’inquiéter des réfugiés Tadixiens, en les repoussant, en s’inquiétant de la question des logements, ou en les plaignant de leur sort ? Ne vont-ils pas se voir comme des victimes potentielles des décisions arbitraires de Lisbeth ? Tout ça, sans compter que la fille de la Reine des nains s’est embarquée là-dedans et risque aussi sa peau. Si les nains et a fortiori les autres peuples étaient écrits correctement, ce genre de truc aurait des conséquences et a minima des opposants. L’arrivée d’un million de personnes, ça a un impact.
Tenez, un exemple : prenons Wakfu, une série d’animation française. Au début de la saison 2, un représentant du peuple Eliatrope, une vieille civilisation longtemps disparue et dont personne n’avait connaissance jusque-là, refait surface. Au cours d’un conseil avec les rois et reines des différents peuples, mais également avec les représentants de deux cités majeures du monde (Bonta et Brâkmar), il annonce l’arrivée prochaine de plusieurs dizaines de milliers d’enfants Eliatropes. Cette annonce crée tout un débat, des inquiétudes, des suggestions, des refus dans le conseil… C’est traité en un épisode, et je déplore qu’il soit très court et que les représentants des peuples soient globalement très caricaturaux, comme dans Tara Duncan, mais la question est au moins mise sur la table. De plus, Wakfu reste une série pour enfants, là où Tara Duncan est pour les ados.
3/ Le plan du magicgang consiste à s’incruster par surprise à une réception où ils ne sont pas invités, dans le but de protéger Tara. Sauf que si les démons voient arriver Tara seule, ils trouveront plausible qu’elle soit là pour négocier diplomatiquement. Ça donne une meilleure garantie que les choses ne dérapent pas et qu’elle ne soit pas contrainte à faire péter Tadix. Mais cette bande de clampins connus pour sauver les peuples et se battre contre les méchants ne va-t-elle pas attirer l’attention ? D’autant que s’il y a Cal parmi eux, il risque de contrarier tout possible mariage, et même si Archange n’est probablement pas le meilleur parti que pourrait avoir Tara, on est sur des considérations pratiques, là. En gros, ils vont tout foutre en l’air pour rien, Tara a raison.
Que je suis jouasse de lire un point de vue où ils vont probablement étaler leur connerie et garder leurs statuts de héros parfaits malgré ça.
« Le seul souci de ce plan génial (aha, « le seul »), c’était qu’ils pensaient que le stock de fer serait entreposé sous un dôme. Et que là, clairement, ce n’était pas le cas, car lorsque Cal avait prudemment testé l’atmosphère au dehors à l’aide du petit capteur de particules qu’il avait fixé à l’extérieur de sa boule, il avait découvert que l’air était totalement toxique (je sais pas depuis quand Cal a un capteur à particules, mais il aurait pu penser à le sortir AVANT de s’embarquer à l’aveugle dans une mission où ils vont risquer leurs peaux. Putain, ce serait si bien si l’un d’eux mourrait à cause de leurs idioties, pour changer...).
[...] L’embarquement avait pourtant été étonnamment facile. À la grande surprise de Moineau, Fabrice et Cal qui s’apprêtaient à s’introduire secrètement dans l’entrepôt des nains à Hymlia, Fafnir ne s’était pas du tout cachée. (allez bam, nouveau problème qu’on peut ajouter à la pile de ceux que pose cette expédition) Elle s’était juste plantée devant le responsable, lui avait calmement expliqué qu’elle devait partir sur Tadix et avait l’intention de le faire à l’aide de quatre boules qu’ils avaient préparées au préalable, strictement identiques aux deux cents autres de la commande, sauf qu’elles étaient creuses, tout en tapotant les manches de ses deux haches. (Ooooh, ça faisait longtemps que je n’avais pas eu de phrase laide !! Une phrase, cinq lignes, quatre virgules, et des morceaux n’importe où ! Pour la reformulation : « Elle s’était juste plantée devant le responsable, et lui avait expliqué qu’ils devaient partir sur Tadix. Que pour ce faire elle emploierait quatre boules préalablement creusées, mais autrement strictement identiques aux deux cents autres de la commande. Elle avait exposé tout ça d’une voix inhabituellement calme, tapotant les manches de ses deux haches. ». Bon, c’est pas des plus jolis, mais franchement la phrase me donnait pas grand-chose sur quoi travailler)
Le responsable était un nain raisonnable. Si la très inflammable Dame Fafnir disait qu’elle voulait aller quelque part, Dame Fafnir y allait. Il n’avait donc émis aucun commentaire, au grand désappointement de Cal qui pensait que cela serait nettement plus animé et dangereux que cela »
Ptdr j’adore quand une princesse impose un sentiment de terreur à l’aide de sa tendance à maltraiter des gens. Et quand ils auront décollé, qu’est-ce qui retiendra ce responsable d’avertir Bellir, la mère de Fafnir, de ce qu’elle a fait ? Ah oui, et Cal trouve tout ça divertissant et est déçu qu’ils n’aient pas à se mettre à quatre contre un type qui fait simplement son métier. On est toujours chez les héros... ?
Cal songe qu’ils s’embêtent pour rien car techniquement, ils auraient pu suivre Tara directement, Lisbeth ne l’avait pas interdit. Sauf qu’il se dit juste après que non, car l’Impératrice n’aurait pas permis à deux princesses ou au nouveau petit copain de sa nièce de venir.
« En revanche, si effectivement Lisbeth ne s’était pas préoccupée d’eux, Tara, elle, avait fait envoyer une note à Hymlia, prévenant que toute expédition vers Tadix devait être stoppée jusqu’à la fin des marchandages avec les démons. Ce qui apparemment n’avait fait ni chaud ni froid aux nains qui estimaient qu’ils n’avaient pas à obéir à Omois, non, mais alors, et puis quoi encore… »
Je sais pas si je suis le plus agacée par la caractéristique arbitraire des nains, qui sont trop têtus pour prendre en compte un avertissement de l’Héritière d’un Empire, ou par Lisbeth et Tara qui ne jouent pas cash avec qui que ce soit. Si seulement ça pouvait retomber sur le coin de la gueule d’Omois, si seulement la gravité des choses avait un vrai impact, mon Dieu…
La troupe de branquignoles finit par arriver sur Tadix, mais se retrouve face à un autre problème : ils sont à l’extérieur des dômes de sécurité, et se font attaquer par des insectes géants qui prennent leurs sphères pour des coquilles renfermant à manger. Bon, le suspense ne dure pas : quelques lignes après, le magicgang est sauvé par des machines qui embarquent les sphères (où ils sont cachés) vers l’un des dômes. Les sphères sont décontaminées des insectes, Fafnir s’extasie sur le produit utilisé, c’est pal-pi-tant.
« — Bon, j’espère qu’ils vont nous stocker sous atmosphère respirable, soupira Moineau, fatiguée de se faire trimbaler à droite et à gauche, maintenant qu’ils nous ont débarrassés des bestioles (le “maintenant qu’ils nous ont débarrassés des bestioles” devrait être avant la didascalie), parce que nous devons trouver rapidement l’endroit où est Tara !
— Sauf que, fit très raisonnablement Fabrice, si on débarque trop tôt, elle va trouver toutes les excuses pour nous renvoyer, vous avez vu ? Elle a même pensé à envoyer un message à tes compatriotes, Fafnir, pour nous empêcher de la rejoindre. D’habitude, elle est plutôt contente que nous nous battions avec elle, c’est la première fois qu’elle réagit comme ça. (Et vous ne le prenez pas en compte, parce que... ?)
— Pfff, fit Moineau, je t’assure, cette manie qu’elle a de vouloir tout porter sur ses épaules, c’est à cause de sa magie. Si elle était moins puissante, Tara serait beaucoup plus prudente. Mais chaque fois, elle lui sauve la mise. Enfin sauf la fois où elle est morte. Mais du coup, elle n’a plus peur de mourir non plus, je pense que ça la rend imprudente. (Ce raisonnement est très confus. Donc Tara serait plus prudente avec sa magie si elle en avait moins, aka si elle était moins dangereuse ? Enfin, je comprends la logique, là on aborde la question de l’ivresse de pouvoir et de se laisser aveugler par ce dernier, mais ça me semble une mauvaise analyse de Tara. Cette dernière passe son temps à décréter qu’elle n’aime pas la magie, la sienne en particulier, ni sa puissance, même si elle s’en sert. Les livres passent leur temps à nous décrire que Tara est celle à écouter, qu’elle a raison, à la présenter donc comme une figure raisonnable. Et d’un coup, Moineau, une des personnes qui l’aiment et l’admirent le plus, estime qu’elle fait n’importe quoi de son pouvoir ? Si cette contradiction était un peu travaillée dans les livres, y aurait beaucoup de choses intéressantes à en tirer et Tara pourrait être vue comme un personnage complexe. Mais pour ça, il faudrait déjà que la narration ne se mette pas constamment de son côté)
— À moins, maugréa Cal, qu’elle ne veuille pas de m… de nous, parce qu’elle veut vraiment épouser Archange.
Un silence choqué salua sa remarque. »
Aaaah, enfin une bonne remarque ! Non, pas au sens que Tara voudrait épouser Archange premier degré, mais qu’en tout cas Tara a une volonté propre et que ses amis ne devraient pas intercéder alors qu’elle leur a dit de ne pas le faire. Mais encore une fois, cher petit génie du groupe, ç’aurait été intéressant de lancer les réserves que tu éprouves avant que vous vous engagiez dans cette mission.
Crétin.
Mais la bande n’a pas le temps de réfléchir sur tout ça, car ils se rendent compte avec terreur que leurs capsules se dirigent tout droit vers de la lave !! “De la lave en fusion”, nous précise obligeamment l’autrice, moi qui pensais que c’était de la lave cuite à point. Le stock de fer y est jeté, et le chapitre s’achève tandis que leurs quatre boules sont lâchées vers leur mort certaine.
Chapitre suivant !
“Chapitre 17 : Le sauvetage, ou comment avoir une soudaine et très grosse envie de glace.”
Le chapitre s’ouvre sur Tara, qui songe que ah là là, heureusement qu’elle a réussi à arrêter l’expédition de ses amis ! L’ironie dramatique est un poil trop forcée à mon goût, mais bon qu’importe. Elle s’inquiète de l’absence de nouvelles concernant Robin, et trouve perturbant que tout le monde autour d’elle semble aussi détendu alors que la situation part à vau-l'eau. Je la comprends.
Et on a droit à une évocation des âmes démoniaques, prisonnières des objets qu’elle porte toujours !
“En quelques semaines de travail approfondi avec les âmes, il semblait que Tara ait réussi à les transformer afin qu’elles ne tuent plus rageusement tout ce qui passait à leur portée. Alors qu’avant, les âmes se débattaient dans le fer corrompu, rendues folles par la douleur et la pression, Tara sentait que si elles souffraient toujours, ce qui était le but des démons, elles passaient outre la douleur afin de ne se concentrer que sur leur nouvel environnement. Comme si cela leur permettait de s’ancrer dans la réalité. C’était très troublant.”
Vous savez, j’ai beaucoup de sympathie pour ces âmes. Le fait qu’elles aient rejoint le camp des gentils et fassent des progrès inespérés les rend bien plus complexes et intéressantes qu’une bonne partie des personnages de la série. J'espère qu’elles ne finiront pas bêtement, et qu’elles ne trahiront pas Tara. Cela dit je ne suis pas autant opposée à la deuxième hypothèse qu’à la première, même si j’apprécie bien ces êtres dans le camp des gentils. On verra ce qui se passera.
Sur ce, Tara entend Lisbeth parler avec une voix irritée.
“Lisbeth venait de découvrir que les Tadixiens avaient négligé d’informer un certain nombre de leurs propres invités du léger détail à propos de leur planète transformée en bombe. Notamment, ils avaient organisé un énorme concert en l’honneur des démons et plusieurs divas, compagnies de danse, théâtre, orchestres, etc., étaient arrivées sur Tadix. (Hein.)
L’Impératrice n’était pas contente. Elle le fit clairement savoir, mais les Tadixiens firent la sourde oreille. Tara constata pour la dixième fois que les exaspérantes créatures devenaient très opportunément sourdes lorsqu’on disait quelque chose qui ne leur plaisait pas. (ah, donc maintenant les Tadixiens sont exaspérants, alors qu’ils étaient décrits comme des êtres fascinants et stylés jusque-là ? Je vois déjà où ça va ptdr, je déteste.)
L’Impératrice perdit. Le concert et ses réceptions annexes auraient lieu qu’elle le veuille ou non. Les Tadixiens étaient chez eux, ils faisaient ce qu’ils voulaient, d’autant que tout ce qui se passait sur Tadix pendant les six jours de réception était retransmis dans tout l’univers et que si personne ne les tuait, ils n’allaient pas passer à côté de cette formidable occasion gratuite de faire de la pub pour leur planète.”
Dites voir, suis-je la seule pour laquelle l’écriture de ce passage donne l’air de détourner la faute ? “Oui en fait les Tadixiens sont tous cons et inconscients, aucun membre du gouvernement étant informés de l’implosion potentielle de la planète n’en a quoi que ce soit à foutre d’inviter des gens qui vont crever”. Alors primo, en soi ce n’est pas absurde de médiatiser l’événement ni d’en faire une fête, ça pourra détourner l’attention des démons du fait qu’il y a vachement peu de gens sur la planète. Secundo, je ne me remets pas du qualificatif qui généralise les Tadixiens comme “exaspérants”. Entre ça et le fait que, contrairement aux autres races, aucun Tadixien ne se démarque comme différant des autres, ayant un nom ou un caractère particulier, ça les “déshumanise” beaucoup (façon de parler). C’est comme l’histoire des nains qui refusent d’écouter Tara parce qu’ils ne veulent pas se laisser dicter leurs actions par Omois : ils sont tous pareils, aucune personne ne ressort parmi eux comme ayant un avis différent, plus nuancé, voire opposé. Tertio : vous le sentez, le “Lisbeth avait essayé de les raisonner pour sauver des gens et personne n’a écouté, ce n’est pas de sa faute à elle :(", alors que c’est elle qui veut faire péter la planète pour se débarrasser des démons ??
Je disais à un moment de cette critique que les personnages figurants et les peuples n’avaient qu’une fonction, mais là, c’est le bouquet. Toute la faute est rejetée en substance sur les Tadixiens alors qu’ils sont, pour la majorité, obligés d’aller sur Autremonde et de quitter leur planète natale. Pire : on leur crée une situation artificielle où ils choisissent de faire courir un risque insensé à des innocents, et ils n’en ont rien à foutre, tout ça pour quoi ? Les complexifier ? Donner l’impression qu’ils ont mérité leur sort ? Ou qu’ils se vengent ?
Et puis c’est qui, “les Tadixiens” dont on parle, là ? Le gouvernement de la planète ? Leurs chefs ? Chacun d’entre eux, interrogé individuellement ? “Lisbeth venait de découvrir que les Tadixiens avaient négligé d’informer un certain nombre de leurs propres invités du léger détail à propos de leur planète transformée en bombe” : ON PARLE DESQUELS ?
Bref, Tara observe les ambassadeurs. On précise que les centaures portent des couleurs de guerre, preuve supplémentaire que les omoisiens sont stupides et veulent tous faire péter la planète sans raison - sérieux la réception a été présentée comme une tRÊVE, bande de troufions !
“Chez les loups, qui ne pratiquaient pas la magie, les mâles étaient plus forts, du fait de leur poids et de leur physique, que les femelles. Il n’y avait donc pas de femmes loups-garous dans leur délégation (Cette explication ne justifie rien. Un poids et un physique, ça peut se changer, s’entretenir. Une louve-garou peut théoriquement être grosse, d’ailleurs, même si tout le monde semble l’oublier dans cet univers. Donc bon, flemme de ces justifications pour dire qu’il n’y a que des gars. D’ailleurs, on pourrait leur donner des armes. Tous les loups garous ne sont pas obligés de se transformer pour être dangereux. Et vu que personne ne sait cacher ses intentions belliqueuses dans la délégation, je doute que la présence d’armes fasse une différence). Lorsqu’ils avaient vu Tara, ils s’étaient tous approchés et l’avaient reniflée avec délectation. Elle était et resterait à jamais leur héroïne, celle qui les avait délivrés d’un terrible esclavage.”
Elle n’était pas la seule à le faire, Sal est celui qui a tué la Reine Rouge. Et vu que c’est son plan qui a permis de faire libérer les loups-garous, plutôt que ses actes, je ne sais pas dans quelle mesure ceux-ci connaissent Tara pour cet exploit. Mais bon, le chef de la délégation des loups-garous l’assure de leur dévotion, Tara est incroyable oh là là, bref. Passons, je vous prie.
“La conférence se termina sur les détails techniques. Si les gens présents étaient presque tous des sortceliers, c’était pour une bonne raison. Et si Tara était là, c’était non seulement parce qu’elle était la « fiancée » officielle, mais aussi parce qu’elle allait devoir mettre son puissant pouvoir en résonance avec celui des autres afin de faire venir la délégation des démons.
En entier si possible.
Ils avaient d’ailleurs aussi discuté de cette option, surtout les dragons. « Une regrettable erreur en cours de translation. Ooppps, y a que la moitié de la délégation qui est arrivée. Euh non, pas la moitié du groupe, mais la moitié des gens, la moitié inférieure des gens en fait. Toutes nos excuses. On vous renvoie les jambes dès que possible. »
Bien sûr, cette passionnante option avait été écartée.”
Je serais de mauvaise foi si je disais que ce tome n’avait pas ses bons moments. C’en est un, indubitablement. Je veux encore plus de cet aspect des dragons, s’il vous plaît. Ce côté petty de « non mais venez on les tue "accidentellement" c’est pas grave », c’est vraiment drôle.
On nous explique que les démons ont très rarement été invoqués, car les invocations réussissent rarement et drainent les années de vie de l’invocateur.
Ensuite, il s’avère que les dragons, dont Chem (immense tas de merde), sont arrivés avant les démons, contrairement à ce qui était prévu. Lisbeth n’est pas contente, c’est d’un triste à quel point l’Impératrice d’Omois ne fait pas respecter son autorité. A la grande surprise de Tara, Jeremy et Jordan, le frère de Jeremy, sont également présents. Jordan est un Non-Manipulable, insensible à la magie, et Tara comprend à sa présence que d’autres nonsos sont là, et que ce sont sans doute aussi des Non Manipulables.
“Tara comprit le raisonnement des AutreMondiens. Ils avaient réuni ici les seules personnes capables de résister sans dommage à la magie démoniaque. Sauf que c’était un pari risqué. En fait, ils n’en savaient rien, et contre les démons, sans aucun pouvoir, les pauvres nonsos seraient singulièrement démunis.
Puis Tara détailla les NM et réalisa qu’ils étaient tous très lourdement armés. Ah. Pas si sans défense que cela après tout…”
Donc encore une fois, la discrétion est de mise. J’avais raison, l’absence de toute louve-garou sur place c’est seulement du machisme, en fait. Vos décisions à prudence variable, vous pouvez les garder pour vous.
“Jeremy la salua discrètement. Bien. Le jeune dandy avait au moins appris les bonnes manières. Tara avait peu d’affinités avec lui. Il était très immature et après avoir été élevé dans une ferme anglaise, loin de tout, se retrouver sur Autre-Monde, héritier riche et fêté, lui avait tourné la tête.
Soudain, le mot lui sauta aux yeux. Héritier. Moineau avait dit qu’elle était « piégée », le mot était revenu plusieurs fois dans ses phrases décousues. Mais piégée par Jeremy ou par quelque chose de plus grave ? Par un héritage ? Qui pourrait être intéressant pour le Lancovit ? Tara connaissait bien le roi. Même s’il était débonnaire et plutôt gentil, il restait le roi. Les intérêts de sa patrie avant celui des individus. Hum, elle allait devoir poser quelques questions. Aussi, bien qu’elle ne l’aime pas beaucoup, répondit-elle gracieusement au salut de Jeremy par un sourire amical.”
Jeremy était auparavant un personnage faisant partie des “gentils”, pour rappel. Il semble que Plm avait raison, et que madame S.A.M. ait réellement décidé de saborder le personnage en l’antagonisant. Je dois dire que c’est pénible, à la fois pour Moineau, qui se ramasse une situation néfaste sortant de nulle part, et pour le personnage de Jeremy, qui perd toute une ligne de potentiel.
Angelica est évoquée, seulement pour indiquer qu’elle est en train de baver sur Jordan. Pas un mot sur le fait qu’on l’a lancée dans une mission suicide, pas d’évocation d’autres émotions normales à ressentir dans ce contexte, d’ailleurs j’ignore si elle est au courant de ce qu’elle encoure. Que ça me gave. Les personnages de peste ont pourtant souvent des arcs d’évolution intéressants, mais Angelica a clairement l’air de garder la voie de la rivale méchante qui ne changera jamais. Et puis, Tara ne s’inquiète pas de savoir qu’Angelica pourrait mourir ? Ça ne lui attire pas un semblant de sympathie, de sentiments conflictuels ?
“Lorsqu’elle était descendue, elle avait entendu les Tadixiens révéler qu’ils enfonçaient méticuleusement des milliers de tonnes de fer dans leur noyau en fusion afin d’alourdir la planète. Vu l’investissement que cela représentait, Tara ne voulait même pas imaginer la quantité dont ils auraient besoin juste pour gagner quelques grammes de pression magnétique. (Est-ce que ça marche comme ça ? Je me rends compte que je n’ai aucune idée de si ça marche comme ça. Si quelqu’un saurait m’éclairer. Je n’ai jamais entendu parler d’un tel concept, en tout cas, ça sonne très stupide)
Aussi sursauta-t-elle au point d’attirer le regard surpris des gens sur elle lorsque Galant lui envoya une image affolée. Belzebuth venait de lui envoyer un message désespéré, de familier à familier.
Ses amis étaient sur le point de se faire rôtir dans un magma de feu !”
Wwwwwait. Depuis quand les Familiers peuvent s’interpeller mentalement ? Pourquoi Belzébuth ne l’a pas fait pour supplier Galant d’intervenir quand, au hasard, Fafnir tombait dans le vide après l’explosion du soleil, dans le tome précédent ? Pourquoi ça ne leur a jamais servi avant ?
Mais bon, ouvrez le champagne : des Familiers ont été un peu utiles, pas seulement décoratifs, yay !!
Ah, et Belzébuth fait indéniablement partie de mes personnages préférés de l’histoire, en toute sincérité. C’est le Familier le plus attachant depuis Barune. C’est peu dire puisque les autres sont des sacs à main.
On a une coupure superficielle, Tara fige tout avec sa magie et se précipite pour aller aider ses amis. Dans une chouette scène de tension, Tara se retrouve face aux sphères immobilisées, et réalise qu’elle va devoir y aller habilement pour les récupérer avant qu’elles tombent dans la lave. Le problème étant que la magie de Tara est très capricieuse et difficilement contrôlable, d’autant qu’elle a donné son sang à Cal plus tôt, ce qui l’affaiblit.
Heureusement, Tara parvient à geler la lave, et ses amis se précipitent en sûreté avec plus ou moins de difficulté.
« Tara, le visage sévère, ne montra pas son amusement, tandis que ses amis faisaient disparaître leurs combinaisons.
Ce n’était pas cool du tout qu’ils soient là. Même si pour une fois, c’était elle qui les sauvait et pas le contraire. […]
— Qu’est-ce que vous n’avez pas compris lorsque je vous ai dit : « Ne me suivez pas sur Tadix » ! gronda Tara. Ça me paraissait pourtant très clair comme phrase, à moi ! (merci, Tara, tu ne me l’entendras pas dire souvent, mais tu as parfaitement raison) Et Robin n’est pas avec vous ?
Cal se renfrogna.
— Non, aucune nouvelle, répondit-il sèchement. (Cal, petit génie de la bande, qui ne saisit pas que c’est tout sauf le moment de faire preuve de jalousie. Tara s’inquiète de ce qu’est devenu l’un de ses amis après avoir disparu de la cellule où il était enfermé, de quel droit tu réagis sèchement, au juste ?)
— Et pour répondre à ton autre question, on avait bien compris, mais on ne pouvait pas te laisser avec tous ces jolis garçons toute seule ! précisa Fafnir en rajustant ses haches un peu ébranlées par sa course folle, tandis que Bel miaulait avec mauvaise humeur sur son épaule, tout couvert de suie. »
Fafnir, je te déteste, je crois.
Et à la place de Tara, j’utiliserais mon pouvoir pour la retéléporter sur Autremonde, par simple mouvement d’humeur. Ce serait amoral mais franchement compréhensible.
« — Des jolis garçons ? Bon sang, Fafnir, ce sont des démons ! Vous ne pouvez pas plus vous opposer à eux que moi à la Reine Noire. Vous n’avez rien à faire ici ! (c’est un début, on va dire)
— C’est une mauvaise comparaison, persifla Moineau, puisque tu as vaincu la Reine Noire. Écoute, nous avons compris, tu ne voulais pas de nous et blablabla. Mais nous sommes là et si tu veux nous faire repasser par les Portes de transfert, il va falloir que tu nous arrêtes et que tu nous réexpédies de force. Et je te rappelle que je suis quand même citoyenne du Lancovit tout comme Cal, Fafnir appartient à Hymlia et Fabrice est terrien. Tu n’as légalement aucun droit de nous donner des ordres, nous ne sommes pas tes sujets, TON ALTESSE !
Tara en resta bouche bée. C’était exactement ce qu’elle avait eu l’intention de faire, tous les envelopper dans un cocon et les balancer dans une Porte de transfert. Mais où était passée la très timide Moineau qui bégayait dès qu’elle était le centre d’attention ? Cette Moineau-là ne se laissait pas marcher sur les pieds. Et elle opposait de solides arguments. Contre lesquels Tara ne pouvait pas grand-chose, parce que, malheureusement, Moineau avait parfaitement raison. »
Je voulais commenter au fur et à mesure, mais on va y aller par étapes :
1) Tara n’a aucunement, mais vraiment aucunement, mis en avant son statut d’Héritière d’Omois ou son autorité pour interdire à ses amis de la suivre sur Tadix. Je suis partie relire, elle n’a rien dit de cette espèce. Elle a surtout eu l’air d’en discuter avec eux comme elle le fait d’habitude, c’est à dire en se confiant à ses amis sur ses plans. L’argument de Moineau qui décrète qu’ils n’ont pas à lui obéir aurait été pertinent, si ça avait été le cas, mais là il est superflu
2) « La très timide Moineau qui bégayait », elle a disparu quand elle a fait connaissance avec Tara, elle se contente de refaire surface au bon vouloir de l’autrice, mais c’est tout. Faut arrêter de la chercher, à un moment donné, hein.
3) « Et elle opposait de solides arguments. »
Les solides arguments en question : « t’es pas ma reineuh d’abord et si tu veux que je m’en aille bah t’as qu’à y aller par la force ! »
4) « Contre lesquels Tara ne pouvait pas grand-chose, parce que, malheureusement, Moineau avait parfaitement raison. » Non, elle a pas raison, non. En sa qualité d’amie, Tara n’a aucune raison de mettre des vies inutilement en danger ; en sa qualité d’Héritière, c’est sa responsabilité de limiter les dégâts, donc les victimes collatérales c’est inutile ; en sa qualité de future fiancée d’Archange (potentiellement), rameuter un groupe connu pour se battre n’est pas une bonne idée non plus. Rep à ça, Moineau.
« — Et ne nous demande pas de rentrer par amitié pour toi. Des amis ne laissent pas tomber leurs amis. N’y compte pas.
— Slurk, jura Tara, vaincue. Vous ne me facilitez pas la tâche, mais je ne vais pas employer ma magie contre vous. (Cal se détendit, parce que oui, il avait pensé à cette option-là et il était soulagé que Tara ne l’utilise pas.) (… donc l’Héritière subtile qui est devenue très tordue car habituée à la politique et à faire des trucs limites se laisse vraiment défaire par quatre péquenots dotés d’argument en carton, dont une qui bave littéralement sur les « ennemis » ? Charmant) Parce que je vais avoir besoin de toutes mes forces tout à l’heure. Alors, allez m’attendre dans ma suite. Cela me donnera le délai nécessaire pour assister à la fin de la cérémonie, sans affoler tout le monde (elle leur remit un plan du dôme afin qu’ils puissent s’y rendre facilement). »
Je déteste le magicgang. Sauf Fabrice, parce qu’au moins Fabrice n’a pas encore ramené sa fraise dans cette histoire pour sortir des arguments pétés ou avoir une réaction inappropriée. D’ailleurs, Fabrice, content de t’embarquer avec tes potes dans une mission dont tu ne reviendras peut-être pas ?
« Fabrice aurait dû rester sur Terre » : 2
Tara est rejointe par la délégation, qu’elle a libérée de sa magie entre-temps. Personne ne la croit quand elle explique ce qu’il s’est passé, à l’exception de Grr’ul et Lisbeth.
Elle retourne vers sa suite, devant laquelle elle trouve Angelica. Ah ? Peut-être un peu de développement ?
Angelica a à parler à Tara, et refuse de le faire devant les Tadixiens qui l’accompagnent. Tara affirme qu'elle n'a rien à cacher, et par orgueil, Angelica s’en va.
peut-être pour la prochaine fois, hein.
Tara demande à Grr’ul de veiller à ce que personne ne la dérange, et elle rentre dans sa suite, mais à sa surprise, n’y trouve pas ses amis !
Le chapitre se termine ainsi. Dans l’ensemble, ces deux chapitres n’étaient pas affreux, simplement ennuyeux. La prochaine fois, on parlera d’Archange, et peut-être même que ce bougre aux nuances de vert dans les yeux pointera le bout de son nez.
D’ici là, portez-vous bien !
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitres 14-15
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Salut les bgs ! J’espère que vous avez passé de chouettes fêtes de fin d’année et que 2024 vous apportera de bonnes choses !
De mon côté, quoi de mieux pour commencer l’année que de reprendre ma relation équivoque et ingrate avec un bouquin qui ne m’a rien demandé. Vous l’avez compris, c’est le retour des Hatereads !
La dernière fois, Cal était mal en point, Mara apprenait que sa soeur et son crush sortaient ensemble, et pour ne rien enlever au piquant de ce charmant épisode de sitcom chapitre, tous les indices pointaient vers Robin en tant que responsable de l’attaque contre Cal, bien que le demi-elfe soit innocent !
On en était resté à la fuite de Robin des cachots du palais, qui s’accompagne, semble-t-il, d’autres mauvaises surprises…
Le chapitre d’aujourd’hui s’intitule “Lisbeth, ou comment posséder un palais tellement grand, qu’on n’arrête pas d’y perdre des gens, ce qui est ennuyeux lorsque ceux-ci sont censés être prisonniers.”
Construisez un bureau par personne que vous recevez, qu’ils disaient. Ce sera marrant, qu’ils disaient.
Ah oui, et on a déjà un problème avec ce titre, mais je vais faire une fleur en cette nouvelle année et ignorer la virgule de trop qui se balade derrière le “tellement grand”. On va dire que c’est mon cadeau de Noël en retard.
“— Quoi ?
Fou de rage, Safir Dragosh empoigna le pauvre garde qui venait de lui annoncer l’horrible nouvelle.
Selenba avait disparu.
En même temps qu’un autre prisonnier, Robin M’angil.
— Mais comment est-ce possible ? rugit le vampyr, hors de lui. Elle était sous surveillance 26 heures sur 26 !
— Nous… nous l’avons mise pendant quelques heures en prison en bas, parce que les salles du haut ont été réquisitionnées.
Safir réalisa qu’il était en train de soulever le thug, dont le visage virait au rouge et les pieds ne touchaient plus terre. Le grand vampyr prit une profonde inspiration et reposa sa victime, puis recula, histoire de ne pas lui faire mal involontairement, vu que là, il sentait ses canines l’élancer tellement il avait envie de le mordre.”
Après ce début mouvementé, je pourrais d’ores et déjà donner des mauvais points à Safir pour violence gratuite. Mais il a de la chance, ma lecture du chapitre 7 commence à remonter et je ne suis plus autant en colère contre lui qu’à ce moment-là. Et honnêtement, après avoir vu les gardes de ce palais étaler généreusement leur incompétence, je comprends la réaction. Cela dit, je garde à l’œil monsieur « Je continue de désirer mon ex, au mépris de la relation que j’ai construite avec sa sœur ».
Le fait que toutes les salles d’interrogatoire ont été réquisitionnées en même temps interpelle le vampyr, et celui-ci ordonne au garde thug de lui montrer.
« — Euh, risqua le thug avec un courage inouï, vous devriez peut-être d’abord…
Et il désigna la mâchoire de Safir qui débordait de crocs partout.
Le vampyr comprit et les rétracta d’un air mauvais. Puis lui fit signe de passer devant lui.
Le thug obéit et précéda le vampyr en évitant soigneusement de le toucher. Il avait déjà vu un vampyr perdre son sang-froid (ah ah) et il n’avait pas du tout l’intention de revoir cette scène de nouveau, il avait fait assez de cauchemars comme ça, merci beaucoup. »
Bon, okay, j’avoue, j’aime bien ce début de chapitre pour l’instant, le petit jeu de mot avec « sang-froid » était simple mais efficace, et j’aime bien le rappel selon lequel Safir est quand même quelqu’un d’effrayant. La scène fonctionne pour moi.
Ça a pas intérêt à être une préparation de chapitre nul dans un trench-coat, parce que ma méfiance est endormie pour l’instant.
« Ils sortirent en trombe sous le regard plein de compassion des autres gardes qui étaient drôlement contents de ne pas être à sa place, les soupilutes44. (Ce livre me provoque constamment avec des mots improbables jamais entendus avant, mais je jure que je n’irai pas voir le glossaire. Littéralement ce terme est mis en bout de phrase dans un coin de chapitre, il ne sert à rien. Tiens, je devrais lire l’ensemble du glossaire à la fin de ma critique, ça devrait être marrant).
Il ne leur fallut pas très longtemps pour arriver aux prisons où des tas de gens s’activaient afin d’essayer de comprendre comment quelqu’un leur avait piqué non pas un, mais deux prisonniers. (Je suppose qu’il y aura une explication à ça, mais je trouve ça assez convenient que les deux seuls évadés soient Robin et Selenba, alors qu’on sait pertinemment qu’il y a aussi dans ces prisons le type qui a tenté d’assassiner Mourmur, notamment. D’ailleurs le type qui a tenté d’assassiner Mourmur me manque, il était drôle).
Même si Safir était fou de rage, il devait avouer qu’il n’avait pas du tout envie d’être à la place de l’Imperator, responsable des armées, certes, mais aussi de la sécurité du palais, et qui venait, plusieurs fois de suite, d’être pris en flagrant délit d’incompétence. Ce que bien sûr, personne ne lui dirait jamais en face. À moins d’avoir vraiment très envie d’aller faire un petit tour en OutreMonde… »
On se passera de ton avis, Safir « J’aime toujours Selenba qui a un red flag comme étendard » Dragosh.
Cela dit, il a pas tort, à part faire le beau derrière Lisbeth et s’entraîner avec Tara, Sandor n’est pas très productif. J’ai du mal à lui en imputer la faute, cependant, on dirait que madame S.A.M. n’a voulu le penser que comme une gravure de mode, et qu’elle préfère se focaliser sur les autres personnages plutôt que sur lui. Si elle l’écrivait comme il mérite d’être écrit, quelque chose me dit que soit les gardes du palais auraient été remplacés depuis longtemps, soit il n’aurait rien du fier gaillard qu’on en fait. Quand on voit que Lisbeth refuse de l’envoyer sur Tadix sous prétexte qu’il s’en prendrait aux démons pendant des négociations commerciales, le bougre m’a l’air moins fin qu’il est décrit en permanence.
Tiens, quitte à donner mon avis sur lui, autant poursuivre. Je sais que ça fait quatorze chapitres, et que j’avais dit que je commenterais les personnages au fil de leurs apparitions, mais pour être sincère je n’en ai pas ressenti le besoin jusqu’à présent. Et surtout, les lire dans ce tome m’a permis de renforcer l’avis que j’avais jusque-là sur eux.
Lisbeth et Sandor ont une dynamique plutôt intéressante. Lisbeth est un personnage tyrannique qui n’apparaît pas toujours comme bienveillante envers Tara, et qui alterne entre complots, caprices et travail en commun avec les héros. Ça en fait un personnage très imprévisible ; ce que je nommais autrefois, dans mes tropes préférés, le « Bon Tuteur Problématique ». Sandor, par contraste, est plus droit et monolithique : il est, dans mon imagination, comme l’ombre de Lisbeth. Quelqu’un de mesuré qui exerce son devoir d’une main de fer, et n’hésite pas, contrairement à sa sœur, à montrer son antipathie envers Tara. Ils sont, en duo, depuis des années au pouvoir, et il est certain qu’ils ont traversé beaucoup de passes ; j’en veux pour preuve la sphère-négation (c’est comme ça que j’appelle l’artefact qu’ils gardent, apparue dans le chapitre 8).
Le problème, c’est que plus le temps passe, plus cette impression de dynamique est mise aux arrêts pour quelque chose de bien moins intéressant. Lisbeth, qui prenait déjà toute la lumière, éclipse totalement Sandor dans toutes leurs scènes d’apparition. De toutes les occasions où Sandor aurait pu intervenir, être utile, être enfin son propre personnage, aucune n’a vraiment été prise, et il se retrouve accessoire alors que sa position dans le gouvernement devrait en faire un acteur majeur de l’histoire. Quant à Lisbeth, elle passe d’un personnage qui nous interpelle à quelqu’un d’ennuyeux, qui reprend les tropes de superpuissance de Tara sans rien pour contraster, si bien qu’elle en devient flanderisée. Malgré toutes les décisions prises dans ce tome et l’histoire de l’empoisonnement, on dirait que le personnage perd en épaisseur, car ses motivations sont dictées par l’action. Elle n’est moteur de rien et se contente de réagir, un comble pour une Impératrice.
Bref, je ne dirais pas qu’il faut reprocher au personnage de Lisbeth d’écarter Sandor, c’est davantage une erreur d’écriture qu’autre chose. Et critiquer l’incompétence d’un personnage qu’on sous-écrit, c’est un peu cracher dans sa soupe après avoir mis trop de sel.
Bien, après cet interlude, reprenons. Safir, en observant les salles d’interrogatoire, perçoit une odeur de sang. Plus exactement, il s’agit du sang de Selenba, et ça le fait réagir au quart de tour : il se transforme en loup, et suit la piste. Celle-ci le mène à traverser un mur qui amène à un tunnel secret, où se trouve Selenba. Celle-ci est affalée et blessée, mais toujours vivante. Safir lui demande ce qu’il s’est passé, et elle prétend ne se souvenir de rien à part de quelqu’un lui jetant quelque chose sur la tête. Mais Safir perçoit qu’elle ment, ce dont il n’était pas capable quand elle était encore buveuse de sang humain.
« Il s’affaissa un peu. Ce qu’il craignait était en train de se produire. Elle l’avait piégé, elles les avaient tous piégés pour une très mystérieuse raison qui exigeait qu’elle soit au palais d’une part et qu’elle redevienne normale de l’autre. »
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« Il prit une grande inspiration et sourit gentiment, faisant taire son cœur blessé, encore une fois. Lui aussi pouvait jouer. Et n’allait pas s’en priver.
Galamment, il souleva Selenba dans ses bras en dépit du plafond trop bas, ce qui la fit glousser. Il faillit la laisser tomber. (t’aurais dû, ç’aurait été marrant) L’entendre glousser était tellement hors de la nature de Selenba qu’il se mordit la lèvre pour ne pas lui demander qui elle était en réalité. Mais elle passa ses deux bras autour de son cou et blottit sa tête blanche contre son épaule, avec un soupir de soulagement, et il décida que les explications pouvaient attendre.
Pour l’instant, il avait une mission.
La piéger. »
La faire tomber ça aurait été plus efficace.
Et le… le chapitre est fini ? Le chapitre intitulé « Lisbeth » où Lisbeth n’apparaît même pas… ? Est fini ? Je suis soufflée, c’était ma foi une fin de chapitre très abrupte et rapide.
Non, on peut pas s’arrêter comme ça. Pour la peine, on enchaîne. Et tant pis si le chapitre 15 fait potentiellement trente pages de long, y avait pas à me laisser sur ma faim comme ça.
Le chapitre 15 s’intitule donc « Archange, ou comment aller à un rendez-vous galant sans savoir si le type veut vous épouser ou vous assassiner… ce qui donne, indéniablement, un certain piment audit rendez-vous. ».
Si le chapitre est du point de vue de Tara et qu’Archange n’y apparaît pas, ce serait le meilleur enchaînement de l’année, je pense. Sachant qu’on est le 4 janvier, y a de la marge. (Note de la moi de plus tard : évidemment qu'Archange y apparaît pas)
« Toute idée de batifolage envolée, Tara dit à Cal qu’elle revenait très vite et fila comme un rominet. Sa tante l’attendait à la prison. Et ses vêtements, comme ses cheveux, étaient noir de nuit, noir d’encre, noir de suie, montrant très bien qu’elle n’était pas contente, mais alors pas contente du tout. (ça doit ma foi être fort peu pratique d'avoir la palette de tes émotions qui s'affiche en permanence sur ta tête. Magister et Lisbeth sont pareils de ce point de vue-là)
— Que s’est-il passé ? haleta Tara, qui, toute dignité enfuie, avait couru comme une dératée, en maudissant pour la énième fois l’inconcevable immensité du palais.
— C’est ce que j’aimerais bien savoir, répondit sa tante avec un certain agacement. D’abord on retrouve un assassin dans les poutres de mon plafond, ensuite un autre assassin se volatilise de mes prisons. Ce n’est plus un palais que j’ai, mais une véritable passoire !
A ses côtés, Xandiar sembla se ratatiner. Il était responsable de la sécurité, sous la supervision de l’Imperator. Il avait remis sa démission dix minutes plus tôt, démission qu’avait sèchement refusée l’Impératrice. »
Ok Macron.
(Pour les personnes du futur qui tomberaient par hasard sur cette critique, je fais allusion au fait que Macron a rejeté la démission de Darmanin, pas à notre cher credo « Macron démission ». Oui, je sais, ça gâte une blague de l’expliquer mais celle-là elle peut être un poil technique en fonction d’où vous êtes dans le temps)
« — Je sais que vous faites de votre mieux, avait-elle dit (Ça se discute) [...] Mais les temps changent, les technologies évoluent, la magie se perfectionne. Il va falloir que vous travailliez plus en collaboration avec nos laboratoires afin que le palais soit encore mieux protégé.
Le grand garde avait opiné. Il œuvrait déjà en étroite collaboration avec les laboratoires, sauf que leurs machins ne fonctionnaient pas toujours si bien, et que Xandiar était très partisan de la bonne vieille méthode. Mettre des yeux et des oreilles bien humaines ou thugs ou elfes un peu partout. Jusqu’à preuve du contraire, les êtres conscients étaient encore, à ce jour, plus intelligents que les machines. Que les plus malins parvenaient très bien à tromper. (Alors oui, mais les êtres conscients aussi peuvent être trompés. Vous voulez une liste des personnes présentes dans le palais qui se sont fait duper, depuis le début de ce tome, ou ça va aller ?) Mais il pouvait comprendre l’Impératrice. Depuis qu’elle avait été possédée, deux fois, puis empoisonnée, elle était particulièrement sensible à tout ce qui pouvait menacer son environnement. D’autant plus qu’à présent, elle pouvait penser à sa descendance. Il frissonna. L’Impératrice était déjà implacable, il ne voulait pas imaginer ce que cela donnerait lorsqu’elle aurait des enfants à protéger… »
Oh mais ça suffit avec vos clichés ! Qui vous dit que Lisbeth sera seulement une bonne mère ? C’est une personne capricieuse et impulsive, si ça se trouve, ce sera la pire daronne de l’univers et elle négligera ses gosses dès qu’elle en aura ! La meuf vit dans l’opulence, a tout ce qu’elle désire en un claquement de doigts et est décrite comme quelqu’un de monstrueux et d’implacable, et de plus, c’est péniblement si elle fait attention aux jeunes gens qui l’entourent (bonjour, Mara qui a pété son câble dans son coin et à laquelle personne ne fait attention (je m’en remets pas), bonjour Tara que Lisbeth est prête à envoyer à la mort sur une planète qui va exploser, bonjour Jar et rebonjour Mara, qu'elle n'a sans doute pas prévenus et qui vont se retrouver encore plus orphelins qu'avant quand tout ça va se faire sans qu'ils le sachent) ! Faut arrêter de l’imaginer comme une potentielle maman louve qui veillera sur ses gamins comme sur la prunelle de ses yeux, à la fin.
Xandiar explique que Robin a disparu et qu’il a été remplacé par un autre type, apparemment ramassé dans la rue au pif, clairement le gars a pas signé pour sa meilleure journée. Les caméras ont également été trafiquées, et aucune image de ce qu’il s’est passé deux heures auparavant n’a pu être récupérée, même par voie magique. Chose étrange, l’appareil qui empêche les prisonniers d’utiliser leur magie était bien actif deux heures auparavant, ce qui signifie que l’évasion s’est faite de façon vanilla.
Mévora et T’andilius, les parents de Robin, débarquent. Lisbeth permet à T’andilius de participer à l’enquête, et sur ce, Safir arrive à son tour avec Selenba dans les bras, et apprend à tout ce beau monde sa découverte d’un tunnel secret. Lisbeth distribue ses ordres, puis va avec Tara dans sa chambre, encore une fois. Là-bas, elle lui demande si Tara est prête à se rendre sur Tadix et à ne pas se laisser influencer par ses émotions.
« — Cal va rester ici, répondit-elle paisiblement en dépit de son cœur qui battait vite. Robin a disparu, et je ne peux rien y faire pour l’instant. Donc mes émotions ne seront influencées en rien.
— Mais, insista l’Impératrice, que se passera-t-il si Archange est sérieux ? S’il veut vraiment t’épouser, mettre en place un vrai commerce entre son univers et le nôtre ? Que feras-tu ?
Tara planta ses yeux bleu marine dans ceux, si semblables de sa tante. Sa réponse fut dictée autant par sa peur pour Robin que par sa colère et sa culpabilité. (mal parti pour être neutre émotionnellement parlant, ça.)
— Je ne peux pas te répondre, Lisbeth. Voyons d’abord ce qu’il veut exactement. Je me poserai ensuite la question de ce que je veux moi.
— Mais…
— Lisbeth, la coupa fermement Tara, je sais qu’en tant qu’Impératrice tu as l’habitude qu’on réponde à tes questions, mais je ne répondrai pas à celle-ci, parce que comme je viens de te le dire, je n’ai pas de réponse. Je te rappelle que le garçon dont j’ai été très amoureuse a disparu. Que je suis inquiète. Pour lui. Pour moi. Pour AutreMonde. Nous verrons bien lorsque nous serons confrontées aux démons. Une crise à la fois, s’il te plaît.
Lisbeth n’insista pas. Elle avait été mariée contre son gré, avec un homme qu’elle n’aimait pas et la contrariait considérablement. Puis elle avait appris à apprécier, et finalement à aimer Daril Kratus, même si cela n’avait rien à voir avec l’amour passionné qu’elle portait dorénavant à Various.
Aujourd’hui, elle voyait sa nièce se débattre exactement avec les mêmes problèmes et se demandait si Tara comprenait qu’elle n’avait pas le choix et que la paix de l’univers dépendrait sans doute de sa décision.
[...] Elle regarda sa nièce qui se mordait les lèvres avec agitation et se demanda si elle devait lui parler de ce qu’étaient, en réalité, les bombes de Tadix. »
Eh bah… paye ton Impératrice impitoyable. Tu veux dire que tu vas jouer à pile ou face, selon la réaction de Tara, en espérant que si Archange veut réellement l’épouser Tara acceptera sans broncher ? Lisbeth devrait être aux premières loges pour savoir que sa nièce ne va en faire qu’à sa tête, précisément parce qu’elle est en train de le lui avouer, et parce que l’Impératrice eu un parcours similaire au sien. En tant que personne égocentrique et politiquement investie, Lisbeth ne devrait pas lui laisser le choix, et simplement décider de partir sans Tara et négocier les termes avec Archange sans son assentiment. Que pourra faire Tara, à part protester ? Puisque l’univers dépendra de son accord ?
Ah oui, et j’ajoute mentalement un nouveau point au compteur inexistant « Les personnages évoquent très clairement un plan qui sera réutilisé plus tard dans l’intrigue, en termes qui sont non seulement giga vagues, pas agréables à lire mais qui sont en plus savamment calculés pour qu’on les ai oublié au moment où ce qu’ils concernent surgit », pour la question de la véritable nature des bombes de Tadix. Ça va finir par faire beaucoup, là.
Bon, mais Lisbeth reprend du poil de la bête, et prévient Tara qu’Angelica, son ancienne pire ennemie, sera présente parmi les invités. Tara n’est pas contente (et moi non plus, Angelica est un cliché de peste sans saveur), mais elle ne trouve rien à redire. En effet :
« — Et puis, assena-t-elle, je t’ai fait parvenir la liste de tous les invités afin que tu l’entérines, il ne me semble pas que tu aies barré son nom…
Tara fit la grimace. Sa tante venait de lui donner une leçon. Elle n’avait pas regardé la liste, parce qu’elle était furieuse que Lisbeth l’oblige à recevoir les prétendants. Petite vengeance dont elle était la victime à présent. Cela lui apprendrait à jouer au plus fin avec une nana qui dirigeait un empire alors qu’elle n’était même pas encore née. »
Ça, vous voyez, c’est un genre de passage que j’aime beaucoup dans les histoires avec des protagonistes jeunes : le moment où ils se font doubler car ils ne peuvent pas prévoir l’étendue du pouvoir que les plus âgés ont sur eux. C’est simple, c’est efficace, et ça manque cruellement dans cette série, si vous voulez mon avis.
Tara la quitte, mais rencontre Various dans les couloirs, qui est très fâché. En effet, Lisbeth refuse qu’il l’accompagne dans sa mission.
« — Par les crocs de mes ancêtres, grogna-t-il, plus loup que jamais alors que Tara savait très bien qu’il n’y avait pas de loups-garous dans sa famille… Enfin, pour ce qu’ils en savaient… (littéralement Mourmur, meuf) Cette femme va me rendre fou. À peine sommes-nous fiancés qu’elle veut aller affronter des démons. Et moi, elle croit que je suis quoi ? Un joujou ? Je suis un des meilleurs guerriers et mercenaires de Vilains. Comment pense-t-elle que j’ai conquis la plus grande partie de mon territoire ? (J’espère qu’on n’est pas censés être en désaccord avec Various ? Parce qu’il a parfaitement raison, ça ne sert à rien de l’écarter de cette mission. A la rigueur, on pourrait soulever l’argument qu’il serait nécessaire pour quelqu’un de rester sur le trône en l’absence de Lisbeth, mais Sandor remplit parfaitement ce rôle, et Various et Lisbeth ne sont pas mariés, donc la passation de pouvoir risque d’être compliquée. En l’état, Various prépare un mariage d’amour avec elle, ce n’est pas pour la laisser tomber !)
[...]
Enfin, il se tut, obligé de reprendre sa respiration, et Tara put glisser un très perfide :
— Tu sais, ma tante change souvent d’avis. Tu peux certainement la convaincre si tu t’y prends bien ! »
Mais… mais quelle connasse ?
Certes, je suis d’accord avec Various (en partie parce que je ne suis pas contre l’idée de voir des personnages plus variés dans l’action du tome), mais quand même ! L’adjectif « perfide » suggère que Tara ne soulève pas l’argument pour l’aider, mais bien pour faire chier Lisbeth. Et comment dire… c’est un peu limite de l’encourager à foncer vers sa mort, simplement pour embarrasser sa tante ?
Lisbeth n’a fait que mêler Angelica à la liste des invités, et certes, c’est monstrueux car celle-ci risque aussi la mort, mais 1/ ce n’est pas une amie de Tara, au contraire 2/ ce n’était pas le choix de Lisbeth, mais quelque chose d’imposé par le père d’Angelice 3/ il y a une réelle raison à sa présence, aka le fait qu’elle possède la main de lumière.
Encourager Various à aller sur Tadix n'est en rien équivalent ! Et comme ils avaient partagé une scène un peu complice au début de l’histoire, j’espérais que Tara tenait un peu à lui, mais il faut croire que non.
Tara tente un crochet chez Mara, qui ne répond pas, et elle s’en désole mais sans plus (connasse), et va dans sa suite, où elle ne trouve ni Cal, ni ses amis. En revanche, elle a un message de Cal, qui l’informe qu’ils ont tous décidé de venir sur Tadix pour l’aider, malgré tout.
C’est dans ces dispositions qu’elle se prépare à partir, après avoir vaguement retenté de contacter Mara, toujours sans résultat. Elle songe que sa sœur ne viendra sans doute pas la voir, même en la voyant filer vers une mort certaine. Et elle ne se dit pas que le cœur de sa frangine sera d’autant plus brisé quand Cal disparaîtra aussi direction Tadix. Connasse.
« Faire les bagages pour Tadix n’était pas très compliqué, vu qu’à son grand soulagement la seule chose que Tara devait emporter c’était son corps, son cerveau (oui, ça c’était indispensable, compte tenu de ce qui l’attendait), son pégase et sa changeline.
En revanche, pour Mourmur, qui avait décidé, en dépit du danger qu’elle lui avait abondamment décrit et qu’il avait balayé d���un dédaigneux « Tu plaisantes, jeune Tara, faire exploser une planète et me demander de ne pas y assister ? Impossible », c’était une autre paire de manches. (MON IMBÉCILE MONOMANIAQUE MAL EXPLOITÉ PRÉFÉRÉ EST DE RETOUR ET IL VA FAIRE LE TRAJET AVEC ELLE, QUE DEMANDE LE PEUPLE, JE SUIS DE NOUVEAU HEUREUSE) Tara n’imaginait même pas le nombre de tonnes que représentaient les innombrables appareils transportés par Mourmur. Et comme la plus grande partie de ces machines étaient mi-organiques mi-métalliques et respiraient, même si Tara ne voulait surtout pas savoir ni pourquoi ni comment, il ne pouvait pas les mettre dans les idéales poches sans fond de sa robe de sortcelier. »
Vous savez quoi, j’adore le concept de machines mi organiques mi métalliques. Je suis complètement biaisée mais habituez-vous vite.
Tara retrouve Grr’ul, son ancienne garde du corps troll, ainsi que le mari de celle-ci. Les deux ont décidé en leur âme et conscience de l’accompagner, en dépit des risques encourus, et wow, qu’est-ce qu’il se passe aujourd’hui, c’est la fête aux personnages secondaires ! Ce n’est franchement pas pour me déplaire, même si je m’inquiète de leurs risques de décès, et que je trouve dommage qu’ils engagent leur pomme pour Tara. Cela dit, j’aime beaucoup le fait que Various ait comme motivation d’aider Lisbeth, et Mourmur de simplement assister à une potentielle explosion planétaire – ce qui est horrible, au passage, mais bon c’est Mourmur.
Dans tous les cas, ce chapitre respire le début de l’action, et après autant de chapitres à piétiner, ça me donne très envie de voir ce qu’il va se passer.
« L’arrivée très majestueuse de l’Impératrice stoppa les protestations de Tara. Parfois, la jeune fille pensait à un film qu’elle avait vu sur Terre, Astérix et Cléopâtre. Les arrivées de Lisbeth semblaient très proches de celles de Cléopâtre. Des tas de trompes, des tas de danseurs, de chanteurs, des pétales de fleurs, des gardes partout et l’Impératrice au milieu, sur un trône d’or et de rubis flottant au-dessus du sol, tiré par des pégases dorés. (Grmblll. Avis très personnel, mais y a une façon de faire quand il s’agit d’évoquer d’autres fictions dans une histoire. Des personnages peuvent faire des rapprochements et des parallèles, pas de souci, mais là, c’est la première fois qu’on entend parler d’une arrivée en grandes pompes de Lisbeth. Du coup, ça laisse à penser que c’est vraiment pris d’Astérix, et ça donne un sentiment de facilité à la scène)
[…] La changeline, que Tara avait priée de l’habiller confortablement en prévision du voyage, s’aligna sur l’Impératrice. En l’espace que quelques secondes, Tara se retrouva juchée sur d’impressionnants talons, une somptueuse robe de dentelle grise, dorée et rouge moulant son corps pour s’évaser en une petite traîne à l’arrière, tandis qu’une couronne de rubis et de diamants venait retenir ses longs cheveux blonds.
Ben, ça allait être pratique pour voyager, tout ça. »
J’aurais bien mis un point supplémentaire à mon compteur « L’Oréal, c’est pas du tout le moment », mais ce rappel de l’existence de la changeline renforce mon impression que les changelins seront utiles dans ce bouquin, donc on va dire que cet ajout est en latence en attendant que l’impression soit confirmée ou non.
Tara voit apparaître le déclencheur de la bombe sur son hor, prêt à l’usage à tout moment, avec différentes façons de l’activer en fonction de si elle est libre de ses mouvements ou non. Elle rejoint Lisbeth sur le trône, et tout le beau monde de la délégation se prépare à partir. Tout le monde est présent, sauf…
« Elle ne vit Various nulle part. Apparemment, il n’était pas venu à bout de sa tante. Tant mieux, il aurait au moins une chance de survivre, lui »
C’est dit d’une façon tellement nonchalante, c’est pour me tuer. De manière générale, Tara n’a aucune pensée particulière pour tout ce beau monde qui va probablement mourir avec Tadix, mais bon.
« Tara eut un pincement au cœur. Elle partait pour ce qui risquait bien d’être sa dernière aventure, elle ne savait pas du tout si ses amis allaient réussir à la rejoindre et vu le visage de Mara qui la dévisageait avec fureur, elle était loin d’avoir réglé tous ses problèmes avec sa petite sœur. Celle-ci lui avait tourné le dos lorsqu’elle avait tenté de lui demander pardon. »
Oui, d’ailleurs, au passage, tu aurais pu lui dire que Cal risquait de te suivre. Même à mi-mots, en langage codé. Ça aurait peut-être capté son attention. Mais bon, tant pis, hein, dis pas adieu à ta sœur.
La délégation débarque sur Tadix, avec un changement d’ambiance plutôt chouette, au passage. Tara note que la magie fonctionne moins bien sur Tadix et que le dôme qui les protège pourrait peut-être céder à tout moment. Tout le monde est très content d’accueillir l’Impératrice d’Omois, et pendant ce temps, Tara s’inquiète car même si elle a tout fait pour empêcher Cal et les autres de la rejoindre, il est possible que rien n’y fasse.
« Observant tous les invités avec attention, Tara remarqua qu’ils étaient tous bien moins gracieux et beaux que d’habitude, y compris l’Impératrice.
Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que Lisbeth, se méfiant des espions tout autant que des démons, avait interdit toute illusion de beauté. Les ministres n’avaient pas aimé, surtout ceux d’entre eux qui étaient gros et chauves…
Tout le monde était donc dans son état naturel ce qui, justement, ne leur était pas naturel. Il y avait autant de femmes que d’hommes dans les délégations et celles d’entre elles qui avaient l’habitude d’utiliser les artifices afin de paraître plus belles faisaient grise mine. »
Pfff… déjà, assimiler la beauté au fait de n’être ni gros ni chauve, merci beaucoup, hein. C’est une tendance de la série qui m’a toujours beaucoup déplu, et qui, je pense, aurait dû être critiquée quelque part. Ce culte de l’apparence physique a une ambiance malsaine, et pour un bouquin destiné à des ados et dont tous les héros sont décrits comme étant beaux, c’est vachement chiant.
D’ailleurs, c’est un autre élément, non-ironique celui-là, qui fait que j’apprécie Mourmur : il n’est pas conventionnellement beau. Il est âgé, ça se voit à ses cheveux en pétard blancs, et de plus, il a vaguement un handicap, puisqu’il a un pied abîmé, si je me souviens bien. Croyez-moi, j’aurais bien davantage de personnages préférés dans ce foutu univers si on pouvait y croiser des personnages gros, ou pas conventionnellement beaux. Si un ou une ministre refusait de changer son apparence physique car il ou elle s’acceptait comme il/elle était, je l’adorerais à coup sûr, et ce serait un bon moyen de remettre en question cette histoire de changement d’apparence !
Sur ce, le chapitre est terminé, et ce post aussi par la même occasion ! Si le chapitre 14 m’a laissée sur ma faim, le chapitre 15 m’a beaucoup plus lancée, j’ai hâte de poursuivre la critique. Et d’ailleurs, sur ces entrefaites, nous avons atteint la moitié du livre ! Bravo à tous pour votre patience.
La prochaine fois, nous verrons le magicgang – donc le point de vue qui m’intéresse le moins, mais je vais essayer de m’accrocher.
D’ici là, passez une bonne fin de semaine !
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 13
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Bonjour tout le monde !
L’hiver arrive, les températures tombent, et nous avons depuis un moment dépassé le tiers de ce bouquin. Mais après plus de 14 mois à faire cette critique, je suis encore loin d’avoir fini ! Voici donc la suite de ce Hateread du tome 10 de Tara Duncan.
La dernière fois, Lisbeth et Tara envisageaient de faire exploser Tadix si les démons tentaient de les envahir (au risque de mourir elles-mêmes dans le processus), et le chapitre s’était conclu sur Cal étendu raide au milieu d’une flaque de sang dans les appartements de Tara.
Et comme ce jeune homme ne voudra jamais me faire la grâce de prétendre être mort plus d’un demi-chapitre, et que madame S.A.M. a préféré partir cueillir des fraises plutôt que de gérer son suspense, le chapitre du jour s’intitule “Cal, ou comment essayer non seulement d’avoir un petit ami, mais surtout de le conserver vivant devient vraiment une mission compliquée.”
Pour être honnête, avoir un petit ami et le conserver vivant se sont avérés faciles pour Tara depuis le début de la série. Je crois que de tous les péquenauds qui se sont ramassé un crush sur elle, aucun n’est mort (ou jamais très longtemps).
De toute façon la mort ne veut pas dire grand-chose dans Tara Duncan.
“Près de lui, Fabrice et Moineau, totalement désemparés, étaient en train d’activer leur magie.”
Bon, première phrase, premier problème : qu’est-ce qu’ils font là, eux.
Ma remarque porte sur le même genre d’incohérence que celle qu’on a eu au début du chapitre 9 : des personnages sont présents dans une scène à la fin d’un chapitre, mais on ne nous en informe qu’au début du chapitre suivant. Normalement, un point de vue est censé nous donner toutes les informations principales d’une scène, pas celles qui sont utiles pour générer de l’émotion artificielle sur le moment. Il y a des exceptions, bien sûr, mais là, ce n’est pas le cas.
La présence de Fabrice et Moineau n’est pas négligeable. Logiquement, s’ils sont debout et près de Cal, c’est eux que Tara aurait dû voir en premier ; et ce, même si son regard a tendance à se concentrer sur ses crushs d’abord, et ses amis après. Pour retranscrire ça visuellement, imaginez la scène en dessin animé : Tara court vers la caméra, en état de choc, et dans un contre-champ, on voit au milieu d’une salle vide le corps étendu de Cal, sur lequel on zoome. Il y a une coupure pub, et le dessin animé reprend sur un plan large vu du dessus dans lequel Fabrice, Moineau et Tara entourent le corps de Cal, au même endroit et au même moment.
Personnellement, si on me présente l’enchaînement ainsi, je me figure un dessin animé à l’animation mal faite et aux plans recyclés, probablement réalisé par des animateurs en burn-out.
Et puis aussi... Cal est dans la chambre de Tara parce qu’il l’attendait - très probablement pour qu’ils se pécho, on ne va pas se mentir – alors qu’est-ce que les deux autres foutaient là ?
“Lorsque Tara hurla en se précipitant vers Cal, ils sursautèrent. Au même moment, Robin, Fafnir et Mara déboulèrent dans la suite eux aussi. Mara cria à son tour”
MAIS LITTÉRALEMENT VOUS SORTEZ D’OÙ ?
Tara sortait de chez Lisbeth, elle était seule avec les gardes quand elle est entrée dans ses appartements, et d’un coup deux de ses amis et sa sœur débarquent à la seconde où ils l’entendent hurler ? Pour autant qu’on sache, Robin aurait dû être encore dans la salle de réception ou retourné chez lui, Fafnir la dernière fois qu’on l’avait vue c’était fin chapitre 9, Mara n’a rien à faire dans le coin... pourquoi ils étaient tous là ?
“Le cerveau gelé par la peur, Tara transforma sa magie, passant du Destructus qu’elle avait incanté au plus puissant des Reparus, lorsque X’orial, qui s’était agenouillé près du corps dévasté, l’en empêcha. (X’orial, tu fais partie d’un groupe pourri jusqu’à l’os mais je t’aime déjà plus que tous les personnages de ces bouquins confondus)
— Attendez, Votre Altesse Impériale. Il faut d’abord lui donner du sang, il en a perdu bien trop, ensuite lui envoyer un Regenerus, puis un Reparus. Et réaligner ses os, parce que je crois que sa colonne vertébrale est brisée en plusieurs morceaux et ses deux jambes sont cassées aussi. (Ma mémoire sur ces bouquins est vaguement émoussée, mais il me semble que dans les bouquins précédents, un simple Reparus réglait tous les soucis qu’il énumère actuellement)
Le cœur au bord des lèvres, Tara n’eut pas besoin d’interroger Moineau pour lui prélever du sang. Très vite, de fines lignes écarlates s’élevèrent dans les airs, y compris des veines de Tara, pour alimenter le corps de Cal. Elle ne pouvait pas utiliser le sang de Fabrice, de peur de contaminer Cal et d’en faire un loup-garou, ni celui de Robin, du fait de sa moitié elfe – même si elle aurait pu en le modifiant, elle n’en avait pas le temps –, ni celui de Fafnir parce qu’elle ne savait pas comment Cal pourrait réagir au sang des nains, bien plus épais et dense que celui des humains.”
Le nombre de choses que je n’aime pas, dans ce passage.
Primo, rien n’explique pourquoi Tara et Moineau peuvent donner leur sang à Cal. Il est receveur universel ? Leurs groupes correspondent tous les deux au sien, par le plus grand des hasards ? Elles sont toutes les deux donneuses universelles ? Entre humains, on ne se donne pas son sang comme on échange des numéros de téléphone.
Deuzio, depuis quand on ne peut pas mélanger le sang de deux espèces différentes ?
Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 8
Tertio, pourquoi est-ce que le sang de Moineau, qui a hérité de la malédiction de la Belle et la Bête, serait moins contaminé que celui de Robin, qui est juste un demi-elfe ?
Quarto, évidemment que le sang des nains est épais et dense. Évidemment. Pourquoi ? Pft. Mais évidemment.
Ah, et pourquoi Tara ne prélève pas le sang de Mara, qui est amoureuse de Cal, s’entend avec lui et serait probablement volontaire ? Pourquoi d’ailleurs ne pas demander à Moineau, ne pas s’assurer qu’elle est d’accord pour qu’on lui prenne du sang, ne serait-ce que d’un coup d’œil ? Pourquoi directement assumer qu’elle acceptera le prélèvement ? Je ne sais pas.
“Elle fit tout cela sans penser une seconde qu’elle portait des objets démoniaques attirés par le sang et par la mort (Oui bonjour je m’appelle Tara'tylanhnem T'al Barmi Ab Santa Ab Maru T'al Duncan, je retiens des coordonnées en un coup d’œil à 12 ans mais je suis pas foutue de me dire que mon sang plein de magie démoniaque n’est pas très safe pour le gars que j’essaie de sauver). Et qui, par une sorte de miracle, ne réagirent pas du tout”
Le miracle il s’appelle “madame S.A.M. a décidé que”.
Bref, Tara répare Cal, aidée de X’orial envers lequel j’ai désormais une affection mitigée, puisqu’il aide à secourir un des pires persos de l’histoire. L’autre bronchite humaine ouvre les yeux et lance une réplique bravache de type “Oh là là Tara faut que je me trouve une petite amie qui m’attire moins de problème”, et il y a une coupure.
Si seulement les personnages réagissaient avec moins de décontraction au fait qu’ils frôlent la mort, putain.
“Il avait toutes les excuses du monde, il venait d’être grièvement blessé, ses intestins débordaient par terre quelques minutes plus tôt et il avait perdu suffisamment de sang pour nourrir toute une cantine de vampyrs pendant plusieurs jours.
Cependant, sa déclaration railleuse, bien qu’empâtée, figea tout le monde.
Enfin pas les soldats qui s’en fichaient éperdument à partir du moment où personne n’essayait de tuer leur princesse, mais Robin et surtout Mara sursautèrent violemment, tandis que Moineau, Fafnir et Fabrice échangeaient un regard navré.
— Quoi ! s’exclama Mara en se relevant d’un seul coup et en foudroyant Cal du regard, tu sors avec Tara ?
Étrangement, Robin ne réagit pas. Il se contenta de regarder tout le monde comme s’il ne savait pas très bien ce qu’il faisait là.
Le cœur serré, Tara réalisa que Robin ne semblait pas du tout étonné, contrairement à Mara.”
Soupir.
Donc toute cette tension n’aura servi qu’à déclencher une scène de ménage ?
Enfin non, je me doute que tout ça est lié à la demande d’assassinat du prologue, mais... Le fait qu’un personnage principal se retrouve enfin blessé dans ce tome, véritablement blessé, pas mêlé à une fausse scène de tension comme Fafnir, Tara ou Mourmur, et que ce soit instrumentalisé pour alimenter des dramas pseudo-romantiques, c’est irritant. C’est tout sauf le moment. On nous a présenté des enjeux, okay, le décor est planté et on sait ce qu’il se passera dans la suite du tome, mais ça fait 12 chapitres qu’il ne se passe pas grand-chose.
Entendons-nous bien : c’est important d’installer le contexte d’une histoire et les éléments qui vont importer, surtout au tome 10 d’une saga qui se passe dans un univers magique, donc j’irais pas reprocher que le début s’étire. Surtout qu’on a eu deux ou trois passages qui se voulaient tendus, comme l’attaque des gardes manipulés par la magie démoniaque, ou la sphère destructrice de réalité. Mais la promesse de tension portée par l’assassin et les feintes faites jusque-là, tout ça pour aboutir à ça…
Cette blessure que Cal a reçue, ça aurait dû être le tournant qui nous montre que la menace se rapproche. Ce qui était arrivé à Mourmur était un avertissement ; là où le scientifique a évité toute blessure, Cal a littéralement frôlé la mort. Je ne veux pas, dans ce genre de moment, écoper d’une scène digne d’un vaudeville. Vraiment pas.
« — Ooppps, fit Fabrice très discrètement.
Pas suffisamment car, faute de pouvoir se décharger sur Cal qui venait tranquillement de s’évanouir, Robin réagit soudain et se tourna vers le jeune Terrien, apparemment furieux, au point de passer sa colère sur lui.
— Et toi, tu le savais !
— Wow ! fit Fabrice en levant les mains devant lui, on se calme, je ne l’ai appris que très récemment. Et cela ne me regarde pas. Si Cal et Tara n’ont pas voulu te le dire, c’est qu’ils avaient leurs raisons. Moineau et moi, nous ne nous mêlons pas des affaires de cœur des autres, nous avons déjà bien assez à faire avec les nôtres. »
Eeeeet c’est les starting blocks pour le compteur de Fabrice !
« Fabrice aurait dû rester sur Terre » : 1 (Quand ton pote prend la première excuse qui passe pour t’engueuler alors que tu as littéralement rien fait, hein. Si tu veux t’irriter de la réaction de quelqu’un, Tara est juste là. Tu sais, la personne directement concernée par l’affaire)
Bref, Tara met Cal dans le lit d’une des chambres d’amis, et appelle un chaman. Ce dernier se pointe immédiatement, car X’orial l’avait appelé avant, et se met à s’occuper de Cal. Pendant ce temps, Tara demande enfin à la troupe pourquoi ils étaient dans les parages. Robin réplique qu’il a… apparemment convoqué tout le monde pour parler du fait que Tara avait choisi Cal ?
« — Et tu as convoqué aussi Mara. Histoire de bien compliquer les choses ?
— Elle avait le droit d’être mise au courant, tout le monde sait qu’elle est folle amoureuse de Cal depuis des années. En me trahissant, tu as trahi aussi ta sœur, Tara ! »
Bon, on va partir du principe qu’il y a un énorme non-dit selon lequel Tara a choisi Cal. Bien. D’accord.
Déjà, ce genre d’argument, c’est à sortir avant que la décision soit prise. Aka, au moment où le choix n’a pas encore été fait. Et je dis ça, mais en réalité, ce n’est pas un argument à sortir du tout : Tara est libre de ses choix, libre de préférer quelqu’un, libre de ne vouloir personne. Robin n’est pas l’unique bonne option, et le reste la « mauvaise » décision. Certes, Tara devrait se comporter de manière plus responsable et moins décontractée avec ses relations amoureuses – une relation amoureuse est un engagement basé sur la confiance, traiter autrui à la légère et ne pas communiquer clairement ses décisions amoureuses sont des comportements discutables – mais ultimement, la décision lui appartient. Et il faut distinguer la décision qu’elle prend de la façon dont elle la dit : tu peux casser avec quelqu’un en douceur, ou sans aucun tact, dans tous les cas, c’est la même pilule qui doit passer. Vouloir influencer non pas son attitude, mais sa décision, en tentant de la culpabiliser, c’est un comportement de connard. Et la double peine est qu’il instrumentalise l’amour qu’a Mara pour Cal alors que Robin ne s’en est jamais soucié avant, ne l’a jamais aidée, n’a jamais même été particulièrement proche de la sœur de Tara. Also, toute cette affaire ne concerne ni Moineau, ni Fafnir, ni Fabrice. Le fait qu’il les a appelé, c’est déjà lamentablement lâche, parce qu’il expose Tara au lieu de garder le cadre intime nécessaire à ce genre de décision, mais le fait qu’ils se soient pointé, c’est encore pire.
Enfin, parler de « trahison » est une autre poignée de paillettes de culpabilisation sur l’énorme gâteau à la culpabilisation. Bref, c’est nul à chier. On est censé être de l’avis de Robin, là ? Parce qu’il enchaîne les red flags avec le débit d’Eminem.
Oh et puis ses déclarations tonitruantes sont mises sur le compte du côté elfe de Robin, parce que maintenant les elfes font des déclarations tonitruantes et ce bouquin décide sans doute en substance de dire que cette attitude de connard vient de son côté elfe, joie.
« — Mara, fit fermement Tara en se détournant du demi-elfe afin de se concentrer sur l’essentiel, c’est arrivé aujourd’hui. Ce n’était pas prévu. Et ni Cal ni moi n’avions l’intention de te faire de la peine.
— Sale garce ! jura Mara, les poings serrés, ses yeux noisette presque noirs de colère, tu vas me le payer. Tu savais que j’aime Cal. Et tu me l’as volé !
— Je n’ai rien vol…
Mais Mara était au-delà de la colère. Si tout cela était arrivé entre eux trois, Tara et Cal auraient sans doute pu lui expliquer calmement ce qui se passait. Mara aurait sans doute été déçue, mais n’était pas stupide. Là, elle passait pour une idiote devant tout le monde. Le ressentiment parla pour elle.
— Tu as oublié qui m’a élevée ? siffla-t-elle comme un serpent. Magister m’a appris qu’il ne fallait pas avoir de pitié pour ses ennemis. Jar avait raison. Tu n’es plus ma sœur ! »
ah ouais, quand même.
Bon bah red flags pour Mara « Je suis super gentille jusqu’au moment où je décide que je le suis plus » Duncan aussi, hein.
Le revirement m’impressionne pour le personnage. Et je n’entends pas ça positivement. C’est comme si tu trahissais quelqu’un pour t’être pris l'orteil dans un coin de meuble.
Pour rappel : effectivement, Mara a été élevée par Magister, qui l’a manipulée au même titre que son frère et l’a infectée avec de la magie démoniaque. Les deux ont finalement été libérés de son emprise, et tandis que Jar, son jumeau, est resté très antipathique envers Tara, Mara, tout au contraire, trouve sa grande sœur super. Elle s’est bien mieux intégrée que Jar, allant jusqu’à faire passer sa place d’Héritière potentielle au second plan. Elle adore Tara, elle s’entend bien avec ses amis, bref, tout roule depuis qu’elle est arrivée dans le camp des gentils. Et là, sous le prétexte que Tara sort avec son crush (qui n’a jamais réciproqué les sentiments de Mara depuis les années qu’ils se connaissent, rappelons-le), Mara choisit d’en faire sa backstory de méchante et refuse d’écouter celle pour laquelle elle avait une estime aveugle quelques heures encore auparavant ? Entendons-nous bien, ça pourrait avoir du sens si Cal était le seul lien qui rattachait Mara au fait d’être sympa, mais là ce n’est pas le cas ! Elle est devenue gentille, littéralement !
Je vais m’installer confortablement pour voir où ça va, c’est spectaculairement nul mais ça promet d’être distrayant, au moins.
En l’occurrence, Mara se barre, ce qui ne fait réagir strictement personne au passage. Personne ne la poursuit, personne ne s’inquiète de ce qu’elle vient de dire, personne ne veut voir comment elle va ou se demande si elle n’aurait pas un psy, non, une blague de Moineau et ils tournent tous littéralement la page. Ils vont auprès de Cal, qui a repris conscience, et les informe que la personne qui a tenté de le tuer… n’est nul autre que Robin.
Tan tan taaaaan coupure.
(Moi je m’inquiète pour Mara, mais je pense que le bouquin n’en aura rien à foutre jusqu’au moment où il faudra faire un travelling sur ses plans diaboliques de nouvelle méchante.)
La scène qui suit est pas mal. Robin, stupéfait, affirme son innocence, mais les preuves contre lui se multiplient : son couteau est imbibé de sang, alors qu’il ne l’a pas utilisé depuis longtemps, et les tests ADN que la porte fait désormais (cf chapitre 10) corroborent cette version.
Bon, bien sûr, c’est très certainement un changelin qui a fait le coup, puisque cette espèce est introduite de manière peu subtile dans le tome et qu’une de leurs caractéristiques est justement de copier l’ADN à la perfection. Mais l’écriture de la détresse de Robin est plutôt chouette.
Et puis juste après, on a ce passage.
« — Je n’ai rien fait ! se débattit Robin, des larmes de rage et d’impuissance dans ses yeux de cristal. Rien fait du tout, je te le jure, Tara !
Tara avait l’impression de vivre un cauchemar. Elle ne comprenait plus rien. Elle savait profondément que jamais Robin n’aurait fait de mal à Cal. Et pourtant, les elfes étaient réputés pour leur violence, surtout lorsqu’une femme elfe était en jeu, elles qui étaient si rares à présent au sein de leur communauté. Car si un peuple avait souffert particulièrement des démons, c’était bien le peuple des elfes. Partis combattre contre les démons, ils avaient laissé leurs femmes et leurs enfants sur leur planète.
C’était alors que les démons avaient attaqué.
Et celle-ci avait été détruite. »
Je ne vous fais pas le déplaisir de copier coller l’intégralité du passage, mais vous ne rêvez pas : au beau milieu d’une scène de tension où Robin vient de se faire arrêter alors qu’il clame son innocence, il y a des paragraphes entiers de considération sur les us des elfes en terme de natalité, de couple etc.
Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 9 (Et je suis gentille, je ne parle pas d’à quel point ce pan d’histoire est là pour dire « les elfes en tant qu’espèce sont possessifs envers les femmes et du coup j’aurais dû prévoir que Robin se comporterait de cette façon », qui est un message aussi crade pour le personnage de Tara que pour celui de Robin)
Mais Tara, ayant compris quelque chose, décide de laisser l’arrestation se faire, allant jusqu’à ordonner à X’orial de faire interroger Robin. Quand ses amis lui demandent ses motivations, elle jette un sortilège de silence autour d’eux et leur explique qu’elle soupçonne Robin d’avoir été manipulé par la magie démoniaque de Magister, au même titre que les deux gardes de plus tôt. C’est en effet une façon efficace de se débarrasser de Robin et de Cal d’un coup, en manipulant l’un pour attaquer l’autre. La discussion embraye ensuite sur Tadix, et le fait que Tara refuse que ses amis l’y accompagnent. Moineau argumente pour dire que si, et la conversation reste en suspens. Il y a un chouette dialogue Moineau-Cal qui évoque et réfute la possibilité que ce dernier puisse se changer en Bête suite à la transfusion. Dans l’ensemble, le passage est pas trop mal.
Les amis de Tara se barrent, elle fait un petit baiser à Cal puis va se coucher. Le lendemain, elle décide d’aller voir Robin en prison. D’abord faussement froide, elle abandonne les apparences et discute avec lui des observations qu’ils ont fait ; ils concluent ensemble que ce qu’il s’est passé était sans doute un complot visant à ce qu’elle perde un peu de son pouvoir via la transfusion de son sang à Cal. Même si tout ça repose sur des informations hors champ dont madame S.A.M. ne nous informe qu’au cours de ce chapitre, la lecture est plutôt agréable, encore une fois. Ça fait du bien de voir Tara et Robin s’adresser l’un à l’autre comme des amis qui réfléchissent sur une enquête.
C’est un poil gâché par le comportement de Robin plus tôt, et par le fait que tout le monde a décidé d’ignorer la colère de Mara, même Tara, qui est pourtant sa sœur, mais j’y peux rien si le livre se fiche de ses personnages.
Tara retourne dans sa suite et informe Cal de tout ça. Ils… se chauffent un peu, ce qui me désespère parce que je suis toujours là pour l’action, pas pour leur tohu bohu de couple à la noix, mais un garde interrompt ces réjouissances en déclarant que Lisbeth convoque Tara. En effet, Robin s’est échappé !
Et le chapitre est fini ! Il était un peu… hm… je ne sais pas. Des éléments chouettes, d’autres mauvais. Ce n’était pas mon préféré, mais au moins, on a avancé un peu !
La prochaine fois, nous reviendrons à Lisbeth ! J’ai hâte !
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 12
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Je suis une sortcelièèère et ma vie est en dangeeeeer
Bonjour à tous et toutes, les Hateread continuent ! Dans le dernier chapitre, Mara et Cal avaient un moment de complicité plutôt sympa, Tara ne savait pas trop où elle en était niveau sentiments et, à la fin, Lisbeth venait d’avouer qu’elle était prête à faire sauter une des Lunes d’Autremonde au cas où les démons représentaient un danger !
Maintenant que j’y pense : si Tadix et Madix sont mentionnées comme les « lunes » d’Autremonde, est-ce qu’elles influent de la même façon que notre propre satellite sur les courants marins ? Je ne me rappelle pas d’avoir lu ça mentionné dans les bouquins quelque part, je me pose la note ici, du coup.
Le chapitre du jour s’appelle « Lisbeth, ou comment se prendre pour Dark Vador en envisageant de faire exploser une planète… juste. »
Hm, j’aurais mis « juste » ailleurs dans la phrase, ou plutôt fini celle-ci avec « … rien que ça ». Préférences personnelles, tout ça tout ça. Mais selon mes préférences personnelles, mettre une comparaison avec un autre univers fictif dans le titre d’un de mes chapitres serait pas ragoûtant, donc bon.
« Tara en resta bouche bée.
— Tu… tu veux faire exploser une planète ?
— Non.
— Ah, je préf…
— On va la faire imploser.
Tara reperdit sa voix. C’était un peu trop pour elle d’un seul coup. »
D’un côté, j’aime bien l’idée que Tara réagisse à cette situation inacceptable, de l’autre, je trouve que c’est pas la meilleure personne à laquelle donner une réaction atterrée. Sachant que pour elle, faire revenir des fantômes sur une planète juste pour voir son daron, exploiter les Diseurs ou faire ami-amie avec les objets démoniaques restent des choses de l’ordre de l’envisageable sans secouer un minimum son quotidien. Mais bon, c’est bien, après 10 tomes on aura enfin appris que Tara peut trouver une chose inacceptable : l’implosion volontaire d’une planète !! Yay !!!
Ah oui, et Lisbeth affirme à la fin du chapitre précédent qu’elle voudrait éviter de détruire Tadix, alors que là, elle en parle presque comme si elle comptait absolument voir la chose arriver.
« — Oui, précisa paisiblement Lisbeth. Tu comprends, si on la fait exploser, des morceaux vont percuter Madix et AutreMonde. Cela risque de nous détruire aussi. Donc, en la faisant imploser, ça va soulever pas mal de poussière, mais rien de bien dangereux pour nos deux mondes. Et la contraction ne devrait pas être intense au point que cela crée un trou noir comme avec une étoile. (Je suis claquée du cul en terme de sciences physiques, mais mon petit doigt me dit que c’est pas aussi simple que ça et que l’implosion d’une planète fait un poil plus de dégâts que quand tu secoues ton tapis à la fenêtre. Se peut que je me trompe, cela dit)
Formidable. Expliqué comme ça, cela paraissait tout de suite nettement plus simple. Exploser, pas bien. Imploser, beaucoup plus propre, pas de vilain trou noir, juste des millions de gens morts flottant dans l’espace. Plus hygiénique. (en vrai ce passage m’a fait rire) D’autant qu’un trou noir finirait par avaler le tout au bout d’un certain temps. Sans laisser de trace. (dommage que le paragraphe traîne en longueur et perde son côté un peu drôle) Sauf qu’il avalerait les planètes aussi. Pas génial comme solution. »
À la question cohérente qui suit, aka « les Tadixiens vont te laisser faire ? », Lisbeth réplique que les Tadixiens sont ceux ayant proposé l’idée, étant donné que le système d’explosion/implosion est présent depuis longtemps sur leur planète. Je trouve ça excessivement bizarre qu’il n’y ait pas le moindre Tadixien pour s’opposer à l’hypothèse de sa mort et/ou à l’hypothèse de la disparition de son lieu d’origine. Ce genre de truc devrait créer des révoltes a minima. Ça renforce l’image des peuples dans Tara Duncan comme ayant tous exactement la même mentalité, et je suis désolée, mais ça tue tout concept d’histoire et de politique intéressante hors gouvernement sortcelier, si tu suggères que tout un peuple va avoir la même opinion de toute façon. Et c’est très chelou de s’imaginer que tout le monde suivra la même idée. On parle d’une planète entière, là. J’ai le sentiment que les Tadixiens ne devraient pas être tous formatés pareil mentalement.
Tara lui demande ensuite à Lisbeth pourquoi elle envoie tant de personnes si elle compte seulement faire sauter la planète.
« — Pas tant que ça. J’ai précisé que je ne voulais que des ambassadeurs, pour des raisons de sécurité, corvéables et sacrifiables, volontaires, de préférence célibataires et parfaitement bien payés pour cela, répondit dédaigneusement Lisbeth (bien payés pour se faire tuer… quelque chose me dit que t’as surtout pas prévu d'envoyer les pommes les plus vertes du panier). Les gouvernements ne seront pas déstabilisés, quoi qu’il arrive. Et mon demi-frère, l’Imperator Sandor,(« Que tu ne connais définitivement pas, aha. Comment ça il est de ta famille, travaille dans la même cour que toi et t’entraîne régulièrement au combat ? Cesse de dire des sottises et laisse-moi te rappeler qui il est ») dirigera Omois en mon absence. Il n’a pas aimé, parce qu’il voulait nous accompagner, mais je ne lui ai pas laissé le choix.
Tara grimaça. Même si elle avait peu d’atomes crochus avec Sandor, elle reconnaissait que c’était un sacré combattant. Pour une fois, elle aurait nettement préféré l’avoir avec elle. (nous aussi, Tara, nous aussi.)
— Tu aurais dû faire le contraire, grogna-t-elle, peu convaincue. Envoyer Sandor et rester à Tingapour !
Lisbeth éclata de rire.
— Le laisser négocier des conditions commerciales avec les démons ? Il sortirait son épée, la mettrait sur la gorge de leur roi au bout de dix minutes de discussion en lui expliquant calmement qu’il n’est pas d’accord avec les conditions financières. (POUAHAHA LE MANQUE D’ESTIME POUR SANDOR ?? Et pardon, mais c’est quoi cette raison pourrie ? Tu refuses de l’envoyer en mission suicidaire dans un traité commercial parce qu’il est trop impulsif, mais par contre, diriger Omois en l’absence de l’Impératrice et de son Héritière, ça te semble viable ?) Non, moins diplomate que mon demi-frère, je ne connais pas. Autant éviter, si les démons sont sincères, d’irriter leur roi. Je n’ai pas envie de déclencher une guerre par maladresse. »
Au lieu de poser la question qui me semble évidente, aka « Mais pourquoi tu veux que ton demi-frère reste ici pour gouverner le pays s’il n’est pas diplomate et maladroit ? », Tara demande pourquoi Lisbeth insiste sur les traités commerciaux. Il s’avère qu’Omois a des gros déficits budgétaires, notamment dû à l’accueil massif de nonsos. Cependant, il semblerait que ces derniers émigrent beaucoup vers le Continent Interdit, où vivent les loups-garou (l’info que Moineau et Tara avaient vu à la télé il y a bien 8 chapitres). Tara réalise que sa tante instrumentalise les nonsos : elle a encouragé Teal, président des loups-garou, à faire de la pub pour son continent, ce dans le but que les nonsos puissent être utiles en temps de guerre au lieu d’avoir à être défendus.
C’est crade, mais c’est une stratégie politique digne de la monstruosité de Lisbeth qu’on dépeint souvent sans la montrer suffisamment, perso j’apprécie le ressort scénaristique.
La discussion qui suit évoque le fait que Lisbeth et Tara ignorent complètement à combien de personnes s’élève la population des démons, et elles concluent d’après quelques observations qu’ils sont moins qu’ils veulent le faire penser. Résumé comme ça, c’est pas très convaincant, mais il faut dire que la discussion me blase un peu. On dirait que le cas des démons a été découvert hier, et que les dragons, malgré leurs centaines de milliers d’années, n’ont jamais pris le temps de s’appesantir sur ceux qui sont continuellement présentés comme leurs pires ennemis. Lisbeth embraye sur le fait qu’ayant six planètes, les démons l’intéressent davantage pour faire des traités commerciaux, et qu’elle aurait davantage envie qu’Archange épouse Tara pour cette raison.
C’est assez stupide que ce genre de considération arrive seulement maintenant, alors que l’Impératrice s’était déjà, semble-t-il, résolu à faire exploser une planète entière, ainsi qu’elle-même et sa nièce, pour protéger l’univers. Selon moi, il faudrait envisager toutes les options et paramètres avant de se dire que foutu pour foutu, autant laisser mourir l’Impératrice et l’une de ses Héritières.
Et quel beau timing : alors que Lisbeth évoque l’avantage d’un mariage entre Tara et Archange, Cal envoie un message à Tara sur son hor, pour lui demander où elle est ! Lisbeth repère le sourire stupide de Tara et la cuisine à ce sujet, mais si brièvement qu’à la réplique d’après, elle montre un plan de Madix à Tara.
Okay... ?
Tara pose enfin les bons sujets, aka « J’arrive pas à croire que les Tadixiens acceptent qu’on fasse sauter leur planète », ce à quoi Lisbeth répond par un argumentaire bien peu convaincant :
« — Ils ne sont pas si nombreux, à peine un million. Nous avons commencé les évacuations, ils sont rapatriés sur Autre-Monde, à part ceux qui restent pour faire fonctionner les systèmes de survie. Les casinos seront fermés et les touristes sont déjà détournés depuis des jours. Ce sera une lune quasi déserte que nous ferons imploser. Et tous ceux qui resteront sont des volontaires. Nous serons à peine trois mille. Les gardes, les Tadixiens qui nous reçoivent et les représentants des différents pays ainsi que leurs assistants. »
Par où commencer…
1/ Ah oui, rapatrier sur Autremonde est une solution viable qui, encore une fois, ne posera certainement pas problème à un seul des un millionsde représentants de cette espèce. Changer de planète définitivement, perdre ses racines et sa culture, ses habitudes, potentiellement ses proches parmi les trois mille personnes qui resteront sur place ? C’est peanuts.
2/ On peut parler de la façon dont Omois traite les personnes qui y migrent… ? Aka « t’es bien gentil mon loustic mais je vais encourager des techniques de manipulation médiatisées pour que tu ailles te transformer définitivement et être utile dans la guerre au lieu de te tourner les pouces » ? Je sais pas, en tant que Tadixienne, à quel point je serais ravie d’échouer là-bas, perso.
3/ C’est bien mignon de vider la planète pour éviter le maximum de morts, Lisbou, mais du coup j’ai une toute, toute, toute petite question… À quel moment les putains de démons vont pas se rendre compte qu’il y a anguille sous roche en débarquant sur une planète DÉSERTÉE DE SES HABITANTS ?? Franchement, garde ta cohérence, reste monstrueuse et fais sauter toute la planète avec les habitants dessus ? Là, tu laisses juste toute l’occasion aux démons de s’apercevoir sans ambiguïté que quelque chose se trame (puisque la planète aura été vidée pour la réception) et d’éventuellement préparer une contre-attaque ou une stratégie pour s’enfuir et laisser les autres ambassades mourir.
Wow, ce plan est d’un débile hallucinant.
Bref, Tara et Lisbeth se retrouvent chacune avec le détonateur de la planète intégré à leur hor. Une fois déclenché, ce dernier fera sur-le-champ imploser la planète, sans délai.
« Ce qui l’ennuyait aussi, c’était que les âmes avaient assisté aux plans secrets d’Omois. Si elles se retournaient contre eux, elles sauraient où et comment neutraliser les bombes. Elle haussa mentalement les épaules. Tant pis, de toutes les façons, elle n’avait pas vraiment le choix. »
Qu-que dire. Que les âmes démoniaques devraient un poil plus réagir à l’éventualité de leur mort prochaine, sachant que Tara n’a toujours pas trouvé de solution pour les envoyer en Outremonde ? Qu’elles viennent basiquement de voir Tara signer pour un sacrifice sans lutte contre les démons, alors qu’elle avait spécifiquement tiré les objets de leur Lune parce qu’elle voulait qu’ils les aident à lutter contre les démons ?
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Parlons plutôt de Cal ! Tara s’en va parce qu’il faut qu’elle voit CAL ! Parce que certes elle va mourir dans deux jours mais CAL ! C’est vraiment ce qui est dit dans la narration je… je sais pas quoi dire. Comment tu peux autant penser à la relation que tu as avec ton meilleur pote/crush alors que tu sais parfaitement que rien de tout ça n’aura d’importance puisque tu vas probablement MOURIR ? Lisbeth a bien recruté Tara au même endroit que ses ambassadeurs qu’elle paye pour qu’ils partent crever sur Tadix. Franchement j’en serais pas à penser à un date si je réalisais qu’on me condamnait à une mort imminente. En fait, à une heure du matin, après la journée que Tara a eue, j’irais probablement dormir, perso. Le Voleur ne devrait rien avoir à redire à ça.
Tandis qu’elle est escortée par des gardes vers sa suite, ceux-ci arrêtent brusquement le chemin. En effet, le couloir par lequel ils doivent passer pour rejoindre les appartements de Tara est plongé dans l’obscurité. Le chef de sa garde juge plus prudent de l’accompagner jusqu’à l’intérieur de sa suite. Et là… Tara découvre…
Le corps ensanglanté de Cal.
YES ALLEZ LET’S GO DITES-MOI QU’IL EST MORT !!! :D
Pardon ahem.
Euh.
« Oh nooooon pas Caaaaleuh je voulais voir si Tara allait le péchooooooo »
Ahem.
C’est la fin du chapitre 12 ! Celui-ci était relativement court, à commenter comme à lire, voilà pourquoi la critique arrive plus vite. Le prochain chapitre se concentrera sur Cal !
Eh oui, il est vivant, hélas. On ne peut pas tout avoir dans la vie, malheureusement.
À la prochaine et prenez soin de vous ! (pas comme Cal !)
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 11
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Bonjour bonjour, après un certain délai, voici le retour des Hatereads !
(J'ai l’impression de sonner comme un disque rayé à chaque introduction, mais c’est dur de se renouveler, d’accord 🙁)
Bref, je vous avais quitté après un chapitre des plus déplaisants ! Wouw ! En effet, après le grooming de Chem, nous avons eu droit au speedrun de la rédemption de Selenba et surtout, à la fin du chapitre précédent, Cal forçait et était un énorme creep ! Le chapitre 10 s’achevait sur l’arrivée de Mara dans la chambre où Tara et Cal venaient de s’interrompre en pleine partie de péchotage. Mais comment va donc réagir Mara, qui est amoureuse de Cal ! TAN TAN TAAAAAN
Je veux juste revoir Mourmur sortez-moi de là.
Le chapitre 11 se nomme “Mara, ou l’art d’éviter les chiens de garde et de partir discrètement avec le butin”.
“Curieusement, Mara paraissait échevelée, comme si elle avait été frappée par un vent violent. Mais elle ne fournit aucune explication.
— Salut Tara, fit joyeusement sa petite sœur en l’ignorant totalement, concentrée sur Cal. Cool, c’est justement toi que je cherchais, Cal. J’ai réussi !
Cal se leva et la salua en claquant son poing sur son cœur.
— Bravo, jeune Voleuse, vous avez gagné vos premiers galons de future Voleuse Patentée. Ça n’a pas été trop difficile ?”
Contrairement à ce que la fin du chapitre précédent laissait présager, il n’y a donc pas de scène de malentendu : en fait, Mara ne semble pas remarquer ce qu’il se passait entre sa sœur et son crush. Au lieu de ça, elle détaille la façon dont elle a obtenu son diplôme. Cette scène est parsemée d’éléments plutôt chouettes : l’entente entre Cal et Mara (qui ne se résume pas au crush que cette dernière a sur lui), une mise en avant pas trop mal du personnage de Mara, qui n’a pas énormément été montrée de ce que je me souviens... et surtout, ce passage :
“— Je suis fier de toi, s’exclama Cal en prenant le cylindre, nous allons l’apporter ensemble chez ta tante, ainsi elle verra que ma suggestion de t’utiliser comme équipe d’appoint était judicieuse.
— Quoi ? s’exclama Tara qui venait de comprendre qu’ils ne parlaient pas d’un exercice. Tu as fait tout cela réellement ?
Les deux Voleurs se retournèrent vers elle, perplexes.
— Euh, fit Mara, oui, pourquoi, tu pensais que c’était quoi ?
— Mais un entraînement ! s’indigna Tara, horrifiée. C’est ce que tu as dit : un exercice pour un enfant de deux ans !
— Hou, tu as passé du temps avec des nains, récemment, sœurette ? Parce que c’était juste une façon de parler, hein ?
— Mais tu aurais pu être tuée ! C’est insensé ! Et tout ça pour un parchemin ?”
Okay, je dois dire que c’est un des meilleurs débuts de chapitre de ce bouquin jusque-là. Ce passage a plein de petits trucs sympas : Tara qui s’inquiète pour sa sœur (même si c’est l’hôpital qui se fout de la charité, vu sa propension à aller se mettre en danger sans prévenir, ça reste appréciable), qui n’est pas au fait de tout ce qui concerne les Voleurs Patentés, le détail plutôt subtilement repris concernant les nains... franchement, jusque-là, j’apprécie cette scène.
La discussion s’égare sur un culte autour d’une carotte sacrée, avant de revenir dans les rails.
“— Bref, je trouve quand même que mêler ma petite sœur à notre quête des documents de la guerre des Failles, c’est horriblement dangereux. (même si j’aime l’idée de voir Mara en action, je dois dire que je suis d’accord avec Tara. S’il arrive quelque chose à Tara, Mara est en ligne directe pour devenir Héritière à sa place. Ce serait bien d’éviter que les royautés partent toutes dans la nature en même temps, surtout pour aller faire des missions dangereuses)
— Tara, fit doucement Mara, ce que tu fais est bien plus dangereux. Alors si je peux aider, de quelque façon que ce soit, ce ne sont pas deux, trois krakens et des gardes qui vont m’en empêcher. Et puis c’était vraiment amusant, crois-moi.
Tara retint un gémissement. Tous ses amis semblaient (enfin à part Fabrice) (mettre la coupure « (enfin à part Fabrice) » juste après le « semblaient » est ma foi une idée audacieuse) ne rêver que de bagarres et de défis (oui d’ailleurs, ils sont pas un peu traumatisés ? Ils sont tous déjà morts une fois, ou ont frôlé la mort, ont été torturés, certains membres de leurs familles ont été asservis, ont souffert... ça pourrait les freiner un tant soit peu, non ? Fabrice a des raisons d’avoir des réserves, en fait. Je pense que le reste du magicgang a des gènes de dodo). Elle aurait bien voulu que sa famille s’abstienne s’ilvousplaît-merci. Elle avait déjà perdu son père, son grand-père et sa mère dans la bataille, si elle pouvait garder ses frère et sœur en vie, ce serait vraiment bien.
— D’ailleurs, Jar est sur Terre, il est en train de récupérer les documents que nous avons trouvés au musée du Caire. L’Egypte est vraiment un pays très intéressant sur Terre, tu sais ? (Alors que notre fameuse Egypte d’Autremonde, ce qu’elle est chiante ! Plus sérieusement, je vois pas pourquoi elle précise « sur Terre », surtout que ça fait une répétition)C’est fou le nombre de documents magiques AutreMondiens qu’ils ont accumulés. Il devrait être là dans quelques heures.
Tara en eut le souffle coupé”
Je répète, du coup, mais même si Jar ne veut plus être Héritier, ça pourrait être vachement utile que l’empire ait un remplaçant en cas de pépin. Ne serait-ce que pour les gens à gouverner, éviter le chaos et la prise du trône par, au hasard, Magister.
Quoi qu’il en soit, Jar et Mara sont déterminés à repousser l’invasion des démons, c’est plutôt cool ! Moi qui craignais que ce chapitre continue hors-bord par rapport à l’intrigue centrale du tome, me voilà un peu apaisée.
“La porte se referma derrière eux. Tara se mordit la lèvre. À un moment ou à un autre, il allait falloir qu’ils avouent à Mara qu’ils sortaient ensemble.
Elle se mordit la lèvre un peu plus fort. Ça, c’était une scène qu’elle n’avait pas hâte du tout de vivre.”
Noooooon scénario reviens-
Et... ils sortent pas ensemble ? Cal et Tara ne sortent pas ensemble, rien de ce genre n’a été officialisé. Je veux dire, j’étais là, j’ai lu le livre. Ils ne se sont pas dit ça.
“Quelques minutes plus tard, son hor vibra.
C’était Cal.
« Tro bon hâte de t revoir. Ce soir ? » (quoi)
Et pourquoi Cal utilisait des abréviations alors que la seule chose qu’ils avaient à faire c’était de dicter le message à leur boule de cristal ou comme dans le cas de Tara de son hor ? (Parce qu’il est avec Mara, potentiellement, je sais pas ? T’es pas la feuille la plus épaisse de l’artichaut, Tara)
Elle dicta la réponse.
« Trop bon oui. Pour ce soir, sais pas. Trop vite ? » (je buggue sur ce “trop bon”. Est-ce que. Je. Est-ce que madame S.A.M. pense que les jeunes se disent “trop bon” après avoir failli se pécho ? Je comprends pas.)
Le message s’afficha tout de suite en réponse.
« Jamais trop vite. Vie est longue mais parfois courte. Ne gâchons pas. » (pourquoi il écrit bien d’un coup ?)
Il allait vraiment falloir qu’il surmonte le traumatisme de la mort d’Eleanora. (oh bah oui, c’est vrai que le deuil d’un proche ça se fait facilement et que ça ne change pas notre personne à tout jamais, pense-tu) Parce que s’il pensait que Tara pouvait mourir d’une seconde à l’autre, (il n’aurait pas tort) leur relation prendrait un tour compliqué. Elle s’apprêtait à lui répondre lorsqu’il texta :
« Rentre dans bureau Impératrice. T’appelles après. Tu fais quoi ? »”
Bon, bref, cet échec cuisant faisant office de tchat entre djeunz se conclut sur Cal qui dit qu’il viendra la rejoindre à midnuit.
Hm. Tu sais, Cal, ta chérie a besoin de dormir... ? Je doute que quelqu’un travaillant jusqu’à minuit serait vraiment dans le mood pour une partie de jambes en l’air.
Bref, une ellipse passe, ce qui donne l’occasion de rappeler que Tara est une Héritière res-pon-sable
“Tara prévint ses gardes qu’elle partait, encore. Ceux-ci soupirèrent. Elle leur avait appris qu’essayer de l’en empêcher revenait à se retrouver douloureusement paralysés pendant des heures, vu la puissance de sa magie.”
Awwww trop mignon. Vous croyez qu’ils éprouvent la faim, la soif ou l’envie d’aller aux toilettes, quand ils sont paralysés ? En tout cas, on précise bien que c’est douloureux :-). Mais inutile d'avoir de la peine pour eux, ce sont des figurants, les figurants n’ont pas d’opinion propre, de vécu, d’émotion, ou de proches qui les attendent à la maison.
“S’ils ne voulaient pas être métamorphosés en statues, ils avaient intérêt à ne pas l’ennuyer. Ils obéirent donc, la mort dans l’âme pendant qu’elle préparait ce dont elle avait besoin pour sa mission.”
Ouiiii-euh on est pas une dictatureeeeuh, on a un conseil, on est trop progressisteuuuh par contre si des gardes voulant juste faire leur devoir empêchent dame Tara de faire des conneries, c’est punition immédiate et personne à qui s’en plaindre, faut pas déconner.
“Dont le plus important : sa combinaison spatiale, qu’elle fit rentrer dans les poches de sa robe de sortcelière.
Galant boudait, mais elle ne pouvait pas l’emmener. Elle aurait pu le miniaturiser encore plus et le garder dans sa combinaison, mais elle préférait ne pas s’inquiéter pour lui, alors qu’elle affrontait la magie démoniaque."
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C’est pas supposé être très douloureux de s’éloigner de son Familier ? Même quand c’est qu’une affaire de mètres ? Là elle va sur la Lune ? C’est très loin, la Lune ?
“Quelques minutes et trois transferts plus tard, elle était sur la Lune terrienne. Les deux thugs de garde qui s’ennuyaient comme des rats morts furent contents de la voir, elle leur apportait tout le temps des friandises hors de prix qu’elle « empruntait » aux cuisines du palais. (y a pas quelqu’un d’autre qui peut filer des trucs sympas à manger à ces pauvres gardes ?)
Ils pensaient qu’elle venait réfléchir (c’était ce qu’elle leur avait dit) dans un endroit tranquille en regardant la Terre. Contrairement à la Garde des Amazones sur Terre, ils ne savaient pas que deux objets démoniaques se trouvaient sur la Lune. (????? Et ils pensent qu’ils sont là pourquoi, pour surveiller que les cratères s’enfuient pas ??????) Un Transmitus plus tard et elle se retrouvait devant les Gardiens. Qui lui demandèrent de se déshabiller.”
… vous savez quoi, je suis trop accablée pour ça, on skippe.
“Elle frissonna et, pas parce qu’il faisait – 273,15° dehors, la température du zéro absolu. Mais bien parce que les fantômes griffus et pleins de crocs l’effrayaient. (oui d’ailleurs ils lui demandent de se déshabiller alors qu’elle est sur la LUNE ? C’est pas des pervers, en fait, ils ont juste envie qu’elle crève) La dernière fois qu’elle était venue, elle leur avait fait une proposition. Elle espérait qu’ils accepteraient, comme ceux qui avaient protégé les objets démoniaques sur Terre et se trouvaient à présent sans travail.”
Oh, chic, je m’étais trompée ! Voici la troisième instance de ce livre du trope cher à madame S.A.M. : « Les personnages évoquent très clairement un plan qui sera réutilisé plus tard dans l’intrigue, en termes qui sont non seulement giga vagues, pas agréables à lire mais qui sont en plus savamment calculés pour qu’on les ait oubliés au moment où ce qu’ils concernent surgit » ! Wouhou ! J’en ferai pas un compteur mais ça m’a refait penser à mes tendres compteurs qui m’attendent à la maison. C’est suffisant pour remplir mon cœur de joie.
Tara se retrouve face aux objets démoniaques, dont les âmes rentrent en contact avec elle pour la supplier de faire en sorte qu’elles meurent et atteignent Outremonde plutôt que le roi des démons. Tara leur promet d’essayer, si elles acceptent de l’aider à lutter contre les démons, en ajoutant qu’elle fera en sorte de ne pas consommer trop de leurs âmes afin que les autres puissent mourir en paix. La Lance et l’Armure se transforment donc pour passer inaperçues, et Tara leur demande encore de limiter leur effet de mutation au contact de son corps.
« — Personne… personne, gémirent-elles, ne nous a demandé, personne n’a dit « s’il vous plaît, aidez-moi et je vous aiderai ». C’était toujours nous consumer, nous utiliser. Nous avons lutté, à notre façon, pour nous venger. Nous ne te ferons rien, tu nous aides, nous te protégeons. (Les âmes hésitèrent, cherchant le concept dans l’esprit de Tara.) Nous sommes amies.
Formidable. Voilà maintenant que Tara était copine avec une Lance et une Armure démoniaques. »
*prend Tara par le col* ma petite chérie. Ces êtres tourmentés acceptent de t’aider, ils retrouvent lentement la raison - mieux, ils te font confiance et vont jusqu’à vous qualifier d’amis, eux qui semblaient perdus pour la cause. Je sais que la force absurde du scénario est dans ton camp, que madame S.A.M. ne s’intéresse pas aux notions qu’elle écrit, mais si tu pouvais arrêter avec ce ton désinvolte, comme si sauver le cas désespéré d’âmes démoniaques relevait d’une banalité et pas d’un défi à la fois effrayant, essentiel et grisant, ça me ferait grand plaisir.
Sérieusement !! Dépasser les limites du monde, porter secours à son prochain, déterrer l’espoir là où il semblait enfoui hors de portée de tous, envers et contre tout, ça tire vraiment rien à cette meuf ?? Si Tara était un personnage cachant ses émotions derrière le sarcasme, ces deux petites phrases moqueuses ne m’auraient rien fait, j’aurais compris ça comme un coping mechanism du personnage. Pareil, si Tara venait de découvrir Autremonde et qu’elle était distante des implications du lien qu’elle a créé avec les Objets, ce serait compréhensible qu’elle n’ait pas d’empathie. Mais elle sait ce que sont les Objets démoniaques ! Elle le sait si bien qu’elle a tenté de leur aménager un environnement apaisant ! Elle les traite déjà comme des êtres conscients ! Ces deux phrases ironiques dans la narration ne suggèrent rien, c’est juste un moyen de rire parce que « oh bah dis donc une armure et une lance qui me demandent mon amitié, c’est cocasse ». Oui, sauf qu’en-dehors du grotesque de la situation, ça n’a rien de drôle, en fait.
Du coup, je ne peux pas prendre au sérieux le paragraphe suivant, où Tara se dit que les âmes n’ont pas eu le choix dans leur conception et méritent la pitié. Encore une fois, sa relation à elles est crade. Tara ne peut pas traiter de monstres ceux qui les ont manipulées alors qu’il y a quelques chapitres, elle leur signifiait qu’elle pouvait les laisser à un sort de vide éternel si elles ne l’écoutaient pas ! Et la placer en sauveuse de leurs vies de façon si désinvolte, juste… non ! Merde, enfin !
Bref, Tara enfile la version modifiée de l’Armure, devenue des bijoux, et empoche la Lance, devenue un stylo. Elle note que ça ne lui fait pas d’effet, puis passe les Gardiens (ceux-ci tentent un coup de pression, mais clairement l’autrice les a rétrogradés à des comic reliefs, ne vous attendez pas à ce qu’ils servent à quelque chose). A la suite de quoi, elle retourne à Tingapour.
Là-bas, elle est très distraite par la présence des Objets sur elle, craignant ce qu’elle a fait mais aussi de se faire repérer. Elle croise Robin à une réception, songe qu’il va falloir qu’elle lui avoue qu’elle sort avec Cal (j’insiste mais pour moi elle ne sort pas avec Cal, hein-), et puis, enfin, le scénario fait son grand retour.
En effet, à la réception se trouvent des Tadixiens et des Madixiens (habitants des deux Lunes d’Autremonde, ce sont des personnages qu’on a peu vus jusque-là, mais dont j’aime bien le charadesign). Lisbeth annonce l’arrivée des démons et qu'Archange a demandé Tara en mariage. Étant données les circonstances, elle précise que les démons ne seront pas reçus sur Autremonde même, mais sur Tadix. Et Tadix étant, apparemment, un genre de grand casino, ça risque d’être assez fun comme ambiance.
Je suis partante, pour être honnête.
« Elle voyait bien pourquoi Lisbeth avait pris cette décision. Il suffirait de détruire les Portes de transfert entre Tadix et AutreMonde pour que les démons soient piégés sur le satellite. Mais connaissant Lisbeth, Tara subodorait qu’il y avait une demi-douzaine d’autres raisons pour justifier ce choix. Qu’elle allait vite découvrir en tirant les t’sils du nez de sa tante. »
« J’ai remplacé un mot de cette expression par un terme Autremondien, du coup c’est bon, c’est une expression Autremondienne ! » : 2
Oui, j’ai uniquement copié collé ce passage pour ça. Et aussi pour le paragraphe hilarant qui suit :
« Elle sourit intérieurement. Plus le temps passait, et plus elle s’apercevait qu’elle utilisait des expressions AutreMondiennes. Quelques années plus tôt, elle aurait pensé « tirer les vers du nez ». Maintenant, spontanément, elle pensait aux redoutables t’sils verts. »
Parce que bien évidemment, les expressions autremondiennes et françaises sont calquées les unes sur les autres !
Pourquoi est-ce que je dis “françaises” ? Parce que d’un pays à l’autre, les façons de parler divergent, même traduites. Par exemple, là où en France on dit “Serre-moi la pince” pour parler du fait de se serrer la main, au Cameroun, l’expression signifie littéralement “Casse-moi l’os”. En l’occurrence, pour l’expression présente : en Allemagne et en Angleterre, on utilise des expressions similaires pour dire “extirper la vérité à quelqu’un” (même si on dit to worm a secret out of somebody en Angleterre, ce qui signifierait plutôt “se tortiller comme un ver pour aller chercher la vérité de quelqu’un”. Par contre on dit bien jemandem die Würmer aus der Nase ziehen, en Allemand, ce qui, là, veut dire “tirer les vers du nez de quelqu’un”). En Italie, par contre, on dit “Scalzare uno”, ce qui veut dire “déchausser quelqu’un”.
Pourquoi autant pinailler pour une question d’expression ? Parce qu’inventer des expressions saugrenues d’Autremonde sans tomber dans la facilité de “détourner une expression française à la mode Autremonde” aurait été une façon ludique et simple d’approfondir le lore d’Autremonde sans être lourdingue. En soi, madame S.A.M. le fait un peu dans le livre : “filer plus vite qu’un kré-kré-kré ayant repéré une salade fraîche” n’est pas une expression qui se calque sur quelque chose que je connais. C’est juste dommage que ce passage suggère qu’Autremonde et la France ont les mêmes expressions.
Et pourquoi dire “La France”, encore une fois ? Parce qu’il y a eu un souci semblable plus tôt avec “tomber dans les miams”, c’est-à-dire “tomber dans les pommes”. Pour dire qu’on s’évanouit, je n’ai pas trouvé d’équivalent à “tomber dans les pommes” en allemand ou en anglais, ni particulièrement ailleurs, donc quelque chose me dit que madame S.A.M. se base en grande partie sur les expressions déjà connues en France.
Bref, je vais être mesquine, mais puisque les terriens ne sont pas supposés être au courant de l’existence d’Autremonde et des sortceliers, à part une poignée de personnes dans les gouvernements, ça veut dire que ce sont les expressions d’Autremonde qui sont repompées de la Terre, et non l’inverse. Chaar.
Donnnc, sur cette note linguistique, continuons.
“Plus le dîner avançait et plus Tara se sentait fébrile. Comment allait-elle réagir ? Cal emplissait son cerveau et elle n’arrivait tout simplement pas à voir plus loin que minuit. […] Et puis, c’était un si total revirement de tout ce qu’elle avait vécu jusqu’ici avec Robin, dont elle était persuadée qu’il était son grand amour, qu’elle avait un peu de mal à conceptualiser Cal en petit copain.
Rien à faire, son cerveau bloquait. Cal en gamin farceur, oui, Cal en prodigieux Voleur, oui, Cal lui sauvant la vie un demi-millier de fois, oui… mais Cal l’embrassant… c’était plus dur à passer. Pourtant, lorsqu’il l’avait tenue dans ses bras, cela lui avait paru parfaitement naturel. Comme si leurs deux corps s’étaient reconnus.
Sauf que dès que Cal était loin d’elle, tous ses doutes revenaient au grand galop. À croire qu’ils n’attendaient que ça pour la torturer. Comme si elle n’avait pas assez de soucis comme ça !”
Ouaip, bah ça confirme mon idée que l’attirance de Tara pour Cal est purement physique. C’est d’autant plus creepy que Cal pense savoir mieux qu’elle ce qu’elle éprouve pour lui.
À la fin du repas, Lisbeth signifie à Tara de la suivre. La narration indique qu’il est à peu près minuit, l’équivalent de 22h sur Terre, puisque sur Autremonde les jours comptent 26h. Je trouve que ça porte à confusion, au pire dites qu’il est 24h on vous en voudra pas, surtout qu’on dit “minuit” pour indiquer mi-nuit, la moitié de la nuit, ici ça a pas de sens de dire “minuit” alors que c’est pas la moitié de la nuit... ? Fin bref.
“Mais, fidèles à leur habitude, elles ne dirent rien, à part saluer les gens qui se trouvaient encore dans les couloirs, allées et parcs du palais en dépit – ou à cause – de l’heure tardive”
« Elles ne dirent rien à part saluer »... ? « À part pour saluer », peut-être, non... ?
Wouw, combo de gros pinaillage, veuillez m’excuser, je suis en forme. Allez, on va y aller plus doucement, je vais arrêter de faire des remarques toutes les quelques lignes sinon je sens qu’on ne va pas en finir.
Donc il fait nuit, et le palais est baigné par la lumière argentée des lunes, et argh putain une phrase qu’il faut que je critique en approche-
« Sous cette lumière flatteuse, le teint de l’Impératrice prenait une teinte parfaitement blanche, comme si elle était faite de porcelaine et non pas de chair et de sang. »
Ton teint qui prend une teinte blanche il aurait pas un dictionnaire des synonymes qui traîne quelque part sur lui par hasard ?
Bon allez cette fois j’arrête. En vrai c’est mesquin de ma part de m’appesantir sur ça, mais je n’aime pas quand ce genre d’erreurs qui sautent aux yeux passent dans les bouquins publiés. Après, je me permets cette pause pour souligner que malgré toutes mes remarques, en terme de rédaction et de contenu, madame S.A.M. n’est pas la pire créatrice qui soit, loin s’en faut. Je crois que je m’arracherai plus que les cheveux si je devais faire le même exercice avec du Vivès, parce que son contenu est littéralement inqualifiable et que je n’aurais pas l’énergie mentale pour une chose pareille. En terme de rédaction, je ne sais pas ce qu’elle fait d’autre, mais j’ai un fort souvenir du Manoir d’Evelyne Brisou-Pellen, une des rares séries que je me suis refusée de continuer parce que je détestais le style d’écriture. J’en parlerais peut-être un jour, mais selon mon appréciation personnelle, c’est catastrophique. Ce n’est pas pour autant qu’il faut hausser les épaules face au contenu que madame S.A.M. produit, mais je me permets de le souligner ici vu que j’ai été très critique dans les paragraphes précédents.
Quoi qu’il en soit, Lisbeth et Tara vont dans la chambre de Lisbeth. Cette dernière se… met en pyjama, for some reason (j’veux dire gros mood hein, si je pouvais être en permanence en pyjama je me gênerais pas, go girl), et elles poursuivent leur discussion.
Tara relève le choix d’aller faire l’accueil des démons sur Tadix, et dit que c’est plutôt habile, pour la même raison que celle déjà donnée précédemment (c’est-à-dire qu’en cas de problème, les Portes de Transfert pourront être détruites facilement, interdisant l’accès à Autremonde aux démons).
Lisbeth réplique que ce n’est pas l’unique raison : en effet, elle est sûre que tout le monde va mourir à Tadix !
Coupure fracassante.
Bravo, tu m’as profondément et irrémédiablement choquée (pas du tout) avec cette déclaration ahurissante semblable à toutes celles qu’on a vues précédemment, maintenant ramène-moi ce que tu entends par là, Lisbou.
« Tara en resta bouche bée. En fait de déclarations fracassantes, celle-ci méritait une médaille. »
Trop smart le bouquin, genre il a repéré ses propres tendances lourdingues, ça les rend moins lourdingues du coup ! (pas du tout)
Lisbeth se reprend en précisant qu’elle évitera au possible que les gens meurent, mais qu’essentiellement, elle a trouvé un point de chute pour éviter davantage de problèmes avec les démons. La solution a été de piéger la planète entière.
Je… ne vois pas ce que tu vas déclencher à part davantage de rancœur chez les démons dénués de leurs chefs, mais c’est une décision, je présume.
Le chapitre se termine sur cette note très confuse. Il m’a pris du temps, le chapitre était relativement long, partait dans différents sens et j’ai été pas mal occupée. Je me rends compte en revenant au début du chapitre pour en évaluer la longueur qu’on y a à peine vu Mara. Malheureux, mais bon, c’est comme ça. Le prochain chapitre se concentrera sur Lisbeth, dans la continuité de celui-ci, je présume !
À la prochaine, et j’espère au plus vite ! :D
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 10 (2/2)
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Salut les gens ! J’ai un peu pris la fuite la dernière fois, mais je crois que j’avais vraiment besoin de cette distance avant de me remettre au chapitre 10. La lecture était… on ne peut plus déplaisante, dira-t-on, bien plus que tout ce qu’a pu faire le livre jusque-là. Mais j’ai récupéré, je suis d’attaque pour prendre ma revanche~
Dans la première partie du chapitre, Chem débarquait et avouait cash, sans aucune honte, qu’il envisage depuis qu’il connaît Tara de lui faire une descendance, en raison de son immense pouvoir. Tara l’envoyait bouler, tout en gardant une bonne relation avec lui, à mon plus grand désarroi. Nous nous étions quittés au moment où ils s’apprêtaient à aller voir Selenba pour la soigner.
Sans plus d’attente, reprenons !
« Dès qu’elle sortit, son escorte les entoura. Sur leur passage, les courtisans s’inclinaient avec plus de déférence que d’habitude. Tara le remarqua avec intérêt. Il était assez rare qu’elle soit aussi élégamment habillée (ah bon ???), préférant des tenues plus simples. Mais les Omoisiens, eux, aimaient le spectaculaire (les Omoisiens c’est le Capitole de Hunger Games si tu lui retires tout son intérêt en terme de métaphore du capitalisme, c’est fascinant). Et ils rendaient hommage à son effort vestimentaire avec enthousiasme et respect. Elle eut un petit sourire intérieur. Sa tante lui avait souvent reproché ses tenues et Tara savait qu’elle avait sans doute raison, mais ce fut néanmoins un plaisir, pour une fois, de voir qu’un murmure admiratif l’accompagnait. Cela la changeait agréablement des regards méfiants que son passage déclenchait souvent, genre : « OK, pour l’instant, elle est cool, mais si elle allume le bout de n’importe lequel de ses doigts, tous aux abris ! »
Le rapport entre la tenue vestimentaire et la dangerosité de Tara a disparu du paragraphe. Si vous le trouvez, hésitez pas à me le signaler.
Plus sérieusement, les omoisiens sont OK avec les ogives nucléaires seulement si elles sont bien habillées ? Parce que l’une d’elles est leur Impératrice, et apparemment personne n’a de souci particulier avec son tempérament explosif.
Décidément, ces gens sont cons.
Ils passent devant Robin, qui semble avoir un genre de flirt avec une fille rousse, (ce qui rend Tara jalouse, bien évidemment, gros soupir). Ils arrivent au niveau de l’endroit où est détenue Selenba. La narration précise qu’elle continue de révéler les plans et collaborateurs de Magister à Lisbeth. J’arrive pas à croire que sous ce seul prétexte encore non vérifié, et simplement parce qu’elle a vaguement sauvé la vie de Tara une fois, tout le monde soit prêt à lui pardonner. La rédemption ça vient pas comme une envie de pisser, normalement. Mais bref.
« Safir était toujours là. Silencieux, il écoutait attentivement tout ce que disait Selenba. De temps en temps, elle levait un regard interrogatif vers lui et tous les tourments du monde passaient sur le visage de Safir d’ordinaire impassible. (Si la quasi entièreté du chapitre 7 ne m’avait pas déçue à propos de ce personnage, ces phrases auraient pu me faire sentir vaguement mal pour lui. Mais là, tout ce que j’ai envie de dire, c’est « clébard ». Ah oui, et ça fait longtemps que j’ai pas été pointilleuse, mais « le visage de Safir d’ordinaire impassible » c’est moche. J’aurais plutôt dit « le visage ordinairement impassible de Safir ».)
Il n’y avait pas si longtemps, Tara aurait juré que le vampyr au visage glacial et aux longs cheveux noirs était son pire ennemi. Comme elle était la clef vers les objets démoniaques que voulait récupérer Magister, ce qui risquait d’ouvrir les portes entre les Limbes et la Terre, Safir avait clairement fait comprendre qu’il n’hésiterait pas à l’éliminer. Puis un respect prudent était né entre eux, les événements les ayant rapprochés. (Oui bah en même temps Tara, l’un des bougs en lequel tu garde confiance est un type qui t’a groomé et n’affiche des signes de regret que parce que tu le réprimandes. Si j’étais toi, ma confiance en ma liste d’amis adultes serait mitigée.) Respect d’autant plus accentué que Tara avait détruit ou balancé une bonne partie des objets démoniaques dans un point de l’univers totalement inconnu où ils dériveraient pour l’éternité, ce qui allait très bien à tout le monde.
À présent, Tara voyait à quel point le vampyr était déchiré entre l’espoir et le doute que Selenba ne soit là que pour les manipuler. Surtout lui. »
Pas pour me répéter bis, chaton, mais la seule chose qui fait que Selenba ne vous trahit pas, c’est le scénario. La seule chose qui incite les personnages à faire confiance à Selenba, c’est le scénario. Sérieusement, pourquoi ils la croient ?! Elle n’a donné aucune preuve de bonne foi à part un vague indice, une fois, qui aurait pu être interprété comme on le voulait !
Et accessoirement, on n’a toujours aucune mention de Satila, alors que Selenba est sa sœur et qu’elle mériterait clairement d’avoir une réaction par rapport à toute la situation. Surtout si son nouvel amoureux décide de lui faire faux bon.
Bref, Tara soigne Selenba, ce qui se passe facilement et sans encombres. On nous signale que Selenba a maintenant les yeux roses, et que la première fois qu’elle a été soignée, elle a peut-être falsifié ses yeux pour faire croire que ça avait marché. Selenba semble sincèrement réformée et heureuse de retrouver un corps de vampyr ordinaire, ce qui prend Tara au dépourvu et ne tire aucune réaction à Safir. Mais bon, à ce stade, je laisse juste rouler, si je devais m’ébahir des réactions de Safir chaque fois qu’il fait un truc insensé cette critique ferait déjà 200 pages.
« — J’ai moi aussi des questions à vous poser, vampyr Selenba, grogna Maître Chem comme en écho des pensées de Tara »
Tara s’en va, laissant Chem interroger Selenba sans qu’on sache ce qu’il va lui dire. Safir arrête Tara avant qu’elle s’en aille, lui glissant qu’il a l’impression que Selenba a quelque chose de louche, et qu’il compte la surveiller, et, bon. Si ce corniaud continue de travailler dans les intérêts d’Omois et qu’il arrive à mettre ses sentiments de côté, pour une fois, je peux le tolérer. Mais putain, si j’ai une scène où les deux s’embrassent ou je ne sais quoi, je vais dégommer ce PDF.
Bref, Tara rentre dans sa suite, se change, et… je suis désolée, il faut que je laisse le passage en entier :
« — Wow ! fit une voix qui la fit sursauter, je ne savais pas qu’elle te déshabillait avant de te rhabiller. Désolé, Tara.
Et avant que la jeune fille dont le cœur s’était mis à battre à 200 pulsations-minute, n’ait le temps de hurler de surprise, Cal apparut le long du mur doré, portant Blondin dans ses bras.
Et il n’avait pas l’air désolé du tout. En fait, il arborait même un sourire ravi.
— Bon, ajouta-t-il, ce n’est pas comme si je ne t’avais pas vue sans rien sur toi. Lorsque tu as voulu mourir, je me suis occupé de toi. Mais, à ce moment-là, je n’étais pas amoureux de toi. Alors, bien sûr, là, ça change tout. Et désolé de m’être réfugié dans ta chambre, mais un demi-millier de personnes a fait irruption tout à l’heure pour bricoler un truc sur ta porte, je n’ai pas voulu qu’ils me repèrent.
— Cal ! s’exclama Tara, furieuse. Tu m’as fait la peur de ma vie ! Mais comment es-tu entré ? Et pourquoi étais-tu invisible ?
Elle réalisa soudain ce qu’il venait de dire et hoqueta :
— Comment ça tu m’as vue sans rien sur moi ?
Cal répondit en comptant sur ses doigts, l’un après l’autre :
— La porte m’a ouvert – tu nous as donné une autorisation illimitée d’accès à ta suite je te rappelle –, et le sort d’invisibilité est l’un de ceux qui nous sont enseignés en dernière année. Très difficile, très compliqué, j’ai juste voulu l’essayer. Et quant à ta tenue, tu n’avais jamais remarqué que pendant une fraction de seconde, la changeline te déshabillait complètement lorsque vous pensez que vous êtes seules toutes les deux ?
— Non, répondit sèchement Tara. Justement parce que nous sommes seules toutes les deux. Et qu’il n’y a pas de voyeur pour nous espionner.
Robin se serait excusé, très embarrassé. Cal, lui, sourit encore plus largement.
— Tu es magnifique, Tara, alors, pardon de te dire ça, mais je n’ai aucun regret. Et puis ce fut vraiment regrettablement fugitif. »
Voilà. Donc je n’avais pas lu ça avant de couper la lecture du chapitre 10 en deux, et croyez-moi, je ne regrette pas l’initiative. J’ai comme des relents de Smecta en me disant que des gens dans le monde ont dû se coltiner d’affilée Chem qui groome Tara et Cal qui la reluque. J’ai besoin d’expliquer à quel point cette association est… euh… glauque ?
Sans compter le coup classique de l’invisibilité, qui fait vraiment personnage voyeur de manga. Et là, je ne vais pas parler qu’en terme de caractérisation, car si Cal m’insupporte, il n’est qu’un être écrit et inventé par Madame S.A.M. Madame S.A.M. qui semble tenir à lui, puisqu’il est un véritable Gary Stu, mis en permanence en valeur dans l’histoire. Ce tempérament frontal est même mis en opposition avec les méthodes de Robin. Donc, qu’est-ce que Madame S.A.M. veut nous dire ?
Je n’ai pas de réponse, pour être honnête, je m’interroge franchement. Qu’est-ce qu’elle veut nous dire ? Est-ce que cette scène est censée être romantique, au premier degré ? Ou est-ce qu’on doit y voir, comme je le vois, quelque chose de profondément malsain ? Un garçon qui reluque une fille avec laquelle il ne sort pas officiellement, qui est sa meilleure amie, qui a de multiples responsabilités, dont des prétendants, qui doit probablement gérer un éventail d’émotions artificielles à afficher pour l’étiquette, c’est censé être sympa ? Si je me projette dans l’esprit d’un ado, je vois plus ça comme un moment de romance plutôt palpitant, mais l’esprit de la femme de quarante ans qui écrit ça, qu’est-ce qu’il fiche, au juste ? Il distribue du pain aux lecteurs sans réfléchir aux connotations déplaisantes ?
« — Je croyais que tu ne devais venir me revoir que demain, dit-elle, encore agacée.
— Moi ? s’étonna-t-il avec un air carrément surpris, pas du tout. C’est Robin qui la joue preux chevalier. Moi, je suis un Voleur, je n’ai pas de règles, ni en amour ni à la guerre. Que le meilleur gagne. (Ah, le fameux « En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis » qu’avait sorti Mourmur et pas Cal. Nan, vous me ferez pas croire que c’est Cal qui l’avait dit, même avec cette tentative maladroite de faire écho à la réplique. Manque de pot, Mourmur est mon blorbo, je sais tout ce qu’il a dit et c’est SA RÉPLIQUE (je temporise comme je peux j’ai besoin de penser à Mourmur et pas à cette scène pardon)).
— Je ne suis pas un trophée, répliqua Tara, vexée.
— Tu es Tara. Tu es incroyable. Tu as bouleversé nos vies, nos mondes, notre avenir. Tu n’es pas un trophée, tu es une galaxie et je suis prêt à tout pour te conquérir.
Il la regarda gravement. Sonnée par sa déclaration, Tara finit par demander, avant de se perdre complètement dans les yeux gris qui la fixaient.
— Qu’est-ce que tu veux de moi, Cal ?
— Ça, répondit Cal. Et il l’embrassa.
Très doux au début, alors que les lèvres de Tara cédaient sous son insistance, son baiser se fit vite plus sauvage. Cela fit comme un feu d’artifice dans l’esprit de Tara. Il ne l’embrassait pas, il la dévorait. Comme on déguste une glace, il dégustait sa bouche et lui procurait des sensations incroyables. »
« Il dégustait sa bouche comme on déguste son meilleur kebab et il en mit partout le cochon ».
Joli comparatif, on me l’avait jamais faite, celle-là.
« Étourdie, Tara vacilla. D’une main hésitante, elle toucha ses lèvres gonflées (il t’a embrassée ou il t’a piquée… ? Le boug c’est une abeille genre ?). C’était Cal. Et pourtant ce n’était pas le bon vieux Cal. Il avait laissé place à un individu dangereux et séduisant (pourquoi être dangereux c’est pas un red flag au juste ? Remarque vu que Tara peut transformer ce qu’elle veut en crapaud sans conséquences néfastes, ils font un joli couple). Il était à présent plus grand qu’elle. Pendant ce mois où elle ne l’avait pas vu, il s’était encore étoffé, jusqu’à perdre cette apparente maigreur qui avait été la sienne jusqu’à présent.
Il n’était pas aussi beau que Robin ; peu de gens étaient aussi beaux que les elfes, fussent-ils demi. Mais il était séduisant, oh oui, avec son visage d’ange et ses magnifiques yeux gris aux longs cils sombres (je vais mordre). Pourtant, Tara ne s’attachait pas à la beauté extérieure ‘qerhgbhqgiuqgbiuaUIBHFBIUQERGBUIBUQRIB mensonge). Ce qu’elle savait de Cal participait à ce vertige qu’il avait provoqué chez elle. Il lui avait sauvé la vie de si nombreuses fois qu’elle avait arrêté de compter. Il était toujours de bonne humeur, et si fiable qu’elle savait pouvoir se reposer sur lui, quoi qu’il arrive. »
Si le tempérament de Cal est une raison plutôt valable de tomber amoureuse de lui, j’ai des gros doutes quant au côté « sauveur ». Je l’avais déjà mentionné dans le chapitre 1 (souvenez-vous, j’avais râlé parce que Cal comptait ça dans ses calculs pour que Tara lui tombe dans les bras :D), mais cette idée conte-de-féesque de tomber amoureuse du type qui te sauve est d’autant plus débile que Tara Duncan joue h24 les ados rebelles, à base de « oh là là la magie c’est si has-been ! ». Bah oui mais... le trope de genre… la princesse qui s’éprend du prince charmant qui vient la sauver… c’est pas un peu has-been aussi ? C’est pas parce que c’est planqué sous une autre forme et dans un autre format d’histoire que ça se voit pas, hein.
Les deux s’embrassent encore, et puis Tara décide d’être franche et de lui dire clairement qu’elle n’est pas amoureuse de lui, ce qu’il coupe en disant qu’il sait qu’elle l’est. Il enchaîne sur tout un discours à base de « Tu t’es persuadée que tu aimais Robin, mais c’était pas le cas, on t’a entraînée à trop réfléchir », et bref, non seulement c’est vaguement creepy qu’il pense mieux savoir qu’elle ce qu’elle ressent, mais en plus sa façon de lire l’esprit des gens perd complètement tout l’aspect romantique que la relation pourrait avoir. Ce bouquin, pour l’instant, c’est du simulateur de fanservice dans lequel Tara est coincée dans plein de situations affreuses et où tous les mecs qui veulent l’épouser sont plus détestables les uns que les autres. Je suis agacée, mais en même temps je la plaindrais presque.
« — Oh, si, c’est vrai. Tu as besoin d’un esprit perspicace à tes côtés. De quelqu’un qui saura exactement ce que tu veux dire, ce qu’il y a derrière les mots. Je ne sais pas si ce sera moi, parce que c’est une lourde tâche. Mais je suis tombé amoureux de toi et j’ai la ferme intention de te faire perdre la tête.
Tara allait lui demander pourquoi, soudainement, il était tombé amoureux d’elle, alors que le sort d’attirance n’avait pas fonctionné sur lui, lorsqu’elle réalisa qu’elle allait faire exactement ce qu’il venait de démontrer. Tenter d’analyser.
Argh.
Cal qui avait suivi facilement le cheminement de la pensée de la jeune fille blonde eut un autre sourire, tordu celui-là.
— D’ailleurs, poursuivit-il, si tu continues, tu vas finir par ne jamais réussir à garder un petit copain. Enfin, en dehors de moi, bien sûr, ce qui me va très bien. »
Je suis admirative. Il arrive à me dégoûter quasi autant que Chem.
C’est que ce genre de discours est très réaliste. Mine de rien, tout ce que raconte Cal ressemble à de la manipulation ; encore une fois, vu que c’est un chouchou de l’autrice, ce sera sans doute tourné d’une autre façon : on va probablement nous dire que Cal est seulement un peu malin dans sa façon de séduire Tara. Mais merde, ces répliques transpirent l’esprit retors et ambitieux. Pour moi, Cal n’a aucun amour pour Tara. Il ne fait que jouer avec elle, pour le plaisir d’avoir une proie particulièrement fun. Voilà, c’est du comportement de prédateur.
Bon, après je dois avouer que je manque cruellement d’objectivité pour cette part : mon expérience amoureuse joue sans doute sur cette analyse très bas du front. Cependant, ce que raconte Cal me gêne beaucoup, et je reste sur l’idée que je ne vois aucunement leur dynamique comme romantique. Cal se contente d’être très physiquement attiré par elle (en démontre la façon dont il est tombé amoureux d'elle dans le tome 9), et Tara est troublée par ce qui est probablement un mélange entre son affection pour Cal et ses taquineries qui lui font ressentir de nouvelles choses. En bref, elle projette sur un ami de toutes nouvelles formes de séduction. Et ce n’est pas moi qui l’affirme : elle dit texto qu’elle n’est pas amoureuse de lui, je ne compte pas le fait que Cal le nie comme un argument valable. Tara sait ce qu’elle ressent.
Ce duo montre tous les signes d’une relation qui va se casser la gueule, sauf que c’est seulement présenté sous le jour d’un « will they won’t they » qui est très, très déplaisant à lire. Y aurait matière à explorer tout le côté toxique qu’a la relation, mais ça ne va pas être fait, et ça me fatigue d’avance.
Bon euh et… après, les deux commencent à coucher, je crois… ? Madame S.A.M. écrit vraiment ça de façon très métaphorique et ellipsée (ce que je peux comprendre, pour le coup), et j’ai pas envie de retranscrire ça ni de le commenter, donc huh. Cal et Tara commencent à coucher, voilà. C’est gênant.
Un ange qui a probablement entendu ma détresse mentale face à cette scène les interrompt en plein milieu de leur petit amusement. Cal dit à Tara qu’il va revenir cette nuit, et Tara a l’air toute chamboulée et pas très sûre mais en même temps très sûre, le sentiment principal qui se dégage est que Cal va très vite. Moi, je trouve surtout qu’un garçon qui ne prend pas un « non » implicite et qui prétend mieux savoir que toi ce que tu ressens ne devrait pas avoir ta confiance.
Tara va voir qui est à la porte, et se rend compte qu’il s’agit de Mara, sa demi-sœur. Celle-ci entre dans la pièce, juste au moment où Tara se rappelle que Mara est amoureuse de Cal.
C’est tout pour votre épisode de Loft story de la semaine, les enfants.
C’était épuisant, bon Dieu. J’ai bien fait de commenter en deux parties, cette fin de chapitre m’a mis un coup.
La prochaine fois, on aura droit à un chapitre sur Mara. Je n’arrive pas à croire qu’on va probablement continuer de s’étaler sur des histoires d’amour, dans un bouquin dont le titre est « Dragons contre démons ». Courage à vous, et courage à moi.
A la prochaine fois !
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 10 (Partie 1/2)
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Salut lecteurs, salut lectrices, et bienvenue dans la suite de ce hateread du tome 10 de Tara Duncan ! À en croire la pagination du PDF sur lequel je m’appuie, j’ai presque fait un bon tiers de l’histoire en ce début de chapitre 10 ; mais ne perdons pas le rythme, et enchaînons !
Dans le chapitre précédent, le magicgang s’excusait pour des fautes dont Tara était seule responsable. Robin et Cal la demandaient tous les deux en mariage, et partaient pour la laisser réfléchir. On en était restés sur le départ de Fafnir, Fabrice et Moineau, donnant l’occasion à un nouvel arrivant de se manifester à la porte des appartements de Tara.
Le chapitre d’aujourd’hui s’intitule “Chem, ou comment arriver à fâcher tout le monde en essayant de bien faire et se dire que les femmes, quelle que soit leur race, dragonne ou humaine, vraiment, c’est super-compliqué.”.
J-P : Oh là là mais qu’est-ce que voilà ! C’est la cata, c’est la strophe, c’est la catastrophe !
L-B : La dégringolade, la tuile !
J-P : Une entrée en fanfare, ou plutôt en fan-foire, un titre de chapitre qui justifie notre réapparition comme personnages récurrents, ma chère Louise-Bernarde !
L-B : En effet, Jean-Paul, il va sans dire que notre présence était requise pour commenter une telle bavure ! Car mes chers tumblolecteurs, comme vous pouvez le voir, ce milieu de saison s’ouvre sur un breuvage aussi salé qu’écœurant, la fameuse soupe miso de la princesse française Sophie Audoin-Mamikonian. Les plus sagaces d’entre vous auront déjà identifié la célèbre technique “Les Femmes, ces Aliens Incompréhensibles”, un grand classique de la littérature, finalement !
J-P : De la littérature, de la politique, de la philosophie, apanage des incels et des grands amateurs de stéréotypes de genre ! Et ce n’est pas tout, je crois ! Le titre comporte un nom qui sera familier aux experts.
L-B : Tout à fait, tout à fait ! Mais dites-moi, Jean-Paul, en indiquant que ce chapitre suit le point de vue de Chem le dragon, est-ce que finalement l’autrice n’assassinerait pas toute forme de suspense ?
J-P : Ça ne fait aucun doute, Louise-Bernarde !
Pardon, j’aime bien ces deux crétins que j’utilise pour commenter les débuts de chapitre, ce sont de bons exutoires pour m’éviter de me fâcher. On devrait avoir des discussions de commentateurs sportifs sur les contrariétés quotidiennes, ça pourrait calmer les frustrations.
Sur ce, commençons pour de vrai.
La porte informe Tara que son mystérieux visiteur n’a pas révélé son nom, et s’est contenté de dire qu’il est un prétendant. Tara est donc quelque peu perplexe.
“Prudente, elle dévisagea l’image qui lui faisait face, projetée par la scoop de la porte. C’était un beau garçon (évidemment !) aux épais cheveux noirs, qui attendait patiemment.”
Pourquoi “évidemment”... pourquoi... Je ne sais même pas quoi répondre, y a tellement d’angles d’attaque possible pour démonter une telle affirmation !
Quoi, faut vraiment être magnifique pour draguer l’Héritière ? Aucun prétendant en dessous de 9/10 physiquement n’est accepté dans l’enceinte du palais ? Ou c’est les familles qui font les élevages de belles gueules ? Ou bien il n’y a que les gens beaux qui ont le droit d’être nobles/aristos dans l’univers de Tara Duncan ? Les qualités de cœur ça ne marche pas ? T’es un bon parti que si tu es sexy ?
Ou bien, pire mais plus vraisemblable si on fait semblant de garder une once de respect pour l’univers de Tara Duncan : tout le monde part du principe que Tara va être superficielle et n'accepter que des prétendants beaux gosses. “Tout le monde” incluant sa tante et son mentor. Et Tara le sait.
Ça pique, quand même.
Bref, Tara crame que le nouveau venu est en fait Chem, car il n’a pas transformé ses yeux, qui ont gardé leur jaune et leurs pupilles verticales.
“— Tara, protesta-t-il, voilà une façon bien formelle de me recevoir !
— Vous avez formellement demandé à m’épouser. Je vous reçois donc comme tous les autres prétendants, de façon formelle...
Elle désigna la décoration de la main. Surpris, Chem regarda autour de lui.
Effectivement. La suite était toute d’or et de joyaux. Elle-même portait une magnifique robe longue et pourpre, lacée jusqu’au bas des reins à l’arrière, un chignon haut retenant une couronne incrustée de rubis et des talons qui la grandissaient encore. Sur son épaule, son pégase miniaturisé était lui aussi assorti, sa robe d’un or sombre et ses ailes pourpres. Très impressionnant. Même si on sentait que cela ne lui plaisait que très modérément d’être traité comme un accessoire de mode. (Va falloir finir par s’habituer, Galant, tu sers à ça depuis le tome 1.)
Le dragon écarquilla ses yeux dorés. Il avait tellement l’habitude de voir Tara comme une petite fille dont il devait constamment sauver la vie ou comme son élève, qu’il n’avait pas réalisé à quel point elle pouvait être majestueuse. Avec un certain malaise, il constata qu’elle ressemblait étrangement à son implacable tante, l’Impératrice d’Omois.
Et, comme sa tante, elle utilisait sa beauté avec une grande efficacité, pour impressionner ses interlocuteurs.
La partie n’allait pas être aussi facile que ce qu’il avait imaginé.”
Euh... ew ?
Je trouve ce passage bizarre. Bizarre-malaise. Cette histoire de “beauté pour impressionner”, ça ressemble à une excuse à la con pour encore faire une scène fanservice chelou avec Tara.
Je ne sais pas pour vous, mais quand je vois un personnage faire l’usage de sa beauté pour “impressionner”, il s'agit plutôt de quelqu’un qui a de la bouteille, empreint de confiance en lui, d’expérience, de charisme ET de beauté, utilisant ces divers atouts sur des personnes plus jeunes, plus impressionnables, moins intelligentes, moins exercées à un certain milieu. Généralement, c’est une preuve d'ascendant, une façon de montrer son contrôle, son autorité, de ne pas être remis en question. Par exemple, une femme entre deux âges qui se sert de son charme pour extirper des informations d'une jeune personne naïve. Ou bien, pour prendre l’exemple de la série : dans un des tomes, Maître Dragosh se sert de je ne sais plus quelle magie sur lui-même pour séduire brièvement Tara, lui montrant les capacités qu’elle doit redouter chez les vampyrs. C’est un passage chelou, certes, mais on y retrouve de cette dynamique, car il est une figure d’autorité pour elle en premier lieu.
Typiquement, ce n’est pas un atout que je vois utilisé par une adolescente. Je vous renvoie à ce que j’expliquais à propos de Mourmur et Cal dans la partie 2 de ma critique du chapitre 4.
Là, Tara est plus jeune que Chem, il est son tuteur, loin d’être bête (en principe. En application c’est pas la même mayonnaise), une figure d’autorité importante dans le monde de Tara Duncan. L'idée que Tara pourrait l’“impressionner” avec sa beauté est un sacré flex, quand même.
Autre option : cette histoire d’“impressionner” est du bullshit, et la vérité est qu’elle espère séduire Chem et enclencher un trope beaucoup plus nauséabond, le célèbre “homme stupide car homme pense qu’au sexe”.
La première option est débile et la deuxième me dégoûte. J’espère que ce sera la première. Parce que, pour la deuxième, on dirait que Chem est bien parti pour rentrer dans son jeu, ce qui. Beurk. Beurk beurk beurk.
“Tara s’assit dans un fauteuil qu’elle avait transformé avant que le dragon ne pénètre dans la suite et qui ressemblait beaucoup à une sorte de trône, légèrement surélevé. Le dragon salua mentalement l’ingéniosité de la jeune fille. Elle lui rappelait qu’ils ne jouaient pas d’égal à égale. En tant qu'héritière, elle lui était supérieure en rang. Soit. (Soupir. Chem, tes analyses de texte bas du front ne font pas de Tara une première de la classe. Wow, elle se grandit en taille pour te signifier que tu lui es inférieur, que c’est subtil ! Sauf que perso j’aurais tendance à penser qu’une Héritière n’aurait pas besoin de pareils détours pour faire ressentir cette vérité)
— Tu dois te demander pourquoi j’ai formulé cette demande, commença-t-il d’un ton doux, je vais t’expli...
— Non, répondit clairement Tara, qui avait eu amplement le temps de réfléchir. Je sais précisément pourquoi vous avez fait cette demande, Maître Chem. De même que vous présenter ici sous la forme d’un adolescent n’est pas seulement maladroit, mais presque insultant. Je sais que, sous votre forme de dragon, vous auriez l’équivalent d’une trentaine d’années, même si vous avez toujours affectionné la forme physique d’un vieux mage afin de gagner le respect que les humains accordent aux gens âgés. Merci donc de reprendre soit une forme qui correspond à l’équivalence chez les humains, soit votre forme de dragon originel, la suite est bien assez grande pour vous contenir en entier, il me suffit de demander aux meubles de se pousser.”
Je sais que la scène est écrite pour qu’on soit d’accord avec Tara, et en l’occurrence je serais mal placée de dire que je me positionne du côté de Chem, mais... c’est tellement forcé, en fait. Cette histoire d’apparaître comme un jeune homme pour on ne sait quelle raison, toute la façon dont il gère son apparence, en fait, c’est d’un débile profond qui m’insupporte. Mais passons, je parlerai de Chem plus loin. Là, en l’occurrence, il se pointe chez Tara pour... on ne sait pas trop, en fait. Il ne formule même pas la requête qu’il pouvait potentiellement avoir, et Tara étale sa déduction qui ne sert à rien, juste pour montrer qu’elle a compris. Wow, qu’elle est cool cette Tara, vous avez vu comment elle ne se laisse pas marcher sur les pieds ? Vous avez vu comment la politique a changé notre héroïne, mais elle est méconnaissable et en même temps teeeeellement classe, wouaw ! C’est d’ailleurs ce qu’explique le paragraphe suivant : Chem est impressionné par ce discours, qui est “celui d’une dirigeante”, selon lui.
Mais pour moi, ça ne prend pas. Parce que rien ne tient debout, que tout ça est superficiel et ne sert à rien. Les personnages sont débiles pour que Tara puisse étaler sa science, sauf qu’elle brasse du vent. Donc vous m’excuserez, madame S.A.M., mais je vais attendre le concret dans ce que vous nous racontez, hein.
Comme Tara le bat froid, Chem décide d’être honnête et avoue que la descendance est ce qui l’intéresse, via le croisement humaine/dragon.
“Tara le regarda, stupéfaite. Puis fronça les sourcils.
— Dit comme ça, pardon, mais je trouve ça un peu malsain... je n’avais que treize ans !
Cette fois-ci, ce fut au tour du dragon d’être surpris. Il se racla la gorge, réalisant ce qu’il venait de dire.
— Non, non ! s’exclama-t-il, je ne voyais que tes ovules...
Il s’étrangla devant le froncement de sourcils de Tara qui s’accentuait.
— Je... je veux dire que tu es très jolie... euh... pour une humaine...
— Merci !
Le dragon sentit que le ton était clairement ironique. Il déglutit. Il savait, avant de rentrer dans la pièce, que la partie ne serait pas facile, mais certainement pas qu’il se montrerait maladroit à ce point.”
Ouh là là, quelle horreur nom de Dieu.
Yesss, mon tome de Tara Duncan préféré, celui où on se rend compte que Chem était un groomer depuis le début ! :D /sarcasme
Sérieusement, c’est quoi cette gestion de ton ? Ce qu’il dit est grave, le jouer en mode “lol il est trop maladroit !” est juste... NON ??? Tu fais pas ça ???! Le TUTEUR de Tara, une figure qui est censée servir de guide, de modèle, de COLONNE VERTÉBRALE de vie, vient de lui avouer cash que depuis qu’ils se sont rencontrés, aka quand Tara avait TREIZE ANS, il n’avait dans l’idée que d’en faire une vache à lait pour ses descendants ?! Mais c’est à gerber ????
Oh, et n’ajoutons pas à ça le fait qu’il a cent mille ans, le fait qu’il espérait la tromper en utilisant une apparence attrayante pour qu’elle fasse ce qu’il veut, le fait qu’il voulait qu’elle lui rende la vie simple en obéissant naïvement à ses directives, le fait qu’il est normalement une figure d'autorité pour elle et qu’il s’en fout complètement, ne pensant qu’à ses intérêts ! Putain, mais c’est affreux ! Dans cette perspective-là, évidemment que je soutiens pas son mariage avec Tara ! Mais pourquoi ce genre de préoccupation et d’argument n’est pas abordé en début de tome, ou aux moments où Tara soupèse ses options de mariage ?!
Et pardon, mais... on va vraiment essayer de désamorcer ça à coups d’“humour” de type “gloups j’ai pas été flatteur envers l’Héritière en ne complimentant pas son apparence et en disant explicitement que je me sers d’elle comme un objet, zut zut, ah les femmes ! *rires préenregistrés*” ?? C’est vraiment comme ça que tu veux aborder une scène de trahison ?
Mais bordel, comment tu peux être détaché à ce point ?
Jusque-là, ce décalage de comportements est beaucoup imputé à la différence de race (Tara étant une humaine et Chem un dragon). Et si je peux concevoir qu’une créature qui a vécu pendant des millénaires puisse faire preuve d’insensibilité, l’excuse de moins comprendre les mœurs étrangères aux nôtres ne justifie pas cette espèce de logique abominable ?! En fait, c’est d’autant pire que la faute soit (implicitement et partiellement) mise sur le compte de la différence d’espèces !
Toute cette histoire de Tara qui ne veut pas l’épouser parce qu’il est un dragon est complètement à côté de la plaque ! J’espère qu’il ne s’agit que d’une façade qu’affiche Tara devant sa tante et son oncle pour ne pas révéler ses vraies raisons, mais le problème, c’est qu’on ne peut même pas suivre la logique interne de Tara ! Tout le tome est censé tourner autour de son point de vue, mais on n’apprend rien de ce qu’elle sait, elle pond des discours qui n’ont aucun sens, le lecteur n’avance pas dans son enquête en même temps qu’elle ! On est à la traîne parce que la narration nous cache des éléments et ne retransmet pas fidèlement le raisonnement de Tara, comme elle le faisait au début. Alors que c’est notre héroïne ! De tous les personnages, ce sont ses réflexions à elle qui devraient être transparentes pour nous.
Et putain, mais Chem est une abomination.
Wow, pardon mais là ça m’énerve.
“— Mais, s’embourba-t-il, je pouvais attendre que... que tu sois mature et...
Il leva un regard embarrassé vers Tara qui ne fit pas un geste pour l’aider. Il s’était mis dans la bouse de traduc et bien profond, à lui de s’en sortir.”
Oui oui, très cool, c’est la définition de groomer, félicitations /sarcasme.
La notion ne vous est peut-être pas familière. Pour traduire littéralement la définition de Urban Dictionnary, un groomer est quelqu’un [généralement adulte] qui construit une relation, une confiance et une connexion émotionnelle avec un enfant ou une personne jeune, dans le but de la manipuler, l’exploiter et l’abuser.
Ici, c’est clairement le cas, il n’y a même pas besoin d’une analyse, c’est la définition même de ce que fait Chem à Tara. Clairement, mon seul conseil envers elle, c’est d’enregistrer ce qu’il dit et de le faire envoyer en taule. C’est vraiment tout ce qu’il mérite.
L’autre salopard continue d’essayer de se justifier, à base de “oui mais les démons font des chose horribles et on a besoin de créer des enfants puissants pour les combattre :(” (genre en plus de groomer Tara il veut engendrer des mômes dans le seul but qu’ils se battent pour lui, tip-top le mec, vraiment). Tara l’envoie se faire voir, et elle a bien raison.
“— Sauf que, Chem, je ne vous laisserai pas nous utiliser ainsi. Que ce soit clair. Vous seriez le dernier dragon, le dernier humain même de cet univers que je ne vous épouserais pas...
Dire de Maître Chem qu’il était stupéfait était trop faible. Il était bouche bée et sa mâchoire semblait sur le point de se décrocher. Cette version froide et venimeuse de Tara l’avait totalement déstabilisé. En fait, il réalisa avec une certaine angoisse qu’elle lui rappelait quelqu’un.
La Reine Noire.”
Alors là mais non en fait. Tara refuse de se faire exploiter et t’envoie chier à cause de ton comportement, et toi tu penses que c’est l’œuvre de la Reine Noire ? C'est littéralement diabolique d’avoir un raisonnement pareil.
En fait, si ce passage ne souffrait pas d’un décalage humoristique stupide, Chem serait un méchant absolument terrifiant, presque trop pour une saga pour ados. Vous imaginez le tableau ? Un tuteur qui ne s’est occupé d’une prodige de magie que dans le but de l’obliger à lui engendrer une lignée, et qui profite qu’elle ait été possédée pour suggérer qu’elle repousse froidement ses avances uniquement car elle est la Reine Noire ? Yish.
C’est d’autant plus traître qu’il a laissé penser qu’il tenait réellement à elle, au fil des tomes.
Mais un pressentiment me laisse à penser que cette scène dégueulasse ne sera traitée que sur le mode de “rooh il est un peu bêbête il savait pas mais c’est Chem, voyons, il a bon fond”. J’espère vraiment me tromper.
“— Tu as conscience que tu ne peux pas épouser Archange, n’est-ce pas ? Il veut sans doute exactement la même chose que nous. Sauf que nous, nous voulons la puissance des humains couplée avec celle des dragons afin d’anéantir les démons une bonne fois pour toutes ou couper toute communication entre leur univers et le nôtre, alors que les démons, eux, veulent vous conquérir.
Un instant, Tara pensa faire marcher Maître Chem avec un « Épouser Archange et apporter la paix, et pourquoi pas ? » (quel besoin de le faire marcher ? Je vois pas comment Archange pourrait être pire que Chem, dans le cas présent. Vraiment pas.), mais, en dépit de ce qu'elle venait d’apprendre, elle éprouvait encore de l’affection pour le grand dragon bleu. (Ahahahahahahahahahahahahahah quoi pardon je vais aller m’étrangler je reviens) Il avait été gentil et attentif avec elle, même lorsqu’il ne la considérait pas comme la potentielle mère de... de quoi, d’ailleurs, de ses œufs ? (Mais il l’a toujours considérée comme ça, c’est ce qu’il vient d’expliquer… ?) Elle grimaça à cette pensée et Chem crut que c’était à cause de lui.
— Bien évidemment, fit-il en se raidissant, si je ne suis pas assez séduisant pour toi, Tara, il te suffit de le dire, et je me transformerai en ce que tu voudras.(La plaque. La plaque, Chem, tu es à côté.)
Tara caressa l’idée de le réincarner en l’un de ses acteurs préférés, mais préféra le décourager tout de suite et ne pas jouer avec lui. »
Oh mais Tara, nique-toi. Ça va être dur d’empathiser avec la gamine si elle reste guillerette et superficielle alors que le scénario lui envoie des red flags au mégaphone, là.
Sérieusement, qu’est-ce que madame S.A.M. a eu dans la tête en écrivant un passage pareil ? Je veux bien qu’on donne de la profondeur et une moralité moins sympathique à ses personnages au fil du temps, mais Chem, qui n’était déjà pas bien reluisant, est devenu instantanément monstrueux. Et au lieu de traiter son comportement atroce comme tel, sa manipulation est limite l’objet que de quelques blagues, en faisant passer ça pour de la maladresse ?
Mais la maladresse, c’est pas quelque chose qui se fait sciemment et sur la longueur. Décréter qu’une gamine est assez puissante pour être le réceptacle d’une descendance ne visant que des objectifs de conquête, lui cacher cette information et la fréquenter tous les jours, la voir vivre sa vie quotidienne et innocente, et maintenir cette décision malgré tout, ce n’est pas de la maladresse. C’est un choix. Chem n’est pas un gamin, Chem n’est pas né hier. Chem a bien dû fréquenter d’autres humains que Tara, dans sa longue vie, il n’est pas resté enfermé hors d’un contact avec les sortcelliers humains, il a de l’autorité au Dranvouglispenchir il doit quand même avoir une vague conception que ce qu’il fait est carrément répréhensible du point de vue des humains ? J’veux dire merde, même les dragons qui ont une démarche très utilitaire, froide et observatrice vis-à-vis des humains doivent savoir quand ils dépassent les bornes, non ?!
Je me rends compte que j’interromps beaucoup ma lecture pour étrangler métaphoriquement Chem, mais je vais pas mentir, ce chapitre me choque pas mal.
La conversation embraye fort heureusement sur Archange. Tara se méfie de lui et de ses intentions, et affirme ne pas vouloir épouser qui que ce soit. Ça rassure Chem, car même s’il l’a demandée en mariage, sa femme Charm n’avait pas bien pris la nouvelle. Donc youpi, il va pouvoir être tranquille sans mégère jalouse sur le dos ! :D C’est ce que dit le texte. Je. Bon. Je sais plus quoi dire, je crois que je veux juste skipper vite sur tout ce qui concerne Chem, il me rend malade.
Tara décide brusquement que c’est le moment pour elle d’aller soigner Selenba… oh non… est-ce que ça veut dire qu’on va avoir droit à Safir en plus… oh ptn de chapitre de merde. Bon.
Chem se propose de l’accompagner car il veut parler à Selenba (tu veux la groomer aussi, chaton ? ,’:/). En passant, on a encore droit à un passage lourd niveau exposition de lore :
« — Cette forme, fit Tara pensive, ce n’est pas une illusion, n’est-ce pas ? Sinon vous n’auriez pas pu franchir la porte, vu que vous faites presque six mètres de long et trois de haut ?
— Non, c’est ma forme humaine.
— Mais c’est magique ou juste organique ? insista Tara. Parce que si ce n’était que magique, Sal serait, redevenu dragon depuis longtemps, non ?
Chem inclina sa tête élégante, intrigué.
— Non, ce n’est pas magique, disons que c’est une faculté que nous avons. Nous pouvons nous transformer physiquement à volonté, ce qui nous permet de rester sous n’importe quelle forme sans nous préoccuper de la magie. Seuls les changelins étaient capables de la même chose, mais les vampyrs se sont terriblement vengés en les exterminant quasiment, parce que s’ils parvenaient à nous démasquer, les changelins, eux, étaient totalement indétectables : lorsqu’ils prennent l’apparence de quelqu’un, il suffit qu’ils aient quelques gouttes de son sang pour qu’ils soient aussi capables de copier son ADN. »
Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 7
Bah tiens, c’est le premier bouquin où on parle des changelins, et une discussion banale les remet sur le tapis, je me demande s’ils seront importants dans ce tome, tiens…
En fait, ce n’est pas qu’une question de mauvais timing pour l’exposition de certains éléments… c’est que des fois, non seulement ça s’insère mal dans le dialogue, créant des explications vraiment pas naturelles, mais en plus c’est même indigeste à suivre. Là, le fait que l’explication de Chem se fasse en un gros paragraphe plutôt qu’en une série de réponses à plusieurs questions que lui adresserait Tara, donne l’impression qu’il palabre dans le vide sur un sujet random. Pourquoi il parle des changelins à Tara ? Pourquoi maintenant ? Elle ne lui a rien demandé sur eux spécifiquement.
Bref, les gros sabots délicats de la subtilité.
Tara fait modifier la détection de sa porte pour qu’elle procède à des tests ADN sur tous les visiteurs, et sa porte l’aime trop parce que wow quelles bonnes décisions elle prend notre Héritière.
« — Oui, fit Chem tandis que la porte s’ouvrait pour leur céder le passage. Elle a raison, c’est une excellente idée, Tara. Tu es vraiment une jeune fille très intelligente et très séduisante et…
— Stop, dit Tara avec un doux sourire. Vous venez de me faire plus de compliments en deux secondes que depuis quatre ans. Arrêtez ou je vais faire une overdose. »
Non, c’est pas comme ça que devrait être leur relation à l’issue de la discussion. Accessoirement, Chem me met mal à l’aise, c’est terrible.
Bon, comme le chapitre 4, celui-là est horriblement long, et cette histoire avec Chem m'a pris une partie de mon essence vitale. Je réserve donc la suite de la lecture, où devraient apparaître Selenba et Safir, pour la prochaine fois !
Merci d’avoir lu jusqu’au bout, et désolée des délais de parution. J’espère que ça vous aura plu
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 9
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Allez, haut les cœurs. On prend une grande inspiration, on pense à tout ce qu’on a de cher et beau dans la vie... et on repart pour une lecture du point de vue de Tara.
Bonjour à vous, très aimables lecteurs et lectrices. Soyez les bienvenu·e·s dans cette suite de critique du tome 10 de Tara Duncan. J’entame le travail avec toute la sérénité dont je suis capable. Zen <3
Dans le chapitre précédent, une attaque orchestrée par Magister échouait, Xandiar était pénible en plus d’être misogyne et Tara découvrait un artefact puissant capable d’annihiler la vie sur des billions de kilomètres. Maintenant, on va oublier les intrigues principales et plutôt se [délecter] des [merveilleuses] histoires d’amour de ce bouquin, via le trio Cal-Robin-Tara.
Ouh, que ça va être amusant.
Le chapitre s’appelle “Tara, ou comment se retrouver avec nettement plus de fiancés que la normale”
“Tara avait souvent imaginé cette scène. Elle aurait été superbe... ou du moins nettement plus habillée qu’en ce moment et surtout beaucoup plus propre et moins zébrée. Argh.”
Aha. Ça commence fort.
Pffff.
À la question “Comment Tara va réagir en voyant Cal et Robin (deux des personnes auxquelles elle tient le plus au monde et qui ont des sentiments pour elle) entrer dans sa suite après tout ce qu’il s’est passé ?”, j’attendais pas forcément la réponse “Elle va être triste de ne pas être habillée comme pour le Met Gala”.
L’Oréal, c’est pas du tout le moment : 4 (faut pas déconner).
“Fafnir lui sauta au cou (hein ?), puis recula, maculée de sable rouge.
— Que ton marteau sonne clair, Tara ! Dis donc, tu pues !
Tara éclata de rire, le moment de gêne balayé par le célèbre franc-parler de la naine guerrière.”
Elle sort d’où, Fafnir ? Le chapitre précédent s’achevait comme ça : “Elle se sentait sale, échevelée, suante, et elle ne voulait même pas imaginer l’odeur qu’elle devait dégager. La porte de sa suite s’ouvrit avec obligeance et ce que la porte lui disait atteignit son cerveau juste au moment où elle se retrouva face à Cal.
Et Robin”. Faut au moins préciser que Fafnir est dans la pièce, enfin ! Soit à la fin du chapitre 8, soit au début du 9... mais mettez l’info quelque part ! Sinon, on est confus, et Fafnir donne l’impression de sortir de nulle part.
On dirait que Tara était tellement obnubilée par les deux garçons qu’elle a complètement occulté son amie. Remarquez, vu qu'un passage du chapitre 3 laissait entendre que Tara a eu moins de mal à se distancier de Fafnir (entre autres) que de Cal et Robin, y a une espèce de cohérence. Mais bon, quelque chose me dit que cette négligence en narration n’est pas voulue.
Tara va donc prendre une douche, en évitant copieusement Cal et Robin. La narration précise que sa suite n’est plus sertie de joyaux kitschs et a repris un environnement plus au goût de Tara. Cool. Quand elle revient, Tara embrasse les deux garçons et songe que oups, elle les aime bien tous les deux, en fait.
« Était-elle sans cœur, elle qui semblait plus ou moins amoureuse de deux garçons en même temps ? Parce que, maintenant qu’elle se trouvait devant les deux, il fallait bien qu’elle s’avoue ce qu’elle se cachait depuis des semaines. Cal lui mettait des papillons dans l’estomac et les genoux tremblants tout autant que Robin. (« mettre les genoux tremblants », riche expression. C’est moche)
Et slurk !
Moineau se plaça devant elle et lui dit gravement :
— J’ai réuni le magicgang parce que nous te devons des excuses. »
Oui bah t’inquiète Moineau, entre, fais comme chez toi. La narration t’a pas introduite non plus mais c’est pas grave, tout va bien. On peut sortir les persos de son cul sans prendre la peine de les commenter, maintenant. Tara a pas de réaction à voir tous ses potes dans sa suite pour potentiellement la première fois depuis un moment. Zéro ! C’est pas comme si on avait copieusement insisté quelques chapitres plus tôt pour signifier que Tara évitait tout le monde dans le groupe. C’est pas comme si les revoir devait susciter des émotions contraires chez elles. Est-ce qu’on peut savoir si Tara est contente de les recroiser ? Si elle a peur de leur faire du mal, si cette espèce de réunion organisée dans son dos l’agace ? Non ? L’attention est vraiment que sur les deux love interest à la con ?
La seule explication que je vois est qu’on suit le point de vue interne de Tara qui fixe Cal et Robin avec de grands yeux de merlan frit depuis qu’elle est rentrée, et personne n'ose lui dire qu’elle est gênante. Du coup je vais imaginer qu’il y a Fabrice et Sylver qui traînent quelque part dans le coin mais que personne ne prend la peine de les mentionner.
Bon, par contre, c’est quoi, cette histoire d’excuses que le magicgang doit à Tara ?
« — Des excuses ? Pourquoi ?
— Parce que nous t’avons abandonnée. Pour de mauvaises raisons. Moi, parce que je me suis retrouvée prise dans une situation compliquée. Les autres… vont te dire pourquoi. Mais quelles que soient nos excuses, nous savions très bien que ta situation était difficile, que tu allais devoir affronter des moments pénibles. Et nous n’avons pas été là. J’espère que tu vas nous pardonner. (Mais… c’est quoi ce renversement des rôles foireux… ?)
Tara était si surprise (d’autant que c’était elle qui les avait abandonnés, certainement pas le contraire) (BAH OUI EN FAIT) qu’elle sentit que ses yeux s’embuaient.
Fafnir le perçut immédiatement et, comme elle avait horreur du sentimentalisme, elle ouvrit le feu.
— Oui, enfin bon, moi, j’avais une bonne raison. Il fallait que je fasse accepter Sylver par les autres nains et, croyez-moi, ça n’a pas été facile facile. J’ai dû rester collée au pauvre demi-dragon pendant des jours. (Personne ne sort ça à voix haute. Je sais, j’ai dit dans une précédente critique qu’on peut faire parler nos persos comme on veut, mais ça, ça marche pas. Vous imaginez décrire un de vos proches en disant « le pauvre jeune homme » ? D’autant plus que c’est de son copain qu’elle parle.) À la fin, je crois bien qu’il aurait tout donné pour une bonne bagarre ou quelque chose du genre afin que je lui fiche la paix. Alors, le message de Moineau a été une bénédiction. Il doit régler des tas de choses avec les dragons, puisque, d’une certaine façon, il est l’héritier d’Amavachirouchiva, la princesse dragon. »
On passera sur la répétition moche de « dragon » de la dernière phrase (et le fait que Fafnir précise qui est Amavachirouchiva alors que tout le monde dans la pièce sait qui c’est, en principe). Quoi qu’il en soit, ça ne répond pas à ma question : Sylver est là oui ou non ? Et Fabrice ?
Les infos données en dialogue distraient sur d’autres points alors qu’on sait même pas qui est dans la salle, c’est quand même dingue.
Il s’avère que Sylver n’est pas là mais à l’ambassade dragonnienne du Lancovit, qui dépend de Chem. C’est plus sûr que d’aller directement au Dranvouglispenchir, où des personnes pourraient vouloir le tuer.
En revanche, Fabrice est bel et bien là !
« — À mon tour, fit Fabrice en lui souriant.
Le grand Terrien blond, meilleur ami de Tara pendant des années semblait… apaisé. Comme s’il avait réussi à concilier sa peur d’AutreMonde et son étrange statut de loup-garou. »
« Meilleur ami de Tara pendant des années », ça sonne comme s’il ne l’était plus maintenant. Rt.
« — Comme vous le savez (il fit une petite grimace à Moineau), je laisse souvent mes émotions prendre le pas sur ma raison (tu dis ça à Tara, Fafnir et Moineau, notamment. Je doute que tu sois le pire du lot quand il s’agit de s’emporter). Lorsque j’ai peur, je la laisse m’envahir au lieu de la maîtriser ou de la vaincre. Lorsque j’aime, j’aime à la folie au point de faire n’importe quoi. Lorsque je suis maladroit, je blesse ceux qui m’entourent sans réaliser vraiment ce que je fais. (La maladresse c’est pas une émotion) Ces journées passées sur Terre, à travailler avec mon père afin de remettre les Portes de transfert au château de Besois-Giron plutôt qu’au Manoir de ta grand-mère, Tara, à son grand soulagement d’ailleurs, m’ont beaucoup appris, parce que j’ai pu enfin parler avec mon père et qu’il m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Et notamment sur une. Le danger existe partout (oh non non non non) (ah, il était temps qu’il s’en rende compte, Moineau, comme Tara, Cal ou Robin lui avaient répété la même chose sur à peu près tous les tons). Le nier ou l’ignorer est stupide (oui, ça aussi). Me retrancher derrière ce travail de routine sur Terre était certainement le moyen le plus sûr de me rendre dingue à plus ou moins long terme. Mon père était très fâché que je puisse penser qu’il ne pouvait plus s’occuper des Portes sous prétexte qu’il avait été blessé […] De plus, le Lancovit et Omois lui ont adjoint trois sortceliers, il est tout à fait protégé à présent. J’ai donc décidé de revenir ici. Le message de Moineau est arrivé juste au moment où j’allais l’appeler afin de l’en informer. »
… Donc c’est tout ? On va vraiment forcer Fabrice à revenir dans l’intrigue et les dangers, sous prétexte que « y a du danger partout » et que « son père peut se débrouiller » ? On va vraiment sous-entendre qu’il a eu tort de vouloir se mettre en sécurité ? Que la Terre n’est pas un lieu viable ? Que vouloir faire sa vie tranquillement sans être emmerdé par du danger constant causé par notre meilleure amie, c’est mal ?
Pourquoi l’intrigue s’entête à le bâcher sans raison ?? Pourquoi Fabrice pourrait pas simplement avoir un charadevelopment où il change de vie ? Pourquoi ne pas ouvrir cette possibilité dans cet univers où les persos sont si variés ? Tout dans la narration suggérait qu’il était heureux d’être resté sur Terre ! Alors quoi, une vie heureuse selon cet univers c’est une vie remplie de batailles jusqu’à la mort ?
Eh, ça dégoûte, franchement. Une des choses que je hais le plus au monde quand je lis un livre, c’est de sentir la présence de l’auteur ou autrice. Pas en terme de préférence de personnages, parce qu’on a tous nos petits chouchous quand on écrit, mais en terme de prescriptions. Et là , je sens dans chacune de ces lignes le sourire satisfait de madame S.A.M., qui dit « Vous voyez ? Fabrice se repent, il va pouvoir de nouveau partager les aventures des autres ! Il a de la chance qu’ils l’acceptent, hein ? Hein ? »
Et le paragraphe suivant est pire
« Moineau et lui échangèrent un sourire. Celui de Fabrice disait : « Je vais te reconquérir, paisiblement, sans cris, sans crises. » Celui de Moineau répondait : « J’aimerais bien voir ça mon coco. Tu m’en as fait baver, voyons ce que tu peux faire pour réparer. »
Déjà d’une, j’en ai marre, de deux, flemme des couples hétéros qui pensent qu’ils doivent être en permanence ensemble à cause de l’étoile du destin de nique sa mère, de trois madame S.A.M a des kinks SM non assumés qui se baladent partout dans les relations de ses personnages et va falloir qu’elle arrête et qu’elle les range. De quatre, Fabrice est un souffre-douleur et ces livres sont horribles avec lui. D’ailleurs je propose un compteur « Fabrice aurait dû rester sur Terre ». Pas encore applicable maintenant, mais quelque chose me dit que les points vont grimper très vite.
Fabrice ajoute qu’il a appris pour la relation entre Moineau et Jérémy, et il se comporte comme un ex possessif, il faut qu’il ARRÊTE, puis il achève en disant que Tara peut compter sur lui parce que c’est sa meilleure amie.
Vient le tour de Cal, qui explique qu’il était en mission pour voler des documents concernant la guerre des Failles aux pays qui refusaient de les céder à Lisbeth. Tara sent qu’il a peur pour elle, sans qu’elle sache pourquoi.
« Puis l’instant passa, et Cal sourit à Robin.
— Nous avons tout ra-tissé, sans rien ra-ter, ni rafistolage.
— Oh, toi, ta goule, répliqua Robin.
Ils éclatèrent de rire tous les deux, sous le regard interloqué de leurs amis. »
Cal et Robin ont une meilleure dynamique de duo que toutes les relations interpersonnelles du magicgang réunies. Ça devrait être un ship, je rigole plus.
Robin enchaîne en expliquant qu’il a été le binôme de Cal, et que Lisbeth leur a spécifiquement demandé d’éviter de parler de leurs missions à Tara (c’est pas faute d’avoir essayé de la contacter à plusieurs reprises, n’est-ce pas, Cal ?).
Il conclut en expliquant leurs petites blagounettes à base de rats et de goules aux autres. C’est dommage, j’aurais préféré qu’ils gardent ce moment de complicité pour eux, quitte à ne pas mêler leurs amis à leur échange pour cette fois. D’autant que les lecteurs savent déjà plus ou moins à quoi leurs piques réfèrent, donc la précision est redondante. Mais bon, c’est qu’un détail.
« Tara se leva. Slurk, slurk et slurk. Si elle se montrait froide et distante, ses amis se douteraient tout de suite qu’elle préparait quelque chose, ils la connaissaient un peu trop pour se faire avoir. Si elle disait la vérité, ils refuseraient de la lâcher et mettraient tout le monde en danger, parce que, pour une fois, elle ne souffrait pas du tout du syndrome de l’héroïne-qui-est-la-seule-à-pouvoir-sauver-le-monde, c’était hélas ! exactement le cas.
Et si elle ne disait rien ? Oui, c’était ça. C’était ce qu’elle devait faire. C’était la meilleure solution. Affecter d’être triste et leur pardonner. »
1/ Oooh, okay, je vois. Les amis de Tara ne saisissent pas l’ironie de la situation. C’est pour ça qu’ils s’excusent, et c’est aussi pour ça qu’ils ne s’attendent pas à ce qu’elle en fasse de même ou leur donne des explications.
… Attends, ça a pas de sens. Elle s’est mise à distance d’eux, a ghosté Cal à plusieurs reprises, et agit probablement de manière suspecte. Ses amis, qui sont censés bien la connaître donc, ne se doutent pas du tout qu’il y a anguille sous roche ? Ils n'ont pas relevé quelques indices ? Parce qu’elle en laisse passer à la pelle. La narration les oublie apparemment, les personnages de même. Je suppose que madame S.A.M. les a zappés aussi. C’est un peu frustrant qu’un livre publié traite ses éléments scénaristiques comme des détails qu’on peut ne pas mémoriser. Faut se relire, quand même.
2/ « Si elle disait la vérité, ils refuseraient de la lâcher et mettraient tout le monde en danger, parce que, pour une fois, elle ne souffrait pas du tout du syndrome de l’héroïne-qui-est-la-seule-à-pouvoir-sauver-le-monde, c’était hélas ! exactement le cas. » Cette phrase est affreuse. Pardon, je suis peut-être un poil trop rigide quand il s’agit de syntaxe, mais vous reconnaîtrez que c’est pas ragoûtant à lire. Je ne suis même pas sûre de ce qu’elle veut dire, et ce même avec des lectures espacées de plusieurs jours. Je comprends pas.
3/ « Je veux pas mêler mes amis à ça, ils vont mettre tout le monde en danger » De… de quoi ? Les potes qui ont passé toutes ces années à t’aider, à régler des problèmes à tes côtés, voire des problèmes que TU AS CAUSÉS ? (Reine Noire, anneau démoniaque que tu as utilisé pour ramener une marée de fantômes, coucou ?). Je peux savoir pourquoi un tel manque de confiance ?
J’ai failli le louper en lisant. J’étais persuadée que Tara les écartait des confidences parce qu’elle se refusait à les mettre en danger (raisonnement qui a ses problèmes, que j’ai déjà évoqués, mais qui a au moins l’avantage de provenir d’une intention louable). Mais là, quoi ? Pourquoi ses amis seraient un obstacle ? Parce que Dark Tara pourrait s’en prendre à eux si elle venait à ressurgir ? Dans ce cas ce serait pas de leur faute. Et franchement, quand on a une entité diabolique qui menace de potentiellement revenir, être entouré est encore ce qu’il y a de plus sûr.
C’est de l’intrigue forcée pour que Tara se mette à distance de ses amis, c’est tout.
Bref, elle leur pardonne, grande princesse qu’elle est, puis l’ordimagique de Tara sonne. Sa secrétaire l’informe qu’Archange débarque dans trois jours. C’est donc un peu la merde, et c’est ce moment que Robin choisit pour la demander en mariage.
Hhhrh. Je sais que l’argument derrière est qu’une fois mariée, les autres prétendants devront nécessairement la laisser en paix, mais y a une quantité de problèmes avec cette proposition.
• Déjà, le plus profitable pour Tara en terme d’alliances serait d’opter soit pour Chem, soit pour Archange. Ultimement, c’est le choix le plus logique, les factions qu’ils représentent ne peuvent simplement pas être traitées comme quantité négligeable. On est sur une question de guerre, Tara ne peut pas se permettre de minauder. Ça ne concerne pas des clashs individuels, là, mais des peuples entiers. La proposition de Robin lui offre probablement un amour sincère (et non pas une relation uniquement basée sur l’arrangement comme les deux autres) mais malheureusement, l’amour sincère ne va pas gagner la guerre, sauf preuve du contraire.
• Il n’y a aucune raison pour que Chem/Archange (surtout Archange) accepte un mariage de Tara et Robin sans représailles. Littéralement aucune raison. Donc ils vont se retrouver bien cons face à deux peuples furieux et qui veulent se mettre sur la gueule sans qu’ils puissent influencer, par-dessus le marché.
• Pour autant qu’on sache, le mariage peut ne rien revêtir de sacré chez les démons. Et on sait depuis le chapitre 8 comment ça marche chez les dragons, qui peuvent être polygames selon certaines conditions. Donc le mariage à lui seul n’est pas une défense viable.
• De toutes les personnes, Robin a certes été le plus longtemps dans une relation avec Tara, mais huh… ils ne sont plus ensemble ? Ils ont plus ou moins cassé, une demande en mariage c’est un revirement complet. Et puis Tara a bien souligné qu’elle ne voulait pas se marier avec lui dans le tome précédent.
C’est stupide. C’est pas des intrigues, c’est de la presse people éhontée, qui veut se faire passer pour du scénario en enchaînant les petits scandales. C’est pénible à lire, franchement.
« Tara avait le cœur battant, et l’impression, plus que jamais, que Robin ne la comprenait pas. Et ne comprenait pas la situation. (Je déteste devoir dire ça, mais : you’re so right, bestie ✨ slay 💅) Cette fois-ci, pas question de se sauver, de disparaître. Elle allait affronter tout cela de front.
Avec courage.
Oh là là, c’est où, la sortie de secours ?
— Le seul souci, fit Robin en plissant ses yeux de cristal, c’est que je suis un demi-elfe. Et que les Omoisiens ont toujours insisté sur le fait que la puissance de la magie des héritiers de Demiderus devait être renforcée par des mariages avec des sortceliers humains.
— Oh, fit alors une voix joyeuse, pas de problème, je vais pouvoir vous aider !
Ils se tournèrent tous vers Cal qui venait de parler et affichait un large sourire.
— Ben oui, fit-il devant leurs regards interrogatifs. C’est simple : épouse-moi, Tara ! »
Vous êtes tous les deux cons, inutiles et à côté de la plaque, alors je vais proposer une autre solution : vous vous mariez tous les deux ensemble et vous laissez Tara en dehors de cette histoire. Ça servira mieux le scénar que ce que vous proposez.
Mais malheureusement, les deux garçons n’entendent pas cette voix de la raison que je suis, probablement parce que je ne suis pas sur le même plan de réalité qu’eux. Robin n’est pas ravi et propose à Tara de leur donner sa réponse le lendemain après avoir réfléchi. Puis les deux amoureux se barrent.
Le groupe est tout choqué puis se marre parce que gag pas drôle où Fafnir comprend pas le second degré. Bel, le Familier de Fafnir, se dit quant à lui qu’il va surveiller Archange de près et voir s’il ne peut pas faire obstacle à ses plans.
Oui, on en est là, le chat est le seul à suivre le scénario.
« — Et avec tout ça, nous n’avons pas parlé de ton problème, Moineau, je suis désolée. (Tara qui s’excuse d’avoir regardé que son nombril, ce serait Noël si elle ne passait pas son temps à infantiliser ses potes depuis le début du tome) Mais je crois bien que j’ai trouvé la solution. Voici ce que tu dois faire.
Elle exposa son plan. Tout d’abord, Moineau sembla confuse. Elle n’utilisait la Bête qu’avec parcimonie (*insérer un flashback du tome précédent où elle s’en est servi pour pousser un gueuleton contre ses potes qui voulaient la retenir de faire un truc con et dangereux*). Puis l’avantage de ce qu’avait imaginé Tara lui apparut, même si cela supposait un peu de mise en scène.
Fabrice fit un clin d’œil à son amie d’enfance. Ce plan lui plaisait vraiment, mais alors vraiment beaucoup.
Moineau sauta au cou de Tara.
— Merci, merci, c’est une idée géniale, je n’y aurais jamais pensé ! Dis donc, j’aime bien que tu sois formée par une Impératrice machiavélique tu sais ! C’est tout à fait utile, finalement !
Ils éclatèrent tous les trois de rire. »
Qu’est-ce que c’est drôle.
En vrai, je déteste ce genre de passage. « Les personnages évoquent très clairement un plan qui sera réutilisé plus tard dans l’intrigue, en termes qui sont non seulement giga vagues, pas agréables à lire mais qui sont en plus savamment calculés pour qu’on les ai oublié au moment où ce qu’ils concernent surgit ». C’est si chiant, c’est gros comme des ficelles de marin, c’est trop méta pour pouvoir seulement caractériser les persos. Je pourrais en faire un compteur, mais normalement madame S.A.M. ne fait ça que deux trois fois par tomes, donc ce serait superflu. Surtout que j’ai déjà assez de compteurs comme ça.
Bref, Tara embraye sur le sujet de Selenba. Fabrice apprend sa présence au palais, et s’agite, persuadé qu’il s’agit d’un sale coup de Magister.
« — C’est impossible ! fit Fabrice en arpentant le salon de long en large, très agité. Jamais Selenba ne le quitterait. J’ai travaillé avec lui, c’est l’être le plus tortueux, le plus compliqué, le plus sournois que j’aie jamais rencontré (ptdrrrrr c’est un petit comique ce garçon). Si Selenba est ici, c’est qu’il y a ici quelque chose qu’il veut et auquel il n’a pas accès sans elle.
Tara secoua la tête.
— Fabrice, cela fait longtemps que nous savons qu’au moins dix pour cent des courtisans sont des sangraves ou des sympathisants ou encore des gens que Magister tient d’une façon ou d’une autre. (Et c’est… Pas inquiétant ? Je sais pas, je serais pas super à l’aise de laisser tout ça se balader sans rien faire, à leur place. Après, j’ai ptêt loupé l’info, hein, j’ai lu les livres qu’une fois chacun, mais huh. « Magister contrôle une partie du palais » « C’est rien, c’est la rue », ça me paraît pas une réponse très viable.) Crois-tu sincèrement que Selenba, qui va être sous surveillance 26 heures sur 26 serait plus capable qu’un complice inconnu de nous dérober quelque chose ? Je n’y crois pas un instant… Non, je pense qu’effectivement elle veut quelque chose. Peut-être la paix ? Peut-être qu’elle en a assez de se battre et de perdre ? Depuis des années, Magister essaye de prendre le pouvoir afin de détruire les dragons. Mais Selenba, elle, les dragons, elle s’en fiche. Et surtout, ce qui me convainc le plus, c’est qu’elle a demandé à être guérie. Elle ne veut plus être une buveuse de sang humain. Ce qui signifie clairement perdre sa force et sa supériorité, devenir une vampyr comme les autres. »
C’est bien gentil, ça, ma petite cocotte, mais n’oublie-tu pas un aspect non-négligeable dans l’affaire, à savoir que c’est une crimINELLE MULTIRÉCIDIVISTE NOTOIRE ?
Genre tu butes dix mille gens, tu viens toquer au palais pour dire « Pordon :c » et le problème est réglé ? C’est quoi, ça.
Ensuite, l’intrigue essaie de nous faire croire que Tara a trop évolué depuis le tome 1 et qu’elle e=est grave une génie parce que si si, tu vois, elle voit clair derrière les plans de mariage de Lisbeth !
« — Wahou, des complots derrière les complots ! Dis donc, elle est où, la copine naïve qui jouait avec Betty et moi dans les champs ?
— Elle est toujours là, répondit gentiment Tara. Sauf que maintenant, si elle veut survivre, elle doit utiliser son cerveau. Et souvent face à des gens bien plus intelligents qu’elle. Et d’ailleurs, je vais devoir vous demander de me laisser. Je pense que Robin, comme Cal, va vouloir me convaincre et, si vous êtes là, cela va compliquer leur tâche. On se reparle plus tard. »
Si t’as pas l’intention de les épouser l’un ou l’autre, pourquoi tu veux qu’ils essaient de te convaincre… ? C’est une perte de temps, non ? Ah non, j’oubliais que c’était une mégalomane pardon ça fait sens.
Fafnir, Fabrice et Moineau s’éclipsent donc après que Tara ait décidé de ne rien faire pour la question d’Archange, et alors qu’elle s’apprête à se poser, quelqu’un qu’elle ne connaît pas se pointe à la porte de sa suite ! Han ! D:
J’essaie de réagir conformément au suspense, ça vous va ?
Oui, parce que le chapitre se finit comme ça, lol.
Bref, c’était… un chapitre de Tara, quoi. Laborieux, décousu, extrêmement long, déplaisant. Mais j’ai survécu, yay !
Et la prochaine fois, le chapitre se concentrera sur Chem !!!!! Hiiii j’ai hâte de parler de ce gros bouffon de ses morts.
La bise !
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Pas une critique
Je suis retombée sur ça, quitte à parler h24 de Tara Duncan, je partage.
Ce snuffy méritait mieux
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 8
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Bonjour tout le monde !
Eh oui, je continue déjà la critique. Je doute d’être aussi productive à ce sujet dans les jours/semaines à venir, car le travail va probablement me happer et saper mon temps et mon énergie, mais je suis déjà contente d’avoir réussi à speedruner autant de chapitres sur une courte période ! Place à la critique du chapitre huit du tome 10 de Tara Duncan, donc !
Le chapitre précédent m’avait copieusement agacé, car un personnage que j’aimais bien, le vampyr Safir Dragosh, se comportait comme une girouette à meufs, tandis que Selenba, en plus de trahir Magister, agissait comme une ado. On en était restés sur un retournement de situation : des gardes s’en prenaient à Xandiar, Séné, Safir et Selenba pendant l’interrogatoire de cette dernière.
Le chapitre d’aujourd’hui se nomme « Le scripte, ou comment échapper à une mort certaine et décider illico de se reconvertir dans un autre métier ».
Je tiens à préciser qu’avant-hier, j’ai enchaîné deux critiques de chapitres. J’aurais pu continuer sur ma lancée et faire celui-là, mais quand j’ai lu son titre, j’ai levé les yeux au ciel et éteint mon ordi. J’ai simplement pas eu envie.
Je ne vois pas quel est l’intérêt de faire un focus sur un scripte. Non seulement ça ruine la tension, puisque qu’en lisant le titre, le lecteur sait déjà que les scriptes vont survivre à la scène… Mais en plus, franchement, pourquoi parler d’un scripte ? Madame S.A.M. n’a pas assez de personnages sous-développés sur lesquels se concentrer, il faut vraiment qu’elle prenne les premiers péquenots qui traînent en fond pour faire des POVs ? J’aurais préféré qu’on ait un point de vue Séné ou Xandiar, tiens, pour changer.
Bref, fait iech. Commençons le chapitre.
« La gerbe de feu et d’acier s’arrêta juste devant la poitrine des scriptes et du Diseur. Xandiar et Séné avaient étendu leurs boucliers.
Juste à temps. (naaaaan, vous voulez dire que les scriptes ont survécu ? Je m’y attendais pas, tiens)
Quelques secondes de plus, et c’était de la bouillie de Diseur et de scriptes qu’ils ramassaient. (Quelques secondes de plus, et toute preuve du témoignage de Selenba partait en fumée, ce qui aurait obligé les personnages à se concentrer sur les informations qu’ils ont reçu au cours de l’entretien au lieu de pouvoir les livrer à Tara sur un plateau doré. Vous imaginez à quel point ce serait plus intéressant si Selenba trahissait les personnages, et que ce soit à Xandiar ou Séné de restituer les infos apprises pendant l’interrogatoire ? S’ils essayaient d’eux-mêmes déduire, d’eux-mêmes agir ? Gr.)
L’un des deux scriptes regarda la gerbe qui s’était écrasée à un tout petit millimètre de son torse. Ses yeux se révulsèrent et il tomba comme une masse en arrière, évanoui.
Avant que qui que ce soit d’autre ait le temps de réagir, Selenba s’était élancée, mortelle flèche de cuir rouge. (J’y pense toujours (le renflement de la boule de cristal dans sa combinaison)) Elle traversa la vitre détruite ; les assassins levèrent leurs broyettes mais trop tard, bien trop lentement. Deux torsions brutales et ils s’affaissaient, la nuque brisée.
— Par les entrailles de Brenduc, femme ! hurla Xandiar en se redressant, qui a dit que je ne les voulais pas vivants ? »
… « femme » ?
Comment ça, « femme » ? Parle mieux, non ? Et puis merci pour la subtilité du personnage qui engueule la personne qui vient de leur sauver la vie. Non seulement c’est stupide de s’en prendre à quelqu’un qui ne fait qu’aider, mais en plus, rapporter Selenba à son genre plutôt qu’au fait qu’elle est une ennemie est juste du gros machisme.
Ce n’était même pas nécessaire qu’il l’interpelle, un simple « Il ne fallait pas les tuer ! » aurait suffi. Xandiar ne mérite pas d’être écrit comme ça.
« — Ooopps, fit Selenba en se relevant avec un curieux petit engin dans la main. Désolée de vous avoir… de nous avoir tous… sauvé la vie.
Elle appuya sur un bouton et l’engin cessa de clignoter.
— Qu’est… qu’est-ce que c’est ? grelotta le second scripte, complètement sous le choc. »
Dites, quitte à faire comme s’ils avaient de l’importance, vous voudriez pas leur donner des noms, aux scriptes ? Ou des caractéristiques physiques ? Un semblant de personnalité ? D’âme ?
J’avais pas recopié la partie du chapitre précédent, où ils apparaissaient, mais voici tout ce qu’on sait des scriptes présents dans la salle :
ils sont potentiellement gros, puisque c’est généralement le cas de la plupart des scriptes. Grâce à l’opulence de leur Guilde, nous précise la narration. En général, j'ai tendance à penser qu'on est gros pour des questions de métabolisme, mais bon
ils sont« Toujours vêtus d’une robe blanche frappée d’une plume bleue et d’un curieux bonnet à pompon tombant à pointes bleues », ce qui les rend « facilement reconnaissables. »
« Les deux étaient des humains qui étudiaient tout autant le langage parlé que le langage corporel de la vampyr. »
C’est des gens humains et éventuellement-c’est-pas-sûr mais ils sont gros. Okay. On en sait plus sur leurs vêtements que sur ceux qui sont dedans, c’est une bonne synthèse de la série toute entière.
Personnellement, vous m’excuserez, je ne suis pas giga investie dans ces personnages. On passe plus de temps à nous décrire l’apparence d’un prétendant de Tara qui ne reviendra probablement plus, plutôt que des scriptes qui ont failli mourir. Et dont le chapitre suit le point de vue, selon toute vraisemblance.
Je ne demande pas qu’ils aient une backstory ou tout un paragraphe qui leur soit consacré, hein ; mais les différencier autrement qu’en disant « le premier » et « le second » serait un minimum. Ne serait-ce que pour permettre au lecteur d’en avoir un tantinet quelque chose à foutre qu’ils aient manqué mourir.
Puis bon, je dirai rien des gardes qui viennent de se faire assaillir, la narration n'en parle pas…
Bref, le scripte demande ce qu’est l’appareil que Selenba vient d’éteindre.
« — Je n’en ai absolument aucune idée, répondit Selenba. Mais cela ressemble fichtrement à quelque chose qui était sur le point d’exploser… j’espère que j’ai appuyé sur le bon bouton…
Séné grimaça.
— Oui, vous avez eu de la chance, vampyr, si vous aviez appuyé sur l’autre, boum ! (Vous les prenez au sérieux, vous, les persos qui sortent des onomatopées à tout va ? […] C’est un prototype qui n’a absolument rien à faire ici. Un nouveau type de grenade que nos laboratoires sont en train de tester. S’ils l’avaient lancée contre nous, nous n’aurions rien pu faire, elle est manufacturée pour franchir les boucliers magiques, elle est très puissante, très létale
— Ah ! fit Selenba. Vous vous amusez bien à Omois, les gars ! [...]
— Magister doit vraiment vous en vouloir…
— C’est presque flatteur. Si je ne savais pas qu’il redoute juste que je ne sois précisément en train de faire ce que je suis en train de faire : révéler ses secrets »
Aaaah, mon erreur syntaxique de début de chapitre, je l’attendais ! :D
La phrase «  Si je ne savais pas qu’il redoute juste que je ne sois précisément en train de faire ce que je suis en train de faire » est laide. Essayez de la dire spontanément à voix haute, vous devriez constater que ce n’est pas du tout possible.
Conseil : Si vous écrivez des histoires, ça peut être tentant de donner un langage châtié à vos personnages, voire de leur faire dire des répliques classes. Cependant, n’oubliez pas que tous les dialogues que vous écrirez sous-entendent qu’un personnage les prononce à voix haute. Aucun problème à leur faire déblatérer des paragraphes, on est dans une fiction, après tout, on peut se permettre des différences avec la vie réelle ; mais certaines fois, des phrases peuvent être lourdes et pataudes à lire. Ma petite technique personnelle est de m’enregistrer en train de dire la réplique de mes personnages. Si ça ne passe pas, il est toujours possible de faire des ajustements en réécoutant l’enregistrement, en mettant des virgules au moment des pauses, etc.
Là, en l’occurrence, impossible de prononcer d’une traite ce que vient de dire Selenba, surtout d’une façon machinale.
« La vampyr fit sauter la petite boule de métal dans sa main puis la lança au scripte (« au » scripte ? Il y en a deux ! Certes, l’un d’eux est inconscient, mais vous voulez vraiment pas lui donner un trait qui le distingue ?) qui faillit la rater, la fit involontairement rebondir et la rattrapa in extremis, le visage blanc de peur.
— Je l’ai, je l’ai ! fit-il, terrorisé. Qu’est-ce que je fais maintenant ?
Il tenait la grenade devant lui, n’osant plus bouger. Xandiar tendit l’un de ses quatre bras pour la lui arracher sèchement. »
Hurgh. Décidément, Xandiar est vraiment écrit comme un sale type, dans ce chapitre.
« Xandiar se précipita avec Séné afin d’incanter des Reparus sur ses gardes abattus par les deux assassins. Hélas ! l’un d’entre eux était mort. Mais ils parvinrent à sauver les trois autres, en attendant les services médicaux qu’ils avaient appelés. »
C’est… très froid, comme façon de préciser que quelqu’un est mort. Xandiar est le chef des gardes, il ne devrait pas être touché par cette disparition, se sentir responsable ? Concerné ? Surtout que la mort en question aurait pu être évitée : ils ont perdu du temps à discuter après que Selenba ait tué les agresseurs… certes, il fallait traiter le problème de la grenade, mais ils n’ont pas franchement donné l’impression de se précipiter.
Mais bon, un de perdu, trois de retrouvés, apparemment.
« — Qu’est… qu’est-ce qui s’est passé ? fit le premier scripte qui s’était évanoui, en essayant de se redresser péniblement.
Son compagnon lui répondit en ne bougeant pas du mur où il s’était adossé, le plus loin possible de la vampyr, des trois gardes morts et de Xandiar et de sa grenade.
— Tu es tombé dans les miams. Et… »
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« J’ai remplacé un mot de cette expression terrienne par un terme Autremondien, du coup c’est bon, c’est une expression Autremondienne ! » : 1 (je commence gentiment le compteur ici, mais je suis persuadée qu’on en serait à 4 ou 5 en prenant les chapitres précédents en compte).
Ah oui, et le scripte s’est interrompu car Lisbeth vient de débarquer tout en finesse. C’est-à-dire qu’elle gueule comme un putois et plaque Selenba au mur avec sa magie.
« Le premier scripte se ré-évanouit aussi sec. Affronter une vampyr transformée en boulet de canon et une Impératrice en fureur étaient bien trop pour lui. Celui qui était contre le mur et avait failli se manger 200 kilos de vampyr dans la figure fila à quatre pattes sous la table que Xandiar avait remise d’aplomb, en se disant qu’il allait changer de métier et vite fait »
On en est à la troisième page, et ce que le titre annonçait a enfin eu lieu, ouaiiis. J’ai hâte qu’on suive les aventures de ce scripte, palpitantes et profondément intéressantes, qui justifieront un tel point de vue dans ce roman.
Aha.
Faudrait déjà que l’autrice lui donne un prénom.
Safir s’interpose et empêche Lisbeth de tuer Selenba. L’Impératrice remarque qu’il y a des corps par terre dans la pièce, et Xandiar lui explique ce qu’il s’est passé.
« Il avait la mine sombre. Que deux de ses gardes soient des traîtres lui était insupportable, même s’il savait très bien qu’avec autant de soldats sous ses ordres il était impossible d’éliminer toutes les brebis galeuses. Et qu’il existait toujours quelque chose, argent, avantages, positions, ou tout simplement chantage, capable de transformer les moins loyaux en espions ou en tueurs. Comme aujourd’hui. Mais le savoir n’enlevait pas l’amertume. Il venait de perdre deux assassins. Et deux amis. »
… wait.
1/ Des gardes ont été corrompus ? Je pensais qu’il s’agissait de faux gardes, envoyés directement par Magister, ayant profité de la sécurité défective du palais pour changer leur apparence et se faire passer pour d’autres personnes. Je ne pensais pas que c’était des traîtres aussi ?! Le palais d’Omois n’est pas seulement un gruyère, il est aussi à moitié pourri et rempli d’asticots ! À ce compte-là, c’est impressionnant que personne de l’entourage de Tara n’ait été tué, enlevé, ou piégé par des gardes, ou qu’une attaque de grande ampleur n’ait pas été orchestrée !
2/ Xandiar est le chef de la garde du palais d’Omois. L’une des villes les plus influentes, les plus importantes d’Autremonde. Qu’il ait des pensées fatalistes au sujet de sa propre responsabilité au lieu d’envisager de réformer la situation, de trouver des solutions, de pouvoir recruter des personnes plus fiables, c’est préoccupant. Qu’est-ce que c’est que cette histoire de « gardes moins loyaux » ? Comment vous pouvez vous permettre de recruter des gens qui sont moins que strictement fidèles pour défendre la vie de Lisbeth ? Pourquoi rien n’est mis en place pour contrer ces risques, puisqu’ils existent apparemment ? Xandiar pense vraiment qu’un « roooh, ça va, y a des pommes pourries dans tous les paniers » suffit à justifier ça ?
Y a comme un parallèle à faire avec certains systèmes policiers…
3/ T’as pas perdu deux amis, t’en as perdu trois. Tu sais, le mec qui est mort, tué par deux de tes gardes. Corrompus parce que ton système est tout pourri.
Mais bon, pour une raison ou une autre, perdre deux traîtres est plus grave que perdre un type ayant accompli loyalement son devoir jusqu’au bout.
Logique.
« L’Impératrice se mordit la lèvre. Elle aussi savait qu’elle ne pouvait demander l’impossible. (SI. SI, TU PEUX, TU DOIS DEMANDER L’IMPOSSIBLE. Il en va de ta sécurité, de la sécurité de ton peuple, de la sécurité d’Autremonde ! Merde, tu vas avoir l’air conne quand les démons vont débarquer et profiter de ta garde faillible pour dégommer ton entourage ! ) Elle se contenta de diligenter une enquête afin de découvrir ce qui avait poussé les deux thugs à la trahir. Et recommanda de ne pas inquiéter les familles. Pas du tout par compassion, mais parce qu’il lui semblait inutile de créer des rancœurs. Cependant, elle ordonna de les placer sous surveillance. Elle voulait bien être diplomate, cela ne signifiait pas qu’elle était irréfléchie. »
Oh si, ma cocotte, tu es irréfléchie. C’en est même plus marrant, là.
« L’Impératrice d’Omois se plaça devant la vampyr, la dominant de toute sa taille. Comme Selenba, Lisbeth était incroyablement belle (:)))))))))))))))))))))))) et, comme elle, l’Impératrice savait se montrer impitoyable et cruelle. Les deux adversaires étaient donc à égalité et la vampyr fit donc preuve d’une grande circonspection. Elle ne pouvait pas jouer avec Lisbeth comme elle l’avait fait avec Safir ou même Xandiar. »
Deux femmes s’affrontent ? Faisons-les flexer avec leur beauté. L’une est une descendante de Demiderus et l’autre une tueuse sanguinaire, mais leur plus grande qualité comparable est leur apparence physique. Bien sûr.
Lisbeth, folle de rage, l’interroge sur la raison réelle de l’empoisonnement.
« — Mon Sombre Sei… (Elle croisa le regard noir de Safir et rectifia :) Je veux dire Magister (Safir, frère, respecte-toi, tu fais pitié avec ta jalousie. Et pourquoi Selenba se reprend ? C’est tout sauf un personnage qui se laisse dicter par les états d’âme des autres) est un être extrêmement secret. Personne ne connaît ses plans en réalité. Il y a des choses si profondes, si complexes en lui, qu’il faudrait un sort d’Extirpus pour les faire sortir, et encore, je ne suis même pas sûre qu’on les comprendrait. Il joue sur les siècles, pas sur des années (faudrait déjà qu’il sache concevoir un plan sur le court terme. Genre huit à dix minutes, ce serait un bon début). J’ai même cru à un instant qu’il n’était pas humain tant il agissait comme un vampyr.
Elle ajouta avec un petit sourire narquois :
— Ou un dragon. Quoi qu’il en soit, il n’a jamais dit, en dépit de toutes mes questions, pourquoi il vous empoisonnait. »
Lisbeth s’en va, la discussion lui a apparemment donné une idée. Safir n’est pas content, mais franchement il mérite rien donc osef. Alors qu’il compte encore interroger Selenba, Tara débarque dans la pièce, et explique qu’elle sait ce qu’il s’est passé.
Il se trouve qu’elle a senti une douleur à l’abdomen en même temps que l’attaque avait lieu, et apparemment, ce serait similaire à ce que lui faisait ressentir Dark Tara ! Omg, quelle déclaration fracassante, faisons vite une coupure !
On reprend au même endroit.
Xandiar songe qu’il faudrait qu’il tue Tara si celle-ci se transforme à nouveau en son double maléfique. Mais Tara désamorce la tension en expliquant qu’elle ne fait que ressentir plus intensément la présence de magie démoniaque autour d’elle.
« Xandiar risqua prudemment, plein d’espoir :
— Cela signifie-t-il que mes gardes sont honnêtes ? Qu’ils ont été manipulés par de la magie démoniaque ? »
Hé ! Crois pas te dédouaner de ton devoir en blâmant la magie démoniaque pour toutes les trahisons ! De ce qu’avait l’air de signifier ton monologue intérieur, il semblerait que ce ne soit pas la première fois qu’un truc de ce genre arrive !
Tara répond que c’est possible, mais Selenba riposte par un autre argument… pas très sensé :
« — Je ne connais pas bien (en fait si, mais la vampyr n’avait pas l’intention de l’avouer) l’armement de vos soldats, mais je ne suis pas tout à fait sûre qu’une grenade anti-bouclier comme celle qu’ils allaient lancer fasse partie de l’équipement de base. Pas alors que chacun de ces petits bijoux vaudrait, si j’en crois ce que vient de dire Dame Senssass sur leurs caractéristiques, au moins dix mille crédits-muts d’or au marché noir (Dix mille crédits-muts d’or ? Pour un truc qui est en train d’être testé en laboratoire, et donc potentiellement pas au point ? Ça n’a pas de sens.)
Tara sifflota. C’était une rançon de roi. Avec dix crédits-muts d’or seulement, une famille pouvait vivre pendant plusieurs années sans s’inquiéter d’avoir à travailler (d’autant plus !). La vampyr avait raison. Il y avait préméditation. Xandiar ne dit rien, mais son dos s’affaissa légèrement. Il avait tellement voulu croire en l’innocence de ses thugs ! »
Euh…
1/ Encore une fois, un tel prix pour une grenade, d’autant plus une grenade pas encore au point, c’est assez abusé. C’est pas un tank, votre machin. J’ai aucune connaissance militaire, mais une fois utilisée, une grenade est normalement détruite par l’explosion qu’elle engendre : sinon, l’ennemi visé peut se réapproprier l’arme, et celui qui l’a envoyée se retrouve bien con. De ce fait, il est plus cohérent que le prix soit revu à la baisse. Soit le système économique d’Autremonde est pété, soit la technologie pouvant contrer la magie est encore une denrée rare, mais dans le deuxième cas, personne ne devrait seulement avoir connaissance de l’existence de ces grenades.
2/ Rien, dans le discours de Selenba, ne prouve réellement que les gardes sont coupables. Encore une fois, le palais d’Omois est aussi infiltrable qu’un carton de déménagement. Qui nous dit que Magister n’a pas trouvé le moyen de faire voler des grenades dans un laboratoire ou au marché noir, pour ensuite les déposer dans un coin du palais ? Il lui suffirait à partir de là d’utiliser la magie démoniaque pour manipuler les gardes, les faire récupérer les grenades et prendre position dans la salle d’interrogatoire.
L’acte était forcément prémédité, certes, on ne peut pas faire tout ça en une journée, mais de là à dire avec autant d’assurance que c’était un coup des gardes…
3/ Puis l’argument du coût est tout pété. C’est affirmer qu’un garde peut avoir dix mille crédit-mut d’or, soit mille ans de vie tranquille garantie pour lui et sa famille, à dépenser pour une simple trahison. Deux hypothèses :
a) Les gardes ont un salaire élevé et un service d’une durée obligatoire à remplir avant de se retirer. Ils peuvent se permettre d’acheter la grenade avec leur propre argent. Dans ce cas, contrairement à ce que s’imagine Xandiar, « l’argent » ne peut pas les corrompre. À aucun moment.
b) Les gardes ont un salaire ordinaire mais Magister a commandité l’assassinat en transmettant le montant à un garde chargé de se procurer les grenades, et… dénonce la supercherie et garde la thune pour toi, chaton. Mille ans de vie tranquille contre la trahison de mon empire et une grenade, le choix est vite fait, pour moi.
Même si ledit garde est soumis à un chantage, il trouvera une meilleure défense auprès de son Impératrice qu’auprès d’un gars dont il ne sait pas s’il tiendra parole.
Bref, l’affirmation de Selenba ne prouve rien.
D’ailleurs, la résolution est aussi claquée que son raisonnement. Tara demande à Xandiar où étaient les deux gardes qui les ont trahis avant d’être mobilisés en salle d’interrogatoire. Et c’est là que Xandiar réalise que oh là là, mais il s’en rappelle, ils étaient près des laboratoires du palais !!
Je déconne pas.
Le cerveau de Xandiar a momentanément été remplacé par un pot de moutarde.
Un appel au labo confirme qu’une grenade y a été volée, paye ta sécurité, et Tara rassure Xandiar une fois de plus à base de « tkt, tes gardes étaient sans doute manipulés par de la magie démoniaque, du coup ». Parce que la magie démoniaque laisse leurs souvenirs aux personnes manipulées.
Personne ne relève que Xandiar doute de ses gardes comme si la corruption était normale chez eux, et qu’il faut que l’Héritière impériale de dix-sept ans le rassure. C’est pathétique.
Lisbeth contacte Tara pour qu’elle vienne dans son bureau, à cause d’une urgence. Là-bas, Tara y retrouve également Sandor, qui revient d’une mission.
Lisbeth déclare qu’elle sait pourquoi Magister l’a empoisonnée. Elle fait apparaître un Incadenassus (un genre de gros coffre fort), qui vérifie son identité à coup de tout un tas de procédures de sécurité. C’est très intéressant mais c’est dommage que de telles méthodes ne soient pas étendues à tout le palais.
Tout ça évoque Cal à Tara, ce qui rappelle à cette dernière qu’elle est triste de ne plus lui parler.
Au lieu d’expliquer ce qu’elle vient de comprendre, Lisbeth sort du coffre ce qu’elle est venue y chercher, à savoir le traité signé avec les dragons. Après la guerre des Failles, je présume. Ça n'a rien à voir avec la discussion en cours. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce que Lisbeth a découvert ; mais au lieu de ça, la discussion embraye sur un autre sujet :
« — Il y a beaucoup de clauses, les dragons sont des gens très procéduriers. Tu devrais voir ce que Charm nous a fait parvenir comme conditions pour que tu aies le droit d’épouser Chem !
Tara fut frappée par la remarque.
— Eeehhh ! fit-elle, soudain étonnée, mais Chem n’est-il pas marié avec Charm ? Comment se fait-il qu’il m’ait demandée en mariage ? (… c’est maintenant que tu te poses la question ? C’est maintenant que la question est introduite dans le bouquin ? Parle d’un timing.)
— Les dragons ne sont pas monogames, s’ils sont investis de missions à long terme. Chem étant en mission, il a le droit d’épouser le nombre de dragonnes ou d’humaines qu’il désire. Avec la bénédiction de sa première épouse. »
Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 6
Et évidemment, Charm n’aime pas du tout l’idée que Chem épouse Tara, même si c’est pour la nécessité et que la relation qui le lie à Tara n’a jamais rien eu de romantique ! Merde, on parle d’une gamine de dix-sept ans et de son tuteur âgé de milliers d’années, évidemment qu’il va rien se passer entre eux ! Mais non, faut forcément que toutes les personnes en couple soient jalouses à l’extrême dès que leur partenaire ose seulement respirer dans la direction d’un autre membre du sexe opposé.
« Ils se regardèrent.
Personne ne prononça un mot pendant quelques secondes. Tous avaient en tête les crocs, vraiment très longs, de Charm. Et se les imaginaient très bien plantés dans le cou de Chem. (gardez vos fantasmes pour vous.)
— Il est très courageux, dit enfin Lisbeth. Parce que te demander en mariage alors que sa femme – et sa reine – n’est pas d’accord…
— Euh, fit Tara, moi non plus je ne suis pas d’accord ! Quelqu’un peut-il me dire pourquoi je dois épouser un léza… un dragon ? Bon sang, il n’est même pas de la même race que moi ! C’est complètement ridicule ! »
1/ C’est espéciste
2/ L’ex de Tara est un elfe, ça a aucun sens
3/ Techniquement, Chem peut prendre apparence humaine, c’est pas comme s’il était en permanence un dragon gigantesque ! D’ailleurs, la première fois qu’on le voit dans les bouquins, il est en humain !
4/ Puis franchement, pourquoi elle s’inquiète de ça ? C’est pas comme s’ils allaient se pécho !
Hurgh, la seule idée me dégoûte.
« — Mais justement, je viens enfin de comprendre la raison pour laquelle Magister tient tellement à s’emparer du trône d’Omois ! fit triomphalement Lisbeth. »
Coupure fracassante. Oui bon pardon, j’ai coupé le dialogue en plein milieu, du coup vous pouvez pas ressentir l’intensité drrramatique de cette réplique, mais franchement vous ratez rien. Lisbeth en a fait une similaire il y a quelques paragraphes, pour dire qu’elle avait compris pourquoi Magister l’avait empoisonnée. On n’a pas eu plus de réponses.
Après la coupure, Lisbeth explique qu’une clause du traité stipule que l’Imperator ou Impératrice d’Omois peut chasser les dragons d’Autremonde, les obligeant à s’isoler chez eux, au Dranvouglispenchir. Les dragons étant procéduriers et fidèles à leur parole, ils ne pourraient pas refuser, même si l’Imperator en question était Magister.
Si Tara n’en avait pas connaissance, c’est parce seule une version expurgée du traité a été rendue publique.
Ensuite, on a droit à une scène de tension qui marche plutôt bien : un objet tombe du coffre, et aussitôt, Lisbeth et Sandor sont paralysés de terreur. Il s’agit d’une espèce de sphère.
« — OK. Et c’est quoi ?
— La mort, répondit Sandor. La mort ultime, la mort de tout.
Tara avait un peu de mal à assimiler l’inoffensive petite boule de métal doré avec la mort ultime.
— C’est une sorte de bombe ? Puissante ?
— Non, ce n’est pas une bombe. C’est… c’est… comment expliquer cela ? C’est une négation. Elle nie la vie. Elle la refuse et, comme elle la refuse, de fait, la vie ne peut pas exister dans son champ d’action. Elle… disparaît. Tout ce qui est vivant disparaît. Les plantes, les animaux, les insectes, tout.
L’horreur suintait de sa voix. Tara n’avait pas souvent vu Sandor avoir peur. Là, ce n’était pas de la peur, c’était le refus de quelque chose de si monstrueux qu’il dépassait l’entendement humain.
D’accord. Cela confirmait ce que pensait Tara. Elle n’aimait pas, mais alors pas du tout. »
Oui, bon, du moins la scène marcherait si la narration était en mesure de suivre.
Virez ce ton détaché, et on est face à un artefact fascinant, quasi lovecraftien. La réaction qu’il tire à Sandor et Lisbeth est assez cool, on sent que les deux ont l’habitude de se soucier de cet objet. Le seul problème est la sécurité qui l’entoure : Lisbeth dit qu’elle a changé ses chaînes six ans auparavant, c’est clairement trop peu d’entretien pour un machin si dangereux.
D’autant que la portée de l’objet est de quinze années lumières, soit, à en croire Google, environ 150 billions de kilomètres. C’est huh. Beaucoup. Beaucoup trop pour ne pas être mis en plus grande sécurité, d’ailleurs.
Lisbeth enferme de nouveau l’artefact, et explique que l’inventeur qui l’a mis au point est mort. Seuls Lisbeth et Sandor, et désormais Tara, sont au courant de l’existence de cette chose.
« Tara frissonna. Elle préférait la bienheureuse insouciance à la cruelle connaissance. Surtout lorsque celle-ci pouvait tout détruire sur quinze années-lumière.
— Tu en as peur, moi aussi, dit-elle. Alors pardon de te poser la question, mais pourquoi est-ce que tu ne l’as pas détruite ? Parce que personne, jamais, ne voudra utiliser cette chose.
— Tara, si j’avais pu la détruire, crois-moi, je l’aurais fait depuis longtemps. Mais même si on lance la sphère dans le soleil, cela ne fera que libérer les NA. La seule solution serait de l’envoyer dans l’espace dans un endroit où nous saurions avec une certitude absolue qu’il n’y a absolument rien de vivant sur quinze années-lumière et que nous la lâchions là. Sauf que d’une part nous ignorons si un tel endroit existe ; d’autre part, et si cela ne s’arrêtait pas ? Si la circonférence de destruction était plus grande ? Si, en fait, ces particules tuaient sur des milliers d’années-lumière et non pas une dizaine ? Non, je ne peux pas courir le risque. »
J’aime bien cette scène. Et pour une fois, les personnages semblent avoir une raison logique de faire ce qu’ils font. Même la super-poubelle de Mourmur n’a pas l’air d’être une bonne solution, à mon sens, puisqu’on ne sait pas à quel coin de l'univers elle conduit.
Tara change complètement de sujet en décrétant qu’Archange ne devrait pas venir sur Autremonde, et que c’est trop risqué, mais Lisbeth l’envoie paître en disant qu’elle ne changera pas sa décision.
Pour une fois, nous avons droit à une coupure elliptique qui nous renvoie à un autre moment. En l’occurrence, Lisbeth veut parler à Safir et Selenba, et laisse Tara avec Sandor. Ce dernier décide de l’entraîner.
« Tara fit la grimace. Il racontait n’importe quoi. Tous les jours, en plus de son entraînement magique redoublé, elle combattait pendant deux à trois heures avec les gardes du palais, en s’interdisant absolument d’utiliser sa magie, même au prix de douloureuses corrections. Car le fait qu’elle soit l’Héritière ne l’empêchait pas de se manger régulièrement le sable de l’arène où elle combattait. Ils étaient sans pitié. Ils étaient conscients qu’ils étaient la dernière ligne de protection et que si cette ligne était brisée, Tara serait seule pour se défendre. Comme Cal, ils lui avaient donc appris tout ce qu’ils savaient, y compris des tas de coups particulièrement vicieux. »
Ce paragraphe manque sérieusement de panache, quand on se remémore tout le monologue interne à base de « oupsie doupsie j’ai des gardes corrompus dans mes troupes :/ » de Xandiar. Je vais pas m’en remettre.
Bref, ils commencent leur entraînement, entourés par des gardes venus regarder ce qu’ils font.
« Elle ne broncha pas, encaissant la douleur sans montrer qu’elle avait senti quoi que ce soit. Lors de l’assaut suivant, l’Imperator observa comment elle esquivait ses attaques. Tara avait un style… En fait, n’avait pas de style. Elle avait piqué des trucs à tout le monde (Tara c’est les musées britanniques). À lui, l’Imperator, mais que, maligne, elle n’utilisait pas contre lui, puisqu’il les connaissait. Probablement à Sylver, qui était, aux yeux de Sandor, l’un des plus incroyables combattants qu’il ait jamais vu en action. Au petit Voleur aussi, certaines des roulades qu’elle effectuait avec aisance étaient bien de son style. Mais il pouvait aussi voir l’influence de Robin, le demi-elfe, dans la fulgurante rapidité de ses réactions (Le co-Imperator d’Omois est capable d’identifier le style de combat de trois clampins de dix-sept ans. Je vous renvoie à mon agacement quant à l’écriture de personnes jeunes et cheatées). Elle n’utilisait pas la magie, pourtant elle était bien plus rapide et puissante qu’une jeune humaine normale. C’était très intéressant. Il se déconcentra et, avec une prescience inouïe, Tara le sentit. Elle attaqua, passa sous sa garde et, l’instant d’après, il se retrouvait par terre, à moitié assommé. Les gardes, ravis, hurlèrent leur joie. »
Ils s’entraînent ensuite au couteau, que Tara a aussi appris à mieux maîtriser, puis l’entraînement s’achève. Tara retourne à sa suite, avec l’intention de prendre une bonne douche, quand elle tombe sur Cal et Robin.
Aha, le triangle amoureux à la con est au complet, quelle joie.
Le chapitre se finit là ! J’ai eu plein de choses à dire et plusieurs incohérences à relever, c’était assez mouvementé, cette fois-ci.
Le prochain chapitre se concentrera de nouveau sur Tara. À dans quinze mois, donc !
(Je plaisante, mais je risque de mettre du temps, ne m’en veuillez pas ! Prenez soin de vous !)
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 7
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Bonjour bonjour,
Je continue très vite la critique du tome 10 de Tara Duncan. L’intrigue m’a lancée, j’ai envie de savoir la suite et de poursuivre mes petites critiques tant que je suis encore en vacances !
Dans le chapitre précédent, Lisbeth venait d’apprendre qu’elle avait été empoisonnée pendant des années, l’assassin était arrêté et il était décidé de discuter de la question avec Safir, l’ami vampyr de Tara.
On peut maintenant poursuivre l’histoire avec le concerné, dans ce chapitre qui s’intitule « Safir : Ou comment se retrouver dans une situation où l’on voit sa vie défiler devant ses yeux et où l’on regrette de ne pas être beaucoup plus vieux, histoire que ça dure plus longtemps. ».
J’espère sincèrement qu’on va pas tenter de le tuer aussi, sinon je vais finir par ouvrir un bingo de mes favs que l’intrigue tente d’assassiner.
« Tara avait totalement tort.
Safir Dragosh le vampyr n’était pas inquiet.
Il était terrifié.
Ce n’était pas un sentiment très agréable. Après tout, il était un redoutable prédateur, au sommet de la chaîne alimentaire ; normalement, c’était lui qui était censé terrifier, pas le contraire.
Mais comment ne pas être épouvanté par les démons ? Ils étaient, à ses yeux, la quintessence du mal. Une sorte d’organisme monstrueux avide de chair et de sang qui n’aurait de cesse d’avoir tout dévoré. »
Eeeeet top !
Je suis désolée autant que vous, ça devient vraiment une habitude, cette histoire, mais faut admettre que « qui n’aurait de cesse d’avoir tout dévoré », ça n’a pas de sens. « tout », ça réfère à quoi ? L’univers ? Et « qui ne s’arrêterait pas avant d’avoir tout dévoré », ça sonne mieux.
Mais bref, on a le droit à un peu de Safir qui s’inquiète de la situation ! Un personnage secondaire dont les préoccupations sont legits, oh mon dieu ! Je jubile !!! Je suis pas sarcastique, c’est le deuxième meilleur moment de ma lecture de ce livre.
« Cette… cette stupide humaine, cette Impératrice de pacotille osait évoquer un accord avec les monstres. Et parlait même d’un mariage. Ce n’était même plus absurde, c’était indigne. Humains à courte vue et courte mémoire ! Ils ne savaient pas, ils n’avaient aucune idée de ce qu’étaient réellement les démons. Oh, ils en avaient peur, de cela il était sûr. L’Impératrice avait eu beau leur opposer tous les arguments les plus logiques pour autoriser le roi des démons à venir sur AutreMonde, Safir avait bien senti qu’elle était mal à l’aise. Il ne l’avait pas approchée, restant discrètement à l’arrière de la délégation vampyr venue protester contre l’arrivée programmée des démons. »
Un personnage secondaire allié des protagonistes et qui dénonce les conneries de Lisbeth pour ce qu’elles sont, c’est Noël… continue, Safir <3
« Cela dit, l’Impératrice l’avait surpris. Les avait tous surpris. Alors que la discussion devenait véhémente entre l’ambassadeur vampyr D’ravil et Lisbeth, celle-ci avait tranché d’un ton sec.
— Le démon arrivera exactement en même temps que la délégation Dragon. Les gardes qui les escortent seront exactement le même nombre. Notre première ligne de défense contre les démons sera donc les dragons. Leurs vieux adversaires. Ce sera un excellent test afin de voir comment ils vont réagir. Les uns comme les autres. Et je ne vais pas les recevoir ici. Nous choisirons un autre lieu, plus neutre qu’AutreMonde. Je n’ai pas envie, s’il s’agit d’une invasion déguisée, que les démons aient le travail mâché en s’emparant de ce palais et de cette planète, si c’est leur but.
Un épais silence était tombé dans la pièce où elle avait reçu la délégation en privé. Puis les vampyrs s’étaient inclinés. C’était un bon plan. Les dragons et les humains, ensemble, étaient plus forts que les démons, ils l’avaient abondamment prouvé. S’il réagissait, le roi des démons risquait fort de devenir un otage précieux. Oui, ce genre de plan, les vampyrs pouvaient le comprendre. Et l’approuver. »
Le plan est pas incohérent, mais venant de la meuf qui crie devant tout le monde qu’elle a été empoisonnée pendant des années avant de penser à être discrète, j’ai comme le pressentiment que ça va déraper.
« Mais Safir, lui, ne l’approuvait pas. La veille, il s’était éclipsé à la recherche de Tara afin de lui faire part de son inquiétude. Mais si la jeune fille partageait cette inquiétude, elle n’avait pas conscience, suffisamment à son goût, de l’urgence de la situation. Elle ne devait pas approcher les démons. Elle devait s’en méfier, elle devait les craindre et les haïr.
Mais comment lui faire comprendre ? »
SAFIR JTM OFFREZ LUI LE MONDE.
« Il faisait les cent pas dans la suite qui lui avait été attribuée. Depuis qu’il avait aidé Tara, Omois lui avait offert une suite à demeure dans le palais (bon, ce n’était pas un si gros effort, vu qu’il y en avait des milliers comme celle-ci). Les décorateurs avaient suivi ses indications et, comme chez lui, les signes mathématiques et les équations défilaient sur les murs noirs, symboles d’argent apaisants.
Mais cela ne l’apaisait pas.
Il contempla sa tasse de sang de poulet du petit déjeuner avec morosité. Il n’avait pas faim, l’inquiétude lui coupait l’appétit. Il se drapa dans sa robe sombre parsemée des mêmes symboles argentés que sur les murs, ses longs cheveux noirs balayant son visage angoissé. »
Bon, je mettrais bien un autre « L’Oréal, c’est pas du tout le moment », mais le passage descriptif se justifie, Safir n’est pas le personnage qu’on a le plus croisé, et en plus il n’est pas en situation d’urgence, donc un rappel de son environnement et de son apparence ne sont pas malvenus.
Je suis biaisée, n’est-ce pas ?
Safir a un autre problème, assez grave. Avant qu’elle se transforme, Selenba et lui étaient fiancés. Il est désormais en couple avec Satila, la sœur de cette dernière ; mais malgré tous ses efforts, il n’arrive pas à se débarrasser de son amour/obsession pour Selenba. Il a tout à fait conscience d’à quel point c’est néfaste, d’ailleurs la narration compare ça à ce que ressent Magister pour Selena, la mère de Tara. Et, wow. J’ai vaguement l’impression de suivre un vrai personnage ? Avec des vrais problèmes ? Faut que je m’assois, là, c’est trop.
Les pensées de Safir sont interrompues par une voix qui l’interpelle et qui est celle de Selenba, et ARGH. J’aurais préféré que ce soit Satila. On ne l’a pas assez vue dans les bouquins, elle mérite son apparition, non ? Ce ne serait pas intéressant qu’on voit réellement leur relation et les tentatives qu’il fait de mener une vie de couple normale avec elle ? Qu’elle s’aperçoive qu’il est plus froid qu’il le devrait ? Qu'on ait le droit à son ressenti à elle aussi ?
Bon, qu’est-ce qu’il y a, Selenba ? Tu viens le tuer ? Super, je prépare le bingo…
« S’efforçant de remuer le moins possible, il murmura :
— Tu es venue me tuer, Selenba ?
Il aurait voulu que sa voix soit plus cassante, car elle traîna traîtreusement sur les dernières syllabes du nom de son ancienne fiancée. (En vrai, j’aime beaucoup ce genre de détails. Se faire trahir par une intonation plutôt que d’expliquer dans les dialogues pourquoi est-ce que l’autre nous manque, malgré tout, c’est… je sais pas. C’est poétique, dans un sens.)
Ce que celle-ci ne rata pas, évidemment. Elle secoua ses longs cheveux d’un blanc d’os et, à son immense surprise, recula, rengainant ses longues griffes.
Elle prit une pose de pin-up (m-mais quoi.), les mains sur les hanches, et lui lança un étincelant sourire.
— Te tuer ? Quelle idée saugrenue ! Pas du tout. C’est pour Toi, répondit- elle en insistant sur le T. Je suis revenue pour Toi. Je suis prête.
— Quoi ? Mais prête à quoi ? répondit Safir en ayant la pénible impression d’être passé dans une dimension parallèle où il ne comprenait plus rien à rien.
— Comment ça, prête à quoi ? Mais à être guérie, bien sûr ! Et à t’épouser ! Je me rends, je t’aime, je t’ai toujours aimé et j’ai quitté Magister ! »
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J’ai le droit de savoir quand est-ce que je suis passée d’une scène plus ou moins intéressante à la trente-neuvième rediff de l’épisode 283 des Feux de l’amour ?
Non mais c’est une blague, y a un changelin qui s’est glissé dans la scène, c’est pas possible.
Ou, si on se réfère au titre, c’est une feinte cruelle de la part de Selenba pour tourmenter Safir avant de l’éliminer. J’espère vraiment que celui-ci va comprendre son bluff, parce que là c’est plus des gros sabots qu’a Selenba, c’est deux poutrelles en béton vissées à ses chevilles.
Bref, une transition (qui nous ramène au même endroit, au même moment) plus tard…
« Safir avait l’impression d’avoir reçu un traduc poilu sur la tête. L’un de ceux qui pesaient au moins trois tonnes.
[...]
— D’accooooord, fit-elle patiemment. Quelle est la partie que tu n’as pas comprise ? Celle où je dis que je veux être guérie ou celle où je t’annonce que j’ai quitté Magister ?
OK, là, c’était deux traducs qu’il eut l’impression de recevoir sur le crâne.
— Tu… tu as quitté Magister ? Mais… »
Pourquoi tu la crois. POURQUOI tu la crois. Pourquoi. Pourquoi. Safir, reste avec moi. Tu te prétendais intelligent au début du chapitre. Pas toi aussi, je t’en conjure. Stp, ton crush peut pas te rendre aussi bête.
« — C’est un vrai loser, celui-là, grogna Selenba en regardant pensivement ses longs ongles assortis à la couleur de son cuir (Selenba, si tu te comporte encore comme une ado, je vais te prendre par les cheveux et je vais te mettre dans la piscine et je vais retirer l’échelle et je vais ajouter un plafond à la piscine). Incapable de vaincre Tara, pathétiquement amoureux de Selena, cet imbécile s’est fait mordre. Par la femme de sa vie. Qui était un loup-garou.
Elle dévisagea Safir qui n’était visiblement pas au courant et la regardait avec horreur. Et une totale incompréhension.
— Mais Selena est morte ! »
C’EST LA SEULE QUESTION QUI TE PRÉOCCUPE ??? Safir, chaton, Selenba vient d’évoquer l’amour pathétique de Magister envers Selena, ça te rappelle pas quelqu’un ? Ça te rappelle pas un parallèle que tu as fait dans ta tête il n’y a pas cinq minutes et qui devrait t’inciter à être prudent et à te barrer d’ici avant d’être tué ? Et elle vient de parler du fait que Magister s’est fait mordre par un loup-garou, je… Bon, admettons, c'est vrai qu'apprendre que Selena a fait ça n'a aucun sens, mais justement ! C'est toutes les paroles de Selenba qu'il faudrait remettre en question, là.
« — Il l’a fait revenir. Sauf qu’elle l’a attaqué. Et croqué. Enfin pas elle, mais une petite fille qui… (Selena, t’es à deux secondes à pied de la piscine. Gaffe à ton cul.)
Safir lui opposa un regard vitreux et elle décida d’éviter les détails inutiles. (Safir, ce que je disais de Moineau et de sa façon de gérer une situation de crise dans le chapitre 4 s’applique aussi à toi. T’es face à ton ex que tu aimes encore malgré tout et qui t’apprend des nouvelles absurdes, joue encore une fois les blasés et tu perds ton immunité auprès de moi.)
— Bref. Disons que le corps de Selena l’a mordu. Magister est un loup-garou maintenant.
Safir se sentit chanceler sous le choc. Il raidit les genoux. Pas question de se montrer faible devant Selenba. Elle était comme un requin. Si elle sentait qu’il était moins fort, elle était capable de l’attaquer.
Il se détourna d’elle et fonça sur l’ordimagique. »
Oh, beau réflexe, tiens. Tourner le dos à ton ennemie redoutable qui est capable de profiter du moindre accès de faiblesse, je me demande ce qu’il va se passer, tiens.
Safir contacte Tara sur la ligne d’urgence pour lui apprendre que Magister s’est transformé en loup-garou, c’est… absolument stupide. Pourquoi tu te fies à ce que raconte Selenba ? Pourquoi tu n’attends pas qu’elle soit partie pour discuter de ça avec Tara sans qu’elle le sache ?
Évidemment, Tara est déjà au courant, on le sait depuis le tome précédent.
« Safir sursauta lorsque Selenba se pencha sur son épaule gauche. (Contre toute attente, elle n'essaie pas de le poignarder par surprise. C'aurait été plus intéressant)
— Coucou ! fit joyeusement la vampyr à Tara. Devine qui vient dîner ce soir, enfin petit-déjeuner ce matin ?
Tara en resta bouche bée.
Safir intervint avant que la jeune fille ne lance l’alarme et ne réveille tout le palais.
— Selenba a quitté Magister. Elle est revenue, elle veut être guérie.
— Et je veux l’épouser, précisa la vampyr avec un grand sourire »
POUR QUELLE RAISON, GRANDS DIEUX, EST-CE QUE TU LA CROIS SUR PAROLE ?
Mais mon Dieu mais Safir, on t’a grillé les neurones au chalumeau, c’est pas possible ?? Putain, je connais l’adage « l’amour rend bête », mais pour un type qui dénonce la stupidité des actions de Lisbeth, tu vaux vraiment pas tripette à côté ! On parle d’une meuf qui est fidèle à Magister depuis des années, qui a essayé de tuer tout le monde dans l’entourage de Tara, toi compris (probablement, j’ai pas le souvenir de tous les bouquins en tête, mais ça m’étonnerait pas) ! Pourquoi penser que ce qu’elle dit est ne serait-ce qu’un peu vrai ? En dehors de la possibilité qu’il s’agisse d’une magouille tordue de Magister, Selenba n’est simplement pas fiable, prise seule !
« — L’épouser ? Votre tête est mise à prix, Selenba. Vous avez déjà eu votre chance, répondit-elle froidement, lorsque je vous ai guérie une première fois. Vous l’avez refusée en buvant de nouveau du sang humain. Je ne vois pas très bien pourquoi on vous en donnerait une autre.
— Hum… fit pensivement la vampyr, peut-être parce que j’ai sauvé tes jolies fesses et accessoirement la Terre, en ne tuant pas Demiderus et en contrant les plans de Magister pour s’approprier les objets démoniaques ? Tara pinça les lèvres. Malheureusement et même si c’était pour servir se propres plans, à savoir continuer à se nourrir des Terriens sans défense,
Selenba avait raison. Elle les avait effectivement aidés. Et leur avait sauvé la vie.
Slurk.
La vampyr éclata de rire en voyant la tête de Tara. »
Slurk de quoi ?! T’as un contrat qui t’oblige à faire confiance à une personne sous prétexte que celle-ci t’a sauvé la vie, poulette ? Non parce que Magister aussi t’a sauvé la vie, ça l’a pas empêché de revirer aussi.
Apprenez de vos erreurs, bon Dieu.
« — Moi, j’étais là lorsque Magister s’est fait mordre. Mais toi, petite humaine, comment le sais-tu ? Il est venu te voir, il t’a prévenue ? Il t’a demandée en mariage lui aussi ? Comme le dragon et le démon ?
Tara sursauta.
— Yerk, non, quelle horreur ! Je n’ai pas à vous répondre. Cela ne vous regarde pas. Je le sais et c’est tout.
Ne jamais donner d’informations gratuitement à ses ennemis. Cela faisait partie de ce que lui avaient appris l’Impératrice et l’Imperator lors de sa formation d’Héritière. (Oui enfin bon, Lisbeth « J’AI ÉTÉ EMPOISONNÉE PENDANT DES ANNÉES OMG » Duncan a dû la sécher, cette formation. Et puis franchement, t’appelle ça être formé ? C’est le genre de chose qu’on t’apprend day one)
[…] La vampyr se renfrogna. Elle avait déjà découvert que Tara, en dépit de son très jeune âge, était difficile à manipuler (wow, Tara tombe pas dans le piège marketé piège indiqué avec des panneaux « piège ». Je suppose qu’elle est un peu plus compétente que Safir). Elle décida de ne pas insister.
Elle apprendrait bien un jour comment la fille avait fait pour découvrir ce qu’elle pensait être un secret bien gardé… et qu’elle comptait utiliser afin de montrer à quel point elle pouvait être utile. »
Selenba leur apprend aussi que c’est Magister qui est à l’origine de la tentative d’assassinat sur Mourmur, et qu’elle est bien celle ayant permis d’empoisonner Lisbeth. Donc… elle veut vraiment se réformer ? Comme ça ?
Je… non, en fait. Non.
« Selenba regarda Safir et s’étira, attirant délibérément l’attention du vampyr sur sa magnifique silhouette.
— Elle est dure en affaires, la petite, dit-elle. Alors, en attendant qu’on vienne m’arrêter et m’interroger, qu’est-ce qu’on pourrait bien faire, toi et moi ?
Elle se rapprocha de sa démarche de panthère, suggestive et ondulante. Safir déglutit. Tressaillit lorsqu’elle posa ses mains sur son torse. Par tous les dieux d’AutreMonde, pourquoi était-il incapable de résister à cette femme ? »
Je vais vomir.
C’est bon, vous pouvez tout annuler. J’aime plus Safir. Il m’aura fallu sept pages, mais j’aime plus Safir. C’est un con doublé d’un sale ingrat, qui n’a aucune considération pour Satila. Il ne pense pas un instant à elle, pas un instant au fait qu’elle a été là pour lui et l’a soutenu avec patience malgré tout. Il ne pense pas à se montrer compatissant envers elle, à voir ce passage comme une épreuve qu’il lui faut surmonter. Le premier obstacle, la première tentation ? Il cède. Tout ce qui compte, c’est que Selenba est bonne, et qu’elle fait mine de se réintéresser à lui. Ses actes néfastes passés ? La possibilité qu’elle le manipule ? Le mal que ça va faire à Satila de voir sa sœur se jouer de nouveau d’eux à coup de revirements d’idée ? La possibilité que Selenba lui fasse du mal à elle aussi, parce que c’EST SELENBA ? Et même si Selenba est sincère, le fait que Safir peut passer d’une femme à l’autre sans se soucier de tout ça, comme si elles étaient interchangeables ? Qu’il la considère comme un jouet, sans tenir compte de ses émotions ?
Nique-toi, Safir. J’emmène Satila se faire réconforter ailleurs, t’es immonde.
« Il laissa passer un moment, respirant le parfum très léger de la vampyr, détaillant le visage trop blanc qui révélait son statut de BSH. Il sentait son souffle si rapide, bien plus rapide que le sien, tandis que son métabolisme accéléré par le sang humain la rendait presque invincible, mais en même temps la tirait si vite vers la mort. Les vampyrs non contaminés vivaient des millénaires, alors que les BSH vivaient rarement plus de cinq cents, six cents années. »
Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 4.
Avant que Safir puisse céder à la tentation (pour moi, désolée, mais il y a déjà cédé, c’est irréversible), Xandiar et Séné arrivent pour arrêter Selenba. Ils la menottent copieusement, et…
« Selenba eut un sourire amer. Mais ne fit aucun commentaire. Safir savait qu’il n’aurait pas dû s’inquiéter pour elle, à quel point elle était impitoyable et forte, mais la voir ainsi immobilisée lui fit mal au cœur. Selenba le vit dans ses yeux et réprima un sourire victorieux. Bien. Plus il aurait de compassion pour elle, plus vite il viendrait la délivrer. Elle baissa la tête, comme si elle était vaincue, laissant ses longs cheveux d’un blanc cru lui couvrir le visage. »
Safir, si t’as encore un peu de dignité, tu vas parler à Satila pour éviter de la faire souffrir et tu vas te retirer dans un lieu très loin du monde où tu risqueras pas de libérer Selenba. Parce que si tu t’avises de la libérer, je te fous dans la piscine à sa place, capiche ?
Je suis sincèrement dégoûtée. Après, dans mes souvenirs, Safir était ambigu moralement au début de la série, il retourne donc peut-être à ça. Mais quand même. Reste célib, dans ce cas, entraîne pas une meuf qui a rien demandé dans tes conneries.
« Xandiar, lui, ne fut pas dupe. Il avait, lui aussi, saisi ce qui se tramait entre les deux vampyrs. D’une secousse sèche, il la fit sortir de la pièce, solidement encadrée par les gardes, puis se tourna vers Safir.
— Elle vous manipule, vous le savez, n’est-ce pas ? gronda-t-il vers Safir.
Cette soi-disant reddition fait sans doute partie d’un plan de Magister. Ne tombez pas dans le piège juste parce que vous êtes amoureux d’elle. Safir fronça les sourcils. (merci de posséder des neurones, Xandiar. Ce chapitre en avait désespérément besoin.)
— Si c’était votre femme, Séné, à la place de Selenba, répliqua-t-il sans chercher à nier l’évidence, que feriez-vous ? (ta femme c’est Satila, connard)
— Ma Séné ne tue pas des gens pour le plaisir. Et n’éprouve aucun attrait pour la douleur. N’essayez pas de comparer l’incomparable, vampyr…
Et avant que Safir, vexé, puisse répondre, il sortit de la pièce. »
Moi, je serais pas vexée, à ta place, je serais plutôt morte de honte et de culpabilité. Aucune remise en question, ce type, c’est fou.
« Une fois seul, Safir s’assit dans le fauteuil qui attendait patiemment derrière lui. L’étreinte moelleuse ne l’aida pas à se détendre. Tout ce qui venait de se passer était totalement inouï. Hélas ! Xandiar avait raison. Il n’allait pas laisser Selenba croupir très longtemps en prison. Il ne pouvait tout simplement pas… (ok, Safir a donc choisi la piscine à toit, je vois. Et sans hésitation, hein. Je suis scotchée.)
Soudain, l’écran devant lui s’alluma, le faisant sursauter. Et de nouveau en quinze minutes il frôla la crise cardiaque lorsqu’un masque noir de rage s’afficha devant lui.
Safir reconnut le cercle rouge sur la robe d’un gris sombre de tempête. Se redressa lorsqu’il réalisa qui il avait devant lui.
Magister. Le maître des sangraves.
L’être le plus dangereux – après les démons… – que Safir ait jamais eu le malheur de croiser.
— Tu crois avoir gagné ? hurla Magister. Elle m’appartient ! Tu es mort, vampyr !
Et la communication fut brutalement coupée. »
Mais Magister, tu es cringe. Je vais faire un compteur « Mais Magister, tu es cringe », là. J’ai même pas envie de m’expliquer.
Mais Magister, tu es cringe : 2 (ça et son cassage de gueule dans le chapitre 5)
« Sa porte s’ouvrit brutalement et, l’espace d’une seconde, Safir crut qu’il allait vraiment faire une crise cardiaque, prêt à foudroyer l’assassin, avant de songer que ça commençait à bien faire les gens qui pénétraient dans sa suite comme dans un moulin »
Pffff…
Bon, on peut se poser cinq minutes pour discuter ?
Le chapitre commence par Safir qui blâme l’aveuglement de Lisbeth sur le danger réel des démons. Il voulait convaincre Tara, qui elle-même semble imprudente, de se méfier. Celle-ci lui a rapporté l’affaire de l’empoisonnement, et ça le perturbe, car ça concerne Selenba, qu’il aime toujours d’une façon incontrôlée, mais dont il sait qu’elle est mauvaise.
Selenba se pointe, et il cède à ses pulsions, sans la moindre pensée pour Satila. Sans la moindre considération sur le fait que lui-même blâmait d’autres gens de se jeter sans hésitation dans la gueule du loup. C’est ironique, quand même. Mais le pire est qu’il ne remet pas ça en question une seule seconde. S’il avait mentalement lutté, en narration, avec toutes les contradictions que j’ai évoqué, entre sa passion et tout ce que le raisonnable indiquerait qu’il fasse, entre son envie que tout soit simple et le danger évident et réel, j’aurais pu apprécier le développement. Si on soulignait l’ironie de son mépris pour Lisbeth, alors que lui-même se fait avoir, ça m’aurait intéressé. Là, c’est juste… hurgh, j’aime pas ça.
Je déteste aussi bien le trope de « l’homme à qui son premier amour manque et qui est tellement pris dedans sans aucun semblant de logique qu’il doit être arrêté par les personnages avant de faire une connerie » que celui de « la femme dont les instincts maternels dépassent tout, sans aucune cohérence ».
Et je suis vraiment deg qu’ils fassent ça à Safir. C’est un des rares personnages de fond qui connaît une évolution au fil des tomes, qui n’est pas juste un placeholder à réactions. Au début du chapitre il commençait si bien, pourtant… Raah, nique.
« Sa porte s’ouvrit brutalement et, l’espace d’une seconde, Safir crut qu’il allait vraiment faire une crise cardiaque, prêt à foudroyer l’assassin, avant de songer que ça commençait à bien faire les gens qui pénétraient dans sa suite comme dans un moulin.
Parce que ce n’était pas un sangrave envoyé par Magister.
C’était un technicien, vêtu de blanc, accompagné par deux gardes, qui tenait un appareil qui bipait et clignotait furieusement.
— Ça vient d’ici ! S’exclama-t-il.
Puis il leva les yeux et réalisa qu’un vampyr, pas content du tout, le regardait en tapotant du pied, genre : « Pour l’instant, c’est calme, mais il ne va pas tarder à y avoir du sang et des cris. »
Mais j’ai droit à du bonheur, vite fait, ou faut vraiment tout m’arracher ? C’est pas suffisant de rendre Safir complètement antipathique, il faut en plus que ce chapitre soit un carnaval de trucs insensés ?
Merde, ce chapitre aurait été le meilleur de ce bouquin s’il s’était agi d’une introspection des contradictions qu’on traverse quand notre premier amour devient un être qu’on ne reconnaît plus, et que sa présence continue de nous tourmenter malgré tous nos efforts !
Vous savez quoi ? Si ce post atteint sept notes, je réécrirais ce chapitre selon mes standards, et je le publierai ici.
Le goal n’est pas haut, mais c’est parce que j’ai vraiment besoin d’un truc cathartique après cette bouse.
« — C’était Magister, répondit crûment Safir en montrant les crocs. Je crois qu’il n’est pas très content que son ex-petite amie soit venue me voir pour se rendre. Et pour nous livrer ses plus sombres secrets��� enfin, si tout ceci n’est pas un complot compliqué pour gagner ma confiance. Parce qu’elle a dit qu’elle voulait m’épouser, bien sûr. L’appât parfait. (Safir, trésor, c’est pas parce que tu prétends que tout ça est compliqué et élaboré que ça l’est. Là, ce que tu viens de faire, c’est trébucher sur une corde d’amarrage tendue devant des escaliers blancs.)
Le technicien finit par réussir à refermer la bouche. Il faut dire qu’il s’occupait juste de détecter les signaux anormaux dans le palais, pas de se retrouver au beau milieu d’un conflit entre un vampyr, une vampyr buveuse de sang humain réputée pour tuer tout ce qui bougeait et le terrifiant maître des sangraves. (Compassion. Moi aussi, je me demande ce que je fous là.) Il finit par reprendre et ses esprits et sa respiration.
— Ah, euuh, balbutia-t-il en s’accrochant à la première pensée qui lui traversa le cerveau. Ma… Magister ?
— Xandiar vient de l’emmener en prison. Vous pensez que je dois l’épouser ?
Le technicien cligna des yeux. Et fit un pas supplémentaire en arrière.
— Ma… magister ?
Safir eut un sourire féroce et s’avança un peu, ce qui fit reculer encore plus le pauvre technicien.
— Dites, il faut suivre un peu ! Non, pas Magister, je parlais de Selenba bien sûr. »
Comment ça, « bien sûr » ? C’est le mois des fiertés, love who you love ! A dix notes, j’écris une fanfic Safir x Magister.
(Non je déconne, ils ont aucune alchimie, faites pas ça)
« — Je… je n’en sais rien, bafouilla le technicien, affolé de se retrouver conseiller matrimonial. Eh bien, tout est en ordre, alors. Je… il faut que je fasse mon rapport, c’est ça. Tout de suite. Super, super-urgent. Je vais vous laisser, alors, hein. À… à un de ces jours.
Et il fila plus vite qu’un kré-kré-kré ayant repéré une salade fraîche. »
J’ai eu un rire nerveux IRL, je jure. Vous avez dû remarquer que je n’ai commenté aucune note de fin de page faite jusqu’à présent. Eh bah c’est bien, je vais continuer comme ça. Je vais même pas les lire. Hors de question.
Safir s’agace sur sa porte, qui laisse entrer n’importe qui. Celle-ci lui répond qu’elle fait entrer les gens accrédités, donc elle ne fait que son travail. Honnêtement, on s’en fout, mais j’ai comme le sentiment que ce passage qui paraît trivial va être d’importance plus tard, donc je me permets de vous en informer.
« Safir fixa l’œil. Le vampyr se rendit compte qu’il allait finir par loucher s’il continuait et renonça. Il se détourna. Après tout, la porte avait raison, ce n’était pas sa faute… Elle ne faisait qu’obéir aux directives. Et c’était bien pitoyable de sa part de passer sa frustration sur une porte. »
C’est pas la seule chose pour laquelle tu es pitoyable, bout de chou <3
« Il s’assit et se mit à réfléchir profondément. Tout ceci était incohérent. Selenba débarquait chez lui. Se rendait. Voulait être guérie.
Et l’épouser. C’était surtout ce dernier point qui le perturbait vraiment beaucoup.
Pourquoi ? Il n’était qu’un des nombreux vampyrs de Krasalvie, certainement ni le plus célèbre ni le plus important. Son poste de Haut Mage au Lancovit n’avait rien de vital, même s’il était prestigieux. Il n’était pas une clef pour accéder à quelqu’un de haut placé, bien d’autres étaient plus intéressants pour approcher les ministres ou le président vampyr. Il réfléchit plus profondément encore. Quelle était la seule chose qu’il avait lui et pas les aut…
Soudain il se leva, surprenant le fauteuil.
— Tara ! s’exclama-t-il dans la pièce vide. Mais, bien sûr, c’est Tara !
Puis il se renfrogna. Il n’était pas le seul à être proche de Tara. Robin, Cal, Gloria D’aavil, Fafnir, Sylver, Isabella, Manitou, tous pouvaient contacter l’Héritière. Sauf que, lui souffla son cerveau, tous ces gens ne sont pas dingues amoureux de Selenba. Alors que toi, si.
— Mais, dit-il à voix haute, ils savent très bien, Magister comme Selenba, que je ne trahirai pas Tara. »
Wow, mais il a presque des principes, c’est trop mignon.
Non, en vrai, c’est pas si mal de voir qu’il essaie de solliciter ses neurones pour comprendre qu’effectivement, on l’utilise. J’aurais préféré qu’il le fasse avant, mais pour l’instant, il n’a encore rien fait qui puisse blesser Satila, en pratique. Mais vous en faites pas, je le garde à l’œil, et j’ai franchement déchanté pour ce qui est d’avoir de l’affection envers lui.
« Puis une pensée perfide et dangereuse se fraya un chemin dans sa tête comme un ver acide. Oh mais si, il y avait une chose pour laquelle il trahirait Tara sans hésiter une seconde.
Bloquer les démons. Si trahir la jeune fille signifiait empêcher les démons de venir sur AutreMonde et ainsi d’envahir sournoisement sa galaxie sous le couvert d’amitié et d’échanges commerciaux, il le ferait. Et plutôt deux fois qu’une.
Et le pouvoir de Magister venait directement des démons. »
P… Pouvez-vous m’indiquer le rapport entre ces phrases, s’il vous plaît ? Je suis perdue. Quel est le rapport entre les actions menées sournoisement par Magister et le fait qu’il puisse être un allié pour affronter les démons ? Non parce que le chef des sangraves a aucune raison de s’en prendre aux démons. Il aurait plutôt des raisons de s’attaquer aux dragons, qui sont leurs ennemis jurés.
De tous les points de vue, Safir n’a aucune raison de trahir Tara et de s’allier à Magister. Non seulement celui-ci n’est pas fiable, mais en plus, s’il faut choisir de s’allier à l’un ou l’autre des camps, il ne va certainement pas aller contre les démons au côté des dragons, qu’il hait, et des humains, qu’il affronte depuis neuf tomes !
« Jurant, il attrapa quelques affaires et fila vers la prison.
Il devait parler avec Selenba. »
Safir, non, tu perds littéralement tous tes neurones en sa présence, reviens.
Le mec est fort, quand même. Il comprend qu’on veut le manipuler, et qu’est-ce qu’il fait ? Il se dit « Hmm, pourquoi voudrait-on me manipuler ? Ah, peut-être parce que je n’aime pas les démons ! Ça doit vouloir dire que Magister va m’aider à me débarrasser des démons ! »
À côté de lui, Lisbeth, qui veut recruter l’assassin incompétent qui a voulu tuer Mourmur, passe presque pour une génie.
Safir voit que Selenba est tranquillement interrogée par des scriptes, qu’on nous décrit pendant cinq paragraphes que je ne retranscrirai pas, parce que c’est chiant et pas intéressant. J’ajoute juste un point au compteur.
Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 5 (osef de vos scriptes, madame S.A.M., la tension est morte et vous continuez de lui tirer dessus pendant qu’on la descend dans sa tombe).
Il y a aussi un Diseur de Vérité, sans gnome, apparemment, ainsi que Séné et Xandiar.
« Selenba dégustait une tasse de… vue l’odeur, non pas de thé, mais de sang. Safir déglutit. L’odeur délicieuse du sang humain flotta jusqu’à lui, alors que la porte était fermée et qu’il regardait au travers de la vitre. Il leva les yeux. Ah, il y avait un système d’échange d’air, raison pour laquelle il pouvait sentir le sang. »
C… C’est possible d’avoir des infos intéressantes, là ? Je souffre, en fait.
« Juste au moment où il franchissait la porte, Selenba laissa négligemment tomber : « Et bien sûr, en ce moment la forteresse grise se trouve près de Tivoul, une petite bourgade des marches du Nord. D’où est originaire l’ancien époux de l’Impératrice, Daril Kratus. Je crois qu’il appartient toujours à son frère, ce duché. »
Tous, y compris Safir, sursautèrent dans la pièce. Elle venait de leur livrer Magister ! »
Autre coupure.
Les Taraddicts et anciens Taraddicts, j’ai une question… la première fois que vous l’avez lu, ce passage, il a eu quel effet sur vous ? Enfin, pour ceux qui l’ont lu.
Je précise que je ne me moque pas, je m’interroge sincèrement. Parce que je n’ai pas suivi la série au fur et à mesure de la sortie des tomes. L’identité de Magister n’est pas une question qui m’importe, donc je n’ai pas le point de vue construit au fil des ans d’un fan cherchant à débusquer cette vérité. Ce qui m’intéresse, perso, c’est plutôt ses motivations et s’il a un but final ; savoir qui il est ne va pas résoudre la question, pour moi. Mais je sais que quelqu’un ayant eu toutes les infos au compte-goutte n’a pas forcément eu les mêmes préoccupations que moi, donc j’aimerais bien savoir si à ce stade de la lecture de la saga, ce genre de passage vous a investi ou non.
Pour moi, ce genre de révélation fracassante est bien gentil, mais ça coupe surtout une autre scène qui m’intéresse. Que je le veuille ou non, Safir demeure un personnage que j’appréciais jusque-là, et quand je lis ce chapitre, Magister n’est pas la première chose qui me vient en tête. Ce que je veux savoir, c’est si Safir est vraiment perdu pour la cause. S’il va vraiment tout abandonner pour une histoire perdue d’avance, au risque de blesser ceux qui l’entourent. Comment Satila, qui a l’air d’être une femme bien, va réagir à une trahison pareille. Je veux m’investir dans les persos secondaires, pas les voir balayés par monsieur l’antagoniste principal et sa sidekick sexy du mal. Surtout pour des questions d’identité secrète qu’on nous tease depuis le tome 1. C’est pas le moment, pour moi.
Bref, cet indice crée une effervescence chez les personnages. Selenba continue sur ses révélations, suggérant que des Hauts Mages ont aussi pu travailler avec Magister. Séné et Xandiar sont conscients qu’il peut s’agir d’une manipulation ou d’un mensonge ; et alors que Séné menace Selenba, Safir intervient.
« — Pourquoi moi ? demanda-t-il. Pourquoi maintenant ? Cela a-t-il à voir avec les démons ?
Selenba le regarda. Pour la première fois depuis longtemps, il put voir de la surprise dans les yeux de la belle vampyr. Ah. Elle ne s’attendait pas à cette question.
— Les démons ? finit-elle par demander, après avoir réfléchi quelques fractions de seconde. Tu penses que ma reddition a un rapport avec l’arrivée des démons annoncée sur AutreMonde ?
Elle éclata de rire.
— Eh bien non. Cela n’a rien à voir. J’ai été parfaitement sincère. Je ne veux plus perdre mon temps. Et j’ai envie de retrouver une vie normale. Où rien ni personne ne va essayer de me tuer ou de me faire du mal juste pour me montrer qu’il est plus fort que moi.
Safir, ému, scruta les yeux rouges et vit la souffrance que l’orgueilleuse vampyr n’avait pas l’intention de dévoiler. Mais elle était là, tapie dans l’ombre. Et maintenant, il savait qu’elle avait mal. Il ne savait pas ce qui s’était passé entre elle et Magister et vu la réaction du sangrave, clairement, ce n’était pas un choix de sa part que Selenba le quitte…
Tout ceci était de plus en plus bizarre. »
Je tape Safir avec un balai. Je tape Safir avec un balai. Je tape Safir avec un balai.
Pardonnez-moi, continuons. Un elfe arrive pour informer tout le monde que la Forteresse n’est plus là où Selenba affirmait qu’elle se trouvait. Ça fait rire la vampyr.
« — Ah, mon Sombre Seigneur a dû trouver mon mot !
Tout le monde se tourna vers elle.
— Sombre Seigneur ? persifla Safir, agacé. (JE TE FRAPPE AVEC UN BALAI SAFIR.)
— Vous… vous lui aviez laissé un mot ? souffla Séné, ahurie.
— Je l’ai largué, précisa la vampyr joyeusement. Je sais que ce n’est pas super-correct de larguer son petit copain avec un mot, ni très courageux, mais bon, si je lui avais dit en face, je serais sans doute morte à l’heure qu’il est. »
Bon, allez, Selenba et Safir dans la piscine. Mourrez bien.
« Elle se pencha comme si elle partageait une super-confidence. (la narration, gaffe, tu vas les rejoindre)
— Je ne sais pas si vous avez remarqué (mais à la rentrée, il y a différents types de profs), mais il n’aime pas beaucoup les contrariétés. Et perdre son Chasseur, là, oui, c’est sans aucun doute une contrariété.
Safir s’approcha d’elle et la dévisagea.
— C’est sans doute la raison pour laquelle il m’a appelé.
Selenba se crispa. Si elle jouait la comédie, il était prêt à lui donner tout de suite le Diamant de Cristalleo de la meilleure comédienne d’AutreMonde. (si on suivait tes standards, les acteurs de Plus belle la vie recevraient tous un Oscar)
— Il t’a appelé ?
— Oui.
— Comment ?
— Par le vidéocristal. Il a d’ailleurs été immédiatement repéré par les services de sécurité du palais. C’était très… curieux, cet appel.
— Je n’ai pas précisé que je venais te retrouver, fit-elle pensivement. Et je ne pense pas que son service de renseignement soit efficace au point de lui avoir rapporté tout de suite que j’étais au palais de Tingapour. D’autant que je ne savais pas moi-même où je devais me rendre, puisque jusqu’au moment où j’ai appelé au Lancovit, je pensais que tu étais soit là-bas, soit en Krasalvie. Il est bon. Il a tout de suite deviné.
Safir n’aima pas le ton rêveur et admiratif de la vampyr. »
Vous voulez savoir une autre tendance irritante de ces bouquins ? Mettre une scène, puis faire en sorte que les personnages, dans le même chapitre, te sortent les déductions et explications les plus capillotractées et inutiles pour ladite scène. Ce genre de choses ne rend pas une scène banale géniale, madame S.A.M. ! Je me posais zéro question sur la raison pour laquelle Magister avait appelé Safir, notamment parce que la scène était parfaitement ridicule. Y revenir ne me fait que rappeler que Magister est cringe. D’ailleurs, pour la peine :
Mais Magister, tu es cringe : 3. Inutile de protester, c’est comme ça.
Sans compter qu’au moment où Safir et elle se racontent tout ça, Selenba est encore filmée, y a toujours Xandiar et Séné, toujours les scriptes. Cette scène n’a aucun sens.
Soudain, deux des gardes présents ouvrent le feu sur le groupe. Tara, plus haut, ressent une vive douleur, tandis que Séné, Xandiar, Selenba et Safir s’apprêtent à se protéger. Le Diseur et les scriptes, eux, n’ont pas ce réflexe.
Et le chapitre se termine là.
Bon Dieu, qu’est-ce que je viens de lire.
Bon, bah huh… Moi qui me réjouissais de lire un chapitre focalisé sur Safir, c’est un peu râpé. Ça n’aura été que déceptions, incohérences et personnages détestables. J’aimerais bien pouvoir me dire que le vampyr sera en mesure d’évoluer dans le tome, mais le problème, c’est que dans mes souvenirs, il a déjà eu un revirement similaire qui l’a conduit à une situation semblable. J’avoue que je ne saurais pas dire dans quel tome c’était ni comment ça s’est fait, mais j’en suis profondément persuadée.
Bref, euh… c’était le chapitre 7 ! Yay ! Deux critiques en un jour !
Le prochain chapitre se concentrera sur… un scripte ?!
Non, je refuse. Bye.
Prenez soin de vous et à la prochaine !
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 6
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Sali-salout les voisinous, voici la suite de la critique du tome 10 de Tara Duncan !
Dans le (très court) chapitre précédent, Magister était ridicule, ça parlait changelins et tentatives d’assassinat, et Selenba voulait adopter du gamin alors qu’elle est toujours une vampyr sanguinaire badass !
Place à la suite, mes aïeux ! :D
Le chapitre s’intitule « Lisbeth : ou comment très bien arriver à mettre quelqu’un en colère et ne pas du tout savoir comment l’arrêter. »
« La tempête était si violente que les meubles, les tentures, les armures, les statues, tout volait. Les courtisans affolés s’étaient, heureusement, très vite mis à l’abri, et en dehors des gardes désespérément agrippés à tout ce qui était encore attaché au sol, il ne restait que quatre personnes dans la salle d’audience encore bondée quelques minutes plus tôt.
Tara, Moineau, Mourmur et l’Impératrice.
Tara avait voulu être discrète.
C’était carrément raté. »
Bon, il semblerait que Lisbeth n’ait pas très bien pris l’annonce que lui a fait Tara. Elle aurait pu s’abstenir de lui révéler ça en public.
« Et au centre du Maelström l’Impératrice d’Omois était dressée, majestueuse, dans une longue robe d’un rouge sang, les cheveux et les yeux assortis tant elle était folle de rage. »
Mais ne vous inquiétez pas, chers fans, on est quand même mis au courant de la couleur que madame Monochrome porte aujourd’hui !
Non, en vrai je me moque, mais c’est qu’un détail. Pour l’instant, tout se passe bien et l’ambiance marche plus ou moins. Ce n’est pas si souvent qu’un chapitre dans ce bouquin ne m’interpelle pas pour une stupidité dès sa première page. Réjouissons-nous et continuons !
« Tara n’avait pas envisagé une seconde une telle réaction. Afin de ne pas déranger les audiences, la jeune fille avait fait passer un message papier à l’Impératrice afin qu’elle soit la seule à le lire, parce qu’un hologramme aurait été trop visible, lui indiquant l’empoisonnement, mais aussi la tentative d’assassinat de Mourmur et pourquoi il fallait qu’ils en parlent en privé. »
J-P : Aïe aïe aïe, la tuile, la tuile…
L-B : Est-ce que cet échec est réglementaire, mon cher Jean-Paul ?
J-P : Il l’est, selon toute vraisemblance, ma chère Louise-Bernarde ! Mais tout de même, vous admettrez que dès le début de la deuxième page du chapitre, on a affaire à une jolie ironie dramatique pour la commentatrice de ce tome, qui…
Oh non mais ça va vous allez pas devenir des personnages récurrents dans cette critique non plus, hein. Shoo.
Bon, c’est reparti pour les erreurs de syntaxe ! Décidément, c’est une habitude en début de chapitre !
« la jeune fille avait fait passer un message papier à l’Impératrice afin qu’elle soit la seule à le lire, parce qu’un hologramme aurait été trop visible, lui indiquant l’empoisonnement, mais aussi la tentative d’assassinat de Mourmur et pourquoi il fallait qu’ils en parlent en privé. » Bon. « lui indiquant l’empoisonnement », on parle de l’hologramme ou du message papier ? À la lecture, on est tenté de l’associer à l’hologramme, puisque c’est l’élément qui est introduit juste avant, mais non.
On avait eu le même problème dans le premier chapitre, au moment où ce que Cal et Robin pensaient être des crapauds se transforment en goules.
Vu que ça fait longtemps, voilà une formulation qui peut être plus claire, à mon sens :
« Afin de ne pas déranger les audiences, la jeune fille avait fait passer un message papier à l’Impératrice, lui indiquant l’empoisonnement, mais aussi la tentative d’assassinat de Mourmur. Écrire une lettre concise en si peu de temps avait été pour le moins complexe, mais un hologramme aurait été trop visible. Au moins, avec un message écrit, elle pouvait être sûre que Lisbeth serait la seule à le lire, et qu’après les audiences, elle serait en mesure de les faire appeler en privé. »
Bref, la suite.
« Ça, pour être privé, c’était devenu très privé, pas de doute. Même privé d’oxygène si ça continuait (ok j’avoue c’est drôle). Parce que, après avoir lu le message, comme une marmite chauffée au rouge, l’Impératrice avait littéralement explosé de colère. Les gens avaient raison. Cela ressemblait effectivement à une sorte de bombe ultra-puissante. Tara se dit que, si elle survivait, elle essayerait de modérer ses propres explosions, parce que, vu de l’extérieur, c’était bien terrifiant. (Non mais par contre, c’est bien drôle, vos conneries, mais Lisbeth pète vraiment un plomb en public alors que le message de Tara suggérait suffisamment qu’il fallait traiter la question de manière discrète ? Parce que là, c’est mort, y a zéro moyen que personne n’ait repéré ça, l’assassin compris ! Lisbeth est vraiment Impératrice…?)
Mais ce ne fut que lorsqu’elle vit que les joyaux du plafond commençaient à s’envoler que Tara décida d’agir. S’énerver, OK, mais démolir la moitié du palais, surtout lorsqu’elle se trouvait en dessous, là, elle était nettement moins pour.
Elle envoya un Amplificatus sur sa voix et hurla soudain :
— AH ! ÇA SUFFIT ! (Pfrrrr paye ta phrase pleine d’autorité)
Mais l’Amplificatus avait bien fait son travail et elle faillit basculer en arrière sous la force du mugissement qui surgit de sa bouche.
Malheureusement, la tempête mugissait tout autant et les deux sons s’annulèrent mutuellement »
Non mais là c’est grotesque et ridicule. Lisbeth perd vraiment tout contrôle à cause de ça ? Le palais d’Omois doit l’entendre chaque fois qu’elle se cogne l’orteil sur un coin de meuble. Ça doit être sympa de se trimballer deux ogives nucléaires hypersensibles en guise de souveraines.
« Tara grimaça. Ses longs cheveux étaient en train de s’emmêler, ça allait être l’enfer de les brosser. Elle subvocalisa à la changeline pour que celle-ci s’en occupe tant bien que mal, histoire de ne pas se faire à moitié scalper plus tard. La changeline obéit et composa un lourd chignon qui tirait sur la nuque de la jeune fille, mais avait au moins le mérite de ne pas l’aveugler. »
MAIS METS PAS DE COMMENTAIRES CAPILLAIRES AU MILIEU DE-
Bon, je vais faire un compteur « L’Oréal, c’est pas du tout le moment », parce que c’est ridicule. Histoire que vous sachiez, je prends aussi le concept des compteurs à Patricklemorse, qui avait fait le début d’une critique assez fun sur Le cas Jack Spark. D’ailleurs, Plm, si tu me lis, j’avais adoré ce début de critique. J’ai pas du tout envie de lire Dixen, mais je me suis quand même attachée à Joshua grâce à toi, donc gg wp ;;;)
L’Oréal, c’est pas du tout le moment : 2 (pour la mèche de Fafnir qui s’était faite couper en début du chapitre 2, et ça).
Au cours de la tempête, Tara remarque une personne qui tente de s’enfuir. Elle le soupçonne d’être celui qui a tenté d’assassiner Mourmur, et le capture et l’attache pour pouvoir avoir une discussion avec lui après. Vous savez quels sont ses signes distinctifs ? Il est habillé en noir et armé.
Au milieu d’une audience menée par l’Impératrice d’Omois.
La subtilité.
Soudain, le pouvoir de Lisbeth décroît, et je vais vous laisser ces beaux paragraphes parce que j’ai BIEN phasé dessus en les lisant :
« Tara oubliait tout le temps que la majorité des gens n’étaient pas aussi puissants qu’elle. Lisbeth pouvait déployer une impressionnante quantité de pouvoir, mais à part pour affronter un ennemi qui la menaçait, sa magie la fatiguait assez rapidement.
À moins qu’elle n’ait pris conscience que ce qu’elle faisait n’était pas très productif. D’autant que des tas d’ambassadeurs de différents pays ou planètes avaient dû se réfugier dans les couloirs, et que les instincts politiques de l’Impératrice ne se débranchaient que très rarement.
Bon, là, lesdits instincts, submergés par un seul et unique mais très, très vindicatif, l’instinct maternel, avaient pris des vacances pendant une vingtaine de minutes. Tara était très, très contente de les voir revenir. »
Non.
Non, c’est pas de l’instinct maternel. Pour la simple raison que Lisbeth a jamais eu de gosse, donc définir la raison de cet emportement sur l’instinct maternel, c’est n’importe quoi. L’instinct politique, elle l’a, ça fait partie de son personnage : elle est Impératrice, elle veille sur Omois, c’est son devoir qu’elle applique depuis des années. Mère, elle ne l’a jamais été.
Si c’était l’émotion qui l’avait saisie, j’aurais compris. Si c’était le sentiment d’injustice lié au fait d’avoir été empoisonnée sans le savoir, ou si le conflit entre sa position de souveraine et le fait de s’être fait berner l’avait mise en colère, là, j’aurais carrément compris. L’instinct maternel n’a rien à voir là-dedans.
Je sais que ce que je dis est redondant, surtout si vous avez déjà lu la critique de Plm du tome 9, mais le côté « screugneugneu une femme c’est avant tout une mère en devenir screugneugneu », c’est épuisant. Non. Beaucoup de femmes n’éprouvent aucun désir d’être mères, elles n’auront jamais l’instinct maternel, et n’en seront pas malheureuses ni incomplètes pour autant.
Bref, ce grand élan dramatique en mode « omg ! Lisbeth se défait de ses obligations politiques, parce que ça touche à sa maternité ! » me crispe.
« Mourmur passa une tête prudente au travers de son étrange cocon.
— Ça y est ? C’est terminé ? Par la barbe de mes ancêtres, j’aime bien les choses qui explosent, mais c’est la première fois que je vois une impératrice exploser. Intéressant. (Mourmur est tellement défini par un seul trait de caractère qu’il le répète à voix haute, quel désastre)
La salle d’audience avait ceci de particulier que les paroles, sans l’aide d’aucun sort, s’entendaient très bien, quel que soit l’endroit où l’on se trouvait. Un travail merveilleux dû aux nains, experts en acoustique malgré leur incapacité chronique, et malheureusement célèbre, à chanter juste. »
Allez, c’est parti pour un nouveau compteur.
Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 3 (les us capillaires des nains, la régularisation de la grossesse par la magie et ça)
« L’Impératrice entendit donc fort bien le commentaire de Mourmur, qui en fait se voulait juste commentatif et très probablement admiratif, mais qu’elle ne vit que sarcastique.
— VOUS AURIEZ EXPLOSÉ AUSSI SI ON VOUS AVAIT EMPOISONNÉ PENDANT LA MAJEURE PARTIE DE VOTRE VIE ! hurla-t-elle, encore furieuse. »
Bon bah, nique la discrétion, j’imagine. J’aime bien Lisbeth, pourtant, mais là c’est même pas drôle, c’est juste ridicule.
« Moineau se transforma, s’approcha et, se méfiant de l’acoustique, marmonna du coin de la bouche :
— Oh là là, elle n’a pas très bon caractère, ta tante, dis donc !
— Mince alors, persifla Tara, et ce n’est que maintenant que tu t’en rends compte ?
Moineau était vraiment gentille (PFFFFFRRRRR. On se rappelle du « lol votre planète de moyennâgeux » du chapitre 4, hein. Moi j’oublie pas, et j’appelle pas ça de la gentillesse). Elle avait beaucoup de mal à voir le côté négatif des gens.
Enfin… sauf chez Fabrice dont, curieusement, elle n’avait tendance à voir que les côtés négatifs. »
Ah bah c’est ballot, hein, Fabrice est littéralement le seul personnage qui aurait besoin d’un peu de bienveillance, puisqu’il essaie de bien faire et se trompe. Mais non, tu sais quoi, continue de voir que les côtés négatifs de Fabrice, tant que tu les observes de loin, ça me va. Le boug est sur Terre, content de remplir son devoir de gardien et d’être en sécurité, alors déteste-le autant que tu veux, tant pis. De toute façon, vous n’êtes plus ensemble.
Mourmur sort péniblement du cocon dans lequel il s’était planqué pendant que Lisbeth pétait sa durite. Il est surpris de constater qu’il a mal, alors que les loup-garous guérissent tout de suite normalement.
Et en vrai, si Mourmur était capable de se tenir en sa présence, une discussion Mourmur-Fabrice m’intéresserait. Vu que le jeune homme est aussi loup-garou, et depuis plus longtemps que le savant.
« — Dans mon bureau, fit une voix froide derrière eux, tout de suite !
Ils sursautèrent. Pendant qu’ils s’occupaient de Mourmur, l’Impératrice s’était rapprochée d’eux. »
Comment ça, « dans mon bureau » ? T’es prof, maintenant ? Ça a un bureau, une Impératrice ?
« Comme toujours, Tara fut frappée par sa beauté (AAZBRHIERFU AAAAABFVVEBNIFOZIKBONUNBSORNIS). Elle avait été tellement occupée par les prétendants, que cela faisait des jours qu’elle n’avait pas vu sa tante (qui elle-même était à la fois occupée par les affaires d’État, mais surtout par la préparation de son mariage, ce qui était bien pire) en chair et en os. Elle était toujours en rouge, ses cheveux aussi, mais à son grand soulagement, ses pupilles n’étaient plus pourpres. Elles étaient redevenues bleu marine, comme celles de Tara, même si elles étaient, là, carrément plus froides. Et furieuses »
L’Oréal, c’est pas du tout le moment : 3
« — Nous ne sommes que les messagers, osa Tara. Tuer les messagers ne se fait pas, tu sais.
— Si j’avais voulu vous tuer, vous seriez morts, gronda l’Impératrice. Ne dis donc pas de bêtises. Je sais très bien que ce n’est pas votre faute. (merci, c’est trop d’honneur) Mais nous devons en discuter. Allons dans mon bureau. (okay madame Pavoshko) Nous y serons plus au calme.
Dans sa main fine, lourdement chargée de bagues, le mot de Tara était tout chiffonné. Mais Lisbeth avait pris la précaution de le conserver afin que nul ne sache pourquoi elle s’était mise dans une telle colère (c’est… c’est une blague ?). Pour plus de précaution, elle incanta d’ailleurs un Destructus qui carbonisa le message. »
Ahem… Dois-je rappeler que, cinq minutes avant, Lisbeth a hurlé texto qu’elle avait été empoisonnée sur une longue durée ? Vous les estimez à où, les capacités de déduction des ministres et autres gens de la cour ?
« — Juste une minute, ma tante, j’ai attaché un type à une des colonnes. Je trouve qu’il est assez louche. Si cela ne t’ennuie pas, j’aimerais faire venir un Diseur. Si c’est un inoffensif Omoisien, nous le saurons très vite. Si, comme je le soupçonne, c’est l’assassin qui tente d’avoir la tête de Mourmur, il aura certainement des tas de choses à nous raconter.
L’Impératrice blêmit.
— Un assassin ? Dans mon palais ? Ah, ça commence à bien faire ! »
Bon, on va considérer que tout Omois est complètement con et point barre, hein. Non parce qu’on lui a expliqué dans le message qu’un assassin a tenté de tuer Mourmur. Mourmur qui se trouve dans le palais. L’assassin il est pas aux Caraïbes, hein.
Avant même que Lisbeth ou Tara puisse l’interroger ou faire venir un Diseur, l’assassin déballe tout, depuis son ordre de mission et l’arme utilisée jusqu’à qui l’a commandité (un sangrave, selon tout ce qu’il sait). Et là, pour le coup, on a un passage qui m’a sincèrement fait rire, dans le bon sens du terme :
« — Encore ce maudit Magister ! gronda l’Impératrice en ignorant la requête du prisonnier. Mais quand donc quelqu’un me débarrassera de ce sale type ?
L’assassin n’allait pas laisser passer une occasion pareille.
— Euh, justement, à ce sujet, on peut peut-être en discuter ? Nous avons des tarifs très avantageux. Même si éliminer le maître des sangraves doit aller chercher dans le million de crédits-muts d’or, ce n’est pas impossible… »
Non mais c’est vraiment giga drôle. Ça fait très Naheulbeuk, dans la construction, j’adore. Le mec vient de se foirer dans son objectif, il avoue tout sans qu’on ait besoin de l’interroger, et EN PLUS il saute sur l’opportunité pour proposer un contrat d’assassinat contre Magister, alors même que tout le monde a pu voir son incompétence étalée au grand jour ? Je l’adore. Oubliez Mourmur, c’est le meilleur personnage de la série, là.
L’homme se fait donc arrêter. La narration rappelle qu’il y a des sorts de protection autour du trône de Lisbeth, mais que laisser s’approcher un assassin d’elle relève quand même d’une forte incompétence. Je suis d’accord, surtout quand il s’habille en noir et apporte des armes avec lui.
« Décidément, ce n’était pas leur jour. Mais, à voir la lueur spéculative qui passait dans le regard de Lisbeth, il sembla à Tara que la proposition de l’assassin ne serait pas forcément ignorée… »
… non mais Lisbeth c’est Zandgar, en fait.
Zandgar, c’est un perso qui apparaît dans Le Donjon de Naheulbeuk. Et Le Donjon de Naheulbeuk, pour ceux qui connaissent pas, c’est une série audio et une bande-dessinée humoristiques très basées sur les jeux de rôle. On y suit une troupe d’aventuriers tous plus antipathiques les uns que les autres, qui souhaitent accomplir une quête et se retrouvent ensemble de façon un peu circonstancielle. Il y a quelques chansons dérivées de cette histoire, dont les rôlistes, les GNistes et autres fréquenteurs de conventions médiévales sont assez friands. J’aimais beaucoup lire les péripéties de ces personnages, au collège, même si maintenant, l’humour n’est plus trop à mon goût.
Il n’empêche que Pen of Chaos et le Naheulband, le groupe de musique à l’origine des quelques chansons tournant autour de cet univers, a créé beaucoup de choses catchy. Parmi mes préférées, il y a Maître du donjon, Chicken quest, A l’aventure compagnons et Mon Ancêtre Gurdil
Zandgar, dans tout ça, c’est le maître du donjon de Naheulbeuk. Un antagoniste cruel mais qui s’entoure constamment d’incapables, au point qu’il traverse échecs sur échecs, et qu’on puisse beaucoup lui reprocher d’être tout aussi incompétent que ses subordonnés.
Je pourrais aussi l’associer à Magister, techniquement. On va dire que Lisbeth et Magister se partagent le titre de « leaders d’un truc important mais tellement stupides qu’ils ignorent tous les red flags des sidekicks qui les entourent ».
Toujours est-il que Lisbeth amène Tara, Mourmur et Moineau à l’un de ses bureaux… parce qu’apparemment elle en a plusieurs. Qu’elle utilise en fonction des gens qu’elle reçoit.
Le palais d’Omois est donc partiellement occupé par des bureaux inutiles, ça fait plaisir…
Elle dit qu’elle va se changer, et affirme qu’elle aimerait bien avoir une changeline comme celle de Tara, parce que ça lui permettrait de changer de vêtements plus rapidement. Très digne, l’Impératrice qui veut chiper sa changeline à sa nièce, j’aime bien/sarcasme.
On a droit à un paragraphe qui nous explique qu’elle a mis une tenue qui la fait sembler jeune, et ça ne sert strictement à rien.
« D’un onctueux beige crème, qui accentuait son côté « jeune fille » soigneusement entretenu à coups de sorts et de potions. À côté de Tara, elle paraissait à peine quelques années de plus, alors qu’elle approchait de la cinquantaine. Tara songea que les Terriennes tueraient pour avoir accès à ce genre de pouvoir, la jeunesse presque éternelle… »
Alors, pour être Terrienne, je peux moi-même témoigner : non. Pas trop. Certes, je suis encore jeune, à titre personnel, mais si c’est pour être définie toute ma vie en fonction de mon apparence physique et mon potentiel d’attraction, je préfère me tirer une balle tout de suite.
« Lisbeth s’installa derrière son bureau et les regarda, particulièrement Mourmur. Le savant, qui avait supporté l’épouvantable caractère d’Isabella Duncan, la grand-mère d’acier de Tara, pendant plusieurs mois, ne broncha pas. (P T D R. Tu as passé lesdits mois à faire exploser son sous-sol avec tes expériences à la con, chéri. Si quelqu’un a dû supporter l’autre, c’est certainement pas toi. Ah oui, et maintenant Isabella est en acier, c’est bon à savoir, j’espère qu’elle se remettra vite de son passage chez les X-Men). Après tout, c’était lui qui avait tous les atouts en main. L’Impératrice le savait, car elle céda.
— Haut Mage Mourmur Duncan, dites-moi ce que vous avez trouvé et comment, ordonna-t-elle d’une voix irritée d’avoir dû abdiquer la première.(mais c’est pas possible d’être une gamine à ce point… eh, ta tenue, elle te retire de l’âge mental aussi ?)
Mourmur répéta ce qu’il avait révélé à Tara, en donnant quelques explications très scientifiques qui passèrent largement au-dessus de la tête de l’Héritière et de Moineau, mais qui parurent littéralement fasciner Lisbeth. »
Bon, okay, franchement ? Ce passage ne sert à rien, mais j’aime bien l’idée que Lisbeth montre de l’intérêt pour des explications scientifiques. Ça la sort de son rôle strictement politique.
Après, c’est absolument pas le moment. La personne qui a envoyé l’assassin va finir par se douter que celui-ci s’est fait avoir, et donc potentiellement en envoyer un autre, ou trouver un autre plan pour éliminer Mourmur. Mais à ce stade, ils en sont pas à leur première erreur de timing, ils sont plus à ça près.
« — Ah, murmura-t-elle à un moment de l’exposé, c’est donc ainsi que cela agit ?
Mourmur confirma gravement. Ils échangèrent encore pendant presque une heure. (Non par contre, la qualité d’un scientifique, c’est la vulgarisation. Ça t’a pris cinq minutes de résumer ce qu’il s’est passé auprès de Tara et Moineau, pourquoi tu flexes auprès de Lisbeth, au juste ? Quel intérêt ?) Tara somnolait à moitié, heureuse d’avoir échappé à la corvée de rencontrer les prétendants, lorsque enfin la discussion s’acheva. »
Ils en reviennent aux interrogations de plus tôt, car même si l’assassin affirme que le compte qui l’a recruté était celui d’un sangrave, ça ne veut rien dire en soi. Ils prennent le temps d’examiner l’hypothèse d’un complot des vampyrs. Mourmur demande à Tara combien de vampyrs buveuses de sang humain elle avait guéri, quand elle s’était rendue en Krasalvie, mais elle ne s’en souvient pas. C’est bien arrangeant qu’elle se rappelle distraitement de l’emplacement des objets démoniaques et pas de ça, mais passons.
Ils doutent que contacter Drakul (le président des vampyrs, vous vous en doutez au nom, je crois) soit une bonne idée, puisqu’il est potentiellement dans le complot. Moineau demande alors à Tara ce que Safir Dragosh, qui est venu lui parler pendant la réception du chapitre 4, lui voulait.
« — Il était inquiet.
Houlà, songea Moineau, Tara ne s’en rendait sans doute pas compte, mais vu leur légendaire maîtrise, un vampyr inquiet, c’était l’équivalent d’un humain terrifié ou d’un elfe fou furieux.
— De quoi ? fit Mourmur, devançant de peu l’Impératrice.
— De l’arrivée des démons, répondit Tara. Il m’a suppliée de ne pas conjurer le nouveau roi des démons pour le faire venir ici. Il pense que nous allons tomber dans un piège et tous mourir. Je suis d’ailleurs tout à fait d’accord avec lui ainsi que je l’ai dit, répété et re-re-re-répété. »
Lisbeth accepte que Safir soit informé de ce qui a eu lieu. Elle convoque ensuite son secrétaire, un certain Intimais, afin de faire répandre la nouvelle de son empoisonnement et de prévenir les Services Invisibles. Ceux-ci sont chargés de la protection impériale, et prêts à assassiner pour accomplir leur mission. Que d’excitation en perspective. Elle évoque ensuite Sandor, son frère, qui règne à ses côtés. Il est chargé de l’Armée et de la sécurité du palais. Autant dire qu’apprendre que Lisbeth se fait empoisonner depuis des années va lui mettre un seum monumental.
Pour une raison ou une autre, Lisbeth embraye sur le fait que Sandor est toujours célibataire et qu’elle aimerait bien qu’il prenne soin de lui plutôt que de tout le temps vivre pour son devoir. Et huh… okay, mais d’une c’est pas le moment, et de deux, une amourette c’est pas l’accomplissement d’une vie, merde.
« — D’ailleurs, en parlant de mariage, fit Lisbeth en braquant ses impitoyables yeux bleus sur Tara, où en es-tu avec les prétendants ? J’ai l’impression qu’il n’y a rien de bien fameux parmi ceux que j’ai eu l’occasion de croiser, non ? »
Yessaï, les transitions subtiles./sarcasme
« Ben tiens. Même avoir appris qu’elle avait été empoisonnée ne pouvait pas éloigner Lisbeth de son obsession très longtemps. Ce qui surprenait le plus Tara, c’était que, pas plus que les très ordinaires représentants qu’elle avait pu rencontrer jusqu’à présent, le futur mari de Lisbeth, Various, n’était de loin le plus puiss… »
Je comprends pas la dernière phrase.
Y a pas de vanne, je comprends pas la dernière phrase. Les points de suspension l’interrompent parce que Tara fait une déduction après, mais du coup, ça prive la phrase de son sens. Ça essaie de dire quoi, que Various n’est pas puissant, tout comme les prétendants qu’on a filé à Tara ? Dans ce cas, il devrait plutôt y avoir écrit quelque chose comme « tout comme les très ordinaires représentants qu’elle avait pu rencontrer jusqu’à présent, le futur mari de Lisbeth, Various, était de loin le moins puiss... », non ?
Bon, euh, passons. C’était gênant.
« Soudain, Tara prit une grande inspiration. Elle avait évité d’affronter Lisbeth, estimant qu’il était plus important de la convaincre de ne pas faire venir les démons que de lutter contre l’avalanche de prétendants, mais à présent, elle n’avait plus le temps de jouer.
[...]
— Tu m’as submergée de prétendants alors que tu savais très bien qu’en voir autant ne me laisserait jamais le temps d’approfondir mes relations avec l’un d’eux. Je trouvais ça bizarre aussi, cette incroyable avalanche de types plus mignons les uns que les autres, mais qui donnaient l’impression soit d’être terrifiés par moi, soit de n’avoir pas assez de neurones pour être capables d’aligner autre chose que des propositions commerciales. (Lisbeth a les mêmes méthodes que le clan de Fafnir, ça fait plaiz.)
Elle se leva et se planta devant sa tante.
— Tu as sélectionné les plus mauvais d’abord afin de me dégoûter, parce que ce que tu vises, toi, c’est le top du top, je me trompe ?
Lisbeth se contenta de la dévisager, restant de marbre. Tara accentua la pression.
— Sauf que le top du top, cela signifie ou Maître Chem, ou Archange. Et comme je n’épouserai ni un vieux dragon ni un jeune démon, quoi que tu puisses en penser, peut-être que je pourrais m’abstenir de perdre mon temps avec des gens à qui je n’ai rien à dire ?
Lisbeth laissa filer un léger soupir. Parfois, elle se disait que c’était assez pénible d’avoir une héritière trop maligne. »
Bon, euh, corrigez-moi si je me trompe, mais… toutes ces phrases alambiquées, là, ça signifie simplement que Lisbeth file des prétendants barbants à Tara pour qu’elle se dise qu’il n’est finalement pas si mal d’épouser Chem ou Archange, c’est ça ? Parce que moi je peux le résumer en trois lignes, donc l’« héritière trop maligne » qui a besoin d’étaler son explication et qui, en plus, a mis cinquante-sept prétendants avant de se rendre compte de la supercherie, elle peut aller se faire rhabiller par sa changeline.
« Vintimis revint avec le communiqué, ce qui la dispensa, les dieux en soient remerciés, de répondre à la question de Tara. »
C’est qui, Vintimis. Le secrétaire s’appelle Intimais.
Comment tu peux changer le nom d’un personnage en trois pages. Genre, je sais qu’il est pas important, mais quand même. Ça se fait pas.
Lisbeth dit qu’elle va laisser Tara tranquille avec les prétendants, et celle-ci décide qu’elle ira expliquer la situation à Safir quand le jour sera levé. Mourmur incite Lisbeth à surveiller son alimentation pendant le prochain mois, et à ne pas consommer de ce que lui prépareront ses cuisiniers. À la place, il propose que ce soit Various qui lui fasse à manger !
Et le… chapitre se finit là-dessus… pour une raison ou une autre.
En vrai, ce chapitre était plutôt marrant à commenter, même s’il était très stupide. Au moins, je ne me suis pas ennuyée, je l’ai fait d’une traite.
Le prochain chapitre se concentrera sur Safir ! Yay ! J’aime bien ce personnage, pour une fois j’ai sincèrement hâte.
À la prochaine !
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 5
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Bonjour à tous !
Bon mois des fiertés à mes fellows LGBTQ+ ! J’espère que votre mois de juin est rayonnant de jolies choses.
Après ce préambule coloré, reprenons la lecture de Tara Duncan. Dans le chapitre précédent, Moineau annonçait à Tara son mariage prochain (et non voulu) avec Jeremy, Magister empoisonnait Lisbeth pour qu’elle soit infertile et Mourmur, mon antidépresseur de ces bouquins, faisait son apparition en manquant se faire assassiner.
Le chapitre d’aujourd’hui s’intitule « Sang de vampyre, attends-toi au pire  (Vieux dicton AutreMondien) ». Je sais pas pourquoi « vampyr » est orthographié différemment ici, peut-être qu’ils ont laissé tomber le « e » au fil des siècles.
« Magister vacilla et finit par poser ses fesses poilues par terre. Il grogna lorsqu’il se coinça la queue. Il oubliait tout le temps qu’il en avait une et avait découvert à quel point c’était désagréable de se la faire pincer dans une porte ou de s’asseoir dessus de travers.
Selenba le regardait avec un sourire en coin. La magnifique et glaciale vampyr aux yeux rouges et aux longs cheveux d’un blanc d’os, sanglée dans son uniforme de cuir pourpre, s’amusait beaucoup. Tant, que Magister se disait qu’il allait la sortir de la pièce avant de la transformer en boue sanglante avec des petits morceaux de cuir rouge un peu partout, parce qu’il avait encore besoin d’elle. »
« *voix de commentatrice de sport toulousaine* Aïe aïe aïe, une intro presque passable de chapitre, mais qu’est-ce qu’il s’est passé, mon bon Jean-Paul ?
- Eh oui, Louise-Bernarde, c’est une grosse erreur de la princesse française Sophie Audoin-Mamikonian, un grand dérapage dans cette dernière phrase, qui nous cale de la virgule tous azimuts !
- Et ce n’est pas tout, deux lectures, je dis bien deux lectures nécessaires pour comprendre que Magister ne compte pas sortir sa seconde de la pièce POUR la transformer en carpaccio, mais bien POUR ÉVITER de le faire !
- La saison me semble très mal partie, Louise-Bernarde. Mais pour voir le bon côté des choses, finalement, ne peut-on pas se dire qu’on a vu pour la première fois un « Tant » suivi d’une virgule dans une phrase ? Ça n’était pas arrivé depuis 1928, mais quel dommage qu’on ne sache pas du tout à quoi ce « tant » fait écho avant une deuxième lecture !
- C’est la vida loca, Jean-Paul ! »
Je vais vraiment finir par faire mon top des intros les plus éclatées de ce tome.
Bref, Magister galère donc sous sa forme de loup-garou. Dans un paragraphe sur le développement de ses sens d’odorat et de vue, il remarque que Selenba n’a pas trop l’air d’apprécier sa transformation.
« Y aurait-il un vieil antagonisme entre les vampyrs et les loups, dont il ne serait pas au courant ? Ce qui lui semblait curieux, vu que les loups-garous avaient été créés par la Reine Rouge et étaient restés prisonniers du Continent Interdit depuis des centaines d’années. Alors pour quelle étrange raison avait-il le sentiment que Selenba avait déjà rencontré des loups-garous et s’en méfiait ? »
Voyant qu’il semble s’interroger, elle lui parle des changelins, qui ont réussi à infiltrer les vampyrs grâce à leurs capacités de métamorphe. Selenba semble les tenir responsable du fait que les vampyrs n’essaient plus de conquérir la planète.
Je tiens à dire qu’avec ce résumé, j’essaie de vous épargner des formulations extrêmement moches qui ont demandé à être relues deux fois.
Mais en tout cas, ça m’interroge. La changeline que possède Tara fait-elle partie de ce peuple ? On n’a jamais entendu parler de cette espèce à ma connaissance. Je me demande si l’experte en relooking de la blonde à mèche blanche sera développée, et si Selenba l’a remarquée avant, puisque ça n’a jamais été mentionné.
En tout cas, la changeline de Tara n’est pas évoquée dans ce chapitre.
Magister se dit que ce serait bien pratique de pouvoir se changer en ce qu’il veut sans avoir à utiliser de magie. À mon avis, il faudrait déjà qu’il révise ses talents d’orateur, parce que la dernière fois qu’il a infiltré le palais d’Omois sous couverture, c’était assez ridicule. Pour rappel, il s’était transformé en elfe guerrière pour discuter avec un ministre raciste (bravo champion, super idée) et s’était fait draguer par un elfe qu’il avait assassiné dans des chiottes.
Selenba réagit mal à l’éventualité que Magister devienne changelin :
« — Non, fit-elle froidement, certainement pas.
S’il avait eu un sourcil, le loup l’aurait sans doute haussé.
— Non ?
— Bien qu’étant un paria aux yeux de mes semblables, je reste une vampyr, même si je me nourris de sang humain interdit. Et il y a quelque chose que nous nous sommes juré de faire, quelle que soit notre position ou notre situation.
— Laquelle ? demanda le loup […]
— Éliminer les changelins. Dès que nous en voyons un, nous le détruisons. Si vous vous transformez en changelin, Sombre Seigneur, je n’hésiterai pas.
Elle fixa son regard sanglant sur le loup et termina.
— Je vous tuerai »
Lol.
1/ Déjà, commence par éliminer la changeline notoire qu’il y a autour du cou de Tara depuis six tomes, peut-être ? Non parce que je sais que le machin a l’air moyennement vivant, mais quand même. Tout le monde l’appelle « la changeline » et elle a sa propre conscience.
Après, vous me direz, vu qu’ils arrivent pas à tuer Tara elle-même, viser sa relookeuse sonne compliqué.
2/ Je vois l’intention derrière l’affirmation de Selena. Créer une tension entre un méchant et son second, et un lieu de mésentente, pour étoffer Selenba, ça peut être intéressant.
Le truc, c’est que ça me paraît bizarre. Ils bossent ensemble sur les mêmes objectifs depuis longtemps, il y a quand même une différence entre Magister, dont Selenba connaît la personnalité et les objectifs, et les changelins qui ont infiltré les vampyrs, non ? Elle sert avec dévouement le même type depuis dix plombes, pourquoi vouloir le tuer pour des raisons de transformation ? Il ne parle pas de s’allier avec les changelins, mais d’utiliser leur pouvoir pour mener à bien ses desseins, sur lesquels ils bossent tous les deux, y a quand même une différence !
M’enfin bon. Ça reste intéressant de voir Selenba faire semblant d’être développée, ne décourageons pas l’intention.
« Menacer Magister n’était pas une bonne façon d’allonger son espérance de vie. Du coup, les gens évitaient.(Quitte à pinailler : je trouve ça vraiment mochouille, les expressions comme « vu que » ou « du coup ». Ça donne un ton très juvénile à l’écriture) Le loup en fut si surpris qu’il s’emmêla les pattes, bascula en avant et atterrit sur la truffe avec un glapissement de douleur. »
Mais Magister, tu es cringe.
Magister se retransforme en humain, prend le visage de Selenba entre ses mains et lui demande si elle est certaine qu’elle le tuerait. Il finit par la lâcher, satisfait qu’elle ne se contredise pas.
Selenba reçoit ensuite un appel l’informant que la tentative d’assassinat sur Mourmur a échoué.
Ils sont donc responsables de cette tentative, rien de surprenant jusque-là puisque c’est eux qui sont à l’origine de l’empoisonnement de Lisbeth.
« Elle remit sa boule de cristal dans la poche de sa combinaison moulante en cuir de spalendital teinté de rouge. (pardon mais j’imagine le gros renflement de la boule de cristal sur sa combi moulante et je ricane)
— Tu as fini ? demanda aimablement Magister.
— Oui, répondit-elle, encore contrariée.
— Bien.
Il la frappa.
Avec une telle force qu’elle vola à travers la pièce pour s’écraser sur l’un des murs gris en pierre Masksort de la forteresse.
Au moment où sa tête heurta les pierres, elle eut comme une illumination.
Tara Duncan ne devait pas mourir. Ou plutôt si, mais pas avant d’avoir fait quelque chose. Alors qu’elle glissait le long du mur pour s’affaler en un petit tas, le sang coulant de sa tête blessée, elle pensa aussi à une autre personne. Qui allait, elle aussi, lui rendre un petit service. (Est-ce que tu peux faire du teasing encore plus subtil que ça, je me le demande)
— Hum, fit Magister en s’approchant souplement, un peu ennuyé. Il va falloir que j’apprenne à doser ma nouvelle force ou les recrues ne vont pas durer très longtemps. Décidément, la mère de Tara, ma douce Selena (Merci Magister de rappeler à voix haute qui est ce personnage, c’est vrai qu’on avait tous oublié. En plus la formulation est tellement naturelle) m’a rendu un merveilleux service. Je me demande si elle le regrette là où elle est. Et ce qu’elle fera lorsque je la rejoindrai. Parce que je la rejoindrai, un jour, c’est sûr. »
Gros creep.
Bref, Magister nous rappelle qu’il est très méchant en corrigeant sa seconde. Ce qui n’était pas vraiment nécessaire, puisqu’une page avant, il disait qu’il appréciait la constance de Selenba dans ses menaces et qu’il ne se transformerait pas en changelin de toute façon.
C’est, euh… ouais, particulier, dirons-nous. En fait, pris seul, le passage pourrait marcher ; mais le problème, c’est que peu de temps avant, Magister avait droit à une scène ridicule où il se casse la gueule sur sa propre queue. Le ton passe trop du coq à l’âne, ça fait un effet étrange.
Sur ces entrefaites, Magister demande des nouvelles de Lisbeth :
« — Elle a eu sa dose habituelle de mon sang, répondit [Selenba] lentement, tentant de maîtriser les bruits de cloche dans sa tête. Mais j’ai appris par deux laborantins que Tara Duncan avait fait venir Mourmur Duncan afin d’étudier la raison pour laquelle l’Impératrice est stérile. Je n’aime pas du tout ce que j’ai appris sur ce vieux fou. Il paraît génialement bizarre et désagréablement compétent (*rolleyes*) J’ai donc organisé ce qu’il faut pour le faire disparaître avant qu’il ne trouve ce qui se passe.
Elle ne précisa pas que l’assassinat avait échoué pour l’instant. Tant que les assassins ne revenaient pas vers elle afin d’avouer leur échec, il restait une petite chance. Inutile d’énerver Magister avec ces détails.
— Parfait. Il ne faut pas que les gens se rendent compte de ce que nous préparons.
Selenba n’en avait en fait aucune idée. Autant Magister dévoilait plutôt volontiers ses plans, autant la vampyr ne savait absolument pas pourquoi il empoisonnait l’Impératrice d’Omois depuis des années. La seule fois où elle avait osé poser la question, il l’avait fait fouetter pour son insolence (depuis quand la relation Selena-Magister a autant de relents SM ??? J’ai loupé des fanfics ?). Depuis, elle avait appris à éviter le sujet »
Selenba semble donc intriguée, car elle ignore pourquoi Magister est aussi déterminé à empoisonner Lisbeth tout en ouvrant la possibilité qu’elle ait des enfants. Elle en vient à songer à son propre désir d’avoir un enfant, depuis qu’elle a rencontré la jeune Selena, et elle se demande comment elle pourrait en avoir un.
Allez, on l’aide : ça commence par « a », ça finit par « doption ».
C’est ainsi que le chapitre se termine. Celui-là, comme promis, était très court (et avec très peu de matière). On va dire que ça équilibre la longueur de la critique précédente.
J’espère que la lecture vous aura quand même plu ! Le prochain chapitre se concentrera sur Lisbeth.
Bonne journée/soirée !
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Pas une critique
Juste ce petit message pour vous informer que j'ai ouvert la possibilité d'envoyer des questions ou des messages sur ce blog !
J'ai lu tous les retours que vous m'avez faits jusque-là, merci beaucoup pour vos gentilles réactions, c'est super chouette à vous ! Pour une raison mystérieuse, ceci étant un de mes seconds comptes, je n'arrive qu'à répondre avec mon compte original. Et bon, je suis pas Bruce Wayne, mon identité n'est pas un mystère à déblayer, mais je préférerais pouvoir plutôt échanger depuis ce compte-ci. Donc cette solution existe, si jamais ☺️
Du coup voilà, je ne suis pas volontairement une giga snob qui met des vents, m'en veuillez pas 😔
Bisous, et j'essaie de me hâter pour la suite de la critique, promis !
- Déambib
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