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charliemof · 2 months
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SÉANCE #14 – Dépression numérique
De plus en plus, des « influenceurs » ou des « créateurs de contenu » annoncent publiquement sur leur profil de médias sociaux qu’ils vont se déconnecter de ces plateformes pendant quelques jours, voire quelques semaines, afin de prendre soin de leur santé mentale. Ces individus étant intensément exposés aux médias sociaux puisque ceux-ci constituent leur gagne-pain, on peut en venir à se demander si une trop grande consultation des réseaux sociaux peut effectivement être néfaste pour la santé mentale (Grenier, 2023 : 1erpar).
D’abord, les internautes fréquentant intensivement les médias sociaux peuvent développer un biais de comparaisons sociales défavorables. Effectivement, ils sont portés à se comparer aux individus qu’ils y voient, le tout en leur défaveur. Ils pensent alors que les autres sont plus heureux et ont une meilleure vie qu’eux. Ces pensées négatives peuvent éventuellement mener à des syndromes dépressifs (Fourquet-Courbet et Courbet, 2017 : 13e par).
Mais encore, « la disponibilité permanente des technologies, l’attrait considérable des activités pratiquées et le coût peu élevé pour les pratiquer » (Ibid. : 7e par) rendent difficile de ne pas succomber au désir d’usage des médias sociaux. On est alors confronté à une « pratique addictive » (Ibid.). Cette « addiction comportementale » à Internet est souvent ressentie négativement par les individus, comme une perte de contrôle, et comporte des risques psychologiques (Ibid. : 9e par).
Ensuite, les internautes peuvent ressentir le besoin d’être connectés aux réseaux sociaux en permanence en raison de la FOMO (Fear Of Missing Out). Cette peur est celle de « la crainte envahissante que d’autres pourraient avoir des expériences enrichissantes desquelles nous serions absents » (Ibid. : 16e par). Dans une perspective numérique, on peut dire que c’est la crainte de ne pas être au courant de tout en même temps que tout le monde. Lorsque cette peur est grande, l’individu a souvent une humeur négative, une faible satisfaction de sa vie et des symptômes dépressifs (Ibid.).
Bref, les réseaux sociaux peuvent bel et bien influencer négativement, de plusieurs façons, la santé mentale des internautes. Mais comment y remédier? Est-ce que prendre une pause des médias sociaux en se déconnectant est vraiment bénéfique considérant qu’on reprend probablement les mêmes habitudes à notre retour? Ce sont des questions à explorer.
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charliemof · 2 months
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SÉANCE #13 – Chambre d’écho ou exposition sélective : à qui la faute?
Un enjeu actuel entourant la question de l’accès à l’information est celui des algorithmes et du traitement personnalisé de l’information qu’ils font pour chaque internaute. Cet enjeu est d’autant plus important puisque les individus s’informent davantage en ligne, via les réseaux sociaux notamment (SudOuest.fr, 2023 : 4e par). Effectivement, ces derniers sont régis par des algorithmes filtrant l’information parvenant aux internautes en fonction de leurs données d’utilisation recueillies par la plateforme numérique. Ainsi, les individus sont davantage exposés à du contenu qu’ils apprécient puisque les algorithmes leur proposent continuellement du contenu correspondant à leurs habitudes de navigation (Guebels, 2018 : p. 16). 
Cela entraîne le phénomène de chambre d’écho, ou encore de bulle de filtres: « les internautes se retrouvent confrontés uniquement à des informations correspondantes à leurs opinions » (Ibid.). C’est ce phénomène qui, selon moi, rend clair l’influence néfaste que peuvent avoir les algorithmes des médias sociaux sur l’accès à l’information des internautes. En effet, par le filtrage de l’information qu’ils effectuent, les algorithmes rendent accessibles aux internautes seulement les messages médiatiques conformes à leurs propres opinions, laissant ainsi de côté ceux soutenant des avis contraires. Cela peut engendrer une polarisation des opinions chez les internautes puisque ceux-ci, n’étant exposés qu’à un segment restreint d’information et d’arguments, en viennent à croire que leurs opinions sont celles de la majorité, et donc qu’ils détiennent la vérité (Ibid. : p. 16-17).
Toutefois, selon certains, le phénomène des chambres d’écho n’est pas le résultat du média à lui seul. Le plus grand filtre du système ne reposerait pas dans le fait que les messages médiatiques inverses à ceux supportés par l’utilisateur ne soient pas présentés dans son fil d’actualité, mais plutôt dans le fait que l’utilisateur rejette ces messages, ne cliquant même pas dessus, donc bloquant lui-même le contenu ne soutenant pas ses idées (Ibid. : p. 11-12). On nomme ce phénomène l’exposition sélective : « les individus rechercheraient activement les informations allant dans le sens de leurs opinions, attitudes ou comportements et éviteraient les informations incongruentes » (Perrissol et Somat, 2009 : p. 551). Néanmoins, selon moi, les médias sociaux en tant qu’entreprises pourraient avoir la responsabilité de limiter cet effet d’exposition sélective en laissant « une faille » dans les algorithmes qui permettrait à ceux-ci d’inclure une certaine quantité de contenu différent de celui auquel l’internaute s’expose. Du moins, si ce n’est pas de cette façon, les réseaux sociaux pourraient clairement trouver une solution pour remédier minimalement au phénomène des chambres d’écho.
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charliemof · 2 months
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SÉANCE #7 – Banalisation de l’expertise en ligne
Ce n’est pas un secret, Internet a révolutionné la capacité d’accès à l’information. Il est dorénavant plus simple et rapide, pour la majorité des gens, de consulter des sources d’information en ligne. Mais encore, de l’autre côté de la médaille, il est aussi plus facile pour tout le monde de diffuser de l’information. En effet, les processus de sélection et de vérification de l’information diffusée des médias traditionnels ne s’appliquent pas aux usagers indépendants qui partagent de l’information, par l’entremise de leur compte personnel, sur différentes plateformes numériques, notamment sur les médias sociaux. Ainsi, selon moi, cette nouvelle réalité de facilité d’accès à l’information et de facilité de diffusion d’information, à l’ère du numérique, mène à la banalisation de l’expertise des sources. Plus précisément, maintenant que les travaux d’experts peuvent être consultés en tout temps sur le Web, deux cas de figure sont possibles : 
S’approprier leurs propos, et donc s’en approprier l’expertise par le fait même;
Baser nos propos sur leurs idées, donc avoir l’air expert en référant à des sources expertes. 
Ainsi, en ligne, on peut tous soit s’autoproclamer experts de ce que l’on avance, soit avoir l’air experts en fonction de la qualité des sources sur lesquelles on base nos propos. 
Sous un autre angle, on peut aussi expliquer cette banalisation de l’expertise par le fait que, en ligne, « l’autorité d’un expert ne repose pas sur son statut, mais sur sa capacité à convaincre ses interlocuteurs » (Gillot, 2023 : 5e par). Effectivement, Internet étant un réseau ouvert et décentralisé, chacun y étant connecté est au même niveau. Cette « égalité technique d’accès […] induit une certaine culture de l’égalité des points de vue, sans préséances d’un internaute à l’autre » (Ibid.). Je crois que cette conception d’égalité des internautes est très répandue, car les gens sont beaucoup plus à l’aise de défier les faits et les experts sur le Web que dans la réalité, car le Web est très associé à un lieu de libre expression. Mais encore, sur les médias sociaux plus particulièrement, la popularité, plutôt que l’expertise, est gage de notoriété pour les internautes (Ibid. : 7e par). De mon expérience personnelle, il est vrai que je vais être plus portée à me fier à un compte Instagram ou Facebook ayant plusieurs milliers d’abonnés, qu’à un autre en ayant seulement quelques centaines. Pourtant, le nombre d’abonnés ne définit pas nécessairement l’expertise d’un individu.
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charliemof · 2 months
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SÉANCE #6 – Les faux comptes : l’arnaque numérique
On entend beaucoup parler de l’enjeu de la circulation de fausses informations en ligne, mais il n’y a pas que cela de trompeur dans le monde numérique. Effectivement, il ne faut pas oublier l’existence des faux comptes. Ces derniers consistent à travestir son identité en ligne afin de se faire passer pour quelqu’un qu’on n’est pas, soit en s’appropriant l’identité d’autrui ou en s’inventant complètement une nouvelle identité (Prevention, s.d. : 2e par). Les objectifs de ce travestissement peuvent varier. Dans certains cas, les faux comptes cherchent à atteindre la réputation d’une organisation ou d’un individu (Gouvernement du Canada, 2023 : 1er par). Par exemple, j’ai déjà vu des faux comptes de personnalités publiques sur Instragram. Ceux-ci reproduisaient le contenu desdites personnalités en y associant des propos socialement mal perçus ou faisant polémiques afin de nuire à leur réputation. Dans d’autres cas, les faux comptes sont ceux de cybercriminels cherchant à arnaquer les internautes (Gouvernement du Canada, 2022 : 2e par). Leurs cyberarnaques peuvent prendre plusieurs formes. L’escroquerie romantique consiste, surtout sur les sites de rencontre, à établir une relation de confiance avec un internaute dans le but d’éventuellement lui demander de l’argent ou des renseignements personnels (Ibid. : 3e par). Le documentaire Netflix L’Arnaqueur de Tinder en montre un exemple extrême. L’arnaque de soutien technique consiste, quant à elle, à se faire passer pour une entreprise dont l’internaute utilise les services afin d’obtenir les renseignements personnels de celui-ci (Ibid. : 6e par). Du même genre, sur les médias sociaux, on voit souvent passer des faux comptes d’entreprises contactant les supposés gagnants d’un concours en ligne afin d’obtenir leurs renseignements bancaires.
Afin de limiter les dommages des faux comptes, les applications numériques devraient instaurer et imposer un mode de vérification de l’authenticité du profil. Certaines ont déjà une méthode de ce type, mais celle-ci est optionnelle. Je pense ici notamment à Tinder, qui offre l’option de vérifier son profil en envoyant une vidéo de son visage afin d’obtenir le crochet bleu d’authenticité. Seulement, cette option n'est pas obligatoire, ce qui permet aux faux comptes d’œuvrer librement sur l’application de rencontre. Surtout pour des médias sociaux axés sur la rencontre de nouvelles personnes se transposant du numérique à la réalité, il faudrait considérer rendre la vérification des profils obligatoires afin d’éviter des histoires d’horreur comme des kidnappings et des viols.
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charliemof · 3 months
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SÉANCE #5 – Ce que les interactions en ligne permettent hors ligne
60,6 % de la population mondiale est active sur les réseaux sociaux et, en moyenne, les utilisateurs consultent plus de sept plateformes (Agence France-Presse, 2023 : 1er et 8e par.) : il est donc juste d’affirmer que les réseaux sociaux numériques occupent une grande place dans nos vies. Mais quels sont leurs impacts sur notre quotidien? Comment nos interactions sociales en ligne influencent-elles celles hors ligne? Je vais ici, dans un souci de synthèse, me concentrer sur certains impacts positifs. D’abord, les réseaux sociaux favorisent l’entretien des relations avec l’entourage (Noovo Moi, 2024 : 3e par.). Notamment, par leur entremise, il est possible de rapidement et facilement planifier des rencontres avec notre famille et nos amis, ou encore de prendre de leurs nouvelles. Dans le premier cas, les interactions sociales en ligne permettent de prévoir des occasions d’interactions hors ligne. Dans le deuxième cas, elles peuvent alimenter les discussions hors ligne, car un sujet abordé par textos, par exemple, peut être amené à nouveau de vive voix et être ainsi plus approfondi. Mais encore, les réseaux sociaux nous permettent aussi de contacter, en cas de besoin, des connaissances (Noovo Moi, 2024 : 3e par.). Lorsque nous ne sommes pas proches d’une personne, que nous la connaissons peu, nous ne sommes pas nécessairement toujours à l’aise de l’approcher en personne. Toutefois, si un premier contact est fait en ligne, il peut être plus facile d’en initier un hors ligne par la suite. Ensuite, les réseaux sociaux nous permettent de tisser des liens avec de nouvelles personnes (Noovo Moi, 2024 : 6e par.). L’exemple le plus flagrant est celui des applications de rencontre : on y tisse des liens avec des personnes qu’on n’aurait probablement jamais rencontrées autrement, puis ces liens se transposent éventuellement (et idéalement) hors ligne. Bien sûr, il ne faut toutefois pas oublier que les réseaux sociaux ont aussi certains impacts négatifs sur nos interactions sociales. Par exemple, contrairement à ce qui a été mentionné plus tôt, peut-être que les interactions sociales en ligne nuisent à celles hors ligne avec l’entourage, car les sujets de conversation sont épuisés sur les réseaux sociaux et les gens se retrouvent à avoir moins de choses à se dire une fois en personne. Ce serait une hypothèse à explorer. 
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