Tumgik
lemerourouge · 10 months
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Je vais te raconter une histoire, je crois que tu ne la connais pas. C'est l'histoire de l'homme qui entend des pas. Des petits pas. Imagine maintenant que le bruit de ta pensée est encore plus lourd que ces pas. Et pourtant, ces pas ont réveillé notre homme. Il les entend, si loin, dans la ville quelque part. Avancent-ils ? C'est comme s'ils venaient du même endroit et de plusieurs endroits à la fois. Aussi, ils ont de l'eau, une infime quantité d'eau sous les pieds. Oui, c'est bien vrai. C'est exactement comme cela, comme sur la pellicule des yeux. je es entends, ils ne sont que pour moi, je le sais. Les pas. Ils avancent, tantôt reculent, ils ne m'empêchent pas de dormir, ils sont au centre de mon coeur. Entre chaque silence, ils font couleur leurs rivières. Ces pas, je dors, la nuit étanche est immobile, ces pas montent jusqu'à moi, je suis haut, ils me trouvent, m'ont trouvé, ces pas ils sont pour moi, je les chéri, mes yeux descendent mon doux sourire, je reste allongé, ils continuent, ils ne s'arrêtent pas, pas comme les vagues. Pas, merci, c'est l'amour.
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lemerourouge · 10 months
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J'aime t'écrire en pensant que tu seras dans le bus, nuit ou jour, entouré de voyageurs surpris, en jeunesse. J'ai réfléchis depuis notre rencontre, et je comprends que cette lettre devra être écrite à la main d'ailleurs, pour être juste. Parfois, je crois que je suis de ceux qui se jettent. Que m'exprimer est comme prononcer un nom, qu'il fallait que je reconnaisse une chose. Je t'écris parce que j'ai poursuivi dans mes pensées mon attitude, je me suis interrogé, pourquoi, alors que tu étais sur le départ, j'ai voulu te dire d'un coup, ce soir, alcoolisé, ce soir qui se terminait, et alors que tu partirais aussi vite que tu étais entrée, c'est le lot de ceux qui n'ont que le présent comme arme, de réagir, et de le vouloir dire. Je crois que c'est mon pacte de fidélité. Je me suis interrogé sur cet acte. Je n'aurais rien dis, mais ce soir, j'ai voulu dire le peu que j'avais en plus à dire et pourquoi à tout prix vouloir confesser un penchant ?
Je crois qu'il me fallait reconnaître je voulais rendre compte de ta présence devant moi, de ta présence regardée en moi, parce que je l'aimais je crois, j'avais de la tendresse pour toi regardée en moi. C'est comme si en parlant, j'étais plus juste avec moi. J'adore aimer, regarder quelqu'un qu'on pourrait aimer, qu'on aimera jamais, qu'on aimera toujours sans plus jamais s'en souvenir, et le dire. Je crois que c'est lié aux hommes, car j'ai travaillé sur la présence des animaux autour de moi, j'ai chanté pour des corbeaux "Oiseau écoute-moi, si je chante, si je chante, oiseau, écoute-moi, si je chante c'est pour toi", il faudrait que tu puisses entendre l'air, j'ai chanté parce que c'est le vivant qui ne répond pas, et c'est terrible et magnifique que de ne pas pouvoir faire entendre son chant aux oiseaux, que l'homme est seul. Ce soir-là j'ai remarqué aussi la présence d'un arbre au-dessus des danseurs. Il y a tant de présences qui me visitent dont je ne sais me rendre compte, et je ne sais si elles sont d'ailleurs en moi ou en dehors de moi, c'est si difficile. À jamais je sais que je ne sais pas quoi dire à un arbre que je remarque. Peut-être n'ai-je pas encore assez d'amour. Je suis certain que je n'ai pas assez d'amour. Et donc, contrairement à eux, en face d'un inconnu, il est de mon devoir intérieur parfois de parler de ce qui tient devant moi.
C'est la mesure de ma sincérité que d'essayer de m'avancer. Il y a un texte de Genet sur le funambule, qui doit être mort avant que d'être monter. Je crois parfois, que je suis un peu mort, c'est pour ça que je n'hésite pas. Je regarde passer les lueurs devant moi et j'en parle car je ne sais que leurs venues ne m'appartient pas, et je ne la chercherai d'ailleurs pas forcément. Je suis spectateur et ma parole en rend compte pour être juste envers ce qu'elle a vu, mettre une voix, mettre en lumière des sensations qui naissent par et autour de quelqu’un. Tout est toujours à inventer, et je ne comprends pas pourquoi il y a si peu de créations, ni pourquoi les gens osent si peu. Je dois comme dire à l'autre, lui rendre ce qu'il m'a donné, deux infinités se rencontrent, et le monde est derrière eux.
C'est ma manière à moi de jouer au fleuve, avant de se quitter, de faire demi-tour comme un bateau, d'être entier alors que je ne reverrai peut-être pas quelqu'un, si tu ne partais pas au bord de tes vacances, sûrement n'aurais-je rien dit. C'était mon serrement de main.
Dans l'amour il faut jouer tous les rôles, il faut conduire, être à la fenêtre, endormi, éveillé, errante, retrouvée, comme dans la vie. J'espère que la prochaine fois qu'on se verra, on inventera pleins de choses, j'ai très envie de danser sur un chemin en rentrant de la forêt, quand la nuit est au bord, avec toi
À la rentrée j'aimerais te donner une pierre d'un cimetière dans la main et dans l'autre un sac avec un poisson, et que tu acceptes en fermant les yeux de danser. Je danserai aussi, ce que j'aime chez les danseurs c'est la souplesse de leurs corps qui peut tordre des ronds et s'élancer, visiter l'air, envoyer une jambe ici et un bras-là, si seulement les esprits étaient aussi souples que le corps des danseurs, je crois que mon amour toucherait mieux mon amour.
Sur l'image que je t'ai envoyé, ton sourire est quelque chose qui me touche beaucoup. Merci pour cette image. Beau voyage, Jonas
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lemerourouge · 10 months
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Je n'écris plus, ne tiens plus autant à cela, j'aimerais avoir le corps d'un travailleur du dehors. D'un travailleur de la nature, est-ce un fantasme ou un véritable désir ? Où est la plaine ensoleillée de poissons ? Où sont les vagues roses ? Je cherche la lumière et le travail, plonger sous l'eau et glisser et regarder les poissons
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lemerourouge · 11 months
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Les potes, hier, j’étais invité à un pique nique inconnu, sur la pente inclinée d’un parc, au bout de 20 minutes, les gros gardes nous ont sorti, les potes, on a été ailleurs, j’ai bu seul une bouteille de vin, tenté de parler à des gens, fais des blagues, j’ai couru sur des chevaux, j’ai été dans un bar seul, parlé avec une cougar, j’ai été dans une boite avec un vieux mec, sans casque j’avais mon sac sur la tête, et nous étions éclaté, j’ai perdu l’oreillette du mec directement, mais les potes c’était ainsi que nous nous étions permis de faire
(Les potes, je ne sais pas perdre)
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lemerourouge · 11 months
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Le noyau de la vie c’est que malgré tout cet univers entier et immense
Ce ciel qui passe
L’hiver qui revient 
les parents accompagnent et mourront et auront vécu 
En proposant la vie aux autres
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lemerourouge · 11 months
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Mon papi faisait que mon père prie le soir, au lit.
Dimanche soir, ma petite soeur est repartie. J’ai aussitôt rejoint cette fille aux yeux de noyaux, chat et sauterelle, avec qui j’avais regardé l’été dernier, toute une nuit, les avions s’envoler au-dessus de la mer. Je suis incapable d’imaginer ses amis, ou ses journées. Elle joue à croire ses propres mensonges, que je regarde partir, insouciant, car après tout je ne suis pas du voyage. Elle n’a pas de peur, comme si c’était elle qui avait habillé la nature. Elle s’habille mal et sa mâchoire est creusée. Quand nous nous sommes rencontrés, j’écrivais sur une table, et j’aurais tant aimé une averse. La pluie rend décisive la vie de mon corps, tranche ses fils absents. J’avais fini par lui parler, lui demandant si elle me conseillerait le vin qu’elle buvait. Apparemment, elle avait joué la veille avec des hommes riches, bandés aux yeux, maitrisés dans la forêt. C’est toujours une affaire de thermomètre quand vous vous trouvez à ses côtés. Chaque silence devrait être espiègle, chaque idée pénétrante, allez savoir pourquoi. Elle est du côté du sacrifice, de ceux qui, sans en connaître la raison, un jour se tueront d’un coup. Moi, j’incline à ne rien provoquer. Toutes ces couleurs qui sortent et bientôt cessent, je les accueille sans les contredire. 
Nous parlions. Ils se disputaient. Je l'avais remarqué dès le début, ayant la violence sensible, c’est-à-dire la violence qui écarte, arrête, et fait des os avec mon savoir. Je dois toujours la suivre, la surveiller patiemment, en météorologue. Je n’écoute plus mon amie qui me demande si j’ai déjà regardé un cochon dans les yeux, qui m’explique qu’elle se rompt, parfois en société, et rentre chez elle, fouille les tiroirs de la cuisine et fait attendre tous les couteaux sur son corps nu. Combien je m’en fiche de ses histoires de preuves, lui dis-je. 
Ils s’éloignaient, se retrouvaient, fidèles à cette querelle seulement parce qu’elle avait commencé. Ils ne se touchaient pas, mais s’adressaient en permanence au corps de l’autre. Un bus parfois les cachait, et on les retrouvait encore avec de grands gestes injurieux, promesses de colères et d’affronts renouvelés. 
Le temps passait, et ils se désignaient, se convoitaient, et se rejoignaient encore, en parcourant chaque fois une distance un peu plus grande. Ils se placèrent à tant d’endroits, et sans succès, que l’on aurait pu désespérer de voir jamais les poings se trouver. Pour ma part, je savais qu’au fur et à mesure qu’ils se retrouvaient, la paix se rayait et la lutte se rapprochait. 
Et soudain, à un énième appel de l’un, mon voisin se releva et traversa la rue son chien en main. Il y eut un bruit sourd, une mêlée à terre de deux vélos durs. Trois coups peut-être avaient été échangé quand citoyens les redressèrent. Ensuite, on s’aima mieux, voire beaucoup plus. L’un partit, et l’autre revint s’asseoir, s’excusa brièvement auprès de nous, d’avoir cédé, et se lança dans une rue opposé. 
Ils s’étaient battus là, quelques doigts de secondes, et personne ne le sait plus. Cela ne fait rien, au monde, ni même à mes yeux, qui les ont pourtant suivis. Aucune plaque ne mentionnera qu’ici, devant ce bar, par un soir de 22 mars 2022, deux hommes, auparavant attablés ensemble, se sont roulés au sol et quittés juste après. J’avais si longtemps attendu de la violence qu’elle crève la scène, plante un volcan, hébète. Mais non, et c’est là que je le vis. 
L’arbre, un arbre, rose aux fleurs. Juste là, par où il était parti, il se tenait depuis le début, à quelques mètres de moi, avec ses fleurs d’une semaine, soeurs d’un hiver dont on ne pourrait parler à quiconque. Et il venait de signer, tranquille, le combat. 
La table à notre droite regroupait quatre adolescences, deux garçons, deux filles. Le plus téméraire vola à son pied, la chaussette de celle qu’il avait choisi. Elle pendait désormais en haut d’un second arbre en fleur, directement après celui où la violence n’avait été qu’un passage. La fille s’était levée riante, courant à sa chaussette, et le malin secoua l’arbre au tronc pour réparer ses torts. Je vis le petit vêtement blanc retomber sur un parterre de fleurs nouvelles, que le couple par romantisme oublia. Quand ils se rassirent, elle rhabilla son pied. Il ne sentit plus sa chaussure. 
Mon amie ne parlait plus, elle suivait depuis longtemps avec moi les histoires. Incapable de répondre, de chérir à deux, il était temps pour moi d’être seul. Il y avait un troisième arbre en fleur, le dernier de la rangée. Le premier arbre avait remplacé une violence, le second avait vécu un jeu d’amour, et le dernier, maintenant, me présentait un carrefour. Et ce n’est qu’aux carrefours que l’on prie. 
J’y ai appuyé mon front, et j’ai prié pour son amour d’elle-même. Pour un puits de confiance. Et nous sommes partis, laissant les fleurs survivre aux combats qui sont sans trace dans le monde, les fleurs foulées au sol par ceux qui séduisent, et un tronc où je m’étais incliné en un silence souhaitant. 
La violence ne tuera pas, puisque tu n’es pas comme les vieux morts. Mais elle restera impunie, comme heureusement le bruit sourd des fleurs. 
Genou. J’ai mal. Des heures que j’marche. Marcher ça fait pas semblant. L’ombre qu’on plaque un p’tit moment sur la flaque, le brin de caillou, j’l’estime. Quand j’fais du noir avec l’pied, personne s’en rappelle alors qu’c’est fort, j’y pense là, j’suis fort, et ça s’fait gai pour cette raison ! Voilà qu’j’la tape ta forêt, tellement j’l’aime, tellement j’la comprends avec ses souches. C’est vrai ça, les sens bien menés, j’y cavale où que j’veux et j’ai plus l’silence débile du bar. C’était trop, encore une fois, c’est trop c’qu’y a après le cou ! J’faiblis devant ces conneries et l’atome il fait l’tour d’son foie et pas qu’un, et a trop plu... C’est qu’déplacer le ptit verre là-dedans, ça a du maternel et j’suis ainsi fait q’j’suis comme une mère moi, gentil comme pas possible. J’la prends en main la brouette et hop j’la soulage, gentil, gentil comme tout, et dès qu’elle arrive pour pas qu’elle s’fasse chier comme à la gare ! Puis j’ai trop pensé à Bofort. J’l’avais ramené chez moi Bofort. Il f’sait la tapin au sol, la patte pétée. L’pharmacien s’en cognait l’melon alors j’lai tenu fort jusqu’à chez moi pour pas qu’y gigote du bec d’vant les enfants de quatre heures. Mais s’est fait raide le con, crise du coeur ! J’lui ai donc arraché les plumes en souvenir et l’ai botté par la fenêtre. M’sieur corbeau au bout de deux secondes l’avait senti du ciel, l’charbon des airs aime le cul botté, rien qu’à voir comme il l’picorait... Et j’ai eu envie d’le sortir mon Bofort, d’le passer sur leurs joues aux potes, juste qu’ils comprennent qui j’suis. Pur gouffre c’t’idée, j'ai commencé à vriller tout droit, en glaçon qui fond seul. Maintenant j’entends les clebs, j’vois leurs colliers d’ici, ils brillent folichons sur l’passage du vieux maître. Y’a rien d’plus terrifiant. Ils ont toutes les raisons d’être là, et c’est c’qui m’va pas. Tout un tas d’fourbes sous l’croissant blanc, et qui s’tâtent et s’faufilent comme la pieuvre chauve ! Aux tapages nom de mon sang ! Aux tapages ! Pourquoi c’foutoir, les bois c’est pour s’faire moquette, arrondir l’dos, roucouler d’une oreille à l’autre ! D’quelle manière c’est, d’quelle manière ça vient d’crapahuter les feuilles en rang, et pour l’plaisir de qui ? Ils m’fatiguent. Savent-ils pas qu’certains vont se boiser pour penser en grand ? Croient-ils 
qu’Attila n’est jamais v’nu ? Ouais, allez voir là-bas si j’y suis, gnomes de pailles !!! Et s’en faudrait d’rien que j’finisse épine de leur route aux filous, et quelle affaire, l’dadet est justement pointu ! Ah faut mourir en mordant, pas vrai ? Enfin, gardons la calebasse haute, pas l’heure d’la douche, pas l'lieu. Et p’t’être bien qu’j’pourrais mettre la main sur la grande paille, car après tout j’suis au galop, l’oeil est subtil, l’cerveau clair, qui c’est qui va toquer à la porte d’votre trésor ? Hop, schmak, glou, et l’hôte des bois envoie ses baisers ! Ouais, faut chercher c’que veut l’tsunami d’ploucs ! Mais si c’est la bataille, et qu’la vague vient aussi par l’devant, suis foutu. L’premier à fondre dans la maille ennemie s’en sort pas rossignol. M’est avis qu’il broute plutôt du pieu. Et l’garçon a encore d’la revanche à prendre, y’a un paquet d’noms à rayer au-dessus d’l’évier, et il sait y faire ! Puis l’cadavre de Bofort à r’garder sur l’toit. Même si j’dois dire que c’côté royal n’est pas sans m’déplaire. L’premier à attaquer, vas-y qu’c’est l’fer de lance prodige, l’rassembleur, celui qu’a hurlé dans les tentes en passant aux narines les tifs d’leurs mômes. J’suis king. Rien qu’ça. Eux ma pâtée. Et en un tour du giron ça change d’équipe, m’voilà l’roi d’en face et j’inaugure l’intestin de clebs. Deux rois en même temps, la couronne sertie d’la vie des meilleurs grains du royaume, voilà le topo. Première flèche, premier miel. Si ça a pas dl’a gueule mon Bofort. Attends un peu qu’je rentre qu’on reprenne la gigue ! Enfin, l’clebs lumineux, faut avouer qu’ça fait un peu battue. Alors quoi, c’est la dernière proie d’la zone q’j’suis ? Celle pour qui on f’rait pousser la haine sur un toit, là où y’a Beaufort tout mort tout capitulé. Ouais celle q’tous les animaux veulent tombée car la grêle fait diversion. lls m’veulent, oui, j’sais au plus loin d’moi, ils veulent mon gâteau, et même c’qui m’enchaine, et même c’qui me goûte. Ils veulent y mettre tous le doigt et s’en arroser l’nuage. Ont capté l’prix du roi. Allez, v’nez mater si vous avez l’cran solide des fauves quand ils arrêtent de talonner. Et en plus moi, pour moi, offert au- dvant, y’a quoi ? Ouais y’a quoi au dessert pour l’king ? C’est qu’il faut penser c’qu’y a d’vant l’animal qui s'fait aboyé. Faut rejeter 
l’arrière, l’consumer hors de sa panse, loin, loin tellement il a rien à foutre avec vous, faut l’oublier et s’concentrer sur l’devant. Ouais concentre-toi, c’est ça, raidis l’sourcil, marche droit. Découvre c’que tu peux faire. Y’aura toujours c’te langue pendante contre les magots qu’ta semelle enfouit. Méprise d’la nuque et rends-toi au- d’vant. Oui. Ah, c’est tant vrai qu’la larme vient taquiner la joue, et maintenant j’veux ronfler. Souvent ouais ça m’prend c’t’envie d’dormir, quand j’ai trouvé assez pour m’estimer correct, en paix avec les Grands d’ma taille. Et j’me dis qu’ceux d’derrière fatiguent aussi d’courser l’graal et qui sait depuis quand. Ils ont aussi leurs couvertures après tout, tachées d’popote. Oh Ciel, bénit ce temple où je m’apprête à m’dominer, car j'me retourne, j’suis prêt à croiser le rang, prêt à la confiture... 
Israel Maroko :  1922 Berlin - 1997 Lunéville
Il aimait les balades en forêt. Herman Hesse. La musique, quoi exactement ? Erroll Garner. Manger, avoir la plus grande voiture et les beaux hôtels. 
Mon arrière grand père maternel : il était calme, aimait la musique, portait des pulls caramels. Il n’était pas très drôle, avait eu 4 filles.
Mon arrière grand mère maternelle : elle avait le bassin un peu tordu.
C’est marrant comme je suis attaché à la naissance de ma mère. Le cri du cochon qu’on égorge dans le jardin au soleil.
 La romance.
À la simbou des simbou, sa mère et le Gabon bleu, et les sirènes qui empêchent de rentreralors oui en attendant les gens meurent, mais je me souviens, je me souviens des pleurs, du bateau blanc où hurlaient à la face du monde les sirènes, c’était de Port-Gentil à je ne sais où.
À la Simbou des Simbou, à ton espace de légende, à ces sirènes au ventre très bleu, et à ton amie qui s’est cassé les jambes en marchant sur une grille, la grille était tombée et elle resta en grand écart au-dessus du vide des heures entières, et aux sirènes donc qui marchèrent sur le plancher du bateau, à cet éclat étincelant aveuglant du soleil d’alors, à toi enfermé dans ta cabine pour résister aux sirènes qui te convoitent depuis le hublot, et tu es seule dans ta cabine, et il faut rester enfermé, elles replongeront ces sirènes séduisantes, à la peau noire magnifique, à toi qui ne voulut plus être une mère et aimer ceux qui ne peuvent être tes enfants, à ce que j’accepte comme ta dignité, à ce que je remercie, à ceux qui mourront sans se revoir, aux mères qui partiront sans dire au revoir à leurs enfants, aux enfants qui laissent leurs parents sur leurs lits, ce sont les femmes et non les hommes qui entrent dans la cabine, sinon quoi ?
Et il partit notre gros bateau, pleins de voitures dans le ventre ; un bus même, couvert de poussières, y trônait, un bus de rallye, qui sait, ils font des tas d’choses sur une île l’hiver.
Toutes les mouettes avaient crié sur notre départ, et je n’avais pu m’empêcher d’penser à ces foulards blancs qu’on agitait, et n’agite, je crois, plus. Jme demande si les familles, quand elles le peuvent, tiennent à voir partir les embarcations fortuites qui, on le sait, traversent cette mer à la verticale. 
Mon père était assis, au chaud, il dormait peut-être déjà. J’suis passé le voir, c’est lui qui m’accompagnait après tout, agacé, fier de servir, ou juste d’accord pour changer d’itinéraire, je ne saurais dire, tant je ne sais jamais à quel point il veut être père.
T’as vu les mouettes, y’en avait des millions. Je parle souvent de ce qu’on voit avec lui, en bateau, en voiture, parfois longtemps après, je lui rappelle qu’un truc a défilé sur le côté, et que j’y ai pensé. Ouais, c’est la pêche à la rotcha, la première semaine de décembre, tout le monde s’y mêle, une vieille tradition. Je n’ai rien répondu, sans acquiescer, est-ce qu’il a douté que j’avais entendu, non, je fais souvent ainsi. Un temps, puis Tu l’as déjà fait ? Ça a l’air sympa, ça changerait, j’aimerais bien. Une fois oui, y’a longtemps, avec un vieux pote. J’aime quand mon père parle de son passé, c’est si rare, alors tout de suite tu peux être sûr que j’embranche. Qui ça, Nico ? Non, un autre, Noari. Ah, je ne dis plus rien. Toujours cette même peur d’en demander trop, et qu’il flanche. Un temps. Puis, vous aviez passé de bonnes vacances ? J’essaye de viser large, on sait jamais alors ce qu’on attrape. Oui, oui, il était venu avec sa copine, mais ils s’enguelaient tout le temps, c’était chiant. Je vois, je vois, ça je l’ai dis vraiment, mais rien qu’une fois, je vois, et ça c’est arrêté, l’île derrière était loin, au moins, dans la voiture je pourrais essayer de lui faire écouter de la musique. Je vais dormir un peu, à toute à l’heure, aurait-il pu dire, mais mon père ne considère jamais une conversation en cours, il rompt facilement car il n’est jamais entré, il s’est donc tourné, les yeux clos, je me suis relevé, j’ai repensé aux mouettes, et à deux hommes que je ne connaitrai pas sur la plage, avant ou après la pêche.
Bonjour, une question : avez-vous apprécié cette visite ?  Sur une échelle de 1 à 10, quel mot choisiriez-vous pour décrire votre expérience. Oui, nous cherchons à savoir comment jugeriez-vous, si vous deviez juger, et vous le devez, nous le pensons, votre expérience, car il y eut expérience, nous le pensons. Choisissez-bien, n’oubliez pas, oui, il fallait faire attention aux détails, aux mots échangés et vus, aux mouvements dessinés. Nous n’avions pas prévenu, oui, cela allait de soi, vous rentrez, vous visitez, il faut bien que nous attendions quelque chose en retour. Un avis, juste un avis, une remarque,  allons, une graine de remarque, ce que vous voulez mais donnez-le, oui donnez, on a donné et il vous faut désormais donner aussi avant de repartir, alors, on attend. Dites. Dites les choses. Ce que vous voulez, mais du constructif, de l’étonnant, un plongeon dans l’audace, c’est ce qu’on veut. Alors donnez-le nous, et ne nous faites pas trop attendre. Entendu ? Oui, vous êtes rentrés, vous avez regardé, jeté l’oeil, maintenant un mot, plusieurs mots, des phrases, c’est comme ça que ça marche. Personne ne veut de silence. Surtout pas nous, on en a assez du silence, on attend, donc dites. Ne partez pas sans dire, pas sans dire, faites-nous entendre, entendu ? On s’est compris je pense. Alors répondez. Qu’est-ce que vous en avez pensé de tout ça ? Ça vous tente, vous inspire, vous déroute ? Nous atteignons toujours notre but, tous, alors vous ne devriez pas avoir grand chose à dire, mais dites le peu qu’il reste. Ce que nous n’aurions pu voir, pas pu savoir, chuchotez-le au papier, à la feuille, ici, et montrez-la nous, qu’on apprenne, bien qu’on sache, mais qu’on vous célèbre pour votre attention, vos remarques.  Donc ? La question est simple pourtant, votre satisfaction, où en est-elle ? Répondez, simplement, dites-le simplement, et vous pourrez repartir, et nous pourrons vous laissez repartir, votre sort est entre vos mains, sur une échelle de 1 à 10, que pensez-vous ? Qu’avez-vous vécu, ou plutôt qu’avez-vous à dire sur cela ?
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lemerourouge · 1 year
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Nous qui étions les enfants de la honte et du soleil.
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lemerourouge · 1 year
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DANSE 
Un paysage de la manche 
Horloge et fil de pêche 
Ordre de la volonté distinguer de mon poids
Je n savais pas ce qu’était danser 
Les bras du papillons se croisent 
Émotion tristesse jeter un poids redescendre souffler 
Il n’y a plus d’augmentation seulement de la grâce 
Tournoie et lève
Tu as une main, lève 
le souvenir de courir vite 
de se mesure à son père sur la plage ar exemple à l’autre bout du monde
il n’y aura plus d’autre bout du monde non plus
je vous aime, autre bout du monde oubliés et perdus 
il faudra bientôt qu’on y aille car je commence à m’habituer aux lumières
tu prends tes sens au sérieux
Je n’ai pas trouvé l’essentiel de la conduite de l’oiseau 
Perché sur une statue 
Prends dans ta main la bougie des fous 
Les pierres brillent au sol
Je vais au devant les yeux fermés 
J’avance 
La beauté n’est que pour nous 
D’où viendra la nuit
La joie ce moment à isoler la musiquee dans lasynaoguge 
j’entends les cris d’enfants sans pouvoir me lever
et quoi
ce que je ressens, un attrait, une demande nulle, inconnue, une liberté, je ne veux pas coucher, mais je suis amoureux un peu, envoûté sans sexes
Le piège à toile d’araignée 
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lemerourouge · 1 year
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La couleur de la nuit, au-dessus.
Il faut que nous bougions bientôt, je commence à m’habituer aux lumières et je voudrais, tu sais, les trouver belles encore, comme tout à l’heure, mais je n’y arrive pas. Nous sommes partis. Les quais étaient derrière, moi j’avais demandé aux autres de remplir ma gourde, je ressemblais à un corbeau. J’ai haï quand elle m’a dis que je parlais comme un guru, “tu prends les sens au sérieux”, cette phrase venait des confins de ce que j’avais senti, elle s’est posée sur le passé, et rien n’était plus ni en-dessous ni au-dessus, elle était là présente, intraduisible autrement, par quels fils aurais-je pu le faire ?
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lemerourouge · 1 year
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Entendre parler de soi : autoroute tu étais. Assistant ou elle ne sait pas, botte et maquillage, on s’embrasse et ses amies remarquent.
Écoute ce que les autres ont à dire
Écoute et souviens toi
Et quel âge as-tu mon ami
Pour ne pas être tien
Assumer avoir pris de la drogue.
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lemerourouge · 1 year
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Le premier poème sur un pont à Berlin. Sous la lumière orange 
je suis encore là dans les mots noirs sur blanc, récupérés avant de détruire. J’aurais aimé voir la main qi écrivait, les dessins, mais je les ai récupéré et tenté de les transformer et détruit. Le reste est parti.
Pourquoi l’adolescence est-elle un temps à poème.
Elle est venue, et me ramène sensible. Je ne sais, je n’y pensais plus, mais sa présence me touche, est-ce parce que l’amour seul vaut la peine, enchante, accompagne et que sans elle, je suis seul, et où cela mènera-t’il, encore une impossibilité de poursuivre quelque chose ? Je l’aime je crois, mais n’est-ce pas seulement ma solitude que je souhaite fuir, et sa présence qui m’aide, qui m’accompagne, cette tendresse que j’ai pour elle n’est-elle pas que pour moi dirigée ? Que sais-je d’elle au fond? Je vois son charme, son corps, son visage qui dort. Je vois ton charme et ton visage qui dort.
Je veux voyager avec toi, je crois, et que nous passions du temps ensemble, nous ne disons pas grand chose, je ne sais si nous nous rencontrons bien, mais tu me calmes. Souvenir de temps apaisés. 
Oui j’ai quitté ces études qui ne me plaisaient pas, oui.
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lemerourouge · 1 year
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Donnez-moi votre main froide parce-que j’accepte de vivre. 
Au pied de l’arbre, elle dort. Nul ne l’a vu commencer à dormir, nul ne sait depuis quand. Il ne faut pas la réveiller, pas encore, elle rêve. C’est le premier rêve du monde. Elle y entend que la grâce, c’est le blanc dans le vert. Adam 
Serrer Rémi dans une rue ensoleillé  Ne pleure pas moi aussi je ne suis rien devenu 
Territoire dansés ? Puissance danse à accorder un territoire 
je regardais la montée et j’étais révolté
ma mère m’a embrassé dans la nuit ,j’étai sivre motr je doramis à l’horinzontal 
j’ai senti son baiser sur ma joue
le pouvoir mélodie 
Celui qui chante, face au silence, au vacarme de la rue, au silence du monde, il chante, il essaye de chanter, se maintient là et chante.
You need to cry away 
You need to cry away, and cause and cause and when I die
You need to cry away, and cause and cause and when I die
You need to cry away, and cause and cause and when I die
You need to cry away, and cause and cause and when I die
You need to cry away, and cause and cause and when I die
You need to, you need to, you need to cry away and when and when and when I die
and when and when and when I die
You need to, you need to, you need to cry away 
And when and when and when I die
You need to cry away 
And when and when and when I die
You need to cry away
Bruits de fond : hall type magasin commercial, assez vide, disons un matin, quelques rires des passants.
Tu es dans mon coeur
Tu es, tu es dans mon coeur
Avec toutes les fleurs 
Tu es, tu es dans mon coeur
Avec toutes les fleurs
bruit électronique, ronflement des moteurs, un peu de vent, station immobile du chanteur.
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lemerourouge · 1 year
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je t’enroulais dans la serviette au sortir de la douche 
Honneur à vous en train de s’embrasser pendant qu’il psalmodiait, honneur à vous, habitants des grands boulevards !
Chercher par la danse ce que la musique me fait ressentir, voilà ce que je cherche.
Qu’est ce qui augmente la vie 
Quel est le secret de la nature ? Peurer avec la nature
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lemerourouge · 1 year
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J’ai recommencé à lire des histoires. Peut-être est-ce ainsi qu’il faut que je fasse. Des programmes existentiels ? Des histoires, se nourrir de films et d’histoires
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lemerourouge · 1 year
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Un rêve où un arbre, au pied d’un grand arbre, je me souviens de la lumière, de la sensation de la chaleur de la lumière et du soleil, je suis monté à moitié, et je suis redescendu. C’était un arbre gigantesque.
Regarder des vidéos d’enfance de mon père, des silencieuses, lui enfant, c’était lui, un autre temps, révolu, et le mien qu’était-il, de quoi était-il fait, j’ai découvert que mon père se maquillait.
Je me souviens d’un moment cette semaine où il a plu, et la grêle a fait tomber les fleurs blanches au sol. Ce sont des choses qui arrivent.
Le rêve, j’ai rêvé d’un sexe sauvage, de rentrer plusieurs fois et ressortir, n’est-ce pas ainsi qu’on fait ? N’est-ce pas ainsi ? Qu’on fait ? J’ai dormi, toujours ce sentiment au réveil d’être plaqué contre le lit, si dur, et d’être là, de rester prostré. Attendant un détachement. 
Je parle mieux, j’ai annoncé des choses, je suis content, je parle et raconte et m’exprime. C’est un début. Faire taire le silence, faire l’effort de raconter sa journée, de prendre la parole. Faire cet effort.
Mais qu’il est dur de se lever, de se sentir détruit, mais par quoi ? Maintenant retrouver son corps, le garnir, le rendre fort.
Ma soeur, je l’aime, ma famille, aussi, ils s’éloignent et qu’ai-je sinon eux ? Je ne sais pas. Retiens-toi, marche, poursuis le calme.
Et depuis, beaucoup de difficulté à voyager, à me laisser porter par le transport, j’ai renoncé au dernier moment à être pris entre deux endroits, à l’enfermement de l’entre-deux, comme j’étais entre mes parents peut-être oui. Et mes maisons d’enfance, je n’y vais plus, et qu’ai-je d’autre ? C’est cela qui est difficile, je n’ai rien d’autre que ces maisons. En Espagne et ailleurs. Et oui, et où aller ainsi ? Que reste-t’il du passé ? Des films, des vidéos, des souvenirs silencieux de couples. Travailler sur les couples fondateurs. Pouvoir faire un arbre généalogique des couples fondateurs. 
J’ai été à un enterrement. J’ai posé un caillou sur une vieille tombe et je n’ai rien ressenti.
Aimer les vivants par amour des morts qu’on ne regarde plus. Faire les bougies et le pain et attendre, parmi eux, attendre, le jour où nous aurons à aimer moins.
Sur le fait de rendre
rendre un texte à son écrivain, sa mère à son père, un texte à son père
rendre un cadeau qu’on a fait à quelqu’un et elle nous rend ce qu’on lui aviait offert et qu’elle avait perdu 
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lemerourouge · 1 year
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Je ne m’intéresse pas à l’art mais aux idées. Je m’en fiche, c’est un jeu, mais le mode de dévoilement ne m’intéresse pas, le musée ne m’intéresse pas.
Les idées, l’engagement, transmettre, voilà qui m’intéresse.
Berin était l’adolescence, l’exploration, Nice la folie intérieure, les autres, Bruxelles, la fuit en avant, l’essai, et le retour à Paris.
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lemerourouge · 1 year
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Pourquoi charmer ces filles sans sexe en retour ? Elles ne m’attirent pas, le sexe ne m’attire jamais, je cherche des amis intimes. Mais cet intime attire de l’amour. Pourquoi est-ce que je crée de l’intime, du charme, sans vouloir de sexuels ensuite. Elles me deviennent trop proches pour que je veuille du sexe ensuite. Moins parler, couchez plus peut-être. Je dois m’ouvrir, mais si je m’ouvre, je n’ai plus envie de sexuel peut-être ? Ou bien ma vulnérabilité devient moins sexy.
J’espère qu’un jour je reprendrai des forces.
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