Tumgik
#dans cinq mois je suis une bombe dans ma robe
sobillyboy · 1 year
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Je suis très très fière de moi, parce qu’hier j’ai reçu ma robe de mariée, et surprise elle est trop petite au niveau du ventre, des seins et des bras MAIS j’ai quand même gardé le moral, et je me suis juste dit “OK, t’as 5 mois pour perdre 5/10 kilos, c’est tout à fait faisable, au boulot !” et voilà après j’ai passé une très bonne soirée.
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alexar60 · 3 years
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Cendrillon des temps modernes
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Rien qu’en l’apercevant, je sus que j’allais manger à cette table. Elle était ronde bien plus grande que les autres. Elle était à l’image de la table d’Arthur et déjà les chevaliers attendaient tranquillement l’arrivée de l’élu des dieux, c’est-à-dire moi ! Enfin, à quelques choses près puisque il y avait quelques femmes autours de la table.
Je me doutais qu’on me servirait des affaires sérieuses au repas. D’abord on m’avait offert une chambre d’hôtel alors que j’habitais à même pas cent kilomètres de Paris. D’accord, au début, le rendez-vous était prévu à Londres, mais quand même. Ensuite, une voiture avec chauffeur est venue me chercher pour me conduire dans ce restaurant situé à deux kilomètres du palace. Enfin, en observant le standing, la classe qui régnait dans le restaurant. Un homme avec un balai dans le cul, un sourire forcé et habillé comme s’il montait les marches du festival de Cannes me reçut. A peine ai-je prononcé mon nom qu’il me souhaita la bienvenue tout en demandant à un serveur de m’accompagner à la fameuse table ronde.
Personne ne se leva excepté Charles. C’était mon agent. Il fut le premier à avoir été contacté. Il fit les présentations avec les trois autres hommes présents, des américains. Cependant, il oublia les femmes qui semblèrent plus jeunes que les hommes présents. Elles étaient toutes formées dans le même moule, habillées d’une robe chic de soirée mettant en valeur leur poitrine parfaite. Les cinq beautés sourirent de la même manière indiquant qu’elles sortaient du même centre de formation. Pendant ce temps, chaque homme me tendit la main offrant à leur tour un sourire radieux de me rencontrer.
A peine eussé-je le temps de m’assoir que le serveur tendit devant mon nez la carte. Je regardai les plats avec leurs mots compliqués. Le domestique proposa la bisque de homard en entrée ainsi qu’un plat à base de veau. Je choisis des écrevisses au Cognac puis des quenelles de Brochets, des choses que je n’avais jamais mangées auparavant.
Nous trinquâmes très vite sur le projet dont mon roman était à l’origine. Les trois producteurs ne parlaient pas un mot de français. Ils se ressemblaient, obèses, les cheveux gris, le visage rouge et les yeux avinés. Toutefois, dès qu’ils parlaient, on sentait qu’ils aimaient être écoutés même si leurs propos étaient débiles. Wayne, celui qui semblait être le principal instigateur n’attendit pas pour me parler du scénario. Sa voix haussa jusqu’à s’exciter. Il s’enthousiasmait à l’idée de faire le film. Déjà les lieux furent évoqués, une vieille ville d’Europe centrale pour les décors de certaines rues. Il parla aussi de mettre les moyens sur la reconstitution de Paris. Mais je commençai à prendre du recul quand il expliqua la nécessité de couper dans l’histoire, détruisant une partie importante du roman.
De temps en temps, j’observais les jeunes femmes qui nous encadraient. Je compris qu’elles étaient là pour la figuration, potiches à forte valeur dont le slogan de leur job était : sois belle et tais-toi ! Un homme se tenait derrière Wayne. Il traduisait ses phrases dans une grande facilité. Aussi, je compris que deux autres hommes assis à une table derrière lui, étaient des gardes du corps. Ils nous surveillaient à la façon d’un robot avec des caméras à la place des yeux.
Frantz était le titre de mon œuvre. C’était l’histoire d’un noble allemand, officier dans les uhlans durant la guerre franco-prussienne. Il accepta d’entrer dans Paris assiégé pour espionner. C’était l’histoire de la Commune de 1871 et aussi une histoire d’amour entre lui et une inconnue, jeune femme pétroleuse au joli prénom d’Eglantine. C’était un chassé-croisé entre elle et Frantz.
Quand le producteur expliqua l’envie de couper certaines scènes car il voulait un film d’une heure et demi, je criais au scandale, expliquant les raisons. Je rappelai le scénario, l’intérêt de ces passages mal compris. Ma voisine de droite posa une question : « C’est quoi la commune ? » Son accent confirmait que les filles n’étaient pas françaises. Dès lors, le traducteur la rappela à l’ordre. Elle devait fermer sa bouche, ce qu’elle fit en baissant la tête.
La suite du repas devint sans intérêt après mon indignation de leur volonté de faire un film au rabais. Je me levai menaçant de tout arrêter jusqu’à obtenir raison. Charles et un des producteurs américains s’accordèrent sur les derniers détails sans importance. De mon côté, je me sentis intrigué par cette jeune femme assise à côté de moi et à qui on avait ordonné de se taire. Je surpris tout le monde en lui adressant la parole. Au début, elle chercha l’accord de ses employeurs. Puis, nous passâmes le reste de cette soirée à entretenir une conversation quasi-intime.
La belle brune était slovaque et s’appelait Ludmilla. Elle travaillait comme mannequin. Elle acceptait ce job d’Escort-girl dans le but d’arrondir ses fins de mois et de se faire un ‘carnet d’adresses’. Le repas se termina sur un dessert typique des grands restaurants, une omelette norvégienne flambée sous nos yeux et un verre d’armagnac dégueu parce que je n’aime pas l’armagnac. Cependant, elle restait à côté de moi comme si nous étions en couple, prête à me prendre par le bras. Peu avant de quitter la salle, les girls se levèrent toutes pour aller ensemble se pomponner. A leur retour, je découvris la présence d’un homme qui rejoignit les deux gardes du corps. Il semblait les diriger.
La voiture attendait sur le trottoir. Le chauffeur sortit ouvrir la porte arrière et au moment de saluer tout le monde, je fus étonné de voir Ludmilla s’assoir sur la banquette arrière. Nous étions sagement à regarder le paysage de la rue en train de défiler. Il n’y avait que deux kilomètres, cependant, je remarquai que nous ne prenions pas le même trajet. Elle se pencha légèrement et demanda si c’était ma première fois.
Un peu gêné, je signalai ne pas comprendre. «Votre première fois dans ce monde, avec ces gens» ajouta-t-elle avec son accent slave. Je répondis par un sourire. Dès lors, elle souffla et admit être contente de repartir avec moi. « Les autres sont des porcs » murmura-t-elle. «Comment cela ? » demandai-je. Elle me fixa de ses yeux gris. Son regard était joli, il n’avait rien d’intense, toutefois, il attirait par son côté charmeur. Elle sourit montrant ses dents blanches. « Pourquoi on était là avec les autres filles ? » C’était évident !
Doucement, elle s’approcha et commença à humer le bord de mon menton. Le bout de son petit nez caressa ma joue. J’hésitai à l’embrasser, j’étais presque effrayé de faire ça, me classant dans la catégorie des pseudos porcs. « Vous n’êtes pas obligée » susurrai-je. Ses lèvres se déposèrent sur le coin de ma bouche. Elles m’effleurèrent une nouvelle fois avant de remuer et dire : « Ils ont payé alors profitez-en ». Elle m’embrassa encore puis ajouta : « Et puis, le chauffeur est un espion, il va tout raconter. Et si on ne baise pas, ils vont considérer ça comme un manque de confiance de votre part. Et je serai obligée de les rejoindre pour baiser quand même. ». Elle continua de m’embrasser. Je frémis à l’idée de l’imaginer dans les bras du Wayne. Soudain, elle recula et commença à laisser glisser le haut de sa robe.
Ses seins étaient ronds et fermes, c’étaient deux belles pommes réclamant qu’on les câline. Timidement, je les frôlai du bout des doigts. Pendant ce temps, elle écarta les cuisses et caressa son sexe à travers son string. Elle demanda si je voulais une fellation. Je ne répondis pas, alors, elle posa ses mains sur ma braguette, l’ouvrit et fit jaillir mon sexe évidemment dur. Il se tendit immédiatement tel un ressort sorti d’une boite. Elle le branla sans quitter mon regard de ses yeux, puis, elle se pencha et dégusta, avala goulument mon gland me faisant soupirer à chaque coup de langue.
Je ne remarquai pas le conducteur en train de mater grâce au rétroviseur. A chaque feu rouge, il tournait l’œil semblant presque m’envier. Il ne pouvait que voir le sommet de sa tête devant mon ventre. Je caressai ses cheveux bruns de la main droite tandis que la gauche trouva sa place entre ses cuisses. Elle ne râla pas acceptant que me doigts vite trempés jouent à écarter ses lèvres fines et pincer son clitoris. Par moments, elle arrêtait de sucer mon vit afin de le coincer entre ses seins. Elle connaissait bien son métier surtout comment plaire aux hommes.
Dans la rue, personne ne prêta attention à nous. La voiture fit le tour de Paris. Nous étions sur les champs Elysée lorsque Ludmilla décida de s’empaler sur moi. Elle proposa de diriger la cadence ; un rythme lent et long qui m’arrangeait plutôt. Malgré le préservatif, je sentais la chaleur de son sexe me remplir d’un bonheur confus. Je me sentais à la fois heureux mais aussi terriblement coupable de profiter d’elle. Je pensai tout-à-coup aux ‘me too’. Finalement, elle était là parce que ces producteurs se croient tout permis. Aussi, elle le comprit certainement car elle s’arrêta brusquement et murmura dans le creux de mon oreille qu’elle était consentante. Alors, j’affirmai à mon tour que j’étais un vrai cœur d’artichaut. Elle ne comprit pas. Je précisai : « Je suis en train de tomber amoureux ».
Ma phrase eut l’effet d’une bombe. Elle se retira, me dévisagea. C’était la première fois que cela lui était dit. Nous restâmes silencieux, elle et sa robe autour de la taille, moi et mon pantalon aux chevilles. Elle regarda par la fenêtre et dit tout à coup : « stop, please ! ». La voiture s’arrêta, elle sortit brutalement tout en rajustant sa robe. Elle marcha vite, je voulus la rattraper mais elle ne me laissa pas le temps de sortir qu’elle arrêta un taxi. Je la vis partir pour une destination inconnue.
Les jours suivants, j’interrogeai mon agent à son sujet. Je voulais savoir comment elle a été contactée. Je voulais la revoir, m’excuser et surtout la revoir. Seulement, Charles n’obtint aucune réponse ou s’efforça de ne rien dire. Alors, je passais mon temps à penser à elle, à son parfum sur mon corps, à la douceur de ses baisers, à la beauté de son regard, à la perfection de sa poitrine et à la chaleur de sa bouche, à sa gentillesse. Je la voyais partout, j’entendais son accent partout. Contrairement au dicton «loin des yeux loin du cœur », plus le temps passait et plus elle me manquait.
Deux mois s’était écoulés quand je fus invité par Charles pour parler de mon futur projet. C’était un roman sur un rugbyman fidjien qui rencontre une star du porno. Les deux décidèrent de se fréquenter afin de tuer la solitude  de leur vie quotidienne. J’avais décidé d’écrire une romance pour changer mais aussi sur un fait de société entre deux célébrités qui ne trouvent pas le bonheur. La secrétaire de Charles me signala que je pouvais entrer. Il discutait en anglais au téléphone assis derrière son bureau. Il semblait inquiet. Sur le bureau, un journal était ouvert.
J’approchai pour lui faire la bise. Il se détourna ensuite comme s’il ne voulait pas que j’entende la discussion. Ainsi, il se leva, marcha jusqu’à la fenêtre et continua de parler. Cela semblait vraiment sérieux. Il essayait de ne rien dire de précis, par peur que je comprenne son anglais, et il avait raison. Le doute arriva lorsqu’il répéta plusieurs fois : « Why did they do it ? Why ? It’s terrible ! Why ?»
Je restai devant son fauteuil vide, je regardai par curiosité les quelques manuscrits posés sur le bord du bureau quand je lus le titre d’un article dans le journal qui m’interpela : « Macabre découverte dans la forêt de Chantilly ». Dès lors, originaire de l’Oise, je lis le récit qui me terrifia. C’était la découverte du corps carbonisé d’une prostituée. D’après la narration, une jeune femme fut abattue de deux balles dans la tête avant d’être aspergée d’essence. Elle a été identifiée comme étant originaire d’Europe Centrale. Je pensai subitement à Ludmilla. Mon cœur vacilla lorsque je lis qu’elle était connue dans le milieu des Escort-girls.
Charles raccrocha et s’approcha pour me demander comment j’allais. Mais en découvrant mon visage d’une pâleur à faire peur, il comprit que j’avais lu l’article et répondit à ma question avant même que je la pose : « C’est bien elle…. Je suis désolé. ». Ma colère se transforma soudainement en une terrible détresse. Je m’assis sur le fauteuil, abattu en réalisant que ma Cendrillon était morte. Il resta à me regarder tout en répétant : « Désolé ». Puis, je suis parti sans dire un mot. Le soir même, je lui envoyai un message annonçant ma décision irrévocable de changer d’agent.
Frantz fut un succès qui remporta de nombreux trophées. Je refusai d’aller à Hollywood récupérer plusieurs prix. Même s’ils n’étaient pas à l’origine de sa mort, je ne voulais pas rencontrer les producteurs américains. Par la suite, je publiai cette histoire d’amour entre un sportif et une porno star. Par hommage, cette dernière s’appela Ludmilla, elle venait de Slovaquie.
Alex@r60 – décembre 2020
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collectiffape · 3 years
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Feuilleton de l’été SEMAINE#1
Semaine du 5 juillet 2021
Le Rabbit est cassé. Il vibre sans prévenir dans le tiroir de la commode, à travers l’étui en tissu satiné. Bruit de perceuse à colonne. Les voisins vont me détester. Ça me réveille, ça va bien finir par s’arrêter, non il continue, je suis obligée de me lever, le seul moyen de faire taire le facsimilé de caoutchouc c’est de le brancher sur secteur. La petite LED s’allume, verte. Le phallus se calme. Quelle emmerde. Lors de l’achat, mon ex se figeait de fascination pour la puissance de vibration du moteur. Cinq vitesses, autant de tempos différents. Et pour sa taille. Comme si nous introduisions dans l’intime le symbole d’une force supérieure, capable de me faire jouir vite de me faire mal de faire vibrer mon corps jusqu’à l’anesthésie, laquelle, celle de mon clitoris morphologie dissimulée dans la chair, inimitable organe dont on ignore de lourds secrets. Derrière son comptoir, le monsieur nous avait donné un ticket de garantie. Ce monsieur savait-il que je perdrais ce ticket, que le jouet n’était pas démontable, pas réparable, que les circuits électriques s’emballeraient, un jour, quelques années après cette brève entrevue, que tout serait différent. Ça se mesure à peu de choses, le changement. Un engin charge dans ma chambre. Il est silencieux. Est-ce que ça se recycle ? Demain, j’appelle le service de tri de la mairie.
Marie HL
Je ne sais pas ce qui se recycle
Je ne sais
Ne sais pas pourquoi
Attendre que le corps se marque
En allant à la mairie le métro
Et des femmes
Prennent soin entre elles
Protègent des regards prédateurs
Préviennent que l'homme la photo
Sous la jupe plus tard il se branle
Elles ne laissent pas faire
Préviennent que l'homme prédateur agresse
Préviennent que la photo il l'a prise 
Le grondement les femmes rassemblées
Autour de l'homme il ne part pas
Il ne peut plus partir
Sur le quai du métro
Les femmes encerclent l'homme 
La photo il l'a prise 
La photo dégueulasse
L'homme la police arrive 
Les femmes encerclent et grondent unies
C'est la force des choses
Qui bougent des femmes entre elles
Qui se soutiennent
Juliette Buffard
Je deviens mauvaise. Hier, j’ai hurlé sur des adolescents sur la plage. Ils s’amusaient à lancer les galets les plus gros possible le plus loin possible. L'impact de l’un d’eux a projeté un petit cailloux qui m'a atteint au genou. Ça a été instinctif. J'en avais déjà marre de leur voix entre le grave et l'aigu, leurs éclats trop forts qui résonnaient en l'air, leur sans-gêne bruyant dans le monde. Je me suis retournée et je les ai agressés. J’ai bégayé, ce que je disais n'avait pas un sens absolu, mais j'ai dû avoir l’air suffisamment énervée et plus âgée qu'eux pour qu’ils s'arrêtent et ne disent rien, pas vraiment penauds mais pas totalement à l’aise non plus.
Aujourd'hui je déboulais au coin d’un passage piéton. Une voiture est arrivée, un peu trop vite. Elle a freiné brusquement. J’ai traversé en levant les yeux au ciel, en soupirant entre mes lèvres pincées. La conductrice a baissé sa vitre pour me lancer une phrase agressive. Je me suis souri à moi même, j’étais contente de l’avoir énervée.
Après toute cette douceur, tous ces sourires et ces silences, pendant des années, je me fais libre d’être mauvaise. C’est jouissif.
 Floriane Gitenay
Sortie du métro, la foule qui bouillonne, les gens en paquets moites, marcher dans les pas dans les pas dans les pas des autres. Tout est lent, j'ai les nerfs qui gonflent.
Dehors, 15 heures, 15°C. Le vent et la pluie fine. Je porte une robe d'été. Je porte le bronzage et le jet lag et la fatigue de la nuit interrompue par les vibrations du tiroir.
Tout est foncièrement inadéquat.
Marche, marche, marche, lumière du jour, stop. Mauvais calcul. On me bouscule, siffle, mate. Avec les yeux j'envoie des signaux. Encore un peu et je te. Je deviens mauvaise. Mais tout le monde ignore. On ne voit que la robe, le bronzage, le jet lag. On ne voit que l'arrondi des mollets mordu par le froid. Les hommes regardent là où c'est fragile. Ils regardent toujours là où ça tremble.
Des fois je pourrais être une sale chienne, comme ils disent, et vraiment leur arracher la gueule.
Respire, recule, ignore.
Trois pas de côté, j'ouvre Google, tap tap tap, point de collecte, tap tap tap, searching, barre de chargement trop lente, pas de résultats, écran neige.
Fais chier fais chier fais chier.
Je sens les nerfs et les yeux qui gonflent, le dos qui s'arrondit, doigts et orteils repliés, tout replié, le ventre replié et la langue qui appuie sur le palais les dents.
Tant pis. Marche marche marche sous la lumière affaiblie par le ciel lourd. Le ciel gris qui coule jusqu'au sol. Marche marche marche pour s'épuiser un peu.
Poubelle grise à ma droite, tout venant. Ça vient tout seul, zip zip, trouver l'engin dans le sac. L'engin c'est le totem, l'emblème de tous ces types, tous ces mecs désinvoltes avec leur menace dans les yeux, leurs voix poussives, la menace dans le mate, siffle, bouscule, dans la permission qu'ils se donnent, le privilège de pas savoir ce que ça fait, le privilège de faire même quand ils savent. Ça devient le totem. L'emblème des connards.
Fais chier fais chier fais chier.
Femme-chienne sort les crocs, ongles enfoncés dans le plastique mauve.
J'ouvre la poubelle en furie, attrape jette l'engin, dégage, fort, très fort, le machin mauve frappe le fond dans un bruit sourd.
Ça va mieux.
Marche marche marche. Ça va mieux. Ça va mieux, j'ai envie de rire. J'ai envie de rire sous le ciel sombre, le ciel plus sombre encore, rire sous l'orage qui menace. Marche marche marche. Je vais aller leur dire à tous, je veux leur rire au nez, à tous, tous autant qu'ils sont, et je continue de marcher, poings serrés, dents dehors, j'attends qu'ils viennent.
 Manon Secq
J’attends qu’ils viennent. J’attends activement, presque je hurlerais déjà, presque, je viendrais à eux mais je n’ai que mes yeux comme arme. Pas de couteau pas de bombe lacrymo pas de flingue. Rien dans le sac que le téléphone éteint, les ongles enfoncés dans les paumes, rongés les ongles, à force d’angoisses repoussées aux extrémités, inaperçues - le cerveau est bien fait.
J’attends avec mes yeux ; je dévisage. Mentalement je les dépèce, les visages. N’ai jamais soutenu les regards comme ça, toute acérée, pupilles qui trouent les autres, mâchoire tendue. Je regarde, je domine – c’est autre chose que l’adolescence : il n’y avait pas de colère encore mais une sorte de dalle d’être, exister enfin quand l’œil de l’autre me mangeait, me serrait les contours, amoindrissait comme ça ce qui peine encore à exister hors du corps, cette colère d’aujourd’hui, par exemple, tassée toujours et qui me semble jaillir en vrac comme une mauvaise herbe.
Je me souviens des chevaux, la porte de bois cassée, l’écurie désertée. Ils savaient où était le champ, ils l’avaient ravagé, mangé les fleurs et ça avait pris des heures au palefrenier pour les ramener. Il était à bout, contre les juments il criait « sale pute ».
C’est moi qui mate. Je m’assieds à la table du rade au bord du trottoir. Je dévêtis les hommes qui passent, les militaires avec le famas qui encombre, le serveur dont le plateau alourdi vient tendre le biceps. D’autres hommes encore, je croise leurs yeux patauds ; n’ont pas l’habitude d’être mis à nus comme ça, baisés, démembrés – même si ce n’est que des yeux, ce sont des choses que l’on sent quand l’œil nous enserre. Je regarde leurs culs, je commente silencieusement, ton petit cul ton gros cul ton cul flasque. Ils baissent la tête, filent droit dans la rue, disparaissent au coin. Au retour ils prendront la parallèle.
Lili Nyssen
à suivre...
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chaque dimanche sur le Fàpetumblr
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