Tumgik
lesjactances · 6 years
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Dernière jactance.
J’ai reçu mon premier coup de poing littéraire dans la gueule grâce à François Cavanna. Un choc comme j’en connaitrai peu par la suite. Une écriture riche, débordante, tortueuse, populaire et exigeante, qui vous prend par les tripes, vous laisse KO et vous rend plus intelligent. François, c’est la liberté, la vraie, celle qui vous fait oser sans faire chier votre voisin, qui vous rend un peu moins con, vous inculque des valeurs que vous suivrez. Sinon un sens à cet absurde passage sur terre, du moins un cap à suivre. Avec humour et autodérision. Oh grand moustachu bêtement têtu, méchamment contestataire, tu as beaucoup fait pour ce que j’essaye d’être aujourd’hui. De tes créations on te doit notamment Hara Kiri, qui plus tard deviendra Charlie Hebdo. L’humour sublime au format quotidien. A la fois potache et d’une exigence folle, je ne m’en suis jamais remis. Tu mourus, heureusement, avant de voir tes anciens amis et collègues déchiquetés sous les balles. A chaque fois que j’ouvrais Charlie, je commençais par la fin, les unes auxquelles on échappait, puis aussitôt la rubrique de Charb. Je me disais que si un jour je devais écrire des textes, j’aurais aimé qu’ils ressemblent un peu à ça. à ceux de Cavanna, à ceux de Charb. Aussi un peu à ceux de Desproges, qui fut aussi en son temps contributeur au journal. Le jour de l’attentat, je fus abasourdi, vraiment, un monde s’écroulait. Une belle et nécessaire idée de liberté, de combats, d’humour, s’est détruite en moi. J’avais l’impression qu’ensemble on se comprenait, que j’étais un peu moins seul dans mon dégoût de la petitesse humaine, avec la prose de Charlie. Qui lire après ça ? J’ai vu fleurir en ton nom d’innombrables hommages suspects. Des hommes feindre la stupeur, lever des crayons en carton, poster des slogans sur l’écran. Parmi eux, beaucoup d’hypocrites qui, au fond, n’en avait jamais rien eu à secouer. De tes idées, de tes combats, de tes gags potaches. Le lendemain de l’attaque j’ai écrit un texte sur internet pour exprimer ce dégoût qui me tenait à cœur, un peu à la manière de ce que Charb pouvait faire, en essayant d’imiter le même ton mordant, qui faisait la signature du journal. Enfin disons que j’ai vaguement tenté de faire quelque chose qui me paraissait honnête, comme une sorte d’hommage. Ce fut radical. Tout le monde me tomba dessus, quelle honte d’écrire ceci, aucun recul, j’étais triplement con, une collègue me fit même ouvertement la gueule. Alors que justement non c’était l’inverse. Incompréhensions, incompréhension. Ça m’a donné envie de continuer d’essayer d’écrire, sur d’autres sujets, simplement, comme ça, pour tester l’humour Charlie ailleurs. Avec ces petites chroniques écrites de mes petites mains j’aurais, à mes yeux, l’impression d’être un peu plus sincère que tous ces types à la mine grave qui brandissaient des stylos géants sur la place publique, un soir de janvier 2015. Et puis voilà, pouf, aujourd’hui cent quarante textes. Pas vu le temps passé. En comptant ceux d’une amie venue pour un temps se greffer au projet, merci Camille. Je sais bien que parmi tous ces écrits il n’y a rien eut de bien transcendant, mais je sais aussi que j’y ai pris beaucoup de plaisir. Je me suis lancé quelques défis, comment transcrire par des phrases quelques-unes des mille pensées qui me passent quotidiennement par la tête ? Pour la jouissive joie d’être un brin caustique dans cette société de faux-derches, pour tester mon autodérision aussi, délicat ça, tester celle des autres, encore plus délicat, et pour parfois un peu moins broyer du noir. Coucher sur papier des inquiétudes, c’est déjà les rendre plus légères. Et puis aussi un peu, beaucoup, avouons-le pour flatter mon égo, Me savoir lu et apprécié, d’où la présence de ces textes sur Internet et pas juste dans un petit carnet. A ce titre, vos lectures assidues, vos réactions malicieuses, vos partages extatiques m’ont comblé au-delà de l’imaginable. Non, je déconne, du côté de la gloriole, ce fut un flop monumental. Après trois ans et demi d’écriture, seule une poignée de lecteurs est venue, pour la plupart des connaissances de Claire et Camille, les seules qui ont partagé les textes des jactances. Ceux que j’aurais aimé voir ici ne sont jamais venus, tant pis. Mais ça vaut peut-être mieux comme cela puisque parmi les rares lecteurs, certains ont cru se reconnaître dans des textes et ont fait la gueule ; d’autres ont rigolé alors que je pensais justement à eux. L’absence de public m’aura sûrement sauvé de nombreuses incompréhensions. Moi je m’en fiche, j’ai rendu mon modeste hommage à Charlie, à Charb, à François et c’est pour moi le principal. Je ferme donc très prochainement le blog, la page Facebook et quitte ainsi définitivement les réseaux asociaux. A bientôt pour certains dans la vraie vie. F.
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lesjactances · 6 years
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L’horoscope merdique.
Mesdames, retrouvez ce qui vous attend ces prochaines semaines. Dans l’ensemble, j’avoue, c’est pas la joie. Bélier Famille. Pendant le repas de Noël, votre beau-frère vous fait subrepticement du pied sous table. Vous rougissez, répondez à ses appels et commencez à devenir très excitée. Puis vous réalisez qu’en fait il s’agit de votre mari. Du coup vous leur faites la gueule à tous les deux. Santé. Vous décidez de ne plus croire votre médecin généraliste et de faire plutôt confiance à Isabelle Adjani, vous ne vaccinez donc pas vos enfants. Choix que vous pourriez regretter un jour, quand votre plus jeune mourra de la rougeole. Taureau Sexe. Vous avez un fantasme inavouable : vous faire prendre en tournante par des racailles dans une cave miteuse. Quand votre mari vous demande pourquoi il reçoit sur l’ordinateur familial les notifications LeBonCoin : « location cave centre-ville », vous feignez une passion subite pour les grands vins bordelais. Santé. Votre oncle fête son départ en retraite tant attendu. Il va enfin pouvoir voyager et savourer son temps libre. Qu’il en profite fissa, on lui diagnostiquera un cancer métastatique dans deux mois. Gémeaux Sexe & Santé. Vous vous souvenez soudainement qu’il existe en pharmacie une pilule du lendemain que l’on délivre sans ordonnance. Manque de bol, ça fait juste cinq jours que vous aviez baisé sans capote avec votre prof de Taïchi. Vous ne savez ce qui vous exaspère le plus, vos trous de mémoire ou votre nymphomanie. Loisir. Vous décidez de vous lancer dans un projet de mini-potager agroécologique sur votre balcon. Vous avez du mal à digérer l’unique fraise récoltée au printemps. Poissons Amitié. Vous vous rendez compte que vous n’aimez ni cuisiner ni recevoir. Vous vous rendez compte également que vous n’avez pas d’ami. Vous vous demandez s’il y a un lien. Loisir. En 2018, alors que tous les gens intelligents désertent Facebook, vous, vous passez encore en moyenne une heure par jour à faire défiler avec votre pouce les actualités inintéressantes de vos amis qui d’ailleurs n’en sont pas. Triste. Sinon. On vous a dit que vous n’aviez pas d’ami ? Cancer Santé. Pour déculpabiliser de manger trop souvent gras et sucré, vous commencez à faire chaque soir une série de 10 pompes et 20 abdos, non disons plutôt 5 pompes et 10 abdos. C’est complétement con. Travail. Votre collègue vous drague effrontément. Contente de vous savoir désirée, vous l’allumez pendant six mois avant de le rembarrer méchamment. Sa tentative de suicide lui vaudra 6 mois d’ITT et pour vous plus de place dans l’open-space. Bien joué. Lion Santé. Vous décidez de vous remettre à la lecture et pleine de bonnes intentions, vous achetez en librairie un pavé de 600 pages. Vous vous endormez systématiquement au bout de la troisième. Reconnaissez-le, Internet vous a rendu trop bête pour lire un livre. Loisir. Vous suffoquez dans votre appartement pendant la canicule. Vous apprenez qu’avec le réchauffement climatique ces épisodes deviendront de plus en plus intenses et prolongés. Vous flippez et décidez de prendre l’avion dès que vous pouvez pour vous rafraichir dans l’hémisphère sud Vierge Loisir. Votre téléphone portable et le disque dur de votre ordinateur rendent l’âme le même jour. Du coup, vous n’avez plus aucun souvenir photographique de vos six dernières années de vie. C’est-à-dire plus de photo de votre chat, de vos vacances à Saint-Malo et de vos copines bourrées au mojito. Finalement ce n’est pas si grave. Santé. Une soudaine envie de purification du corps et de l’esprit vous incite à devenir végan, électrosensible et intolérante au gluten la même semaine. Par contre vous n’arrêtez pas la clope, trop difficile. Balance Travail. Cet hiver, au fond du trou, vous craquez et souscrivez un abonnement Netflix. Aussitôt, comme par magie, vos collègues vous adresseront de nouveau la parole pendant la pause-café. Amitié. Votre meilleure amie a des cernes sous les yeux. Depuis qu’elle est maman, c’est la course, son rejeton lui en fait voir de toutes les couleurs, elle est au bord du burn-out parental. « un gosse qui chiale la nuit, je ne souhaite ça à personne » vous confie-t-elle. Juste au moment où vous alliez lui annoncer votre troisième fausse couche en un an. Scorpion Famille. Vous vous offrez cet hiver deux semaines de vacances bien méritées sans les enfants. Pour vous déculpabiliser de vos carences affectives vous leur offrez chacun une tablette Samsung pour Noël. Pas con. Santé. Quotidiennement, vous vous faites la promesse de ne pas boire d’alcool en semaine pour vous désintoxiquer des fêtes du weekend. Comme chaque semaine vous vous trouverez des bonnes raisons pour craquer. Il va falloir un jour assumer votre alcoolisme chronique. Sagittaire Argent. Au lieu de les donner, vous décidez de vendre les habits de vos enfants qui ont grandi sur LeBonCoin pour 1,50 euros pièce. Entre le temps qu’il vous a fallu pour rédiger et poster les annonces, répondre aux demandes et procéder à la remise en main propre des articles, j’évalue la valeur de votre temps libre à 50 centimes/heure. C’est peu. Travail. Votre DRH déterre de vieux posts racistes et homophobes sur votre compte Facebook. Il vous fait des clins d’œil entendus et accepte finalement votre demande d’augmentation de salaire que vous réclamiez depuis cinq ans. Capricorne Amitié. Comme à chaque fin de soirée qui s’éternise, vos amis décident de regarder des vidéos Youtube des génériques des dessins-animés de leur enfance, qu’ils reprennent à tue-tête. Vous songez à vous procurer une Kalachnikov. Amitié (suite). Comme vous en avez également marre de voir vos amis poster sur Whattsapp des photos inintéressantes de leurs mioches et leurs vacances aux Baléares, vous vous désinscrivez de tous les groupes de discussion. Du coup vous n’êtes plus invitée nulle part, ce qui résout votre premier problème et vous évite l’achat inutile d’une arme automatique sur le darknet. Verseau Sexe & Famille. Dans l’historique internet de la tablette de votre fils de sept ans, vous découvrez la recherche suivante : « pornmovie teenager asshole fistfucking ». Vous ne comprenez pas un mot de ce charabia mais félicitez votre enfant pour son niveau d’anglais. Travail. Vous flippez votre race en apprenant que vous pourriez vous retrouver à quarante au chômage pour cause de délocalisation de l’entreprise dans laquelle vous travaillez. Vous courrez chez H&M acheter des habits made in India et Bangladesh pour vous changer les idées et vous faire du bien. F.
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lesjactances · 6 years
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Des perles aux pourceaux.
Le cadre : lumières naturelles douces, bois de noyer, cuir, verre en cristal Lalique. On ne s'y souhaite pas bon appétit mais bonne dégustation ou bonne continuation. Coupe de Krug millésimé, premières mises en bouches. Les huitres ont leurs noms propres, si elles ne sont pas sauvages on vous donne l’adresse de l’ostréiculteur. Homard bleu à peine saisi, à peine cuit, tout juste frémis. Volaille de Bresse à basse température, déglacée au Château-Chalon. Des tièdes-froids, légumes nouveaux biologiques en direct du potager privé, déglacés dans leur jus, caramélisés avec la peau, des explosions de saveurs. Emietté, concentré, saupoudré, tout en nuance, du bout des doigts. Mais une fois en bouche, une sapidité hors-norme, des caudalies à foison. Vous n’avez rien vu venir et pourtant vous ressentirez les conséquences longtemps, longtemps après, comme un projet de loi retors pendant une coupe du monde. Chef, assistants, serveurs, sommeliers, à la fois présents et effacés. Monsieur opine et valide les grands crus suggérés. Monsieur est connaisseur. Monsieur est trop bon. Monsieur souhaite-t-il que je lui caresse le testicule ? Ici on ne dit pas couille. Ni potage d’ailleurs mais émulsion, évocation. Et Madame dans tout cela ? Madame s'adonne aux ablutions dans les toilettes. Dans le miroir, une moût mi-résignée mi-déconfite. Elle passe de l’eau sur les joues creuses ainsi que sur les deux doigts qui atteignirent la glotte. La chasse n’est pas tirée ; si l’on se penche sur la cuvette, on peut reconnaître, entres autres, les aiguillettes de Homard. A peine mâchées, jamais digérées. Courage encore une heure à tenir. F.
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lesjactances · 6 years
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Au pays de Kimi.
Au pays de Kimi C’est tout beau, c’est tout mimi On déporte Papy, Mamy On éventre les sacs de riz Les famines sont magnifiques L’éducation ? Des coups de trique Au pays de Kimi C’est tout beau, c’est tout mimi On torture papa, maman Sous les yeux de leurs enfants On oublie pendant trente ans Son brave tonton dans un camp. Au pays de Kimi C’est tout beau, c’est tout mimi On apprend de belles comptines A la gloire du régime Et si on oublie le refrain On peut dire adieu aux siens. Au pays de Kimi C’est tout beau, c’est tout mimi Pas de place pour la culture Papi Kim pour toute sculpture Lavasse horrible en guise de repas Quand toutefois repas il y a. Au pays de Kimi Tout le monde il est gentil Tout le monde il est poli Donald adore Mickey Donald embrasse Minnie Et ça fait sourire Klaus Barbie. F.
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lesjactances · 6 years
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La coupe est pleine.
Sur un rythme quaternaire irritant, avec une rigueur métronomique désobligeante, la coupe du monde de football nouvelle nous revient. Comme tous les quatre ans et c’est beaucoup trop court. Les trottoirs s’orneront de nouveaux du vomi des poivrots nationalistes grimés. Piliers de comptoir décérébrés qui s’enfileront au sale comme au figuré, après chaque but, des litres de bière industrielle hollandaise et d’opportunistes compagnons de beuverie. Tard dans la nuit les klaxons et les sirènes du SAMU retentiront. Honteux calendrier qui fait coïncider le mois des nuits chaudes aux fenêtres ouvertes à celui des élucubrations avinées internationales. S’afficheront en quatre par trois, la mine va-t-en-guerre qui pourrait faire peur, si elle n’était rehaussée d’une coupe de cheveu de bouffon pathétique, nos héros nationaux prêts à défendre leur porte-monnaie. Sur une publicité pour du papier toilette ou des croquettes pour chien. Honneur, mixtion et jappements. Gamins suffisants au salaire inversement proportionnel à votre quotient intellectuel, vous représentez votre sponsor, votre agent, votre image et vos futurs contrats, soyez à la hauteur. Temps pourri des baballes filmées sous tous les angles, il vous faudra supporter les avis, les pronostics et les enthousiasmes douchés de vos collègues, de vos voisins, de votre mari. Au retour de l’huile de palme sur les tables basses en guise de repas. Aux bleus sur les tibias, aux petits blancs sur les comptoirs, au feu rouge qu'on grille. Viens bobonne prendre ta raclée puisqu’on a perdu. Mais le pire, le pire, le pire. Vous le trouverez dans le faux mépris hautain de l’intello pédant qui fustige les blaireaux du ballon rond à longueur d’année, mais qui, une fois tous les quatre ans, miraculeusement, retourne sa veste et se passionne pour l’équipe de son pays. … Bon alors, voyons ce premier tour. On a une chance ou pas ? Il joue toujours Giroud ? F.
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lesjactances · 6 years
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Vieux con.
Il paraît que l’on ne se rend jamais compte de rien. A peine le temps de vivre, qu’il est déjà trop tard. Déjà dans la glace un inconnu aux cheveux blanchis, aux rides affirmées. A peine le temps de séduire, l’on fait sauter un enfant sur ses genoux et il faut lui dire au-revoir. C’est le propre du temps qui passe, de la vieillesse qui, déjà. Tout ce que l’on ne sera jamais. Ça arrive toujours trop vite. Enfin je parle pour vous, moi j’ai toujours été un vieux con. Adolescent, quand mes coreligionnaires roulaient leurs langues avides dans les bouches goulûment offertes des cagoles lascives aux pistes dansantes des établissements noctambules, moi j’étais sérieusement fidèle à mon unique amour lycéen et je salivais à l’avance les furieuses soirées lecture sous la couette que j’allais me faire, extinction des feux à 23h parce qu’après ça fait tard. Comme d’autres jeunes boutonneux, j’avais une guitare, sachez que je n’ai jamais dragué avec, jamais joué dans un groupe, jamais bramé les vingt-et-un juin les couplets indignés d’un Cantat préféminiciste. La loose totale, déjà. D’ailleurs je n’écoutais pas Noir Désir, beaucoup trop violent pour moi, moins fort le son s’il vous plait jeunes gens. Le dernier match de football que j’ai regardé c’était un soir de juillet 1998 en France. Je suis nostalgique du temps d’avant internet et de la mondialisation, de quand c’était mieux. Mon vélocipède a toujours été équipé d’une dynamo. Et les téléphones tactiles que j’ai eu, c’était pour des usages professionnels uniquement, rendez-moi mon 3310 ! Je suis le jeune vieux con qui se promène dans les rayons musique classique de la Fnac. Mes auteurs préférés sont tous morts depuis longtemps et je mets un point d’honneur à ne jamais jouer à un jeu vidéo conçu après le vingtième-siècle. Notez tout de même un usage sporadique, encore à mon âge, des simulations vidéoludiques, on a déjà vu des vieux cons plus grabataires, tout n’est peut-être pas perdu. Mais j’aime les bons vieux gros pixels du temps, avec une croix directionnelle et deux boutons pour toute commande. Chez moi, Lara Croft a toujours les seins pointus. Au cinéma pareil, quand mes jeunes camarades collégiens extatiques s’essayaient aux préliminaires doigts-dans-zézette devant les postures affligeantes des Ledoyen et Dicaprio sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés, moi je me faisais poinçonner le ticket dans le seul but de me gausser devant la moue bougon d’un tordant Jean-Pierre Bacri. En voilà un acteur, un vrai, un de ceux qui ont toujours été vieux même quand ils étaient jeunes. Et sinon oui, à l’époque on donnait avant la séance son petit ticket multicolore à perforer par l’ouvreuse. Ça n’existe plus ? Depuis quand ? Par contre, attention, question sexualité, je ne suis pas forcément le vieux crouton que je me plais à vous décrire. J’ai déjà eu l’occasion d’essayer d’autres positions que celle du missionnaire, c’est vous dire. Mais toujours sur un sommier 160x200, faut pas exagérer. Bref, question vieux schnock, j’en connais un rayon. Ce n’est pas à un vieux singe comme moi que l’on va apprendre à faire des grimaces. Je vous ai déjà dit qu’à vingt ans j’avais déjà des cheveux blancs ? Pourtant. Pourtant. Pourtant, l’autre jour, j’ai tout de même pris un coup de vieux, un vrai, un gros, paf dans les dents. Un qui fait qu’on avale dix ans en dix secondes. Je suis alors définitivement entré dans le troisième âge, l’acmé gérontologique et de plein pied, m’dame. J’ai vieilli d’un coup d’un seul, je ne souhaite ça à personne. Le temps passé ne reviendra plus. Tout a basculé le jour où ma femme m’a avoué l’irrévocable. Elle s’était abonnée à France Loisirs. Si. On ne se rend jamais compte de rien, ces choses-là arrivent toujours trop vite. F.
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lesjactances · 6 years
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Radins.
Aux radins des restaurants et des troquets. A ceux qui commandent le menu 3 étoiles et qui tiennent à partager la note sans se soucier de ce qu’ont mangé les autres convives. Ceux qui disent « allez on ne va pas partager, la prochaine elle est pour moi » mais il n’y a jamais de prochaine. Ceux qui disent c’est ma tournée, mais qui ne se lèvent pas pour régler. Aux oublieurs de carte bleue, aux trouveurs de bonnes excuses. Aux radins des invitations qui n’en sont pas. A ceux qui n’invitent jamais. A ceux qui ne font même pas semblant de se battre quand vous réglez des courses communes. Quand ils disent : « tu es sûr, c’est toi qui paie ? » on entend leur soulagement. A ceux qui font participer financièrement les invités. Aux collectionneurs de belles bouteilles qui dorment à jamais dans les caves. A ceux qui sortent des chips en guise de repas. Aux organisateurs de cadeaux communs pour dépenser moins. A celui que vous devrez relancer dix fois pour qu’il vous rembourse. Aux utilisateurs d’applications de gestion de comptes entre copains, pour être certain de ne pas être lésé. A ceux qui revendent à des amis. Aux fanatiques du bon coin. A ceux qui ne font plus de dons. A tous ceux qui optimisent financièrement leurs relations sociales. Aux radins des transports. A ceux qui se font systématiquement conduire alors qu’ils ont une voiture plus confortable. A ceux qui vous conduisent et qui demandent une participation pour les frais d’essence. A ceux qui vous rendent visite et qui achètent des prem’s non échangeables avec des horaires impossibles. Dans une gare loin de chez vous. Tu pourras venir me chercher ? Aux rapiats qui profitent. Aux avares mesquins. A tous les radins qui cherchent à se faire petit. A toutes les pinces qui n’assument pas. Aux racleurs d’euros sans en avoir l’air. Vous pensiez économiser en catimini, Je vais vous dire, c’est raté. Non seulement ce n’est jamais discret, mais on ne voit que ça. Vous n’aurez rien gagné. F.
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lesjactances · 6 years
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Donnez-moi une corde.
Vous creusiez, vous creusiez. Vous pouvez arrêter, vous êtes au fond du trou, au fond de tout, il est impossible de descendre plus bas. Le mur du con avait déjà été allègrement franchi avec la création de la canne à selfie. Mais vous n’en aviez pas assez, hein ? Il en a fallait plus pour vous rassasier ? Une nouvelle cuillère de bouillie consumériste trépanisante dans votre bouche bouffie prête à exploser. Plus idiot qu’un fétichiste du thermomix qui fait ses courses chez Liddle, plus abject qu’un retraité raciste qui s’achète une maison de vacances à Marrakech, plus nuisible qu’un cheminot syndicaliste qui profite des grèves pour jardiner, j’ai trouvé : l’organisatrice de babyshower. J’avais vaguement entendu dire que cette nouvelle diarrhée matérialiste made in USA s’était échouée sur nos côtes françaises ; j’avais encore le mince espoir d’une non-contamination, un sursaut d’intelligence, un ersatz de bon sens. J'espérais me tromper. Hélas, j’en ai eu la confirmation récemment, le phénomène existe également chez nous. Je vous laisse cinq minutes. Je vais me pendre et je reviens. F.
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lesjactances · 6 years
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Le bazar.
Qu’y a-t-il de plus triste qu’une maison trop bien rangée ? Pas un foutu bouquin qui traîne par terre, sur une table, pas une revue en vrac dans les toilettes, pas de bande-dessinées en pile bancale, boum tombées, dans les chambres des gosses. Les livres ça prend la poussière, donc pas de bibliothèque. En revanche, des rayonnages complets de produits ménagers dans un meuble dédié, une détergeothèque ? La cuisine luit d’une blancheur suspecte. Pas un carreau de chocolat à glaner, pas une touffe de persil qui dessèche, pas de gamelle à racler, pas de trace de festin, pas d’invitation. On se mire dans la porte vitrée du four qui, soit dit en passant, indique l’heure exacte. Chez ces gens-là, on a déjà caressé l’espoir d’acquérir un aspirateur à miette. Les jouets des enfants sont rangés tous les soirs, inlassablement. Et si peu de plantes vertes. Rangement, propreté, anticipation. Vous ne trouverez jamais une pile de linge en attente d’une machine. Lavé, plié, rangé, service continu. La javel coule en continue sur leurs gogues étincelants. Les habits du lendemain sont toujours soigneusement pliés sur une chaise au pied du lit. Protocolairement, il est de bon ton de ne pas froisser les habits de son amoureux en le déshabillant avant l’amour, ça vous gâcherait un orgasme ces manœuvres-là. Les slips, les serviettes, les pyjamas sont repassés. Oui, des pyjamas, ça se porte toujours. Les torchons, les serviettes ne se côtoient pas, les brosses à dent ne s’échangent jamais. Mieux vaut puer de la gueule qu’avaler la salive de l’autre. Immaculée conception du vivre-ensemble. On passe son doigt sur n’importe quelle hauteur, il n’accroche aucune poussière, jamais. Les serpillères sont régulièrement changées. Peut-être même n’osent-ils pas s’essuyer les pieds sur le paillasson de peur de le salir ? Comme chanterait l’autre, la maison si nette qu’elle en est suspecte, comme tous ces endroits, tout ça, tout ça. Le contraire d’ici, je crois bien. « C’est le bazar chez vous » est une réflexion que l’on reçoit souvent. Le bazar comprenez le chantier, le désordre, le négligé, le pas rangé, bref le crasseux. Au début je me vexais, découvrir que les gens ne retiennent que ceci de nos pénates, c’est triste. J’aurais aimé que l’on dise sinon que l’on fût bien reçu à la maison, du mois que l’on s’y sentait bien. Non. Apparemment certains ne retiendrons de chez nous que le désordre. Tristesse. Puis, songeant aux intérieurs aseptisés des foyers sans passion, je me dis qu’après tout, mieux vaut susciter le dégoût que l’émerveillement Désolé pour le bazar mais chez nous on vit. F.
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lesjactances · 6 years
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Il ne suffit pas d'être heureux. Encore faut-il l'être plus que les autres.
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lesjactances · 6 years
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Une enfant.
Le mémorial du camp d’extermination d’Auschwitz vient de publier sur internet une photographie recolorisée d’une détenue lors de son entrée dans le camp. Elle a quatorze ans, vient d’être tondue à la hâte. La joue bleuie et le sang séché sur la lèvre témoignent d’un récent passage à tabac. Un triangle rouge indique qu’elle fut incarcérée en tant que prisonnière politique. Elle mourra à peine trois mois après son arrivée. De la couleur pour faire revivre le cauchemar. Une tristesse, une incompréhension portée par un regard déjà adulte sur un visage d’enfant. Et soudain les soixante-quinze ans et quelques qui nous séparent de cette photographie ne sont plus rien. Cela vient de se passer, c'est hier, chez nous. Cette Europe où l’on envoyait sans froncer les sourcils des enfants se faire torturer puis gazer, c'est bien la notre. Dans des camps, dans des wagons, dans l’indifférence générale. On touche là, quelque chose que fondamentalement, je ne comprendrai jamais. Comment peut-on faire ça ? A la question « comment y arrive-t-on ? », nous avons déjà un semblant de réponse. Des inégalités, de l’aigreur, de la connerie, des bouc-émissaires, des partis politiques populistes et nationalistes de plus en plus radicaux, qui s’abrogent les plein-pouvoirs et qui peu à peu, subrepticement, sans en avoir l’air, rejettent, répudient arbitrairement des femmes, des hommes, des enfants, jusqu’à, jusqu’à. Des processus qui s’enclenchent de nouveau, dans cette même Europe, de moins en moins unie. Entre la haine et la tuerie de masse, il n’y a qu’un pas que l’humanité a bien trop souvent franchi. Elle s’appelait, elle s’appelle Czesława Kwoka. On ne peut pas toujours écrire des choses légères. F.
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lesjactances · 6 years
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#balancetaconne
Oh la jolie conne, oh la belle enflure ! La mienne passe ses jours fériés à gravir les sommets, de préférence les plus difficiles d’accès, en hiver parce que c’est à cette saison que l’on souffre le plus. Le vent glacé y pénètre tous les interstices de votre corps, le moindre de vos doigts de pieds, votre crâne, mord chacun de vos os, vous souffrez le martyre. De la sueur, de la peur, du danger, des conditions extrêmes, ma décervelée est une masochiste, une vraie. Vous me direz qu’il faut de tout pour faire un monde, que toutes les perversions sont dans la nature. Oui, des gens prennent du plaisir à descendre un chevreuil dans les bois. Oui, certains jouissent en s’enfonçant des objets contondants dans des orifices plus ou moins avouables. Oui elle a le droit d’avoir sa perversion montagnarde, aussi débile soit-elle. Le problème est ailleurs. Quand elle se flagelle dans les roches abruptes, elle se persuade que l’on cautionne ses inepties, que ses souffrances en altitude sont universelles, qu’on se passionne tous pour ses exploits inutiles. Non. Non. Trois fois non. Tu as envie de partir pour risquer ta vie en grimpant des gros rochers, va-z-y. Même en couple, même en laissant des enfants à la maison, OK, si tu veux. Libre à toi d’incarner à leurs yeux dubitatifs une parfaite définition de l’égoïsme. Libre à toi de t’envoyer en l’air et de retomber dans les crevasses. Mais ne nous fais nous pas chier avec tes pulsions suicidaires. Et pourtant, c’est ce qu’elle fait. Elle convoque le monde entier à son chevet de déséquilibrée en perdition. Sur le retour de l’ascension d’une montagne à l’autre bout du monde – montagne, vous allez rire, que l’on qualifie de « tueuse »- les choses, incroyable mais vrai, tournent mal. Elle active son téléphone et rameute le monde. Comme un enfant qui soudainement réalise qu’il a fait une grosse bêtise mais qui n’assume pas. Il faut dès lors que l’on remue ciel et terre pour la sauver. Elle et son compagnon d’infortune, tout de suite, en moins de 24 heures et en avançant l’argent, de grosses sommes. En faisant voler les hélicoptères à plus de 7000 mille mètres alors qu’ils ne sont pas prévus pour. En faisant risquer leur vie à des secouristes. Et elle y arrive ! Des souscripteurs peu rancuniers se cotisent et trouvent en temps record une somme qu’elle s’était bien gardée de mettre de côté au cas où les choses tourneraient mal. Et on trouve un engin qui décolle, des alpinistes assez fous pour aller au chagrin ; au moins, eux, ils savent pourquoi ils chaussent les crampons. Elle sera sauvée. Son mec, non, il meurt logiquement, mais elle, elle survit. (Je résiste pour accompagner cette phrase d’un adverbe qui commencent par MALH et qui finit par MENT, ce n’est pas l’envie qui manque). Le courage qu’il aura fallu pour la tirer de là est inversement proportionnelle à son égoïsme meurtrier. Parfois la sélection naturelle est contrariée par des plans de sauvetage incongrus. Bon, mais voilà, elle est revenue en bas, en France, dans ce beau pays qui soigne tout le monde, sans distinction, au frais du contribuable. Croyez-vous, que de cette expérience éprouvante mais prévisible, elle en tirerait une quelconque leçon, une petite poussée de modestie, un recul salvateur, une once de honte, une reconnaissance pour ses sauveurs ? Non. A peine reposée, encore en pleine convalescence, elle convoque la presse pour décrier de ses aventures le pays hôte, la lenteur des secouristes, le manque de générosité de l’état français, la météo que sais-je. Quelle conne. Tes secouristes bienfaiteurs t’ont tiré du bourbier dans lequel tu t’étais fourvoyé. Vivante et presque en bon état. Seuls tes pieds, au contact prolongé avec la neige, le froid, l’altitude se sont nécrosés. Ton cœur, lui, l’était déjà depuis longtemps. F.
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lesjactances · 6 years
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L’aventure c’est l’aventure.
Un conseil pour la communauté féminine qui suit ce blog, communauté aussi nombreuse qu’assidue, quoique faut voir, bref, un conseil, un seul. Les filles, ne tombez jamais amoureuse d’un aventurier. Si le léopard est chafouin, la girafe revêche, la taupe modèle, l’aventurier est égoïste. Démonstration. Non avant la démonstration, déjà, comment reconnaître un aventurier. On pourrait croire que j’ai bu, mais non, si peu. Alors voilà, on peut reconnait un baroudeur à son look quadra-bronzé-barbe-sourire-carnassier, bien sûr. A sa musculature savamment cachée sous des vêtements moulants, aussi. A son penchant assumé sinon revendiqué pour les cuites aux mauvais alcools, c’est vrai. Mais il existe un moyen encore plus simple pour les débusquer, si. Imparable. Tiens il n’y a pas deux R à imparable ? Apparemment non. Bon, et bien l’aventurier, à peine la discussion engagée, ce con vous racontera ses exploits. Direct, cash, pif paf, c’est pour ma gueule. Tout juste un petit « Bonsoir, bonjour, on se connaît ? » qu’il vous narre par le détail sa dernière traversée en solitaire de la jungle birmane, son dernier bivouac avec les loups, tout près, ces bêtes sont tellement affectueuses, je sentais leur truffe humide contre ma main, mais ils ont senti qui est le chef, si-j’ ai-eu-peur-bien-sûr-que-non. Les aventuriers ne vivent qu’à travers l’admiration qu’ils suscitent. Suscitent ça s’écrit avec S-C si vous vous demandiez. De leurs périples vous n’entendrez que les morceaux de bravoure, tellement romancées qu’elles en deviennent crédibles, presque, leurs histoires. Vachement bien racontées faut dire. Jamais ils ne vous avoueront le coup où ils sont restés bloqués au pied des dunes de sable, incapables de changer la roue de leur pick-up, mais bordel où est le cric, et comment on change une roue, maman, maman, pourquoi y a plus de réseau, maman. Indiana Jones mon cul. En fait les aventuriers ne font que passer plus de trois mois d’affilés en montagne, dans une grotte, sur les océans, les fjords, la toundra, rayez les mentions inutiles. On peut aussi passer deux mois sur un brise-glace au Spitzberg, ah ah ah, private joke, désolé. Allez je reprends un verre. Alors forcément, vous, les filles-cœur-à-prendre qui passez vos vacances à la Bourboule avec papa-maman forcément ça en jette. Forcément. Hiiii le pauvre, tout seul dans la montagne. Mais qui vous dit qu’il était seul ? Ben non, il voyageait en groupe, avec un médecin, une valise, de l’aftershave et une bouillote, mais ça vous l’apprendrez plus tard. Il n’y a pas de transition mais tant pis, je vais vous dire, les pires parmi les aventuriers du dimanche sont les alpinistes en haute altitude. Yes. Les grimpeurs de K2, les escaladeurs de Grandes Jorasses. Ça c’est de l’égoïsme à l’état pur, brut, pur, je sais plus. Le peu d’oxygène qu’ils ingurgitent en haut des sommets, ils le recrachent sous forme de vantardise déplacée. Et toc. Car je vous le demande, elle est où l’aventure ? Il est où l’exploit ? Pour poser son cul sur l’Everest, il suffit d’un gros carnet de chèque, d’un mental de psychopathe frontal proche du zombie apoplexique, marcher, marcher, raah, pas mal, pas froid, marcher et surtout, surtout d’un égoïsme sans faille. Laisser bobonne à la maison et ses gosses, pour assouvir une passion personnelle qui vous accapare plusieurs mois dans l’année et qui peut les laisser veuve ou orphelins, enfin pas vraiment orphelins car il restera la mère, bref je me comprends. Avec des porteurs pour pas abimer le dos, des gentils sherpas qui placeront des échelles sur le parcours pour pas prendre non plus trop de risque, d’autres équipes pour ramasser les déchets des consommateurs de sommet, j’ai payé, j’y ai droit. Je me demande soudainement s’il y a une logique dans ce texte. Tant pis je continue. Tout ça pourquoi ? Pour venir marcher sur le somment le plus touristique du monde. Pour peu que les fenêtres de beau temps soit comptées, les alpinistes peuvent se retrouver une bonne quarantaine entassée sur le toit du monde, si je l’ai lu dans un livre, se reposant pendant quelques secondes chronométrées, dont la moitié de la pause salvatrice consacrée à tenter de réussir LA photo. Celle qui, judicieusement cadrée, donnera l’impression qu’ils étaient seuls là-haut. Pour s’en donner les moyens, ils joueront des coudes, tels des pauvres devant un pot d’huile de palme en promotion. La véhémence en moins, va donc te battre à 8000 mètres, hé ! Enfin bref, qu’est-ce que je disais, oui, voilà, messieurs les aventuriers, les grimpeurs aux cuisses musclées, les pilotes des mers de Chine, les rameurs de l’intrépides. Vous ne m’IM-PRES-SIONNEZ pas ! J’ai honte pour vous. Voilà. Je reste avec mon potager et mes puzzles deux milles pièces, et puis c’est tout. Quoi, merde à la fin. Non je ne suis pas jaloux. Et nin nin nin, et nin nin nin, que j’ai escaladé une falaise avec deux doigts cassés. Pfff. F.
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lesjactances · 6 years
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Souvenir d’enfance.
Doux tintamarre feutré des assauts sporadiques Bonheur d’être emmitouflé aux sifflements du vent Déchaîné, dépravé, des quatrièmes rugissants Naviguer à l’estime entre couette et pantoufle Quand dehors l’eau fouette une vitre doublée Trembler de plaisir, avec aux commissures Un breuvage infusé dans une tasse ébréchée Éteindre son téléphone et plonger dans les lignes Krakauer, Kerouac, Tesson dans la guigne Enfantins fantômes et rêveries anciennes Du temps où l’on s’imaginait marin, capitaine D’un lit mezzanine, dans la douillette chambrée Retrouver au hasard des logements où l’on gît Le feulement de la pluie qui soudain tambourine Par à-coups, par assaut, finalement par afflux En jetant ses gouttes comme on jette son dévolu Sur les pentes valeureuses d’un auguste Velux. F.
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lesjactances · 6 years
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Comm’.
- Voilà le rendu du projet. Découvrons ensemble le frontoffice. Sur la frame principale, des slides facilement upgradable qui pour l’instant reprenne la charte telle que définie dans votre stratégie be to be. Bien sûr tout est déclinable depuis le backoffice, c’est évolutif, forcément, et la possibilité de backlinker est infinie. Le tout dans la continuité 2.0, avec valeurs ajoutés as usual. La déclinaison est multisupport, c’est un html récent et complétement responsive avec webdesign ergonomique. Et si vous vous posiez la question, le référencement sera native. - Je n’ai rien compris. - Pourtant c’est clair. - Parlez-moi avec des mots simples. - Bon. En fait, il s’agit d’un site internet avec dessus le logo de votre entreprise, des photos et la possibilité pour les visiteurs de laisser des messages. - Ah bon ben pourquoi ne pas l’annoncer comme ça ? - Jamais vous n’accepterez notre devis à sept milles boules. - Pas faux. F.
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lesjactances · 6 years
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La course à pied.
Contrairement à ce que vous croyez j’ai une haute estime de ce sport individuel. Désuète, surannée mais plutôt haute, l’estime. Quand je pense course, j’imagine un être en symbiose avec la nature, pataugeant dans des steppes humides, dévalant des versants sud immaculés, reliant des cols inconnus au soleil couchant mais pas complétement couchant sinon il ferait nuit noire. Sans moteur, sans sponsor, sans brassard, sans faire chier personne. Du courage en solitaire, du sport pour le plaisir, pour la beauté du geste, pour la seine transpiration et le réconfortant réconfort. A la dure, sous la pluie, la langue pendante, la truffe à l’air, le sexe et les seins au vent ; ou à la rigueur vêtu d’un simple morceau de tissu pour éviter les ballottages défavorable. Comme les athlètes grecs des stades antiques. Tu parles Charles ! Ça fait belle lurette que les coureurs ne sont plus des esthètes. Perdre du poids et épater la galerie, le nouveau créneau des fouleurs cadencés. Les runneurs –puisqu’on les appelle comme cela- ont désormais tous le culte du corps sec de graisse et gonflé de muscle en ligne de mire, le pied sur la balance et le doigt sur l’application dédiée. On transpire comme on place son argent, en espérant un retour sur investissement rapide et spectaculaire, à la recherche des calories perdues et de la Performance, avec un P majuscule comme Puéril. Les nouveaux sportifs sont incapables de faire plus de trois foulées sans enregistrer leur exploit et les partager au reste du monde, qui s’en fout mais qui s’en fout, vous ne pouvez pas savoir à quel point. Si leurs entrainements sont fractionnés, notre désintérêt est entier. Moins ils sont endurants, plus ils se sentent dans l’obligation d’afficher leur statistiques, ridicules de surcroit. Car le runneur est connecté, à défaut de battre des records, il est au top de l’équipement. Courir à l’ancienne, avec un simple short et une paire de basket, ça n’existe plus. Il leur faut tout l’équipement technique, des chaussettes adaptées à la montre connectée, et des tenues synthétiques anti-transpirantes aux dégueulasses couleurs fluo, à faire paraître élégant le gilet de signalisation routière. Comprenez bien, jeunes consommateurs bernés, vous ne pouvez plus pratiquer votre sport sans vous délester au préalable de cinq cent euros de matériel technique. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la publicité. Même pour courir. Oui. Juste courir. Et puis oubliez la nature. Suintez vos graisses dans la chaleur de l’asphalte et le doux fumet du combustible gasoil. A moins que vous ne préféreriez le tapis roulant des salles de sport aseptisées. Et quand vous vous retrouvez par milliers, tels des manchots empereurs en période de reproduction, c’est pour faire un concours de zigounette à coup de classement marathonien dans une belle ville européenne, citée dont vous n’apercevrez au mieux qu’une rangée de barrières protectrices qui n’empêchera pas les badauds hagards de vous éructer dessus en guise d’encouragement, au son assourdissant des sonos beuglantes, aux spasmes vomitifs consécutifs à l’absorption des denrées lipoïdes qu’on vous jette à la gueule à chaque ravitaillement (Prononcez « ravitos » pour faire in). Tout ça pour enregistrer un temps de parcours. C’est ça le graal ultime du nouveau coureur, oui, brûler ses graisses et son crédit carbone en prenant l’avion le week-end pour courir le marathon dans une mégalopole tendance que vous n’aurez pas le temps de visiter. Voilà. Pour se faire tatouer un numéro dans le dos et souffrir à course forcée, comme de vulgaires prisonniers, mais volontaires, c’est fou. Certains même paient cher pour ça. Sans honte, les plus pusillanimes y revendiquent même un impromptu engagement moral comme caution sportive : ils courent pour une bonne cause. Contre le cancer du sein, du colon ou du testicule. Mon œil oui, vous courez pour vous seuls. Si vous voulez joindre l’effort à l’entraide, commencez par faire un sport collectif. De tous ces dévaleurs de trottoirs à lampe frontale, ce sont les néo-convertis les plus enragés. Ceux qui croupissaient allégrement avant dans l’empilement approximatif de coussins de canapé et de séries télévisuelles abêtissantes, regrettable pléonasme qui pèse sur l’estomac mou de l’ancien repenti, qui subitement décide de reprendre sa vie en pied. Alors il maintenant il court. Comme un drogué, trois à quatre fois par semaine, perd dix kilos et le sens des réalités, et désormais la terre entière ne tourne plus qu’autour de son nombril, qu’il n’a plus flasque. Il n’y a plus que ça qui compte, son nouvel hobby devient son unique sujet de conversation, il ne connaît plus rien d’autre. C’est sa fierté, sa raison de vivre, sa passion. Impossible de le faire changer de disque. Comme si moi, sous prétexte que ma femme court formidablement bien, j’en faisais tout un fromage. Est-ce que je vous serine avec ses temps de parcours incroyablement rapides ? Est-ce que je vous donne son chrono démentiel au dernier semi-marathon de Stockholm ? Est-ce que je suis relou quand je vous parle de sa svelte et gracieuse silhouette de gazelle butinant les kilomètres comme une maîtresse son amant ? Non ! Alors quoi, lâchez-moi vos baskets ! F.
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lesjactances · 6 years
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« En Saint Martin », un conte de Noël.
Quelle ne fut pas la surprise des paisibles riverains ce matin de décembre quand ils virent les silhouettes de jeunes hommes plein d'entrain travailler sur les terres communales comme s'ils l'avaient fait depuis toujours. Les uns plantaient des allées de cassissiers, de framboisiers, de groseilliers. D'autres creusaient de larges trous pour y mettre des arbres fruitiers : cerisiers bigarreaux, aigre ou aigre doux, variétés rares dites de Montmorency, amandiers, néfliers... d'autres encore amendaient la terre avec un beau compost bien mur et certains construisaient des buttes en vue d'une permaculture et creusaient de multiples petits canaux pour l'irrigation. D'autres encore installaient des systèmes de treuil et des chaînes au-dessus des puits ou entouraient ces puits de murets de protection. Non ce n'étaient pas les moines de l'ancien Clos Saint Martin qui étaient de retour pour hanter leurs terres, ni le fruit d'une hallucination collective mais bel et bien de jeunes hommes en chair et en os. Dans la lumière du matin, leurs silhouettes élancées et agiles trahissaient leur âge. Vingt ans, trente ans tout au plus. On alla se concerter entre voisins, on téléphona à la mairie, on sortit les smartphones pour faire des photos. Bientôt on s'approcha d'eux. On découvrit que leur peau était noire comme l'ébène et leur sourire radieux. Un tel sourire invitait à communiquer. Alors, on se hasarda en questions : - Que faites-vous là? - Qui vous a envoyé? - Qui vous paye pour faire ça? Malheureusement, ils connaissaient très mal notre langue et on ne réussit à tirer d'eux que quelques mots. Ils parlaient de squat, de travail, de légumes, et aussi d'Afrique, de terres volées, de dictateur, de menaces de mort. Et leurs visages s'assombrissaient. L'un d'entre nous semblait en savoir davantage : "Je pense qu'ils ont eu la bonne idée de venir travailler ces terres communales inutilisées, pour les ensemencer en vue de se nourrir et vendre leur légumes à prix libre aux habitants." En ce mois froid d'hiver, ils étaient là, environ une douzaine, qui, arrivant chaque matin par la ligne 114, reprenaient leurs outils et semblaient tranquilles et déterminés. Parfois, le bruit de leurs rires, traversant l'air frais, ricochait sous nos fenêtres. Ils préparaient la terre communale afin de pouvoir l'ensemencer au printemps... Personne d'entre nous n'eut le cœur de les chasser... D'ailleurs, il faisait si mauvais et si froid que nous étions bien peu à mettre le nez dehors. Quelquefois, l'un des nôtres leur apportait du thé chaud, un bol de soupe brûlante ou une part de tarte. Mais peu à peu, cela ne pouvait rester confidentiel, la nouvelle circula dans la ville. D'ailleurs, depuis quelques temps les élus municipaux, discrètement, se concertaient. Le maire avait déjà fait plusieurs approches dans le but de les dissuader. Certains voulaient qu'on envoie au plus vite la police municipale et des renforts pour les chasser. D'autres pensaient qu'après tout, ils ne faisaient rien de mal et ne nous demandaient rien. Ces terres étaient en friche, en attente d'une utilisation ultérieure, d'ailleurs vivement controversée... Le maire provoqua une réunion extraordinaire. On chercha des solutions qu'on voulait d'abord humaines : certains proposaient de faire appel aux houblonniers qui pourraient les embaucher, le travail n'allait pas tarder, il fallait installer de nouvelles houblonnières, et ces jeunes ne semblaient pas rechigner devant l'ouvrage... D'autres imaginaient qu'ils pourraient aider les enfants du jardin des écoles et leur apprendre le jardinage en contrepartie de cours de français pendant certaines demi-journées au fond des classes... Mais cela fit frémir d'horreur quelques parents qui imaginèrent aussitôt leurs petites têtes blondes côtoyer de grands gaillards sans famille ! D'autres ajoutèrent que ces jeunes n'étaient pas un exemple de laïcité à les voir venir avec des tapis cachés sous leurs imperméables pour s'agenouiller face à l'Orient quand sonnait l’angélus au clocher. Je pensai à la fresque de notre église, on y voyait les pauvres houblonniers et houblonnières d'antan s'incliner, après une journée de travail, au son de l’angélus pour la prière du soir... les femmes portaient un voile sur la tête et un enfant regardait le ciel, les mains jointes. L’angélus sonne toujours mais qui sait encore pourquoi ? Ma rêverie fut interrompue par les débats qui reprenaient de plus belle et on entendait justement toutes sortes de sons de cloches : illégalité, utopie, insécurité, opposition, irresponsabilité, ... Ça commençait à devenir complètement fou et dans la ville, aussi, le ton montait ! Pourquoi le maire n'agit-il pas? Que font ces gens par chez nous? Si on ne veut pas de logements sociaux, ce n'est pas pour voir ces étrangers, misérables, juste à nos portes! Il faut en appeler au préfet ! Expulsion ! Expulsion! Le problème, c'est que, on sait expulser les gens d'une maison, mais pas d'un terrain ouvert à tous les vents ! Les voisins vigilants se concertaient. Alors on parla de clôture, de barbelés, de murs, de caméras, de micros! Et même de délation... Heureusement on n'osa pas parler d'armes... même si certains y pensèrent. Le maire, harcelé de tous, se rendait tous les jours sur les terres communales, cherchant un compromis, mais bientôt il se prit d'amitié pour ces hommes déracinés, au passé insoutenable et qui, paisiblement, sans rien dire, préparaient consciencieusement la terre, la terre de la commune, notre terre collective, notre terre à tous... Ils avaient l'air de savoir ce qu'ils faisaient, à l'écoute du temps, observant les arbres, les insectes, les nuages... Ils semblaient ne pas sentir leur fatigue, ils ne craignaient rien. Sans doute en avaient-ils déjà trop vu malgré leur jeune âge pour craindre encore quelque chose, que ce soit la houle des peureux ou les langues de vipères des frileux. Nous, les sympathisants, nous ne savions que faire devant cette agitation, ces cris, ces haros... Nous avons d'abord voulu interpeller l'opinion publique, nous sommes allés chercher des journalistes du coin, mais bien vite les quelques articles courageux qui franchissaient la barre de la censure étaient engloutis par des propos haineux dans les forums du journal local. Alors nous avons bluffé et voilà l'article que nous avons diffusé partout sur nos réseaux, qui a bientôt conquis les réseaux nationaux et qui maintenant fait la une des journaux internationaux : « Mérève-la-Colline en France, ou comment des gens ordinaires font quelque chose d'extraordinaire ! Du jamais vu encore, une petite ville de France, au nom jusqu'alors inconnu est aujourd'hui citée en exemple dans le monde entier ! Mérève-la-Colline met à la disposition des demandeurs d'asile ses terres communales afin qu'ils puissent les cultiver, se nourrir de leur récolte et vendre le surplus à prix libre. Plusieurs demandeurs d'asile issus d'un squat de la ville voisine viennent tous les matins travailler la terre en vue de l'ensemencer au printemps. Selon la loi française, ces hommes n'ont pas le droit de travailler tant qu'ils n'ont pas reçu le droit d'asile. C'est pourquoi ce qu'ils récolteront, ils le vendront à prix libre. Grâce à eux, des terres maraîchères retrouveront leur vocation originelle, et cela fera d'une pierre deux coups, car ces terres permettront, non seulement de nourrir ceux qui la cultivent en légumes et fruits - n'oublions pas que ces hommes demandent l'asile à la France et attendent de longs mois que le pays des droits de l'homme leur offre abri, secours et protection - mais elles nourriront localement et sainement les habitants de la commune qui pourront payer leur panier à la mesure de leurs moyens financiers. Cette expérience est toute nouvelle. C'est la première fois qu'une commune se lance dans un projet aussi original, à la fois humain, convivial et expérimental. Expérimental, car la commune, en échange du droit de cultiver la terre, demande aux personnes qui la travaillent de tester les techniques de la permaculture afin de prouver qu'il est possible de récolter sans disposer de grandes ressources continues en eau, tout en maintenant la présence d'arbres et en protégeant la biodiversité. Cette expérience est surveillée de près par l'INRA car la zone de St Martin est fragilisée par la proximité et les infrastructures urbaines et si le pari de la permaculture y est réussi, cela servira d'exemple pour de nombreuses terres périurbaines également fragilisées. A une époque où c'est toute la planète qui est en danger, on ne peut qu'encourager de telles initiatives qui redonnent confiance dans les capacités humaines à réparer, soutenir, protéger. Protéger l'homme, protéger l'environnement, être équitable, ce sont les trois piliers de la permaculture. Ils sont pleinement réalisés à Mérève. Et la devise de la France y prend sens... Une France citée encore cette année dans le rapport d'Amnesty International pour son non-respect des droits humains à l'égard des réfugiés et des migrants. » Une fake news comme celle-là, on en redemande ! Tout compte fait, à lire notre article, on voit bien que ce ne serait pas si difficile que ça, alors pourquoi cela semblait si impossible à réaliser? --- Voulez-vous savoir comment se poursuivit notre histoire ou préférez-vous en inventer vous-même la suite? Odalyre, en Saint Martin, à Mérève-la-Colline. --- Note des jactances : vous l’aurez lu, des utopies réalistes fleurissent dans nos friches urbaines. A base de semis biologiques, d’accueil et de solidarité. Ici du côté de Dijon. Merci à Odalyre pour son conte/témoignage. Pour contacter l’auteure et en savoir plus : odalyre[@]free.fr
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