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Chronologie

Tumblr n’aime pas la chronologie, mais moi oui. Alors pour lire les posts dans l’ordre chronologique, c’est par ici : https://jibelow.tumblr.com/tagged/chronologie/chrono

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Mon immeuble, mon quartier... 家のとなり Voilà donc où j'ai habité pendant près de 6 mois à Tokyo, ou plus précisément à Nakano-Shinbashi [中野新橋].

A 30 minutes à pied de Shinjuku en suivant la kandagawa [神田川] (la rivière du coin), j'habitais dans un immeuble de 6 étages, sur le toit duquel je me rendais souvent puisqu'on y trouve les machines à laver (à pièces) et les sèche-linge (à pièces aussi).

Depuis le toit la vue est bien sympa puisqu'on aperçoit Fujisan [富士山], le Mont Fuji par jour de beau temps.

Nakano-Shinbashi, mon quartier, parfois abrégé en Nakashin [中新] (les japonais adorent les abréviations) me manquera: il est à la fois tranquille, pratique, avec plein de restaurants, d'échoppes où j'ai mes habitudes et autant de personnes à qui je dis bonjour.

Je me souviendrai des sumotori que je croise parfois au 7-eleven (il y a un centre d'entraînement dans le quartier), du chapeau de la barmaid au Lloyd Grande, de mes premiers pas au ramenya ken-yuu, du gentil vendeur de takoyakis, et du cuisiner masqué qui fait de délicieux sutadon. Particularité du quartier: la station de métro de Nakano-Shinbashi a servi pour le tournage d'un James Bond. En effet, le chef des services secrets Nippons se sert de cette station comme base dans "On ne vit que deux fois".

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Le tournoi de Sumo de Janvier Ca faisait partie de mes grandes envies: voir un tournoi de sumo [相撲] ! Il y en a seulement 6 dans tout le pays, dont 3 à Tokyo, j'ai donc sauté sur l'occasion pour en voir d'en voir un au fameux kokugikan [国技館], l'arène majestueuse. On peut venir dans l'arène dès le matin, car je crois qu'il y a des combats des divisions inférieures mais je n'ai vu que les deux premières divisions. A 14h, l'équivalent de la D2, donc, les Juuryou [十両], puis à 16h les grands, les forts, les Makuuchi [幕内], parmi lesquels on trouve ces fameux yokozuna [横綱], les sumotoris de plus haut rangs qui sont considérés comme sacrés dans le shinto et ont donc droit à leur petite (grosse) corde autour de la taille (横= horizontal 綱=corde). Une belle journée à apprendre plein de choses. J'ai vu le jour 12 sur les 15 du tournoi. Le dernier jour est évidemment le plus bondé ! Moi, j'ai payé une place pas chère (placement libre) pour ensuite pouvoir m'asseoir aux places plus chères non occupées. La bonne astuce !

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Bonne année ! Bon et bien, je choisis le dernier jour de Février pour à la fois réanimer ce tumblr et souhaiter une bonne année à ses lecteurs... Je n'étais pas tellement décidé à écrire à nouveau pour plusieurs raisons: - Mon téléphone est inutilisable au Japon (je ne développerai pas, mais il ne s'agit pas d'un problème technique, juste un stupide protectionnisme économique), j'ai du en choisir un autre dont l'appareil photo est nettement moins bon, résultat, on a moins envie de prendre des clichés sympa au quotidien - la vie de sédentaire est beaucoup moins passionnante que celle de nomade, mon ratio de photo par jour a dû être environ divisé par 50 - je suis déjà venu deux fois à Tokyo, en tant que touriste, et mon but est plus d'y "vivre" que d'aller faire les attractions et points d'intérêts que je connais déjà Sans raconter ma vie au jour le jour comme précédemment, je vais donc faire quelques articles à thème, de temps en temps. Comme ça, le titre "Tokyo Express" convient encore ! Une fois le nouvel an passé, il est de bon ton d'aller au temple shinto pour tirer ses おみくじ (omikuji, ou papiers de chance) afin de connaître la tendance de son année. Je suis donc retourné à Senso-ji, le plus grand temple du genre qui se situe à la station d'Asakusa. Un 5 janvier, c'est blindé. Les japonais adorent faire la queue, il faut donc attendre plus d'un heure pour aller prier. Tant pis pour eux, moi je vais aller manger des patates douces caramélisées ! J'ai cependant tiré ma "fortune", et on me conseille de ne pas voyager cette année. Ah ben c'est ballot madame Michaud ! Quelques jours plus tard, je découvre une autre tradition: les 書き初め (kakizome, ou écritures du Nouvel An). En effet, certaines personnes collectionnent ces feuilles de calligraphies qui forment une sorte de dédicace, en quelque sorte. Ici, la patronne d'un bar qu'un ami connait bien nous emmène à l'étage de son minuscule bar et on découvre un stand d'écriture. L'année étant celle du cheval, la plupart des personnes ayant participé au kakizome ont fait des jeux de mots ou des pensées en rapport avec le cheval...

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Miscellanées #10 (de der). Oui, je pense qu'avec mon arrivée à Tokyo, je ne vais plus poster pendant un moment. Voilà donc quelques clichés en vrac de Taiwan, le dixième post "vrac" du genre et peut-être le dernier.

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14 Décembre: la nuit la plus longue

En allant attendre mon avion du matin, je pensais manger un bout et profiter de la digestion pour m'endormir sur des coussins quelque part.  Mais que nenni, c'est sans compter sur le fait que je n'avais pas si sommeil que ça, que j'ai trouvé du wifi gratuit, des prises, et que donc, du coup, je rattraper un peu mon retard du tumblr... Après un superbe repas au "food court" de l'aéroport (en fait, j'ai mangé Singapourien, mais tant pis - au moins c'était délicieux et j'ai évité le Burger King), je m'établis donc.

Vers 3h du matin, alors que j'écris patiemment, discute avec des amis sur internet, un voyageur s'arrête à ma table. Il me dit qu'il est portugais, qu'il est un businessman en Indonésie avec des affaires à enregistrer et qu'il doit payer une surcharge car son sac de vêtements de surf (il est dans le surf-business) dépasse la limite de poids. Aucune de ses cartes de crédit ne marche. Et normalement c'est sa secrétaire qui s'occupe de ça. Pensant à une arnaque, je le regarde un peu incrédule et essaye de discuter des possibilités (j'ai tout déballé sur la table et n'ai aucune envie de bouger). Puis Romeu, au milieu de sa trentaine, se sentant idiot de devoir demander de l'argent à quelqu'un qu'il pense plus jeune que lui se met à pleurer à chaudes larmes devant moi. Ca a l'air sincère, je finis par le réconforter en lui disant qu'on va trouver une solution... Je packe mes affaires et monte avec lui au comptoir. Il a effectivement un gros sac. On commence à discuter avec la fille du comptoir. Il manque en gros 200€. QUOI ? C'est plus cher que le billet ! On gueule un peu, il retrouve une preuve d'achat qui montre qu'il avait prévu 25kg de bagages (il en a 31), et en fait, il n'y a plus qu'environ 75€ à payer. Je vais retirer pour voir et ça fonctionne. Je donne donc la somme au comptoir, et immédiatement après avoir enregistré, il se pose avec moi, envoie un mail à sa secrétaire pour me faire un virement de 100€, m'ajoute sur facebook, me remercie chaleureusement... Et effectivement, j'ai reçu le virement quelques jours après. Ah c'est beau la solidarité européenne. Ce qui m'a décidé à l'aider au final, c'est que dans le même cas de figure, j'aurais aimé tomber sur quelqu'un comme moi... On est facilement resté 1h30 ensemble au final. Et il a des clubs à Lisbonne où je suis apparemment le bienvenu maintenant ! Anytime :)

Le reste de la nuit est calme. Enregistrement long, contrôle du passeport blindé de monde... Je crois que je n'ai même pas vu le décollage, crevé que j'étais. Le soleil au dessus des nuages me réveille un peu, mais je me réveille définitivement sur le sol japonais, au son du "Voyage de Pénélope", le morceau de Air. Ca sonne comme un heureux présage. Mon Working Holiday visa est converti en une carte de résident au contrôle de l'immigration, et malgré une fouille appronfondie de mon sac (le douanier aura regretté avoir ouvert le compartiment à linge sale, je le lis sur sa grimace!), un panneau me montrant une liste de drogues que je serais censé porter avec moi, je rentre sur le territoire japonais. Terrain connu. Je file m'acheter un petit truc à manger, prends le train pour Sinjuku.

Après avoir récupéré les clés de ma chambre (ultra spacieuse), je me balade donc dans mon quartier et retrouve ensuite mon Shinjuku adoré, son agitation, et ses lumières. Mission accomplie. J'ai du prendre l'avion au final mais je suis arrivé à Tokyo, environ 60 jours après être parti. Dans mes moments d'attentes, j'ai noté: - j'ai utilisé 8 devises (en comptant les € et les $ américains, si, si...) - fait 6 lessives en 60 jours (logique vu mon rechange) - essayé 15 nouvelles bières - pas eu d'intoxication alimentaire (j'en reviens pas - j'ai de l'immodium à revendre du coup :) ) - dormi dans 24 chambres différentes  - fait 2 nuits en bus, 2 en train, et 1 dans un aéroport (hop, les économies de chambre!) J'écris ceci une semaine plus tard, et je pense maintenant prendre beaucoup de recul avec ce tumblog. C'est beaucoup trop chronophage et la vie sédentaire est moins palpitante. J'apprends à connaître mes colocataires, me fait de nouveaux amis, rentre au petit matin, et ai même senti mon premier tremblement de terre. C'est parti pour quelques mois ici ! Et si j'ai encore des lecteurs à cet instants après toutes les tartines que j'ai écrites ces derniers temps, c'est que vous êtes ma mère: Alors "Salut M'man! Bisous."

Allez, travaille ton japonais, au lieu de fainéanter encore sur internet...

Post-scriptum-typum-ordinatorium: Le trajet complet est à jour... https://mapsengine.google.com/map/edit?mid=zrDmwpw89FUg.kf9jefF9j5o0

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13 Décembre: Re-Taipei (du sol au plafond)

Je me lève à Hualien, dont le ciel fini par se découvrir un peu en ce dernier jour. Mon scooter de la veille est encore garé devant l'hôtel, je pars donc avec mon gros sac à dos direction la gare pour le rendre, prendre mon petit-déjeuner, et accessoirement, mon train. Aujourd'hui, je retourne à Taipei. Mon vol pour Tokyo décolle le lendemain à 6h50 du matin, autant dire que je vais passer une bonne nuit.

Je retourne mon scooter sans embarras, j'ai quasiment utilisé tout mon plein en plus, je suis content de voir qu'après plusieurs locations, je sais bien gérer mon réservoir! Au revoir la vie en deux-roues, au revoir la route, dernier vol et je retourne à la vie de sédentaire. Tout ça sent déjà la nostalgie.

Je récupère ma carte d'identité (la française! je n'ai même pas eu à refiler mon passeport pour louer le scooter), vais à mon petit spot préféré pour le petit-déjeuner (au bout de 3 jours, tout le staff me connait), puis m'affale dans le train, pour 3 heures de trajet jusqu'à Taipei.

Une fois arrivé là-bas, j'ai plusieurs missions: 1. Trouver un locker pour laisser mon bagage et me balader 2. Trouver les navettes bus pour l'aéroport, me renseigner sur les horaires 3. Trouver une imprimante pour des documents que j'ai à montrer à Tokyo afin de récupérer mon appartement 4. Me balader dans des coins inconnus de Taipei

A la gare de Taipei, je tombe directement sur un point d'information, qui m'indiquera à peu près tout ça en 5 minutes. Le pied! Ca n'a jamais été aussi facile. Bref, après avoir posé mon sac, j'achète mon ticket de bus pour l'aéroport et apprends que la dernière est à minuit et demi. Ca me semble être assez tard pour que je puisse me pointer à l'aéroport, et attendre sur des sièges là-bas. L'idée m'a été soufflée par le gérant du Surfing Monkey (mon auberge de Hualien), DJ à ses heures perdues, qui m'assure que l'aéroport de Taipei est assez confortable pour y passer la nuit. Soit, maintenant que je suis rassuré sur les navettes, j'appelle une auberge que j'avais contacté pour annuler ma venue.

Ma visite de Taipei sera assez restreinte, et d'ailleurs la nuit tombe assez vite. Je vais voir le parc du peuple, autour du musée, profite des cafés de la grande ville et regarde passer les gens, vais visiter quelques centres commerciaux en pleine hystérie de Noël (je ne m'y fais toujours pas - surtout à cette horripilante musique cheap de Noël). Mais surtout, j'ai adoré le quartier autour de Nanyang, plein de jeunes (peut-être car plein de cybercafés), de ruelles à street-food bien locales et bien abrités... Ca me fait penser à Shinjuku par moment. Etre au milieu des joueurs compulsifs dans ce grand cyber café de sous-sol est en tout cas une expérience bien amusante !

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12 Décembre: Côte Est, le long du grand Pacifique

En ce 12 Décembre, après avoir discuté avec pas mal de monde (Mr Hong, des étrangers, Elias), je sais que je peux louer un scooter et si je ne fais pas le con (i.e. pas d'excès de vitesse, savoir prendre les carrefours correctement - et c'est pas du tout comme en France), les flics ne devraient pas m'arrêter. D'ailleurs, il est arrivé un truc marrant à Elias, et il a du le payer: il a mis de l'eau à la place de l'essence dans son scooter la veille. Ca m'a beaucoup fait rire, mais j'ai surtout maintenant une info cruciale: je sais qu'il y a des distributeurs automatiques d'eau qui ressemblent (à s'y méprendre: j'ai vu une photo) à des pompes à essence.

Je trouve un magasin qui veut bien me louer un scooter (après un essai qui semblait pas cher sur le panneau mais qui s'est révélé infructueux: pas de permis taiwanais). Je l'obtiens donc à 400$ taiwanais la journée, ce qui semble être un prix normal pour les étrangers (ah ici, je montre mon permis français et on me dit que ça fonctionne... moui bien sûr... c'est l'argent qui fonctionne, surtout, hein!), et pars vers la côte.

Depuis que je suis arrivé à Hualien, il pleut et au mieux c'est couvert et sans pluie pendant 20 minutes. Il faut croire que je suis verni car aujourd'hui il ne pleuvra pas. Le temps reste couvert, assez frais (je sortirai mon joker "veste" en fin d'après-midi), mais pas pluvieux ! Merci, car le deux-roues sous la pluie, quand elle est fraîche, c'est un calvaire.

Me voilà donc parti pour voir 80 km de la côte Est de l'île. Je me rends compte qu'en plein été cette île doit vraiment être magnifique. Telle une montagne posée dans l'Océan, je crois voir des images de Hawai. A la base, je comptais aller de proche en proche, puis j'ai poussé tout le long de la côte: la Baie de Jici, le pont des braves, Shihtiping, et enfin la marque du Tropique du Cancer. J'ai longtemps cherché le sunlight des tropiques, mais en vain.  Cette route est censée être touristique, mais en fait le tourisme (chinois, principalement), se fait en bus et en masse. Du coup, les groupes s'arrêtent tous aux mêmes endroits, et la richesse n'est pas du tout distribuée.

J'ai aussi traversé pas mal de villages qui avaient l'air très pauvres et ne vivaient apparemment que de la pêche. Trouver un coin pour manger ne s'est pas avéré simple (j'ai toujours faim à des heures pas possibles, donc je fais attention où je tape pour pas déranger les gens). Au final, je me suis arrêté dans un café nommé le "Art Café", très mignon, tout en  bois, sur une falaise, juste avant que la nuit tombe (oui, il était 17h déjà...). Il n'y avait rien à manger mais la patronne me conseille de traverser la route, et d'aller dans l'échoppe en face: une vieille femme édentée me propose des saucisses au barbecue et une sorte de "cornet de riz" dans une feuille de bananier fourré avec du poisson séché et d'autres trucs croquants non identifié. Ca fait du bien !

Le retour de nuit fut long et marqué de 2 ou 3 pauses. J'aurais du acheter des gants, mes doigts s'engourdissent un peu. Après m'être reposé un peu à l'hôtel je file dans ce resto à dumplings que j'ai tant aimé, puis rentre pour faire la connaissance d'une taiwanaise, une malaysienne et un chinois avec qui on fera moultes photos dans le lobby de l'auberge.

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10-11 Décembre: Taroko (et t'as ses frères)

Ce 10 Décembre, je suis toujours le plan d'Esther, et file donc vers Hualien/Hualian (ça dépend des orthographes). C'est un des endroits les plus touristiques de l'île (voire, même, le plus touristique), car c'est la grosse ville à proximité des Gorges de Taroko.

Je prends donc le train vers 11 heures (assis, ouf!) et arrive à Hualien 3h30 plus tard. Dans le dortoir de l'auberge (le Surfing Monkey, how cooool), je rencontre Elias, un autrichien qui voyage pour célébrer la fin de ses études d'art à Londres. On ira boire quelques bières et refaire le monde le soir même. Dans le bar, une odeur nous chatouille les narines, et me fait saliver, il m'a fallu 10 minutes pour l'identifier: du basilic ! Bon sang, j'avais presque oublié cette herbe. Elle fait vachement envie du coup :)

Hualian est une ville relax, avec des rues piétonnes, un bord de mer à moins de 5km et très animée. Mais ce 10 Décembre n'étant pas très photographique, je passe plutôt au 11, la journée Taroko.

On m'a indiqué qu'il était simple de prendre un bus navette dans lequel tu peux monter/descendre vers tous les points d'intérêts de Taroko. Je rate malheureusement celui de 9h (de deux minutes... prenant le temps d'un café à l'auberge), et doit patienter 1h20 pour le prochain. Voilà qui me laisse le temps de prendre un succulent petit-déjeuner local (une sorte de crêpes fourrée aux légumes, viande, le tout sauce soja, yummy!).

Aujourd'hui, c'est pluvieux, comme hier. La solution bus est donc une bonne idée. Je choisis de sortir au point le plus éloigné des gorges, et de choisir quelques autres points quand le bus redescend.

Je rencontre Carter, un chinois "du continent" (comme ils disent), avec qui je passerai finalement la journée, puis plus loin, Jérémy, un français qui fait du volontariat dans le coin.  Notre petite troupe va donc marcher dans les gorges, sur des "sentiers" (humour chinois: sentier=route goudronnée!), avec ce temps couvert qui couvre le haut des montagnes. Si bien qu'on ne sait parfois pas où est le sommet !

Une bonne journée bien fatigante qui se terminera sur un banc à attendre la dernière navette (de nuit) et partager nos dernières ressources de fond de sac vu que les échoppes à nourriture sont déjà toutes fermées. On en rira bien!

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Miscellanées #9: Taiwan Côte Ouest Des souvenirs et du "mais qu'est-ce que c'est ça?"

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9 Décembre: La vallée du paradis ?

Ce 9 décembre, on me déconseille d'aller sur l'île verte (accessible en bateau, bah oui, c't'une île) car "ce n'est pas la saison" mais en revanche, on me dit que la vallée du Paradis est accessible (en fait, ce ne sera pas exactement la saison). La vallée est connue pour son riz, très souple, élastique, dont raffolent particulièrement les Japonais. Taiwan leur en exporte donc un tas.

Je prends un bus vers Guanshan d'abord, y fait la piste cyclable à vélo, puis reprends un bus et me fait la piste cyclable de Chishang ensuite ! Ca fera beaucoup de vélo pour ces derniers jours, d'ailleurs mon genou droit réclame sa pause de temps en temps. Au moins, les pistes cyclables font de belles boucles autour des villes, montent, descendent, et permettent d'avoir un bel aperçu des endroits.

Le soir, à l'auberge, je rencontre Georges, un Taiwanais qui a étudié la musique classique 6 ans en France. Il parle couramment et m'invite à boire des bières. Au final, il me paiera le repas en terrasse chez une tenancière de pub complètement allumée, qui boit, picole, et me sert un crabe de 4 cm environ que je devrais croquer en un seul bout. J'ai aussi mangé des lamelles de pattes d'oie fumée. Ca ressemblait à du magret de canard, vraiment, avec la petite salade qu'elle avait faite, cétait très bon.

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8 Décembre: Taitung en tongs

Il fait vraiment bon dans cette ville, je sens qu'on est plus au Sud, et surtout je sens l'influence du Pacifique. Une bonne occasion pour remettre mes tongs délaissées depuis Nanning où l'on me regardait de travers. Un des grands points d'intérêts est le circuit tout tracé autour de la bourgade: plus de 20 bornes qui vont de la montagne à l'océan, en passant par tout type de paysages.

En rentrant, je retrouve Esther et toute la bande qui est venu pour un concert le soir même: le groupe de rock (dont la femme d'Atulai est chanteuse) est assez connu ! Ils joueront à 19:30 au Music Village (hier j'y ai rencontré Mr Hong, prof d'économie, qui me paye des cigarettes et m'offre du thé séché... miam!) Je ne rate bien sûr pas ça: un concert avec des locaux, des bières locales et des fans locaux.... d'environ 4 ans ! En effet, la chanteuse a monté une comédie musicale pour enfants, et malgré qu'elle ne soit pas venu présenter ça, les gosses lui réclament des dédicaces. C'est mignon.

En rentrant à l'auberge, on se lance dans une partie d'un jeu de société que je connaissais pas (Atulai les collectionne et les explique diablement bien: c'est un peu le Rix local) et tout se termine dans le rire et la bonne humeur. Fin de la sitcom.

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7 Décembre: Je me taille (Tung). Aujourd'hui, sur recommandation d'Esther, je vais à Taitung. C'est Samedi. Le train est bondé et je passe 2 heures debout entre les wagons et 2h à une place assise. C'est long, très long quand on est debout. Et qu'il s'arrête dans chaque foutue gare de campagne :) A l'arrivée, Atulai est venu me chercher: il s'occupe de l'auberge, c'est un ami d'Esther. Je vais donc dans un nouveau dortoir, il fait de la musique, ils ouvrent un bar donc je lui indique même dans un livre à bières belges (qu'il a commandé) lesquelles valent vraiment le coup. C'est un grand chevelu et barbu, indigène du pays (son nom n'est d'ailleurs pas chinois du tout). Etant donné qu'il m'a passé un vélo, je vais faire un tour sur la côte pour enfin voir l'Océan Pacifique de face. Et bien c'est chaud et venteux. Malgré la fine pluie, je continue un peu et découvre le bâtiment dédié aux aborigènes (la région était apparemment très peuplée avant l'invasion chinoise de la fin du 19ème siècle). PS: peu de photos, peu de texte, mais ça me permet d'avancer plus vite sur mon retard de blog. Eeet ouais, j'suis comme ça moi.

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6 Décembre: Vélo côtier pour An Ping

Après une brève visite du temple de Confucius de la ville, comme d'habitude (oh le blasé!) dédié aux études, remplis d'étudiants, bla bla bla², je m'autorise un petit jus avant de reprendre mon fidèle destrier du jour.

Un truc me frappe: tous les jours vers 11h on a le droit à un survol d'avions de chasse, démonstration de force sûrement, ou bien exercices récurrents pour aller dans la Zone nouvellement contrôlée par la République Populaire de Chine (au dessus des îles Senkaku/Diaoyu)? Toujours est-il que je vois fugacement ce que je pense être des F-14, mais en regardant Wikipedia, je crois plutôt à des F-20 ou F-16. Clément, ce passage était pour toi. Je me suis cru dans Top Gun.

Alors que je sirote un jus en face du temple de confucius, un couple de personnes âgées m'accoste. Il s'agit d'un maître de Kung-Fu Shaolin (!) qui vit en Nouvelle-Zélande. Sans rire. Il me file sa carte et m'offre un de ces cakes qui ressemble à des gaufres. C'est pas tout ça, mais je dois partir, sans échapper à la traditionnelle photo pourrie sur leur téléphone.

Il y a un peu moins de 15 km pour An Ping, et c'est du plat de bord de mer. La ville est super cool, remplie de temples à chaque coin de rue (ça fait penser à Bali du coup - leur piété vient-elle de leur insularité?), de restaurant de pêcheurs, et de lions avec des sabres à la bouche, un des emblèmes de An Ping.

J'irais regarder le coucher de soleil sur la plage, et puis retourne à Tainan le soir pour visiter un peu, profiter de la bouffe et des bars...

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5 décembre: Direction Tainan (y'a pas de calembour, l'office est en grève)

Je prends le moyen de transport le plus économique pour rejoindre Tainan, ancienne capitale historique de Taiwan, et il s'agira du bus. 5 heure de transport vers le sud, en longeant la côte Ouest. A la pause je choisis une boulette de riz fourrée à ce qui ressemble à de la poussière d'eoufs de poisson séchés. C'est très bizarre et ça m'assèche la gorge. Heureusement, j'ai choisi un jus de légumes (y'a vraiment tout du potager, mais aussi du verger la-dedans) pour rincer tout ça. Je ne vous cache pas que ça s'accorde moins bien qu'un Madiran sur un Crottin des Cévennes.

En arrivant, je cherche désespéremment cette auberge que j'ai repérée sur le net et qui contient le mot "Music", en me disant que ça doit être fun. Finalement, un jeune péroxydé aux lentilles de couleur bleues (le changement de pupille est à la mode en Asie: je trouve ça affreux) m'emmènera sur son scooter (malgré mon gros sac) jusqu'à l'endroit.

A l'intérieur, une fille en peignoir traine sur Internet. Elle croit que j'ai réservé pour en face (apparemment, on doit réserver à Taiwan... c'est quoi ces pays civilisés ?!), mais je lui explique que je viens bien pour chez elle ! Elle rigole, me dit que l'auberge est fermée car elle comptait faire le ménage cette nuit. Mais finalement me lègue une chambre pour moi tout seul (il s'agissait normalement d'un dortoir, MERCI !). Dedans, un ukulélé, de quoi l'apprendre, au rez-de-chaussée des guitares, bref, on est bien là.

Esther (c'est son petit nom) s'avèrera très amicale, et m'aidera à travers Tainan: quoi faire, que voir, où manger, et surtout, elle me donnera un plan fiable pour les prochains jours à Taiwan (des amis qui jouent en concert à Taitung, aller voir Hualian... voilà, je sais précisément dans quelles villes passer mes prochaines nuits).

Dans la soirée, premier réflexe, je me loue un vélo pour 24h. Puis j'irai voir le musée de la Littérature Taiwannaise, et le fort Chankhi, construit sous l'occupation Hollandaise (dont Tainan était le premier port), puis récupéré par les seigneurs Chinois du coin, qui ont repris le contrôle de l'île. L'histoire officielle ne dit pas combien d'indigènes ont été massacrés par les uns et les autres, mais les indigènes (qu'on voit dans les rues et en statues, de culture plutôt Philippino-Océanique) étaient sur l'île bien avant les Hollandais et les Chinois. En tout cas, j'ai droit à un concert de plein air sous le fort. C'est kitsch, c'est asiatique, et je repars en fredonnant le Besame Mucho version chambre d'écho...

Le soir, je goûte deux spécialités: du mouton sauté (délicieux) et en dessert, de la glace de thé pillée très finement (on dirait de la neige) recouverte d'une sorte de caramel, d'un flan à l'amande et de quelques haricots rouges sucrés. Dé-li-cieux. Et c'est un gars qui ne mange habituellement pas de desserts qui le dit.

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4 Décembre: Tu peux facilement y claquer Taipei du mois

La veille au soir, grâce aux gens de l'auberge, je me suis organisé un petit trajet en ville (toujours récupérer un plan en arrivant dans un nouveau lieu) et grâce au Wifi de l'hôtel j'ai préparé un peu le reste des destinations à voir à Taiwan. J'ai ensuite pu manger dans un des lieux les plus réputés pour les dumplings: un petit endroit à 20 places, très fréquenté par les locaux. Ces petits raviolis sont manifestement cuits dans un bouillon de boeuf maison... Le même que celui de ma soupe sûrement. Delicious. Et very fresh, pour sûr !

Le matin, je file au mémorial de Chang-Kei-Shek, le héros de la nation taïwanaise: La République de Chine (ROC). Tadaaa.

Alors en fait l'histoire est assez ironique. Pour faire rapide, ce gars a participé grandement à l'indépendance de Taiwan, mais aussi de la Chine en virant l'occupant japonais dans les années 30, il a été aussi l'allié des alliés (sic) pendant la seconde guerre mondiale, en tant que ministre-président de la République de Chine (qui contrôlait alors toute la Chine continentale), et puis, devant l'émergence du parti communiste de Mao après la guerre, il a perdu des partisans, a repoussé sa capitale toujours plus au sud, pour finalement se trouver à gouverner sur Taiwan uniquement. La République Populaire de Chine (RPC) de Mao est alors née en parallèle sur la Chine continentale. C'était en 1949.

Et depuis: STATUS QUO. Incroyable, non ?

Bon, j'ai simplifié, mais en gros, voilà, on a deux gouvernements qui revendiquent TOUS LES DEUX de gouverner sur TOUTE la Chine (la ROC même un peu plus puisque Taiwan revendique aussi une partie de la Mongolie en fait). Je trouve ça assez drôle. Evidemment, dans le conflit des Senkaku/Diaoyu, Taiwan réclame aussi la souveraineté sur les îles. Mais ce qu'on ne sait pas, c'est qu'elle réclame aussi Pékin! :)

Taiwan a néanmoins "perdu" la bataille officiellement en 1971, obligée de laisser son siège à l'ONU en faveur de la Chine de Mao qui est alors reconnue par une majorité de membres comme LE gouvernement de Chine. Depuis, Taiwan n'a que le statut d'observateur et n'est reconnue officiellement que par 22 états. Elle n'a pas de relations diplomatiques avec la France par exemple.

Taiwan donne donc une idée de ce que serait la Chine s'il n'y avait pas eu le communisme: beaucoup plus de temples (Mao n'a pas pu supprimer toute trace de religion en Chine continentale car s'attaquer aux moines a été très impopulaires, mais on trouve quand même moins de temples qu'à Taiwan), un libéralisme plus ancien, et un régime tout de même un poil plus démocratique (plusieurs partis sont autorisés).

Humm. Désolé pour le long topo historique. Journée sympa sinon, je suis allé voir les tours, ait loosé en voulant monter à Maokong (télécabine fermé après 30 minutes de métro...), et surtout pris mes repères dans ce nouveau pays.

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Miscellanées #8: From the Hong to the Kong. Mmmoui, bon, je n'ai plus trop d'idées de titres. C'est juste un prétexte pour balancer quelques photos en vrac sans aucun lien, Karamazov, fils unique.

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