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laurietallandier · 1 year
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SEANCE #14 – 7,5% des ménages en France n'ont pas accès à Internet en 2022
Dans un article paru dans le magazine scientifique « Réseaux », Sophie Houzet et Loic Grasland, deux chercheurs en géographie montrent à travers une étude que le déploiement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) s’organise selon une logique de rentabilité économique et qu’il demeure une disparité dans son accès : « Il faut en effet considérer que toute innovation technologique profite en premier lieu et de manière définitive à ses premiers adoptants et tend à creuser des écarts économiques, sociaux, culturels… avec les adoptants suivants.» (Houzet & al, 2004). Les TIC seraient un avantage dans l’aménagement des régions et la mise en réseau selon les instances politico-administrative. Cela permettrait de réduire les distances et de passer outre la contrainte physique tout en homogénéisant les espaces en privilégiant de nouvelles structurations. (Houzet & al, 2004).
Selon l'INSEE, en 2022 en France, 7,5% des ménages n'ont pas accès à Internet. Cela représente plus de 5 millions de foyers. (Insee, 2023)
Dans son article Réseaux de communication et aménagement territorial, Bernard Miège décrit les recherches d’un groupe de travail qui s’est attelé à montrer la complexité des relations entre la communication et les territoires. Ils ont cherché à présenter le « caractère non-linéaire de l’insertion des [technologie d’information et de communication] dans les sociétés ». (Miège, 1995) Il ressort de cette étude que les TIC favorisent le dépassement des contraintes spatiales mais ne supprimait pas la distance. Le groupe a également démontré que les TIC ont peu d’effets directs mais seulement indirectes sur la localisation des humains et des activités. (Miège, 1995)
Ainsi, les Tics n’apportent pas une réelle solution pour dépasser les problèmes spatiaux mais permettent tout de même de nouvelles pratiques comme les apéros visio, le développement du télétravail, etc. Cependant, Internet est encore aujourd’hui inégalement accessible et il reste encore des zones blanches qui peuvent provoquer l’exclusion sociale. Il y a aussi la fracture numérique qui est un facteur qui crée des inégalités.
Bibliographie :
INSEE. (2023) Accès et utilisation de l’internet dans l’Union européenne | Insee. (s. d.). Consulté 8 avril 2023, à l’adresse https://www.insee.fr/fr/statistiques/2385835#tableau-figure1
Houzet, Sophie, et Loïc Grasland. (2004) « SPATIAL DIMENSIONS OF THE DIGITAL DIVIDE IN FRANCE ». Reseaux, vol. 127128, no 5, p. 115 40. www.cairn.info, https://www.cairn.info/revue-reseaux1-2004-5-page-115.htm.
Miège, Bernard. (1995) « Réseaux de communication et aménagement territorial ». Sciences de la Société, vol. 35, no 1, p. 21 29. www.persee.fr, https://doi.org/10.3406/sciso.1995.1218.
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laurietallandier · 1 year
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SEANCE #13 - #Manspreading
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Le « manspreading » naît aux Etats-Unis vers 2008 sur Internet. Ce terme se popularise grâce à un compte Tumblr « Men taking too much space on the train » en 2013. (Morin, 2017) Le Manspreading est un terme inventé pour dénoncer le fait que les hommes prennent trop de place dans les transports en commun. Il prend la forme d’un hashtag et permet à tout à chacun de mettre en avant le comportement préjudiciable que certaines personnes peuvent avoir.
Dans son article, David Bertrand montre une réorganisation de la visibilité grâce aux réseaux sociaux. Il fait référence aux volontés des entreprises (comme Facebook, Twitter, Instagram…) d’être économiquement rentables par le ciblage marketing en luttant contre l’anonymat de ses utilisateurs. Ainsi, les utilisateurs de réseaux sociaux sont dans l’obligation de se créer une identité numérique. Par conséquent, se construit alors un climat de surveillance des autres et les réseaux sociaux sont utilisés pour dénoncer des comportements, ce dont se servent les mouvements militants. Les réseaux sociaux prennent alors la forme d’outils pour dénoncer et capter un public afin de faire évoluer les normes morales. (Bertrand, 2018)
En effet, la visibilité de cette lutte militante peut permettre d’obtenir des campagnes de sensibilisation de la part d’instances, entreprises, organisations… (Bertrand, 2018) C’est ce qu’il s’est produit à New-York en 2014 avec l’affichage d’une campagne préventive contre le manspreading. (Morin, 2017)
Paola Sedda, maitresse de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication, a fait une étude consacrée au cyber-activisme et elle émet l’hypothèse que l’Internet contribuerait à faire évoluer les dynamiques de la mobilisation, élargir les modes d’accès et la prise de parole dans l’espace public. Y naîtrait alors une nouvelle forme de participation. Internet serait aussi un lieu de construction de nouvelles initiatives et pratiques. Cependant, elle arrive très vite à la conclusion que des limites des réseaux sociaux existent. En effet, ceux-ci ne permettent pas un suivi du raisonnement et l’identification des arguments. Ainsi, il n’encourage pas « la réflexion et l’élaboration politique ». (Sedda, 2015)
Internet semble être un outil efficace pour être mis en contact avec des internautes qui ont les mêmes centres d’intérêt que nous. Mais cela pose aussi de nombreuses questions sur la véritable visibilité équitable des avis que l’on peut trouver.
Bibliographie :
Morin, V. (Publié le 06 juillet 2017, modifié le 31 juillet 2017) Comment le « manspreading » est devenu un objet de lutte féministe. (2017, juillet 6). Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/07/06/comment-le-manspreading-est-devenu-un-objet-de-lutte-feministe_5156949_4832693.html
Sedda, P. (2015). La politisation de l’ordinaire. Enjeux et limites de la mobilisation numérique. Sciences de la société, 94, 157‑175. https://doi.org/10.4000/sds.2521
Bertrand, D. (2018). L’essor du féminisme en ligne : Symptôme de l’émergence d’une quatrième vague féministe ?. Réseaux, 208-209, 232-257. https://doi-org.scd1.univ-fcomte.fr/10.3917/res.208.0229
Image :
MTA New-York, New York s’attaque à un problème que les Françaises connaissent aussi. (2014, décembre 23). Le HuffPost. https://www.huffingtonpost.fr/actualites/article/manspreading-une-campagne-de-sensibilisation-dans-les-transports-new-yorkais-s-attaque-aux-incivilites-masculines_48285.html
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laurietallandier · 1 year
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Séance #10 – Générer une image avec une IA
Depuis environ 3 mois, des images créées via des intelligences artificielles (IA) circulent sur les réseaux sociaux. Les créateurs de ces œuvres ont juste à écrire une phrase descriptive de ce qu’ils veulent voir apparaître et l’IA se charge de générer une image. Basée sur une large base de données et entraînée à associer des images ou des morceaux d’images à des mots, l’IA construit à partir de plusieurs données des images à l’infini.
Une belle avancée technologique ? Sûrement. Une nouvelle forme d’art et de communication a pris forme. L’IA peut rendre l’art accessible à beaucoup de monde. Il peut être aussi utilisé comme générateur d’inspiration pour bien des activités créatives. Cette nouvelle technologie a même trouvé ses nouveaux artistes : « des artistes de la boîte de dialogue » (Péquolin, 2022).
Cependant, comme le souligne l’article, Intelligence artificielle : l’art de copier sans payer écrit par T. Péquolin dans le journal La Presse, les images qui ont été utilisées pour entraîner l’IA de Stable Diffusion provenaient « d’un gigantesque coup de gratte passé sur le web grâce à des robots d’indexation ». (Péquolin, 2022) Un grand nombre d’artistes, se comptant en dizaine de milliers, ont vu leur œuvre utilisée sans autorisation.
Ce constat laisse place à de nombreux questionnements, notamment au niveau de la génération d’images, du plagiat et des droits d’auteur. Certains artistes ont vu leurs œuvres utilisées pour construire d’autres œuvres dans leur style. Une question d’éthique est aussi considérée.
Néanmoins, certains artistes considèrent l’IA comme peu représentatif de leur travail comme le dit le peintre D. Nolet : « Avec cette machine, il n’y a pas mon jugement final. L’intelligence artificielle ne rehausse rien ». (Péquolin, 2022)
Si, en effet, beaucoup d’artistes ont été lésés par les créateurs de l’IA et de sa base de données, l’Intelligence artificielle ne reste pour le moment qu’un programme construit par l’humain qui génère une nouvelle forme d’art qui n’est pas encore juridiquement encadrée.
Bibliographie :
Péloquin, T. (2022, octobre 10). Intelligence artificielle : L’art de copier sans payer. La Presse. https://www.lapresse.ca/actualites/2022-10-10/intelligence-artificielle/l-art-de-copier-sans-payer.php
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laurietallandier · 1 year
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SÉANCE #09 - Fact-Checking : vérification de l'information
Avez-vous déjà vu dans les articles parus sur le web la mention « modifié le … » ? Ou bien encore une personnalité politique dire à un journaliste : « Vous pourrez vérifier l’information » ?
Avec la numérisation du journalisme, la profession de journaliste s’est petit à petit morcelée. En effet, l’intégration des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) au monde journalistique a fait se dissiper la frontière entre amateurs et professionnels.  Les professionnels de l’information ont dû s’adapter et de nouvelles formes de journalisme ont émergé, notamment le fact-checking. Cette pratique consiste à repérer les informations qui demandent des vérifications en fonction de leur intérêt propre et journalistique. Les journalistes fact-checkers doivent aussi s’assurer que l’information est vérifiable : qu’ils soient en mesure de la trouver et de la vérifier dans le temps imparti. (Bigot, 2017)
Le fact-checking naît aux USA dans les années 20 à la suite d’une crise de la confiance envers les médias. Pour retrouver de la crédibilité, des journalistes sont engagés pour vérifier les éléments des articles avant parution. C’est seulement dans les années 90 qu’une nouvelle forme de fact-checking se développe, celle que l’on connaît aujourd’hui. (Bigot, 2018)
Avec le web, les acteurs sont de plus en plus nombreux à pouvoir prendre la parole. De nouveaux concurrents aux journalistes apparaissent et bousculent les pratiques journalistiques. Il faut aller plus vite et une course à l’information s’installe pour avoir l’exclusivité. Le contrôle ne se fait plus a priori mais a posteriori, donc après la parution d’un article. (Bigot, 2017) Cela pose de réelles questions quant à la qualité de l’information. Cela peut aussi donner lieu à des cas de Fake-News ou de mésinformations.
Pour aller plus loin, des sous-genres journalistiques sont nés. On peut parler des journalistes spécialisés dans le fact-checking au point d’en faire des micro-émissions ou des articles dédiés. On peut citer par exemple l’émission « Info ou Intox » où des paroles, des vidéos, des photos sont analysées et démystifiées en quête de vérité.
Bibliographie :
Bigot, L. (2018). Un nouveau rapport de forces entre journalistes et politiques : le fact-checking. Hermès, La Revue, 82, 112-119. https://doi.org/10.3917/herm.082.0112
Bigot, L. (2017). Le fact-checking ou la réinvention d’une pratique de vérification. Communication & langages, 192, 131-156. https://doi.org/10.3917/comla.192.0131
Fracchiolla, T. (2022). Panorama des médias contemporains. [Cours magistral]. Université de Franche-Comté.
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laurietallandier · 1 year
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SÉANCE #08 — Pixel War : quand l’événement est exclusivement numérique.
Pour une petite remise en contexte, la Pixel War est un événement de 4 jours exclusivement accessible sur Internet sur la plateforme Reddit. Le concept ? Poser un pixel toutes les 5 minutes pour créer un tableau virtuel avec n’importe qui dans le monde. Le but était de créer une immense œuvre d’art entièrement virtuelle.
C’est durant le Zevent, un événement caritatif qui rassemble des streamers et streameuses dans le but de récolter de l’argent pour des associations, qu’à eut lieu la Pixel War 2022.
Cet événement a suscité une mobilisation hors norme, qui a rassemblé des personnes du monde entier. Dans la création d’une œuvre collaborative, une bataille s’est profilée entre différents groupes pour obtenir de la place sur le canevas et une organisation très bien exécutée était mise en place pour la création de dessins qui pour la plupart étaient des signes d’appartenance au groupe. (Martin, 2022)
La Pixel War a permis un rassemblement mondial (dans la limite de l’accès à Internet) pour la création d’une œuvre unique. On peut penser que le web renforce l’individualisme, car il suscite de nouvelles pratiques plus individualistes, réalisables chez soi, remplaçant parfois les activités collectives, comme faire la visite virtuelle d’un musée au lieu de visiter en IRL. On peut aussi voir que le web fait naître de nouvelles formes de rassemblement qui auraient été difficiles de réaliser dans un environnement physique. (Martin, 2022)
Né et consultable uniquement via le web, est-ce que l’on peut intégrer la Pixel War à la culture numérique ? Comme le dit Dominique Cardon, la culture numérique est caractérisée par une participation plus active dans la volonté de s’approprier les « connaissances, les œuvres ou l’information » (Cardon, 2019, paragr. 2). C’est aussi une intensification des « loisirs créatifs » (Cardon, 2019, paragr. 2). « Ils ne souhaitent plus simplement consommer, mais aussi faire, participer à la création culturelle en incluant une partie d’eux-mêmes dans ce qu’ils fabriquent et partagent. » (Cardon, 2019, paragr. 2) Cet événement montre qu’amateur ou expert en art tout le monde peut participer. Les canevas réalisés sont le reflet d’une participation active et un bout de l’identité collective du groupe qui a réalisé l’œuvre. Cet événement montre la volonté des internautes de participer à la production de contenu. 
Bibliographie :
Cardon, D. (2019). Pratiques créatives en ligne. Dans : D. Cardon, Culture numérique (pp. 189-202). Paris: Presses de Sciences Po.
Martin, L. (2022, avril 10). Ce que la Guerre des pixels dit de nous. Le Soleil numérique. https://www.lesoleil.com/2022/04/10/ce-que-la-guerre-des-pixels-dit-de-nous-ac2fcdb62199c40f40e96a7920b1fc94
Image :
Réseaux sociaux : Qu’est-ce que la « Pixel War », la guerre des pixels qui fait rage sur Reddit ? (s. d.). lindependant.fr. Consulté 25 février 2023, à l’adresse https://www.lindependant.fr/2022/04/04/reseaux-sociaux-quest-ce-que-la-pixel-war-la-guerre-des-pixels-qui-fait-rage-sur-reddit-10213748.php
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laurietallandier · 1 year
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SÉANCE #06 — Choisir qui on est face aux pressions sociales.
« L’exposition de soi est le principal ressort des pratiques des réseaux sociaux en ligne » (Cardon, 2010).
Le numérique a permis la création d’un nouvel espace d’échange où une multitude de plateformes et de réseaux sociaux numériques ont vu le jour. En outre, avec la tendance à l’individualisation dans les sociétés occidentales, les individus sont de plus en plus amenés à affirmer leur singularité devant autrui, ce qui se passe notamment sur les réseaux sociaux numériques. Ainsi, afficher sa différence et son originalité permet d’être identifié par les autres.
Fanny Georges a étudié les représentations de soi et les identités numériques. Elle définit ces termes comme un « ensemble de transpositions graphiques, sonores et visuelles de représentations en pensée. Elles ont pour fonction technique l’identification et la mise en relation d’un individu avec la communauté » (Georges, 2009). Pour exister sur les plateformes numériques, il faut s’exposer afin d’être reconnu. Cependant, dans l’anonymat à l’inscription (si nous ne comptons pas les données personnelles récoltées par les plateformes) l’utilisateur a le choix de ce qu’il veut partager, montrer ou non. Il peut choisir de se représenter comme il le souhaite. Le numérique et Internet apportent une nouvelle façon de se présenter aux autres et de paraître.
Bien que les réseaux sociaux numériques semblent permettre la liberté de se présenter et se représenter comme on le souhaite, cela pousse souvent à ne montrer que les bonnes choses qui nous arrivent et les bons côtés de notre personne. En effet, le numérique n’enlève pas la pression sociale, ce qui pousse les utilisateurs des réseaux sociaux à construire des « identités narratives », qui sont la mise en récit d’une image valorisante de sa personne. (Granjon, 2012) Un système de surveillance des autres s’opère sur les réseaux sociaux (Bertrand, 2018) et, ainsi, des mal-être comme la dysmorphie ou des troubles psychologiques peuvent prendre place ou s’accentuer. Une étude réalisée par le CHU de Montréal a montré que les médias sociaux ont un impact sur notre estime de soi et intensifient les signes de dépression (article).
Finalement, l’identité numérique joue un rôle important aujourd’hui dans la mise en relation aux autres ainsi que dans l’identification de sa propre personne.
Bibliographie :
Article. (2022, mai 12). https://nouvelles.umontreal.ca/article/2019/07/15/medias-sociaux-et-television-lies-a-la-depression-chez-les-adolescents/
Bertrand, D. (2018). L’essor du féminisme en ligne: Symptôme de l’émergence d’une quatrième vague féministe ?. Réseaux, 208-209, 232-257. https://doi.org/10.3917/res.208.0229
Cardon, D. (2010). Les réseaux sociaux en ligne et l’espace public. L'Observatoire, 37, 74-78. https://doi.org/10.3917/lobs.037.0074
Georges, F. (2009). Représentation de soi et identité numérique : Une approche sémiotique et quantitative de l'emprise culturelle du web 2.0. Réseaux, 154, 165-193. https://doi-org.scd1.univ-fcomte.fr/10.3917/res.154.0165
Granjon, F. (2012), Reconnaissance et usages d’Internet : une sociologie critique des pratiques de l’informatique connectée, Paris, Presses des Mines.
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