Tumgik
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Cachez cette pudeur que je ne saurais voir. (Je t’aime)
Qui s’est réveillé une fois réveillé en se disant: “tiens, aujourd’hui, je couperais bien des gens de toute prévention à l’âge où ils sont les plus influençables contre les crimes, la drogue, l’alcool et le tabac considérant les sujets comme trop sensibles pour leur jeune âme pendant que le cinéma se borne à leur brandir du cholestérol, le cancer et des gobelets rouges comme les items de la coolitude maximale et que tous les médias sexualisent les enfants rendant le système judiciaire encore plus incompétents hébétés qu’ils sont par la sexualisation à des âges de plus en plus précoces.” ? Oui, navrée, ceci est sûrement une phrase que tu voudras lire deux fois. Mais ce mot te semblera peut-être alors clair comme de l’eau de roche.
J’ai mal. Mal aux profs qui me disaient qu’une jolie fille doit être polie et se tenir tranquille. Mal aux camarades qui refusaient une fille qui sait ce qu’elle fait et ce qu’elle pensent. Mal au systême qui ne laisse aucune place, la grande broyeuse, tsunami infernal. J’ai mal aux personne qui m’ont donnée l’impression d’être déplacée. (Soyons sérieu.ses.x deux minutes. Personne n’est mathématiquement au mauvais endroit. C’est la logique même qui l’a mis dans ses pompes. Comment ?... Pourquoi ?... Nan ! “Excuse-moi, tout va bien ? Je peux faire quelque chose pour toi ?”)
Je suis fatiguée d’avancer dans la boue en écoutant tous les mecs dire que tout est si facile quand on y met du sien. Je suis écoeurée de voir un genre ou une sexualité importer plus qu’un personne celon certain.e.s. Les héros qu’on me faisaient lire étaient extra, on nous ôtait presque de l’esprit qu’ils avaient des besoins humains (santé physique et mentale) et la vie est tellement plus dure que les aventures que je lisais. C’était extraordinairement facile pour eux toutes ces choses de l’ordinaire qui peuvent vous tomber dessus tous les jours puisqu’il n’en est jamais fait mention.
Et c’étaient des mecs. Surtout, toujours, beaucoup des gars, écrits par des hommes. Les femmes, pour les gamines, écrivaient des cauchemars guimauves qui m’ont fait imaginer toute jeune que tout le poids d’une relation amoureuse tombe sur les épaules de la fille. Pouah ! Imaginez comment on se dépatouille après un brainwashing à disneyland VHS.
Et sinon le blues vous apprends qu’il faut littéralement tout faire pour récupérer votre meuf (menaces de suicide comprises), les westerns sont dans le même esprit (mais à cheval, le fusil tourné vers des indiens ou des russes... ou des meicains... ou des italiens... vous pouvez arrêter quand vous avez pigé), le rock t’apprends à passer toute la nuit avec une pretty babe (à qui on demande son avis une fois sur...) pendant que le folk t’apprend que l’amour c’est pur et pour toute la vie. Merde pour moi, la chanson française a rien raté. Chaque amour est le grand. Je court d’une guibole alors que l’autre est en bois. Chaque déception est déchirante, chaque frisson est profond et la luxure pour moi est un monde chaleureux, sale et vivant.
Alors c’est quoi le.s problème.s ? Par ordre d’importance ? Les viols, lynchages, excisions, avortements au cintre, interdiction de divorcer, voter, bosser, conduire, avoir son propre compte en banque mais encore, le point du mari, les peines moindres encourues par des violeurs parfois récidivistes, les méthodes de stérilisations féminines pour certains dangereux et là, ok, on peut causer de comment le sexisme nuit à l’identification personnelle de personnes de tout genre (voire aucun).
Je suis féministe. Je ne dis pas que le virilisme c’est du pipi de chat, je dis qu’on a une montagne à surmonter avant d’attaquer ce col, bien que certains trucs urgents souvent... hm... liés... er... aux problèmes du sexisme qui pèse actuellement sur les femmes. 
Garde parentale: c’est horrible quand ça tombe mal petit a) pour une femme qui était au foyer, la charge des enfants est lourde pendant le processus de recherche professionnelle et de stabilisation dans un appartement plus petit avec des moyens proportionnels. petit b) c’est le revers de la médaille d’idéaliser la femme en mère et le père en homme. C’es encore beaucoup ce qui se fait et certains ne s’en plaignent pas.
Culture du viol: Personne n’en redemande un plat. Personne. petit a) on blâme aussi la femme d’avoir été consentante ou d’avoir tout inventé. petit b) c’est majoritairement du fait d’hommes sur des femmes. petit c) ça fait partie des choses qui me trouent le coeur. Qu’importe qui les subit. Mais c’est un combat que tu dois rallier, pas recréer.
En vrai, être humain, je t’aime. Quand tu te demandes ce que tu fous dans cette pièce de chez toi particulièrement. Quand tu oublies quel jour t’es ou que tu mates trois fois ta montre et que tu sais toujours pas l’heure. Rappelles toi de laisser des post-it à des gens où tu dis un truc gentil. Personne ne sais combien de fois ça sauvera une vie. Rappelles toi de prendre soin de toi. D’une tu es le mieux placé pour et en plus tu sais le mieux comment. Tout demande du temps, des efforts et de la régularité. Rappelles toi d’utiliser ton imagination. Parce que n’importe quel jour pourrait être moins pluvieux. C’est moi qu’a dit. Tu seras encore plus fort.e.s demain. Et t’as pas idée à quel point tu l’es déjà.
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Écrire, si c'est permis
Qu'est-ce qu'une peur ? D'où vient-t-elle ? Y en a-t-il seulement une qui soit légitime ? Et doit-on vraiment s'en préoccuper ? Pour ma part s'est récemment matérialisée une page blanche dont l'origine était la peur, non de l'échec mais bien celle de l'erreur. Alors que l'erreur est cruciale. Je m'explique.
Comme tout enfant quand j'étais insupportablement énergique, on m'a enfermée avec une vingtaine de mes congénaires dans un récipient nommé classe. Là-bas, une forme d'autorité que l'on appelle professeur, enseigne sous la crédibilité de l'État qui claudique à peine des choses comme l'histoire de l'art ou le français. Alors, de cette crédibilité infaillible, une prof aux intentions remarquables, jugea opportun de familiariser sa classe au concept d'écrivain omniscient. Ce qu'elle fit, sans se douter que ce concept s'inscrirai dans ma mémoire comme une obligation de l'écrivain à son lecteur de n'écrire rien de faux, d'hasardeux, bref d'être réellement omniscient.
Dans une œuvre de fiction, à l'inverse de la Bible ou d'un livre scientifique, l'un tenant du fait seul qu'on y croit par devoir et l'autre du fait que c'est suffisamment prouvé, il est légitime, l'œuvre de fiction puise sa force du fait que l'auteur nous fera oublier de nous demander si on peut croire. Alors après avoir lu suffisamment d'auteurs qui m'ont maintenue en transe tout en balançant des informations hillarantes de non-réalisme, j'ai commencé à me détacher de ça. Et puis un jour on m'a demandé de justifier quelque chose d'absolument pas réaliste dans un de mes scénarios et j'ai bêtement répondu que ça n'avait pas la moindre importance. Le but n'est pas d'étaler sa science comme une couche de marmelade purement indigeste sur un pain dont la fadeur n'a d'égale que la dureté mais bien d'offrir à quelqu'un une évasion de son train train quotidien et lui offrir si possible quelques arythmies cardiaques. En voiture Simonne !
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TA GUEULE
Toi, oh toi, mais alors toi.
J’ai cherché ma Gentillesse qui était partie décompresser, ma Douceur s’occupait des fractures du dernier qu’elle n’avait pas été là pour épargner, ma Compréhension va plus auX victimeS de violS et de harcélementS de rue, alors avec ma Colère, on va s'occuper de toi, et, dirait Brassens, putain de toi.
Quand tu juges une fille, explicitement sur son apparence ou ses moeurs sexuelles, je ne sais pas trop à quoi tu penses et ce que tu crois faire, mais personnellement, quand je t'entends faire je pense aux siècles qui ont attendu mai 1969 pour que les femmes accèdent aux droits de base (gardons en tête que le salaire égal est encore hors de notre portée) auxquelles elles sont attitrées du fait de n'être génétiquement pas si loin des hommes qui jusque là naissaient héritiers, prenaient femme, et avaient autorité sur leurs filles et fils pour que la boucle des mariages forcés et des grocesses en jeune âge ne se brise surtout pas. Je pense à ses femmes et filles, qui ont fini par pouvoir se dire “Je vais voter ce que je veux, porter ce que je veux et dire ce que je veux. (et baiser qui je veux dans les limites du consentement, respect et des circonstances)” C'était sans compter sur les Hommes, grandes créatures qui, comme toi, nous rappellent que certaines choses ne nous seront jamais accessibles. Selon comment je m'habille, j'incite au viol des hommes qui ne sont que victimes de leurs instincts et de mon décoleté et incapables du discernement nécessaire à prendre en compte mon consentement et ma santé mentale dont la destruction avance au rythme où s'oublient les lois de l'éthique de base quand apparaissent d'entre tes lèvres les mots “Nan, mais cette file… Comme elle s'habille… faut pas qu'elle se plaigne, quoi.” Si je parle de ma condition, neuf fois sur dix, la réponse ne se fait pas attendre, je suis une féministe frustrée au plumard, je ferais mieux de fermer ma gueule, pourtant un homme qui parle de la condition féminine, à la place des femmes, en ne connaissant les faits qu'en théorie et en nous stigmatisant au passage en disant aux autres hommes “voyez ces pauvres brebis égarées, c'est malheureux leur sort” faisant de nous des victimes sans nom, sans visage et sans paroles, ce gars est un héro, c'est moi qui n'ai rien compri. Si je mentionne mon acoutrement, je suis superficielle, voire une “attention whore”, bien qu'un homme qui me fait savoir ce qu'il en pense, de manière intrusive, me manquant de respect, se foutant de ma gueule ou tout simplement me faisant des avances lourdes, vogue entre les eaux de l'avis exterieur raisonnable au gars chevaleresque (en parlant de chevalerie, ça a quoi de romantique de courire après une fille qui t'a fait comprendre que NON ? Déjà une fois, c'est pas simple, maintenant il faut le fiare à répétition et se faire dire qu'on est des tortionnaires qui vous mettons dans la friend zone ou vous refusant trop sèchement, bouh…) un peu éméché. Et si dans le processus je me suis sentie blessée, mieux vaut que je n'en parle pas, c'est sans doute parce que “j'ai mes règles ou besoin d'un bon vieux Prozac” alors je fais mon poing dans ma poche. On apprend tellement à le faire, celui-là. Chaque chose que je fait, prend la teinte du “en tant que femme”. Il n'y a pas besoin d'une attention particulière pour remarquer que je suis moins respectée, écoutée et prise au sérieux qu'un homme, et je prends moins la parole et les initiatives. L'éducation est tellement genrée que tous ces aspects de mon quotidien sont comme invisibles aux hommes, parce que normaux. Parce que toi, MEC, tu peux me dire ce que tu penses que je devrais faire de mon existence. Je vais prendre un droit similaire, rien que sur ce texte. Tu ne vas pas modeler ton existence à mes désirs (ce serait se comporter en femme… n'allons pas jusque là), par contre tu vas prendre quinze minutes, te procurer King Kong Theory, le mettre sur ta table de nuit et advienne que pourra. Parce que j'ai suffisament été baffouée. Parce qu'après un traumatsime qui arrive à de trop nombreuses femmes (et une part d'homme qui ne le vit pas mieux) je ne peux pas échaper aux abrutis rudimentaux qui me hèlent dans la rue pour me faire savoir quel désir je provoque chez aux, ni à toutes les autres stigmatisations qui voudraient faire de moi un être inférieur ou de seconde classe, je vais te proposer un truc. Descend de ton trône. Apprends que je n'ai pas plus mérité le viol que les 30% de la population féminine à laquelle ça arrive et que je n'ai AUCUN BESOIN de ton avis sur mes façons de me comporter, de picoler, de me gratter dans le décoleté ce qui étrangement passe moins bien que quand un couillon se gratte là où je pense, que je ne travaille pas moins bien qu'un mec au point d'avoir son salaire moins un quart et que mes ambitions soient bien moins joliment vues et cent fois plus questionnées tout comme CHACUN de mes choix et qu'on me questionne quinze fois plus que mon frère sur une éventuelle parantalité dans “quelques années”, ce qui me semble absurde du haut de mes dix neuf ans, que je veux vivre ma vie sans restrictions particulières dues à mon sexe et CERTAINEMENT PAS qu'on appelle ça vivre comme un homme, parce que c'est me dire que je ne suis qu'une imitation et parce qu'également, du côté masculin on observe presque pire. IL est poussé à se montrer moins sensible, effeminé, plus friand de sexe (d'ailleurs, qui ne sait pas qu'un homme violé n'existe pas, puisque, par déffaut, il est consentant ?), plus bruyant, sobre vestimentairement, plus avide d'alcool (qu'il faut bien sûr mieux suporter -pas comme une fille). Tout ce qu'on t'a appris dans ta jeunesse te mène à penser que tu as un gros (évidemment) sexe sale, les filles en ont un pûr, profond, et celles qui se salissent avec leur sexualité t'emasculeront en quelques sortes, feront de toi la pire chose possible, une pédale (ne parlons même pas du statut social du gay, au pire un joke, au mieux un pote homo), une tantouze, une fillette. Fillette. Vois plus loin que le bout de ta queue, refuse ce carcan sur un piédestal et arrête de me remettre le mien, tu vois bien qu'il me rend irritable.
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Aujourd'hui, je ne veux pas me lever.
J'ai pas anormalement mal dormi, mais je serais déjà en retard. Nouvelle occasion pour mes collègues de se foutre de moi. Une heure plus tard on serait déjà reparti sur le registre du “Mais t'as pas la niaque!” “Allez, force comme un homme!” “C'est un travail que j'aurais fait en x-temps”.
Je suis constructrice métallique. Pas la plus forte des femmes, pas la plus débrouillarde non plus. Juste que j'ai mordu à quelque chose qui me plaît. Ça fait que quand je porte un t shirt au col un poil plus profond que les autres je ne suis soudainement plus professionnelle. Mon métier “d'homme”. Mon métier de qui veut bien le pratiquer.
En deux ans d'apprentissage, j'ai appris à souder à l'électrode, au fil, je peux encore galérer au tig selon les métaux. J'ai appris à limer et à meuler des surfaces bien planes. Scier droit à la main. J'ai appris les vitesses différentes des machines selon les matériaux. J'ai appris à me calmer tout en rapprochant mes mains du lapidaire, machine tournant du papier abrasif à une vitesse suffisante pour me déchiqueter quelques doigts. Ça me permet tous les jours de voir évoluer entre mes mains des pièces de métal qui passent d'une taule et un tube à un manchonnage pour une barrière percé et fraisé pour la fixation avec une soudure bien brossée. Et c'est extrêmement satisfaisant. Mais mon métier appartient au genre masculin qui sous la forme de certains de mes collègues n'hésite pas à me le rappeler.
Heureusement que mon contremaître me donne la même valeur qu'à tous les autres et ne sourcille pas s'il doit passer une heure en bas à l'atelier pour m'apprendre quelque chose ou me l'expliquer. Il reste logique et ouvert d'esprit. On peut toujours parler. En même temps il avait sa propre épine dans le pied et il a la fierté d'être le premier contremaître noir de ma boîte. Quand le boulot diminue jusqu'à laisser la place à de longues discutions posés contre les machines, il parle volontiers des façons de faire dans sa famille, des Antilles, du monde, mais dès que le racisme est mentionné monsieur n'est que colère. Et je le comprends tellement. Il a trop fait pour se débarrasser des préjugés. Personne ne pourra dire de Joseph qu'il manque d'intelligence de force ou de motivation. Il me dit que pour contrer la discrimination il faut être exemplaire. Je traduis ça mentalement par “le bénéfice du doute est blanc mâle cis hétéro”. Mais aujourd'hui je me suis réveillée nauséeuse et triste. Un souvenir est revenu comme une bulle dans mon rêve, ça a sali tout le reste.
Je veux pleurer, me rouler en boule et ne plus bouger, mais je vais bien finir par partir au boulot.
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Sexe, amour, estime et autres drogues.
J’aime le sexe. Vraiment. À cela tu pourrais penser que c’est le cas de beaucoup de monde où me traiter de porc. Seulement j’aurais à répondre que j’ai eu un nombre de partenaires sexuels dissuasif envers d’éventuels partenaires amoureux et... que je suis une jeune femme. C’est bizarre de penser à comment c’est vu par mes pairs, la sexualité que je mène et que je chéris. Je m’approprie mon corps en l’offrant, je me donne du plaisir que j’estime mériter par défaut, je suis née avec le nécessaire et ma philosophie s’y prête. Et c’est affolant de simplicité. Pourtant qu’est-ce que ça porte à débat.
Tu t’en fous de ta santé ? Non, donc je me protège. Eh oui, le 21ème siècle ne sert pas qu’à enfin élire un président d’une puissance mondiale qui ne croit pas au climat.
Tu n’as pas d’estime de toi ? J’en avais très peu. Avant de pouvoir me voir comme directrice de mes actes, de mon futur, de mes envies. Avant de me foutre en face de cette réalité qui me criait depuis des plombes que je n’avais rien d’unique. Non. Et c’est la plus belle pensée qui m’a grandie. Je ne suis pas plus dommage qu’une autre. Je ne suis pas cassée après usage, ou dévalorisée. J’ai le corps moite et le sourire aux lèvres, personnellement pas mon idée du malheur.
Tu as besoin de ça ? Non. Si je devais m’en passer, ça ne poserait pas de souci. D’ailleurs, tiens, en couple avec un homme pas particulièrement nympho, et sans le tromper, sans l’harasser à la tâche, je ne me sens pas le cerveau qui part en déroute.
C’est en lien avec tes traumatismes ? La question est dure (Zappa nous dirait de la manger) on va la décortiquer. Qu’est-ce qu’un lien ? La question au fond chercher une cause à effet direct là où le plus loin que je m’en rappelle il n’y a eu que des fluctuations maigrement coordonnées. Et en même temps c’est logique. J’ai connu beaucoup d’hommes. Je les définis par la trace qu’ils me laissent et le goût. Certains souvenir se sont désagrégés comme le sucre dans du café. D’autres ont laissés de longues cicatrices boursouflées dans les parois de mon crâne. Celles qui mènent en fait, aux plus grandes frasques que j’aie commises. On ne raconterait pas ma vie à une âme sensible, ces passages pourraient troubler l’homme trouble. J’ai été éclaboussée dans des passés dont je me rappelle si je le veux ou si j’oublie de chasser ces souvenirs dans lesquels on m’a donné le peu de respect qui devait me faire comprendre à quel point j’en méritais peu (voire pas). Après des guerres contre ce genre de saletés, j’ai eu le bon sens de me tourner vers les cochonneries, les vraies. Celles qui sentent fort et dont on garde un carré de peau sec sous la douche pour se le rappeler plus tard.
Tu te vois comme une déesse ? Oui. Momentanément, de manière sainement disproportionnée, je me vois dans le prisme du désir d’un autre comme son but actuel, ce qu’il lui faut. Je lui offre en retour de s’apercevoir de ce qu’il me satisfait. Je me dévoue à rendre, main pour main, langue pour langue le plaisir qui m’est donné.
Mais moi, j’ai une question. Pourquoi une sexualité comme la mienne pose tant de questions dans l’esprits des braves gens ? Pourquoi elle pose problème ?
Parce que la norme nous renseigne volontiers sur le fait que ma sexualité est anormale, malsaine, propice à embrouilles. La norme nous rappelle que notre sexualité a un pouvoir, mais seulement si on la réserve. D’ailleurs, la norme nous rappelle que tout débordement est corrigé par les gens de bonnes moeurs qui sauront vous rappeler le droit chemin (et votre position actuelle vachement éloignée de celui-ci) ou en tout cas en jacasser dans votre dos pour vous mettre la pression et puis évidemment, pléthore de conséquences néfastes. (gratuit pour la route, mon lexique perso des embrouilles autour du cul: “Peur de tomber enceinte ?” stérilet. “Envie de se faire une réputation ?” en fait ça me plombe les ovaires d’en apprendre toujours plus sur moi... des autres. “Envie de fantasmer ?” nan mec, ça c’est ce que je faisais avant d’apprendre que mes autocongratulations frénétiques pouvaient être assistée par la personne de mon choix tant qu’elle en aurait envie ce qui n’est pas dur à trouver. “Peur de périmer ?” moins que si je me comportais déjà comme ma grande-tante. “Besoin de te prouver quelque chose ?” oui, qu’il y a du bon à se casser le cul sur Terre.)
J’ai trouvé une réponse plus directe à cette question... et par la même occasion plus complexe. La question des partenaires.
J’en ai eu beaucoup, mes amis le savent, mon amoureux le sait, je le sais et des inconnus le savent. Et ces inconnus sont ceux qui auraient tendance à vouloir chercher la petite bête et se demander, mais du coup, qu’est-ce qui a cloché ? MAIS RIEN BORDEL ! La frustration des uns est tellement lisible sur leur face que moi je meurs de leur rétorquer, je n’en ai pas baisés autant parce que c’était possible, parce que j’était assez belle ou bonne, parce que je ne pouvais pas m’en empêcher ou parce que je voulais apparaître d’une certaine façon recevoir un certain éclat de mes prouesses plumardiales mais parce que moi et le partenaire du moment en avions envie et y étions disposés.
Je n’ai poussé personne entre mes draps, personne ne s’en est plaint en sortant. J’ai connu des amants qui ne m’ont pas respectée. C’est autre chose. C’est soci(ét)al, pas sexuel. Mais là où beaucoup pensent que j’ai osé, j’ai simplement voulu. Là où ils diront que j’ai sali, j’ai partagé. Là où ils diront que j’ai meurtri, j’ai grandi.
Oui. Le sexe a un pouvoir. Il donne envie. La frustration quand on en veut, quand les autres l’ont, c’est une chose. La frustration que j’en aie et que ce ne soit pour toi pas ma place est à mes yeux abjecte, j’espère que si tu l’a connue, tu lui (as) dit au revoir.
J’ai dix-neuf ans, plus de cent amants dans mon passé, je te parlerai du cul quand j’aurai un truc à te dire ou que tu auras une question à me poser mais surtout, je veux nous projeter dans un travail de déculpabilisation du sexe en général et avant tout du sexe de femmes.
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