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#Hugo Micheron
thomas-querqy · 5 months
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Djihad sur l'Europe, documentaire en 3 épisodes de Magali Serre et Hugo Micheron
Disponible jusqu'au 09/03/2024
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mariesrbouipochodian · 7 months
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kunstplaza · 6 months
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culturevsnews-blog · 7 months
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La colère et l'oubli: Les démocraties face au jihadisme européen de Hugo Micheron
achat : https://amzn.to/3QBpX8e D’où vient le jihadisme ? Où va-t-il ? Depuis l’effondrement de Daech en Syrie, ces interrogations semblent avoir disparu du débat public Chronique : Dans “La colère et l’oubli,” Hugo Micheron offre une exploration cruciale de l’évolution du jihadisme depuis 1989, transcendant la simple menace sécuritaire pour dévoiler un enjeu politique, sociétal et démocratique…
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L’esperto di jihadismo Hugo Micheron: “Hamas ha chiesto di aprire un fronte in Europa. Difendiamo i nostri valori prima che sia emergenza”
PARIGI – “Hamas ha già iniziato a chiedere di aprire un fronte in Europa”. Hugo Micheron è diventato uno dei maggiori specialisti del jihadismo in Europa. Autore di due saggi fondamentali sul tema, “Le djihadisme français: quartiers, Syrie, prisons” e “La Colère et l’oubli”, entrambi pubblicati da Gallimard, Micheron è stato citato anche da Emmanuel Carrère nel suo racconto V23, sul processo…
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coulisses-tv · 7 months
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"L'oeil de Philippe Caverivière" du 25 octobre 2023 face à Hugo Micheron - Vidéo
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brunomindcast · 4 years
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charlesmartel732 · 4 years
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Bonne nouvelle : Macron chercherait un plan contre l’islamisme !
L’islamisme semble inspirer nos auteurs. Trois nouveaux livres (que je n’ai pas encore lus) alimentent le débat. « Les Territoires conquis de l’islamisme », de Bernard Rougier. « Jihadisme français, quartiers, Syrie, prisons », de Hugo Micheron. « Les Émirats de la République », de François Pupponi. Faut-il y voir, enfin, une prise de conscience de cette menace existentielle ? À […]
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whileiamdying · 5 years
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Comment, et où, juger les ressortissants français partis faire le djihad en Syrie et en Irak ? La question se pose, à l'heure où la Turquie commence son programme de rapatriement. Celui-ci doit-il ne concerner que femmes et enfants ? Faut-il créer un tribunal pénal international ? Pour en parler Emmanuel Laurentin reçoit Marie Dosé (avocate de plusieurs familles de djihadistes), Hugo Micheron (docteur en science politique au sein de la Chaire d’Excellence Moyen-Orient Méditerranée de l’ENS), Raphaële Parizot (Professeure de droit pénal à l'université de Nanterre) et Raphaël Gauvain (député LREM de Saône-et-Loire et avocat). Le Temps du débat d’Emmanuel Laurentin – émission du 18 novembre 2019 À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/temps-du-debat Abonnez-vous pour retrouver toutes nos vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCd5DKToXYTKAQ6khzewww2g/?sub_confirmation=1 Et retrouvez-nous sur... Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture
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reseau-actu · 4 years
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Hugo Micheron, chercheur : « Discréditer le contrat social français et son modèle d’intégration républicaine apparaît comme une priorité. [...] Le but n’est pas d’atteindre d’emblée le cœur de la société française mais de persuader d’abord les musulmans de se “désavouer d’avec” la démocratie et ses valeurs »
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« J’ai jamais été autant épanoui idéologiquement et mentalement qu’en prison. Enfermer le mec, c’est du pipi de chat quand il était prêt à mourir ! Dix ans de prison ? C’est dans le chemin de Dieu. Je vais apprendre le Coran et sortir plus fort ». Youssef, 27 ans, est l’un des 80 terroristes qu’Hugo Micheron a pu rencontrer en prison. Ses entretiens sont devenus la matière première du remarquable Le Djihadisme français (Gallimard, en librairie le 9 janvier).
Le chercheur ne se contente pas de recueillir la parole, forcément biaisée, de ses interlocuteurs. Il l’analyse, la confronte, la contextualise tout en gardant la force du récit documenté. Les 400 pages décryptent toute la nature du phénomène, des banlieues populaires françaises au « Cham », ce califat fantasmé qui, de 2012 à 2019, a correspondu au territoire contrôlé par Daech en Syrie et en Irak. Des rêves de « jihad global » au Levant à la prison en France, véritable cocotte-minute mais aussi laboratoire pour les projets de ce microcosme fanatique.
Aujourd’hui, quelque 450 hommes et 45 femmes y sont détenus pour des faits de terrorisme dont la moitié environ – « les revenants » – ont été arrêtés à leur retour de zone de guerre. Certains, ayant purgé leurs peines, commencent à être libérés. Le gros des troupes sortira entre 2020 et 2025, avec une forte proportion d’ici 2022. C’est un sujet majeur pour les services antiterroristes. « Il faut, évidemment, suivre tout le monde après la prison, éventuellement en recruter quelques-uns… », résume un spécialiste du renseignement.
« ENA du jihad ». D’autant, comme le montre Hugo Micheron, que la détention se transforme souvent en accélérateur de particules jihadistes, en « ENA du jihad ». Premier constat, dressé par le chercheur : l’échec des UPRA (Unités de prévention de la radicalisation), inaugurées en 2016 qui étaient censées isoler les jihadistes afin qu’ils ne « contaminent » pas les prisonniers de droit commun », parmi lesquels près de 1 300 sont repérés comme étant déjà radicalisés. Très vite, les détenus y recréent des mini-katibas (brigades) avec des règles salafistes strictes, des « émirs » qui règnent sur la détention et des stratégies de dissimulation (taqiyya) se jouant des « grilles d’évaluation » mises en place par l’administration pénitentiaire qui n’a souvent qu’une réponse sécuritaire à apporter.
En apparence, les comportements sont souvent normaux. Un certain Rédoine affiche même le double jeu, se déclarant « prêt à jouer le repenti chez Laurent Ruquier ». Sur les enclaves islamistes des quartiers populaires, l’extérieur, ces « “éprouvés d’Allah” suscitent une sorte de fascination », note Hugo Micheron qui retranscrit les propos d’Abdel : « Y a un succès de ouf à être jihadiste en prison [...] Beaucoup se marient ici, y en a qui font des bébés-parloirs ».
A Fleury-Mérogis, une séance d’entraînement militaire, est imposée par des « émirs », tout de noir vêtus, parfois cagoulés, à leurs codétenus
Un signe ne trompe pas, à l’été 2016, à Fleury-Mérogis, de nombreux Corses, pourtant parmi les plus respectés dans la hiérarchie carcérale, demandent leur transfert vers d’autres centres pénitentiaires, se plaignant « avec insistance de l’ordre religieux que font régner les islamistes ». Au plus fort de la crise, quelques jours après l’attentat de Nice et l’assassinat du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray, la tension monte dans les cours de promenade.
Un jour, c’est une séance d’entraînement militaire qui est imposée par des « émirs », tout de noir vêtus, parfois cagoulés, à leurs codétenus dont l’un, incapable de suivre le rythme, est molesté. Comme pour une scène de vidéo de propagande de Daech, décriront les surveillants. Et, le 4 septembre 2016, a lieu le premier attentat en prison : à l’UPRA d’Osny (Val-d’Oise), un détenu tente d’assassiner deux surveillants. Un mois plus tard, le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, qui a succédé à Christiane Taubira, met un terme à l’expérience des unités dédiées.
C’est à l’après-Daech qu’Hugo Micheron consacre la dernière partie, passionnante, de son livre. Elle permet tout simplement de comprendre ce que peuvent avoir en tête les jihadistes qui, après quelques années derrière les barreaux, vont retrouver la liberté. Dès la reprise de Mossoul, à l’été 2016, beaucoup anticipent la chute du « califat » devenue inéluctable. « Convaincus de la débâcle de l’EI au Levant, mais confiants dans l’avenir universel de leur projet, ils revendiquent leur autonomie par rapport aux organisations moyen-orientales, note le chercheur. Ces nouveaux “doctrinaires” se font les théoriciens de l’ère post-Daech, et édictent la doctrine du jihad français de demain. »
« Qui est le prochain Adnani (idéologue en chef de Daech tué en août 2016) ?, lance ainsi l’un d’eux à son interlocuteur. Pour moi, c’est sûr, il est Européen et très probablement Français. Faut savoir qu’ici [en prison], y en a qui bossent ! » Face aux défaites successives de l’EI et au démantèlement des filières en Europe, ces « théoriciens » – une dizaine parmi le panel de 80 détenus – se proclament les héritiers du califat et assurent qu’ils survivront à son effondrement.
Pour fragiliser l’édifice républicain, tout est bon, y compris la réécriture de la guerre d’Algérie et l’utilisation des «études post-coloniales»
Qui sont ceux qui se prétendent les fers de lance du jihadisme français ? « Des trentenaires [...] d’horizons géographiques divers [...], d’extraction populaire ou originaire de la classe moyenne inférieure [...]. Ils présentent un cursus universitaire fréquemment interrompu qui ne rend pas compte d’un potentiel intellectuel plus élevé que leur niveau de diplôme [...]. Leur identité jihadiste leur confère le sentiment d’appartenance à une avant-garde. Les victimes seraient plutôt les autres musulmans de France qui, contrairement à eux sont “endormis” […]. Ce groupe a pour caractéristique de maîtriser simultanément un double registre : le credo salafo-jihadiste et le fonctionnement de la société française démocratique ». Elevés en France, souvent dans une double culture, ces idéologues « désirent combattre la démocratie comme idéal politique, tout en se protégeant derrière le paravent légal de l’Etat de droit. »
Opinion contestataire. Etudes gratuites, protection sociale, entrisme dans les institutions : « l’avant-garde » utilise des moyens ordinaires pour son projet qu’elle entend faire passer pour une opinion contestataire parmi d’autres. D’où des affinités, affirment ces détenus, avec les réseaux identitaires d’extrême droite – « Français les plus honorables dont ils estiment constituer le pendant musulman ». Comme avec l’extrême gauche.
« Discréditer le contrat social français et son modèle d’intégration républicaine apparaît comme une priorité », relève Hugo Micheron. « Le but n’est pas d’atteindre d’emblée le cœur de la société française mais de persuader d’abord les musulmans de se “désavouer d’avec” la démocratie et ses valeurs ». Pour fragiliser l’édifice, tout est bon, y compris la réécriture de la guerre d’Algérie et l’utilisation des « études post-coloniales » valorisées par des mouvements comme les Indigènes de la République. Selon eux, la France infligerait une « colonisation idéologique » aux musulmans et l’Etat français serait « islamophobe » par nature.
L’échec de Daech au Levant, « pour la quasi-totalité des intéressés, est celui d’un groupe, l’EI, et nullement de l’utopie salafo-jihadiste ». Abdel constate ainsi : « Les erreurs ont été nombreuses mais les frères apprennent vite de leurs erreurs ». Ce à quoi Youssef ajoute : « Pour moi, le 13 novembre [2015], c’est de la précipitation. Les commandos ont été envoyés par des idiots. C’était pas ce qu’il fallait faire » et poursuit : « L’absence de soutien à l’EI, ça a été causé par la violence, les attentats, les décapitations, ça n’a pas marché [...]. Si tu n’as pas 10 % des musulmans qui te soutiennent, l’Etat islamique est condamné ». Lequel Youssef dit expérimenter ce « réveil » salafiste sur les détenus, cobayes idéaux avant de l’appliquer dans les quartiers, au-delà des barreaux.
Cible privilégiée ? Les musulmans d’origine subsaharienne : « Un rebeu ou un blanc, c’est parfois difficile de lui parler de ça, mais un black, le jihad ça lui parle direct ». Autre motif de satisfaction pour un détenu, l’imprégnation de la jeunesse : « Dans les quartiers maintenant, tu as la mère en boubou et la fille en niqab ! »
Hugo Micheron le précise, avec honnêteté : rien n’indique que ces « doctrinaires » soient capables d’imposer leurs vues. « D’autant que les jihadistes, explique-t-il, ont toujours eu besoin d’être à la remorque de dynamiques extérieures comme les conflits algériens ou syriens ». Mais leur logique politique et religieuse mérite d’être décryptée.
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nabyyle · 4 years
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davidd59 · 4 years
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Rapatriement des djihadistes : « La prison, c’est l’ENA du djihad » selon Hugo Micheron https://t.co/18JkTuINQB via @citoyenneFrance
— David D 🐗🇫🇷🐷 (@DavidD59) January 12, 2020
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dianaabdou · 4 years
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Hugo Micheron : « Les djihadistes sont à l’aise dans l’enclavement territorial et communautaire »
Pour le chercheur, qui a interrogé des détenus pour terrorisme, une « géographie salafo-djihadiste » s’est mise en place en Europe avant la vague d’attentats qui a démarré en 2015. Mais cette carte n’épousait pas forcément celle de la marginalisation économique. — À lire sur www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/06/hugo-micheron-les-djihadistes-sont-a-l-aise-dans-l-enclavement-territorial-et-commu…
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brunomindcast · 4 years
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reseau-actu · 4 years
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EXCLUSIF - Au Proche-Orient ou en France, une trentaine de soldats ont choisi de retourner leurs armes contre leur pays.
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Anciens légionnaires arrêtés pour des projets d’attentats en France, ex-paras ou commandos devenus chefs d’unités combattantes de Daech… Le dernier rapport du Centre d’analyse du terrorisme (CAT, présidé par Jean-Charles Brisard) sur «Les militaires et le djihad» ne manque pas d’éléments troublants. En juin dernier, la mission d’information des députés LR Éric Diard et LREM Éric Pouillat sur «Les services publics face à la radicalisation» notait: «En ce qui concerne les anciens militaires, le nombre de ceux ayant rejoint les filières du djihad est de l’ordre d’une trentaine» depuis les années 2012-2013. Un nombre infime au regard des effectifs, mais une réelle menace si l’on imagine l’impact d’un attentat perpétré par de tels profils.
À lire aussi : Radicalisation: déjà en 2018, les patrons de la Préfecture de police avouaient leur impuissance
Manon Chemel, auteur du rapport du CAT, a notamment documenté 23 cas d’anciens militaires «identifiés au sein d’organisations terroristes (majoritairement Daech, NDLR) ou impliqués dans des projets d’attentats». Premier constat: sur ces 23 fous de Dieu ayant porté l’uniforme l’espace de quelques mois ou de plusieurs années, on compte nombre de convertis (un peu moins d’une dizaine). Dix sur 23 ont par ailleurs servi dans des unités d’élite des trois armes: Légion étrangère, chasseurs parachutistes, commandos de l’air, fusiliers marins, parachutistes d’infanterie de marine, infanterie de marine… Le reste a essentiellement servi dans l’armée de terre, à l’exception d’un dans la marine et d’un autre dans l’armée de l’air. Ils ont bien sûr tous bénéficié d’une initiation plus ou moins poussée au maniement des armes, des explosifs et des techniques de combat. Autant d’éléments qui expliquent, comme le souligne le CAT, que l’armée «constitue une cible de recrutement stratégique pour des groupes terroristes» et que les anciens militaires «représentent des atouts incontestables pour ces groupes».
Une partie de ces hommes a rejoint les terres de djihad, en occupant parfois des postes stratégiques au sein des groupes terroristes, et d’autres, les fameux «velléitaires» n’ayant pu faire le voyage, ont projeté des attentats notamment contre des militaires ou des sites militaires.
«Des postes stratégiques»
Comment d’anciens soldats ayant servi sous le drapeau tricolore ont-ils fini par combattre sous la bannière de ceux qui haïssent la France? Le CAT souligne, comme c’est souvent le cas en matière d’islam radical, que, au-delà de l’adhésion à une idéologie mortifère, les parcours, les motivations, diffèrent souvent selon les individus. «Pour certains, note le rapport, la radicalisation s’est opérée une fois qu’ils ont intégré dans les rangs de l’armée française, pour d’autres elle a débuté une fois qu’ils ont quitté l’armée. Toutefois, pour certains, leur projet de partir faire le djihad était établi avant leur recrutement.»
Ce fut le cas du Charentais Boris V., alias Younous le déserteur, engagé dans les commandos de l’air pour acquérir une expertise et la mettre au service du djihad. L’homme aurait été tué en 2016 près d’Alep. À l’inverse, Erwan G., natif de Redon (Ille-et-Vilaine), se serait radicalisé après son passage au 1er régiment de chasseurs parachutistes. Ayant gagné la Syrie en 2013 puis de retour en France, il a été condamné cette année en appel à une peine de onze ans de détention. Mehdi H., cinq ans dans l’infanterie et une «opex» en Afrique, a refusé en 2008 de se rendre en Afghanistan car il ne voulait pas tuer de musulmans. Ciblé par le renseignement militaire, il quitte l’armée en 2009 puis tente de gagner l’Afghanistan. Arrêté au Pakistan en 2012 avec plusieurs Français, dont un cadre historique d’al-Qaida, il est condamné à Paris à cinq ans ferme en 2014.
À lire aussi : «Face à la radicalisation, cribler les professions du public»
Certains de ces hommes, rappelle le CAT, ont, grâce à leur expérience, obtenu «des postes stratégiques au sein des organisations terroristes». Ce fut le cas d’Abdelilah H., ancien légionnaire étant notamment parti en opex en Afghanistan et dont le sort reste incertain. Il a pu créer sa propre katiba (brigade), dont ont fait partie des terroristes du Bataclan. Osama S., ancien militaire originaire de Nîmes, a, lui, rejoint la police islamique à Raqqa et été utilisé par la propagande de Daech, comme ce fut le cas de l’ancien chasseur parachutiste Erwan G. pendant son séjour dans cette zone.
Les «velléitaires» représentent un danger tout aussi réel. En 2015, Rodrigue da S., Franco-Togolais converti et ancien chasseur parachutiste, voulait commettre un attentat contre des policiers ou des militaires. La même année, Djebril A., ancien matelot de première classe, voulait décapiter l’officier commandant un sémaphore où il avait servi. En 2017, Alain F., dix ans dans l’armée de terre, était interpellé, armé et en tenue de combat, alors qu’il voulait attaquer une base aérienne. Le phénomène n’épargne même pas les vieux troupiers. En novembre, la DGSI interpellait ainsi Frédéric R., un ex-légionnaire sexagénaire. Converti à l’islam, l’homme voulait aider un groupe de jeunes (18 à 28 ans) terroristes en puissance. L’intéressé se proclamait être un soldat de Daech, en guerre contre les militaires français…
Un phénomène apparu en Bosnie et en Afghanistan
Avec le conflit syro-irakien, le djihadisme est devenu un phénomène de société, voyant des milliers de départs de combattants en zone syro-irakienne en quelques années, contre quelques centaines en Afghanistan entre 1989 et 2001 et une poignée en Bosnie ou dans le Caucase russe.
Mais ce djihadisme, touchant les armées comme les autres corps constitués, a un passé, et les ex-militaires djihadistes d’aujourd’hui ont des prédécesseurs venus tout droit d’une France où le service militaire était encore en vigueur, où le djihad et l’islamisme semblaient choses obscures, exotiques et lointaines.
Le premier d’entre eux, Lionel Dumont, purge aujourd’hui une peine de 25 ans de réclusion criminelle pour son rôle dans les exactions du gang des islamo-braqueurs de Roubaix en 1996 (deux braquages, une tentative d’attentat à la voiture piégée). Au début des années 1990, il a effectué son service dans l’infanterie de marine puis est parti en opex en Somalie. Revenu à la vie civile, converti à l’islam, il se radicalise et gagne la Bosnie-Herzégovine en 1994 pour y combattre les Serbes dans le bataillon des moudjahidins arabes. À son retour, il se lance dans l’équipée sanglante du gang de Roubaix puis parvient à s’enfuir en Bosnie. Arrêté, il s’évade d’une prison de Sarajevo en 1999 et ne sera repris qu’en 2003 après une cavale au Japon et en Malaisie.
À lire aussi : Hugo Micheron: «La prison est essentielle pour comprendre le djihadisme français»
Deux autres anciens appelés ont également défrayé la chronique de l’islam radical en rejoignant quant à eux l’Afghanistan quelques années plus tard. Hervé Djamel Loiseau effectue son service militaire dans l’infanterie en Alsace, où ce fils d’un musulman non pratiquant et d’une catholique poursuit sa radicalisation en fréquentant une mosquée locale. Au retour d’Alsace, son père note son basculement dans l’islam radical. En 1998, Hervé Djamel est impliqué dans un projet d’attentat pendant la Coupe du monde de Football. Il est condamné en 2000 à un an de prison dont huit mois avec sursis pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste». Mais il a déjà rejoint les camps d’al-Qaida en Afghanistan. En décembre 2001, on retrouve son corps gelé à quelques kilomètres de Tora Bora, refuge d’al-Qaida en Afghanistan.
Autre «appelé du djihad», David Vallat présente la particularité d’être aujourd’hui l’un des rares djihadistes se présentant comme «repenti». Il a effectué son service en 1991 dans les chasseurs alpins. Deux ans plus tard, il tente de gagner la Bosnie puis rejoint l’Afghanistan en 1994. De retour en France en 1995, il créera une cellule islamiste et sera condamné en 1998.
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reseau-actu · 5 years
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Par Hugo Micheron chercheur doctorant à l’Ecole normale supérieure; Bernard Rougier membre senior de l’Institut Universitaire de France;, et Gilles Kepel Professeur à l’université Paris Sciences et Lettres – auteur de Sortir du Chaos (Gallimard).
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Dire que les motivations de Chérif Chekatt, auteur de l'attentat de Strasbourg, étaient sans lien avec l'islam constitue un enfumage qui nie les liens entre salafisme et jihadisme ainsi que l'ancrage européen de l'islamisme.
Les dénégationnistes du jihad
Tribune. A en croire certaines opinions parues dans la presse, le tueur présumé du marché de Noël à Strasbourg n’aurait rien à voir avec l’islam. «Chérif Chekatt ou le faux jihadiste», écrivait le sociologue Farhad Khosrokhavar dans les pages Débats du Monde. Dans la même rubrique, le sociologue de l’université Paris-XIII Daniel Verba surenchérissait dans cette rengaine dénégationniste: «Il n’y a en quelque sorte que de faux jihadistes» (15 et 18 décembre 2018). Selon eux, le crime aurait été commis «par désespoir», dû à la «souffrance psycho-affective» d’un «jeune de banlieue» faisant partie des populations «racisées» – ce dernier terme relevant du lexique militant du Parti des Indigènes de la République, soudain hissé par certains universitaires à la dignité de concept des sciences sociales. En vidant son chargeur dans les rues de Strasbourg au cri de «Allah Akbar» («Dieu est le plus grand»), il n’aurait cherché qu’à «attirer l’attention des médias» pour donner une résonance religieuse superficielle à un geste criminel essentiellement motivé par le désir de «revanche sociale», et assurer sa rédemption en «martyr». Le propre père de celui-ci, lui-même salafiste assumé a pourtant témoigné de l’admiration de Chérif «pour Daech, qui agissait pour une juste cause». Mais pour les dénégationnistes tout cela est sans pertinence: il n’y a «rien à voir» – et donc à savoir ni à apprendre – sur la dimension idéologique de pareil terrorisme.
Pourtant, les recherches minutieusement conduites sur le terrain, des quartiers populaires aux prisons en passant par la Toile, démontrent exactement le contraire. Prétendre que «les nouveaux terroristes ne connaissent pas bien l’islam» traduit l’ignorance de la réalité sociale et notamment de cet angle mort des sociologues dénégationnistes où s’élaborent, entre mosquée, librairie islamiste, salle de sport, marchés et connexions numériques, les dispositifs idéologiques et existentiels du salafisme d’imprégnation communautaire exclusive et de rupture avec la société globale «mécréante». Cet espace sociologique et idéologique demeure inexploré par la majorité des chercheurs faute d’accès à un terrain difficile et d’une connaissance éprouvée de la langue arabe et des cultures musulmanes dont elle est le vecteur principiel. En connexion avec des foyers religieux et militants moyen-orientaux et maghrébins, parmi lesquels le «califat Islamique» (la dawla) de Daech entre 2014 et 2017 a constitué le référent le plus grisant, un système de normes a reconfiguré les contours de l’identité sociale par un codage salafiste –poreux dans nombre de cas au répertoire jihadiste.
Salafisme et jihadisme
Quantité d’exemples illustrent cette interpénétration. Le cheikh Abou Qatada, figure du «Londonistan» des années 90, sommité intellectuelle du jihadisme mondial, est passé par les réseaux fondamentalistes du Tabligh (organisation prosélyte qui prône auprès de ses membres l’imitation littérale du prophète) en Jordanie avant de s’engager dans le jihadisme en Afghanistan. Plus près de nous, Fabien Clain et son frère Jean-Michel, aujourd’hui soupçonnés d’avoir joué un rôle cardinal au sein de Daech dans l’organisation des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, ont également fréquenté le Tabligh, puis les milieux salafistes de la mosquée dite de Basso Cambo, dans le quartier de Bellefontaine à Toulouse dans les années 2000, avant de basculer à leur tour dans la violence jihadiste.
S’il est vrai que les grands noms du salafisme saoudien condamnent le terrorisme jihadiste au nom de l’obéissance au détenteur de l’autorité légitime (wali al-amr, en précisant toutefois que celui-ci doit être musulman), ils ne prohibent pas pour autant toutes les formes de violence (dans son best-seller international la Voie du musulman, le cheikh algérien Abou Bakr al-Jaza’iri, décédé quasi centenaire en août dernier après une interminable carrière à l’université de Médine, s’appuie sur le hadith [propos attribué au Prophète] pour justifier l’élimination physique des homosexuels, «passifs ou actifs» – ce que Daech mettra en œuvre en jetant les coupables du haut des immeubles – de même que la possibilité pour le mari de frapper sa femme désobéissante «sur les parties molles»).
Au niveau de la fréquentation des mosquées, les trajectoires militantes illustrent une grande perméabilité entre salafisme piétiste et jihadiste, ce qui n’a rien d’étonnant au regard de l’identité des sources doctrinales s’agissant des normes morales, de la pureté corporelle, du rapport à l’altérité et aux institutions. La bibliothèque numérique d’Abdelkader Merah mélangeait les deux genres, l’intéressé justifiant cette curiosité lors de son procès en octobre 2017 par la «recherche de la science». Le balayage des sites religieux en ligne suggère que les deux publics, jihadiste et salafiste, se lisent mutuellement, quitte à s’excommunier réciproquement sur les enjeux politiques, tout en se disputant l’interprétation la plus fidèle des mêmes auteurs canoniques (Ibn Hanbal, Ibn Taymiyya, Mohammed ibn Abd al-Wahhab). Les jihadistes se réclament d’une meilleure cohérence que leurs frères salafistes, car ils tirent quant à eux les conclusions politiques de leur engagement religieux en passant à l’action terroriste.
Mi-délinquant, mi-jihadiste
Le cas de Chérif Chekatt est riche d’enseignements. Il va bien au-delà de«l’individu stigmatisé», et de son «besoin inassouvi de reconnaissance». Il ne s’est pas «radicalisé» en prison (pour employer un terme qui fait écran à l’intelligence du phénomène), mais a été signalé comme prosélyte, ce qui indique qu’il avait déjà acquis de fortes convictions idéologiques qu’il tentait d’imposer aux autres détenus. Son profil hybride, mi-délinquant, mi-jihadiste, correspond à une catégorie (parmi d’autres) de militants, spécialement valorisée par Daech –ceux qui savent manier les armes, participer aux basses besognes du groupe en Syrie, et fournissent planques sûres et appartements conspiratifs en Europe grâce à leur passé criminel. Il évoque irrésistiblement le cas de Mohammed Merah, lui-même délinquant et jihadiste (nul obstacle théologique à vendre de la drogue aux mécréants, puisque cela les affaiblit).
Strasbourg s’inscrit, avec Toulouse, Nice, Lille, dans une géographie nodale du jihadisme qui ne doit rien au hasard. Le Groupe islamique armé (GIA) y avait mis en place des cellules en lien avec la ville de Francfort et ces expériences forment des jalons sur la piste des nouvelles générations, comme en témoigne le projet d’attentat sur le marché de Noël de Strasbourg dès 2000. A l’été 2012, les Strasbourgeois, comme les Toulousains, sont les premiers à faire leur hijra en Syrie et l’un d’eux, Fouad Aggad, originaire du Neuhof, dans la banlieue sud-est de Strasbourg, a participé au massacre du Bataclan. Le jihadisme, dans son idéologie, ses modes d’action, ses dispositifs militants, s’inscrit dans un cadre beaucoup plus large, dont la chronologie remonte à la guerre en Afghanistan dans la seconde moitié des années 80, et n’est pas intelligible sans prendre en compte les modes d’inscription de ce phénomène global dans les contextes locaux. Depuis des semaines, les sites jihadistes francophones animés depuis la Syrie invitent à frapper les marchés de Noël, symbole de la mécréance, pour accroître le chaos dans une France fragilisée par la crise des gilets jaunes et s’immiscer dans ses failles.
Invoquer ici «faux débat» ou «faux jihadistes» constitue un enfumage qui ignore les liens entre la constitution d’enclaves idéologiques à l’intérieur des quartiers populaires et les socialisations religieuses conduisant à l’acte terroriste. Face à pareil dénégationnisme, il importe plus que jamais de décrire les phénomènes dans leur complexité au lieu de les occulter par dogmatisme. L’objectif n’est pas «de faire peur à la société», mais de fournir à celle-ci les outils de compréhension d’un phénomène résilient susceptible de bouleverser en profondeur les équilibres politiques à l’échelle nationale et européenne – dont la conséquence la plus prévisible est la montée en réaction de l’extrême droite dans les urnes et dans la rue. L’acte criminel de Strasbourg met aussi la recherche face à sa mission scientifique.
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