Tumgik
lignes2frappe · 11 months
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LE TRÈS INÉDIT ABÉCÉDAIRE DE BOOBA
Interdit à la publication...
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A comme Amérique
Sa patrie d’adoption. Celle dont il a fait sienne les valeurs et les codes (la réussite individuelle, le matérialisme à outrance, le port d’arme pour tous...), et dont il récite le catéchisme disque après disque.
Adepte dès le départ des baggys et du discours de self-made-man quand ses congénères préféraient les 501 et la dénonciation du système, Booba c’est l’Amérique des films vue avec les yeux d’un nouveau riche.
Et ce n’est ni la mandature Trump, ni les ouragans, ni les quelque 1 000 morts tués par la police chaque année qui sont venus y changer quoi que ce soit.
B comme Boulogne-Billancourt
Le 92, là où tout a commencé.
Sa naissance à l’hosto le 9 décembre 1976, ses premiers pas de danse sous le pseudo Tic-Tac pour le groupe Coup d'État Phonique, ses premiers freestyles au sein du Beat 2 Boul, le premier album jamais sorti de Lunatic intitulé Sortis de l'ombre...
Certes, il y a eu quelques infidélités (un déménagement dans le sud de la France à 10 ans, un échange scolaire à Détroit à 14 ans, un séjour à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy à 20 ans), des exagérations (non « les bastos ne réchauffent le climat » du second département le plus riche de France), puis un exil en terres floridiennes, mais sans le 100-8-Zoo pas de Booba.
C comme Crime
La seule activité qui rémunère à en croire le refrain du morceau qui a rebattu les cartes du rap céfran (« Seul le crime paie, aucun remord pour mes pêchés/Tu m'connais, j'suis assez bestial pour de la monnaie »).
Sorti en 1996 sur la compilation culte Hostile, il a non seulement introduit le hardcore dans nos contrées, mais c’est son succès qui a convaincu son auteur de se lancer pour de bon dans la musique.
Oui parce qu’en vrai, l’illicite lorsque ça paye, ça ne paye pas longtemps, et qu’il est somme toute plus profitable de le rapper que de le vivre.
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D comme Degré 5
Très certainement l’un des mystères les plus tenaces du rap français : en 2002, sur Ma définition, haut la main l’un des plus beaux textes de son répertoire, Booba conclut son deuxième couplet en précisant que ses paroles sont « à prendre à 1 degré 5 ».
Mais en est on vraiment sûr ? Ne faut-il pas plutôt entendre « un degré 5 » ?
Non parce que n’est pas juste une question de température : dans le premier cas, il nous indique que sa plume vient nuancer la réalité avec un zeste d’ironie (1,5 c’est pas 2), dans le second, l’exagération est telle qu’il s’agit d’écouter sa musique comme on regarde un blockbuster.
E comme Encre bleue
Celle qui recouvre son corps.
Premier tatouage lors d’un voyage New York en 1999, un gorille à dos argenté sur son épaule droite, puis ensuite quantité de motifs exhibés généreusement dans les clips comme sur scène.
Parmi les plus marquants : les titres de ses albums, le drapeau de la marine militaire japonaise, un 7 sous l’œil dédié au poto Brams (né un 7 juillet), un portrait de sa grand-mère sur le pectoral, un rat sur le bras gauche (« celui qui s’en sort toujours »), une immense tête de mort dans le dos, un lettrage « Marche ou crève » sur la clavicule (sa devise), un Lion de Juda qui selon les religions prend différentes significations, etc.
F comme Futur
Le titre de son sixième album sorti en 2012 et une obsession qui désormais ne le quitte plus : précéder l’époque, la devancer, pour mieux la dominer.
« J'suis tellement loin, l'futur est derrière moi » clame-t-il encore dernièrement sur Mona Lisa.
D’où les coulées d’autotune, la recherche constante de producteurs nouveaux et les allers-retours interdits en nostalgie.
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G comme Gorée
Petite île située dans la baie de Dakar, cet ancien vrai/faux port négrier visité enfant est régulièrement cité en interview pour justifier son traumatisme lié à l’esclavage (familles séparées à l’arrivée, réfractaires noyés vivants, viols et amputations en guise de sanctions...).
Thème récurrent de sa discographie, ces « 400 ans d'fouet » semblent nourrir quasi exclusivement sa vision de l’histoire et des rapports Afrique/Occident.
H comme Hexagone
Entre Booba et la Douce France, c’est compliqué.
Coutumier de paroles qui ne laissent que peu de place à l’interprétation (« Quand j'vois la France les jambes écartées, j'l'enc*le sans huile », « Mon amour pour cette Terre n'est pas plus grand que Sarkozy »...), l’auteur d’Adieu mon pays provoque tout autant qu’il est sincère, lui qui s’avoue hermétique à la Joconde et aux Allemands.
Toujours est-il que si « sa rage est coloniale », encore faut-il rentrer à échéances régulières pour assurer la promotion de ses albums et produits dérivés auprès d’un public qui ne vit pas la vie de « citoyen du monde ».
I comme Instagram
Avant les réseaux sociaux, Booba c’était ce type sombre et mystérieux dont on ne savait que très peu (il refusait jusqu’à dévoiler les professions de ses parents), et qui, tous les deux ans, revenait nonchalamment ouvrir la boîte gifles.
Une fois débarqué sur Insta, la donne a changé du tout au tout.
Promo, humeurs, délires de gamin, crottes de nez jetées à ses rivaux... divertissant en diable, son compte s’est rapidement confondu avec un fil d’actu à lui tout seul.
Bon après, il y a eu les dérapages de trop (la boul’ de Fianso, le remontage de bretelles de Benash), le double ban, et la migration sur Twitter qui a tourné à la mauvaise parodie.
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J comme Johnny
Pas le même milieu social, pas la même sociologie, pas les mêmes références... entre le rockeur et le rappeur, il y a a priori un fossé.
Sauf qu’à y regarder de plus près, l’idole des jeunes et le Duc partagent un paquet de points communs, à commencer par leur capacité sans pareille à surfer sur les modes et tendances.
Insensibles aux affres du temps, qu’on les aime ou qu’ils nous indiffèrent, des comme ça c’est maximum un par génération.
K comme Kopp
Élie Yaffa = Élie = Élie-Kopp-Tère (« hélicoptère ») = Kopp
Le surnom dont il a hérité quand il était jeune, comme ça que ses amis l’appellent.
Rien à voir avec le 17 donc.
L comme Lunatic
« Ahéli-bédeuzobéha », le duo qui a réussi l’équilibre des contraires le temps d’un album.
Attendu comme jamais à la fin du siècle dernier, aujourd’hui mythique, Mauvais Œil c’est du rap dur, séditieux, lugubre. Du rap de banlieusards hargneux et désabusés.
Un peu trop rapidement relégué au rang de numéro 2, est-on en droit de réclamer qu’Ali mérite plus de reconnaissance de la part du public et de la critique ?
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M comme Mala
Le compère de toujours. Apparu sur tous les albums de Booba jusqu’en 2012, avant que la vie ne les sépare.
Auteur de couplets qui ont durablement marqué les esprits (celui génialement déglingué sur Commis d’office bien sûr, celui complètement survolté sur OG...), il serait toutefois injuste de le reléguer au rang de sidekick, ne serait-ce que pour ses apparitions au sein des collectifs Beat 2 Boul et Malekal Morte, sans oublier son solo culte Himalaya qui le premier en 2008 a introduit l’autotune sur le territoire.
Bref, c’est pas Gato Da Bato.
N comme Nero Nemesis
L’énigmatique titre de son dernier vrai bon album.
À en croire les passionnés d’histoire romaine et de mythologie grecque, « Nero » renverrait à l’empereur Néron (rendu célèbre pour avoir supposément incendié Rome), tandis que « Némésis » désignerait la déesse de la rétribution céleste et de la juste colère (parfois assimilée à la vengeance).
Sauf que pas exactement : il s’agit en réalité du nom piqué à la teinte noir mat de sa Lamborghini Aventador LP 700-4 (« nero », « noir » en italien).
O comme Octogone
Alors oui, la violence ce n’est peut-être pas bien, mais cela n’empêche qu’il y avait un petit côté chevaleresque à voir deux types qui ne s’aiment pas vouloir en découdre dans le respect des règles, puis se serrer la main sitôt la fin de la récré sifflée.
Bon en vrai, il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que chacun avait trop à perdre pour que ce combat ait lieu.
Un peu comme deux conducteurs de voiture fonçant droit l’un sur l’autre, le jeu consistait ici à braquer le plus tard possible, non sans accuser l’autre de s’être dégonflé.
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P comme Puzzle de mots et de pensées
Quand bien même certains jours Booba a tous les défauts de la terre, il est une qualité qui ne peut pas lui être enlevée : la fulgurance de sa plume.
Ou pour citer Souheil Medaghri qui en 2018 a réalisé le documentaire Booba, des poèmes sans poésie : « Ses textes sont pleins de petites vignettes, incongrues et visuelles qui vous explosent au visage. Il y a une multitude d’autres ingrédients plus subtils qui sont tout aussi importants que les punchlines. La rupture de l’espace-temps où l’on passe d’un lieu, d’une époque à une autre, la stimulation sensorielle (...) Peu de thèmes précis, mais une absolue cohérence sur le discours et la conception de la vie. »
[Voir aussi sur ce sujet L’argot sous un garrot, autre docu sorti l’année dernière.]
Q comme Quarantaine
Ça devait finir par arriver, le Booba « jeune noir rien à foutre » des débuts n’est plus.
Daron, propriétaire, chef d’entreprise... à 44 ans, il s’apprête en sus à mettre le rap en veilleuse.
Pas dit toutefois qu’il passe ses journées à flâner dans les rayons Ikea ou à regarder des tutos pour faire son pain maison... ce qui n'est pas plus mal : son public adolescent dans les années 90 ne mérite pas de prendre un tel coup de vieux.
R comme Réinsertion
En 2000, dans La Lettre, il l’enjoignait à aller « n*quer sa mère », lui qui venait de passer 18 mois à l’ombre pour avoir agressé un chauffeur de taxi.
En 2005, rebelote, il est de nouveau envoyé sous les verrous en raison d’une fusillade à la sortie d’une boite de nuit qui a fait un blessé grave. Incarcéré quatre mois à la Santé, dans l’attente de son procès, il peut cette fois compter sur Maître Lebras, son avocat dédicacé à foison depuis.
Dernier aller-retour en 2018, trois semaines de détention provisoire à Fleury-Meurogis suite à la rixe qui a opposé son entourage à celui de Kaaris.
S comme Sport
Premier en chant, mais pas que, Booba a passé la moitié de sa carrière torse-nu.
Clips, concerts, pochettes... toutes les occasions sont bonnes pour tomber le haut, au grand bonheur des lascars pas 100% hétéros.
Massif depuis 0.9, son physique fait l’objet de moult appréciations, de son insistance à zapper le leg day à la charge de bonnes intentions qu’il met à l’ouvrage.
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T comme Tallac
Le nom du mont mythique sur lequel l’ourson du dessin animé a été créé, le nom d’un sommet de près de 3 000 mètres d’altitude situé en bordure du lac Tahoe dans l’état du Nevada (là où Michael Corleone a établi ses quartiers sans Le Parrain II), mais aussi et surtout le nom de la possible meilleure intro du rap français.
Rappé avec un flow lourd et haché, ce petit bijou de concision et de rugosité prophétisait d’une certaine manière la suite (l’exil, l’isolement, les attaques à un contre tous...).
U comme Ünkut
Impossible d’évoquer Booba sans mentionner à un moment ou un autre les ratpis, sa (très) dévouée communauté de fans.
Sur le pont dès qu’il s’agit de streamer ses sons ou de le défendre dans des batailles de commentaires, on n’ose imaginer leur désarroi quand fin 2018 ils ont appris le naufrage de leur marque de textile préférée, eux qui depuis 2004 claquaient argent de poche et salaires du Domac comme si leurs vies en dépendaient.
Essayent-ils en désespoir de cause de refourguer leurs pièces toutes juste déballées sur Vinted ? Osent-ils encore se parfumer à l’eau de toilette flacon grenade ? Ont-ils collé un logo DCNTD sur leurs casquettes ?
Oui Jessy, on pense fort à toi.
V comme Ventes
Du disque d’or en indé fièrement brandi de Mauvais Œil à la première semaine d’Ultra scrutée à la loupe au microscope, Booba est probablement le emcee français le plus ouvertement centré sur les chiffres.
Paradoxalement, à un Ouest Side ou un Trône près, à l’instant T il n’a jamais vraiment compté parmi les plus gros vendeurs du game (ceux-là mêmes qui sont redescendus aussi vite qu’ils sont montés). Sur le long terme, c’est une autre limonade, lui qui en dix solos et cinq autopsies affiche une régularité absolument unique.
Comme quoi, son BEP (vente) il ne l’a pas volé.
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W comme Wesh Morray
Le morceau qui en 2012 a mis le feu aux poudres dans un rap français jusque-là pas franchement porté sur le clash à visages découverts.
La ligne « Faites des Planète Rap, sucez, faites c’que vous voulez » a ainsi fait exploser au grand jour sa rivalité larvée avec Rohff, avant que ne se joignent à la fête d’autres têtes d’affiche.
Si sur le coup le goût du sang en avait fait saliver plus d’uns, force est de constater que, musicalement parlant, il ne reste aujourd’hui pas grand-chose à retenir de cette séquence.
X comme XXXL
L’écriture cinématographique, les métagores, la poésie du bitume, si vous voulez. Les egotrips, l’argent facile, les berlines allemandes, aussi.
Il n’en demeure pas moins que lorsque l’on mentionne Booba et son œuvre, trop souvent est omise l’une de ses marottes : son « double-décimèzère ».
Qu’il en vante les mensurations ou menace de pénétration pour un oui ou pour un non, les références sont légion (« MC j’tenc*le en chantant do ré mi fa sol, la sodomie », « J’ai la b*te à Dhalsim, j’te la mets sans vaseline », « Paraît que j’suis juif, j’t’enfonce une grosse b*te ashkénaze »...).
Des fois c’est marrant, la plupart du temps c’est quand même assez gênant pour tout le monde.
Y comme Yoda
Son ange gardien, celui qu’il s’efforce de ne pas décevoir et à qui il a dédié un morceau éponyme en 2012.
Tatoué en gros sur sa main gauche, il incarne « la puissance, la longévité, la sagesse, la force tranquille ».
Le choix peut surprendre venant d’un B2O qui a longtemps été confondu avec le Dark Vador du rap français – ne s’enorgueillissait-il pas dès HLM 3 d’opérer « au laser comme Anakin » ?
Z comme Zer
Libre adaptation du « -izzle » d’E-40 et Snoop Dogg, sa terminaison préférée. Celle qui rythme ses textes et lui permet de « customiser » toujours un peu plus la langue de Molière.
Parfaite donc pour conclure cet abécédèzère.
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 Écrit courant 2021. Jamais publié sur Booska-p.com.
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lignes2frappe · 11 months
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CES MAUVAIS FILMS D’ACTION QUE TOUT LE MONDE ADORE
Place aux nanars à gros bras...
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Le cinéma, le vrai, c’est pas des films d’intello subventionnés où des CSP+ se demandent l’air grave une heure trente durant pourquoi les biscuits mous deviennent durs et les biscuits durs deviennent mous. Non le cinéma, le vrai, c’est des mecs (des vrais) qui quand ils ne poussent à la salle règlent leurs différents en collant des bourre-pifs et finissent toujours par trouver un prétexte pour tout faire sauter sur leur passage.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si malgré ses gros défauts ce cinéma-là s’apprécie à tous les âges et à tous les degrés comme l’illustre la petite sélection qui suit.
Rocky 4
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Après trois volets qui l’ont clairement établi comme le meilleur boxeur du monde capitaliste, le plus prolo des héros se retrouve bombardé ambassadeur de l’American Way of Life par un Sylvester Stallone désireux d’en découdre avec les suppôts de Karl Marx.
C'est ainsi qu'à la suite d’une première demi-heure partagée entre des placements de produits pour Lamborghini et Hugo Boss, un robot qui parle et un James Brown qui danse, les quatre lignes de scénario torchées entre deux Rambo prennent pour prétexte la mort du roi Apollo Creed pour embarquer Rocko et ses frères direction Moscou façon Tintin au pays des Soviets.
L’impérialisme républicain ne s’encombrant sur grand écran d’aucune forme de réalisme, le pauvre Ivan Drago a beau ne pas démériter en homo sovieticus sans âme, il ne fait guère le poids face au pouvoir de séquences d’entraînement tournées dans le seul but d’écouler un maximum de bandes originales.
Et qu’importe si les amis de la nuance ont depuis longtemps déserté les rangs quand retentit le gong final, cela n’empêche absolument pas Sly de s’octroyer une énième fois le beau rôle en s’autorisant à sermonner un petit peuple de Russie ébahi devant son aura de prophète (et son bronzage intégral en plein mois de décembre).
Qui a dit que le noble art, la géopolitique et les randonnées en montagne n’étaient jamais si bien allés ensemble ?
Commando
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Vous vous souvenez du Arnold Schwarzenegger des années 80 ? Celui qui bien avant la politique et le second degré descendait tout juste coupe sous le bras des podiums de compétitions de bodybuilding ? Celui qui encore sous stéroïdes récitait face caméra son texte en simili autrichien ?
Et bien cet Arnold Schwarzenegger là a tourné le métrage le plus testostéroné de l’histoire du septième art, Commando.
Passablement irrité que Bennett, un ancien poto à lui fan des Queens, ait capturé sa fille afin de fomenter un putsch dans un vague pays d’Amérique du Sud, John Matrix, un type qui conduit sa voiture sans freins à travers la forêt et « mange des Bérets Verts au petit déj’ », fait tout d’abord semblant de jouer le jeu (il est malin), avant de virer sa cuti.
Armé comme un personnage de jeu vidéo, il dégomme alors 95% du casting à coup d’explosions de maquettes et de zigouillages de mannequins en mousse, non sans balancer quotes sur quotes.
Clou du spectacle, lors du final il s’en va affronter Bennett torse nu dans une cave aux faux airs de backroom dans ce qui reste un sommet de bicuriosité – car oui à trop se complaire dans l’hyper masculinité, Commando flirte allègrement avec le crypto gay.
Pas à ce genre de détail près, dans les dernières images Matrix se barre en avion on ne sait où, sans rendre le moindre compte à qui que ce soit et sans même vérifier le plein.
Terrain Miné
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Succès surprise au box-office en 1992, Piège en haute mer vaut à Steven Seagal de décrocher carte blanche pour son prochain projet.
Cela tombe très bien car le surnommé « Saumon Agile » ne manque ni d’idées ni d’ambitions, lui qui, en vrac, souhaite s’imposer comme un réalisateur digne de ce nom/convertir les masses à l’écologie/devenir le premier homme sur terre à remporter un Oscar avec un film d’action.
Sauf que bon, à l’exception de l’intéressé dont l’égo faisait déjà de l’ombre au soleil, très rares sont ceux qui ont su déceler la patte d’un grand. Plus nombreux en revanche sont ceux qui se sont bidonnés du début à la fin devant les pérégrinations de Forrest Taft, ce ranger en veste à franges, « admiré des femmes et craint de ses amis », capable de se remplir le slip de pesos quand l’envie lui prend (si, si).
Oui parce que si personne ne doute des bonnes intentions de Steven-le-magnifique, difficile de ne pas se montrer circonspect, quand, sous couvert de sauver les esquimaux, il est vu tabasser un ours à mains nues, se serrer l’autochtone du coin sous un tipi, puis carrément faire péter une raffinerie en plein milieu de la banquise.
Notez toutefois que notre Mamy Nova du cassage de bras n’officiant ces deux dernières décennies qu’exclusivement dans des bouses tournées dans des pays low cost, Terrain Miné demeure à ce jour le pic de sa filmographie..
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Sidekicks
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Sentant la vague des actionners ras du bulbe sur laquelle il surfe depuis une quinzaine de piges prendre du plomb dans l’aile, à l’orée des nineties Chuck Norris décide de dégainer la carte méta.
Enfin ça, c’est sur le papier.
Entiché de son éternel tâcheron de frangin Aaron derrière l’objectif, il se met en scène dans Sidekicks, l’histoire de Barry un adolescent mal dans sa peau (au lycée tout le monde l’appelle « Barry-Kiki ») qui passe ses journées à rêver... de Chuck Norris – comment ça Last Action Hero a tout pompé ?
Ensemble ils vont réinterpréter « ses plus grands rôles » (Portés Disparus, Delta Force, Walker Texas Ranger... *bruits de toux au fond de la salle*), avant de s’en aller remporter un tournoi d’arts martiaux.
Partisan d’une définition très personnelle de l’ironie, au lieu de parodier le personnage public gentiment ringard qu’il est devenu ou de moquer en surface le patriotisme quelque peu exacerbé de ses anciens opus, Chuck de Nazareth préfère se caresser le melon une heure trente durant, qu’il s’agisse de se faire flatter sans retenue par son prochain ou de dispenser de judicieux conseils de vie dans à peu près tous les domaines.
Cerise sur le gâteau : c’est sans la moindre once de modestie qu’il offre en conclusion « une petite leçon d’humilité » au grand méchant Joe Piscopo (inoubliable en VF)
Et non, tout ceci n’est pas à prendre au 15 789ème degré.
R.E.P. Jonathan Brandis.
Passager 57
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Rappelez-vous, c’était au bon vieux temps de l’Amérique pré-11 septembre, quand pullulaient les films d’action dans les avions (58 minutes pour vivre, Ultime Décision, Les Ailes de l’enfer...).
Parmi eux, il en était un peu différent des autres où l’on voyait « un homme noir tirer sur des Blancs pour le bien de la société » dixit Wesley Snipes.
En route pour la A-list, ce dernier y interprétait dans la plus pure tradition du genre, John Cutter, un personnage qui se confondait avec un concours de clichés (un ancien kéké d’une obscure unité d’élite, traumatisé par la mort de sa femme, qui s’entend comme chien et chat avec l’hôtesse, avant de la pécho...), à ceci près qu’il lisait Sun Tzu, plongeait la tête d’un terroriste dans la cuvette des chiottes et balançait la punchline de la décennie avec son cultissime « Always bet on black ».
Malheureusement pour lui, la médiocrité n’étant pas l’apanage des Caucasiens, entre un budget EasyJet et une réalisation de téléfilm, Passager 57 ne volait pas très haut.
Street Fighter, l’ultime combat
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Auréolé de la réputation de pire adaptation de jeu vidéo de tous les temps (ce qui n’est pas rien lorsque l’on parle d’un sous-sous-genre qui compte dans ses rangs Super Mario Bros. et Mortal Kombat), Street Fighter mérite cependant des circonstances atténuantes.
Non pas qu’à la revoyure il y ait quoi ce soit à sauver, mais, d’une part, parce qu’en 2009 le sinistre La Légende de Chun-Li a réussi à faire plus pire et plus chiant (dommage que personne ne l’ait vu), et, de l’autre, parce que rares sont les films contre qui l’Univers s’est ligué à ce point.
Rumeurs de coup d’état en Thaïlande qui ont flingué les conditions de tournage, scénario « à la James Bond » remanié chaque semaine par les producteurs pour inclure toujours plus de personnages, Raul Julia/Bison en phase terminale pour cause de cancer, acteurs préparés à la dernière minute aux scènes de baston, Jean Claude Van Damme au summum de son addiction à la cocaïne (10 grammes de conso par jour, 10 000 dollos de budget par semaine)...
Le bon côté de la chose, c’est qu’à l’écran se dégage une forme d’humour totalement involontaire qui donne toute sa saveur au métrage Cf. le célèbre monologue du plus belge des colonels de l’US Air Force qui, peu de temps après avoir conclu une allocution télé d’un bras d’honneur, envoie balader sa hiérarchie pour envahir une île tout ça parce qu’il a envie de tatanner du dictateur.
PS : si vous cherchez la meilleure adaptation de Street Fighter, ne cherchez plus – idem pour ce qui est de la meilleure parodie.
Point Break
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Quand Donnie Brasco rencontre Fast & Furious.
Frappée par un éclair de génie, la police californienne décide d’infiltrer la communauté de surfeurs du coin, persuadée que se cachent en son sein un gang de braqueurs de banque grimés en présidents des États-Unis (hein ?!).
C’est ainsi que le très brun Johnny Utah (qui bien que son couverture conserve son nom à l’état civil) s’acoquine au très peroxydé Bodhi qui, entre deux tubes, séduit les foules avec un charabia écolo-anarchiste sur les dangers de « la société » et la nécessité de « se perdre pour se retrouver ».
Chemin faisant, Johnny couche aussi avec une brune aux cheveux courts, s’embrouille avec le chanteur des Red Hot Chili Peppers, puis se retrouve à faire de la chute libre.
Les plus rabats joie auront beau relever que rien n’a de sens dans l’intrigue, l’essentiel n’est pas là : Point Break c’est une affaire de vibe (et d’après-shampoing).
La preuve, tout le monde se fout royalement du non jeu de Keanu Reeves ou du fait que nos amis les kiffeurs passent leurs nuits sur les plages éclairés par les phares de leurs voitures sans jamais devoir changer de batterie.
Bad Boys
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Entre le producteur Jerry ‘Boom-boom’ Bruckheimer et le réalisateur Michael ‘Bang-bang’ Bay ce fut dès le départ comme une évidence.
Apôtres d’un cinéma réduit au rang de produit de consommation, pour cette première collaboration (suivront entre autre The Rock et Armageddon) ils ne s’embarrassent d’aucune forme d’originalité en réécrivant de la manière la plus paresseuse qui soit quinze ans de buddy movies, le tout entrecoupé d’explosions (des tonnes d’explosions) et de vannes de haut niveau (frites qui tombent sous le siège de la voiture, quiproquo gay, caca de chien sur le tapis...).
Parfaitement dans leur élément, Martin et le Fresh Prince Martin Lawrence et Will Smith s’en donnent à cœur joie en flics incompétents, plus intéressés par exhiber leurs flingues plutôt que de respecter la moindre procédure judiciaire.
Bref, c’est aussi racoleur et que c’est débile, mais ça va tellement vite que ce n’est jamais ennuyant.
Le Miami des années 90, l’ambiance feel good, Tea Leoni, Shy Guy en musique de fond… entre nous il faut être d’une mauvaise foi carabinée pour détester Bad Boys et ne pas se laisse tenter à l'occasion d’y rejeter un œil.
[Zéro indulgence en revanche pour l’étouffe catholique Bad Boys 2]
Batman & Robin
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Ce qu’il y a de bien avec la douzaine de Batman portés au cinéma, c’est que chaque spectateur peut y trouver son compte.
Toujours est-il qu’aux délires sombres et schizophrènes des esthètes Christopher Nolan et Tim Burton, on est en droit de préférer le temps d’une soirée de se ramollir la cervelle devant le baroque du regretté Joel Schumacher.
Déjà responsable deux ans plus tôt du très suspect Batman Forever, avec Batman & Robin il pousse cette fois le bouchon du n’importe quoi tellement loin qu’il en redéfinit les canons du nanar à gros budget.
Catastrophique de A à Z, le film réussit néanmoins à tenir la route pour peu que l’on daigne le regarder pour ce qu’il est : une œuvre qui ne s’interdit aucune outrance – que ce soit cadrer en gros plan le paquet de George Clooney, saborder avec délectation la carrière de Chris O’Donnell, affubler Bane d’un masque BDSM ou filer 30 millions de billets à Schwarzy pour faire des blagues de CM2.
D’ailleurs, parmi l’immensité des panouilles sorties dans les salles obscures depuis un quart de siècle, combien d’entre elles ont atteint ce niveau de culte ? Combien d’entre elles ont marqué les esprits au point d’alimenter les conversations jusqu’à aujourd’hui encore ?
Batman & Robin c’est génial parce que c’est nul. Et s’eut été mieux que s’aurait été franchement nul.
Publié sur Booska-p.com le 30 septembre 2020.
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lignes2frappe · 11 months
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QUEL EST LE LIVRE PRÉFÉRÉ DE TON RAPPEUR PRÉFÉRÉ ?
C'est toi va te faire n*quer avec ton « va te faire n*quer toi et tes livres »...
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Autant se l’avouer d’entrée : les rappeurs n’ont pas ni la réputation d’être de fins lettrés, ni d’être de grands lecteurs.
Si moult raisons viennent expliquer cela (parce que leur milieu et l’époque valorisent plus la possession que la connaissance, parce qu’il n’est quand même pas des plus évidents de se bâtir une culture livresque digne de ce nom avant un certain âge, parce qu’aucun emcee ne souhaite passer pour un premier de la classe…), il n’en existe pas moins de très nombreuses exceptions à la règle.
Et à recouper textes et interviews, il est même possible de dresser une bibliographie composée des livres préférés des uns et des autres.
« Le Prince » de Nicolas Machiavel (1532)
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Incarcéré neuf mois pour agression sexuelle en 1995, 2Pac en a fait son livre de chevet, au point d’adopter à sa sortie un tout nouveau pseudo, Makavelli, et de signer de ce dernier l'ultime album enregistré de son vivant, The Don Killuminaty : The 7 Day Theory.
Ambassadeur de la république Florentine de 1498 à 1512, Niccolò di Bernardo dei Machiavelli est jeté en prison après que les Médicis aient restauré la monarchie et découvert un complot républicain ourdi par certains de ses proches.
C'est donc en cellule qu’il rédige ce précis à l’attention de tous les apprentis despotes désireux de conquérir le pouvoir suprême, puis de se donner les moyens de le conserver.
Contrairement aux traités politiques classiques qui jusque-là confondaient l’action publique avec la morale, Le Prince part du postulat que, les hommes étant égoïstes, les dirigeants ne sont pas tenus de se conformer à cette dernière.
Bien que l’ouvrage incarne le cynisme le plus total (de lui vient l’adjectif « machiavélique »), il peut toutefois être compris d’une toute autre manière : il serait en réalité un manuel à destination du peuple visant à l'avertir des stratégies utilisées par les tyrans.
C’est d’ailleurs toute cette ambiguïté qui rend Le Prince aussi génial qu'indispensable.
« Behold a Pale Horse » de Milton William Cooper (1991)
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Bien avant le 11 septembre, bien avant l’internet, le roi de la paranoïa s’appelait Milton Wiliam Cooper.
Sommet de pornographie complotiste, son chef d’œuvre vendu à plus de 300 000 exemplaires réussit non sans un certain brio à tisser un lien logique entre à peu près tous les évènements géopolitiques de la seconde moitié du 20ème siècle (l’assassinat de Kennedy, la guerre du Vietnam, la chute du mur de Berlin...) en les rattachant à une origine commune : l’invasion extraterrestre.
Écrit comme cela à ça a l’air un peu foufou, dans le texte c’est encore pire.
Pêle-mêle, on apprend donc que les Illuminatis et les fraternités universitaires règnent sur le monde, que le virus du Sida a été créé puis propagé pour mettre un frein à l’expansion démographique des populations noires, hispaniques et homosexuelles, ou que la Guerre froide n’était en réalité qu’une mascarade pour détourner l'attention des masses des vrais problèmes.
Plus inquiétant, un nombre incalculable de rappeurs ont un jour cité ce livre dans leurs textes ou en interview : Public Enemy, Ras Kass, Big Daddy Kane, Busta Rhymes, Tupac Shakur, Talib Kweli, Nas, Rakim, Gang Starr, Goodie Mob, le Wu-Tang Clan…
« Le monde s’effondre » de Chinua Achebe (1958)
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Avant leur pas franchement mémorables The Tipping Point qui en 2004 référençait le bestseller de Malcolm Gladwell, les Roots de Questlove nous avaient déjà fait le coup du titre d’album qui empruntait au titre de livre avec Things Fall Apart (Le monde s’effondre en VF) en 1999.
Écrivain nigérian, Achebe raconte le quotidien d’un village de l’ouest africain vivant en quasi-autarcie et qui à la fin du 19ème siècle voit débarquer sur le continent colons britanniques et missionnaires chrétiens.
Raconté à travers les yeux d’Okonkwo, un notable du clan des Igbos qui tente de résister à la mesure de ses moyens à cette hégémonie culturelle, le roman dépeint en filigrane la disparition d’un mode de vie fait de polythéisme, de culte des ancêtres, de rites et de tabous.
Certifié classique dès sa sortie, le livre constitue le premier tome d’une trilogie.
« L’art de la guerre » de Sun Tzu (VIème siècle avant Jésus-Christ)
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Loué par 2Pac, Eminem, Paulie des Soprano, RZA et bien évidemment par les Bone Thugs-n-Harmony qui, en 1997, ont intitulé leur troisième album The Art of War.
Fruit des réflexions d’un général chinois dont personne ne sait s’il a vraiment existé, ce court traité de stratégie militaire (13 chapitres répartis sur moins de 80 pages) s’articule autour de l’idée que la victoire ne s’obtient pas obligatoirement par l’affrontement direct, mais plutôt par toute une batterie de moyens détournés comme la ruse, l’espionnage ou la mobilité des troupes.
Mieux, les plus grandes victoires sont celles remportées sans même livrer bataille, et ce, grâce à tout un travail de sape accompli en amont (semer la discorde chez l’adversaire, court-circuiter sa préparation, lui imposer un terrain défavorable…).
Outre le fait d’empiler les punchlines, il n’est pas difficile comprendre ce qui plaît tant aux rappeurs dans ce livre : remplacez le mot « guerre » par le mot « game », le mot « affrontement » par le mot « clash », le mot « ennemi » par le mot « emcee », et vous voilà en possession du parfait petit manuel de survie pour naviguer dans les eaux troubles de l’industrie du disque.
« Pimp, mémoires d'un maquereau » d'Icerberg Slim (1967)
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S’il est très probable que la seule et unique fois dans sa carrière où Birdman ait jamais fait mention de littérature dans ses lyrics soit dans le morceau Leather So Soft où il concède empiler ses liasses de billets comme des livres, toujours est-il que son label Cash Money a réédité au début de la décennie l’autobiographie du trafiquant de chair le plus célèbre des États-Unis.
Vingt ans durant, Robert Beck, alias Iceberg Slim, alias l’homme dont Ice Cube et Ice-T se sont inspirés pour trouver leurs pseudos, a fait défiler près de 400 femmes sous sa coupe, toutes lui rapportant au passage de menus dividendes.
D’une crudité sans pareil (lire cette scène où il fouette à de toutes ses forces à coups de cintre une employée récalcitrante), le livre ne se résume pas pour autant à une succession d’anecdotes morbides dans un décor de film de blaxploitation. Sorte de fresque sociologique sur les ghettos noirs américains des années 30, Pimp réussit à capturer ce qu’aucun universitaire ou sociologue n’a su faire avant lui tout en dressant le portrait d’un self-made-man des plus dérangeants.
Une lecture souvent inconfortable donc, mais néanmoins nécessaire pour sortir des clichés.
« L’alchimiste » de Paulo Coello (1988)
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Le roman préféré de Pharrell Williams, de Kevin Gates, de Will Smith et, ô surprise, du producteur Alchemist, qui tous ont été séduits par les différents niveaux de lecture proposés.
Santiago, un jeune berger andalou, se réveille un jour persuadé qu’un trésor l’attend sous les pyramides d’Égypte. Convaincu que « c'est la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante », il se met en tête d’accomplir coûte que coûte sa « légende personnelle ».
Au fil de ses pérégrinations, il pend néanmoins conscience que le trésor qu’il convoite n’est qu’accessoire, que c’est la quête de ce trésor qui donne du sens à sa vie.
Écrit dans une langue simple et accessible, c’est peu dire que L’alchimiste a laissé les critiques de marbre à sa sortie, beaucoup soulignant le côté « gentillet » de l’exercice.
Le public lui a fait son choix. Traduit depuis en 67 langues, ce conte philosophique figure parmi les livres plus vendus de notre époque.
« Power, les 48 Lois du Pouvoir » de Robert Greene (1998)
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Name droppé à la pelle par tout rappeur un brin mogul qui se respecte (Jay Z, Drake, Kanye West, UGK, The Lox, Max B, Jadakiss, DJ Premier, Busta Rhymes …), ce monument décortique dans le détail les mécanismes qui régulent les rapports de force entre individus (ambition, rivalité, manipulation, dissimulation…).
Ou pour citer son auteur : « Le sentiment de n’avoir aucun pouvoir sur les gens et les événements est difficilement supportable : l’impuissance rend malheureux. Personne ne réclame moins de pouvoir. Tout le monde en veut davantage. »
Loin d’être le fruit du mérite pur, ce dernier s’acquiert, d’une part, en comprenant le jeu de représentation qu’induit la vie en société, et de l’autre, en neutralisant un à un ses rivaux.
Pendant 431 pages, Greene distille ainsi conseils et recommandations (comment se faire désirer, à qui marcher sur les pieds, quand la jouer modeste, comment créer une aura autour de sa personne…) à coup de parallèles historiques, de portraits et d’anecdotes tous plus passionnants les uns que les autres.
Notez qu’en 2009, 50 Cent a publié une adaptions de ces 48 lois intitulée La 50ème loi : la peur est votre pire ennemie, mais ça, on vous en reparlera prochainement.
L’ARTICLE RÉSUMÉ SUR TWITTER
Publié le 25 avril 2019 sur Booska-p.com.
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lignes2frappe · 11 months
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CE QUE L'ON VOUS A TOUJOURS CACHÉ SUR LE CÔTÉ OBSCUR DE MOHAMED ALI
Racisme, islam, manipulations...
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Dire de Mohamed Ali qu’il est le plus grand sportif du 20ème siècle n’a rien d’exagéré.
Roi de la boxe anglaise à l’époque où le noble art était le sport le plus populaire de la planète, le Greatest fut le premier poids lourd à être couronné trois fois champion du monde, et ce, alors qu’il n’existait qu’une seule et unique ceinture.
Ayant défendu son titre à 19 reprises, il a défié et vaincu absolument tous ses rivaux (Sonny Liston, George Foreman, Joe Frazier…) lors d’affrontements dantesques où les pronostics le donnaient bien souvent largement perdant (le Rumble in the Jungle en 1974, le Thrilla à Manilla en 1975…).
S’il n’est évidemment pas le seul à avoir excellé dans sa discipline, ce qui le distingue de tous les Pelé, Jordan, Bolt, Woods, Brady & Co., c’est de ne s’être jamais cantonné à son seul sujet.
Mohamed Ali, c’était plus que de la boxe. Mohamed Ali, c’était plus que du sport. Mohamed Ali, c’était une personnalité et des engagements qui ont fait trembler le monde.
Immensément populaire tout autour du globe hier comme aujourd’hui, l’admiration légitime qu’il suscite ne doit cependant pas être confondue avec de l’idolâtrie. Ali n’était ni un prophète, ni un sauveur, mais un homme avec ses (immenses) qualités et ses (gros) défauts.
Qu’importe le storytelling en vigueur depuis trente ans qui tend à occulter ses zones d’ombre, revenons sans complaisance sur certains passages de la biographie de celui qui « refusait d’être celui que l’on voulait qu’il soit ».
Mohamed Ali était-il vraiment musulman ?
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La question peut paraître saugrenue de prime abord, tant Mohamed Ali a œuvré sa vie entière pour promouvoir l’islam.
En réalité, il existe ici deux Mohamed Ali : celui qui s’est converti au sunnisme à 33 ans, et celui qui auparavant a milité plus de dix ans au sein de la très controversée Nation of Islam (de février 1962, date à laquelle il a rendu son engagement public, à 1975, date de son départ).
Dirigé de 1934 à 1975 par le tout aussi controversé Elijah Muhammad, la N.O.I. n’appliquait absolument pas les préceptes coraniques au pied de la lettre, mais s’autorisait au contraire à les amender très librement.
Ainsi, le fondateur de la Nation of Islam, Wali Fard Muhammad (disparu mystérieusement en 1934 à 41 ans), était à la fois désigné comme le « mahdi » (le dernier des prophètes envoyé par Allah, annonciateur de la fin des temps), mais aussi comme « Dieu en chair et en os sur terre » – pas une incarnation, pas une manifestation de Dieu, mais bel et bien Dieu lui-même(?!).
Considérés comme hérétique aux yeux des musulmans orthodoxes, les Black Muslims comme ils se surnommaient se confondaient aux yeux des autorités avec une secte tant que le culte de la personnalité y était prononcé.
Et encore, on vous passe les délires sur les soucoupes volantes pour expliquer certains passages de la Bible et du Coran ou la création de la Terre et des Cieux… D’ailleurs, si vous cherchez Elijah Muhammad, il ne repose pas au Paradis, mais en rotation autour de notre planète.
Mohamed Ali était-il raciste ?
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La question peut de nouveau surprendre, à ceci près que, là encore, les faits sont troublants.
Les Black Muslims prônaient en effet un ségrégationnisme pur et dur au motif que Noirs et Blancs ne pouvaient pas cohabiter sur un même territoire.
Assimilée au plus premier des degrés à « la race des diables », la race blanche serait, selon leurs sources, née des expérimentations menées par le sorcier Yakub 6 600 ans plus tôt et œuvrerait depuis pour asservir l’homme noir originel.
Au sommet de sa gloire, Mohamed Ali embrassait sans ambage ces thèses, clamant notamment « n’avoir aucun ami blanc », que « tous les hommes blancs américains étaient des diables », ou « qu’un homme noir devrait être tué s’il fricote avec une femme banche. »
Alliant la parole aux actes, tout comme Malcolm X, Ali est allé jusqu’à se rendre à un meeting du Ku Klux Klan pour prononcer le discours suivant : « Les Noirs devraient se marier entre eux. Les merlebleus avec les merlebleus, les pigeons avec les pigeons, les aigles avec les aigles. Dieu ne se trompe jamais. »
Le genre de déclarations qui fait franchement tâche sur le CV d’un champion des droits civiques…
À sa décharge, après avoir pris ses distances avec les Blacks Muslims, Ali reconnaîtra avoir été victime de l’influence néfaste d’Elijah Muhammad et confiera même après sa mort qu’il « aurait souhaité quitter la Nation plus tôt s’il n’avait pas craint de se faire descendre comme Malcolm ».
[Les trois assassins de Malcolm X étaient tous membres de la N.O.I.]
Mohamed Ali, l’homme à femmes
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Au sein d’une Nation of Islam qui prônait « la pratique d’une moralité élevée » en matière de relations hommes/femmes (séparation rigoureuse des sexes lors de ses manifestations, interdiction des mariages interraciaux, monogamie stricte, injonction faite aux « sœurs » de porter « des robes qui touchent le sol » par souci de discrétion…), Mohamed Ali vivait sur ce point sa vie comme il l’entendait
Marié à quatre reprises (et absolument pas avec des femmes membres la N.O.I. comme préconisé), père de neuf enfants, il multipliait les liaisons extraconjugales.
En 2017, dans sa biographie Ali: A life, le journaliste américain Jonathan Eig consacre des passages entiers au « phénoménal appétit sexuel » du Greatest.
« Noires, blanches, jeunes, mûres, actrices, femmes de ménage… il ne faisait aucune discrimination. Tout son entourage était au courant. C’était un sujet de plaisanterie récurrent chez ses amis. »
Sa deuxième femme, Khalilah, mère de quatre de ses enfants, reconnaissait d’ailleurs volontiers « son côté sombre et diabolique », elle à qui il arrivait d’arranger des chambres d’hôtels pour les maîtresses de monsieur (!).
Humiliation suprême, quand son mari s’en est allé combattre Joe Frazier aux Philippines en 1975, le président Ferdinand Marcos a cru bon de le complimenter en public sur la beauté de son épouse… alors qu’Ali était ce jour-là accompagné de l’une de ses conquêtes – sa future troisième femme, Veronica Porche, 19 ans.
Ali estimait néanmoins tout à fait normal ses infidélités, comme il s’en était expliqué dans le New York Times.
« J’ai trois ou quatre copines que je loge, et alors ? Si elles étaient blanches, je comprendrais que cela pose problème, mais elles ne le sont pas. Qu’on me critique sur le Vietnam, qu’on me critique sur ma religion, ou tout un tas d’autres trucs, mais pas là-dessus. »
Notez qu’au sein de la Nation of Islam, il n’était pas le seul Tartuffe de la chambre à coucher, « l’honorable » Elijah Muhammad s’étant fait griller pour avoir eu sept enfants hors mariage.
Mohamed Ali frappait parfois en dessous de la ceinture
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Roi du trashtalk, à chacun de ses combats, celui qui volait comme le papillon et piquait comme l’abeille s’engageait dans une guerre des mots sans merci, tant par souci d’assurer un maximum de publicité à l’évènement, que par volonté de déstabiliser psychologiquement son adversaire.
Pas adepte pour un sou du fair-play (il moquait énormément le physique), bien qu’Ali fut plus clair de peau et souvent mieux né que ses adversaires (il était un enfant de la classe moyenne, pas du ghetto), il n’hésitait jamais à dégainer la carte de la race en traitant à tire-larigot ces derniers « d’Oncle Tom » ou de « champions des Blancs ».
C’est ce pauvre Floyd Patterson qui avait eu la mauvaise idée de confier que « la Nation of Islam déshonorait les Noirs » et qui s’est fait mettre KO en deux temps, trois mouvements. C’est le malheureux Ernie Terrell qui en conférence de presse avait eu l’outrecuidance de l’appeler Cassius Clay et qui s’est pris une correction douze rounds durant face à un Ali qui à chaque bordée de coups de poing le défiait de répéter son nom. C’est George Foreman qu’il détestait ouvertement pour avoir accepté de porter le drapeau américain lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 1968 à Mexico.
C’est aussi et peut-être surtout Joe Frazier qu’il a harcelé jusqu’à plus soif – « C’est cet autre genre de Noir. Je ne suis pas comme lui. Un jour, il se sera peut-être comme moi. Là, il travaille pour l’ennemi. C’est pour ça qu’il est un Oncle Tom. »
Non content de le comparer à longueur d’interviews à un gorille (l’insulte préférée des racistes), Ali a poussé l’affront jusqu’à agiter un singe en plastique devant lui. Smokin’ Joe, qui des années plus tôt lui avait pourtant prêté de l’argent quand il était au plus bas, ne lui a jamais pardonné.
Son engagement plutôt trouble contre la guerre du Vietnam
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Très probablement son plus haut fait de gloire en dehors des rings, quand, l’après-midi du 28 avril 1967, sur la base militaire 61 de Houston, il demeure immobile à l’appel de son nom.
Signifiant là son refus de rejoindre les troupes américaines envoyées combattre l’offensive communiste dans le sud Vietnam, Mohamed Ali justifie sa décision au nom de ses convictions religieuses.
Immédiatement privé de sa licence de boxe et dépossédé de ses titres mondiaux, il est ensuite condamné par les tribunaux à 10 000 dollars d’amende et cinq ans de prison ferme.
Un bras de fer judiciaire s’engage alors avec le gouvernement US.
Inflexible, Ali oppose une fin de non-recevoir à tous les compromis qui lui sont proposés (ne pas porter les armes, participer à des combats exhibition pour divertir les troupes…). Et tant pis si, à 25 ans, il met en péril ses meilleures années sur le plan sportif.
Célébré comme un héros de la liberté et de la contre-culture par l’Amérique protestataire, il incarne ainsi aux yeux du monde un David qui ne transige en aucun cas avec ses principes devant Goliath.
Trois ans et demi plus tard, la Cour suprême statue en sa faveur en cassant la décision de justice initiale pour des raisons de formes.
Canonisée depuis, la séquence mérite toutefois d’être nuancée.
Tout sauf un hippie ou un pacifiste, Ali avait en effet fièrement déclaré dans une interview reprise aux quatre coins du pays « qu’en tant que musulman, il ne participait qu’aux seules guerres voulues par Allah » et qu’il n’avait « personnellement aucun problème avec les Vietnamiens ».
[La punchline « Aucun Viêt-Cong ne m’a jamais traité de nègre » est en revanche une invention.]
Partisan de la loi divine contre la loi de la cité dans un pays où l’islam était ultra minoritaire, Ali faisait donc non seulement acte de sédition, mais il balayait d’un revers de main les 46 soldats américains qui perdaient chaque jour la vie en Asie (16 899 tués en 1968).
Très loin de créer l’unanimité, sa position était vivement critiquée par de nombreux afro-américains envoyés au front, l’accusant d’égoïsme et de lâcheté.
Comble de l’ironie pour un représentant de l’individualisme et de la libre pensée, la grande majorité des témoignages concordent aujourd’hui pour affirmer qu’Ali n’a absolument pas agi par droiture morale, mais par soumission à Elijah Muhammad qui interdisait à tous membres la N.O.I. de prendre part à cette « white man’s war ».
[Muhammad avait lui-même fait de la prison lors de la Seconde guerre mondiale pour avoir refusé de servir.]
Sa fin de carrière en pointillés
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Lorsqu’en 1975, Mohamed Ali défait contre toute-attente George Foreman, le plus gros puncheur de sa génération, c’est au prix fort.
Auparavant habitué à danser autour de ses adversaires en s’appuyant sur son agilité et sa vitesse d’exécution, il avait ici opté pour une stratégie diamétralement inverse : encaisser les coups de Foreman blotti dans les cordes, attendre qu’il s’épuise, puis lui porter l’estocade.
Convaincu d’avoir trouvé la marginale, à partir de ce combat, Ali embrasse ce nouveau style, ce qui lui vaut de multiplier les coups reçus au visage. Pour ne rien arranger, à l’entraînement, il encourage ses sparring partners à le frapper à la tête autant qu’ils le peuvent afin de « gagner en résistance ».
Très vite, les conséquences se font ressentir sur sa santé
« Ses réflexes étaient moins vifs de 25 à 30%. Il ne s’en apercevait pas, il pensait que son cerveau était vierge de la moindre lésion alors qu’il commençait à bégayer, à se montrer hésitant… » observe son soignant Ferdie Pachecho.
Deux ans plus tard, en 1977, Pachecho lui conseille d’ailleurs fortement de raccrocher les gants avant qu’il ne soit trop tard. Ali fait la sourde oreille. Plutôt que d’avoir à cautionner le drame à venir, Pachecho démissionne.
Cette condition physique déclinante n’empêche pas Ali à trente ans bien sonnés d’enchaîner quatorze combats en sept ans.
Si ses performances se font de moins en moins convaincantes, son statut de légende vivante lui permet de bénéficier d’une mansuétude de plus en plus accrue de la part des juges – face à Jimmy Young et Ken Norton en 1976, la majorité des experts estiment qu’il aurait dû s’incliner aux points.
Par la suite, cette indulgence ne suffit cependant plus. Ali perd trois de ses quatre derniers combats, dont l’avant-dernier, à 38 ans, face à son ancien sparring partner Larry Holmes qui lui colle une telle raclée que son entraîneur Angelo Dundee a dû jeter la serviette à la fin du dixième round.
Souvent mise sous le tapis, cette fin de parcours fait tâche, d’autant plus que si Ali avait su arrêter à temps, peut-être aurait-il été épargné par la maladie de Parkinson.
12 CITATIONS DE MOHAMMED ALI
Publié sur Booska-p.com le 6 janvier 2023.
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lignes2frappe · 11 months
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LES 21 RÉPONSES AUX « 21 QUESTIONS » DE 50 CENT
Décorticage du classique de Fifty en featuring avec Nate Dogg...
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Second extrait de Get Rich Or Die Tryin’ après le missile In Da Club, 21 Questions tranche avec tous les précédents travaux de 50 Cent.
Samplant le It’s Only Love Doing Its Thing de Barry White et invitant au refrain le crooner californien Nate Dogg, le titre lorgne allègrement du côté R&B de la Force, et ce malgré les déclarations antérieures de Fiddy qui clamait alors vouloir se cantonner au rap dur – un moyen à l’époque de piquer le label de son meilleur ennemi Ja Rule qui avait fait de ce mélange des genres sa marque de fabrique.
Cette combinaison nouvelle ira jusqu’à choquer Dr. Dre lui-même qui refuse dans un premier temps d’inclure 21 Questions dans la tracklist finale par peur de ternir l’image gangsta de son poulain avec « cette chanson d’amour à l’eau de rose ».
Il faut dire qu’outre le fait que ce titre soit le seul et unique de l’album auquel n’est pas accolé le Parental Advisory, son concept sent un peu le canard puisqu’il imagine 50 en train d’interroger sa go sûre (dans le clip la délicieuse Meagan Good qui n’a jamais aussi bien porté son nom) sur ses doutes et ses incertitudes.
Une objection à laquelle le rappeur rétorque qu’il est ces « deux personnes », à la fois thug et lover.
Le docteur finit quand même par mixer la chanson et l’histoire donnera raison à celui qui au début des années 2000 sentait le marché comme personne. Le single se classe numéro 1 des charts et appartient depuis au panthéon de ces titres de rap qui délaisse la carte M.O.B. pour la jouer gangster d’amour et rallier les suffrages des deux sexes (All I Need de Method Man feat Mary J. Blidge, Do For Love de 2Pac, Me & My Bitch de Biggie…).
Quatorze ans après les faits, il est désormais temps de répondre à ces fameuses 21 questions – ou du moins d’essayer d’y répondre du mieux possible, tant il n’est pas donné à beaucoup de conduire une Bentley ou d’être susceptible d’écoper de 25 ans de prison au moindre contrôle de police.
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1. « Would you love me if I was down and out? » / « M’aimerais-tu si j’étais au plus bas ? »
C’est quand même la base dans un couple non ? Si elle ne serait-ce qu’hésite avant de répondre, Meagan Good ou pas Meagan Good, il est judicieux de lui dire bye-bye.
Bon attention, il ne s’agit pas d’une rente non plus : après avoir touché le fond, rebondir n’est pas une option.
2. « Would you still have love for me? » / « M’aimeras-tu toujours ? »
Question similaire à la précédente, et du coup réponse similaire. Intéressant de noter que même au zénith de son game, 50 Cent s’inquiétait de perdre gloire et fortune.
La suite ne lui a pas nécessairement donné tort…
3. « If I fell off tomorrow would you still love me? » / « Si demain je tombe seras-tu encore là ? »
Okay, c’est LA question que tous les mecs se posent mais là ça devient peu répétitif non ? À croire que l’ami Fiddy d’habitude si prompt à se la raconter dans les grandes largeurs serait effectivement plus fébrile qu’il ne veut bien le montrer…
4. « If I didn’t smell so good would you still hug me? » / « Si je ne sentais pas si bon, me prendrais-tu toujours dans tes bras ? »
Certes, avec la vie à deux a tendance à s’installer peu de laisser-aller, sans compter qu’en adepte des salles de sport les chaussettes du boss G-Unit ne doivent pas sentir l’eau de Cologne tous les jours, mais reste que sur l’hygiène corporelle, on ne lâche rien. Aucune exception tolérée.
Soit dit en passant, est-ce pour pallier à ce problème que 50 a sorti son propre parfum quelques années plus tard ?
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5. « If I got locked up and sentenced to a quarter century, could I count on you to be there to support me mentally? » / « Si j’en prenais pour un quart de siècle, pourrais-je compter sur toi pour me soutenir mentalement ? »
Un « quart de siècle » fait ici référence aux peines planchers relatives aux homicides au premier degré et au trafic de drogue (de là l’expression « 25 to life » Ndlr).
Si le papier les délires à la Bonnie & Clyde ne manquent pas de panache, la question n’est cependant pas à prendre à la légère dans la vraie vie.
Plusieurs paramètres sont à considérer, à commencer par savoir depuis combien de temps dure la relation. Demander à une fille rencontrée sur Tinder il y a quelques semaines de s’engager à faire 25 ans de parloir semble un peu excessif non ?
Et puis tout cela dépend aussi pour beaucoup du crime en question. Prisonnier politique ou fugitif faussement accusé ça va encore, mais s’il s’agit d’anthropophagie ou d’avoir incendié des hôpitaux, la romance prend vite du plomb dans l’aile.
Enfin, « soutenir mentalement » ça veut dire quoi exactement ? Acheter des oranges toutes les semaines, zéro sexe et se farcir des anecdotes sur les douches et les fouilles rectales, ça peut vitre paraitre longuet.
Désolé 50, mais là, ça risque de coincer…
6. « If I went back to a hoopty from a Benz, would you poof and disappear like some of my friends? » / « Si je ne roulais plus en Mercedes mais dans une caisse pourrie, disparaitrais-tu comme certains de mes amis ? »
Malheureusement, Uber ou pas Uber, il a moyen que la réponse soit oui.
Non pas que cela soit juste, mais lorsque l’on vante exclusivement ses biens matériels à longueur de textes, les gens vous aiment (et vous quittent) pour ça.
7. « If I was hit and I was hurt would you be by my side? » / « Si je me faisais tirer dessus, serais-tu à mes côtés ? »
Question à prendre très au sérieux, puisque 50 en a déjà pris neuf dans le buffet peu de temps auparavant.
Là encore, nuance-nuance : dans les films prendre une balle ça a presque l’air cool (épreuve initiatique, bandage, cicatrices badass…), dans la réalité c’est rééducation, poche pour chier dans un tuyau, voire dommages cérébraux irréversibles.
8. « If it was time to put in work would you be down to ride? » / « Si j’avais besoin de toi pour faire mes affaires, accepterais-tu ? »
L’adage veut qu’un ami à qui vous confessez un meurtre au milieu de la nuit vous réponde « où est le corps ? ».
Il est donc légitime de demander à sa meilleure amie de cacher un flingue ou de transporter quelques substances illégales, non ?
En revanche, si on parle drive-by ou éliminer un cartel colombier concurrent, voir point numéro 5.
9. « If I ain’t rap cause I flip burgers at Burger King, would you be ashamed to tell your friends you’re feeling me? » / « Si au lieu de rapper je retournais des steaks à Burger King, aurais-tu honte d’avouer tes sentiments pour moi à tes amis ? »
Si vous sortez avec Meagan Good, il est très probable qu’elle fasse ses valises, et ce quand bien même vous lui ramèneriez en douce des milk-shakes vanille et des double Whopper.
(Exception : vous êtes Eddie Murphy dans Coming to America, un héritier richissime qui souhaite garder l’anonymat.)
Par contre, si elle est caissière qu’elle ne commence pas à se la raconter : c’est toujours mieux que de gratter un revenu universel à Benoît Hamon.
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10. « In the bed if I used my tongue would you like that? » / « Au lit si j’utilisais ma langue, est-ce que ça te plairait ? »
Sérieusement, si elles existent, ces filles qui répondent non, qui sont-elles ? Quelle est leur conception de la vie ?
11. « If I wrote you a love letter would you write back? » / « Si je t’écrivais une lettre d’amour, y répondrais-tu ? »
On parle bien ici d’une lettre manuscrite, pas d’un texto écrit en hashtags ou de photos Instagram pour chopper du like. De toute façon peu importe, c’est le minimum syndical.
12. « Now would you leave me if your father found out I was thugging? » / « Me quitterais-tu si ton père découvrait que j’étais un thug ? »
Ooops ! Le paternel risque en effet de mal prendre la chose. En même temps, il est fort à parier que cette réaction ne déplaise guère à sa fille si cette dernière s’est maquée avec son mec par amour de sa vie de gangster.
13. « Do you believe me when I tell you ‘You the one I’m loving’? » / « Me crois-tu quand je te dis ‘tu es celle que j’aime’ ? »
Si c’est une fois de temps en temps, elle a intérêt d’y croire.
Si vous lui répétez du matin au soir, c’est que vous confondez votre meuf avec une peluche.
14. « « Are you mad cause I’m asking you 21 questions? » / « Es-tu en colère parce que je te pose 21 questions ? »
Autant dans le couple la communication c’est important, autant le coup de l’interrogatoire donne l’air needy et mal assuré. À trop vouloir briser l’armure, 50 s’aventure en zone dangereuse.
Encore sept questions avant la fin.
15. « Are you my soulmate? » / « Es-tu mon âme sœur ? »
Un oui serait a priori de bon augure, même si le coup des contes de fées, passé l’adolescence (et la rupture entre Jennifer Lopez et Puff Daddy) plus personne ne devrait y croire.
Question plus piège qu’elle en a l’air donc.
16. « Do you trust me enough to tell me your dreams? » / « Me fais-tu assez confiance pour te confier mes rêves ? »
La base non ? Enfin sauf si votre rêve le plus cher est de chevaucher nu un poney rose bonbon en plein Paris. Dans ce cas, personne ne vous en voudra de garder ça pour vous.
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17. « If I was down would you say things to make me smile? » / « Si j’étais mal, me dirais-tu des trucs pour me faire sourire ? »
Rien de plus sexy qu’une fille marrante – enfin, marrante comme Nicole Scherzinger ou Emma Stone hein, pas comme Florence « pouet-pouet » Foresti.
18. « If I was with some other chick and someone happened to see, and when you asked me about it I said it wasn’t me, would you believe me or up and leave me? » / « Si j’étais avec une autre meuf et que quelqu’un nous voyait, me croirais-tu si je te disais que ce n’était pas moi, ou me quitterais-tu ? »
À moins de sortir avec une fille beaucoup plus bête que la plus bête de ses copines (ou de s’appeler Shaggy), la pilule va être difficile à faire passer. Traiter les meufs de bitches à tout va dans les clips ça va bien deux minutes, mais une fois à la maison ce n’est plus la même limonade.
Foutu pour foutu, pourquoi ne pas plutôt tenter le « si tu m’aimes vraiment ne souhaites-tu pas mon bonheur ? ».
[Un point bonus pour Lloyd Banks qui peut lui se targuer d’avoir un sosie acteur porno.]
19. « How deep is our bond if that’s all it takes for you to be gone? » / « À quel point tiens-tu à moi, s’il ne t’en faut pas plus pour me quitter ? »
Réponse dans le texte quelques lignes plus tard : « We only humans girl, we make mistakes/ To make it up, I’ll do whatever it take/ I love you like a fat kid love cake »
20. « Could you love me in a Bentley? » / « M’aimerais-tu si je roulais en Bentley ? »
Hum, largement de quoi se faire pardonner le point précédent non ? Cela marche d’autant mieux si vous êtes une rap star qui venez d’écouler 13 millions de copies de votre premier album solo.
D’ailleurs avec de telles stats, vous pouvez également vous permettre de laisser traîner le tube de dentifrice ouvert sur le lavabo. Thug life !
21. « Could you love me on a bus? » / « M’aimerais-tu si je prenais le bus ? »
Entendre ici autre chose qu’un oui ferait très (très) mal au cœur…
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Article publié initialement le 6 février 2017 sur Booska-p.com.
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5 FILMS DE MICHAEL MANN QU’IL FAUT AVOIR VUS DANS SA VIE
Petit best-of de la filmographie d'un réalisateur incontournable...
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Homme de l’ancien monde, Michael Mann, 77 ans, fait partie de ces rares réalisateurs dont les films sont reconnaissables au premier coup d’œil.
Mettant en scène des personnages que l’on croirait réchappés du cinéma policier français des années 50/60, il mêle les thèmes qui lui sont chers ( la solitude, la tentation d’une île, le temps qui passe...) dans un style qui lui est propre (sobriété des effets, lumières bleutées et coups de feu à balles réelles).
Réputé exigeant avec ses équipes, Michael Mann l’est également avec le spectateur qui n’est pas constamment pris par la main pour se voir dire quoi comprendre ou quoi penser.
Cela donne des films faussement grand public, pas toujours couronnés de succès au box-office, mais des films qui traversent les époques.
En voici cinq.
 Heat (1995) : la base
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Vendu comme la rencontre face caméra tant attendue entre Al Pacino et Robert De Niro, ce chassé-croisé des plus linéaires entre policiers et voleurs s’est depuis imposé comme LE classique du genre.
Ironie du sort, avant que le film n’arrive en salle, certains craignaient que Michael Mann ne soit pas à la hauteur – lui qui avait pourtant dirigé six ans auparavant le téléfilm L.A. Takedown dont Heat est le remake.
Évidemment, sitôt le générique passé, non seulement ces réserves ont volé en éclats, mais 171 minutes de tension et de méticulosité plus tard, nombreux se sont demandés s’il serait un jour possible de faire mieux – une question qui tient toujours en 2020.
Trop souvent résumé à ses scènes de braquages mille fois recopiées, Heat vaut aussi, et peut être surtout, pour le portrait qu'il dresse de ces hommes qui à trop chercher le grand frisson se condamnent à vivre comme des fantômes.
Fauves en milieu urbain, Vincent Hannah et Neil McCauley sont en réalité les deux faces d’une même pièce, eux qui sacrifient toute leur énergie à s’obséder pour un travail seul garant d’équilibre entre leurs instincts de vie et de mort.
Oui, Heat est un grand film sur la condition humaine.
Révélations (1999) : la pépite
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Poussé par un journaliste, un ex-cadre de l’industrie du tabac est amené à témoigner dans une émission de télévision sur le danger que fait peser son ancien employeur sur la santé publique.
Déjà pas franchement sexy sur le papier, cette intrigue tirée de faits réels se résume en sus à de longues conversations sur des points de droit, zéro scène d’action et pas la moindre cigarette fumée.
Ajoutez à cela une fin connue à l’avance, et c’est à se demander comment diable Révélations peut être considéré comme l’authentique chef-d’œuvre de Michael Mann ?
Et bien justement parce que le maître des lieux parvient à tenir en haleine son spectateur de la première à la dernière seconde en filmant cette trame de documentaire comme le plus excitant des thrillers (montage nerveux, variations des rythmes et des cadrages, jeux de lumière...).
Ça, et puis aussi le fait qu’au-delà de cette virtuosité, le propos sur la liberté de la presse sert de toile de fond à une réflexion beaucoup moins convenue : quels sacrifices valent d’aller au bout de ses convictions ? où se situe la frontière entre compromis et compromission ? quelles sont les limites de la loyauté ?
Dans un monde médiatique toujours plus corrompu par le capital, Révélations n’a donc rien perdu de sa pertinence.
Ali (2001) : la fable
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Dix ans de la vie de Mohamed Ali, de sa victoire surprise face au champion du monde Sonny Liston en 1964, à son combat mythique contre George Foreman en terres africaines en 1974.
Loin de l’idolâtrie qui peut entourer sa figure, Michael Mann propose le portrait à froid d’un homme pétri de conflits dans une Amérique qui vit la fracture raciale à ciel ouvert.
Les femmes, la religion, la patrie, l’entourage... le « Greatest » est montré en train de combattre aussi bien sur le ring que dans la vie, voguant entre la petite histoire et la grande.
Alors oui, pour les non-initiés tout n’est pas nécessairement facile à saisir du premier coup tant le film est riche en détails, mais il faut quand même être sacrément de mauvaise foi pour ne pas apprécier le spectacle.
Casting aux petits oignons (Will Smith bien sûr, ainsi que Jamie Foxx, Jon Voight, Jada Pinkett Smith et le toujours trop rare Barry Shabaka Henley), reconstitution au scalpel, bande originale ultra quali (du medley de Sam Cooke en ouverture au lancinant Tomorrow de Salif Keita), Ali est le biopic que méritait le plus grand sportif du 20ème siècle.
Collatéral (2004) : la démonstration
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Los Angeles. Max (Jamie Foxx), un chauffeur de taxi qui traverse sa vie sans conviction, fait équipe malgré lui avec Vincent (Tom Cruise qui n’a jamais été aussi bon), un tueur à gages charismatique en ville pour la nuit.
Là encore, ce sont des types qui font leurs jobs, une fusillade à couper le souffle, des prouesses techniques (cette caméra digitale qui capture toute la chaleur la Cité des Anges), et des lieux de tournage soigneusement choisis (ici un club de jazz désert, là une boîte fréquentée par la communauté coréenne).
Ce qui rend toutefois Collatéral unique, c’est cette longue conversation qu’entame en parallèle les deux protagonistes. Ponctuée de silences et d’interrogations sur l’existence, elle constitue le véritable fil conducteur de ce huis clos en plein air.
Aussi à l’aise pour filmer l’obscur que l’intime, Michael Mann en profite pour livrer une masterclass de réalisation.
L’un des tous meilleurs films de la décennie ?
Miami Vice (2006) : s'il ne devait en rester qu'un ?
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Annoncé en grandes pompes, le retour de Tubbs et Crockett n’a pas convaincu autant qu’il aurait dû.
Beaucoup plus sombre que la série (qui était en réalité beaucoup plus sombre que l’image très MTV que l’on en a gardé), le film a dérouté par son minimalisme.
Dialogues réduits à la portion congrue, esthétisme austère (pas de flamants roses, pas de pastels, pas de Phil Collins), intrigues toutes laissées inachevées (du verre offert à la serveuse dans les premières secondes à l’identité de la taupe au sein du FBI)... Miami Vice n’est effectivement pas l'adaptation que le grand public attendait.
Prenant pour prétexte la plongée des deux flics les plus cools de Floride dans les méandres du crime mondialisé, Michael Mann a préféré s'en aller explorer le thème de l’identité.
Son postulat ? Tubbs et Crockett sont qui ils sont, parce qu’ils font ce qu’ils font. Leurs amitiés, leurs sentiments, leurs amours, tout découle de ça.
Le vernis n’est certes pas très épais, mais dans un monde en agitation permanente, c’est là leur seule boussole.
Ah, et sinon, des paysages à la photographie en passant par les fringues, le film est juste trop stylé.
Publié sur Booska-p le 16 décembre 2020.
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« ALL EYEZ ON ME » DE 2PAC : L'ÂGE D’OR DU GANGSTA RAP
Retour sur 132 minutes de musique toujours aussi cultes...
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« Le monde a les yeux braqués sur moi. La police me regarde, les meufs me regardent, mes ennemis me regardent... Les reporters, les gens qui veulent me voir tomber, les gens qui veulent me voir réussir, ma mère, les gardiens de prison... Le monde entier a les yeux braqués sur moi. »
Interrogé par Vibe quelques semaines avant la sortie du double CD All Eyes On Me, voilà comment Tupac Shakur expliquait le choix du titre de son quatrième album solo.
Dans le viseur depuis le départ pour la violence de ses textes et ses frasques à répétition, la pression n’a en effet cessé de s’accentuer sur ses épaules.
Condamné un an auparavant à quatre années et demie de prison pour un viol qu’il a toujours nié, il a beau avoir été in fine innocenté par les tribunaux, il n’en a pas moins passé neuf mois en cellule.
Neuf mois qui l’ont rendu paranoïaque au possible, lui qui, peu de temps avant son incarcération, a de surcroît échappé de justesse à une tentative d’assassinat (cinq balles dans le corps, dont une dans la tête).
Neuf mois qui auraient pu se prolonger encore et encore si l’imposant Suge Knight n’avait pas réuni les 1,4 millions de dollars nécessaires pour le faire sortir du pénitencier de Clinton en échange d’un contrat passé avec label le plus sulfureux de l’histoire du rap, Death Row Records.
Résultat, quand le 13 février 1996 All Eyez On Me arrive dans les bacs, c’est certes un 2Pac fielleux et révolté qui revient sous le feu des projecteurs, mais c’est aussi un 2Pac au sommet de son art.
Le cocktail était explosif, le monde n’était pas prêt.
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1. Ambitionz Az a Ridah
L’un des tous premiers morceaux enregistrés par 'Pac à sa sortie de prison.
Là où Notorious B.I.G. avait intitulé son premier album Ready to Die, son pas encore meilleur ennemi fait lui le choix de montrer les crocs dès sa toute première piste sur une instru d’outre-tombe composée par Daz Dillinger de Dogg Pound.
Pas étonnant que Mike Tyson a longtemps utilisé ce titre pour annoncer son entrée sur les rings – le rappeur finira d’ailleurs par lui écrire une version spécialement dédiée, Ambitionz Az A Fighta.
2. All Bout U (Ft. Hussein Fatal, Nate Dogg, Snoop Dogg & Yaki Kadafi)
Le son qui sent l’été dès les premières notes et ce quelle que soit la saison – grosse pensée au trop souvent oublié Johnny J crédité à la production sur onze titres de AEOM.
À la fois malicieux et misogyne, le texte raconte ces groupies qui voyagent aux quatre coins du pays pour rencontrer autant qu’elles le peuvent rappeurs et mauvais garçons.
Impossible donc d’imaginer Snoop ne pas venir pointer le bout de sa truffe.
3. Skandalouz (Ft. Nate Dogg)
Sur un sujet similaire au précédent (les femmes de petite vertu), 2Pac s’associe cette fois au Nate Dogg des grands jours tandis que Daz délivre à nouveau un caviar derrière les consoles.
Mais quel début d’album !
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4. Got My Mind Made Up (Ft. Tha Dogg Pound, Method Man & Redman)
Et encore un beat qui tue de Daz, et qui plus est sur lequel tous les invités donnent le meilleur d’eux-mêmes.
Tant pis pour le pauvre Inspectah Deck du Wu-Tang qui s’est fait couper au montage au dernier moment, quand bien même ses ad-libs en outro ont été conservées (« INS the Rebel… »).
Sinon pour l’anecdote, 'Pac balance une petite référence à Janet Jackson avec qui il avait partagé l’affiche de la comédie romantique Poetic Justice quelques années auparavant (« My lyrics motivate the planet/It's similar to Rhythm Nation, but thugged out/Forgive me Janet »).
5. How Do U Want It (Ft. K-Ci & JoJo)
Troisième single de l’album, ce duo avec la moitié des Jodeci était à l’époque autant écouté à la radio que vu à la télé en raison de son clip des plus bouillants où les stars du X Heather Hunter, Nina Hartley et Angel Kelly exhibaient leurs courbes.
Bon attention, même sans les images l’énergie très club du morceau est parfaitement contagieuse.
6. 2 of Amerikaz Most Wanted (Ft. Snoop Dogg)
Après la mise en bouche All Bout U, voici enfin le featuring en bonne et due forme attendu par tous avec le Grand Chien.
Dans une ambiance « gangsta party », les deux futures légendes se renvoient ainsi la balle avec d’autant plus de plaisir que chacun vient d’échapper à une sévère peine de prison – Pac pour viol donc, Snoop pour complicité de meurtre.
Un blockbuster à la hauteur des espérances.
[Bonus : leur publicité tournée pour les binouzes St. Ides]
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7. No More Pain
Changement d’atmosphère, le maître des lieux ralentit son flow pour coller à une instru que n’aurait pas renié ses confrères de la côte est.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le « I came to bring the pain, hardcore to the brain » du refrain s’inspire directement du Bring the Pain de Method Man.
On a le droit de ne pas être hyper fan du rendu.
8. Heartz of Men
2Pac : « Hey DJ Quik, c'est sympa de ta part de mixer une bonne partie de l'album, mais t’aurais pas en réserve une prod’ très G-Funk sur laquelle je pourrais m'énerver ? »
DJ Quik : « Ouais bien sûr. Par contre ça te dérange pas si au refrain je bricole un collage de samples un peu comme Dre sur The Day The Niggaz Took Over mais en mieux ? »
2Pac : « Non-non, vas-y fait toi plaisir Blood ! »
9. Life Goes On
Le morceau attrape-cœur de All Eyez On Me où un 2Pac plus vulnérable que jamais met en perspective le très probable sort qui l’attend, non sans dédicacer « les frères victimes de la rue » comme ses homeboys disparus Big Kato et Mental Illness, ainsi que tous ceux qui ont pris des peines de 50 ans, 60 ans derrière les barreaux.
Poignant, même si peut-être un peu trop évident.
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10. Only God Can Judge Me (Ft. Rappin' 4-Tay)
L’un des meilleurs titres de l’album, tant pour la qualité de la production que pour l’intensité des deux couplets du maître des lieux.
Toujours traumatisé par la tentative d’assassinat dont il a été victime deux ans auparavant, 2Pac livre à cœur ouvert ses doutes et contradictions lui qui vit désormais entre deux feux, coincé entre une Amérique blanche conservatrice qui le voue aux gémonies et une communauté noire qui s’entretue à n’en plus finir.
Seul bémol à ce petit bijou : l’épidémie de tatouages éponymes dont il est responsable.
11. Tradin War Stories (Ft. C-Bo & Outlawz)
Posse cut où ‘Pac ne pose qu'un petit couplet mais où il partage ensuite chaque refrain avec l’un de ses convives.
Pas indispensable car quand même un brin répétitif et pas forcément à sa place sur un tel projet, mais pas désagréable non plus.
12. California Love (Remix) (Ft. Dr. Dre & Roger Troutman)
Si comme beaucoup vous vous êtes toujours demandé à l’achat du CD pourquoi diable seul le remix de California Love était proposé alors même que la version originale n’était trouvable nulle part, sachez que cette dernière devait initialement apparaître sur The Chronic 2 de Dr. Dre.
À part ça, le débat se poursuit encore et toujours pour déterminer qui du « Out on bail, fresh out of jail » de 2Pac ou du « Now let me welcome everybody to the Wild Wild West » du bon docteur Young remporte la palme de la meilleure entrée en matière.
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13. I Ain't Mad At Cha (Ft. Danny Boy)
Un morceau émouvant à plus d’un titre. D’une part, parce qu’en soit 2Pac nous raconte sur chaque couplet trois histoires d’amitié aux dénouements amers, et de l’autre, parce que le clip qui a été tourné juste avant sa mort le mettait en scène au paradis.
I Ain't Mad At Cha est la cinquième et toute dernière prod’ de Daz, ce que l’on ne peut que regretter vu son niveau de forme.
14. What'z Ya Phone # (Ft. Danny Boy)
LE filler de All Eyes On Me.
Plantage à tous les étages (le rythme, les paroles, le skit porno de fin interminable...), le temps lui a toutefois donné un petit côté attachant.
15. Can't C Me (Ft. George Clinton)
Le premier titre du second CD et le retour de Dr. Dre aux manettes – un retour pas forcément consenti puisque la composition était initialement destinée à son album commun avec Ice Cube, mais ça c’était avant que Suge n'en décide autrement.
Aussi agressif que festif (merci George Clinton), clairement l’un des tous meilleurs titres de l’opus, si ce n’est le meilleur.
Trivia : connaissez-vous la version des Dogg Pound ?
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16. Shorty Wanna Be a Thug
Avis aux auditeurs n’ayant pas connu les années 90 : contrairement au sens qui lui est donné actuellement à « shorty » (une petite meuf qui passe par là),  le mot était utilisé à cette époque principalement pour désigner un nouveau venu dans le game (rap game, crack game...).
Shorty Wanna Be a Thug se veut donc un avertissement adressé à ceux qui seraient tentés par les mirages de la rue.
17. Holla at Me Lyrics
Contrairement à 99% des rappeurs qui hier comme aujourd’hui se la jouent dans leurs textes façon Tony à la fin du film, 2Pac vivait lui vraiment cette vie-là.
Preuve en est avec cette nouvelle effusion de rage (oui après 17 titres il n’est toujours pas calmé) qui le voit s’en prendre sans mettre de gants à trois de ses ennemis : son ancien pote Stretch qu’il accuse d’avoir voulu le faire tuer, son ancien pote Notorious B.I.G. qu’il accuse aussi d’avoir voulu le faire tuer, et Ayanna Jackson qu’il accuse de l’avoir envoyé croupir en prison pour rien.
18. Wonda Why They Call U Bitch
Joie de la transition gênante : après voir clashé la personne qui lui a valu de se faire condamner pour agression sexuelle, quoi de mieux que d’enchaîner avec un morceau qui traite toutes ses sœurs de garces ?
Et puis bon question polémique, pourquoi ne pas également en rajouter une couche en invitant la femme de Biggie à venir chanter le refrain pour ensuite clamer sur tous les toits avoir couché avec elle ?
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19. When We Ride (Ft. Outlawz)
Le seul et unique track existant où les membres du collectif Outlaw Immortalz sont réunis au grand complet – ce qui dans l’ordre donne des couplets signés Hussein Fatal, Kastro, Napoleon, Mussolini, E.D.I., Kadafi, et Mo Khomeini.
Loin du Wu-Tang californien promis en interview, bornons-nous ici à constater que ni la rareté ni le copinage ne font la valeur...
Oh, et si vous vous demandez pourquoi chacun porte des pseudos de dictateurs pas toujours du meilleur goût, la faute en revient à 2Pac qui lorsqu’il s’est rebaptisé Makaveli en prison a décidé de pousser à fond le délire en renommant ses sbires de la sorte.
20. Thug Passion (Ft. Jewell & Outlawz)
Concurrent sérieux au Get 27 pour le titre de pire breuvage alcoolisé des années 90, l'Alizé n’en bénéficiait pas moins d’une réelle popularité.
La faute principalement à 2Pac qui lui a fait une belle promotion en rappant un morceau entier les vertus du Thug Passion, un cocktail de son invention qui selon lui « rend la ch*tte humide et fait durcir la b*te ».
La recette ? Mélanger ce cognac aromatisé à du champagne Louis Roederer Cristal. On attend vos retours d’expérience dans les commentaires.
21. Picture Me Rollin' (Ft. Big Syke, CPO & Danny Boy)
Ambiance à la cool sur ce morceau somme toute assez matérialiste où « libre comme O.J. Simpson », 2Pac étale sa réussite en name droppant un max de berlines de luxe (Benz, Chevy, Lexus...).
À ses côtés, la toute première apparition du homie Big Syke (« I got keeeeeys comin' from overseeeeeas! ») et troisième du crooner Danny boy apportent une véritable plus-value.
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22. Check Out Time (Ft. Big Syke & Kurupt)
Titre anecdotique s’il en est qui voit nos lascars se réveiller dans une chambre d’hôtel la tête à l’envers suite à une soirée agitée. Désireux de ne pas avoir à payer une nuit supplémentaire, tous s’activent pour quitter les lieux avant midi.
Reste qu’entre la bonne humeur des couplets, la vibe funky de l’instru et l’efficacité du refrain, on passe un excellent moment.
Notez en revanche, et c’est assez agaçant si l’on considère l’importance des voix féminines sur ce disque, qu’à l’instar de Faith Evans (Wonda Why They Call U Bitch) et Nanci Fletcher (Life Goes On/Can't C Me/Holla at Me/When We Ride), Natasha Walker n’est absolument pas créditée comme featuring.
23. Ratha Be Ya Nigga (Ft. Richie Rich)
Dans la lignée de Thug Passion et Check Out Time, une piste légère et décontractée qui passe crème.
‘Pac y surjoue de l’image du « real nigga », celui dont le succès auprès de la gent féminine n’a d’égal que le haut de gamme de ses performances sexuelles.
24. All Eyez on Me (Ft. Big Syke)
La toute première production de Johnny J sur laquelle ‘Pac a posé, deux jours après avoir été libéré.
« Quand je l’ai entendu au bout du fil me dire qu’il arrivait au studio j’ai cru que c’était une blague, que quelqu’un l’imitait (...) All Eyez On Me est le premier beat que je lui ai fait écouter, il n’était même pas terminé, mais cela ne l’a pas empêché de trouver le concept d’un coup d’un seul. »
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25. Run Tha Streetz (Ft. Michel'le, Napoleon & Storm)
La chanson préférée de ces dames.
Plus gangster d’amour que jamais, 2Pac donne la réplique à Michel’le (l’ex-femme de Dre, la future ex-femme de Suge Knight) dans ce que l’on croirait être la bande originale d’une comédie musicale tournée en plein ghetto los angelinois.
Dommage que les featurings alourdissent le rendu.
26. Ain't Hard 2 Find (Ft. B-Legit, C-Bo, D-Shot, E-40 & Richie Rich)
Le concept ? 2Pac invite tous ses ennemis à venir lui rendre visite en terres californiennes afin de les faire passer six pieds sous terre.
Pour ce faire il s’est entouré d’une poignée d’emcees du cru : C-Bo (Sacramento), Richie Rich (Oaklan), E-40 (Vallejo)…
Étonnamment personne ne s’est jamais pointé au rendez-vous.
27. Heaven Ain't Hard 2 Find (Ft. Danny Boy)
Une vingt-septième et dernière piste qui vient prouver une nouvelle fois si besoin en était toute la dualité de 2Pac le rappeur et de 2Pac l’être humain.
Juste après avoir menacé de mort la concurrence, il change de facette pour conclure les débats avec toute la sensibilité qui est la sienne.
Entre thug et loveur, pourquoi choisir ?
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Verdict : le meilleur album de gangsta rap de tous les temps ?
Plus encore que n’importe quel autre opus de sa discographie, plus encore que n’importe quel autre fait divers de sa biographie, All Eyez On Me marque peut-être ce moment où 2Pac est véritablement devenu 2Pac.
À la croisée des chemins entre son moi d’hier et ses penchants les plus autodestructeurs, charismatique comme jamais, entouré des meilleurs au meilleur de leurs formes, il a en effet livré là un monument inégalé de rage et de funk.
Facile d’accès mais profond, dansant mais hardcore, thug mais conscient, ancré dans son époque mais toujours en phase avec la nôtre, All Eyez On Me c’est tout ça et bien plus encore.
Légendaire.
Publié initialement le 14 février 2020 sur Booska-p.com.
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« PROSE COMBAT » DE MC SOLAAR : QUAND JOUER À L'INTELLO ÉTAIT COOL
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Prose combat est-il l'album le plus prise de tête du rap français ? La question est évidemment provocatrice (et la réponse est évidemment non), à ceci près que si l’on se penche de plus près sur les textes, on ne peut qu’être frappé par leur profondeur.
Littérature, histoire de l’art, philosophie, chanson française... la plume de Claude M’Barali (MC Solaar), 25 ans en 1994, étaient de celles qui tiraient le public vers le haut, qu’importe les esprits chagrins lui reprochant d’un peu trop jouer au bon élève.
Pour qui voudrait gentiment booster sa culture générale, Prose Combat est donc tout indiqué. Pour qui voudrait passer un très bon moment de musique aussi.
Le jeu de go
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La ref’ ? : Le titre de l’album
Amoureux de la langue de Molière, collectionneur de dictionnaires et lecteur compulsif, MC Solaar tombe un jour sur le Petit traité invitant à la découverte de l'art subtil du go, un ouvrage de Pierre Lusson, Georges Perec et Jacques Roubaud publié en 1969, qui, comme son nom l’indique, se veut une introduction à ce jeu de stratégie né 2 500 ans plus tôt en Orient.
Ni une, ni deux, il s’imagine intituler son second album, L’Art subtil du prose combat. Armand Thomassian, son nouveau directeur artistique, lui conseille toutefois de « l’apocoper » pour n’en conserver que l’essence – ce « côté à la fois léger et dur » qu’induit la paronymie avec « close combat ».
Brixton
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La ref’ ? : Les photos du livret et des pochettes des singles
Le quartier historique de la communauté jamaïcaine londonienne.
Situé au sud de la ville (terminus de la ligne de métro Victoria, code postal SW9), si Brixton a longtemps eu mauvaise réputation (émeutes, bagarres au couteau entre bandes, drogues...), l’endroit n’en a pas moins toujours été un haut lieu de la vie nocturne et culturelle, réputé tant pour ses clubs que pour ses concerts (le Plan B, le Fridge, la Brixton Academy...).
Ça, plus son incroyable marché, son parc, sa salle de boxe, son cinéma vieux de plus d’un siècle, son street art, sa street food...
Avant la gentrification, l’énergie était réelle.
Scarface des Geto Boys
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La ref’ ? : La structure des phrases d’Obsolète
Loué tant par Rakim que par Jay Z pour la grande qualité de sa plume, ‘Face excelle autant sur le fond (l’horrorcore, la santé mentale...) que sur la forme, lui qui alterne phrase courte et phrase longue pour aérer son texte.
Tandis que Mickey Mossman du groupe Démocrates D écoutait en boucle les Geto Boys lors de l’enregistrement de Prose Combat, « Solaar l'arbalète » a fait sienne cette technique.
« Je me suis dit ‘Ça, c’est français !’. Je n’écoutais pas ce qui était dit, je regardais comment c’était dit. »
Et c’est ainsi, par exemple, que lorsqu’il balance « L'air y était pur, Paris plus beau », l’ami Claude embraye avec « Désormais le ticket de métro augmente comme le nombre d'autos ».
Marcel Proust
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La ref’ ? : « L'allégorie des madeleines file à la vitesse de Prost » dans Obsolète
Ou lorsqu'après avoir goûté une madeleine qui lui rappelle sans le savoir celles qu’enfant sa tante Léonie lui faisait tremper dans le thé après la messe, l’écrivain s’est en allé pondre à coup de phrases qui n’en finissent plus et de passé simple à tous les étages les douze volumes de À la recherche du temps perdu (1913).
Entrée dans le langage courant, la « madeleine de Proust » désigne un élément déclencheur qui fait inconsciemment remonter à la surface des souvenirs enfouis au plus profond de soi.
Si « l'homme qui capte le mic et dont le nom possède le double a » reprend ici l’expression à son compte, il omet à dessein de citer son auteur pour mieux jouer de l’homophonie avec le pilote de Formule 1 Alain Prost (champion du monde en 1985, 1986, 1989 et 1993) afin d’accentuer les contrastes entre passé et présent, vitesses et lenteur.
Du grand art, et de surcroît pile dans le thème du morceau.
Public Enemy
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La ref’ ? : « Hollywood nous berne ! Hollywood burn ! » dans Nouveau Western
En 1990, Chuck D et Flavor Flav s’allient à Big Daddy Kane et Ice Cube (dont c’est la première apparition solo depuis son départ des N.W.A.) pour le pamphlet Burn Hollywood Burn. Particulièrement en colère, ils fustigent la représentation donnée de la communauté afro-américaine dans les films et dans les médias – Chuck appelle à l’émeute, Cube à tirer au fusil à pompe sur le pouvoir, et Kane à se cultiver un peu sur le sujet.
À mille lieux de ces considérations, Laarso ne cherchait, de son propre aveu, qu’à y aller de son petit jeu de mots.
L’inspecteur Harry Callahan
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La ref’ ? : « Le vent souffle en Arizona, un État d'Amérique dans lequel Harry zona » et « Mais Harry à Paris n'a pas eu de chance, on le stoppe sur le périph' avec sa diligence » dans Nouveau western
Entre John Wayne et la vague des action heroes des années 80 (Schwarzenegger, Stallone, Chuck Norris...), l’incarnation du « cow-boy dingue du bang-bang du flingue » avait les traits de Clint Eastwood dans la série de films Dirty Harry.
Homme de l’ancien monde pas franchement déconstruit, ce flic aux méthodes expéditives et à la misanthropie assumée en faisait hurler plus d’un au fasciste lors de la sortie du premier opus en 1971.
À leur décharge, le mec se trimballait dans les rues de San Francisco avec un .44 Magnum sous le bras, « le plus puissant soufflant qu’il y ait au monde », et n’hésitait pas à le dégainer pour un oui ou pour un non.
Georges Brassens
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La ref’ ? : « On dit gare au gorille, mais gare à Gary Cooper » dans Nouveau Western
Des décennies avant que le rap ne crie « nique la police », en 1952, le grand Georges contait avec malice le viol d’un juge par un primate en chaleur tout juste échappé de sa cage.
Le scandale fut immédiat, et ce petit bijou d’écriture se vit interdit en radio.
Aujourd’hui réhabilité, Gare au gorille appartient au panthéon de la chanson française.
Guernica
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La ref’ ? : « La guerre niqua, Guernica, et comme le pique-assiette, Picasso la repiqua » dans La concubine de l’hémoglobine
Peut-être la toile la plus célèbre de Pablo Picasso.
Peinte en 1937, elle se veut une réaction au bombardement du 26 avril de la même année de la petite ville basque de Guernica.
Auparavant indifférent à la lutte armée que se livrent Républicains et Franquistes dans son pays, Picasso est cette fois horrifié par ce massacre sans précédent commandité par Hitler et Franco (il s’agit de la toute première fois qu’une population civile est sciemment visée par l’aviation).
Sur plus de sept mètres de long et trois mètres de haut, Picasso juxtapose symboles et représentations (une femme qui porte son enfant mort dans les bras, un soldat démembré, un cheval qui hennit de désespoir ...) pour dénoncer haut et fort ces atrocités.
Droit dans ses bottes, il refuse ensuite que Guernica soit exposé en Espagne tant que la démocratie n’y est pas rétablie.
La chapelle Sixtine
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La ref’ ? : « J'ai vu la concubine de l'hémoglobine se faire belle comme les voûtes de la chapelle Sixtine » dans La concubine de l’hémoglobine
Nichée au cœur de la Cité du Vatican, c’est entre ses murs que, depuis plus de six siècles, les cardinaux se réunissent pour élire le pape.
La bâtisse est également célèbre pour abriter l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la Renaissance : les fresques de Michel-Ange.
Peintes quasiment seul par le Florentin entre 1508 à 1612, elles recouvrent près de 1 100 m² de surface, dont le plafond qui retrace en neuf tableaux l’histoire de l’humanité avant que Dieu ne révèle les dix commandements à Moïse.
Calée entre La Séparation des terres et des eaux et La Création d'Ève, La Création d'Adam est très certainement le plus connu de tous : il met en scène le premier des hommes face à Dieu, flottant dans le ciel, qui lui accorde le don de la vie de son doigt tendu.
Linda Evangelista
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La ref’ ? : « Dévotion pour être top telle Evangelista » dans Dévotion
Avant Gigi, Kendall, Gigi et Kaia, il y avait Christy (Turlington), Claudia (Schiffer), Cindy (Crawford), Naomi (Campbell) et Linda (à gauche sur la photo).
Surnommées le « Big Five », elles furent au début des années 90 les premières mannequins à accéder véritablement au statut de superstars, de celles que l’on invite sur les plateaux télé, apparaissent dans des clips et dont la vie sentimentale fait la une des tabloïds.
Canadienne d’origine italienne à la beauté racée, Linda Evangelista se distinguait de ses consœurs par ses cheveux courts qui lui rehaussaient si bien les pommettes – la fameuse « pixie cut » qui par la suite fera tant d’émules.
Bad bitch avant l’heure, elle s’enorgueillissait de « ne pas se lever pour moins de 10 000 dollars la journée ».
Jean-Jacques Rousseau
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La ref’ ? : « J'étais naïf comme Rousseau » dans Temps Mort et « Pourtant classé non-macho, je n'étais pas collabo des mythes d'infériorité dont te taxait Rousseau » dans Séquelles
Philosophe des Lumières (1712-1778), le citoyen genevois est référencé à deux reprises.
Une première fois pour sa supposée candeur, lui qui estime dans son Discours sur l'origine de l'inégalité entre les Hommes que l'humanité dans sa condition primitive est exempte de vice (« la nature a fait l’homme heureux et bon ») – un constat qui relève en réalité d’un profond pessimisme, la vie en société la condamnant irrémédiablement à la « dépravation ».
Une seconde fois pour sa misogynie crasse, lui qui dans son traité Émile ou de l'éducation écrit : « Toute l’éducation des femmes doit être relative aux hommes. Leur plaire, leur être utiles, se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce : voilà les devoirs des femmes dans tous les temps, et ce qu’on doit leur apprendre dès l’enfance. »
Jacques Lacan
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La ref’ ? : « Elle se baladait en chantant la, la, la quand, je l'ai rencontrée j'aurais aimé être Lacan » dans Séquelles
Confronté au mystère de l’éternel féminin (qui est cette fille ? où marche-t-elle ? quel peut bien être cet air qu’elle fredonne ?), Claude MC s’imagine le temps d’un instant pénétrer ses pensées en revêtant les habits du psy star de l’après-guerre.
Père du lacanisme, un courant qui compte toujours à l’heure actuelle de nombreux disciples tant chez les universitaires que les professionnels du divan, sa pensée n’est pourtant pas des plus aisées à saisir pour celles et ceux qui considèrent la psychanalyse commune vaste fumisterie pour les néophytes.
Ceci-dit, lorsqu’il nous dit « qu’aimer, c'est essentiellement vouloir être aimé », il n’a pas forcément tort.
Charlotte Gainsbourg
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La ref’ ? : Le clip de Séquelles
Après avoir samplé son paternel Serge dans Nouveau western, MC Solaar convie sa fille, 23 ans, pour lui donner le change dans le rôle de « la femelle qui fait mal ».
Coupe à la garçonne (décidément), clope au bout des lèvres, elle clôt ces 3 minutes 41 de plan séquence du photographe Jean-Baptiste Mondino (Madonna, Mylène Farmer, la pochette d’Opéra Puccino...) en chuchotant l’entame du premier couplet.
Pas le clip le plus spectaculaire qui soit, mais un clip qui est resté dans les mémoires.
Friedrich Nietzsche
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La ref’ ? : « Un soir je mange des lychees, lis Nietzsche puis m'assoupis (...) J'éradique donc de moi l'anémie de volonté, c'est le Crépuscule des Idoles, le lendemain j'ai gagné » dans La fin justifie les moyens
À la rubrique Nietzsche pour les nuls, on retrouve bien évidemment des punchlines reprises en chœur par publicitaires, rappeurs et influenceurs (« Ce qui ne te tue pas te rend plus fort », « Deviens ce que tu es »...), des concepts connus de tous mais pas toujours justement assimilés (la mort de Dieu, le surhomme, la volonté de puissance, l’éternel retour...) et un parfum de scandale qui entoure sa biographie (sa fin de vie en hôpital psychiatrique, sa récupération post-mortem par le régime nazi...).
Dans le texte, Nietzsche c’est aussi et surtout cet adepte de la philosophie « à coups de marteau » qui, peut-être plus encore que dans n’importe quel autre de ses ouvrages, s’attelle dans Crépuscules des idoles (1888) à dégommer du mieux qu’il peut parmi les plus grands penseurs de la civilisation occidentale (Socrate, Platon, Kant...).
À savourer avec ou sans lychees.
Bambi Cruz
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La ref’ ? : Le duo Relations humaines
Le poto des débuts (à droite sur la photo).
Membre fondateur du Posse 501, ce collectif originaire de Villeneuve-Saint-Georges qui regroupait outre Solaar, Ménélik, Soon E MC, Jimmy Jay ou encore Melaaz, il s’est lancé en solo en 1997 avec l’album Ouvre les yeux, dont le single éponyme résume on ne peut mieux ce qu’était à cette époque le rap calibré pour les radios (clip à mourir de rire compris).
S’en est suivie une carrière haute en faits d’armes : chorégraphe de Yannick Noah, parolier pour Larusso, featuring avec Lââm, co-auteur du générique de La météo de Toubo pour Gulli (!) et tête de turc de Joey Starr.
Le dadaïsme
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La ref’ ? : « Laarso néo-dada fait du prose combat » dans Prose combat
23 juin 1916. En pleine guerre mondiale, dans une taverne de Zurich, le Cabaret Voltaire, une bande de jeunes artistes (Hugo Ball, Tristan Tzara, Emmy Hennings, Marcel Janco...) se mettent en tête de faire table rase de toutes conventions passées ou présentes, qu’elles soient idéologiques, esthétiques ou politiques.
« Nous voulons supprimer le désir pour toute forme de beauté, de culture, de poésie, pour tout raffinement intellectuel, toute forme de goût, socialisme, altruisme et synonymisme » dixit leur manifeste.
Leurs armes ? L’absurde, le frivole, le ludique, lé léger. Le nom de leur mouvement ? Un nom trouvé au pif dans un dictionnaire qui traînait par là.
Rapidement rejoints par de nouveaux adeptes (Marcel Duchamp, Béatrice Wood...), les dadaïstes étendent leur influence à l’internationale, et ce, dans tous les domaines (arts plastiques, littérature, architecture...).
Si à trop vouloir tout déconstruire tout le temps, le phénomène était condamné à s’éteindre à plus ou moins court terme (1921 marque leur acte de décès), il a toutefois laissé une trace certaine dans l’histoire de l’art.
Jimmy Jay
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La ref’ ? : À la manœuvre sur sept des quinze instrumentales de l’album, dont tous les singles.
Et si le rap français était né sur un coup du sort ?
Considéré comme « l’éminence grise » du hashipéhashopé francophone après le doublé gagnant Qui sème le vent récolte le tempo/Prose combat (plus d’un million d’exemplaires écoulés à une époque où le mouvement était au mieux considéré comme un phénomène de mode), Christophe Viguier s’est lancé sérieusement dans la musique en 1988, lorsqu’à 17 ans, il remporte 300 000 francs au Loto.
« Avec une telle somme, t’achètes un Mac, une carte audio, un micro et un petit local dans Paris, et t’as plus rien. Mais c’est vrai que cette histoire, avec l’aide de mes parents, m’a permis d’avoir un local pour démarrer ce que j’avais envie de faire. D’où les maquettes de MC Solaar, des remixs de Timide et Sans Complexe… Ça m’a permis d’accueillir des groupes comme Sléo, les Sages Po, Ménélik… »
Tout cela sans oublier, ses complications cultes Cool Session, Booba pour qui il a payé le studio de ses deux premiers morceaux (Cash Flow et Seul le crime paie), Kery James qui s’est fait les dents sur Qui sème le vent récolte le tempo...
Oui, il existe une réalité alternative où, à un chiffre du tirage près, le rock FM et la variété font encore la loi.
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lignes2frappe · 11 months
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TOUTES LES AIR JORDAN PORTÉES PAR MICHAEL JORDAN
Retour sur chacune des paires vues aux pieds du meilleur basketteur de tous les temps ...
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Premier athlète globalisé, Michael Jordan a certes popularisé le basketball aux quatre coins de la planète, mais il est aussi et surtout celui qui a peut-être le plus participé à propulser le sport professionnel dans l’ère du sport business.
Aussi compétitif sur les courts qu’en affaires, sa carrière est jalonnée de partenariats tous plus fructueux les uns que les autres, avec en premier lieu celui conclu avec Nike dès son arrivée en NBA.
De cette association qui a permis aux deux parties de s’enrichir au-delà de leurs espérances les plus folles, sont nés ces petits bijoux du design contemporain que sont les Air Jordan.
Best-sellers depuis 1984, leur succès non seulement ne se dément pas, mais fait exceptionnel, il ne cesse de croître avec le temps – il se vend à l’heure actuelle bien plus d’exemplaires que lorsque MJ évoluait sur les parquets.
Au-delà du sport et de la mode, ce qui explique cet engouement tient certainement au fait que se payer des Jordan c’est s’accaparer une part du mythe. Ce mythe qui depuis plus de trente ans mélange culte de la victoire, élégance feutrée et rêve américain. Ce mythe qui depuis le départ en retraite de His Airness perdure avec la même intensité.
 Les Air Ship
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Non, les Air Jordan 1 ne sont pas les premières baskets portées par Michael Jordan en NBA.
Ayant passé une partie l’été 1984 à remporter l’or olympique aux JO de Los Angeles et l’autre à démarcher Adidas, le rookie n’a en effet signé chez Nike que le 26 octobre, soit le jour même du match d'ouverture de Chicago en saison régulière.
Il faudra alors quatre mois au designeur Peter Moore pour concevoir cette première « signature shoe ». Quatre mois durant lesquels MJ va jouer chaussé d’un modèle déjà existant qui sera légèrement customisé pour l’occasion, les Air Ship.
Toute la séquence sera cependant vite cachée sous le tapis par l’équipementier qui se montre désireux de bâtir un mythe autour de sa nouvelle recrue.
La version qui perdure depuis plus de trois décennies voulant que les Air Jordan 1 rouges et noires aient dès le début valu à Jordan une amende de 5 000 dollars par match joué pour infraction à la règle relative à « l’uniformité des uniformes » (les joueurs se devaient de porter des sneakers assorties à leurs maillots ainsi qu’aux sneakers de leurs coéquipiers) relève ainsi de la fable inventée de toutes pièces par des publicitaires.
De un, quand Nike et MJ se sont vus alertés une première fois par les hautes instances de la ligue, l’avertissement concernait une paire de Air Ship portée lors de la pré-saison. L'arrière des Bulls s’en tiendra ensuite en matchs officiels exclusivement aux coloris White/Red et White/Natural.
De deux, la seule et unique fois où il a ensuite été vu avec des Bred (« black and red ») fut en février 1985 lors du concours de dunks du All Star Game, là où les règles en matière de tenues sont assouplies (d’où les chaînes en or qui brillent).
Non seulement donc les « banned » ne sont pas les Air Jordan 1, mais elles n’ont en sus jamais été « banned ».
  Les Air Jordan I
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Les Jordan 1 ou les Jordan qui n’existent que parce que Jordan refusaient de signer chez Nike.
Tandis que le jeune Mike en fan inconditionnel d’Adidas se rêve un destin à trois bandes, afin de le faire changer d’avis la firme de l’Oregon lui propose un contrat absolument inédit dans l’histoire du sport professionnel : négocié par son agent David Falk, il inclut 2,5 millions de dollars de rémunération sur 5 ans, des royautés sur chaque produit vendu, une chaussure à son nom ainsi que toute une stratégie marketing construite autour de sa personne.
Peu importe ensuite la véracité du story telling ou les hésitations initiales de MJ qui craint de ressembler à « un clown » dans de telles couleurs, entre le bazooka marketing du Swoosh et les performances toujours plus éclaboussantes de l’intéressé, la Air Jordan 1 rencontre un succès immédiat.
En revanche là encore la version officielle est à nuancer. Si la première salve s’écoule dans des délais record, Nike foire dans les grandes largeurs le restockage en produisant cette fois-ci beaucoup trop de paires par rapport à la demande. Chose impensable en 2018, les AJ1 ont connu les affres des invendus et des bacs à soldes...
Il faudra en réalité attendre 1994 pour que la paire acquière réellement l’aura qui est aujourd’hui la sienne, lorsque Nike dégaine l’idée toute aussi inédite qu’incongrue pour l’époque de ressortir un modèle vieux de presque dix ans.
Ainsi naquit la vague des rétros.
 Les Air Jordan II
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Pour ce second modèle, un virage à 180 degrés est effectué.
Niveau technique, Jordan ayant manqué 64 matchs lors de la saison 85/86 en raison d’une fracture du pied, la chaussure est renforcée autour de la cheville. Niveau look, un designeur nouveau est débauché en la personne de Bruce Kilgore, l’homme derrière le concept de Nike Air. Outre le fait qu’il fasse disparaître la virgule (une première dans l’histoire de la marque), il décide de faire fabriquer la paire, non pas en Asie, mais en Italie (là aussi une première).
Résultat, alors que les AJ1 coûtaient 65 dollars, il faut en débourser 100 pour les AJ2.
Vainqueur du premier de ses dix titres de meilleur scoreur à venir, le numéro 23 plante 37,1 points par rencontre (sa plus haute moyenne en saison), enchaînant au passage neuf matchs à plus de 40 points.
Si les Air Jordan 2 ne font pas partie des plus populaires de la gamme, c’est notamment parce qu’elles n’ont que très peu été rééditées, les moules officiels ayant tous été longtemps perdus avant d’être retrouvés au début des années 2000.
  Les Air Jordan III
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Modèle préféré de beaucoup, les III voient l’arrivée de deux figures de proue au sein de la team JoJo : l’ex architecte Tinker Hatfield et le réalisateur/acteur Spike Lee.
Considéré comme le Michel-Ange de la sneaker (les Air Max 1 c’est lui, les Back to the Future Part II c’est encore lui), le premier introduit toute une série d’innovations comme le fameux « elephant print » ou la bulle d’air visible au talon. Le second va lui reprendre son rôle de Mars Blackmon tiré de son film She’s Gotta Have It pour en faire un personnage récurrent des campagnes télé pour les années à venir.
Les AJ3 sont enfin les premières Air Jordan à se voir accoler le logo Jumpman créé par Peter Moore.
Une telle débauche de moyens s’explique par le fait que l’engagement liant Nike à Jordan se terminait à la fin de l’année 1988, et que les rumeurs allaient bon train quant au départ de Sa Majesté.
Côté terrain, difficile de faire plus iconique que la photo ci-dessus prise lors du Slam Dunk Contest du Chicago's All-Star Weekend.
  Les Air Jordan IV
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Auteur de l’une de ses saisons les plus impressionnantes statistiquement parlant (32,5 points, 8 rebonds, 8 passes, 2, 9 interceptions par match !), Mike J. donne encore un peu plus au monde l’envie de devenir comme lui lorsque dans la cinquième et ultime manche de la série de playoffs qui l’oppose aux Cavaliers de Cleveland (le premier tour se jouait alors en trois matchs gagnants les enfants), il plante « The Shot » sur la tête du pauvre Craig Ehlo.
Dans un autre genre, Spike Lee qui remet le couvert en Mars Blackmon, immortalise à jamais la paire dans la pop culture avec une scène culte dans Do The Right Thing : celle où Gus Fring de Breaking Bad se fait marcher sur le pied par un dude habillé d’un jersey Larry Bird, laissant là une trace indélébile sur le nubuck flambant neuf de ses « Fours ».
  Les Air Jordan V
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Tissant une relation de plus en plus étroite avec MJ, Tinker Hatfield s’inspire cette fois directement de son jeu toute en agressivité pour dessiner les lignes de cette paire.
« Michael surgissait de nulle part avant d’attaquer. En bossant sur le design de la chaussure j’ai pensé à celui d’un avion de combat. »
Et plus particulièrement le P-51 Mustang fighter utilisé lors de la Seconde guerre mondiale pourrait-on rajouter. Tout cela évidement sans oublier les dents de requin sur les flancs.
Plus imposante que ses prédécesseurs, cette paire se voit dotée de semelles « iced », ce qui en 1990 ne va pas sans son petit effet turfu.
Ce ne sera cependant pas assez pour venir à bout de ces satanés Detroit Pistons dont la rugosité du jeu privent pour la troisième fois d’affilé Miky Mike et sa bande (une bande qui compte désormais Scottie Pippen, Horace Grant et Phil Jackson dans ses rangs) d’une finale NBA.
 Les Air Jordan VI
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1991 ou l’année du sacre pour les Bulls qui décrochent leur premier titre face aux Lakers de Magic Johnson.
Un passement de témoin entre deux générations, entre deux conceptions du jeu (le showtime des 80’s, l’attaque en triangle des 90’s), mais aussi entre deux multinationales : l’une déclinante (Converse) et l’autre en route vers l’hégémonie mondiale (Nike).
De plus en plus impliqué dans la conception de ses baskets, Jordan demande à Hatfield de s’inspirer de sa Porsche 911 (cf. la pointe du pied), ainsi que des chaussures en cuir italiennes dont il se fait désormais de plus en plus amateur.
[Petit aparté : un quart de siècle après les faits, est-il clair pour tout le monde que les empiècements sur le côté dessinent un 2 et un 3 ?]
Bien plus souples et légères que les 5, les 6 offrent une meilleure tenue du pied, une performance rendue possible en délaissant le cuir synthétique traditionnel pour s’orienter vers la suédine, un matériau de surcroît moins onéreux mais qui présente l’inconvénient de gêner la respiration – ce qui explique la présence de nombreux trous d’aération et de cette languette si caractéristique conçue en réalité pour évacuer la transpiration.
Jordan favorite de nombreux rappeurs actuels (de Booba au Kanye West pre-Yeezy), les Six bénéficient dès leur sortie d’une forte exposition médiatique en apparaissant dans les séries Le Prince de Bel-Air et Seinfield, ou dans le film Les Bancs ne savent pas sauter.
 Les Air Jordan VII
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Les baskets inspirées de l’art tribal de l’Afrique de l’Ouest dans lesquelles MJ passe du statut de superstar de la balle orange à celui de superstar tout court.
Les baskets dans lesquelles il initie son duo plein d’avenir avec Bugs Bunny et dans lesquelles il se fait inviter à venir danser le moonwalk dans le clip Jam de Michael Jackson.
Les baskets enfin et surtout dans lesquelles il monte avec la Dream Team sur la plus haute marche du podium aux Jeux Olympiques de Barcelone et pousse toute une génération à s’inscrire en club dès la rentrée suivante.
Tout cela bien sûr sans oublier une seconde bague de champion, un nouveau titre MVP de la saison, un sixième titre de meilleur marqueur, etc, etc.
 Les Air Jordan VIII
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« Une explosion de design », voilà comment Tinker Hatfield aime ici décrire son travail.
Il faut dire qu’entre la semelle peinturlurée, le symbole peace & love en tissu de chenille sur la languette et le strap croisé en forme d’oreilles de lapin qui leur vaudront le surnom de Bugs Bunny, ces sneakers tranchent aujourd’hui encore avec tout le reste de la gamme.
Rayon performance en revanche le bât blesse : avec une semelle 100% Air et une doublure Huarache, les AJ8 sont beaucoup plus lourdes que la moyenne et paradoxalement pas des plus confortables pour ceux qui ont le pied large – ce qui n’a cependant absolument pas empêché Jordan de survoler les débats, notamment en plantant 41 points de moyenne en finales face aux Phoenix Suns de Charles Barkley.
Les plus attentifs noteront un détail qui n’en est pas un : l’absence total de tout logo Nike, soit le signe d’une émancipation de plus en plus accrue vis-à-vis de la maison mère.
 Les Air Jordan X
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Alors que depuis un an et demi la Terre entière s’accommode tant bien que mal à l’idée que les AJ8 ont été les dernières baskets portées par His Airness sur les parquets (les IX ça compte pas) , le 18 mars 1995 est publié un communiqué aussi bref qu’efficace : « I'm back ».
[Deux mots qui suffisent à faire grimper l’action Nike en bourse.]
Neuf jours plus tard, Jordan 10 aux pieds (et numéro 45 à la cheville), l’ex-retraité déchaîne les enfers au Madison Square Garden en inscrivant 55 points à la face des Knicks.
Et tant pis si initialement MJ ne pensait pas le plus grand bien de la paire. Peu consulté au moment de l’élaboration, quand il revient il exige de faire enlever le surplus de cuir placé à l’embout de la chaussure.
Portées par tous les « baby Jordan » de l’époque (Kendall Gill, Nick Anderson, Harold Miner...), les AJ10 se voulaient initialement un modèle hommage (cf. cette semelle qui récapitule ses faits de gloire passés dans la ligue), Nike étant persuadé que la ligne ne survivrait pas au départ de son héraut.
  Les Air Jordan XI
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Peut-être les sneakers qui ont le plus traumatisé les addicts dans l’histoire des sneakers.
Quand Hatfield s’attèle à leur conception, MJ en est encore à se prendre pour un baseballeur et n’a pipé mot à personne d’un éventuel comeback. Persuadé qu’il reviendra un jour, le designeur se met en tête de concevoir « les meilleures Jordan jamais sorties ».
Prenant pour base l’esthétique d’une tondeuse à gazon, il conçoit alors un prototype qui mélange cuir et fibre de carbone afin de rendre le modèle aussi léger que résistant.
Lorsqu’il dévoile ce dernier en plein playoffs 2015, Jordan est tellement conquis qu’il décide de les porter sans plus attendre pour affronter les Orlando Magics en demi-finale de conférence.
La saison suivante il gagne absolument tout ce qu’il y à gagner que ce soit individuellement ou collectivement (titres de MVP de la saison régulière, de la finale et du All-Star Game, meilleur marqueur, nominations dans la All-NBA first team et la All-Defensive first team...), et ce au sein de la meilleure équipe ever (72 victoires en saison régulière, 3 petites défaites en playoffs).
[Le tout sans oublier sa médaille au tournoi intergalactique de Space Jam.]
Objet de culte, le coloris Concord provoque une série d’émeutes dans les centres commerciaux lors de sa réédition en 2011.
  Les Air Jordan XII
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Joies de l’inspi toujours, cette douzième édition lorgne du côté de la mode féminine tout en reprenant le concept du drapeau japonais, le Jyurokujo-Kyokujitsu-ki.
Petite nouveauté, la chaussure est non seulement portée par le Christ mais également par certains de ses coéquipiers chez des Bulls, dont Scottie Pippen – ce dernier appréciera tellement la technologie Zoom Air incorporé pour l’occasion, que lorsque la saison suivante Nike lui dédiera sa propre signature shoe il demandera à l’équipementier de répliquer ce système.
Niveau sport, les AJ12 connaissent leur moment de gloire lors du match 5 des finales de 1997, le célèbre « Flu Game ». Frappé par une grippe intestinale (ou barbouillé après avoir mangé une pizza pas fraîche la veille selon la rumeur), Jordan trouve quand même la force d’aller affronter les Jazz de Karl Malone et John Stockton.
Auteur de 38 points (dont un panier à trois points clutch à 25 secondes du buzzer), sitôt la fin de la rencontre sifflée il s’effondre dans les bras de Pippen.
  Les Air Jordan XIII
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Une nouvelle fois les grands esprits se rencontrent puisque Tinker Hatfield s’est ici inspiré de l’allure et des traits de caractère d’une panthère (puissance et férocité, trace de pattes sur les côtés et hologramme en forme d’œil sur le talon) sans pour autant savoir que dans le privé certains proches de Mike le surnommaient « Black Cat ».
Plus facile à porter qu’elles en ont l’air, ces 13 sont les toutes premières Jordan à sortir sous l’appellation exclusive de la Jordan Brand. Née l’année précédente, la marque produit là son premier modèle, ce que souhaitaient David Falk et Peter Moore depuis plus de dix ans.
Exhibées pour la postérité par Denzel Washington dans le très bon He Got Game de Spike Lee, c’est avec elles que le numéro 23 passe le cap des 788 rencontres à 10 points ou plus, reléguant là le record du grand Kareem Abdul-Jabbar au second plan.
 Les Air Jordan XIV
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Dernières baskets de l’ère Chicago Bulls, les AJ14 sont rentrées dans la légende à la vitesse du son. Comme avec les XI, Jordan les fait découvrir au monde en les portant sans prévenir en finale.
Calquées sur le look et la technologie de la Ferrari 550M (cheville rabaissée, écusson en métal et fentes d’aération), elles se font admirer dans le match le plus regardé match de la série de playoff la plus regardée de l’histoire de la ligue nord américaine : le fameux game 6 où MJ s’offre en noir et rouge une sixième bague à 5,2 secondes de la fin.
Vingt ans après, revoir le plus grand basketteur de tous les temps voler le ballon des mains du gros balèze Karl Malone pour ensuite traverser le terrain et envoyer valdinguer Byron Russell procure toujours autant de frissons.
  Les Air Jordan XVII
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De retour en 2001/2002 chez les bleus et blancs Washington Wizards, Michael Jordan n’est pas le seul chausser cette dix-septième édition. Ray Allen, Kobe Bryant ou encore Mike Bibby se voient décerner l’honneur d’arborer la Air Jordan la plus chère jamais mise sur le marché.
Vendue 200 dollars, pour faire passer la pilule elle s’accompagne d’un cd-rom et d’une mallette en métal qui donne plus envie de la conserver sous verre que d’aller faire des double-pas avec.
Cette touche de luxe se retrouve dans les inspirations du designeur Wilson Smith déjà responsable des Air Jordan 16 qui se réapproprie l’élégance des lignes d’une Aston Martin et copie/colle le parcours de golf préféré du maître (le Quail Hollow de Caroline du Nord) sur la semelle.
 Les Air Jordan XVIII
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Pour la der des ders, ô surprise l’automobile est à l’honneur avec un rendu à mi-chemin entre une Formule 1 et une chaussure de pilote. De plus en plus axée collectionneurs, le packaging inclue alors une brosse, un chiffon et un manuel.
Cela n’empêchera pas Michael Jordan de se blesser à multiples reprises et de manquer les playoffs.
Il participe à son dernier match officiel le 16 avril 2003 à Philadelphie et quitte définitivement (?) les parquets après une standing ovation rendue à la fois par le public, ses coéquipiers, ses adversaires et les arbitres.
All praises to the King.
 L'ARTICLE RÉSUMÉ SUR TWITTER
Posté le 25 juin 2018 sur Booska-p.com.
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lignes2frappe · 11 months
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LA PETITE HISTOIRE DES CRIPS ET DES BLOODS
Bandanas, signes de la main, drive by, deal de crack... dans le rap comme dans la rue, ils sont partout...
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Connu dans le monde entier pour ses studios de cinéma, ses beaux quartiers, ses basketteurs pro ou ses couchers de soleil sur la plage, Los Angeles l’est aussi pour abriter les deux gangs les plus célèbres au monde : les Crips et les Bloods.
Deux gangs qui depuis bientôt cinq décennies se livrent une guerre sans merci où les morts se comptent par milliers chaque année. Deux gangs si puissants qu’ils sont désormais présents aux quatre coins des États-Unis. Deux gangs dont l’imagerie faite de rouge et de bleu a envahi la culture rap jusque dans ses moindres recoins.
Voici leur histoire
« Gangbangin' that's L.A. shit » The Game (Church for Thugs)
Apparus dans les années 70, Crips et Bloods ne sont pas nés par hasard dans les rues de La Cité des Anges. Surnommé « Gangland », la mégalopole californienne cultive en effet une longue tradition en matière de bandes organisées.
Les premières du genre furent recensées dès les années 20, quand au sein de la communauté afro-américaine des groupes d’individus mâles se formèrent sous couvert d’amitié et d’entraide… mais aussi pour se défendre face aux autres bandes.
Si les Goodlows, les Kelleys, les Magnificents et autres Driver Brothers mettent alors un point d’honneur à se faire voir dans les lieux publics en jouant d’une image de durs à cuire, à quelques larcins près, l’idée n’était cependant pas de s’adonner exclusivement à des activités criminelles.
Les choses commencent ensuite à changer dans les années 50 quand les clubs automobiles se développèrent (les Low Riders, les Coasters, les Road Devils, les Gladiators…). Réservés aux conducteurs de certains types de modèles, bien qu’ils ne soient ni des plus organisés, ni des plus reconnaissables et encore moins des plus nombreux, ils mettent un point honneur à faire respecter ce qu’ils considèrent comme leur territoire, leur « turf ».
S'en suivent ainsi régulièrement des affrontements entre clubs rivaux, le plus souvent sur un terrain vague ou un parking. À coups de poing, de chaîne ou de batte de baseball, chaque camp en découd avec l’autre jusqu’à le faire déguerpir.
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Plus ou moins inspirés de leurs aînés, deux jeunes lycéens du ghetto de South Central, Raymond Washington et Stanley ‘Tookie’ Williams, vont créer à la fin des années 60 les Baby Avenues West Side et les Baby Avenues East Side.
Si là encore, il s’agit de se rassembler en petit comité autour de certaines valeurs viriles, il s’agit aussi de se protéger dans une Amérique où la ségrégation raciale existe et où la répression policière se fait de plus en plus féroce, et ce en particulier à Los Angeles, l’une de villes les plus inégalitaires du pays, foyer des émeutes de Watts en 1965.
Chacun déjà à la tête d’un embryon de gang, Washington et Williams associent leurs efforts sous une bannière commune, les Cribs (« baraques » en argot). La nouvelle organisation se rebaptise cependant très vite les Crips, un anagramme qui signifie Community Resources for Independent People et qui est censé refléter l’aspiration sociale du mouvement.
Forts de 200 et quelques membres, les Crips vont toutefois très vite s’empêtrer dans des querelles sans fin avec toutes les autres bandes de L.A., oubliant par là leur aspiration première.
Désormais subdivisé en trois branches (les Eastside Crips, les Westside Crips et les Compton Crips) pour mieux asseoir son assise territoriale et racketter à tout-va, les « cuz » comme ils s'appellent entre eux font preuve d'une brutalité inédite, allant jusqu'à s'en prendre à ceux qui parmi la communauté afro-américaine contestent leur suprématie.
Désormais subdivisé en trois branches (les Eastside Crips, les Westside Crips et les Compton Crips) pour mieux asseoir son assise territoriale et racketter à tout-va, le gang fait preuve d’une brutalité inédite pour l’époque, allant même jusqu’à s’en prendre à ceux qui parmi la communauté afro-américaine contestent sa suprématie.
C’est d’ailleurs suite à l’un de ces agressions que la riposte va s’organiser, quand Vincent Owens et Sylvester Scott se font passer à tabac par une vingtaine de Crips. En réaction, les deux jeunes hommes vont convaincre diverses bandes autonomes qui traînent du côté de la Piru Street (les Pirus, les Black P. Stones, les Athens Park Boys….) de s’unifier afin de mieux se défendre.
Ainsi sont nés les Bloods.
Largement inférieurs en nombre par rapport aux Crips (en 1978, le rapport est estimé à trois contre un), ils compensent leur déséquilibre en mettant un point d’honneur à se montrer plus agressifs que leurs adversaires.
Loin de pacifier le voisinage donc, les « cuz » comme ils s’appellent entre eux font au contraire grimper les niveaux de violence d’un cran.
Détail qui n’en est pas un, les graffitis d’insultes tagués en territoire ennemi (graffitis où les Bloods sont traités de « Slobs », et les Crips de « Crabs ») s’accompagnent de toute une calligraphie bien particulière.
Les Bloods évitent au max de l’employer la lettre « c » (raison pur laquelle DJ Quik s’appelle DJ Quik et non DJ Quick), et si tel est le cas elle apparaît barrée d’un trait.
Même son de cloche chez les Crips qui en sus évite la combinaison « ck » (« crips killer ») pour la remplacer par « cc » (exemple : « kick back » se transforme en « kicc bacc »).
Subtilité toujours, les membres des Crips se font une joie de porter des chaussettes et chaussures de la marque British Knights pour un peu que les initiales BK (« Blood Killers ») soient bien visibles.
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L'argent, la drogue et l’argent de la drogue
Tandis que jusque-là Crips et Bloods subvenaient principalement à leurs besoins via le vol, le racket et le deal à la petite semaine (marijuana, PCP…), une nouvelle drogue venue du Mexique voisin vient bouleverser la donne : la cocaïne.
Consommée en quantité dans les cercles autorisés de la jet-set et de la bourgeoisie, elle n’est cependant pas proposée en tant que telle aux populations des ghettos. Trop chère, elle est transformée à l’aide de bicarbonate de sodium en petits cailloux blancs qui se fument à l’aide d’une pipe : le crack.
Facile à fabriquer et accessible à la vente (quelques dollars la dose), le produit rencontre alors un succès immédiat, et ce d’autant plus que les gangs, comprenant la manne qui s’offre à eux, s’empressent de le distribuer dans tous coins de rue où ils sont implantés.
À partir de là, le game change du tout au tout.
Si les gangs ne sont à l’évidence absolument pas en mesure d’acheminer la drogue dans le pays (ils ne possèdent pas d’avions, pas de bateaux, pas de trains), ils fournissent en revanche une main d’œuvre intarissable.
Seules « entreprises » qui embauchent encore dans le quartier, ils font figure auprès des plus jeunes à la fois de structures d’accueil et de figure d’autorité face à une police et une justice perçues comme foncièrement hostiles (cf. les contrôles abusifs, les erreurs judiciaires, le taux d’incarcération disproportionné des personnes de couleurs...).
[L’initiation des nouveaux venus, les soldats, ne se fait pas sans douleur puisqu’elle implique la plupart du temps de se faire passer à tabac par le groupe et/ou d’accomplir une mission (un vol armé, un acte de violence à l’encontre d‘un rival…). Pour les femmes, l’épreuve consiste très souvent à coucher avec les différents membres du gang.]
La crack money permet également aux Crips et aux Bloods de s’armer en abondance (pistolets mitrailleurs, fusils d’assaut…). Sorte de milices en zone de guerre, ils n’hésitent plus à régler leurs différends dans le sang.
Résultat, le taux d’homicides explose dans les grandes largeurs.
Symboliquement, c’est à cette époque que les deux leaders historiques des Crips quittent la scène.
En mars 1979, c’est tout d’abord Tookie Williams qui se fait arrêter pour un quadruple meurtre (il sera exécuté en 2005 par injection létale), avant que Raymond Washington ne tombe sous les balles au mois d’août, lui qui depuis quelques temps déjà avait pris ses distances avec ses anciens camarades qu’il jugeait trop violents.
Ces disparitions brutales vont alors provoquer pas mal de frictions en interne (lire : des luttes armées), et ce notamment chez les deux principaux « sets » que sont les Rollin' 60 Neighborhood Crips et les Eight Tray Gangster Crips.
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Coast to coast
Contrairement aux mafias dont les structures sont rigides et traditionnelles (et de surcroît composées d’hommes adultes), Crips et Bloods ne sont absolument pas des entités centralisées au sommet desquelles trône un chef unique.
Chaque gang, ou « nation », est en réalité composé d’une multitude de filiales, les « sets ».
Ces sets existent de manière autonome sans nécessairement cultiver de liens hiérarchiques entre eux, ce qui constitue d’une certaine façon leur principale force et leur principale faiblesse.
Leur principale force, car cela autorise une croissance rapide du groupe : 274 sets existeraient rien que dans la région de Los Angeles ; plus 35 000 Crips et 10 000 Bloods seraient aujourd'hui disséminés dans tout le pays.
Pour lancer son propre gang, il suffit de faire siens les signes distinctifs les plus évidents du groupe et se donner un nom composé à partir du nom commun de la nation – les W 159th St Tragniew Park Compton Crip ou les 92 Bishop Bloods par exemple.
De là des alliances peuvent se nouer, soient entre sets de la même nation (sur la côte est, les sets de Bloods de moindre importance sont souvent de mèche avec la United Blood Nation, un set né au début des années 90 dans la prison de Rikers Island), soit entre sets d’une autre nation (en Floride et à Chicago, les Crips sont généralement alliés avec les locaux de la People Nation, tandis que le Crips fricotent avec la Folk Nation).
Cette souplesse révèle néanmoins à double tranchant, puisque d’une part elle fragilise en permanence l’unité du groupe (chez les Bloods comme chez les Crips, ce ne sont pas les affrontements directs qui font le plus de victimes, mais, et de loin, les rivalités internes entre sets concurrents), et de l’autre en empêchant la prise de décision à grande échelle.
[Ça, et aussi le fait que certains groupes décident de se faire appeler Crips ou Bloods sans pour autant jouir de la moindre connexion avec la culture de gang…]
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Du bleu, du rouge et du gangsta rap
Au-delà des chiffres, si les Crips et les Bloods sont les premiers noms qui viennent à l’esprit quand est abordé le sujet des gangs, c’est en grande partie dû aux rappeurs issus de leurs rangs qui ont popularisé leurs rituels à la ville comme sur scène.
[Snoop Dogg, Young Jeezy, Schoolboy Q, MC Eiht … côté Crips ; The Game, Gucci Mane, YG, Birdman… côté Bloods.]
Parmi les signes distinctifs les plus célèbres, on retrouve évidemment les couleurs bleu et rouge permettant de déterminer qui est qui.
Selon les versions, le bleu aurait été choisi par les Crips, soit pour faire référence au lycée Washington où étudiaient alors les fondateurs Raymond Washington et Tookie Williams, soit pour rendre hommage à l’un de leur ami proche décédé par balles qui portait ce jour-là un bandana bleu.
Les Bloods ont ensuite opté pour le rouge sang par opposition.
Notez que lorsqu’il s’agit de faire pendre un bandana (un « rag » en argot) à l’arrière de son pantalon, les Crips vont le porter dans la poche gauche, les Bloods dans la poche droite.
Certains sets mettent également un point d’honneur à effecteur leurs croisements de doigts (le « stacking ») du côté adéquate, mais la règle n’est pas absolue. Outre le « W » que tout le monde connaît, les signes les plus utilisé sont le « C » du pouce et de l’index des Crips, et le « double O » des Bloods (voir plus haut). Ils servent à se saluer ou à poser sur les photos.
Pour ce qui est des tatouages, là encore la grande diversité des sets empêche de dégager des règles claires (idem pour les poignées de mains), tout juste peut-on observer la récurrence de certains motifs comme le nom de sa rue ou le sigle MOB (coucou Lil Wayne) qui signifie à la fois « Money Over Bicthes » et « Member Of Blood ».
Last but not least, impossible de ne pas mentionner le C-Walk, une danse faite de petits pas en V et de rebonds (un peu comme Blueface, mais pas pareil) que les Crips accomplissent après un fait d’armes… ou après avoir décroché une étoile sur le Hollywood Boulevard comme Snoop... ou remporté une médaille d’or aux Jeux Olympiques comme Serena Williams.
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Publié initialement sur Booska-p.com le 17 mai 2019.
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lignes2frappe · 11 months
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TOUTES CES MARQUES ET CES MODES QUE LE RAP S’EST APPROPRIÉES
Dans la mode comme dans le rap, rien ne se perd, rien ne se crée...
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Non tous les rappeurs n'ont pas tous toujours rêvé de lancer leur propre marque de textile comme ce fut le cas au début du siècle ou de décrocher un contrat avec une marque de luxe comme c’est le cas actuellement.
Il fut en effet un temps où il s'agissait simplement d’avoir l’air d’être le mec le plus frais possible derrière un micro.
Pour ce faire, dans un monde sans internet deux techniques faisaient force de loi : 1) s’inspirer directement de son environnement et de ses codes 2) dénicher une marque des plus incongrues pour la mettre à la page (le plus souvent à la plus grande stupéfaction des intéressés).
Chaque vêtement ayant son histoire, il n’est donc pas inintéressant de chercher à retracer le pourquoi du comment de ces marques et modes que les rappeurs se sont appropriées, et qui aujourd’hui encore sont indissociables de l’histoire du mouvement.
 Les bandanas
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Né semblerait-il au 17ème siècle quelque part entre l’Inde et le Moyen-Orient avant d’être popularisé de par le monde par les équipages de pirates, le bandana se voit associé à toutes les sous-cultures possibles et imaginables au 20ème siècle.
Ce carré de tissu vendu pour quelques dollars a ainsi été adopté comme signe de ralliement chez les mineurs en grève et chez les bikers, comme moyen de communiquer sa préférence sexuelle au sein de la communauté LGBT de San Francisco, comme accessoires de mode chez les femmes au foyer et les cowboys de cinéma, ou encore comme grade chez les scouts.
Dans les années 80, il connaît une nouvelle jeunesse via l'essor du gangsta rap qui popularise les codes rouges et bleus des gangs de Los Angeles.
Notez que si 2Pac s’est fait le principal ambassadeur du bandana (notamment via sa manière de le nouer à l’envers), n’étant affilié ni aux Crips, ni aux Bloods, il portait indistinctement leurs couleurs quitte à pas mal semer la confusion chez les uns et les autres quant à son allégeance.
  Carhartt
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Peut-être plus encore que les berlines de luxe et les chaînes en or, c’est l’adoption de marques workwear qui illustre le plus l’influence des drug dealers sur le look des rappeurs.
Et pour cause, au quotidien cols bleus et revendeurs ont chacun besoin de pièces résistantes et pratiques pour faire face à des conditions de travail pas toujours clémentes.
Avec ses vestes amples et solides, ses jeans robustes et ses beanies (oh cousin Hub’ !), Carhartt est ainsi vite devenu une référence dans le business de l’illicite, ce que les rappeurs des deux côtes n’ont pas manqué de remarquer (cf. les clips de Dr. Dre ou Mobb Deep).
Mieux, le design épuré des pièces et la discrétion du logo permettait ensuite chacun d’ajouter sa touche personnelle sans en faire des caisses – lire : sans se faire repérer plusieurs kilomètres à la ronde par la police.
Si aujourd’hui les coupes sont plus resserrées, Carhartt n’en est pas moins resté fidèle à ses origines tout jouant habilement la carte fashion via sa branche européenne Carhartt WIP (Work In Progress) qui le cas échéant collabore avec A.P.C. ou Supreme et habille Rihanna.
  Les Converse Chuck Taylor All-Stars
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Commercialisé dès 1917 uniquement en toile marron, le modèle fait ensuite l’objet de quelques améliorations sous la coupe d’un certain Chuck Taylor, un joueur de basket-ball qui officie également en tant que vendeur pour la marque.
Un peu comme le bandana, la All Star s’impose au fil du temps comme un accessoire à part entière de la pop-culture (merci Tommy Ramones), se faisant notamment voir aux pieds des célébrités dans des films plus iconiques les uns que les autres (Rocky, Pulp Fiction, Transpotting, Retour vers le futur…).
Vendu moitié moins cher qu’une paire d’Air Force quand ce n’est pas trois, voire quatre fois moins cher qu’une paire de Jordan, elle s’attire très vite les faveurs des rappeurs de la côte Ouest, là encore coloris oblige, sous l’influence de la culture de gang.
« Pour 60 dollars, vous pouviez vous payer un khaki, un t-shirt, une paire de pompes et avoir l’air frais » explique ainsi Ice Cube.
Parmi ses plus fervents adeptes, on retrouve évidemment Snoop qui l’a mise en scène dans un clip, The Game qui a beaucoup posé avec sur ses pochettes d’album ou encore Wiz Khalifa qui est allé lui jusqu’à appeler son label le Taylor Gang.
  Les jerseys Mitchell & Ness
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Le célèbre adage « rapper wanna be ballers, ballers wanna be rappers » n’a jamais eu autant de sens qu’ici.
Si comme avec tout ce qui à voir de près ou de loin le merchandising sportif, Michael Jordan n’est jamais très loin (il sera le premier basketteur dont le maillot sera acheté en masse), ce sont les rappeurs qui ont véritablement popularisé le port du jersey en dehors des stades.
La mode prendra d’ailleurs tellement que très vite plusieurs sous-disciplines font leur apparition, de la personnalisation de jerseys (voir les clips de Mobb Deep, Master P, Notorious Big…) à la recherche du throwback le plus rare (Fabolous étant ici le GOAT).
Particulièrement fan de Mitchell & Ness, une marque jusqu’alors plutôt confidentielle, André 3000 et Big Boi des Outkast vont dans les années 90 collectionner leurs produits jusqu’à plus soif.
Grâce à ce coup de projecteur, M&N décrochera le jackpot en signant à la fin de la décennie un contrat d'exclusivité avec la NBA, la NFL, et la NHL, pour fabriquer sous licence leur merchandising officiel.
 Les Air Force One
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Créée en 1982 pour accompagner les joueurs de basketball sur les terrains, la AF1 accède vingt ans plus tard au rang de must absolu dans le vestiaire de tout rappeur qui se respecte.
Rolls Royce des blanches baskets, elle doit en grande partie sa démocratisation à l’hymne Air Force Ones sorti par un Nelly alors sommet de sa force de frappe commerciale – ce qui en 2002 n’était pas rien.
Sans avoir été consulté le moins du monde au préalable, Nike voit ainsi le natif de Saint-Louis et son crew promouvoir l’un de ses produits mieux que n’importe quelle campagne de marketing auprès de son public cible.
Quoi de plus efficace en effet pour une entreprise que de voir l’un de ses produits assimilé à une culture, et ce, à tel point que ce dernier devienne un prérequis pour en définir l’identité ?
Du pain béni donc, d’autant plus que du baggy au skinny la basket présidentielle a survécu à toutes les modes et fait régulièrement l’objet de collab’ toutes plus hype les unes que les autres (Travis Scott, Supreme, Playstation…).
 Les doudounes The North Face
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Destiné à sa création aux grimpeurs et backpackers, North Face est ensuite devenue cette marque qui habillait les darons de la bourgeoisie sortant leur chien les dimanches d’automne pluvieux.
Enfin, ça, c’était avant que le Wu-Tang et la team Bad Boy se réapproprient dans leurs clips vidéo ses vestes en goretex.
La hype n’est depuis pas retombée, ces doudounes étant fréquemment remises au goût du jour à coup de collaborations (avec Supreme, avec le designer japonais Junya Watanabe….) et de motifs (léopard, camo, bandana,..) qui ont de quoi sincèrement interloquer les campeurs de l’ancienne école.
 Les pantalons Dickies
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Quoi de mieux que d’assortir sa chemise en flanelle à gros carreaux et son gun avec un pantalon en coton canvas de la Williamson-Dickie Manufacturing Company ? Et ce d’autant plus que niveau rapport qualité/prix, vous trouverez difficilement plus avantageux.
[Et oui, il fut une époque où les rappeurs promouvaient autre chose que de la pseudo haute-couture hors de prix…]
Fondée au début du siècle, Dickies passe du streetwear au gangwear dans les années 80 quand Crips, Bloods et Chicanos de L.A. en font leur falzar de prédilection, certains optent même pour le total look en arborant la chemise qui va avec (chemise dont seuls sont boutonnés les deux premiers boutons).
Sur scène NWA, Death Row et toute la clique des Cali emcees leur emboîtent le pas.
Si la tendance ne manque pas d’ironie sachant que dans le même temps Dickies fournit le personnel hospitalier (celui-là même qui soigne les blessé par balle donc), la marque voit malgré elle son chiffre d’affaires grimper chaque année de 10% dans les 90’s.
Assumant depuis son côté mode, Dickies n’en reste pas moins tout aussi attachée à ses valeurs et continue d’habiller les chantiers et plateformes pétrolières de par le monde.
  Les Reebok Workout
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Qui aurait cru qu’une sneaker conçue au milieu des années 80 à l’attention exclusive des salles de fitness deviendrait un jour l’emblème des ghettos du sud des États-Unis, et plus particulièrement de ceux de la Nouvelle-Orléans réputés parmi les plus dangereux du pays ?
C’est pourtant le destin de la Workout dont la semelle en gomme et la sangle en forme de H vont s’imposer comme la star de la gamme Reebok Classic Leather (qui comme le rappelait récemment Birdman dans un épisode de Sneakers Shopping était chez lui bien plus populaire que les Jordan), à tel point qu’elle va hériter d’un surnom rien qu’à elle : la soldier.
Et comme le déclarera le global product manager de la marque James Hardaway : « Quand vous avez une chaussure à qui les consommateurs donnent d’eux-mêmes un surnom, vous savez que vous tenez le bon bout ».
L’équipementier surfera ensuite sur ce lien en sortant une édition « Solja » (l’argot sudiste pour « soldat »), puis plus récemment avec la campagne 3AM Nola.
 Les casquettes New Era
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Couvre-chef officiel des équipes de baseball de la Major League, la marque fondée en 1920 doit attendre le milieu des années 80 pour voir son célèbre modèle 59Fifty conçu en 1954 s’imposer au grand public … grâce à l’acteur à moustache Tom Selleck qui soutient ostensiblement ses Detroit Tigers dans la série télé Magum PI.
Fans depuis toujours de casquettes, les rappeurs finissent cependant par s’approprier le modèle quand les emcees new-yorkais décident au milieu des années 90 de se visser sur la tête le « Yankee hat ».
Fer de lance du mouvement, Jay Z rimera d’ailleurs deux décennies plus tard sur Empire State Of Mind « avoir rendu la casquette des Yankees plus célèbre que les Yankees eux-mêmes ».
Flairant le filon, New Era débauche Spike Lee en 1996 pour produire une édition spéciale, avant de très rapidement confier la tâche à tout rappeur affilié ou non à la Grosse Pomme (Wu-Tang Clan, Run DMC, Lil Wayne, Fabolous, Ludacris, Fat Joe, The Game, A$AP Rocky…).
  Les Clarks Originals Wallabees
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Fondée dans les années 1880 par William Clark, c’est après-guerre que la société du même nom perfectionne son modèle phare à mi-chemin entre le soulier et le mocassin en y ajoutant des semelles crêpes.
Si la Wallabee s’attire les faveurs des immigrés jamaïcains dans les années 70, à l’orée des années 90 les comptes de la petite entreprise familiale sont sévèrement dans le rouge.
Fort heureusement pour Clarks, en 1993 le Wu-Tang Clan sort son premier album. Débarquant avec une identité musicale nouvelle, les neufs lames imposent également leur style vestimentaire en s’affichant avec des pompes que personne ne portent.
Un choix qui tient autant de la raison que du cœur, puisque Ghostface (alias le « Wally Champ »), Method, Raekwon & Co. se font depuis un quart de siècle les ambassadeurs des Wallabees à coup de rimes avec « Killa bees » et de gros plans dans leurs clips et couvertures d’albums – convertissant au passage LeBron James, Drake et Walter White.
Étonnamment, il a fallu attendre le mois de juin dernier pour que naisse la première collaboration officielle entre Clarks et le Clan.
Les bottes Timberland
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Concentré uniquement sur l’aspect fonctionnel de sa « yellow boot » la firme de la famille Swartz manque tombe des nues lorsqu’elle découvre à la fin des années 80 sa popularité soudaine, non pas auprès des « gens travailleurs et honnêtes » pour reprendre un mot malheureux, mais des dealeurs de crack de la côte Est à la recherche de chaussures gardant leurs pieds chauds et secs en bas des blocs.
Timberland se voit alors accuser de garder à distance ce nouveau public en limitant, voire en supprimant les stocks dans certains secteurs géographiques considérés comme un peu trop « urbain ».
Qu’importe, les 6 inches rebaptisées « butter » dans les ghettos sont un tel hit qu’elles survivent à toutes les modes et polémiques pour séduire chaque nouvelle génération de rappeur.
D’ailleurs aujourd’hui tout va bien si l’on en juge les innombrables déclinaisons signées Pharrell Williams, Colette ou encore DJ Khaled.
 Les bérets Kangol
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Dans les années 1920, le Britannique et vétéran de la Première guerre mondiale Jacques Spreiregen se lance dans l’importation de bérets basques avant d’ouvrir sa propre usine et de commercialiser sa propre marque en 1938, Kangol – le K est pour « knitting/ tricoter », ANG pour « angora », et OL pour « wool/laine ».
Fournisseur de l’armée british en 39-45, Kangol se fait ensuite remarquer sur les têtes de Beatles, du golfeur Jack Palmer ou de la Princesse Diana avant d’adopter définitivement le kangourou comme logo au début des eighties.
La marque voit alors ses ventes tutoyer les sommets lorsque plus grands rimeurs de l’époque l’iconisent à tour de bras (LL Cool J en tête, mais aussi Run-DMC, Grandmaster Flash, Slick Rick…) que ce soit sous la forme de bérets ou de bobs.
Les années 90 marquent ensuite un nouvel élan quand dans un premier temps Wesley Snipes/ Nino Brown et tout son gang des Cash Money Brothers en font leur emblème dans New Jack City, puis quand la matière furgora et son effet fourrure fait son apparition.
La romance se poursuit depuis sans accroc au gré des Eminem, Rick Ross, ScHoolboy Q et consorts.
  Les vestes de régate Helly Hansen
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Marque norvégienne créée par un capitaine de la marine marchande en 1877, Helly Hansen s’est un siècle durant spécialisé dans la fabrication vêtements destinés aux sportifs de haut niveau ou aux industriels de la pêche.
Et puis aux alentours de 1995, sans que l’on sache vraiment quelle mouche les a piqués, LL Cool J, Mobb Deep et le Wu-Tang ont jeté leur dévolu sur le ciré tricolore Coastal, avant d’être suivis dans nos contrées par NTM, Raggasonic, La Cliqua et Manau.
Dubitative dans un premier temps, la compagnie refuse d’accompagner le mouvement, avant de complètement réévaluer sa stratégie devant l’afflux de contrefaçons et le boom du marché de l’importation.
HH élargit ainsi la distribution de ses produits vedettes, non sans prendre soin de sélectionner un nombre restreint de magasins et de se garder de communiquer au sujet de sa clientèle nouvelle.
Les chiffres de ventes ne cessant de grimper, histoire de battre le fer tant qu’il est encore chaud lors des collections suivantes l’aspect technique qui faisait l’ADN de la marque est quelque peu délaissé au profit de la production en série de doudounes, t-shirts, sweat et polos.
Malheureusement, après quelques saisons fastes, cette nouvelle orientation se révèle perdante-perdante (les clients traditionnels ne se reconnaissent plus dans l’offre, les b-boys passent à une nouvelle mode), la marque manquant même de mettre la clef sous la porte.
  Les durags
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Porté par Moïse lorsqu’il a séparé la mer Rouge au 19ème siècle par les esclaves et les travailleurs des classes les plus défavorisées qui souhaitaient attacher leurs cheveux, le durag (ou do-rag) sert au siècle suivant à se couvrir la tête au moment de dormir afin de préserver sa coupe de cheveux.
C’est à la fin des années 60 avec le mouvement des droits civiques qu’il se transforme en article de mode.
Proposé alors en différentes couleurs, il se fait admirer dans un premier temps sur le crâne des athlètes avant de devenir à la fin des années 90 l’attribut de tout rappeur mainstream qui se respecte – chacun le portant à sa manière : noué pour les plus traditionalistes, avec une casquette deux fois trop grande pour Memphis Bleek, détaché à l’arrière pour Jay Z, desserré sur le front pour Cam’ron…
Bon après c’est un peu parti en vrille. Passe encore qu’Eminem en tête les white boys du rap s’y soient mis, mais ce sont ensuite David Beckham ou Steven Seagal (Steven Seagal !) qui ont été vu avec ce carré de nylon sur la tête.
Préoccupées par l’image que le durag renvoie à son public, dans la première partie des années 2000 les ligues professionnelles de football et de basketball l'interdisent à leurs joueurs les jours de match.
 Tommy Hilfiger
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Marque préférée des wasp Ivy League de la côte Est des États-Unis, un peu à l’image de notre Lacoste national et de son polo à croco, Tommy Hilfiger et ses chemises au logo rouge-blanc-bleu sont adoptées avec enthousiasme par les rappeurs au début des années 90.
Contrairement à bon nombre de ses confrères qui passeront à côté du phénomène soit par mépris soit pas incompréhension, le designer saisit lui très tôt les retombées qu’il peut en tirer ce jour où il croise par hasard dans un aéroport Grand Puba du groupe Brand Nubian habillé de la tête au pied en Tommy.
Convaincu que le succès de sa marque repose sur le degré de cool qui lui est accolé, Hilfiger approche le rappeur pour lui offrir des cartons de fringues entiers. Très vite la stratégie porte ses fruits, tant et si bien que de fil en aiguille que la marque finit par signer très officiellement la chanteuse Aalyah en tant qu’égérie en 1996.
Si la belle histoire se poursuit encore quelques années, au début des années 2000 les deux parties finissent cependant par prendre leurs distances notamment en raison des (fausses) accusations de racisme dont Tommy Hilifiger fait l’objet, mais aussi et surtout à cause de l’arrivée sur le marché des Phat Farm, Rocawear et autre Sean John pilotés par les rappeurs eux-mêmes.
  L'ARTICLE RÉSUMÉ SUR TWITTER
Posté le 21 septembre 2018 sur Booska-p.com.
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lignes2frappe · 11 months
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2010-2019 : LES 10 ALBUMS QU’IL FAUT AVOIR ÉCOUTÉS DANS SA VIE
Bilan d'une décennie qui a complètement rebattu les cartes du rap...
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Qui aurait pu imaginer il y a dix ans à quel point le rap allait évoluer ? Nouvelles stars, nouvelles influences, nouveaux thèmes, nouvelles technologies, nouveaux canaux de diffusion... tout ou presque a été chamboulé du sol au plafond.
Non seulement une telle vigueur est des plus remarquables à l’approche de la cinquantaine, mais elle explique très certainement pourquoi cette culture se fait de plus en plus hégémonique : toujours plus variée, toujours plus en phase, elle ne cesse d’élargir sa sphère d’influence et d’agréger les parts de marché.
La sélection d’albums présentés ci-dessous reflète d’ailleurs plutôt bien la chose, tant chacun y trouvera « son rap à lui » (sauf les fans de J.Cole), sans pour autant se sentir forcément concerné par celui des autres.
2010 : My Beautiful Dark Twisted Fantasy
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Sorti le 22 novembre sur Def Jam/Roc-A-Fella.
À la croisée des chemins entre le Kanye West d’antan et le Kanye West de maintenant, MBDTF c’est le Kanye West qui met tout le monde d’accord.
Chef d’œuvre absolu de sa discographie, ce cinquième opus équilibre toute la démesure de son personnage (sa suffisance, sa vulnérabilité, son sens de l’ironie...) dans un décor musical au classicisme assumé.
Flirtant avec l’emphase et la luxure, l’exercice ne cède cependant jamais aux sirènes du mauvais goût tant le maître des lieux est ici en parfaite possession de ses moyens, qu’il s’agisse de varier les ambiances (le galvanisant Power, le théâtral Runaway, le tourmenté Blame Game...) ou de tirer le meilleur de sa prestigieuse guest list (John Legend, Pusha T, Rick Ross, Nicki Minaj...).
Aussi dense que raffiné, aujourd’hui comme hier ce Fantasme beau sombre et tordu continue d’époustoufler.
2011 : Take Care
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Sorti le 15 novembre sur Young Money/Cash Money/Republic.
Candidat au titre de plus grosse superstar de la décennie, Drake doit tout ou presque à cet album.
Après sa mixtape So Far Gone (2009) et son premier essai Thank Me Later (2010) qui chacun dans leur genre laissaient présager son potentiel, le Canadien se trouve ici pleinement.
Non pas qu’il est fondamentalement inventé quoi que ce soit, mais épaulé des indispensables Noah '40' Shebib et The Weeknd qui lui ont concocté un écrin sonore sur-mesure (le premier qui dit « éthéré » sort), il rappe, il chante, se vante, se lamente comme personne ne se l'était jamais permis auparavant – mentions spéciales à Over My Dead Body, Headlines et Doing It Wrong.
Si par le plus grand des hasards vous ne connaissez de Drake que ses récentes playlists attrape-likes, prenez le temps d’écouter Take Care de bout en bout pour saisir la différence de niveau.
2012 : good kid MAAD city
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Sorti le 22 octobre sur Top Dawg/Aftermath/Interscope.
Auteur d’un sans-faute depuis ses débuts, il n’aurait pas été scandaleux de voir tous les projets de Kendrick Lamar Duckworth chroniqués dans cet article, de sa mixtape Overly Dedicated en passant par sa compilation de chutes de studio Untitled Unmastered ou son récent DAMN.
S’il ne faut en garder qu’un, ce serait toutefois son second solo.
Sorte de plongée documentaire dans son Compton natal, il se distingue par son alliage inégalé de précision et de fluidité. Méticulosité des lyrics, technicité du flow, nuances des arrangements, encastrements des refrains... le sens du détail est omniprésent sans pour autant tomber dans le piège de l’ostentation.
Qui a dit que GKMC était le Illmatic du 21ème siècle ?
2014 : Piñata
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Sorti le 18 mars sur Madlib Invazion.
Si Freddie Gibbs et Madlib forment très certainement le meilleur binôme emcee/producteur de leur génération, c’est évidemment pour leurs qualités respectives au micro et derrière les platines, mais aussi et peut-être surtout pour la complémentarité dont ils savent faire preuve.
Après avoir livré trois formats courts en guise d’échauffement (Thuggin' en 2011, Shame en 2012, Deeper en 2013), leur alchimie est telle que Gibbs n’est jamais meilleur que lorsqu’il rappe en solitaire sur les beats de son compère – quand bien même entre Danny Brown, Earl Sweatshirt et Raekwon, question featurings il y a du beau monde.
Présenté par ses auteurs comme « un film de gangsters Blaxploitation », Piñata ne se limite néanmoins pas à un clin d’œil : six ans après les faits, l’album s'autorise de regarder droit dans les yeux les classiques du genre que sont Only Built 4 Cuban Linx et Hell Hath No Fury.
2015 : Dirty Sprite 2
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Sorti le 17 juillet sur A1/Freebandz/Epic.
Ça pris le temps que ça a pris, mais Future a fini par sortir l’album que le monde attendait de lui. Mieux, dans une décennie dominée par Atlanta et sa trap, il peut s’enorgueillir d’avoir sorti l’album définitif du genre.
Drogué à s’en faire saigner les narines, riche à sombrer jusqu’au cou dans la paranoïa, il conte une vie remplie d’excès non sans teinter les productions de son compère Metro Boomin' de ce sentiment si particulier, mélange de colère et de mélancolie.
DS2 ou le disque qui s’écoute assis seul et désabusé sur la banquette VIP d’un club de striptease, verres fumés sur les yeux et sirop dans la main.
Notez que plusieurs morceaux des mixtapes Monster, Beast Mode et 56 Nights sont inclus dans la version Deluxe, rendant de facto cette dernière indispensable.
2016 : Birds in the Trap Sing McKnight
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Sorti le 2 septembre sur Grand Hustle Records/Epic Records.
Moins triomphant au box-office qu’Astroworld et considéré à l’époque par la critique comme un ton en dessous de Rodeo, ce second opus de Travis Scott est-il à la revoyure la perle de sa discographie ?
Que se soit par son sens de la mélodie ou l’énergie de ses bangers (Pick Up the Phone, Goosebumps, Through the Late Night...), La Flame parfait sa formule non sans l’assortir d’un petit côté sombre et théâtral qui relève harmonieusement les choses.
Et pour ne rien gâcher, s'affaire autour de lui un casting quatre étoiles qui se fond à merveille dans l’ensemble – sérieux même Cassie (Cassie !) arrive ici à tirer son épingle du jeu.
2016 : Coloring Book
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Sorti le 12 mai sur Apple Music.
L’album dont nul ne pensait avoir besoin et qui pourtant a fait un bien fou.
Kermesse jazzy/gospel/hip hop animée par un Chance the Rapper plus « feel good » que jamais, ce Livre de Coloriage a beau se situer dans la lignée de The Life of Pablo de son mentor Kanye West, il n’en réussit pas moins à éviter ses écueils les plus flagrants (pas de prêchi-prêcha premier degré, une cohérence maintenue du début à la fin, des feats au service du projet...).
Truffé de pistes tantôt intimistes (Blessings, Same Drugs...), tantôt bourrées à l’énergie (No Problem, Angels...), il peut au contraire se targuer d’un lyrisme et d’une grandiloquence qui savent se faire plus mesurés quand il convient de ne pas en faire trop.
Seul bémol : la suite s’est révélée moins glorieuse pour Chano dont le Big Day dévoilé cette année est à peine écoutable.
2017 : 4:44
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Sorti le 30 juin sur Roc Nation/ Universal Music Group.
Dans toute l’histoire du rap, combien de rappeurs peuvent se vanter d’être à l’approche de la cinquantaine 1) encore actif 2) toujours « relevant » aux yeux du grand public 3) capable d’enregistrer un album ultra quali ?
Réponse : un et un seul, Jay Z.
Plutôt que d’essayer de coller aux basques de la jeune génération, le mogul a fait le choix de s’assumer en évoquant les thèmes qui font partie de son quotidien d’époux et père de famille (sens des responsabilités, infidélité...), le tout sur un ton sobre et mature que l'on ne lui connaissait pas forcément.
Aidé par le vétéran No I.D. qui a réussi à proposer du neuf en samplant du vieux (Stevie Wonder, Nina Simone, Donny Hathaway...), le Jéhovah du game cimente ici encore un peu plus son héritage.
2018 : Daytona
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Sorti le 25 mai sur G.O.O.D. Music/Def Jam Recordings.
Auteur d’un déjà très bon My Name is My Name en 2013, Pusha T a cette fois-ci monté le curseur d’un cran avec ces 21 minutes de musique qui font clairement le choix de la qualité sur la quantité.
On est en droit de trouver un tel format un peu frustrant, mais force est d’admettre qu’à peine le disque terminé il est très difficile de ne pas le rejouer immédiatement plusieurs fois de suite.
À sa décharge, il faut avouer que la moitié des Clipse a mis les petits plats dans les grands en concentrant ce qu’il sait faire de mieux depuis bientôt 20 ans : du bon gros coke rap qui ne s’embarrasse d’aucun complexe ou fioriture.
Bien lui en pris, absolument pas le plus attendu des cinq albums de la Yeezy season, Daytona a sauvé les meubles.
2019 : IGOR
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Sorti le 17 mai sur A Boy is a Gun/Columbia.
Décidément, Tyler, the Creator n’a jamais aussi bien porté son nom.
Plus encore qu’avec Flower Boy deux ans auparavant, il injecte quantité d’influences funk et r&b dans sa musique jusqu’à totalement brouiller les lignes entre les genres – l’intéressé est d’ailleurs le premier à admettre que « eeee-gore » n’est pas un album de rap.
Plus chef d’orchestre qu’interprète, il n’hésite pas à volontairement se mettre en retrait lorsque l’intérêt artistique le commande, reléguant sa voix au rang de composante parmi d’autres. Non seulement le choix s’avère payant, mais il n’est pas impossible qu’il amorce une seconde partie de carrière des plus prometteuses.
Et si le prochain roi du mainstream c’était le Goblin ?
Publié sur Booska-P.com le 6 janvier 2020.
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QUI SONT LES 15 PERSONNAGES LES PLUS COOLS DES FILMS DE TARANTINO ?
Un classement qui respire la désinvolture et l'hémoglobine...
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Le cinéma de Quentin Tarantino serait-il le cinéma de Quentin Tarantino sans le charisme de ses personnages ?
À des intrigues pour le moins secondaires, le réalisateur/scénariste ne s’est en effet jamais caché d’apporter un maximum de soin à ces derniers, que ce soit via le choix des acteurs, l’écriture des dialogues ou la mise en scène.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, quand le générique de fin défile, le sentiment qui prédomine est très souvent cette envie de vouloir continuer de faire un bout de chemin avec les uns et les autres.
Et c’est encore moins un hasard si plus de vingt-cinq ans après ses grands débuts derrière la caméra, ses personnages les plus marquants font partie intégrante de la culture populaire.
Leur secret ? Si tous ne jouent pas dans le même registre, il est une qualité qu’ils incarnent comme personne : le cool.
Pas le cool pour le cool (qui pour le coup est tout sauf cool), mais une sorte de détachement mêlé à une certaine retenue qui n’est pas sans incidence sur leur capital sympathie – et qu’importe si dans la vie, ils sont braqueurs, voleurs ou tueurs.
Voici donc sans plus attendre le classement ultime et définitif éminemment subjectif des personnages les plus frais de l’univers de QT en se basant sur ce seul et unique critère.
  15. Drexl Spivey
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Interprété par Gary Oldman dans True Romance (1993)
Difficile de faire plus pimp que ce pimp de bande dessinée qui, rappelons-le, est campé par le très rigide Commissaire Gordon des films de Christopher Nolan.
Accent jamaïcain, dents en or, peignoir motifs léopard, dreadlocks… Drexl vit sa vie de maquereau comme s’il participait à un cosplay, persuadé d’être un renoi pur sucre.
Se comportant de la sorte (voir ses réticences à fêter le « white boy day »), il ne lui faut pas plus de sept minutes de présence à l’écran pour s’arroger une place dans ce classement.
L’appropriation culturelle à son meilleur.
14. Gogo Yubari
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Interprétée par Chiaki Kuriyama dans Kill Bill Vol.1 (2003)
Garde du corps personnel d’O-Ren Ishii compensant son jeune âge (17 printemps) par une folie toute meurtrière, « Gogo-bingo » aurait tout autant mérité que sa maîtresse d’avoir droit à son propre animé.
Outre le fait d’être la plus agile des Crazy 88 au combat, elle est l’un des rares adversaires de La Mariée à être passé tout près de lui faire mordre la poussière, et ce dans un style des plus fluides et des plus agréables à regarder.
Habillée selon les fantasmes des amateurs de hentai, elle est la preuve vivante qu’il ne faut pas juger un livre à sa couverture.
13. Marsellus Wallace
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Interprété par Ving Rhames dans Pulp Fiction (1994)
Clairement pas le perso le plus rigolo de la liste, le propriétaire de la fameuse mallette et mari de la délicieuse Mia sait de par sa réputation se faire des plus intimidants avant même que l’on ne sache à quoi il ressemble – quand bien même l’on sait très clairement à quoi il ne ressemble pas.
Caïd aux allures de boss de fin de jeu vidéo, il fait ensuite entendre sa voix caverneuse sur fond du suave Let’s Stay Together d’Al Green, ce qui donne tout de suite à sa présence un cachet des plus blaxploitation.
Bon, attention à ne pas trop le titiller là où ça fait mal. Personne ne tient à savoir dans le détail ce qu’il entend par « la jouer à la flamme bien moyen-âgeuse ».
12. Jungle Julia
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Jouée par Sydney Tamiia Poitier dans Death Proof (2007)
Entendons-nous bien : toutes les girls du Boulevard de la mort sont super cools. C’est juste que « JOO-lee-ah » l'est encore plus.
Moins garçon manqué que Zoé (mais un peu quand même), moins coincée que Rosario, en plus d’officier comme DJ sur la radio locale Austin Hot Wax 505, de diriger son propre label indé et de poser sur des panneaux publicitaires géants (excusez du peu), la meuf affiche un tour de fesses de la taille du Texas.
[D’où cette quote qui laisse rêveur : « Black men and a whole lota' mother fuckin' white men have had plenty fun adoring my ass. I don't wear their teeth marks on my butt for nothing. »]
De quoi regretter toujours un peu plus à chaque vision du film qu’elle n’ait pas eu la présence d’esprit d’attacher sa ceinture de sécurité…
11. Daisy Domergue
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Interprétée par Jennifer Jason Leigh dans The Hateful Eight (2015)
Moralement un énième personnage pour qui la note sera des plus salées le jour du Jugement Dernier, mais qui en attendant s’en sort plus que bien question divertissement.
Chef de gang aussi dure au mal et déglinguée que ses comparses masculins de l’Ouest sauvage, miss Daisy se révèle in fine une hors-la-loi plus malicieuse qu’elle en a l’air, et de surcroît assez marrante (mention spéciale à toute la batterie d’expressions faciales de la revenante Jennifer Jason Leigh).
Tout cela sans oublier que, guitare en main, elle a improvisé le meilleur live de la filmographie de Tarantino. Kurt Russel ne s’en est pas remis.
10. Clarence Worley
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Interprété par Christian Slater dans True Romance (1993)
Très certainement le personnage le plus proche du Quentin Tarantino des jeunes années. Le Quentin Tarantino qui bien avant la gloire hollywoodienne travaillait dans un vidéo club de quartier et rêvait les yeux grands ouverts de gloire hollywoodienne.
Encyclopédie des films de kung-fu et de la culture comic, Clarence voit sa vie changer du jour au lendemain (littéralement) lorsqu’il rencontre l’amour de sa vie Alabama dans une salle de cinéma.
S’en suit une bluette cocaïnée aux faux-airs de parcours initiatique où il finit par devenir le genre de personne qu’il aurait voulu être.
Point bonus : il traîne avec le Roi Elvis.
9. Winston Wolf
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Interprété par Harvey Keitel dans Pulp Fiction (1994)
Surgissant de nulle part (et en smoking) lors de la Bonnie Situation, il est celui qui pique la vedette à tout le reste du casting dix minutes durant avant de repartir aussi sec (et avec une fille à son bras).
Qui est-il ? D’où vient-il ? Comment a-t-il appris à nettoyer des banquettes de voiture tâchées d’éclats de cervelle ? Les réponses, ce sera pour une autre fois, ici tout juste aura-t-on le loisir d’apprécier que personne au monde n’a l’air plus calme et plus déterminé que lui tasse de café en main.
En même temps, qu’attendre d’autre d’un type qui « pense vite », « parle vite » et qui se fait surnommer sans une once d’ironie « Le Loup » ?
8. Jackie Brown
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Interprétée par Pam Grier dans Jackie Brown (1997)
« Booyah ! » Coincée entre un trafiquant d’armes et les agents fédéraux, cette hôtesse de l’air héritière pas si lointaine de Coffy et Foxy Brown use de toute sa ruse pour manipuler son petit monde et s’offrir se payer un nouveau départ.
Filmée avec un amour de spectateur, Jacqueline/Pamela irradie le film de sa présence, peu importe que « ses cheveux sentent la prison » ou qu’elle écoute ses vinyles de soul music en peignoir.
Vingt ans après les faits c’est d’ailleurs toujours autant un scandale que l’Oscar de la meilleure actrice lui ait échappé.
7. Seth Gecko
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Interprété par Georges Clooney dans From Dusk till Dawn (1996)
Le bon côté d’avoir un frère psychopathe et détraqué sexuel, c’est que quand bien même vous seriez un taulard en cavale jamais contre une bonne bagarre ou un concours de flingues pour régler vos différends, vous arrivez sans peine à passer pour un chic type.
Alors si en plus vous rajoutez à cela l’aura d’un Georges Clooney au top de son game (pas celui de Batman & Robin ou du Retour des tomates tueuses hein), ce petit côté chevaleresque propre aux gangsters de cinéma et le tatouage le plus stylé des nineties, pas besoin d’être grand clerc pour comprendre pourquoi même la très prude Juliette Lewis finit par avoir envie d'aller s’encanailler avec lui de l’autre côté de la frontière mexicaine.
6. Django
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Interprété par Jamie Foxx dans Django Unchained (2008)
Le « D » a beau être silencieux, cet ancien-esclave-devenu-chasseur-de-prime-devenu-super-héros-vengeur n’hésite pourtant pas à en faire des caisses lorsqu’il s’agit de réécrire le passé à coup de cartouches dans le buffet des esclavagistes.
Jamais à court de répartie (« I count 2 guns nigga »), toujours swagué, il se permet même de signer un perfect en allant reconquérir sa promise avec les formes, cf. cette petite danse de fin à dos de cheval tout ce qu'il y a de plus kiffante.
Décidément, Will Smith qui a longtemps été pressenti pour le rôle avant de décliner pour d’obscures raisons doit encore s’en mordre les doigts.
5. Le lieutenant Aldo Raine
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Interprété par Brad Pitt dans Inglourious Basterds (2009)
Redresseur de torts toujours, le chef de file des tar-bas est clairement de ceux qui aiment son métier. Il aime d’ailleurs tellement son métier qu’il exige de ses collègues de travail un dévouement total, chacun d’eux lui « devant personnellement 100 scalps ».
Ah oui, petite précision : dans la vie, Aldo l’Apache est chasseur de « Naht-zees ».
Un job plutôt sympa donc, d’autant plus qu’il lui permet de se faire inviter à des avant-premières de films des plus selects et d’en profiter pour y faire étalage de son don tout particulier pour la langue italienne.
Son arrière-petit-fils Floyd (le colocataire de True Romance défoncé à l’herbe à qui Brad Pitt prêtait déjà ses traits) a de quoi être fier.
4. Ordell Robbie
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Interprété par Samuel L. Jackson dans Jackie Brown (1997)
Pas franchement le mec le plus malin du Tarantino universe (il bouge les lèvres quand il lit), ni le plus fiable en affaires, mais très probablement le mec le mieux sapé (« all-pastel-everything », barbichette tressée, collection de bérets Kangol à rendre fou de jalousie Samuel L. Jackson himself…).
Du coup, pour peu qu’il n’ait pas envie de vous en coller une dans le citron, il serait assez tentant de passer l'aprèm' avec lui dans un bar un peu stylé, à siffler des vodkas orange et à digresser à l’infini sur les vertus comparées de l’AK-47 et du 9mm.
3. Jules Winnfield
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Interprété par Samuel L. Jackson dans Pulp Fiction (1994)
Question : qui dans l’histoire du cinéma (tous genres confondus, toutes périodes confondues) peut se vanter d’être un personnage à ce point iconique ?
Look iconique, lignes de dialogue iconiques, portefeuille iconique… l’ami Jules est la raison pour laquelle Pulp Fiction se déroule, non pas de façon chronologique, mais de telle sorte qu’il soit celui qui clôt les débats.
Ce tueur à gage jheri curlé ne se limite cependant pas à ce qu’il laisse paraître : derrière son talent insoupçonné pour les massages de pieds et son authentique enthousiasme pour les hamburgers se cache un homme en proie au doute spirituel.
Et oui, même pour les types plus cools que Fonzie « la marche des vertueux est semée d’obstacles ».
2. Bill
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Interprété par David Carradine dans Kill Bill (2003)
Fils de pute né dans un bordel mexicain, le « Snake Charmer »/« murdering bastard » aura vécu sa vie comme un roman, avant de quitter la scène non sans majesté.
Expert ès kung-fu et maniement du sabre (merci Hattori Hanzo, merci Paï Meï), à la tête du redoutable Détachement International des Vipères Assassines, joueur de flûte mélancolique… l’amant de Beatrix et d'Elle dégage cette vibe propre à ceux qui en ont vu d’autres, mélange de daron hippy qui n’a pas oublié ses folles années et de vieux cow-boy qui en a encore sous la pédale.
Qu’importe un hypothétique Kill Bill 3, c’est son biopic que l'on veut.
1. Mr Blonde
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Interprété par Michael Madsen dans Reservoir Dogs (1992)
Être cool, okay tout le monde est d'accord. Mais être cool, ça veut dire quoi ?
Être cool, c’est ne pas oublier de lâcher un pourboire à la serveuse. Être cool, c’est boire un milkshake une main dans la poche quand bien même vous venez de participer à un braquage de bijouterie qui a viré au bain de sang.
Être cool, c’est demander calmement à ceux qui aboient « s’ils comptent mordre un jour ». Être cool, c’est effectuer des petits pas de danse sur Stuck in the Middle With You des Stealer’s Wheel alors que vous vous apprêtez à torturer un type en bleu par simple distraction.
Être cool, c’est être Michael Madsen dans le tout premier film de Quentin Tarantino.
Ils sont cools eux aussi (les mentions honorables) : Mel (Bridget Fonda), la surfeuse blonde accroc au bang ; le passablement désœuvré Beaumont Livingston (Chris Tucker) ; le shérif Chris Mannix (Walton Goggins), raciste mais sympa alors ça va ; Donny Donowitz (Elie Roth), alias l’Ours Juif, alias « Antonio Maaargareeetti ! » ; la diablesse Santanico Pandemonium (Salma Hayek) ; le DJ K-Billy qui anime l’émission de radio Super Sounds of the Seventies ;  le venimeuse Elle Driver qui assortit ses caches-oeils à ses tenues ; le très éloquent Docteur Schultz (Christoph Waltz) ; et bien sûr cette peste de Mia Wallace (Uma Thurman).
Posté le 9 Novembre 2018 sur Booska-p.com.
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18 CHOSES QUI ONT CHANGÉ DANS LE RAP FRANÇAIS EN 18 ANS
Avant le rap de France c'était différent, maintenant c'est différent...
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N’en déplaise à ceux qui s’intronisent un peu trop rapidement comme les gardiens du temple, le rap évolue sans cesse depuis ses débuts. Quoi de commun entre les beats électro des soirées du terrain vague de La Chapelle, les premiers copiés/collés balbutiants des précurseurs de la scène hexagonale, les textes engagés des années 90, les délires chargés d’egotrip gangster ou les ambiances autotunées qui règnent à l’heure actuelle ? 
Le rap est vaste, le « vrai rap » difficile à cerner. 
Idem du point de vue du public, chaque époque amène une perception différente. Dans les années 90 on débattait sec du caractère « commercial » de la musique. Dans les années zéro, la question prédominante était celle de la crédibilité de rue. Aujourd’hui c’est celle des revenus qui occupe les esprits.
Depuis le siècle dernier tout n’a pas pour autant changé (Scarface sera toujours Scarface), mais quand même : voici 18 évolutions que l‘on n’avait pas forcément vu venir.
 1. Parler de hip hop est réservé aux zulus
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Forte de son succès, la discipline reine du hashipéhasopé a fini par vampiriser ses consœurs que sont le graff’, la danse ou le beat boxing.
Pour les plus jeunes, le hip hop a depuis longtemps rejoint l’étagère des antiquités de la musique (au même titre que d’autres étrangetés comme la disco ou la new wave). Le « Peace unity love and havin’ fun » des premières heures du mouvement est désormais assimilé à un slogan hippy.
Le rap est certes plus populaire que le hip hop ne l’a jamais été (on entend du Kool Shen chez Zemmour & Naulleau !), mais chemin faisant il a perdu un peu de ce qui faisait de sa substance, d’où peut-être cette incompréhension plus marquée entre ancienne et nouvelle génération.
 2. La dictature de la première semaine
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L’argument marchand a certes toujours été mis en avant par les artistes et les maisons de disques, mais ce qui peut surprendre ici c’est la vigueur avec laquelle le public a fait sien ce critère, commentant dorénavant à foison les résultats des uns et des autres.
[Notons que paradoxalement cette tendance est apparue dans l’hexagone au moment où les ventes de disques se réduisaient comme peau de chagrin.]
Il est certes plus facile pour l’auditeur moyen (et pour le journaliste moyen) de parler chiffres que de parler lettres, mais que ce court-termisme réduit encore un peu plus le rap à un objet de consommation instantanée.
En revanche si ce sprint commercial saborde la durée de vie des projets, il participe grandement à accélérer les rythmes de sorties, créant au passage une sorte de prime à la nouveauté où passé et présent sont irrémédiablement gommés par la suite des événements.
 3. L’avènement de la province
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Désir de renouvellement, lassitude à l’égard des clashs entre poids lourds, plus grande facilité d‘enregistrement… cela aura pris le temps qu’il faut mais le rap de France a fini par sortir de son éternelle dichotomie Paris/Marseille et de ses particularismes locaux douteux (le mot est faible) à la Manau et Kamini.
Si l’arlésienne lyonnaise ne s’est jamais concrétisée, on a eu le droit comme aux US à l’éclosion de nos Atlanta et Miami locaux. En français dans le texte ça donne les Roubaix (Gradur), Montpellier (Joke) et autres Caen (Orelsan).
 4. Un morceau sans clip n‘intéresse personne
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Difficile de croire aujourd’hui que l’un des plus grands morceaux de l’histoire du rap, Le crime paie, n’ait jamais été clippé. Encore plus difficile d’imaginer qu’en sortant aujourd’hui il bénéficierait du même impact qu’à l’époque, tant l’image est devenue indissociable de la musique (quitte à la supplanter ?).
Si les gros clips scénarisés (de ceux qui plantent un budget promo) se font plus rare, tourner une vidéo n’a plus rien d’exceptionnel – ce serait d’ailleurs plutôt l’inverse.
Les coûts se sont drastiquement réduits et il est désormais possible de bénéficier d’un clip de très bonne facture (lire : accompagné de l’indispensable combo drones/cité/armes/motos) pour moins de 5 000 euros.
Enfin pour se faire connaître des maisons de disques, les artistes en herbe n’ont plus besoin de refiler une démo avec un numéro de téléphone écrit au dos, taxer l’iPhone d’un pote suffit.
[Par contre une fois les vues au rendez-vous, l'option youtubeur pas drôle en feat n'a rien d'obligatoire]
 5. La presse papier a disparu
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L’Affiche, Authentik, Radikal, Get Busy… le net et la gratuité auront fini par avoir raison des meilleurs mensuels et fanzines.
Le journalisme à Papa a laissé sa place à une toute nouvelle école cette fois-ci complètement affranchie des codes d’antan et qui profite sans vergogne de la souplesse qu’offre la technologie actuelle (ouvrir un blog ça coûte au max 40 balles par an).
Cette petite révolution a permis l’éclosion d’une palette de talents qui n’aurait peut-être pas percé (ou même eu l’idée de se lancer) sans les traditionnels relations ou diplômes certifiés.
Si le journalisme rap se fait plus divers (au point d’être parfois plus intéressant que le rap lui-même), cette plus grande accessibilité amène inévitablement son lot d’inconvénients qui vont du moyennement acceptable (#TeamFautesdOrthographe*), au sodomisage de déontologie (#TeamRumeurs&CopiésCollés).
*Coupable…
 6. Les rappeurs sont devenus des geeks
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Fini les stickers collés dans les rames de métro. Promo, clashs, actu… c’est derrière l’écran et sur les réseaux sociaux que ça se joue.
Alors que Facebook et Twitter sont la plupart du temps gérés par des community manager, sur Instagram l’artiste est seul aux manettes et s’exprime sans filtre, créant d’une certaine manière son propre média et sa propre tribu.
Si chez les cainri, les comptes IG se confondent avec une télé réalité des rich & famous, chez nous c’est plus relax, ambiance fait maison (montages compris).
Bon après c’est encore la crédibilité de rue qui en prend encore un coup, mais en 2016 qui s’en soucie vraiment ?
 7. Tout le monde fait des instrus
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Ces après-midis où il fallait se taper deux heures de métro pour aller voir un gars qui connaît un gars qui fait du son sont révolues. Tout comme la chasse aux rééditions d’albums incluant un cd d’instrumentales.
Joie de la technologie, l’achat d’un sampler est presque devenu facultatif. Les logiciels de création et de composition (FruityLoops en tête) sont devenus monnaie courante, à tel point qu’à de rares exceptions les beatmakers sont réduits au rang d’anonyme des studios.
Et puis au pire vous pouvez toujours acheter des prod’ prêtes à rapper sur certains sites dédiés.
 8. La religion a pris beaucoup plus de place dans les textes
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Comme toute la société française depuis une quinzaine d’années, le rap n’a pas échappé à la montée du fait religieux, que ce soit via les conversions médiatisées de certaines têtes d’affiche (Kery James, Diam’s, Abd-Al-Malik…) ou la mise en avant par certains de leur spiritualité (Médine, Ali…) au point d’en faire, si ce n'est un fonds de commerce,  une marque de fabrique.
Parallèlement cela a entraîné une kyrielle de nouveaux débats qui ont pris une importance croissante, comme le caractère haram de la musique, l’utilisation d’instruments à vent ou encore la question de serrer la main aux femmes.
 9. Ce rap jeu est de plus en plus fashion
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L’apparence a toujours bénéficié d’une place prépondérante dans le rap. Si rien ne viendra jamais contester le règne des grains de caf’ et des polos Lacoste, à l’uniforme un peu trop standardisé survêt’/baskets/casquette s’est petit à petit substitué un look à mi-chemin entre le normcore des quartiers et la sophistication des hipsters.
Terminé la coupe à la Yul, le cheveu se porte lisse et soyeux et la pilosité se veut aussi chiadée que celle de d’Artagnan.
Côté marques, le luxe (ou une certaine idée du luxe) est toujours là, mais la sacoche DG s’assortit d’un maillot du PSG tandis que les Max se portent avec des accessoires à motifs Burberry ou à fleurs.
Si on est encore loin de voir débarquer un Young Thug à la française (et c’est peut-être pas plus mal), l’homophobie ayant de moins en moins le droit de citer, les mecs se lâchent un peu plus côté style.
À quand un freestyle sur les meilleures crèmes hydratantes ?
[Bon par contre les lunettes de soleil portées H24 même en interview, c’est non.]
 10. Les clashs ont explosé au grand jour
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Les bisbilles entre rappeurs ont beau être aussi vielles que le rap, les attaques frontales sont longtemps restées cantonnées (distance oblige ?) au stade des sous-entendus, à l’image du « Aime tes haines si t'aimes le superflu » de MC Solaar ou du Des durs des boss des dombis de Fabe – qui mine de rien clashait dans le même sac le Ministère, les Nick Ta Mère et Booba.
Et puis un beau jour MC Jean Gab’1 a mis les deux pieds dans le plat avec son fameux (mais moins subtil) J’t’emmerde.
Toutefois le vrai élément déclencheur, celui qui mettra le feu aux poudres, sera ce jour où de passage à Skyrock Rohff traitera ouvertement son rival de toujours de « zoulette ». La suite vous la connaissez…
Depuis tout le monde s’insulte joyeusement avec des morceaux pas toujours de haute volée.
 11. L’autotune a mis les chanteuses de rnb au chomage
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Avant pour passer sur les ondes, il fallait y aller de son tube grand public. Rien de nouveau depuis, si ce n’est qu'avant l’arrivée de l’autotune la formule n’était pas vraiment la même.
Pour pondre un son commercial, trois options s’offraient aux MC attirés par l’appât du gain : le refrain scratché, le recyclage d’un sample de funk pas trop grillé, ou mieux, les miaulements lascifs d’une chanteuse avec un nom en -a (Kayna, Kayliah, Assia, Kenza…).
Au moins maintenant c’est clair : c’est voix métallique pour tout le monde et puis c’est tout.
 12. La course à la punchline
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Bien que la recherche de la rime choc ait toujours été caractéristique de l’écriture des rappeurs (bien avant même l’apparition du terme), avec le temps ce phénomène s’est intensifié, quitte à déstructurer les textes qui ressemblent parfois à s’y méprendre à un fil twitter (fautes d’ortho inclues).
Osef les thèmes et la cohésion, les morceaux d’un même projet s’enchaînent sans que ne se dégage toujours une identité propre à chacun.
Face A, la punchline c’est cet art de la fulgurance. Face B, c’est le pendant de la culture du slogan publicitaire.
[Dans le même genre, on aurait pu parler des gimmicks]
 13. Le rap mongol constitue un genre à part entière
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Si le rappeur mongol moyen n’aurait jamais osé, ou même été autorisé à franchir la porte d’un studio dans les années 90, grâce aux webcams et smartphones il peut exprimer sans aucun surmoi toute sa fougue à la face du monde.
Alors que beaucoup pensaient que ces moule à gaufres aux QI guère plus élevés que la température ambiante resteraient cantonnés au stade de l’anecdote, ils se sont reproduits sans crier gare. Pire, au fil du temps ont fini par apparaître des hordes de fanatiques les supportant à un degré 1…
Résultat en quelques années ce mouvement a quadrillé la douce France et a fini par solidement s’ancrer dans le paysage rapologique au même titre que la trap ou le cloud. (soupir)
Qu’on le déplore ou qu’on s’en désole, c’est toujours internet qui gagne à la fin.
 14. Les mecs dansent !
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Trop cool et trop thug pour bouger, le rappeur moyen a souvent fait de son mieux pour ressembler sur scène ou dans les clips à un pape constipé.
Mais ça c’était avant. Le rap devenant une musique de plus en plus festive, les artistes se sont mis au diapason. Des petits pas de danse de Jul à la gestuelle de Kaaris, en passant par les danses chorégraphiées à la Niska et MHD, beaucoup élaborent des moves qui deviennent leur marque fabrique – et qui pour les plus chanceux seront repris par un numéro 9 lors d’une célébration.
Même Booba qui correspondait pourtant à l’incarnation du mec rigide des baskets à la casquette a suivi la tendance.
 15. Parler des femmes n’est plus tabou
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À un sempiternel morceau hommage sur la mère près, le rappeur français moyen, agglutiné avec ses potes dans une cage d’escalier qui sent tout sauf le glamour et l’onctuosité, a trop longtemps fait comme si le sujet n’existait pas.
Et puis de fil en aiguille, le rap fr a commencé à être joué dans les clubs, les flows se sont fait plus mélodieux, les coupes des fringues se sont resserrées, laissant de côté pudeurs et inhibitions.
Aujourd’hui le succès aidant, la gent féminine se montre tout sauf indifférente face à ces roucoulements de loveurs... les plus adolescentes allant jusqu’à tapisser leurs chambres de posters de N.O.S. ou de Nekfeu.
 16. C’est dans les chichas que ça se passe
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Débarqués en France à l’aube des années 2000, ces lieux de convivialité notamment prisés par une « beurgeoisie » adepte des pipes à eau ont fini par former contre toute attente un véritable réseau parallèle, fort d’un demi-millier d’adresses rien que dans la capitale.
Générant une économie propre (show cases, placements de produits…), les chichas ont ainsi donné naissance à leur propre courant musical : le rap de chicha. Affranchi des réseaux de promotion traditionnels, ses têtes d’affiche (Zifou, DJ Hamida, Lartiste…) réalisent des chiffres de ventes tout sauf confidentiels.
Le rap qui souvent se plaint d’un manque de relais dans l’univers mainstream a trouvé là un nouveau poumon économique (#NanMaisLawl).
 17. Le buzz est roi
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Faire parler, en bien ou en mal, mais faire parler. Cause et conséquence de la plupart des évolutions citées précédemment, cette règle aussi absurde soit-elle a fini par s’imposer aux rappeurs mainstream avec autant d’aplomb que la gravité.
Et comme souvent la forme finit par influencer le fond. Bruit permanent, le buzz et la recherche du buzz modifient profondément les codes en vigueur.
Le jeu médiatique a ainsi évolué de telle sorte que la personnalité importe plus que les capacités derrière le micro. La réussite se jauge non pas à l’aune de la qualité mais de la quantité, au risque d’orienter les avis avant même la première écoute.
Certes quelques irréductibles résistent encore et toujours (Scred Connexion on vous voit), mais bien malin celui qui pourra prédire où cette course folle mènera le rap jeu. 
 18. À chacun son rap
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Plus encore que de se demander si le r.a.p. est la nouvelle variété, la question est désormais de savoir qui écoute quoi.
En 2018 le mouvement a pris une telle ampleur qu’affirmer « aimer le rap » ne renvoie plus à grand-chose de concret.
Quoi de commun en effet entre les fans bases de Lacrim, de Big Flo & Oli, d’IAM ou de Black M ? Ça kicke, ça chantonne, ça dénonce, ça insulte les mamans... bref, il y en a pour tous les goûts, pour tous les publics.
Que certains médias mainstream le comprennent ou pas, peu importe, le rap a réussi son pari : c’était le monde ou rien, ça a été le monde.
  Publié le 11 avril 2016 sur Booska-p.com, puis mis à jour en 2018.
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LA BLACK MAFIA FAMILY : LES DEALEURS QUI VOULAIENT DEVENIR RAPPEURS
Ou l'histoire du gang le plus « ghetto fabolous » de l'histoire du crime...
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« I think I'm Big Meech... Larry Hoover, whipping work, halleluiah... »
En 2010, Rick Ross est le rappeur numéro un du game. Au sommet de son art, son quatrième album Teflon Don met absolument tout le monde d’accord, notamment grâce au fameux single B.M.F. produit par le tonitruant Lex Luger qui tourne en boucle dans les caisses et dans les clubs. 
Si officiellement l’acronyme signifie « Blowin' Money Fast », il renvoie également au nom d’un des gangs de dealeurs les plus célèbres de l’époque : la Black Mafia Family.
Fondée à la fin des années 80 par Demetrius ‘Big Meech’ Flenory et son frangin Terry ‘Southwest T’, l’organisation jouit dans les années 2000 d’une renommée sans pareil dans le monde du rap, ses membres vivant à ciel ouvert la vie de célébrités, jusqu’à rendre ces dernières admiratives.
Au milieu de mille anecdotes sur le sujet, il en est peut-être une qui résume à elle seule ce goût du faste et de la flambe : ce jour où Big Meech a invité sur un coup de tête à Cancún 300 personnes de son répertoire, rappeurs (Juvenile, Bone Crusher, Lil Jon, Young Jeezy...) et strip-teaseuses inclus, pour aller siffler non-stop des bouteilles de Cristal dans un hôtel privatisé.
Générant du cash à ne plus savoir qu’en faire, la B.M.F. peut se permettre ce genre d’excentricités. En quinze ans d’activités, la justice fédérale américaine a estimé qu’entre le trafic de drogue et le blanchiment d’argent ses revenus ont dépassé les 270 millions de dollars.
Mais comment depuis leur modeste hood de Détroit les frères Flenory ont-ils réussi à bâtir « le plus grand empire criminel de l’histoire des États-Unis », écoulant des kilos par centaines dans les principales villes du pays, le tout sans éveiller le moindre soupçon de la justice pendant plus d’une décennie ?
 Une affaire de famille
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Tee & Meech
L’histoire commence dans la banlieue de Détroit à la fin des années 80. Lorsqu’ils voient leur famille menacée d’expulsion sous un délai de trente jours, Demetrius et Terry alors dans leur vingtaine décident de jouer la carte de l’argent facile pour s’en sortir.
Éduqué dans la foi chrétienne, Démétrius considère que si la Bible ne contient aucun passage relatif au trafic de drogue, c’est que ce dernier n’est pas formellement interdit. Et c'est ainsi que les deux hommes commencent à dealer de petites quantités de crack.
Un premier évènement pour le moins malheureux va se révéler une aubaine. Blessé par balle à l’œil, Terry doit passer sur le billard. L’opération de chirurgie se déroule mal, ce qui lui donne droit à une compensation financière. De là, les deux frangins investissent dans un service de location de voitures de luxe, l’entreprise leur permettant désormais de distribuer en toute discrétion leur produit.
Mieux, ils équipent chacun des véhicules d’un système de trappes des plus élaborés. Créées sur-mesure, elles sont indétectables à l’œil nu et ne s’ouvrent qu’après diverses manipulations (genre retourner la voiture ou démonter le tableau de bord avec un aimant).
Reste que même avec toute l’ingéniosité de la Terre un obstacle demeure : comment obtenir en plus grande quantité de la cocaïne ? Si les ghettos en sont les principaux consommateurs, les cultivateurs se situent eux à plusieurs milliers de kilomètres.
Hasard de la vie, forts de leur réputation naissante Big Meech et Southwest T rencontrent un certain Wayne Joyner, un trafiquant de mèche avec les cartels mexicains. La B.M.F. peut alors rêver haut et fort d’expansion à l’échelle nationale.
 Le kingpin lifestyle
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A contrario de la concurrence qui choisit comme stratégie de développement la conquête de territoires, la Black Mafia Family préfère tisser un réseau d’alliances avec les gangs locaux. Plus « business oriented », cette méthode réduit au maximum les effusions de violence et évite ainsi d’attirer l’attention des autorités.
Les résultats se font très vite spectaculaires, à tel point que Southwest et Meech finissent par quitter la Motor City. Le premier émigre à Los Angeles, le second à Atlanta, deux villes où la B.M.F. a installé des laboratoires où la coke est diligemment coupée, empaquetée puis envoyée aux quatre coins des US.
Avec 400 employés sous sa coupe, c’est peu dire que les affaires tournent bien. Rien qu’à Atlanta, l’équipe dispose de cinq planques qui écoulent entre 100 et 150 kilos de poudre blanche tous les 10 jours.
Toujours en hausse, le chiffre d’affaires dépasse alors largement le million de dollars par mois, quand ce n’est pas par semaine.
 La séparation
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Reste que la séparation géographique entre les deux frères n’est pas sans conséquence sur leur relation et petit à petit, leurs différends se font de plus en plus importants.
Un peu comme Slim et Baby chez Cash Money, les deux hommes sont dotés de personnalités toutes aussi complémentaires qu’antagonistes. Posé, en couple, le petit frère Terry est le plus calme des deux, tandis que plus charismatique, Meech vit dans la lumière profitant sans vergogne des joies de la fast money.
À Atlanta, nouvelle capitale du hip hop, il est comme un poisson dans l’eau. Toujours fourré en soirée, il ne se déplace jamais sans une cinquantaine de personnes autour de lui et la flopée de bolides de luxe qui va avec (Bentley, Lexus, Porsche, Ferrari, Bugatti...).
La légende urbaine veut d’ailleurs que ce soit la très dispendieuse B.M.F. qui dans les strip clubs ait initié la pratique du « making it rain » (soit parader en jetant en l'air des liasses de billets).
Ce comportement ne plaît guère à Terry qui redoute qu’il ne les transforme en cible. Meech lui n’en a cure, pensant que « tant qu’il ne parle pas au téléphone, et tant qu’il s’entoure de gens fiables » il est suffisamment protégé pour se laisser aller à dépenser son oseille comme il l’entend.
À cette divergence sur la forme, s’ajoute un désaccord de fond sur la qualité du produit : en bon renard des surfaces Terry coupe sa coke, en partisan du beau geste Meech préfère la vendre la plus pure possible.
Malgré les dollars qui s’amoncellent, la situation devient intenable et les frères Flenory finissent par complètement couper les ponts entre eux à la fin des années 90.
 Le monde est BMF
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C’est à cette période que Meech se met à penser la Black Mafia Family comme une marque part entière. Il rebaptise tout d’abord très officiellement sa bande avec ce surnom, puis il lance son propre label de rap : BMF Entertainment.
Financé du sol au plafond avec l’argent sale, l’avènement de cette structure n’a pas uniquement pour but de satisfaire l’égo de Meech. Authentique fan de rap, ce dernier caresse l’idée de faire table rase du passé et de devenir un businessman digne de ce nom.
Pour ce faire, il investit comme personne. Outre le fait qu’il gratifie chacun des membres du crew d’un pendentif en diamant B.M.F. ou qu’il se paye une campagne d’affichage « The world is B.M.F. » dans tout ATL (difficile de faire plus Scarface), pour percer le label mise le paquet sur son artiste Bleu DaVinci.
Le clip de son premier single We Still Here featuring Fabolous et E-40 bénéficie d’un budget stratosphérique d’un demi-million de dollars ! Le scénario est lui on ne peut plus provoc', puisqu’il fait référence à une enquête en cours dans laquelle Meech est soupçonné de double homicide.
Si Bleu DaVinci est le seul rappeur officiellement signé chez B.M.F., le label promotionne également à tout va Young Jeezy avec qui Meech est ami. Il fait passer sa musique dans les strip clubs (là où dans le sud les modes se font et se défont) et lui prête caisses et joailleries pour ses vidéos.
Pour l’anecdote, le réalisateur Benny Boom a révélé que le sur le tournage de Soul Survivor en 2005, Jay Z en tant que président de Dej Jam s’était pointé sur les lieux dans une toute nouvelle Maybach... avant que Meech ne débarque, non pas avec une, mais deux nouvelles Maybach qu’il s’est empressé de garer juste à côté de celle de Jay.
 Fin du game
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Assez ironiquement, c’est Terry qui va provoquer la chute de la Black Mafia. Quand pendant toutes les années 90, les forces de police ne prenaient pas au sérieux l’existence d’un crew capable de ventiler de telles quantités de drogue dans tout le pays, les fédéraux de Los Angeles finissent par le mettre sur écoute en 2005.
De là, il ne reste plus qu’à dérouler la pelote de laine tant Southwest T, bien que fan de The Wire, se montre des plus imprudents au téléphone, mouillant son frère jusqu’au cou bien qu’il ne soit plus en affaire avec lui.
Cinq mois plus tard et 900 pages de retranscriptions plus tard, les jeux sont faits : la Drug Enforcement Administration (DEA) inculpe les frangins Flenory ainsi que 150 de leurs comparses dans six états différents pour infraction au statut CCE (Continuing Criminal Enterprise Statute, une loi également surnommée « The Kingpin Statute » qui vise à lutter contre le trafic de drogue organisé à grande échelle).
Devant l’accumulation de preuves et de témoignages de leurs anciens « brothers » devenus balances au cours de l'enquête, Demetrius et Terry, respectivement 39 et 35 ans, finissent par accepter un plaidé coupable en novembre 2007.
En septembre 2008, ils écopent chacun de trente années de prison pour des faits remontant de 2000 à 2005. Lorsque le juge demande à Meech s’il a quelque chose à dire, celui-ci lui répond : « Je ne vais pas vous dire que je suis désolé, il n’y a que les gens qui se font attraper qui sont désolés. »
Barima ‘Bleu DaVinci’ McKnight est également condamné à cinq ans. Libéré en 2011, il poursuit depuis sa carrière musicale.
Peu de temps après ces condamnations, une poignée de membres passés à travers les mailles du filet de la justice tentent de reprendre l’étendard Black Mafia Family. Les connections leur font malheureusement défaut, et l’organisation finit par complètement disparaître.
Aujourd’hui certifiée légende de la rue, la B.M.F. est sur le point de faire l’objet d’une série télé produite par 50 Cent. Une actualité qui a évidemment ravi Meech du fond de sa cellule.
 L'ARTICLE RÉSUMÉ SUR TWITTER
Posté le 5 janvier 2018 sur Booska-p.com.
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TOUS LES MORCEAUX DE « GET RICH OR DIE TRYIN' » DE 50 CENT CLASSÉS DU PIRE AU MEILLEUR
Sorti le 6 février 2003, l’opus célèbre ses 20 ans…
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50 Cent a-t-il été la plus grande superstar du rap ? Certes, dans l’histoire du mouvement, il n’est ni celui qui a vendu le plus, ni celui qui a duré le plus longtemps, et encore moins celui que les critiques préfèrent, mais du temps de sa splendeur, il peut se vanter d’avoir fasciné les masses comme aucun autre.
Corps criblé de balles, musculature de bande dessinée, tatouages fièrement exhibés… il incarnait une sorte de super-héros du ghetto, à la croisée des chemins entre 2Pac et Luke Cage.
Repéré par le tandem Eminem/Dr. Dre, il a su jouer à fond de cette carte tout en s’appuyant sur une arme imparable pour faire rentrer sa musique dans toutes les têtes : son sens de la mélodie.
Intouchable de 2003 à 2005 grâce à cette formule, si 50 Cent n’est aujourd’hui plus le Goliath qu’il a été, deux décennies après les faits, ce mélange des énergies n’a rien perdu de son impact.
Largement de quoi donner envie de se replonger dans son premier album, le bien nommé Get Rich or Die Tryin’, pour s’adonner à un petit classement tout ce qu’il y a de nostalgique.
[Les morceaux bonus ont volontairement été mis de côté, précisément parce qu’ils sont des morceaux bonus, ainsi que les six secondes d’introduction.]
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15. Poor Lil Rich
Excellent album, mais pas album parfait, Get Rich or Die Tryin’ contient son lot de skips, à commencer par cette lointaine tentative bounce qui tourne en rond avant la fin du premier couplet.
14. Like My Style (Feat Tony Yayo)
Ventre mou toujours, une piste qui peine à convaincre quand bien même 50 accélère la cadence. Que la quatrième roue du carrosse G-Unit Tony Yayo pointe le bout de son nez n’y change rien
13. P.I.M.P.
Hein ? Le troisième single de GRODT a beau avoir ses défenseurs (majoritairement parmi les bros qui en fin de soirée ont un peu trop forcé sur la boisson), il n’est pas des plus fins sur le fond comme sur la forme.
Un peu compliqué à écouter autrement qu’au second degré.
12. Back Down
L’attaque en règle contre Ja Rule et tout son Murder Inc.
Vaut essentiellement pour la réputation de brute épaisse du maître des lieux à l’instant T que pour sa pertinence. Aurait été plus à sa place sur une mixtape.
Hasard ou pas, notez que les morceaux les plus faiblards de l’album se suivent tous sur la tracklist.
11. Gotta Make It to Heaven
Sur une instru triomphante, 50 pêche paradoxalement à délivrer un refrain digne de lui.
C’est d’autant plus dommage qu’il s’agit du morceau qui clôt l’album.
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10. High All the Time
L’hymne imaginaire de 50 à la défonce. Pas franchement original, à ceci près que son ton volontairement lancinant fait qu’il se réécoute sans y penser.
9. Don’t Push Me (Feat Lloyd Banks & Eminem)
Sur une thématique rabâchée (« Moi je te préviens hein, je suis pas le genre de renoi qu’on teste »), 50 s’en donne à cœur joie, lui qui n’est jamais aussi bon que lorsqu’il faut bomber le torse.
Étonnamment, Eminem et Lloyd Banks n’apportent pas plus que ça, a contrario des ad-libs très pêchus de Yayo.
Ce ne sont pas encore les hauteurs de GRODT, mais l’on s’en rapproche à grands pas.
8. Blood Hound (Feat Young Buck)
L’arrivée en grande pompe du poto Young Buck qui n’hésite pas à aboyer pour se faire entendre.
La débauche d’énergie est réelle, le beat attaque bien les oreilles, mais, faute d’endurance, le soufflé retombe un peu avant la fin.
7. Heat
Capable de faire ressentir à l’auditeur confortablement installé chez lui cette sensation de côtoyer au plus près le danger, l’ami Curtis découpe tout sur une instru rythmée par de (vrais) coups de feu.
Gangsta et pas qu’un peu.
6. 21 Questions (Feat Nate Dogg)
Et dire qu’au départ Dr. Dre ne voulait pas entendre parler de « cette chanson d’amour à l’eau de rose ».
En vrai, que vous risquiez d’en prendre pour un quart de siècle au moindre contrôle de police ou que vous soyez juste fan des refrains croonés du regretté Nate Dogg, ces vingt-et-une questions se révèlent des plus moelleuses et sucrées.
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5. If I Can’t
Le genre de son pour sauter d’un hélicoptère en plein vol avant d’atterrir sur le toit d’un train à grande vitesse.
Le genre de son qui a manqué d’un chouia d’être le lead single de GRODT tellement il crache le feu.
4. What Up Gangsta
Dans la même veine que précédemment, à ce ceci près que, le degré de crapulerie est ici tel, qu’il s’agit de casser des bouches et de passer la concurrence au drive by.
2 minutes 59 de hood sous stéroïdes.
3. Patiently Waiting (Feat Eminem)
La toute première fois qu’Em’ et Fifty ont posé ensemble. Sur une instru rampante, les deux hommes mêlent sentiments d’urgence et d’oppression.
Leur meilleure collaboration à ce jour. L’un des meilleurs couplets de la carrière d’Eminem.
2. Many Men (Wish Death)
S’il est un morceau qui résume à lui seul l’invincibilité de 50 Cent à cette époque, c’est celui-ci.
Le concept ? Sur un arpège de piano, il chantonne la fusillade qui a manqué de lui coûter la vie quelques mois plus tôt, non sans name dropper des mecs qui pont pris perpet’ ou ne sont plus de ce monde (Charles ‘Chaz’ Williams, Walter “King Tut” Johnson, Darryl ‘Hommo’ Baum…).
Redoutable.
1. In da Club
Tout simplement le plus gros banger de l’histoire du rap.
Mélodie imparable, ligne de basse contagieuse, paroles entraînantes, gimmick ultra efficace, flow qui glisse tout seul… que ce soit en 2003 ou en 2023, il ne faut jamais plus de quelques notes à In da Club pour faire remuer la tête de n’importe quel fan de rap.
Même avec toute la mauvaise foi du monde, difficile de ne pas lui décerner la médaille d’or.
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Publié initialement sur Booska-p.com le 16 février 2023.
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lignes2frappe · 11 months
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CES RÉSEAUX SOCIAUX QUI ONT COMPLÈTEMENT DISPARU DE LA CIRCULATION
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Au même titre que les milliards du streaming ou les milliards de la crise, les milliards des réseaux sociaux ont de quoi donner le tournis : sur une population mondiale qui compte désormais près de 5 milliards d’internautes, 4,48 milliards sont inscrits sur un réseau social !
Bien malin toutefois qui aurait pu prédire il y a une vingtaine d’années que les réseaux sociaux prendraient une telle ampleur (2h24 d’utilisation quotidienne), d’autant plus qu’entretemps bon nombre des stars de leur époque ont périclité.
Mauvaise gestion, mauvaise stratégie, mauvaise technologie… retour sur les ancêtres d’Instagram, TikTok et Twitch.
StumbleUpon (2001-2018)
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Au début du siècle, Geoff Smith et Garrett Camp (le futur cofondateur de Uber) mettent au point une plateforme permettant la découverte de nouveaux contenus (des sites, des photos, des vidéos…) via un système de « likes » et de « dislike ».
Instrument de la sérendipité s’il en est, StumbleUpon (« tomber sur », « trouver par hasard » en français) cumule 12 millions d’utilisateurs en 2010 !
En 2012, cette belle progression s’arrête net suite à une refonte de la plateforme particulièrement mal reçue. De là, StumbleUpon ne parvient pas à endiguer la baisse constante du trafic malgré moult plans de licenciements.
Friendster (2002-2018)
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Lancé en 2002, Friendster a été pendant un temps très court le plus grand réseau social du monde. Profil, groupes, messagerie directe, votes… le concept cartonne immédiatement, tant et si bien qu’un an plus tard, le réseau, toujours en mode bêta, compte 3 millions d’utilisateurs.
Cette subite popularité sature alors les serveurs (plusieurs dizaines de secondes sont parfois nécessaires pour charger une page).
Qu’à cela ne tienne, Google propose aux fondateurs d’acquérir leur bébé pour 30 millions de dollars… ce qu’ils refusent au motif qu’ils préfèrent rester indépendants – une décision qui à ce jour est encore largement considérée comme l’un des pires de l’histoire de la Silicon Valley.
Plombé par les problèmes techniques, Friendster subit en sus de plein fouet l’avènement de Facebook en 2004, tandis que sa très stricte politique de modération fait fuir les utilisateurs.
L’Asie du sud-est fera un temps office de planche de salut, avant qu’en 2009 une refonte du site finisse de tuer le trafic.
Devenu propriété d’une firme malaisienne, Friendster revend sa technologie à Facebook pour 40 millions de dollars, puis, en 2011, se reconvertit en plateforme de gaming.
L’expérience dure quatre ans. Friendster ferme ses portes en 2015 et dépose le bilan en 2018.
Bebo (2005-2013)
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Pas des plus connus dans nos contrées, en 2007, Bebo était le réseau social plus visité en Nouvelle-Zélande, en Australie et au Royaume-Uni.
L’année suivante, fort de 80 millions d’utilisateurs, ce cousin proche de Facebook (création d’un profil, ajout d’amis…) se fait racheter par AOL pour la modique somme de 850 millions de dollars.
Pas de chance, c’est aussi cette année-là que Facebook décolle pour de bon, éclipsant complètement la concurrence.
Revendu en 2010 à Criterion Capital Partners, Bebo est déclaré en faillite en 2013.
Relancé en 2014 sous la forme d’une messagerie, avant d’être acquis en 2019 par Amazon, il se murmure çà et là qu’un reboot serait dans les tuyaux.
Ping (2010-2012)
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Non, feu Steve Jobs ne faisait pas mouche à tous les coups.
Création d’Apple, iTunes Ping (c’est son nom complet) affichait comme ambition de rassembler les masses en permettant à un utilisateur de découvrir les musiques écoutées et téléchargées par ses amis, mais aussi par les artistes inscrits sur le réseau.
Malgré le million d’inscrits revendiqués dans les 48 heures suivant sa création, ce « Facebook + Twitter » dixit Jobs, flope dans les grandes largeurs après deux petites années d’activité.
Google + (2011-2019)
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Conçu avec comme objectif de détrôner Facebook, on allait voir ce qu’on allait voir.
À sa création, Google + pense en effet avoir trouvé la martingale en proposant une série d’interactions inédites, comme la possibilité de créer des cercles afin de partager des contenus différents à différentes personnes, les échanges des chats vidéos collectifs ou la fonction My Business destinée aux entreprises.
Las, malgré la débauche de moyens (et le fait que chaque titulaire d’un compte Gmail est automatiquement inscrite à Google +), la sauce ne prend jamais vraiment.
En 2018, la révélation d’une faille de sécurité achève de condamner Google +.
Vine (2012-2016)
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Le premier réseau social qui a misé à 100% sur la vidéo en proposant de réaliser des mini-clips de six secondes à rejouer en boucle.
Racheté par Twitter pour 30 millions de dollars avant même son lancement officiel, Vine rencontre rapidement une forte popularité… au point que Snapchat et Instagram en viennent à purement et simplement recopier sa fonctionnalité.
Rendu obsolète par ces mastodontes, Vine tente alors de muer en devenant Vine Camera, une application offrant aux utilisateurs de Twitter la possibilité d’utiliser directement l’ancien Vine sur leur profil.
Très mal noté en raison de ses lenteurs, Vine Camera tombe dans la foulée en désuétude.
Periscope (2013-2021)
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Frustrés de ne pas pouvoir suivre les manifestations turques de 2013 en live sur Twitter, Kayvon Beykpour et Joe Bernstein lancent leur propre outil. Baptisé dans un premier temps Bounty, il est racheté… par Twitter en 2015 pour un montant estimé entre 50 et 100 millions de dollars.
L’Oiseau Bleu intègre ainsi dès janvier 2016 les contenus vidéo en direct au sein de son fil d’actualité, notamment afin de contrer la concurrence de Facebook Live. Le succès est au rendez-vous et Periscope passe durant l’été 2016 la barre des 200 millions de live enregistrés depuis ses débuts.
Malheureusement, plusieurs scandales viennent entacher l’image du réseau comme le footballeur Serge Aurier qui insulte ses collègues et Laurent Blanc, des détenus qui se filment, la retransmission d’évènements sportifs et séries télés soumis à des droits retransmis, etc.
La baisse subséquente du nombre d’abonnés, couplée à une maintenance devenant trop coûteuse ont ensuite raison de Periscope.
Publié sur Booska-p.com le 6 avril 2022.
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