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moncherhorla · 4 years
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- J’ai un léger grain.
- T’es un film de 1920.
@belano-a-achete-un-couteau
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moncherhorla · 5 years
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(...)
Et pour une fois, je ne chercherai pas la signification du verbe oublier. Parce que les réminiscences de ces souvenirs à peine perceptibles sont faites d’une douce amertume que je vais adorer maudire tendrement. Quelque part dans l’inachevé, tu resteras un baiser volé, un lit défait, un livre ouvert. La vague à l’âme ; l’insaisissable, le fugace. Un désir suspendu, à l’image du Golden Bridge. Le brouillard au dessus de San Francisco.
Dans la ville de la tolérance, tu as été la mienne. L’acceptation d’un Moi entier, entre larmes et sourires, innocence et conscience. Un camaïeu humain, une mise à nue, un quotidien forçant le naturel. De ces derniers jours, je ne garderai pas l’image d’une maison bleue mais un album de clichés mentaux, de ton sourire à Twin Peaks jusqu’à ta main dans la mienne devant des sapins de Noël, en passant par le rire cristallin de Rafael, l’humidité des rues de Frisco sous la lune, les embrassades furtives dans des escaliers, la voix de Sinatra massacrée par cette chanteuse... "There is no night so witch than you". Foutu jean ensorceleur... Tu es réellement comme la brume San Franciscaine, qui s’enroule insidieusement autour de l’autre, un brouillard intangible qui se couchera dès que le soleil s’éveillera. Une bulle américaine.
Une jolie parenthèse.
3aout19, lettre à F.
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moncherhorla · 5 years
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"Non. Je ne manque nulle part, je ne laisse pas de vide. Les métros sont bondés, les restaurants comblés, les têtes bourrées à craquer de petits soucis. J’ai glissé hors du monde et il est resté plein. Comme un oeuf. Il faut croire que je n’étais pas indispensable. J’aurais voulu être indispensable. À quelque chose ou à quelqu’un. À propos, je t’aimais. Je te le dis à présent parce que ça n’a plus d’importance."
- Les mots, Sartre.
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25 novembre
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moncherhorla · 5 years
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Grands écrivains français avec des chats. (Great French writers with cats.) Pictured from top to bottom, Colette, Jean Cocteau, Michel Foucault, Celine, Francoise Sagan, Georges Perec, Marguerite Duras.
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moncherhorla · 5 years
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«C’était quoi c’était quoi
L’amour
Des mains qui passent sous les pulls
Des fesses douces et sensuelles
Une silhouette à la fenêtre» 
Brel, Frida - Cabadzi
 Je n’ai jamais su parler. J’ai toujours été maladroite, bafouillante, à réfléchir dix minutes avant de dire quelque chose, sans pour autant réussir à le dire bien. Je préfère me taire. Tout garder. Vomir sur un papier, maintenant ou plus tard. Écrire, écrire sans bruit. L’indicible je l’écris. C’est comme une musique. L’écrit c’est la déchirure du dernier acte d’un opéra. Dire, déjà c’est laid. Dire c’est toujours mal dire, c’est un filtre à la pensée, c’est s’éloigner de l’essentiel. Dire c’est une mélopée, c’est morne, c’est à côté. Parler c’est accepter de violer le fond de la pensée. Écrire c’est le respecter. Parler c’est bien pour des choses futiles ; pour ce qui compte ça ne marche pas.
 Tout ça, ça fait quelques mois que je l’ai en tête, que je le tourne et le retourne dans tous les sens. Qu’à certains moments j’ai failli tout lâcher, tout dire. Et je n’y arrive pas, je bloque.
 Du coup j’écris. Je n’écris que parce que je ne sais pas comment dire. J’ai su l’écouter parler ; et les mots restaient coincés sans que je puisse les dire. Il me parlait de passion, je savais que j’avais un million de choses à lui répondre. Je n’ai pas su, je hurlais en silence, un long monologue se gravait douloureusement en moi.
 Il me parlait de passion, et je voulais lui dire que j’haïssais la passion, que je voulais la fuir en courant. Il me parlait de passion où je voulais de l’amour.
 Et on ne sera jamais l’amour, il ne me sera jamais fidèle, on n’aura jamais d’enfants, je ne cesserai pas de badiner avec l’amour des autres, on n’adoptera pas de chien, il ne me demandera pas d’acheter du pain, on ne dira jamais chez nous, on ne s’embrassera pas sur les grands boulevards, on ne décorera pas de sapin ensemble, on n’aura jamais de disputes chez Ikea, on ne fuira pas les repas de famille désastreux, on n’ira jamais au bout du monde tous les deux, on ne connaîtra pas les soirs de Saint-Valentin, on ne sera jamais on. 
 L’amour c’est la réciprocité prolongée du sentiment de passion. La passion qui s’épuise et laisse place à autre chose.
 L’amour c’est l’apaisement du coeur, c’est la tranquillité, c’est l’arc-en-ciel après l’orage.
 L’amour c’est une balade en forêt, l’amour c’est un silence sous la pluie, l’amour c’est une douche brûlante, l’amour c’est un film sur Netflix, l’amour c’est son sourire, l’amour c’est une tisane au réveil, l’amour c’est "Merci" de Cherhal, l’amour c’est une pâtisserie maison, l’amour c’est une lecture à deux voix, l’amour c’est une matinée sous la couette, l’amour c’est une assiette partagée, l’amour c’est une fidélité naturelle, l’amour c’est du rouge sur ses lèvres, l’amour c’est aussi sans lui, l’amour c’est une soirée seule, l’amour ce sont des amis distincts, l’amour c’est être ensemble séparément, l’amour c’est le croiser sans le voir, l’amour c’est parler de rien, l’amour c’est ne plus avoir peur de mal faire, l’amour c’est un épisode de série, l’amour ce sont deux corps entrelacés, l’amour c’est une cigarette entre ses lèvres, l’amour c’est un rire incontrôlable, l’amour c’est un verre de vin, l’amour c’est une simplicité et une constance inébranlables. Mais aujourd’hui, l’amour n’est pour moi qu’une série de souvenirs qui n’arriveront jamais, des clichés oniriques, atemporels puisqu’inexistants.
 Avec le temps on n’aime pas moins, l’amour ne prend pas le train pour nulle part ; la passion est un train quand l’amour est une gare. On ne prendra pas le train pour Paris mais on s’arrêtera gare de Lyon, je t’emmènerai manger des falafels, on flânera aux bouquinistes tour Saint-Jacques, on ne pleurera pas dans les métros mais on videra les bars de la Roquette, on aura les mains collantes du miel des yoyo, je nous vois courir rue de Rivoli sous la pluie, surplomber l’opéra depuis le rooftop de Lafayette, je veux l’embrasser sous les nymphéas, rire avec lui sous le soleil du Jardin Naturel, poser du blé sur la tombe de Colette. 
 L’amour ne dure pas trois ans, il dure tant qu’on le brandit avec fierté. Il me parlait d’usure du désir, et je riais intérieurement car je savais qu’il avait tort, que le désir et l’amour sont des muscles qu’on choisit d’entretenir, qui ne s’essoufflent que quand on fait le choix de les abandonner. On ne tombe pas amoureux; on tombe passionné puis on se laisse glisser vers l’amour.
 Je l’aime en long, en large et de travers. Et ça fait mal à gauche d’aimer maladroit. 
18 mai, et sa réponse.
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moncherhorla · 5 years
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25 novembre
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moncherhorla · 5 years
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2h30 un certain 24 novembre
« [...] Vous souriez en me voyant lui parler et rire avec elle, vous comprenez que j’en ai passé des heures ici à pleurer tout ce que j’avais, à vomir des mots, à me fabriquer un cancer. Et puis à chanter, à aimer, à rire comme si rien d’autre au monde n’existait.
Mon ventre gronde ; je lui dis de la fermer en engloutissant mon café d’une seule lampée, alors que vous faites encore infuser votre thé.
«Tu veux le gâteau ?»
Je regarde la gourmandise potentielle comme j’aurais regardé un film porno. Je suis dégoûtée, je la trouve sale, et en même temps je veux me ruer sur elle et céder à la tentation de bander, être encore plus sale que l’objet de désir lui même.
Alors oui, je l’ai mangé. J’ai murmuré à demi mots que je n’avais pas mangé à midi. C’était la première fois que j’envoyais un message d’alerte comme ça. Tant pis.
Et nous nous parlions le temps d’une chanson. Et je me suis sentie, indépendamment et paradoxalement au gâteau, allégée.
[...] Et les études. Vous m’avez enfin mis cette claque dans la gueule qui me pendait au nez depuis trop longtemps. Et comme d’habitude, vous arrivez à me mettre suffisamment hors de moi, bien que je n’en laisse rien paraître, pour que je veuille vous prouver que je suis capable !
«Suzanne il faut que tu te bottes le cul là, que tu aies un déclic intellectuel.»
J’en reste muette. Je baisse les yeux et me plonge dans un silence complet en déchiquetant l’emballage de cette merde chimique que j’ai ingurgité.
Continuation, continuation.
Un second café. Et je me moque, je suis le sarcasme incarné, et vous me répondez, plus sarcastiquement encore.
Et la littérature. Kundera, les Risibles Amours dont je suis un énième personnage déglingué, je suis Martin et la baise banalisée, je suis l’auto-stoppeuse sur la route de mon existence, je suis Edouard le menteur conscient parmi les fous endormis. Morizot, face à qui vous restez stupéfait quand au sujet de son ouvrage.
Vous évoquez Despentes et sa littérature féministe que je suis frustrée de ne pas connaître ; Baise-moi. Dès le soir même je commanderai le livre et je regarderai le film, désabusée et l’œil vitreux face à l’érotisme et la violence crus auxquels je ne trouverai ni intérêt, ni excuse, ni ombre de revendication féministe. Juste un retrait des normes sociétales, un désintérêt pour la vie telle qu’on l’imagine quotidiennement. Des femmes qui baisent, qui boivent, tuent, se droguent. Une déconnexion psychologique aux antipodes d’un combat féministe revendicatif. Kill Bill doublé avec Thelma et Louise. C’est un combat pour la liberté individuelle empiétant sur celle de l’autre. Mais je lirai le livre, je ne me priverai pas d’une baise intellectuelle potentielle. (NB du 1er avril : le livre lui même est une grotesque déconstruction du roman, aucune baise intellectuelle ; une panne d’érection qui ne m’ennuie même pas puisque l’objet sexuel est indésirable.)
Néanmoins, le personnage romanesque qui me fascine le plus est assis en face de moi. J’ai cette sensation indubitable que je ne pourrai jamais vous cerner : l’intellectuel, le cultivé, l’homme de gauche, celui qui écoute du Arctic Monkeys en costume. Celui qui cite Bourdieu, puis me parle de son envie de faire un gâteau "parce que c’est l’hiver", avant de débattre sur la dualité de l’âme, pour revenir à des futilités emmerdantes. Celui aimant tant les films d’auteur que les films d’animation, celui avec qui je fredonne le Clair de Lune de Debussy, puis qui écoute Georgio, à qui je veux faire comprendre le désespoir de la baise prostitutive. Il existe tant d’autres exemples de votre personnalité aux contours si flous, dont vous revendiquez à juste titre le rôle, rôle dont vous êtes l’incarnation interprétée parfaite.
Dans le théâtre absurde dont j’ai le rôle titre, vous êtes le figurant inextricable, celui dont personne n’a connaissance de l’existence mais qui adjuve de la scène d’exposition au monologue final. Un personnage entier, de ceux que l’ont ne peut choisir d’ignorer, que l’on est obligé d’aimer ou de haïr, sans autre possibilité. Certains vous disent Cyrano, mais il en est autrement. Vous êtes un Zola.
L’intemporel, dont l’existence de l’antipièce ne fait que dépendre.
Ne voyez vous pas où j’en viens ?
Le déclic intellectuel.
Vous êtes le déclic intellectuel à votre insu. Mon cher amour vous êtes l’intuition cogitive qui me pousse, me cogne, me bouscule, me massacre l’esprit, vous êtes la prise de conscience vomitive qui donne envie, non de mourir, mais de n’avoir jamais existé.
Félicitations à vous. Vous avez réussi, et sans le vouloir. Et désormais, avec vous je suis moi. Moi l’esprit décharné, l’acorporelle, désincorporée de la vie. Félicitations à vous. Je me suis faite saigner, j’ai trébuché, je me suis fracassée sur chaque surface. Et vous êtes le passant inconnu, le bel homme galant, le serpent vicieux, qui me tend la main, avant de me re frapper pour me déclencher l’électrochoc que vous attendiez tant.
La gueule en sang, les vêtements déchirés, les mains sales, nauséeuse, à huis-clos avec mon déclic intellectuel ; je me pousse à l’extrême dans mon cahier bleu. En priant les dieux pour ne pas vous décevoir à nouveau. »
(« Vous c’est l’Autre, l’Autre est peut-être un Zola mais l’Autre c’est aussi l’enfer.» -J, 16 avril)
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moncherhorla · 5 years
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Ce matin j’ai décidé de me réconcilier avec l’absurde.
Ce matin je me suis levée, le ventre plein et l’esprit creux. Le pas tremblant, j’ai attrapé Huis clos. Les mains pleines. À l’esprit. Et j’ai vomi, livre à la main tremblante, j’ai vomi pour me retrouver.
Ce matin je me suis bottée le cul. J’ai ouvert Sartre, et ne l’ai lâché que fini, usé, décrépi, Sartre en fin de partie, je l’ai déglingué Sartre ce matin, raturé, souligné, barré, j’étais à huis-clos avec l’esprit, putain que c’était bien, sacrément bien, sartrement bien.
Ce matin j’ai monté le son à fond. Millième écoute de la Symphonie Fantastique. Mon cerveau allait exploser, j’ai explosé un crayon gris dont la mine a jailli en morceaux sur le papier. Le papier était trempé, j’ai compris que je pleurais instinctivement. Le liquide lacrymal est un moyen de défense face à autrui, une façon de montrer sa faiblesse, sa fragilité, c’est ce que j’ai appris. Mais.
Ce matin j’étais seule, quel intérêt de pleurer, je ne voulais attendrir qui que ce soit. Mais je pleurais parce que je comprenais. Op. 14 : Un bal. Mon âme s’emballait, frénésie dualiste, je cherchais moi aussi dans le fond gris - purple words on a grey background... - mon intrinsèque leitmotiv et j’attendais, à chacune de ses apparitions musicales, de voir ses prunelles de fayalite, m’abandonner furtivement en elles.
Ce matin, j’ai été l’existentielle, l’absolue, mais l’impossible démonstration de mes choix, l’incompréhension et parfois l’inexplicable, l’idée fixe me martelait la conscience tandis que l’absurdité devenait insupportable de sens, l’anti-pièce semblant la seule chose sensée dans ce monde désopilant de désincarnation, mais se voulant d’un réalisme presque documentaire.
Ce matin j’ai tourné les pages d’un livre, sourire aux lèvres, à défaut de tourner les pages de mon autobiographie, je savais que je pourrais néanmoins avec ça en noircir certaines. Je savais avant ce matin que la vie n’avait pas de sens, qu’on était là par un hasard, que le seul miracle potentiel était celui du premier homme. Parfois, je lui cherchais un sens, dont l’absurdité était supérieure à celle de la vie elle même. Parfois, camusienne, je pensais à tourner le dos à la vie, me révolter contre elle, et si l’existence avait été une route j’aurais cherché à la prendre à contresens. Mais là encore j’ai eu un déclic intellectuel. Il fallait simplement cesser de chercher un sens, il fallait rire de l’absurde, épouser l’incarnation de l’anti-pièce, l’anti-vie, oui, il fallait rire.
Ce matin j’ai décidé de me réconcilier avec l’absurde.
24nov
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moncherhorla · 5 years
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Journée d’anniversaire.
C’est drôle les anniversaires. Il y a une foule de gens qui t’envoient des messages, t’appellent, veulent te voir.
Il y a le cercle intime. Mon père venu m’embrasser avant de partir travailler, mon père qui a fermé les yeux sur l’odeur de tabac froid dans ma chambre et mon haleine alcoolisée d’une soirée de veille d’anniversaire où je refusais de ma voir grandir. Ma mère m’appelant pour vérifier que j’étais toujours en vie, moi la funambule sur le fil de la vie, désenchantée par les années et les déconvenues qu’elles apportent. Les amis, les vrais amis, ceux qui savent tout, et bien plus encore. I., la première à me le souhaiter, à s’inquiéter de ma voix pâteuse, N., entre deux messages inquiets sur son orientation sexuelle, E., E. qui m’appelle Lolita pour dédramatiser le message qu’elle sait que je finirai par recevoir, S., qui ressort les photos d’une autre époque, les photos d’avant notre dispute puérile, photos envoyées comme un drapeau blanc, T., les clichés de nos soirées trop alcoolisées, les surnoms qui datent d’une époque où l’insouciance régnait.
Il y a les amants. L’ex amant, l’amour, celui auquel je pense continuellement, un simple message à minuit quatre, message désincarné et impersonnel, à l’image de ce qu’est devenu notre relation. Le nouvel amant, celui chez qui je partirai cet après-midi oublier les affres de l’amour causés par l’ancien, le nouvel amant bien trop doux et aimant à mes yeux. Encore un autre ancien amant, A., venu vérifier que je ne me perde pas dans les bras de n’importe qui ce soir.
Il y a les vieilles connaissances et la famille lointaine, ceux dont je n’ai de nouvelles que deux fois par an, à mon anniversaire et au leur.
Cette déferlante d’amour me remplit, comble le vide qu’un autre a laissé quelques jours auparavant. Ivre dès onze heures, je gribouille ces quelques mots juste pour rappeler à la moi de plus tard que peu importe les allées et venues des uns et des autres ; la vie est une anti-pièce absurde dont les actes sont rythmés par ces entrées et sorties. Peu importe qui va et qui vient, je ne serai jamais seule plus longtemps que le temps d’un monologue.
Je lève mon verre au reflet squelettique et décharné dans la glace, en lui promettant une joyeuse dix-huitième année au milieu des tarés. Bon anniversaire, moi.
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moncherhorla · 5 years
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Parle moi.
Laisse moi m’asseoir au bord du vide sous la nuit noire, cigarette aux lèvres. Regarde les étoiles. Raconte les moi, parle moi de leur mort qui nous est imperceptible, de leur vie il y a des millions d’années, sois Chabannes un court instant, parle moi toi aussi de la constellation du chameau et de la baleine, de la hiérarchie du monde dont l’existence est relative à la hiérarchie céleste.
Conte moi Mondo, conte moi l’océan de la vie, conte moi les traversées de Lalla, emmène moi en voyage spirituel au bout de la nuit, conte moi le spleen baudelairien, l’absurdité camusienne, les engagements de Maïakovski, conte moi les épisodes bibliques, invente moi d’autres histoires, des contes aux oiseaux colorés, aux plumes duveteuses et chatoyantes dans des contrées lointaines et imaginaires, parle moi des anges, rappelle moi ce qu’est la pureté, l’innocence au delà du symbolisme de la blancheur absolue.
Parle moi des concepts philosophiques, fais les vivre par delà les livres, fais les entrer dans ma vie, rends humaines les théories à travers les siècles et les civilisations, laisse moi te prouver que Berkeley avait raison, que je suis un pur esprit, qu’en me faisant l’amour tu n’atteins sa définition de ma matérialité que par la sensorialité produite par la spiritualité. Laisse moi m’amuser de l’enfer sartrien, te rappeler qu’infantilement j’aime à répéter que "si l’enfer c’est les autres et que Je est un autre, alors Je est l’enfer", laisse moi m’énerver après la conception pessimiste de la foi spinozienne, pleurer le génie de Beckett, te montrer que tout n’est que fantasmagorie d’une anti-pièce, l’anti-vie, et que l’insensée mécanique désorientée de mes actes (que Dilthey dirait incompréhensible) est en fait bien plus logique que l’absurde quotidien de tout un chacun, moi au moins je ne nie pas que je n’ai pas de sens.
Chante moi les histoires ancestrales. Non, en fait laisse moi faire, laisse moi fredonner l’histoire de cet homme dans un bal, qui a vu sa dulcinée s’en aller sans un regard, laisse moi te raconter Pearl, l’héroïsme profane à la manière d’Ethel, et l’héroïne sacrée, "Pearl l’héroïne de sa vie", je te raconterai Marie sous la pluie de roses, Marie et la magie de la foi dans la nuit, Marie sous la route du tonnerre, et je te raconterai aussi Frida et les nuits de solitude, le coeur qui bat, et la (presque) réconciliation au corps flou de douleur, les jours pires que les nuits, je te raconterai la Suzanne à moitié folle de Cohen, celle que mon père me chantait, celle à laquelle j’ressemblerais bien, même si l’identification éponymique est aux antipodes de l’existentialisme, la Suzanne qui te prouve l’amour de l’onde, et Jésus dans sa tour solitaire, et de nouveau Suzanne, l’expérience sensuelle sensorielle, et le Soleil qui était comme du miel. Et la rivière.
13 décembre 18
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moncherhorla · 5 years
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Note à moi-même : N’oublie jamais de manger, et ne sombre plus dans la folie parce que tu te résignes au désamour. Tu auras le droit de chuter encore, mais seulement si c’est pour mieux atteindre ce que tu aspires à être.
Encore une fois, qui que tu sois, moi ou bien toi, que l’on se connaisse, que l’on se soit connus, ou que l’on ne se soit jamais rencontrés, je nous espère beaucoup de chemins étroits et solitaires avant de connaître la multiplicité et la chaleur des foules aimantes. Je nous espère beaucoup d’obscurité dans le repli de soi seulement si c’est pour toujours regagner la lumière à un moment ou un autre. Je nous souhaite un équilibre entre la raison et la pulsion tout en admettant que parfois perdre équilibre peut permettre de vivre de manière équilibrée notre profonde condition d’être-humain tangible. Je nous souhaite beaucoup de sensibilité dans nos forces, je nous souhaite de la vulnérabilité dans nos certitudes, je nous souhaite d’aimer encore plus fort après les peines, de tenter de combattre l’ego et parfois tout simplement, de l’accepter. Je nous espère de rencontrer une multitude de nouvelles personnes et puis je nous souhaite de rencontrer des personnes qu’on avait déjà croisés plus tôt dans notre vie mais qu’on était pas encore aptes à connaître à ce moment précis, je nous espère des amitiés durables et des compagnons de voyage, la stabilité et le confort ponctué par de l’imprévisibilité, je nous souhaite des sourires à nous mêmes dans les reflets de miroirs et des murmures à nos êtres, je nous souhaite des pardons, des retrouvailles, ou des adieux, je nous souhaite des caresses sur un oreiller et des disputes dans une chambre, je nous espère d’avoir peur de l’amour mais en fin de compte, de toujours le préférer à la peur, je nous souhaite de la folie et du génie, du calme et de la sagesse, je nous souhaite en définitive, la vie, sincère, belle, colorée par une palette de teintes infinie.
14/03/18, 01:19.
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moncherhorla · 5 years
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Le corps n’est plus mien.
C’est le corps violé.
Le corps c’est l’autre, le corps c’est celui de l’autre.
Le corps ne m’appartient plus. Un autre l’a fait sien, puis l’a abandonné sur le bord d’un lit défait.
Seule l’âme est mienne.
Seule l’âme ne sera jamais violée.
Je ne laisserai personne s’immiscer en elle, rien ni personne.
Ni les mathématiques et autres sciences que je refuse d’apprendre puisque si les sciences étaient un savoir absolu le monde serait régi par elles, empêchant l’existence des horreurs.
Ni les profs auxquels je ne me soumets pas, ni les théories philosophiques que je désapprouve. J’ai déjà mes convictions, tant pis si je passe pour une gamine bornée.
Les autres je les emmerde.
Personne ne pourra violer mon âme.
Le corps c’est l’autre, c’est le colocataire contraint.
Nietzsche, ce n’est pas Dieu qui est mort. C’est le corps, laissé pour mort un après-midi d’été.
C’est celui que je croise, avec qui je cohabite.
Le corps c’est le jumeau siamois mort de mon âme, l’objet décoratif et inutile que je trimballe partout.
Mon corps n’est pas mien, il est objet public.
Le corps c’est un banc dans un parc, objet de passage, où chacun défoule sa haine, gribouille son amour.
Le corps c’est l’indifférence, c’est ce que je n’ai aucun scrupule à bafouer, comme certains détruisent les bancs publics. C’est ce que je n’alimente pas par besoin mais que je nourris quand j’y pense, ce sont les bleus sur les phalanges à force de cogner dans les murs, ce sont les cicatrices que j’ai pu me faire pour tester mes limites, ce sont les vêtements de marque que j’affiche pour cacher le corps de la honte.
Le corps est si peu mien que lorsque mon existence se casse la gueule, c’est l’âme qui prend les bleus.
Certains revendiquent leur corps. Moi je refuse de croire à son existence, d’admettre que je suis ce corps et, en le considérant comme mien, que c’est moi qui fus violée. L’immatérialité est une forme de déni du viol.
Rimbaud avait raison. Je est un autre. Mon âme est mienne.
Mais le corps c’est l’autre.
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