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irresolu · 7 months
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Il est intéressant de noter que l’école secondaire d’I-Grec avait proposé un cours de programmation qui, d’après le principal intéressé, a été un échec cuisant : « Ça a été un flop, il est pas revenu. Personne comprenait. Moi je trouvais ça ben cool. » Les deux créateurs rapportent que l’initiation à la programmation avait été facilitée par le logiciel LOGO, justement conçu à cette fin. « Ça faisait des lignes à l’écran, raconte I-Grec. On trouvait ça malade. »
Jonathan Lessard et Carl Therrien, « Indies de province : deux créateurs de jeux indépendants dans le Québec d’avant Internet », Loading – The Journal of the Canadian Game Studies Association, vol. 14, no 23, 2021
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irresolu · 7 months
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Nous n’aimons jamais quelqu’un. Nous aimons, uniquement, l’idée que nous nous faisons de quelqu’un. C’est un concept qui est le nôtre — en somme, c’est nous-mêmes — que nous aimons.
Fernando Pessoa, Livre(s) de l’inquiétude (traduction de Marie-Hélène Piwnik)
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irresolu · 7 months
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J’ai bien du mal à m’exprimer. Ça empire. Cette question de parler, c’est ça qui ne va pas.
Robert Pinget, Mahu ou le Matériau
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irresolu · 7 months
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L’image, écrivait en 1918 Pierre Reverdy, « ne peut naître d’une comparaison, mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées. Plus les rapports des deux réalités seront lointains et justes, plus l’image sera forte — plus elle aura de puissance émotive et de réalité poétique ». Antoine Albalat, dans L’Art d’écrire, ne dit pas autre chose. Reverdy admet encore que le rapport doit être juste ; mais nous ne sommes qu’en 1918. Depuis, quels progrès ! Moins il y a eu de justesse dans le rapport, plus l’image a paru « pure » ; et celui qui se refusait à voir un cheval galoper sur une tomate se faisait traiter de « crétin ». — Raymond Queneau, « Lyrisme et poésie », dans Volontés, no 6, 1er juin 1938, repris dans Le Voyage en Grèce
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irresolu · 1 year
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Ceux qui n’ont pas d’amour habitent les cafés
Aragon, « Les mots m’ont pris par la main », Le Roman inachevé
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irresolu · 1 year
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Du soulèvement des dictionnaires Source : Hydro-Québec
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irresolu · 1 year
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Quinze ans après
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irresolu · 1 year
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SONNET POUR UN ANNIVERSAIRE En mil neuf cent quatre-vingt-deux, en février, le vingt-sept de ce mois si l’on veut être exact, parce qu’avec Raymonde Alain avait fait « l’acte », un minuscule humain commença de crier. Il était tout gluant, mais ses parents l’aimaient. Les années ont passé et David aujourd’hui est beaucoup moins gluant : il s’est lavé depuis ; en outre on comprend mieux les doux sons qu’il émet. Que la vie est étrange ! Elle a fait d’un bébé un barbu que les ans finiront par courber, un monsieur qui travaille et qui paie des impôts. Mais pour l’heure il est droit malgré ses cheveux gris ; jeune quadragénaire, il est bien dans sa peau. Chez les mortels il reste un de mes favoris.
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irresolu · 1 year
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« […] il est toujours une chose par laquelle le bonheur devient le bonheur : la faculté d’oublier ou bien, en termes plus savants, la faculté de sentir les choses, aussi longtemps que dure le bonheur, en dehors de toute perspective historique. Celui qui ne sait pas s’installer au seuil de l’instant, en oubliant tout le passé, celui qui ne sait pas, telle une déesse de la victoire, se tenir debout sur un seul point, sans crainte et sans vertige, celui-là ne saura jamais ce qu’est le bonheur, pis encore : il ne fera jamais rien qui rende les autres heureux. Représentez-vous, pour prendre un exemple extrême, un homme qui ne posséderait pas la force d’oublier et serait condamné à voir en toute chose un devenir : un tel homme ne croirait plus à sa propre existence, ne croirait plus en soi, il verrait tout se dissoudre en une multitude de points mouvants et perdrait pied dans ce torrent du devenir : en véritable disciple d’Héraclite, il finirait par ne même plus oser lever un doigt. Toute action exige l’oubli, de même que toute vie organique exige non seulement la lumière, mais aussi l’obscurité. Un homme qui voudrait sentir les choses de façon absolument et exclusivement historique ressemblerait à quelqu’un qu’on aurait contraint à se priver de sommeil ou à un animal qui ne devrait vivre que de ruminer continuellement les mêmes aliments. Il est donc possible de vivre, et même de vivre heureux, presque sans aucune mémoire, comme le montre l’animal ; mais il est absolument impossible de vivre sans oubli. Ou bien, pour m’expliquer encore plus simplement sur mon sujet : il y a un degré d’insomnie, de rumination, de sens historique, au-delà duquel l’être vivant se trouve ébranlé et finalement détruit, qu’il s’agisse d’un individu, d’un peuple ou d’une civilisation. » — Friedrich Nietzsche, Considérations inactuelles II (traduction de Pierre Rusch) [Extrait de l’émission Les Chemins de la philosophie — L’oubli (¼) : Nietzsche, toute action exige l’oubli]
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irresolu · 1 year
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Lorsque je dépouillais la presse, je cherchais les articles qui contribuaient à révéler les patrons sous leur véritable jour. De cette façon, peu à peu, accumulai-je dans un dossier tout ce qui risquait de m’être utile dans mes discussions avec la Direction. C’est ainsi que, dans une revue professionnelle, je découvris une rubrique intitulée « Le personnel comparé aux autres moyens dont dispose la direction de l’entreprise ». J’y lus : « Si un mètre de profilé et un roulement à billes d’un type déterminé, un tour ou un camion, un mètre carré de magasin ou mille francs en banque matérialisent, pour la direction de l’entreprise, des possibilités bien définies, constantes, indépendantes de tout contexte subjectif, au contraire, tel collaborateur (quels que soient sa fonction ou son grade) peut, selon son tonus psychologique du moment (ardent et gonflé à bloc, ou bien aigri et déprimé), représenter une valeur extrêmement variable. » Alors, si je comprends bien, pensai-je en fermant volontairement les yeux, le personnel passe après le matériel, et, en fait de pépin, l’incompatibilité d’humeur entre un chef et un subordonné après une malfaçon ou une panne ? Ah ! mais, cela ne va pas se passer comme ça ! me jurai-je. Ah ! « un mètre de profilé » vaut mieux qu’un employé ! Eh bien, vous allez voir ce que vous allez voir ! Je déformais le sens de l’article, et, à partir de mauvaises raisons, trépignais comme un enfant. — Jérôme Peignot, Grandeur et misères d’un employé de bureau
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irresolu · 1 year
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Cependant, il fallait bien qu’un jour je gagne ma vie et l’on ne pouvait tout de même pas me laisser toute la journée « à traîner Dieu sait où » — comme si je traînais ! — ou bien à écrire dans ma chambre Dieu sait quoi : des poèmes abscons ! Abscons, mes poèmes l’étaient en effet. Comment en aurait-il été autrement ? Je les avais bâclés, ou plutôt, comme si les muscles de mon esprit n’étaient pas encore assez fermes pour tirer de moi une pensée cohérente, je les avais écrits à côté de moi, sans parvenir à m’y engager tout entier. Qui sait, après tout, me disais-je alors, s’ils ne sont pas bons ? Mallarmé, lui non plus, n’avait pas dû comprendre parfaitement tout ce qu’il écrivait. Peut-être avais-je bénéficié d’un heureux hasard et mes poèmes étaient-ils géniaux à mon corps défendant. — Jérôme Peignot, Grandeur et misères d’un employé de bureau
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irresolu · 2 years
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— Ursula K. Le Guin, L’Ultime Rivage
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irresolu · 2 years
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« La distance qu’il y a de la forme de l’homme à celle des animaux est franchie avec aisance dès que nous le désirons vraiment. Le résultat est acquis. Grandes comme petites, éveillées ou lentes, respirant par branchies ou par les pattes, mangeant de la chair ou des graines, ou des insectes, n’importe, nous savons les prendre toutes. […] Heureusement, pour empêcher ce laisser-aller aux transformations, il y a les inconvénients, le peu de maniabilité des états, les accidents, les monstres que l’on peut devenir pour une petite erreur et tant de choses que vous auriez trop de peine à concevoir si même on vous les expliquait clairement. Le plus souvent il leur arrive d'avoir grand-peine à regagner quand ils le désirent leur état d’homme ou de femme. Que de vers de terre involontaires dans l’argile et l’humus, qui voudraient tant nous revenir ! Mais en vain ils lèvent la tête. » — Henri Michaux, « L’étranger parle », Face aux verrous * « Comme tous les enfants, Ogion, quand il était jeune, avait trouvé bien plaisant de prendre, par l’art de la magie, toutes les formes qu’il voulait, homme, bête, arbre ou nuage, et de s’amuser à devenir mille êtres et mille choses. Mais une fois devenu mage, il avait compris que ce jeu avait un prix : le risque de perdre sa propre identité, de ne jamais retrouver la vraie. Plus un homme conserve longtemps une forme qui n’est pas la sienne, plus le danger qu’il court est grand. Il n’est pas un jeune apprenti sorcier qui n’apprenne l’histoire du mage Bordger de Wey, qui avait grand plaisir à prendre la forme d’un ours et le fit de plus en plus souvent. Un jour, l’ours finit par grandir en lui, supplantant l’homme ; et il devint un ours, tua son propre enfant, et fut ensuite traqué puis abattu. Et nul ne sait combien, parmi les dauphins qui sautent dans les eaux de la Mer du Centre, étaient autrefois des hommes, des hommes sages, qui ont oublié leur sagesse et leur nom dans les joies de la mer sans cesse en mouvement. » — Ursula K. Le Guin, Le Sorcier de Terremer
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irresolu · 2 years
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Certes, la durée de la vie humaine est chez nous bien augmentée mais le ralentissement des réflexes avec l’âge reste préoccupant.
Nos vieillards, nous les prolongeons aisément jusqu’à deux cents, deux cent cinquante ans, mais ils se font presque tous écraser dans la rue à cent trente ou cent quarante.
— Henri Michaux, « Nouvelles de l’étranger », Face aux verrous
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irresolu · 2 years
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irresolu · 2 years
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Au milieu du bruit
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irresolu · 3 years
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Écrivain, ne cherche pas à me convaincre ou à me plaire. N’en fais qu’à ta tête. Ne pense pas à moi quand tu écris. Si tu veux aider les hommes, engage-toi dans une association humanitaire ou en politique. Mais dans le temps de la création, fouille tes tripes et ta cervelle sans te préoccuper de savoir si tu peux être utile. Sois inutile, car c’est d’inutilité dont nous manquons le plus, de pur désintéressement. Comme dit Henry David Thoreau : la philanthropie est bonne pour les chiens de Terre-Neuve. — Georges Picard, Cher lecteur
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