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Pourquoi Garder un œil sur Marina Abramović après ses rétrospectives ?

Fermée il y a quelques jours au palazzo Strozzi de Florence, Marina Abramović était à l’honneur cet automne. Dans une rétrospectives intitulée The Cleaner, l’artiste démontrait cinquante ans d’établissement de performance : un art éphémère fait avec le corps de l’artiste et qu’elle a poussé à ses limites avec une discipline de fer. Poussant aussi le spectateur en dehors de sa zone de confort dans ses limites. Voyons les raisons qui montrent qu’elle n’as pas fini de capter notre attention par sa dernière exposition.

détail de The house with Ocean View

Tout d’abord les pièces choisies du Cleaner sont savamment choisies et diverses, pour un art éphémère. Photos ( Ulay son ex- partenaire bénéficiait d’un contrat avec Polaroïd) vidéos, installations (reconstruction des sets de performances) aux re-performances accomplies par des élèves soigneusement formés. Dont la célèbre Imponderabilia, fermée 30 ans auparavant en Italie par la police pour trouble à l’ordre moral (mais l’œuvre peut être contourna le pour les plus sensibles). De plus, certains travaux font un dialogue avec le temps comme le portrait vidéo Holding the Milk à l’Opera del Duomo où elle ré interprèta le mythe de Sainte Thérèse d’Avila. Petit point mort : il aurait fallu évoquer son travail scénique avec la théâtralité intrinsèque de la performance des mentions avec des mentions à sa Biography Remix de Michael Laub ou sa Life and Death de Bob Wilson. Cependant un dispositif intéressant arrive à combler ce manque : la Personal Archeology, où dans une étagère à tiroir , le spectateur est invité à voir des planches de réflexions pré où post travaux composés d’objets, de phrases photos et dessins évoquants les oniriques boites de Joseph Cornell.

Gauche : la performance originale avec Ulay en 1983 où ils ont contraint le public de passer entre leurs deux corps pour rejoindre le lieu de l'exposition.

Droite : Imponderabilia re-performée en 2018, Florence.

Ce contrôle constant et assumé révèle aussi une recherche intérieure forte menée toute sa carrière : est elle l’autre moitié d’Ulay (Travaux de 1975 à 1988) ? Une soldate (The hero) ? Une professeur (Balkan Baroque) ? Ou bien juste une présence sur qui relâcher son esprit pour continuer à vivre (The Artist is Present)? Ces dernières réflexions l’ont amenée à concevoir le Marina Abramovic Institute et à ouvrir au public sa méthode composé d’exercices longues durées : la méditation avec les Transitory Objects composés de cristaux pour éveiller l’esprit ou Counting the Rice : la séparation et le comptage d’un volume de riz aux lentilles donnés par un facilitateur. Ce qui produit un choc et une pleine conscience de son environnement quelques heures plus tard . Un choc même sans sa présence physique.

Haut: J’essaie les chaussures transitoires

Bas : Counting the Rice à Florence

Nettoyé des cadres habituels de l’art, il serait dommage d’oublier une telle artiste. L’intérêt qu’elle suscite fait que son emploi du temps est pris jusqu’en 2024 ! Elle prévoie l’année prochaine deux événements majeurs : un Opéra Seven Death annoncé à Munich et Londres où elle interprètera sept morts d’héroïnes d’opéras puis une performance inédite où elle se fera injecter cent milles volts pour éteindre une bougie à un mètre d’elle rien qu’en levant le bras. Ouvrant en fanfare une nouvelle décennie comme avec The Artist is present en 2010, l’année prochaine sera donc une année intense et sûrement riche en vives réactions.

Si vous voulez la découvrir et la suivre :

- Son actualité sur son travail : suivez @abramovicinstitute sur Tumblr et Instagram

- Le film The Artist is present de Matthew Akers montrant son caractère bien trempé

- Ses mémoires : “Traverser les murs” chez Fayard et Penguins books en anglais

- Et bien sur le catalogue d’exposition « Marina Abramović : The Cleaner » édité (en anglais) par Hatje Kantz et le Moderna Musset

#artmoderne #firenze