Tumgik
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En vrac !
Du tennis, du squash, des propositions pour faire de la musique, des conseils de classes, des coups de gueule, un soulagement, des écoutes attentives, une grève, un Mouloud, de nouveau une fuite de notre sky dôme, la vie défile à grande vitesse.
Dans le désordre, la semaine dernière a probablement été la plus courte de l'année, avec une grève lundi et un jour férié vendredi. Le budget de l'AEFE a été amputé de 8%, avec cinq cents suppressions de postes prévues sur trois ans, et pour les établissements tunisiens un certain nombre de désagréments : des frais de première inscription multipliés par 2,15, des frais de scolarité bien augmentés, des professeurs résidents qui pourraient ne pas être renouvelés et seraient remplacés par des contrats locaux moins chers mais moins compétents, même les expatriés ne seraient pas épargnés. Quid de Jan... Grève lundi, donc, jeudi manifestation dans le lycée, mardi pourrait être une journée lycée morte, pour peu que les élèves suivent le mot d'ordre. Il faudrait que les parents se motivent aussi. Se profile à l'avenir une population différente de celle qui cohabite en ce moment au lycée. Seuls les plus aisés pourraient dorénavant profiter de l'Excellence de l'enseignement à la Française.
Une excellence qui part déjà à vau-l'eau, d'où mon coup de gueule de professeur principal psycho rigide - que j'assume -, quand vingt-quatre heures avant mon conseil de classe trois professeurs n'ont toujours pas rempli les bulletins, après deux relances très polies et policées de ma part, et aucune réponse de la leur. Nous sommes censés écrire une synthèse par élève en fonction des appréciations des enseignants. Un élève brillant qui a 15 de moyenne est un peu moins méritant qu'un autre, qui aura la même moyenne mais en travaillant d'arrache pied. D'avoir l'avis de tous permet d'être un peu moins dans le "doigt mouillé". Les fautifs n'étaient évidemment pas au conseil, j'ai donc balancé ma bafouille sur le web interne. Le lendemain quelques collègues sont venus, soit pour me féliciter de dire tout haut blablabla, soit pour vérifier qu'ils ne faisaient pas parti des incriminés. Les fautifs ne se sont pas manifestés... il semblerait que les Tunisiens détachés de l'Education Nationale tunisienne auprès du Lycée Français aient un petit complexe de supériorité. C'est aussi le cas du prof de musique de Tessa, qui leur a expliqué qu'ils avaient de la chance de l'avoir, lui, et qu'ils auraient pu bien plus mal tomber. Sans citer de noms... On s'est croisé deux fois au lycée, je ne l'avais jamais vu avant, il m'a pris mon numéro, m'a dit qu'il m'appelait ce WE pour jouer de la musique, j'attends toujours... Un élève m'a aussi proposé de jouer dans son groupe, du Aerosmith et de la musique tunisienne. Je prends tout, encore faut-il qu'il me rappelle pour me donner l'heure et le lieu des répétitions.
Nous aurions par exemple pu jouer vendredi, puisqu'il était férié. Nous fêtions la naissance du Prophète, et nous avons reçu du zgougou, comme cadeau de notre propriétaire, qui nous devait bien ça après les trombes d'eau que nous avons reçues. Comme il nous l'a expliqué, pendant une disette, les Tunisiens se sont demandés si les graines - pas les pignons, lisez wiki ! - des pins d'Alep étaient comestibles. Il s'avère qu'elles le sont, et en les préparant d'une certaine façon on obtient du zgougou. C'est bien sucré, un peu gélatineux, avec de la crème à la fleur d'oranger dessus et saupoudré d'amande pilée, de pignons, mais une fois par an ça ne se refuse pas. Il paraît que chaque famille fait le sien, qui est évidemment le meilleur de Tunisie, et les rassemblements donnent lieu à des échanges animés sur le sujet.
Nous aurions pu goûter des zgougous partout en Tunisie, maintenant que nous avons enfin une nouvelle carte grise, tunisienne, une voiture et une maison enfin assurées par une compagnie tunisiennes, une plaque minéralogique tunisienne... non, la plaque, ce n'est pas encore fait, mais, c'est en cours... nous aurions pu, mais il nous manque encore le contrôle technique. Nous évitons ainsi une mésaventure possible avec les forces de l'ordre.
Écoute attentive enfin, quand une amie de Jan m'a raconté les siennes, de mésaventures. Une des coutumes tunisienne consiste apparemment pour les maris à tabasser leur femme. C'est évidemment une généralisation très exagérée de ma part, mais les flics sont tellement blasés d'entendre des épouses vouloir porter plainte qu'ils leur conseillent de prendre sur elles. Une amie de Jan est en instance de divorce de son deuxième mari après en avoir supporté des vertes et des pas mûres pendant trois ans. Comme ils frappent sur le crâne, ça ne se voit pas trop, mais ça doit faire mal, quand même. Insultes, coups, l'aîné des beaux-fils, qui s'interpose, en prend aussi, c'est la goutte de trop. Il a suffi qu'elle en parle autour d'elle pour se rendre compte qu'elle n'était pas la seule dans son cas. Elle a (encore) la tête sur les épaules, est entrepreneuse dans les énergies renouvelables, d'autres sont chirurgiennes, et se font massacrer, dans l'intimité. Lui jure qu'on ne l'y reprendra plus, sa belle-famille la travaille au chantage affectif. Elle est tiraillée entre sa culture française de femme libérée et indépendante, et ses racines tunisiennes où la femme est le ciment de la famille, la sacrifiée.
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Proposez un titre...
Dire que je commence à en avoir marre de la paperasserie tunisienne serait un euphémisme. Nous venons encore de passer deux heures à attendre à la préfecture pour faire valider la demande de session de notre voiture d'un des propriétaires à l'autre. En gros ici la carte grise ne peut pas avoir deux propriétaires, il fallait donc remplir, en deux exemplaires, le dit document. Très gentils, les gars, mais entre ceux qui passent devant parce qu'ils ont backshishé, la machine à fournir les tickets numérotés qui tombe en panne, c'est assez lassant. J'ai de nouveau rempli une demande de carte grise en trois exemplaires, filé 800 dinars, et lorsque le vaguemestre du lycée a commencé à m'expliquer ce qu'il restait à faire j'ai fermé les écoutilles... Je suis entré en salle des profs en grondant contre l'administration locale et j'ai reçu le soutien appuyé de tous les collègues, qui évidemment savent très bien par quelles épreuves je passe. J'espère juste que tout sera terminé pour le 23 décembre. Nous prenons le bateau pour passer Noël et le jour de l'an en Sicile, nous y allons en voiture, si tout n'est pas en règle d'ici-là la voiture reste sur le quai...
Dans le même genre je suis retourné au commissariat qui est censé s'occuper des chiens aboyeurs. Une fois encore on m'a refoulé, sur la carte qui correspond à leur secteur, effectivement nous n'y sommes pas, mais le type a été incapable de me dire d'où nous dépendions. L'enquête se poursuit, je ne lache pas l'affaire, et si ça n'aboutit pas, j'ai repéré un droguiste pour la mort au rat, au cas où ...
Nous avons aussi reçu un recommandé au nom de Monsieur et Madame Katz. Il fallait donc que les deux soient présents... J'ai expliqué la situation à la personne au guichet, à savoir que Jan et moi n'étions pas mariés, qu'elle ne s'appelait donc pas Madame Katz, qu'il n'y avait pas de Madame Katz... elle s'est royalement déclarée incompétente et s'est empressée d'aller consulter le directeur d'agence. Il m'a, je dois dire, assez rapidement reçu. J'ai refait mon laïus, rajoutant qu'à ma connaissance la seule Madame Katz de ce côté-ci de l'Atlantique était morte depuis sept ans, et que de toutes façons si je ne pouvais pas avoir le colis dans la minute ils pouvaient se le garder. Il a fini par me le donner, et quand je l'ai ouvert, devant lui, il contenait le diplôme du brevet d'Eléonore, au nom, bien sûr, de Madame Katz... regard redevenu méfiant de sa part, je lui ai montré la carte consulaire d'Ellie et il s'est alors répandu en félicitations, lui souhaitant un longue vie pleine de réussites, en regrettant de ne pas avoir le temps de boire un café avec moi.
Rien à voir, quoi que... La cantine du lycée est à peu près le seul lieu où les collègues des différentes matières se croisent. Celui avec qui nous avons parlé nous a un peu raconté son parcours, il y a de quoi s'ébaudir tant il paraît caricatural d'une époque qu'on imaginerait lointaine et révolue. Ses parents étaient serfs - son père était sans emploi, sa mère travaillait la terre pour quelqu'un d'autre et avait le droit de récupérer 20% des récoltes -, sur ses huit frères et sœurs ils ne sont plus que six puisque deux ont perdu la vie pendant leur enfance, les aînées n'ont quasiment pas fait d'études. Ils habitaient à l'époque à Kairouan, il est parti en France passer son CAPES et enseigner, et maintenant que sa mère est âgée il est revenu s'occuper d'elle. Il n'en éprouve aucune aigreur, c'est son devoir. Il était dans un parc quand il a commencé à en questionner l'un des jardiniers. Il a fini par apprendre qu'il gagnait 450 dinars par mois (environ 150€), avait cinq enfants et une épouse mère au foyer. Quand il lui a demandé si tout allait bien pour lui, il a acquiescé. Quand il lui a demandé si ses enfants n'avaient aucun manque, il a expliqué qu'ils ne souhaitaient rien, et qu'ils se changeaient juste une fois par semaine. Quand il lui a demandé comment il faisait quand sa femme voulait quelque chose, il a répondu qu'elle ne souhaitait jamais rien. "Allah pourvoit"...
Avec la fin du trimestre, les dernières évaluations à corriger et les bulletins à remplir c'est un peu à l'arrache, je tâcherai de faire mieux la semaine prochaine.
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Punique ta mère !
Il y a juste en face de chez nous des maisons en constructions qui jusqu'à peu étaient gardées par des shoufs. Ils y dormaient, fumaient devant, et avaient un gros chien blanc qu'ils attachaient dehors, qui passait pas mal de temps à aboyer. La journée, le soir, la nuit. Malgré les boules quies, ça finit par rendre un peu tendu, voir excité. Dans un autre quartier le maire a pris un arrêté pour mettre fin aux chiens errants, une brigade passe et les tue. Un peu radical, mais efficace. Je décide d'aller voir un des shoufs, qui m'explique qu'il est aussi shouf du quartier, et veut 100 dinars par mois, entre autres pour nous débarrasser du chien. Je lui raconte ce que la police fait ailleurs, il me rétorque que ce n'est pas Haram. Je me suis un peu énervé en lui esquissant mon calvaire, ce qui l'a fait sourire... Le lendemain, le chef des travaux est passé, et Jan lui a expliqué la situation. Magique, les shoufs et le chien ont disparu. Malheureusement nous avons aussi un voisin avec deux chiens, qui aboient à deux heures du matin, trois heures du matin, quatre heures du matin. La première fois que je suis allé le voir il s'est excusé mais ça n'a rien changé. La deuxième fois il s'est mis à hurler pour me dire que dans le quartier il y avait plein de brigands, qu'il fallait se protéger pour ne pas être cambriolé, et comment je pouvais être sur que c'étaient bien ses chiens, qui faisaient autant de boucan. Quand je dis qu'on est voisins, on voit de la fenêtre de notre chambre les niches des clébards... on a donc décidé qu'il était temps de passer à la vitesse supérieure, à savoir porter plainte. Jan réussit à trouver de quel commissariat nous dépendons, et y va. Une heure d'attente pour s'entendre dire que la personne chargée des chiens n'est pas là... Lundi matin je m'y attelle, j'y vais, et cette fois le policier m'explique que le commissariat dont je dépends n'est pas celui-là. Pour la faire courte, j'ai fait 3 commissariats différents pour découvrir que c'est bien le premier qui était le bon. Je suis bon pour y retourner mercredi matin... mais je ne lâche pas l'affaire...
Une autre affaire que je ne vais plus lâcher, c'est celle qui concerne Ellie et les maths. L'année dernière à Perpignan elle caracolait à 18 de moyenne, depuis notre arrivée elle peine à dépasser la moyenne, ce qui la met dans tous ses états et menace de virer à la phobie. Jan a beaucoup de talents mais les mathématiques n'en font pas partie, je me suis donc replongé dans les fonctions, les domaines de définitions, les tableaux de variations, les hyperboles, les identités remarquables. Ça ne faisait que trente ans que je n'y avais pas touché. Une paille.
Le week-end dernier devait avoir lieu en grandes pompes l'ouverture du premier Décathlon du pays, au nord de Tunis, dans une grande zone commerciale. Comme c'est le cas en France quand ils souhaitent promouvoir, y étaient prévues plein d'animations, dont une initiation à la plongée, avec piscine chauffée et tout le toutim. L'association est évidemment sollicitée, du coup moi aussi, au vu du succès de la précédente sortie je suis moyennement partant. La météo prévoit un samedi à averses et on voudrait partir dimanche à Nabeul ou à Carthage, où il y a une exposition de verrerie, souffleurs de verres, artisanat... Les discussions du groupe sur Facebook vont bon train pour savoir qui est disponible quand, et au final, l'animation sera annulée : la piscine faisait 30 mètres cubes (en gros nous aurions été debout à tenir les plongeurs par la bouteille en marchant à coté d'eux), l'eau était degueu car non filtrée, mais surtout le magasin ne nous prêtait aucun matériel, vu qu'ils n'avaient pas réussi à le faire sortir de la douane. J'avais décliné l'invitation, j'ai beaucoup moins de remords sachant qu'il ne s'est rien passé. Des photos ont circulé pour montrer que l'association avait quand même planté un stand, pour promouvoir ses actions écologiques et environnementales. Un peu magnégné, tout ça.
 la place nous avons donc visité dimanche le théâtre romain, les thermes d'Antonin et l'Acropolium, où plusieurs échoppes s'étaient installé dans l'église. Un cadre magnifique, des boutiques bien achalandées, et une bonne occasion d'être à l'intérieur vu le vent glacial quand le soleil se cachait derrière les nuages. Heureusement le ciel était dégagé pour le théâtre et les thermes, les troisièmes plus grandes après celles de Caracalla à Rome et de Diocletien. Gigantesques, la mer en toile de fond, à refaire, peut-être sans les enfants, qui saturent. Vu la surface de Carthage, on en a pour quelques week-ends... Nous en avons aussi profité pour essayer un autre restaurant spa, en hauteur cette fois, avec vue sur la côte. J'ai déjà programmé notre restaurant pour la semaine prochaine, un brunch gargantuesque après mon tennis. L'expatriation a du bon, quand même.
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Vacances, et retour
Comment dire, comment rendre compte de l'anarchie d'un pays, des autorités, de la population, qui pourrait peut-être éclairer le lecteur sur la vie quotidienne des habitants.
On pourrait commencer par la journée de dimanche dernier. Une plongée était prévue par l'association. À la réunion de la veille annoncée à 15h pour tout préparer, sur les 10 participants prévus nous ne sommes que cinq, et encore les premiers arrivent-ils à 15h15. Les absents pour la plupart n'ont pas prévenu, n'ont pas appelé, ne s'excuseront pas.
Le rendez-vous dimanche est à 7h45, le dernier arrivera à 8h, là encore sans s'excuser. Une heure de route, pour arriver sur une très belle plage, infestée de restaurants à même le sable, tous fermés puisque nous sommes hors saison. Apparemment en été on ne voit pas la mer, tellement il y a de monde... Deux heures pour transférer le bateau de son parking au chariot, puis un aller retour en voiture pour prévenir les gardes-côtes de notre sortie en mer. Permission refusée, malgré toutes les autorisations signées. Il manque celle du ministère de l'agriculture, qui n'a JAMAIS été demandée auparavant. Un des membres me raconte que lors d'une campagne de fouilles sous-marines qui devait durer trois jours, ils en ont travaillé deux sans problème, ils n'ont pas pu le troisième. Pourquoi ? Sans raison !
Tergiversations, mise à disposition d'un 4x4 pour nous emmener sur des rochers, pour une formation de 45mn, dans 2,5m d'eau, de la houle, aucune visibilité, et une mer à 24°. Ceux que je forme n'ont pas de carnet pour noter les exercices qu'ils ont fait, s'en fichent, et retour à la maison à 17h... Rentabilité ? Peut mieux faire. Et encore, j'ai mis la combi, la stab, j'ai respiré sous l'eau. Certains n'ont même pas eu cette chance...
Pendant les vacances, nous sommes aussi partis dans le sud est, direction Sfax, Matmata, Tataouine, qui évoque immédiatement un isolement des plus total, des uniformes de légionnaires, et un environnement dont Luke Skywalker veut se casser le plus vite possible, les ksours, Djerba, et Kairouan au retour. Pour les ignares - dont j'étais il y a quelques jours - ksours est le pluriel de ksar, ce sont ces forteresses où les habitants stockaient dans les Ghofras les récoltes et biens et se mettaient à l'abris des pillards. Voir les photos de Jan sur Facebook pour le côté visuel, ceux qui ont été réhabilités sont magnifiques, les autres commencent vraiment à tomber en ruine, poubelles chiens errants et détritus y pullulent. Quelques bonnes surprises, visite des sites de Star Wars - qui n'ont que très vaguement impressionné les filles - des paysages assez authentiques, certains vestiges superbes, mais là encore la crise est passée par là. Les petites gens sont de plus en plus dans la galère, les monuments ne sont pas forcement entretenus, les fouilles archéologiques se sont arrêtées fautes de moyens et dans les régions reculées le moindre dinar est accueilli comme une bénédiction. Ce qui est inscrit sur la carte des restaurants n'est pas forcément disponible, et à Kairouan le plus bel hotel de la ville est à un pâté de maison d'un bidonville... Les filles ont parfois été observées comme des bêtes curieuses par les femmes, voilées, et par les hommes, forcément libidineux. Aucune agressivité pourtant, très peu de sentiment d'insécurité. Nous pouvons maintenant cocher Tataouine de notre todo list des lieux mythiques, Tombouctou Zanzibar Macchu Picchu nous voilà.
Pendant ces trois semaines nous avons aussi commencé à visiter Carthage, un site éparpillé sur plusieurs kilomètres carrés. Ils n'auraient pas pu tout regrouper, non ? Là encore, le tri n'est pas tout à fait terminé, et les colonnes les plus abouties côtoient les tessons d'amphores de 2 cm carrés.
Autre première, un dîner chez nous le vendredi des vacances, avec des collègues métropolitains et un couple tunisien. Un grand moment pour Jan, qui nous a tous mis à contribution pour que le buffet soit des plus réussi. Un peu d'hysterie parfois, mais au final un bon moment. Là encore l'occasion pour les autochtones de regretter le bon vieux temps de Ben Ali, quand les banlieues étaient sûres, que les opposants étaient torturés en prison (non, ça c'est moi qui le rajoute), et que tout le monde avait du travail. Bon, d'accord, les chauffeurs de taxis étaient obligés d'acheter des Volkswagen, parce que la femme du président avait des parts dans le groupe. Il est où, le problème ? N'est-il pas normal de vouloir s'enrichir ? Nos amis ont aussi déploré le laxisme des policiers, et pour le coup je les rejoins un peu : Jan s'est fait arrêter parce qu'elle avait brûlé un feu rouge. L'agent lui a expliqué qu'il allait remplir un procès verbal. Elle a accusé le coup mais a opiné du chef. Elle n'avait pas compris, il allait REMPLIR UN PROCÈS VERBAL, et elle allait DEVOIR SE RENDRE AU COMMISSARIAT POUR LE PAYER ! Même si elle était un peu dégoûté elle était d'accord. Là, c'est lui qui a vaguement soupiré, et qui l'a laissée partir, en lui conseillant de ne pas recommencer... Meme pas eu besoin de donner un backshish... Quand rien n'est sanctionné, c'est la porte ouverte à tous les abus... et en voiture tout le monde en profite. Ca brule les feux tout le temps, ça grille allègrement les priorités, ça double de partout, ça n'indique jamais où ça tourne et quand ça va s'arrêter, ça ne clignote jamais, ça fait demi tour n'importe où, c'est infernal. Je me suis adapté et je conduis comme eux, au bout de 20mn j'ai envie de sortir une batte de baseball et de taper tout ce qui bouge, mais quand Jan est à la place du mort, elle hurle, pile à ma place, s'accroche à la porte et sursaute dix fois par minute. Du coup j'ai décidé de lui laisser le volant quand elle est là...
Dernière première depuis notre arrivée, un déjeuner dans un restaurant que m'avait conseillé une collègue de Perpignan, sur la plage, le Golfe. "Calme - Excellents cocktails - Lieu chaleureux", indique Google. Bien mieux que ça en fait, même si la clientèle n'est pas tout à fait identique à celle du Yabon à La Marsa... un peu plus dans le m'as-tu vu, des vieux beaux avec des jeunettes, des hyper-maquillées un samedi midi, des porsches et Maseratis dans le parking, enfin des gens de notre standing !Une addition un peu salée pour le pays, mais un service irréprochable, rapide, des plats soignés, des produits de qualité, et une décoration sobre mais élégante. Jan souhaite en faire sa cantine, on va attendre qu'elle soit résidente elle aussi.
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Par petites touches
Bon, ben, ma bonne résolution d'écrire un blog par semaine aura tenu un peu moins de deux mois. Mais ce n'est pas de ma faute, aussi, si le quotidien transforme l'extraordinaire en rareté. Et quand je pense extraordinaire, je parle d'une sortie hors de Tunis, à Kalaat al Andalouz. Un des premiers villages puniques du pays. Déjeuner dans un resto les pieds dans l'eau, à trois mètres d'un groupe de huit personnes qui apprenaient à faire du djembé... on s'en est quand même mis plein la panse, poissons frais, mechouia, courges, couscous au calamar à tomber par terre, et là encore des collègues bienveillants et chaleureux. Visite ensuite d'Utique, qui, pour les ignares comme moi il y a une semaine, faisait de l'ombre à Carthage à l'époque. Quand la ville a été abandonnée, la mer avait reculé de 15 kilomètres. Pour un port, c'est ballot.
Il n'en reste plus grand chose, quatre rues, une belle demeure avec mosaïques et ecurie, des fouilles en cours, avec des campagnes chaque année, et un guide, qui a comme beaucoup d'autres regretté le bon temps de la dictature, quand le travail ne manquait pas. Il nous a proposé un morceau de mosaïque d'époque et une pièce de monnaie en bronze "avec un visage". On n'a pris que la pièce, à peine un centimètre de diamètre, je ne sais déjà plus où elle est.
Une collègue nous a aussi conseillé d'aller à Dreamcity, le festival des arts visuels dans la Médina. Entre un film de trente minutes sans image, où le réalisateur discute avec des passants, merci mais non merci, et une ballade dans l'univers onirique d'un illustre inconnu, nous avons quand même assisté à une représentation cinématographique dans laquelle l'un des protagonistes a été transformé en chèvre zébrée, et deux de ses amis essaient de lui faire avouer où il a caché de l'argent, entrecoupé d'images fixes avec en voix off une femme qui se prend pour un dauphin... un peu spécial, quand même. Et le dimanche, pour trouver un resto ouvert dans la Médina, je vous conseille de commencer tôt. Vers 14h30, affamés, nous nous sommes rabattu sur un pauvre Chawarma qu'on a trouvé très bon, mais c'était sans doute la faim...
Apres notre incendie, en plus des trois couches de peinture du peintre, des deux jours entiers de l'électricien pour remettre le boîtier à fusibles en état, nous avons enquillé au moins une vingtaine de lessives, et notre machine n'y a pas survécu. C'est le moment qu'a choisi Jan pour me hurler dessus, évacuant ainsi son exaspération devant ma nonchalance après tant d'injustice. Notre femme de ménage s'est donc empressé de nous trouver le technicien qui, au bout de trois heures et un aller retour, avait dévissé la carte mère, trouvé le microprocesseur qui avait sauté, l'avait acheté et ressoudé, et avait revissé la carte mère. Miracle, notre machine fonctionne à nouveau, pour 20 euros pièces et main d'œuvre compris. Pour les duvets, coussins et vêtements d'hiver, notre femme de ménage connaissait aussi LA laverie. Un ancien Hammam perdu au fond d'une ruelle, où plus personne ne voulait aller après la mort d'une femme. 40 dinars pour 5 sacs pleins. Imbattable.
J'ai aussi compris pourquoi toutes les démarches prenaient plus de temps qu'ailleurs. En fait tout le monde est tout le temps dérangé. Tu veux récupérer ta carte bleue et ton code, tout le monde entre dans le bureau de ton conseiller clientèle pour lui faire la bise, lui demander des nouvelles de son petit dernier, lui soutirer des infos sur le prochain match de foot, sans compter les appels des clients au sujet des débits qui auraient dû être différés mais ne le sont pas. Tu veux faire un devis pour les réparations de la voiture, le seul technicien habilité est pris à parti par trois autres personnes qui pensent qu'elles sont prioritaires, plus celle qui vient se plaindre que sa facture a pris 30% entre le devis annoncé et le résultat final. Tout le monde gère 10 problèmes en même temps et donc, les attentes sont infinies.
Enfin, dernier souci qui ne risque pas d'être résolu au retour des vacances, l'informatique au lycée. Là je pense que les responsables de la maintenance n'y sont pour rien, ils subissent l'influence égyptienne. Je m'explique. Au temps des pharaons, les architectes des pyramides étaient systématiquement tués pour qu'ils ne puissent pas en dévoiler les plans. Ici je suis quasiment certain qu'il est arrivé la même chose. Le lycée est en travaux pour plusieurs années, ils détruisent des bâtiments, en construisent de nouveaux, et régulièrement en creusant pour couler le béton, ils coupent les câbles électriques et la fibre. Parce que, IMPOSSIBLE de savoir où passent les foutus câbles !!!
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Au feu !
Je me demandais ce que j'allais bien pouvoir raconter qui sortirait un peu de l'ordinaire, aller un peu au-delà de nos premiers chèques reçus en dinars, des comptes bancaires qu'on avait enfin réussi à ouvrir, mais pas tout à fait - Jan, en contrat local, ne peut pas ouvrir un compte en dinars convertibles. Ou du début de la procédure pour obtenir une plaque minéralogique tunisienne, ce qui devrait nous tenir en haleine pendant plusieurs mois..., ou du marché central de Tunis, qui est magnifique mais où nous n'avons pas acheté grand chose... ou des Travaux d'Intérêt Généraux que l'on peut mettre aux élèves, mais sous certaines conditions... et en fait, vu que notre maison a cramé, c'est tout trouvé.
Bon, j'exagère un peu, mais... il y a un peu de ca, quand même. Heureusement, nous n'étions pas là. Pour une fois nous étions sortis dîner à la Goulette - bonne compagnie, bon vins blancs, des plats un tantinet roboratifs, et en revenant la porte électrique du garage ne s'ouvre pas. C'est déjà arrivé, nous ne nous inquiétons pas trop. Jan disparaît à l'intérieur de la maison et ressort, expliquant qu'il y a de la fumée partout. Nous entrons, et effectivement, le brouillard est très épais, et ça sent très fort le plastique fondu. Au premier étage, la partie nuit de la maison, le panneau électrique qui a complètement brulé est totalement hors d'usage, il y a une belle colonne noire au-dessus et en-dessous, et comme toutes les portes étaient ouvertes, dans les chambres, dans les placards, sur les murs, les plafonds, l'escalier, les meubles, les livres, de la suie partout. Les bibelots, les cartons en sont couverts, les sols aussi. Et l'odeur ! Une infection qui nous oblige à visiter les lieus un foulard sur le nez. Mélange de post-apocalypse et de film de maison hantée. Une magnifique catastrophe, après une excellente soirée, à 23h30 un samedi soir. Nous sommes saufs, mais sans électricité, le propriétaire est aux abonnés absents, comme notre quartier est récent la police nous renvoie d'un commissariat à l'autre, ils sont six ou sept à nous rappeler les uns après les autres pour confirmer que nous ne dépendons pas d'eux, ceux qui arrivent au bout d'une heure rament pour nous trouver malgré l'adresse, ne compatissent pas trop, rentrent dans la maison en invitant quand même Ellie à ne pas les suivre à l'étage, et les pompiers ne viendront jamais constater l'ampleur des dégâts alors que c'était prévu. Une fois prévenus, les collègues avec qui nous avions dîné nous ont proposé de nous héberger, mais je nous voyais mal repartir pour une heure de voiture. Nous avons descendu les matelas des filles au sous-sol après en avoir changé les draps et nous avons dormi au rez-de-chaussée, dans la chambre d'amis.
Bien sûr, il n'y a pas beaucoup de vent, et comme les volets roulants, électriques évidemment, sont descendus, l'aération est plus que relative. Quand nous nous moucherons le lendemain matin, nous aurons de quoi nous inquiéter de ce que nous avons respiré toute la nuit...
Bizarre, comme le cerveau reptilien reprend vite le dessus en situation de stress. Au réveil dimanche, Jan voulait commencer la journée par un grand nettoyage, avant même de savoir si nous aurions de l'électricité. Et moi j'avais cherché dans notre guide où nous pourrions passer la nuit dans la même hypothèse, tout en ruminant sur le fait que nous n'avions pas contracté d'assurance habitation, une première en vingt ans et six déménagements.
Heureusement, une de nos collègues vit ici depuis plus de vingt ans. Son mari connaît un électricien de confiance qui bosse huit jours sur sept. Le malheureux, ils lui font croire qu'on a besoin de lui pour une pauvre histoire de fusibles. Là encore, 30 minutes au téléphone pour lui indiquer le chemin. Arrivée fêtée telle celle du messie. En voyant les câbles fondus, les gaines collées les unes aux autres, la porte du boîtier pliée, il aura un imperceptible mouvement de recul, avant de demander un marteau et de commencer à casser le coffrage. L'électricité n'est qu'à moitié réparée que Jan lance une lessive et met le lave-vaisselle en route. Elle se fera copieusement enguirlander.
Il faudra trois heures pour tout remettre en état, mis à part la pompe de la piscine, la porte électrique de garage, et le ballon d'eau chaude. La voiture dort donc dehors, les algues s'installent, et nous reprenons nos habitudes djiboutiennes, bassine d'eau chauffée au gaz pour les filles et moi qui ai le souffle coupé et qui serre les dents sous la douche parce que, "elle n'est pas si froide".
Depuis, nous nettoyons de fond en comble une pièce par jour avec l'aide de la femme de ménage, le lave linge tourne en continu, les réparations sont en cours (l'électricien d'origine nous a fait faux bond, dommage il assurait), quatre corps de métier viennent cette semaine, qui réparer la pompe de la piscine, qui le chauffe-eau, qui le tableau électrique, qui refaire la peinture. On n'a toujours pas internet ni le telephone, un nombre incalculable de chargeurs ont rendu l'âme, mais la Société Tunisienne d'Electricité et de Gaz (STEG) assume sa responsabilité : des surtensions régulières dans les tuyaux. Vu que notre voisin a aussi subi des dégâts importants et que le fusible commun à l'extérieur grésillait quand ils sont arrivés pour constater, difficile de nier l'évidence. On devrait donc tout se faire rembourser, le proprio peut souffler, et nous espérer une fin de semaine un peu plus clémente.
Une autre fois, donc, les TIG à la carte et le marché de Tunis.
 Smoke gets in your eyes
When we first arrived in Djibouti I had the horrible feeling I was going to die there. I suppose it’s better to die somewhere horrible than when your life is great and you’re having fun. That would be kind of a waste of a death. I did not have that feeling when we arrived in Tunisia. Anyway, we are not dead. Yet. But the day is still young.
We have had a busy month visiting the surroundings of Tunisia and discovering our new neck of the woods. We were invited for drinks at the ambassador’s residence (well, us and 200 other teachers), we have been swimming and have visited Hammamet. All very enjoyable. We have started working with some of the brightest kids and a few dumb ones who seem even dumber in comparison and we went out for a nice evening with friends.
We had been having electricity problems in the house and I had told the landlord who sent an electrician giving us a clean bill of health. I was reassured despite the odd flickering light, the automatic garage door not always working or my kitchen robot exploding on me. So when we came back from dinner on Saturday at midnight and the garage door wouldn’t open I wasn’t too surprised. I jumped out the car and opened the front door where I was greeted by noxious smoke and billows of toxic fumes. I rushed inside to switch the electricity off and open some windows. I couldn’t see a thing as it was pitch black. If the measure of a catastrophe is the number of deaths this is not a catastrophe. The kids were safe. We were all together and the only damage was a lovely coat of dark greasy feather light soot that is impossible to clean and gets everywhere. We now know why mothers tell you to keep doors shut and tidy your desk. The electricity fuse box had exploded and caught fire. The measure of the disaster would only be visible in the morning…
Since then we are all being very stoic about it all. The kids, resilient as ever, have given up their lovely bedrooms and moved into the basement where they are, apparently sleeping like babies. They must have some of my Britishness and a Carry On mentality rather than their father’s panicky franticness which is useful enough. Alex and I had to move into the guest bedroom for a night but we are back in our room after spending most of Sunday cleaning and rinsing and wiping and mopping. The stuff is so sticky you need to change your soapy water way too often and you need a full day for each room. It’s now Tuesday so Tessa’s room is finished and the bathroom is clean again. A lovely electrician with zero sense of humour came to fix the electricity on Sunday for us. I suppose you actually want an electrician who hasn’t got a sense of humour. Rather like an accountant or an air controller some jobs need decorum and seriousness. The cleaning lady has been a godsend. She keeps on saying “Hamdoulilah! No one is dead”. So it can’t be that bad!
Anyway, I’m not crying. It’s just that smoke gets in your eyes…
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Victory is ours !!
Yeahhhh ! Alléluia ! Qu’Allah soit remercié ! Nous ne sommes plus hors la loi ! Nous avons enfin nos cartes de séjour provisoires (que nous avons immédiatement oublié à côté de la photocopieuse du lycée). Quand on était à Djibouti nous courions après nos badges d’accès aux bases militaires, ici le Sésame c’est la carte de séjour provisoire, celle qui permet d’ouvrir un compte en banque, et qui autorise la circulation de la voiture. Il ne nous reste plus qu’à attendre deux mois et demi pour avoir les officielles, qu’il va bien sur falloir refaire l’année prochaine.
Des collègues nous ont raconté que selon les bureaux, les demandes des officiers variaient, et dépassaient souvent l’absurde. Quand ils ont enfin eu les certificats de scolarité – pourquoi le lycée ne nous les fournit pas automatiquement, dès les enfants inscrits, en sachant qu’on va en avoir besoin ? -  il leur a été exigé de montrer les preuves de paiement de la dite scolarité. Un collègue qui avait poussé le vice jusqu’à faire des photocopies couleur a été convoqué dans le bureau du chef qui lui a remonté les bretelles en lui expliquant le problème puisqu'on ne distinguait plus l'original de la copie... Alors que nous, une fois de plus, au bout de la quatrième visite, nous avons fini par triompher de la bureaucratie.
Mais cela a bien failli être repoussé d’encore une semaine, pour deux raisons : il manquait encore deux copies du livret de famille (on pensait qu’en en apportant six on était au taquet, par pure bonté d’âme/pitié l’officier est allée elle-même faire des photocopies), et elle m’a aussi fait une fleur en m’autorisant à entrer dans son bureau, alors que je me m’étais présenté au bureau des étrangers en… horreur, malheur, short. On ne rigole pas avec ces choses-là ! Mais j’avais prévu une solution de repli ! J’aurais rempli de l’extérieur, sur le rebord de la fenêtre, les deux autres documents qu’on a posé devant nous. Avec encore une fois les mêmes infos à fournir, pour la 5e fois. Mais ça, c’est fait !
Nous pouvons maintenant nous occuper de la voiture. Tous nous disent que la carte de séjour, c’est peanuts à coté de toutes les démarches à effectuer pour obtenir une plaque minéralogique tunisienne. Ce n’est pas qu’on y tient vraiment, mis à part que ça peut éviter les prunes quand on revient en France, mais c'est surtout obligatoire. Je n’ai pas encore osé me plonger dedans, on va déjà célébrer la carte de séjour provisoire. Il semblerait que moyennant un petit bakchich, le vaguemestre prennent les choses en main et facilite les procédures… Nous sommes en train d'apprendre à quel point un petit dessous de table met de l'huile dans les rouages. Mais nous sommes loin d'être habitués à ce genre de pratiques et ne souhaitons aucunement cautionner ce système.
Autre petite victoire, mais O combien importante pour qui aime les spaghettis carbonara, j'ai trouvé une boutique qui vendait... de la poitrine fumée. Rigolez tout votre saoul, on verra, quand vous aurez été privés de Serrano, saucisson, chorizo, côtes de porc, jambon blanc, lonzu, coppa depuis quelques mois. Autant dans les supermarchés il y a un rayon boissons alcoolisées (difficile pour les puristes de s'y retrouver, mais au bout d'un moment, qu'importe le flacon...) autant le rayon charcuterie fait pitié, avec deux pauvres barquettes de sous-Madrange. Et, dans cette petite boutique, ils vendent aussi du parmesan de 36 mois, un régal. On espérait arriver dans un pays de gastronomes, il s’avère que si les étals sont plutôt bien achalandés, dans les restaurants ce n'est pas vraiment de la grande cuisine.
Plus prosaïquement, grâce à une rencontre lors de notre première apparition au lycée, Jan a dégotté une femme de ménage, une perle tornadesque, qui parle quelques mots de français. Dialogue surréaliste entre les deux dans la cuisine, sachant que Jan et le tunisien, c’est pas gagné. Elle ne veut pour le moment ni repasser nos chemises ni faire la cuisine (on ne lui demanderait pas grand chose, juste des salades), je compte sur les talents de persuasion de Jan pour lui faire changer d'avis. C'est vrai, quoi, elle va passer 4 demi-journées par semaine, pour un salaire mirobolant, elle peut bien repasser mes chemises, non ? Et en plus elle aide Tessa pour ses cours d'arabe. Tessa est la seule à être complètement débutante en 5°, les autres ayant suivi le cours en 6° et rame sévère... Le prof nous a expliqué que ce serait difficile les deux premiers mois, pourvu que la bout de choux tienne bon.
Pour finir, nous sommes une fois de plus sortis de Tunis dimanche dernier, pour voir à quoi ressemblait Hammamet, une heure de route. Enfin, enfin ! Dans le souk, les vendeurs nous interpellent, nous invitent à rentrer dans leurs boutiques « pour le plaisir des yeux », nous parlent dans toutes les langues en espérant que l'une d'elles sera la nôtre. Belle petite Medina, un verre les pieds quasiment dans l'eau, un restaurant de poissons avec présentation des homards langoustes et poissons à déguster, et un retour dans l'après-midi. On fait d'abord les sites bien touristiques, on s'enfoncera dans le centre du pays pendant les vacances de la Toussaint...
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plongées dans le grand bain
Six heures de route aller-retour pour faire 35mn de plongée, j'ai trouvé ça un peu court. Du coup, quand on est repartis pour 25 mn de plus, ça m'a semblé plus raisonnable. 10 m de profondeur maximum, une eau à 27 degrés, et un peu froid à la fin dans ma combi qui a maintenant huit ans. Des structures coralliennes correctes, une belle architecture sous-marine, mais aucun nudibranche, et des poissons bien petits. Heureusement, la compagnie était très à la hauteur - des locaux, pas des expatriés comme lors de nos deux précédentes expériences à l'étranger - , le bateau confortable, et les paysages à l'aller et au retour bien dépaysants. Les filles ne se sont pas trop plaintes, c'est Jan qui l'a eu un peu mauvaise : d'après Google, elle aurait une côte cassée, et elle a donc renoncé à plonger. Mais d'où c'est qu'elle se serait cassée une côte. Probablement l'accident de voiture, même si le choc n'a pas été très violent. Depuis trois jours son amplitude respiratoire a diminué de moitié, elle grimace à chaque dos d'âne, ne dort que d'un seul côté (celui où elle fait des bulles en me tournant le dos, ce qui m'arrange), et ne rit que légèrement. Il n'y a pas grand chose à faire, juste du repos et peu d'exercice. Pour le peu d'exercice, pas besoin de prescription, mais en gros elle n'est pas prête de guérir. Â part ça, celui qui nous avait percuté s'est bien présenté mercredi dernier là où nous avions rendez-vous (je ne sais toujours pas si c'est miraculeux ou pas), le constat est bien parti chez les assureurs - surtout le notre, en fait, Karim nous a confirmé qu'il était bien en tort et qu'il n'en parlerait pas à son assureur, qu'il en avait pour au moins 2000 dinars, et que ce serait entièrement pour sa pomme. Y a plus qu'à déposer la voiture chez un mécanicien, ou pas, si c'est pour se refaire rentrer dedans dans quelques mois... Deux rendez-vous avec l'ambassadeur au cours de la semaine dernière, aussi, l'un à l'IFT, où nous sommes arrivés avec 30 mn de retard, et l'autre dans les jardins de la maison de l'ambassadeur, où nous avions cette fois 50 mn de retard, just le temps d'entendre la fin de son discours et profiter des petits fours et du bar. Nous commençons à nous rendre compte, d'une part qu'un seul véhicule, c'est un peu léger, et que d'autre part, une grande ville, et bien, c'est grand. Quand il faut la traverser pendant les embouteillages, Tunis n'a pas grand chose à envier au périphérique aux heures de pointe. Lors de ses briefings à l'attention de la communauté éducative, il a bien été rappelé que nous représentions la France, que nous ne pouvions pas écrire absolument tout ce que nous voulions sur la toile, que nous étions des cibles toutes trouvées pour kidnappeurs en manque d'argent. Inutile d'aller se promener aux frontières lybiano-tunisiennes et algero-tunisiennes, pas besoin de se faire arrêter avec une cigarette qui fait rire sous peine de passer un an ferme en prison. Nous resterons dans les clous. Deux rendez-vous avec les parents d'élèves, aussi, les secondes jeudi et les 5e 4e lundi. Des questions sur le bien fondé d'avoir un accent américain, sur ma sévérité pour le retard de leur enfant, et une salve de l'Association des Parents d'élèves concernant les emplois du temps pourris des enfants (ils bossent deux jours de 8h à 18h avec une heure de pause, ont trois heures de maths le même jour), le temps d'attente à la cantine à cause des badges pas prêts le premier jour de cours, l'avancement des travaux de rénovation et de construction, les sacs trop lourds, l'absence de dialogue avec la direction. J'ai évidemment botté en touche, arguant de mon inexpérience dans cet établissement et du peu de cas que les chefs faisaient de moi. C'est lors de ces réunions qu'on se rend compte, aussi, que certaines salles ont été créées en dépit du bon sens. Chaleur, pilonne en plein milieu, impossibilité d'être à plus de cinq dans les couloirs... Pour finir j'ai appris, que le lycée dans lequel nous enseignions n'était absolument pas le 6e meilleur, pour la simple raison qu'il n'y avait pas de classement des lycées français... Il y a 4 ans, 6 élèves se sont présentés au Concours Général en Arabe et ont tous eu des résultats remarquables, et c'est parti de là. Quelle déception !
Pour la carte de séjour, les comptes en banque, les petits travaux dans la maison, on en reparle la semaine prochaine... Inch’Allah.
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Pas encore paf le chien, mais déjà bim la voiture.
Quand Jan a affirmé en début de séjour que nous aurions un accident de voiture moins d'un mois plus tard, je n'imaginais pas une seule seconde qu'elle pourrait avoir raison. Et pourtant... non, je n'y suis pour rien ! J'étais tout gentiment arrêté, dans un embouteillage, à attendre que le feu passe au vert, quand j'ai vu dans le rétroviseur la Citroën derrière moi accélérer et nous rentrer dedans. Aucun blessé, et le conducteur qui sort en disant que j'ai pilé. Que ce serait peut-être un peu ma faute. Il me demande de l'appeler pour avoir mon Numero de telephone, et quand il sort son iPhone, il est ébréché de partout, en mille morceaux. Je lui ai demandé si c'était moi qui l'avais cassé. Des fois qu'il veuille me mettre ça sur le dos, aussi... il est parti avant qu'on ait fait un constat, et je cours tranquillement après depuis. Il a une visite technique demain matin, mais on aura le temps avant midi, inch'Allah. Si on n'arrive pas à se trouver un moment, j'irai porter plainte, et puis voila...
 part ça, reprise des cours sur les chapeaux de roue, avec des élèves exigeants et avides, comme l'avait annoncé le proviseur, et nous sur les rotules pour les mêmes raisons. J'ai déjà eu une élève de 4e venue me voir à la fin de l'heure pour me dire que ce qu'on faisait était un peu trop facile. Après ma deuxieme heure avec eux. J'ai vaguement bafouillé que je ne voulais laisser personne sur le bord de la route, que je faisais un redémarrage en douceur. Des élèves de seconde bilingues que j'ai parfois du mal à comprendre (petit problème d'accent de leur part et d'adaptation de la mienne), des élèves de 5e meilleurs que ceux que j'avais en 3e en France, moi qui parle anglais pendant vraiment toute l'heure, et eux qui comprennent et rient au bon moment quand je fais des blagues, il va effectivement falloir revoir le contenu de mes cours... une nouvelle recrutée locale qui n'avait jamais fait que de l'enseignement à l'université a en tout cas jeté l'éponge, elle devait dispenser neuf heures de cours par semaine, ils sont bien embêtés pour lui trouver un remplaçant. Ils ont bien essayé d'en fourguer une partie à Jan, mais elle a poliment refusé...
Coté plongée, toujours rien avec mon club associatif, pour cause de mauvais temps sur la côte, et donc une visibilité pourrie. Je confirme, dimanche il a plu toute la journée avec du vent régulier et soutenu (Marie Pierre Planchon, sort de ce corps!). En revanche, j'ai dispensé un cours théorique Niveau 1 de haute volée. C'est qui, hein, Archimède ? Grand blanc... pression fois volume égale constante. Des mouches volent. Si une bouteille fait un litre à 20 mètres de profondeur, elle fera combien en surface ? Un ange passe. A force d'explications tout s'est éclairci pour mes trois élèves, et j'ai trouvé ça excellent, le traducteur, qui en tunisien mettait parfois son grain de sel pour préciser quelque chose, avec moi à côté qui confirmait sans rien comprendre...
Cette histoire de vent, quand même, a eu l'inconvénient de me faire regretter, momentanément au moins, d'avoir une maison avec piscine. Momentanément seulement. Aujourd'hui, avec 35° et quatre heures de cours dans la matinée, j'étais bien content, à poil, de piquer une tête. Parce que, quand on habite près d'un terrain vague qui sert aussi, comme de bien entendu, de dépotoir, et bien l'air soulève les détritus, papiers, sacs plastiques, journaux, feuilles mortes, fait tourbillonner tout ça bien joliment, et dépose l'ensemble... dans la piscine. Après quelques heures de ce régime, on s'est demandé comment le propriétaire faisait sans bâche... épuisette, aspirateur, nettoyage du filtre, on y passe quelques heures, à la longue... regarder de la terrasse Jan s'y employer toute nue vaut son pesant de cacahuètes.
Enfin, pour parler un peu politique et économie, il semblerait que la Tunisie soit dans une assez mauvaise passe (euphémisme). Le cours du Dinar ne fait que baisser, au point que depuis que Ben Ali a sauté, il est passé d'une quasi parité à presque 3 dinars pour un euro. Nous, ça aurait plutôt tendance à nous arranger, vu qu'on est payé en euros ou en tout cas en fonction du cours du dinar, mais pour les Tunisiens qui pouvaient avant se le permettre, ça commence à devenir dur de voyager en Europe. Une de nos collègues en contrat local a un crédit en France, et elle commence à s'arracher les cheveux. Surtout que les pronostiques pour les mois qui viennent ne vont pas dans le bon sens... et quand on me dit qu'en France les politiques ne seraient pas tous blanc comme neige, c'est moins flagrant qu'en Tunisie, où apparemment tout le monde sait quel pays soutiendrait quel parti politique, qui aurait des dossiers sur qui et pourrait donc faire basculer des décisions aussi bien judiciaires que d'investissement, quelle région et donc quel clan bénéficierait de largesses au dépend d'autres. Allons-nous, grâce aux conditionnel et périphrases, pouvoir passer notre séjour sans déranger quiconque ? Un collègue, qui a eu la mauvaise idée de vouloir monter une association à but cultuel ici, fait l'objet d'un non renouvellement de son visa. Trouble à l'ordre public, lui a-t-on signifié.
Pour paf le chien, ce sera la semaine prochaine...
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Lamb to the Slaughter
There is an old joke about a man who moves into Canadian territory and decides to prepare for winter. He starts felling trees and when he has a good pile of wood he wonders if it will be enough to last till spring so he sets off to ask Wise Indian Joe.
"Joe, is it going to be a cold winter?"
Joe looks over the vast forest and nods, "Yes, cold winter".
So he continues to cut wood. Feeling exhausted but quite pleased with himself he has second thoughts so he goes back to see Indian Joe...
"Joe, is it going to be a very cold winter?"
Joe looks over the vast forest and nods, "Yes, very cold winter"
So he works for the rest of the day and the following day also and decides to go back one last time to see Indian Joe.
"Joe, is it going to be a very, very, very cold winter?"
Joe looks out over the vast forest and says "Yes, very, very, very cold winter"
"But how do you know it is going to be such a cold winter?"
Joe looks at him and answers "White man cut many trees".
In our travels it is a rule that we have followed and that has served us rather well. In our experience, when we see people stocking up on water we know the shops are going to be closed for a few days. When people buy lots of bread, there is  about to be a  flour shortage. When they buy petrol it's because a strike in round the corner. When they buy cigarettes it's because of a power play between the dockers and the tobacco import company. So we tend to go with the flow and stock up on whatever the local have in their shopping baskets.  
However this week was weird. Every single person was buying a sheep. Old ladies were pulling them around town tied to pieces of rope, children were trying to get them into the back of pick-ups enticing it with old cabbage leaves, people in suits were tying their hooves together and putting them in the back seats of their cars, families were transporting them in supermarket trolleys and we even saw one on a scooter. But we didn't really need or want a sheep. We have had experiences with live goats but at that time we had someone to do the deed for us. So we didn't buy a sheep.
It was strange sitting outside in our very residential neighbourhood hearing all the tranquil bleating. And then, after the Eid, it all went very quiet again. There is definitely something slightly barbaric about the whole process and I can't imagine how many botched jobs see the animals suffering especially when you consider that we are in a big city and people can't all have the know-how to end an animal's life efficiently and painlessly. Yet there is also something honest and archaic and admittedly less hypocritical as to where our meat really comes from. It is a spiritual and symbolic tradition that our Western countries consider retrograde and that has become a discussion point even here as some voices are heard telling people that it is more secular than religious and this sacrifice Festival can be viewed as a sign of an underdeveloped country, and with the price of the sheep going up just before the date of the Eid, a symbol of consumerism. Another paradox in this modern city.
Anyway, the event of this week was going into our new school, meeting our new colleagues and getting used to our new environment. Well they are a friendly bunch. When asked where they come from it's like opening a travel guide. Sao Paulo, Nouakschott, Brazzaville, Antanarivo, Beyrouth, with plenty of tales from all these places. It makes us look like beginners at this Bedouin lifestyle. Several things were unusual for this first day. First we were told to take care of the bright elite. There are a few kids with difficulties but they are certainly not the majority. We are asked to make sure the curious minded kids are fed sufficiently and are stimulated. Secondly we were told that the direction gives us teachers their full support whatever we do in the classroom. I have never ever heard a headmaster say he had the teachers' back like this one. And third, we were told that the only reason the kids are so good was because of the teachers. It was all very promising and certainly very stimulating for us teachers also.
And then they sent me training. The contract I have is an unusual one for someone who already has experience teaching and they want to make sure all beginner teachers know how to react to 30 wolfish teenagers wanting their hide. So off I went to La Marsa, the other French high school, this morning at half 7, where three very nice but under-prepared gentlemen tried to explain to me and a group of 20 other teachers how the French education system works and how to talk to a group of pupils. Then they found out it was my 17th year teaching. Face palm. A colleague, who was more or less in the same situation, and I were told we didn't need to stay. So we went for a capucin (coffee with a dash of milk, it comes from cappuccino) on the sea front, popped into the local market and  then went window shopping. She showed me the most wonderful shop where you can buy foutas, all piled up from floor to ceiling with lots of different colours to choose from and carpets. She also introduced me to a small boutique that sells cheese and charcuterie... La Marsa is a lovely place to play truant!
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Le livre, l’encre et la gomme
Pre-rentrée hier, premier contact avec les élèves dont je suis professeur principal aujourd'hui, l'année scolaire vient de commencer. Le briefing du proviseur aux 170 professeurs est complètement à l'opposé des 17 auxquels j'ai eu droit précédemment. Déjà parce que nos emplois du temps sont dans notre boîte mail la veille de la pré-rentrée. Généralement, le principal/proviseur les garde sous le pied jusqu'à la fin de la grand-messe afin de retenir l'attention de son audience. Avec plus ou moins de succès. Là, non. Plus de "il faut que tout le monde soit capable de compter lire et écrire en fin de 3°", aux oubliettes "nous ne devons laisser personne sur le bas côté", et autres "nous devons intégrer les parents dans l'éducation des élèves". A la place, les enfants sont avides de savoirs et il faut les nourrir en continu, les parents sont omniprésents et il serait malvenu de ne pas les écouter, ce sont des "usagers" à gérer, il n'y a que 7 à 10% d'élèves en difficulté, et le soutien de l'administration envers les professeurs sera indéfectible. La pression, mais du soutien. Le lycée ferait parti des 5 meilleurs établissements de l'AEFE, à nous de remonter un peu le niveau... Effectivement, quand j'ai pris aujourd'hui les élèves dont je suis prof principal, j'ai pu constater quelques étincelles dans de nombreux regards, et au final assez peu de regards bovins. La plupart étaient suspendus à mes lèvres, ils buvaient mes paroles concernant ... les vérifications des options choisies, les distributions des badges et des carnets, la demi-pension, la lecture du règlement intérieur, les sanctions, les droits et devoirs des élèves, etc. Deux heures, à la fin desquelles j'ai vu des enfants bien contents d'avoir le mercredi pour récupérer avant d'entamer l'année... je leur ai quand même raconté qu'un de mes cauchemars récurrents était d'arriver en retard, eux, apparemment non... pour le moment il ne nous faut qu'un quart d'heure pour faire le trajet, il semblerait qu'à partir du 15 septembre, au retour des élèves tunisiens dans leurs établissements, cela risque d'empirer. Mes réveils nocturnes ne sont pas terminés. Ce qui risque aussi de me réveiller la nuit, c'est que notre maison a été construite sur une faille sismique. C'est en tout cas la conclusion à laquelle est arrivée une commission de géologues il y a quelques années. Donc, pour que les promoteurs puissent quand même construire, ils ont réfuté la commission et appointé leurs propres experts, qui ont bien trouvé eux aussi la faille, mais décalée. De quelques kilomètres. Ce qui, il faut bien l'admettre, tombait bien, quand même. Du coup, comme par magie, les promoteurs ont pu construire. Là où le gouvernement avait prévu des bâtiments de deux ou quatre étages, les promoteurs les ont construits avec 4 et 9 étages. Ne me demandez pas d'où je tiens l'information, mes lèvres sont scellées. En tout cas il apparaîtrait que depuis que le pays n'est plus une dictature, tout va à vau-l'eau, les poubelles ne sont plus ramassées, les gens ne savent pas comment exercer leur liberté, ils en abusent, c'était bien mieux avant... mouais... L'Aid s'est en tout cas bien passé merci, sauf pour les moutons. Avant, on en a vu, dans toutes les positions, dans les coffres des voitures, entourés de paille, sur les toits, sur les scooters, dans la rue, attachés comme dans les westerns par les pattes. Après, plus du tout. Et dans les hypermarchés, des caddies remplis d'eau. Comme dans l'histoire de l'indien qui raconte que l'hiver va être froid, ce qui pousse les trappeurs à couper du bois. Les locaux stockant, nous avons fait de même, et bien nous en a pris. Rues désertes, magasins fermés, ville morte. Désolé, c'est un peu en vrac, mais les premiers jours de reprise sont toujours épuisants. Apres deux mois de repos, la remise en route est fastidieuse
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The lay of the land
For those who don’t know me I am administratively handicapped. I have no idea how I ever got enrolled in university or how I ever started paying taxes. I was once asked for my social security number and made one up on the spot. It’s the one I have been using ever since. I kept one of my cars in my father’s name until he got fed up of paying the speeding fines and only last month, after 41 years in France, managed to fill in all the 689 gr of paperwork which was needed to ask for French nationality. When I met Alex most of my paperwork disappeared. He is a paper whisperer. I don’t know what kind of white magic he uses but he always has the right paper at the right time. He’s a sort of fairy paperbell who can produce copies of birth certificates and electricity bills at the tip of a hat. I am sorry to say he has been defeated by the Tunisian administration.
First everything has to be in treble copy. Then you have to have each copy certified. Some have to be legalized and some have to be registered by the tax administration. Why? We have no idea. The nice police lady kept repeating “It’s easy, it’s easy, you’ll see…” And every time Alex’s smug smile would drop a little further. We haven’t managed to open a bank account, because to open a bank account you need to have registered as a foreigner in Tunisia. To register as a foreigner you have to have asked for a work permit. To have a work permit you need to have a work contract. You can’t start working until you have opened a bank account. You get the idea.
Anyway, apart from that we have moved into our house. It’s so big we tend to end up in the wrong room and start doing something completely different than the thing you had set out to do. While looking for my bathroom I ended up in someone else’s so showered there. We are enjoying the pool because, after all, winter is coming and we should enjoy summer while it lasts. We are in the middle of learning about pH and Chlorine and alkaline and looking out for the frogs, apparently a tell-tale sign the water in the pool has turned.
I am getting used to a new kitchen, new ingredients and new markets. Did you know a pinch of raz-el-hanout is great in vinaigrette? The kitchen is nicely organised and was the most enjoyable room to unpack (8 boxes just for the kitchen…). We have been shopping. The cheese situation is dire. The lardoon situation is worse. On the bright side, there are some good Tunisian wines. The fish is tasty and there are plenty of vegetables and fruit (figs and grapes at the moment!). So we will enjoy the bounty given and try to survive without saucisson and brie.
We also popped into the lycée. To say it was busy is a massive understatement. They had run out of visitor badges when we arrived…  Some bright person has sent a letter to all parents saying that their kids will not be able to start the school year if the invoice for school fees had not been paid by the 1st of September.  So every parent was there queuing up to pay their dues with certified copies of their kids’ birth certificates (three) hidden under their coats. I think they know the lay of the land better than we do...
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Fraiche, l’eau de la piscine...
J'avais commencé à décrire par le menu les démarches à effectuer pour ouvrir un compte en banque, mais devant leur complexité, le nombre d'allers retours mentionnés, les différentes administrations citées, je vous les épargne. Sachez seulement qu'elles requièrent l'ATTESTATION DE RECRUTEMENT avec un beau tampon de l'ambassade de France, une PIÈCE D'IDENTITÉ, le FORMULAIRE DE DEMANDE D'OUVERTURE DE COMPTE, une QUITTANCE DE LOYER, et UN RÉCÉPISSÉ BLEU de dépôt du DOSSIER de demande de CARTE DE SÉJOUR. Et pour ce récépissé, il faut l'ATTESTATION D'EXONÉRATION DE LA TAXE DE SORTIE DU TERRITOIRE, 4 photos d'identité, un TIMBRE FISCAL, 2 photocopies du VISA D'ENTRÉE et du PASSEPORT, un CONTRAT DE BAIL, en CINQ EXEMPLAIRES, certifiés conformes par la Municipalité, tamponnés par les Recettes des Finances et l'AVIS D'IMPOSITION du propriétaire du logement. "C'est pas compliqué, c'est pas compliqué" nous a plusieurs fois répétée la charmante dame de l'autre côté du bureau des étrangers. C'est c'la, oui. Nous n'avons donc pas encore de comptes en banque, ni en monnaie locale, ni en dinars convertibles, ceux qui permettent d'y déposer des euros, et surtout de repartir à la fin du séjour avec des euros. Il est en effet impossible de trouver des dinars tunisiens ailleurs qu'en Tunisie. Nous attendrons que le vaguemestre, ou qu'une des relations de notre propriétaire, directeur des douanes et de l'immigration, nous procure les cartes de séjour. Lors de notre passage au lycée ce matin, la RH chargée des contrats locaux - ce que nous sommes, moi pendant trois mois et Jan toute l'année - nous a confirmé qu'il s'agissait ici d'une pratique courante, à prendre en compte. Le réseau est d'une importance capitale, la moindre connaissance peut ouvrir des portes sinon closes à double tour. Entre-temps, ceux chez qui nous squattions revenant le 25 aout, l'installation dans notre villa devenait un peu urgente. Après une nuit passée dans un appart hôtel quelconque, nous avions rendez-vous avec notre container à 14h devant notre maison, après que le propriétaire nous aurait expliqué les spécificités du lieu : nettoyage, entretien, ph, chlore de la piscine, système d'alarme, climatisation, antennes satellites, Internet et téléphone, chauffage au sol, voisinage. Évidemment, nos expériences passées en déménagements nous invitaient pour le moins à l'expectative, voire la méfiance. Par trois fois nous contactons le prestataire, il nous assure la main sur le cœur qu'il n'y aura aucun problème, nous allons même dans ses bureaux déposer l'inventaire. Là encore, il confirme l'heure et le lieu, demandant des précisions sur le trajet. Toute la matinée nous sommes comme de bien entendu sur les dents, à l'affût du SMS fatal qui repousserait au lundi suivant la livraison de nos meubles. Plan B échafaudé. Mais, à 13h50, coup de téléphone du conducteur du camion. Il est en bas de la rue. Nous n'en revenons pas. Est-ce exceptionnel, ou tout en Tunisie fonctionne-t-il comme un cou(s)cou(s) suisse ? C'est Ellie, qui, de main de maître, se chargera du dispatch des 80 cartons et meubles pendant que le propriétaire finira le briefing. Et à peine tout le monde parti, nous ferons ce dont nous rêvions depuis que nous avions visité la maison, à savoir sauter tous les quatre dans la piscine, en jubilant à l'idée que nous pourrons y aller aussi souvent que nous le voudrons. C'est NOOOOOTRE piscine !!!!! Après chaque retour de mission, course, déballage de carton, montage de meuble, nous y piquons une tête bien méritée. Il fait quand même un cagnard digne d'une fin septembre à Djibouti. C'est dire ! Comme vous l'avez compris, nous sommes allés au lycée, rencontrer le proviseur - il est aussi nouveau que nous, nous l'avons croisé entre deux portes - remettre là aussi une tonne de documents, prendre la commande de ceux qu'il nous reste à fournir, et en récupérer d'autres à remplir pour les filles. Y a plus qu'à. Je suis aussi allé voir LE club de Plongee à Tunis, une association qui profite des infrastructures des autres clubs de la région. Comme le week-end prochain c'est l'Aïd - ne pas oublier de prévoir des stocks car apparemment tout ferme - ils ne plongeront pas avant le week-end d'après, mais ils sont accueillants, sympathiques, et ont l'air compétents. A suivre. Impression générale sur la Tunisie ? Quelques paysages un peu désertiques, mais plutôt vert dans l'ensemble. À peine sorti de la ville, c'est un peu plus roots, les bâtiments sont un peu délabrés, les magasins et échoppes sont un peu moins bien entretenus, les bas côtés et trottoirs n'en sont pas vraiment, on reconnaît un peu plus l'Afrique que nous connaissons. Il y a aussi un grouillement. Il y a de la vie, du mouvement, les gens veulent travailler, agir. Je sens que ça va très bien le faire. Il y a quelques ajustements à trouver, mais personne ne nous cherche de noises, les sourires sont francs, l'intention est bonne, et en attendant la rentrée lundi prochain, il ne nous reste plus qu'à trouver quelques manuels pour les filles et nous, préparer quelques cours, profiter de la piscine et de la mer pas loin, et peut-être même aller pique-niquer sur le Cap Bon. Allez voir où c'est sur une carte, gros flemmards !!!
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