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La pollution cachée du Web

Bien qu’on en parle rarement, la pollution numérique génère tout de même 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). En effet, la fabrication de notre matériel numérique et l’utilisation de serveurs énergivores engendrent une pollution dont nous avons très peu conscience. Selon les prévisions, dans les années à venir, les technologies de l’information et des communications occuperont une part encore plus grande de la demande totale en énergie. Il est maintenant l’heure de se pencher sur cet enjeu numérique méconnu, d’autant plus que la crise climatique est à nos portes.

Selon Greenpeace, “[l]a pollution numérique désigne toutes les formes de pollution engendrées par le secteur informatique.” D’abord, l’activité minière liée à l’extraction des matières premières pollue l’environnement et provoque des drames humains. Une grande quantité de matière est nécessaire pour produire ces appareils, et celle-ci doit être extraite à travers le monde entier. Par exemple, la production d’une télévision exige d’extraire 2,5 tonnes de matières premières et génère 350 kg de CO2. Les conséquences de ces activités ne nous touchent pas directement; elles retombent plutôt sur les pays où sont situées ces mines, que ce soit au Brésil, en Chine ou en République Démocratique du Congo. Une fois ces matières utilisées, elles sont rarement recyclées. D’après un rapport de l’ONU publié en 2013, ce seraient 75 % des déchets électroniques qui échapperaient aux filières légales du recyclage.

Ensuite, la fabrication du matériel informatique nécessite une grande quantité d’énergie. Le fonctionnement même du réseau Internet pollue massivement en raison de ses serveurs très énergivores. La lecture en continu de vidéos représente d’ailleurs 60 % des flux de données d’Internet.

Heureusement, il existe des solutions pour réduire le coût écologique du numérique :

1. Allonger la durée de vie des équipements informatiques et utiliser moins d’objets informatiques. Bien réfléchir avant d’acheter un nouvel appareil.

2. Limiter le visionnement de vidéos en très haute définition, qui sont grandement énergivores.

3. Transformer le secteur de l’énergie pour qu’il soit plus propre, comme le fait Hydro-Québec avec son centre de données de 100 GWh au Québec.

Le développement de l’environnement numérique ne soulève pas que des enjeux environnementaux, mais également des enjeux éthiques et sociétaux, comme la cyberintimidation, la protection des données confidentielles ou la place des robots dans la société de demain. Alors que l’importance du numérique sera grandissante dans les prochaines années, il est impératif que le gouvernement prenne des mesures pour mieux réguler le Web.

Bibliographie

Battaglia, I. (2019, octobre). [Photographie]. https://images.unsplash.com/photo-1571786256017-aee7a0c009b6?ixlib=rb-4.0.3&ixid=MnwxMjA3fDB8MHxwaG90by1wYWdlfHx8fGVufDB8fHx8&auto=format&fit=crop&w=2960&q=80. 

Greenpeace. (s.d.). La pollution numérique, qu’est-ce que c’est ? https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/.

Hydro-Québec. (s.d.). Diminuer la pollution numérique, c’est possible. https://www.hydroquebec.com/a/decarboner.html.