Tumgik
notasfarasyouthink · 11 months
Text
Do you think of me? Do you wish that I would slow down? Are there some things that you've seen that feel like home now? Are you up there climbing trees, singing brand new melodies? I hope you are, I know you are.
Tumblr media
Papa,
Aujourd’hui, ça fait 7 ans.
7 ans que j’ai appris à naviguer sans t’avoir à mes côtés, de près ou de loin. Ou alors, de très, très loin.
Ça a été une dure année Papa, je ne vais pas te le cacher.
J’ai un peu l’impression de dire ça tous les ans. Et pourtant, pas plus tard qu’il y a deux ans, j’étais à un moment de ma vie où je n’avais jamais été aussi heureuse. À la veille (et au lendemain) de mes 30 ans, j’avais véritablement l’impression d’avoir trouvé un équilibre que je n’avais (peut-être) jamais trouvé avant. J’essaye de me dire que ce n’était pas uniquement lié au fait que j’étais dans ma première relation sérieuse. Qu’est-ce que ça voudrait dire de moi si je n’ai jamais autant trouvé mon centre de gravité de lorsque je n’étais plus célibataire ? Entre nous, je pense que c’était un moment parfait de ma vie, sur plusieurs niveaux. Celui-là n’en était qu’un supplémentaire, même si peut-être primordiale.
Pourtant, à la veille de mon 31ème anniversaire, une grosse partie de cette sérénité que j’avais ressentie à peine un an plus tôt semblait avoir disparu. Je venais de me séparer, hum hum, peut-être qu’il y avait bien quelque chose derrière ça, après tout.
Je suis à l’aube de mes 32 ans, et cette sérénité, j’ai l’impression de la toucher de nouveau, mais tu me connais trop bien pour savoir que je ne crierai pas victoire trop vite. Le travail, bien qu’une certaine source d’angoisse à ce moment précis, a été une grande source d’épanouissement les mois passés. Je dois cela surtout à mon équipe et à celle qui est ma boss, bien qu’il soit difficile de l’appeler par ce titre, parce qu’elle est avant tout une amie. La famille, les amis, bien que souvent vivant leurs propres tumultes, restent un pilier si important de ma vie, qui me permettent de ressentir des fondations bien ancrées dans la vie que je me suis construite. Peut-être aussi qu’un garçon fait partie de cela, peut-être aussi que 10 ans de thérapie commencent à faire leur œuvre et que j’arrive à m’abandonner un peu plus au lâcher prise. Peut-être un peu de tout ça.
Des jolies choses Papa, il s’en est passé. Et même des vraiment très belles.
Il y a eu deux mariages, si différents, non seulement de par leur emplacement et format que de par mon implication. Mais ils ont évidemment été les deux points culminants de mon année.
Tumblr media
Le premier, en sunny California, ma deuxième maison, ma deuxième patrie, où j’ai pu retrouver les gens qui ont partagé avec moi ce que je qualifie encore aujourd’hui de la plus belle année de ma vie. Voir notre lien, 10 ans plus tard, aussi fort qu’il y a une décennie, alors que près que 9000km nous ont séparé pendant tout ce temps. Être demoiselle d’honneur dans un mariage américain, un rêve que je ne savais pas avoir avant que l’opportunité me soit présentée. Qui plus est, pour celle qui m’a ouvert la porte, littéralement, de son appartement (qui deviendrait le nôtre), et de sa vie. Voir, après tant d’années, le point culminant d’une relation amoureuse que j’ai vu naitre, bourgeonnée, sur laquelle j’aime à penser avoir eu un certain impact, même si minime, c’était d’une beauté sans nom. Voir que ma relation, avec ces gens que j’avais pourtant qualifiés de ‘easy come, easy go’ quand j’étais trop incertaine de leur culture, rester presque intact 10 ans plus tard, ça l’était aussi. J’ai pu retrouver avec eux une intimité que je ne connais qu’avec peu de personnes, alors qu’on ne fait plus partie de la vie les uns des autres depuis tant d’années. Mais décidemment, ils font toujours autant partie de la mienne que je fais partie de la leur.
Tumblr media
Et puis il y a eu ce deuxième mariage, celui de ma constante, celui de ma sœur de cœur, celui de celle avec qui j’ai grandi et avec qui je me suis construite. Voir son rêve se réaliser alors qu’elle avait perdu tout espoir, c’était si beau et si inspirant, autant pour moi que pour elle, je l’espère. Un signe que si tu souhaites quelque chose suffisamment fort, même si elle n’arrivera pas forcément quand que tu l’avais espérée, de la façon ou dans les circonstances dans lesquelles tu l’avais espérée, peut se réaliser. Lorsque j’ai un peu le blues, je me replonge dans ce merveilleux weekend au milieu des montagnes et de la neige, dans les décorations et dans la frénésie de l’organisation, puis dans le bonheur intense de voir ces deux personnes se promettre tout ce qu’elles peuvent se promettre. Pouvoir accompagner Céline dans ce moment et tout ce qui l'a précédé, c’était tout simplement magique.
Des jolis moments, il y en a eu plein d’autres. Je t’écris cette lettre alors que je suis autour d’une piscine en plein soleil au milieu de Séville, alors c’est difficile de dire autre chose.
Tumblr media
Il y a eu tous ces weekends parisiens, du deuxième de Marraine, à la semaine estivale des Subert, ceux de ma constante, à celui de ma sœur en solo et le premier de Diego et Marjo, et évidemment celui de Maman. Tellement de belles choses qui ont été dites et partagées pendant ces moments. Un peu fatiguant, mais toujours tellement ressourçant, pour ceux que je reçois je l’espère, comme pour moi. Parfois, je me dis que j’en fais un peu trop, mais savoir que j’ai construit quelque chose ici qui fait que les gens sont si heureux de venir passer quelques jours dans un 35m2, c’est tellement important pour moi. Savoir que j’ai réussi à construire ici quelque chose qui fait de cet endroit un ‘safe heaven’ pour les autres, ça me conforte dans l’idée que ça en est un, avant tout pour moi.
Tumblr media
Il y a eu tous ces weekends dans le sud, au point que mes collègues ont été surpris d’apprendre que je ne ‘venais pas de là-bas’. Il y a eu les 5 ans de Diego, Noël où on a pu se retrouver en famille, complète, même si de passage, il y a eu Pâques, il y a eu l’anniversaire de mes neveux… Savoir que je peux trouver chez Maman & Pat, chez Julien et Marjo ou chez Alex & Axel un foyer comme ils peuvent en trouver un chez moi, c’est tellement important. 
Tumblr media
Il y a eu les vacances avec Maman à Santorin, le weekend avec les pandas roux, le weekend du nouvel an, celui de l’EVJC et celui de la rencontre avec Elio. Il y a eu tous ces autres moments plus courts comme celui où Fanny m’a sauté dans les bras pour m’annoncer que son offre d’appart avait été acceptée, ces fous-rire au travail, ces anniversaires et ces jeux d’hivers, ces afterworks, ces soirées au mala, ces karaokés, et tant d’autres.
Papa, si tu parcourais ma galerie, je pourrais te parler de tous ces moments de bonheur intense pendant des heures. Mais je te parle déjà depuis 2 pages, je sais que tous ces jolis moments, tu les as vécus avec moi. Et pour tous ceux que j’oublie, j’ai la jarre que Margaux m’a offert à Noël, dans laquelle je place chaque jour un petit papier avec ce qui m’a fait sourire ce jour-là pour m’aider à m'en rappeler.
Tumblr media
Alors c’est compliqué de dire que j’ai eu une année difficile alors que j’ai vécu trop de jolis moments pour avoir la place de tous te les décrire en détail. Mais malheureusement, des moments difficiles, il y en a eu, aussi. Je ne pense pas que la jarre ‘ce qui m’a fait pleurer’ serait aussi remplie, mais je pense que certains papiers auraient autant d’importance que 10 dans l’autre.
Papa, le monde ne va pas très bien. Le Covid, bien que pas complètement disparu est plutôt derrière nous, mais il a laissé place à tellement d’autres choses. Des guerres, une patrie fracturée, en colère, un monde inquiet de ce qu’on va laisser à nos enfants, une inflation chaque jour plus difficile à naviguer. Des deuils indicibles que je ne peux guérir, mais que je ressens comme s’ils étaient les miens, alors que pas toujours.
Les gens ne vont pas bien, Papa. Je me demande souvent si c’est juste la période qui fait, ou si c’est juste qu’en vieillissant, on est destiné à vivre toutes les tragédies des autres. Il est si difficile de ne pas se noyer au milieu des océans entiers de mal-être qui nous entourent, surtout quand on a notre propre océan à dompter. Alors j’essaye, comme toujours, de les aider comme je le peux, mais il est si difficile d’essayer de faire la bouée, quand j’ai déjà du mal à être à la mienne. Je sais que bien souvent, ils essayent d’être la mienne, aussi.
Papa, j’ai dû accueillir un de mes piliers dans le club si peu convoité des gens qui ont perdu un parent, pour la première fois. Et c’était si, si triste. Parce que c’était trop jeune, trop soudain, trop injuste. Comme ça l’est toujours j’imagine, mais celui-là a beaucoup piqué.
Je t’ai déjà parlé du fait que j’avais une empathie spécifique envers les gens qui avaient perdu leur papa, parce que je les reconnais. Je reconnais leur peine et ce qu’ils traversent, quelles que soient les circonstances. Et je savais, qu’à terme, cela arriverait aux plus proches de moi, même si ça serait la maman. Mais je n’avais pas anticipé que ça serait maintenant. J’espérais avoir encore quelques années pour écrire cette lettre où je donnerai des conseils sur comment naviguer ce moment aux plus proches de moi. J’espérais de toute mon âme que ce ne serait avec aucune d’entre elles que j’aurais à partager ces mots, et ces silences. Que je n’aurais pas tout de suite à les tenir dans mes bras, parce que c’est tout ce que je peux faire.
J’aurais donné n’importe quoi pour ne pas avoir à le faire, mais j’espère l’avoir fait au mieux que je le pouvais. J’espère avoir donné un peu de ce que j’ai pu recevoir quand tu nous as quittés, et qui m’a fait du bien. J’espère avoir réussi à faire un peu barrière de ce qui ne m’a pas fait de bien. J’espère avoir pu éclairer un peu le chemin de celles qui s’apprêtaient à prendre le plus sombre qu’elles aient jamais pris. J’espère.
Tumblr media
Papa, quand Logan dans Succession est mort, ca m’a atteint, droit au coeur. Encore plus quand Roman s’effondre en descendant du podium lors des funérailles, incapable de dire quelques mots pour son père, et demande « Is he in there? Can we get him out? ». C’était un moment extrêmement cathartique, et c’est une des raisons pour lesquelles j’aime tant l’art audiovisuel. Il te fait souvent ressentir des choses, mieux que tu ne sais le faire seul. Roman a pleuré les larmes que j’aurai aimé pleurer pour toi, lorsque c’est toi qu’on voulait sortir de là.
Je dors très mal Papa, depuis quelques semaines, quelques mois, peut-être quelques années. Quand ce n’est pas le travail qui me réveille à des heures indues, ce sont les petits tracas que tous les jours. Gloria me dit que c’est parce que j’apprends enfin à prendre ma vie en main, et que même si c’est un chemin difficile, qui peut expliquer mes anxiétés nocturnes, je suis sur le bon chemin. Le temps nous dira si elle avait raison, j’imagine.
Papa, il y a comme d’habitude plein de jolies choses qui se profilent. Je vis ma meilleure vie à Séville, et dans un mois tout pile, je vivrai ma meilleure vie en Croatie. J’ai un weekend parisien de prévu avec mes neveux, leur premier weekend sans leurs parents et notre premier, juste nous. J’espère pouvoir nouer avec eux un nœud que j’ai un peu de mal à nouer ces dernières années. Je suis sûr que pleins d’autres weekends parisiens, sudistes et d’ailleurs m’attendent, et pleins d’autres jolis moments au milieu. Il y aura Inch’Allah une crémaillère très attendue dans l’est parisien, et plein d’autres projets qui sont déjà en ébullition.
J’espère que tu vas bien. Que tu as accueilli Marie-Jo à bras ouverts comme je sais que tu sais le faire, et que tu lui as montré où se trouvait le bon whisky. Ça me fait du bien de penser à vous là-haut, assis sur votre nuage.
Bonne fête des Papas, avec un peu de retard cette année. Je t’aime.
0 notes
notasfarasyouthink · 2 years
Text
Would it make you proud to hear all the things I'd say, Would it ease your mind knowing I have found my way? Can you see your baby girl and the woman I've come to be, if you saw me now would you still know me?
Tumblr media
Papa,
Aujourd’hui, ça fait 6 ans. Les hasards du calendrier, les années bissextiles ainsi que certaines incertitudes historiques font qu’une fois encore, l’anniversaire du jour où tu nous as quitté tombe le jour de la fête des Papas. Deux fois ne sont pas coutumes, je vais m’assoir auprès de toi en ce dimanche de fête des pères pour te parler un peu.
Comme d’habitude, il s’en est passé des choses depuis l’année dernière. J’avais terminé notre dernière conversation en te disant que j’espérais que la prochaine fois qu’on se parlerait, on ne porterait plus de masques que lorsqu’on a la crève et que j’aurais racheté un billet d’avion pour la première fois depuis trop longtemps. Eh bien Papa, c’est bien le cas.
On a fait tomber le masque en mars. Ce même mois. J’ai pu prendre non pas un, mais deux billets d’avion. Et les deux pour réaliser un rêve, si c’est pas beau, ça.
Le premier, c’est pour retourner aux Etats-Unis. Ma deuxième patrie que j’ai dû abandonner ces dernières années pour des raisons pandémiques, des raisons financières, des raisons d’envie et des raisons politiques. Je vais enfin pouvoir  à nouveau frôler un sol qu’on a frôlé ensemble, et j’ai terriblement hâte.
Mais pas juste car je vais pouvoir retrouver dans moins de cinq jours mon soleil californien qui m’a tant manqué. Aussi car je vais pouvoir retrouver les miens, ces gens qui ont été ma famille quand celle de sang était trop loin. Je vais retrouver mes sœurs de cœur, mes roommates, qui m’ont accueilli dans leurs bras sans me connaitre, et m’ont permis de vivre la plus belle expérience de ma vie. Mais aussi tous les gens qui gravitaient déjà autour d’elles, et autour de qui j’ai rapidement commencé à graviter également.
Je vais aussi être bridesmaid, demoiselle d’honneur, dans un mariage américain, et donc réaliser ce rêve que j’avais déjà adolescente. Les robes de la même couleur, les fleurs dans les cheveux, la remontée près de l’autel. C’est fou, je connais Ziva depuis 10 ans maintenant, et qu’elle m’offre cette chance, alors qu’il aurait été si facile de se perdre de vue, c’était inespéré. Que 10 ans plus tard elle considère sa voisine de chambre d’une année assez importante pour la convier, depuis l’autre bout du monde, à être à ses cotés (littéralement) pour le plus beau jour de sa vie, je réalise à peine.
Et puis, j’ai pris un autre billet d’avion, pour aller en Grèce. Ce pays dont je parle depuis des années, cette envie débordante d’en voir ses cotes et ses maisons bleues et blanches. J’ai dit il y a longtemps qu’un jour j’irai, et ça se rapproche, à grand pas.
Alors ce voyage ne sera pas exactement ce que j’avais en tête lorsque je l’ai organisé. Je devais y aller avec Quentin, ce garçon avec qui j’ai partagé ma vie pendant un an. Je ne t’en ai pas parlé l’année dernière, bien qu’il existait déjà, parce que j’étais trop pudique, c’était trop neuf, trop fragile, pour que je puisse partager avec toi, et le reste du monde, les choses que nous commencions à construire ensemble.
Tumblr media
Je suis tombée amoureuse Papa, pour la première fois à trente ans. Tu y crois, toi ? Ta fille qui n’avait jamais vraiment activement cherché à se mettre en couple, parce qu’elle avait trop travaillé pour devenir qui elle était devenue pour laisser un garçon venir mettre du bazar là-dedans, ta fille pour qui l’amour n’était qu’un concept qui détruisait tout sur son passage, est tombée amoureuse. Ta fille misandre, ta fille qui n’aimait pas les garçons et qui a porté son célibat comme une arme et un bouclier pendant tant années  à décidé de rendre un peu les armes, pour voir si se protéger du mal ça ne protégeait pas aussi un peu du bien.  
J’ai emménagé à Paris, et j’ai eu besoin d’un peu de temps pour trouver mes repères. Je le connaissais déjà, Quentin, mais notre histoire n’était pas encore écrite. Et puis, une fois que j’étais plus solide sur mes appuis parisiens et après plusieurs mois de Covid, des sentiments ont commencé à faire leur chemin. Et si… ?
Je suis tombée amoureuse de Quentin si vite, et pourtant si doucement. Ça n’a pas eu la violence que les films, et mon histoire, avaient pu me laisse présager. C’est rapidement devenu une évidence, même si un peu plus vite pour moi que pour lui, parce que j’avais une longueur d’avance. Il était un peu le Chandler de ma Monica, car pour la première fois de ma vie je pouvais être moi-même, à 100%, avec un garçon. Je n’avais pas d’enjeux à lui cacher qui j’étais vraiment, je n’avais pas besoin de prétendre ou cacher mes névroses, parce qu’il les connaissait déjà, et n’en n’avait pas peur. Les étoiles étaient alignées, il y a un peu plus d’un an, et il a décidé de me suivre dans cette exploration qu’était la vie à deux.
Tu t’en doute Papa, parce que je t’ai déjà dit que ce n’était pas avec lui que je partais en Grèce, la relation n’a pas tenu la distance, ou en tout cas pas celle que nous aurions voulu. Mais elle a tout de même tenu un an. Pour moi une grande première, et presque un exploit. Parce qu’elle m’a appris que je pouvais tomber amoureuse sans renier qui j’étais, au fond. Parce qu’elle m’a appris que cet amour pouvait être réciproque, sans provoquer en moi une profonde panique. Parce qu’elle m’a appris les bienfaits de la tendresse du couple, et le bonheur de pouvoir partager des moments de vie avec quelqu’un. Parce qu’elle m’a fait grandir, dans le bon, comme dans le moins bon, et m’en a un peu plus appris sur qui j’étais, et ce que je voulais dans la vie, et dans une vie de couple. Mais aussi parce qu’elle m’a appris que trouver l’équilibre entre ne pas trop vouloir sauver l’autre, mais les laisser nous sauver un peu quand même, ça n’était pas facile. Elle m’a appris les compromis que la vie de couple demandait, et ceux qu’il ne fallait pas faire. Je comprends aujourd’hui bien mieux à quel point la vie de couple apporte ses challenges et ses difficultés. Elle m’a fait comprendre pourquoi parfois l’amour n’est pas toujours suffisant. Elle m’a appris parfois à lâcher prise, même si des fois un peu trop pour que ça me ressemble. Elle m’a appris que 8 ans de thérapie n’étaient pas forcement suffisants pour réussi à naviguer tout ça sans faire de fautes. Elle m’a aussi appris que je pouvais vivre toutes ces choses, et ne pas en mourir quand elles en arriveraient à leur terme.
Ce terme est arrivé, il y a quelques semaines. Alors je ne vais pas te mentir Papa, même si ça a l’air pour l’instant moins dévastateur que je l’avais anticipé, il y a quand même des jours, des moments, où ça pique plus que d’autres. Ça me rappelle que le deuil a un sens plus large que le premier que je lui attribue. Quand je sens son odeur sur les habits que j’avais laissés chez lui. Quand je sens mon trousseau plus léger parce qu’il n’y a plus les clés de chez lui dessus. Quand je regarde Friends, que j’avais commencé à lui faire regarder, et j’imagine son rire devant les scènes que nous n’avons pas pu voir ensemble. Quand je vois passer des articles, des vidéos, des tweets, qui me font penser à lui, et que je ne lui envoie pas, parce que j’ai peur que ce soit trop tôt. Quand je repense à où nous étions l’année dernière. J’essayais déjà de ne pas trop me projeter pour éviter des déceptions, mais c’est quand même un peu dur de voir que le bien-être que m’apportait notre vie de couple il y a un an n’existe plus aujourd’hui.
Mais la fin de cette relation, même si elle s’est faite dans un peu plus de tumultes que ce que j’aurais voulu, à tout de même réussi à se faire dans le respect l’un de l’autre, et dans le respect de ce qu’on avait vécu. Et c’était tout ce que je voulais d’une relation qui ne tiendrait pas toute la vie. Quentin restera pour toujours ma première histoire d’amour romantique. Le premier garçon dont j’aurai aimé te parler, qui aurait mérité que je mentionne son nom auprès de toi. Peut-être même, qui sait, le premier garçon que j’aurais aimé te présenter.
Même si cette relation a été un peu le point central de ma vie cette dernière année, il s’est passé plein d’autres belles choses. J’ai pu fêter mes 30 ans, de façon encore plus glorieuse que je ne l’avais imaginé. D’abord avec la famille, puis avec les amis. Cet anniversaire, et tu sais mieux que quiconque mon amour et l’importance de ce genre d’évènements pour moi, m’a permis de réunir toutes les parties de moi qui font aujourd’hui qui je suis. J’en garde des étoiles plein les yeux et plein le cœur, chaque fois que j’y pense. Ces deux journées font probablement partie des deux plus belles journées de ma vie, et je sais que c’est entièrement lié aux personnes qui les ont partagés avec moi.  
Tumblr media
Mon travail a aussi beaucoup changé. J’ai une nouvelle cheffe depuis le mois de novembre. Je ne t’en ai pas parlé l’année dernière, parce que ça n’était même pas encore sur le radar, mais quand ça l’est devenu au mois de septembre, ça a été un peu la panique. J’avais une telle relation de profond respect et bienveillance avec ma cheffe précédente que l’idée d’en changer me terrifiait. Je ne la connaissais pas, moi, cette fille qui portait les mêmes initiales que moi, et avait le culot de venir s’interposer dans mon travail pour m’apprendre à mieux le faire. Je n’avais pas cette ambition, j’étais bien, moi, dans ce poste que j’occupais depuis 3 ans. Je m’y sentais bien, importante, reconnue. Pourquoi venir mettre un coup de pied dans une fourmilière, qui était pourtant la définition même de la zone de confort ?
Et c’est pourtant aujourd’hui une des choses pour lesquelles je suis le plus reconnaissante cette année. Celle qui arbore jusqu’au même surnom que moi m’a fait grandir, de façon exponentielle, depuis les premiers jours où elle est entrée dans ma vie. Elle à cœur de me faire apprendre, évoluer, et me rendre actrice de ce travail que je vois faire par mes équipes depuis des années. Elle sait m’accompagner et me pousser juste suffisamment pour me faire avancer, sans jamais trop me brusquer pour me faire peur. J’ai, avec elle aussi, une profonde relation de respect et de bienveillance, et un alignement dans nos façons d’exister que je n’aurai pas pensé possible. Elle m’a permis de me sentir à ma place, dans un endroit où il n’y a pas si longtemps, je n’étais pas sûr d’appartenir. Et je suis mieux placée que quiconque pour savoir l’importance que ça peut avoir dans le monde du travail d’aujourd’hui.
Tumblr media
Je voudrais aussi te parler des copines et des copains papa. Je me rends compte, en cette sixième année de ton absence, qu’un des points récurrents de cette conversation restera toujours le fait que je ne pourrais naviguer ma vie sans eux. Ils ont été encore cette année d’une importance et d’un soutien inestimable. Mes âmes sœurs, tu les connais bien, deviennent des femmes encore plus admirables, pleines de projets divers et variés, et provoquent en moi chaque jour un peu plus de reconnaissance de les avoir dans ma vie. Il y a quelques semaines, entre deux listes d’invités et de robes de mariée, Céline me parlait de tes pâtes carbonara, et du fait qu’elles resteraient pour toujours indétrônables. Leurs vies à elles aussi, tu les as marqué parfois, Papa.
Tumblr media
Le reste de la famille va bien, aussi. C’est avec Maman que je partirai finalement en Grèce, Inch’Allah, et qu’on pourra faire notre premier voyage toutes les deux depuis presque douze an. Comme pour tout le monde, tout n’a pas été facile cette année, on a tous vécu notre lot de challenges. Nous avons perdu Valoche, la « grande sœur » de maman qui était aussi ta copine et la marraine de Julien, ça a été terriblement triste. Mais pour nous plus que pour elle, car je sais que tu as su l’accueillir comme il le fallait, et lui apprendre à marcher sur les nuages.
Tumblr media
J’espère que tu es fière de nous, parce que tu as des raisons de l’être. On a rattrapé la balle alors que tu l’as lancé selon une courbe où personne n’était sûr de pouvoir la rattraper. Et je ne sais pas comment on l’a fait, mais on l’a rattrapé. Et les applaudissements dans les gradins n’en sont aujourd’hui que plus appréciables.
J’espère que tu vas bien. Je pense à toi chaque jour. Tu me manques, parfois, mais surtout aujourd’hui. Bonne fête des pères, j’allumerai comme chaque année, une bougie à ta mémoire. Je t’aime.
1 note · View note
notasfarasyouthink · 3 years
Text
Qu’ est-ce que le deuil, si ce n’est l’ amour qui refuse de s’ eteindre ?
Tumblr media
Papa, 
Aujourd’hui, ça fait 5 ans. On arrive au premier « chiffre rond » du nombre d’années où tu nous as quitté. C’est bizarre, 5 ans, ce n’est pas vraiment un chiffre rond, pas plus que 3 ou 4, mais ça en a l’air, pourtant. Cette année, l’anniversaire du jour où j’ai appris ta mort coïncide avec le jour de la fête des pères, ce qui est un peu triste. Mais ça mutualise un peu la peine, alors ce n’est peut-être pas plus mal. 
L’autre jour, je lisais que le plus dur dans le fait d’avoir perdu quelqu’un depuis longtemps, et bien avant l’époque où les vidéos étaient de mise de partout, c’était le fait de ne plus pouvoir entendre la voix de nos disparus. Heureusement, j’avais prévu le coup. A l’annonce de ton décès, j’ai sauvegardé le dernier message vocal de toi où tu avais l’air d’aller bien et où tu me disais que tu m’aimais. Je me le suis envoyé par mail, pour réactiver ma mémoire quand le son de ta voix deviendrait trop lointain pour pouvoir l’entendre dans ma tête. 
Alors l’autre jour, quand j’ai lu ce message sur internet, j’ai cherché cet e-mail... en vain. J’ai fouillé de partout, avec tous les filtres possibles, je ne l’ai pas trouvé. J’ai la fâcheuse manie de cacher un peu trop bien certaines choses alors peut-être que je retomberai dessus par mégarde, un jour. Peut-être pas. Peut-être que j’ai seulement imaginé m’envoyer cet email mais je ne l’ai jamais fait, peut-être qu’il y a une raison pour laquelle je ne le retrouve pas. Peut-être que ça serait trop dur. Peut-être que c’est trop tôt. Si j’ai un jour vraiment oublié le son de ta voix, je sais que je pourrais compter sur cet enregistrement cassette, transformé en dvd, de toi qui chantes « Pour Soraya » à la fête de ma naissance. Encore faudra-t-il que je trouve un lecteur dvd où je puisse le lire.
Tumblr media
C’est fou, la façon dont la mémoire fonctionne. La mienne est en général très bonne, je pense que je tiens ça de toi. Pourtant, l’été dernier, j’ai pu, pour la première fois en 4 ans, aller me recueillir à l’endroit où Alex, Julien et moi, avons éparpillé tes cendres, en Camargue, et ma mémoire m’a joué des tours. C’était il n’y a pas si longtemps, et c’était une journée extrêmement marquante de ma vie. Je me rappelle de beaucoup détails de cette journée. Je me rappelle le réveil très tôt, et le départ de Vourles. Je me rappelle les discussions dans la voiture avec mes frères et sœurs, et les blague sur le fait qu’on devrait peut-être mettre la ceinture à ton urne. Je me rappelle retrouver ton frère et sa femme à côté du camping, et le presque fou-rire lorsqu’on s’est rendu compte que l’urne était scellée à la colle, et que nous n’avions rien pour l’ouvrir. C’est le couteau suisse dans ta voiture qui nous a sauvé, ce jour-là, une dernière fois. 
Je me souviens éparpiller tes cendres avec Julien et Alex, et Tonton et Tati, émues, en arrière-plan. Je me rappelle avoir lu un texte qui m’avait toujours fait penser à toi. Je me rappelle être allé boire un coup, au bistrot du camping à côté ensuite, et je me souviens des discussions avec Tati et Tonton et leur parler de mon copain de l’époque. Ce dont des images très marquantes que j’ai dans ma tête de cette journée-là. 
Pourtant, tu sais ce qui est drôle, Papa ? C’est que lorsque je suis retournée vers cette étendue d’herbe, ce mausolée au créateur de la croix de Camargue devenu tien, il a été impossible pour moi de retrouver l’arbre sur lequel nous avons pleuré, Alex, Julien et moi. 
Pourtant, il n’y en a pas tant, des arbres. Quatre ou cinq, à tout casser. J’avais dans ma tête cette image exacte de là où il se trouvait, et de Julien ouvrant l’urne puis te laissant t’envoler à son pied. Mais une fois arrivée là-bas, l’image en face de mes yeux ne correspondait pas à celle dans ma tête. L’arbre n’était pas là, ne ressemblait pas à ce que j’attendais. J’ai regardé si des arbres n’avaient pas été abattu, mais ça n’avait pas l’air. Est-ce que c’était celui-ci ? Ou celui-ci ? Je ne sais plus. 
Alors j’en ai choisi un, qui se divisait en trois, a sa base. C’était pour moi l’arbre qui représentait la façon dont Alex, Julien et moi, avons grandi après cette étape de notre deuil. Je me suis assise à son pied, et j’ai pleuré, beaucoup. J’ai écouté cette chanson, qui me fait tant penser à toi, et j’ai pleuré l’équivalent de 4 années de larmes. Parce que j’ai finalement assez peu pleuré ton absence, les 4 années précédentes.
Heureusement, après avoir pu me réunir avec cet arbre qui ne t’abrite plus, et quand il a été trop lourd de te pleurer toute seule, j’ai pu faire signe à mes deux éternelles, Mymy et ma PEF, pour venir me rejoindre. Elles m’ont prises dans leur bras, et comme 4 ans et demi plus tôt, je n’étais plus seule, autour de celui-ci. 
J’ai toujours été quelqu’un de très empathique, tu le sais. Mais j’ai aujourd’hui développé une empathie particulière envers certaines personnes : celles qui rejoignent le club si peu convoité du Dead Dads Club. Cristina Yang le disant mieux que moi, c’est un club dont tu ne peux pas faire partie tant que tu n’en fais pas parti. J’ai été l’une des premières de mon entourage à le rejoindre, et c’est sans doute mieux comme ça. Lorsque quelqu’un que je connais vient m’y rejoindre, c’est comme si ça créait un lien particulier, au moins dans ma tête. Comme si je me devais redevable de les y accueillir le mieux possible. J’en connais les rouages, j’en connais les étapes, je sais où se trouve le bon café. 
Tumblr media
En 5 ans, plus de personnes que je ne l’aurai voulu m’ont rejoint à la porte du club. Parmi eux, il y a Valentin, l’amoureux de Mymy. Tu dois savoir qui c’est, je passe beaucoup de temps avec lui. Tu n’es pas sans savoir que c’est toujours un peu difficile pour moi d’aimer les amoureux de mes copines, mais lui a été adopté tout de suite, probablement parce qu’il l’aime un peu de la même façon que je l’aime moi : sans conditions. Et lorsque, quelques mois après notre rencontre, il a lui aussi rejoint le club, encore plus jeune que je ne l’avais joint, mais avec un papa qui porte le même nom que toi, j’ai l’impression que ça a renforcé notre lien.
Je te parle de lui papa, parce qu’il était aussi là lorsque je suis venue me recueillir sur ta dernière demeure pour la première fois. On ne lui avait pas dit où on allait, j’avais peur de mettre la mauvaise ambiance, surtout pour lui pour qui la perte était encore plus récente que la mienne. Alors quand on est sorti de la voiture, et qu’il a demandé si c’était ici la boulangerie, Mymy lui a discrètement chuchoté à l’oreille où on était. Il est immédiatement venu près de moi, s’est excusé de na pas avoir su, puis m’a demandé ce que c’était, cet endroit, et pourquoi on l’avait choisi. Je n’ai pas pu lui expliquer, et je me suis effondrée en pleurs, avant d’avoir atteint le portillon d’entrée. Il m’a serré dans ses bras, et je ne saurai pas t’expliquer Papa, mais cette étreinte était différente. Il savait, lui, d’une façon que personne ne peut pas savoir sans l’avoir vécu. J’aurais aimé qu’il ne sache pas, mais j’ai été profondément reconnaissante qu’il sache, à ce moment-là. 
Malheureusement, il n’est pas le seul à avoir rejoint le club récemment. Il y aussi eu Mélanie et Laurine, quand ton copain Gégé est parti te rejoindre, trop brutalement. J’ai déjà beaucoup parlé de comment cette perte a pu m’affecter, et je pense que tu as vu mes larmes, de là-haut. Je les ai aussi accueillies, comme je l’ai pu, dans ce maudit club, et été très reconnaissante qu’elles me laissent si bien lui dire au revoir. J’ai essayé de leur offrir les paroles que l’on m’a offerte, ou que j’aurai aimé que l’on m’offre, il y a 5 ans. J’espère que j’ai aidé, un peu. 
Tumblr media
Papa, je vais bien, malgré cette dernière année éprouvante pour tout le monde. Je vais bien. Quand on s’est parlé la dernière fois, nous sortions de nos 2 mois de confinements, et nous pensions, ou au moins espérions, qu’ils seraient les derniers. L’été a été une bouffée d’oxygène dont nous avions tous besoin, même s’il s’est suivi de multiples reconfinement auxquels personnes ne voulaient croire. Un an plus tard, on est un peu dans la même position. Les choses ont réouvert, beaucoup d’entre nous ont pu se faire vacciner, mais on n’est pas vraiment sûr d’être complètement sorti d’affaire. 
Alors je t’avoue que lorsque j’ai emménagé à Paris à l’été 2019, l’idée n’était pas vraiment de pouvoir ne profiter de la vie parisienne que 6 mois, avant qu’elle ne me soit arrachée. Au final, j’ai vécu plus longtemps confinée dans cette ville que je n’ai pu en profiter, et ça me rend un peu triste. Je me demande si j’aurais fait les mêmes choix, si j’avais su. Mais je repense aussi au début de l’année 2020 où je me sentais perdue dans un tourbillon qui allait trop vite. Il s’est arrêté, net, en mars, et ça a été difficile à gérer, mais je me demande si cette situation n’a pas quelque part été une réponse à ce manque de stabilité que je ressentais. J’ai hâte que cette épée de Damoclès soit enfin entièrement levée d’au-dessus de nos têtes, mais pour en avoir déjà parlé avec mes compères parisiens, la vie d’après sera surement différente. Plus calme et moins tourbillonnante, mais aussi exaltante, on l’espère. Elle sera pleine de nouveautés, ça je n’en doute pas. 
Papa, j’espère que tu vas bien. Je suis contente que tu n’aies pas eu à choisir un vaccin, et à attendre fébrilement que ta tranche d’âge soit validée par le gouvernement pour pouvoir te le faire. Pour ma part, j’ai reçu ma deuxième dose hier, j’ai donc pu fêter un peu la vie, à l’anniversaire du jour où la tienne s’est éteinte. J’espère te raconter l’année prochaine qu’on ne porte plus de masques que lorsqu’on a la crève, et que j’ai pu acheter mon premier billet d’avion depuis trop longtemps. 
Embrasse le papa de Val et bien sur mon Gégé, ainsi que tous les autres Papa qui ont rejoint ton paradis. Bonne fête, tu me manques, je t’aime.
0 notes
notasfarasyouthink · 3 years
Text
GOOD-BYE, MY FRiEND.
Tumblr media
Mon Gégé,
T’étais le meilleur copain de Papa, celui qui l’avait connu le plus jeune, à la patinoire, avec Joss. T’étais ce peintre magnifique dont les œuvres ont décoré tous les murs de la maison dans laquelle j’ai grandi. On a finalement partagé peu de moments ensemble, quand tu prends tous ceux qu’on vit dans une vie, mais suffisamment pour que j’ai envie, besoin de m’assoir avec toi ce soir.
T’étais ce monsieur à moustache qui n’a véritablement fait parti de ma vie que lorsque j’étais trop jeune pour m’en souvenir. Mais tu as su continuer à y faire une apparition de temps en temps, au détour d’une remise de prix, d’une rencontre du hasard dans les rues lyonnaises, d’un vernissage, d’un mariage, parfois de circonstances plus tristes.
Tumblr media
Mon Gégé, tu savais t’immiscer dans ma vie, même aux moments où je m’y attendais le moins. Comme une façon du destin de me rappeler ton importance dans mon histoire. J’ai ce souvenir marquant de marcher avec maman dans la rue Victor Hugo, et de te croiser par hasard avec Raphael, ton petit garçon, à l’époque. J’étais jeune, mais je me rappelle qu’en cette journée d’automne, t’avoir croisé m’avait fait du bien. Ca m’avait réchauffé, de savoir qu’une partie de la vie que j’avais jadis connue, existait encore.
Je me rappelle, bien des années plus tard, croiser au détour d’un couloir une œuvre qui ressemblait tant aux tiennes. Et alors que je m’approchais du coin en bas à droite de la peinture, lorsque j’ai cru y reconnaître instinctivement ta signature, reconnaissable parmi tant d’autres, ressentir encore une fois la chaleur qui était la tienne. Découvrir alors que le petit copain de la sœur d’une amie t’avait connu et t’avait aimé, aussi. Ça n’était pas une coïncidence, j’en reste persuadée.
Je me rappellerai toujours cet anniversaire où Papa et moi étions conviés par Mélanie, et où nous avons gâché la surprise en passant sous ton balcon alors que tu y fumais une cigarette. Nous étions déjà dans des années troublées et troublantes, avec Papa, mais cette journée auprès de toi et des plus proches de toi, où j’ai pu écouter quelques histoires de jeunesse, restera gravée dans ma mémoire.
Tu es dans mes albums photos, et tu le resteras à tout jamais. Tu étais un artiste hors pair, mais tes photos font parties des choses que je garde le plus de toi. Tu savais fixer les moments importants, et aujourd’hui encore, je sais que c’était toi qui étais derrière la camera de ma photo préférée avec mon père.
Tumblr media
Mon Gégé, je sais que quand Papa est parti, ça t’a mis un coup au moral. Et j’aurais aimé qu’on ait cette discussion qu’on a dit qu’on aurait un jour, sur Papa et vos aventures ensemble. La vie ne nous a pas laissé de temps, je n’ai pas pris le temps, de l’avoir avec toi, et je le regrette, mais je sais que tu me chuchoteras ces aventures à l’oreille. Peut-être même que j’entendrai le rire de Papa, au loin.
Lorsque Papa s’en est allé, des messages de soutien et d’amour, j’en ai reçu des tonnes, mais rares ont été ceux qui m’ont autant touché que les tiens. Chaque année, à son anniversaire, ou l’anniversaire de son décès, je savais que nous pouvions compter sur un message de toi pour nous envoyer une photo retrouvée ou un message d’amour.
Au mémorial, tu avais emmené tes albums où tu as montré toutes les belles photos que tu avais su prendre de lui, et de nous, et ce que ça m’a fait du bien. C’était de ça dont on avait besoin de se souvenir ce soir-là, et tu l’as su, sans qu’on ait besoin de te le demander.
Mon Gégé, quand je t’ai vu accompagner ta fille Laurine jusqu’à l’autel le jour de son mariage, je me suis effondrée en pleurs. Parce que je savais que je n’aurais pas cette chance, mais aussi, parce que j’ai senti Papa, tout près, ce jour-là. Et tous les jours qui ont suivi, quand elle et moi on a parlé de lui, et des gens qu’il aimait.
Tumblr media
Tu t’en es allé. C’était trop brutal, c’est allé trop vite. Et je dis ça en étant que la fille de ton vieux copain que tu ne voyais que deux ou trois fois toutes les décennies, alors je ne peux pas imaginer ce que ça a pu provoquer chez les plus proches de toi. Mais ils ont pu te dire au revoir, et tu as pu le faire également, ce qui, quelque part, me réconforte énormément. Je n’ai pas pu te dire au revoir, j’aurai voulu te serrer fort dans mes bras, mais je sais que tu as lu nos derniers mots, et je suis convaincu que tu liras ceux-là. Tes dernières preuves d’amour virtuelles, à travers tes filles resteront avec moi pour très longtemps.
J’ai le cœur brisé de savoir que tu n’es plus là, mais quelque part, je suis rassurée de savoir que tu sauras retrouver là-haut, au moins un de ceux qui t’étaient si cher. J’aime à t’imaginer parler avec Papa et lui raconter que tu pensais à lui chaque jour, en passant près de cette photo de vous qui trônait sur ta bibliothèque. J’aime à penser que comme tu me l’as raconté, et pour reprendre tes propres mots, là-haut, « c’est lui qui fait rire les nanas, et c’est toi qui les emballes ».
Tu m’as dit un jour qu’il était ton frangin, et donc que j’étais, quelque part, presque ta nièce. Et je ressens cela, particulièrement aujourd’hui. J’étais un peu ta nièce à travers lui, et j’aime à penser qu’il a souri en voyant tes mots d’amour à notre égard, lorsqu’il nous a quitté. J’étais un peu ta nièce lorsque Laurine, Mélanie, Bernadette et Alain m’ont accueilli dans leurs bras, dans les moments où j’en avais besoin. J’ai été un peu ta nièce, parfois.
Tu vas me manquer mon Gégé. Lorsque je regarderai un ciel avec de jolies couleurs, je penserai toujours que c’est toi qui a aidé à le peindre. J’imprimerai cette photo de toi et Papa, elle trônera dans ma bibliothèque, et je penserai à vous, chaque fois que je passerai devant. Ça sera ma façon d’honorer ta mémoire, comme tu as su honorer, pendant tant d’années, celle de mon père.
Tumblr media
1 note · View note
notasfarasyouthink · 4 years
Text
BILAN POST BYPASS: J + 1825
Tumblr media
5 ans. 
Aujourd’hui ça fait 5 ans, jour pour jour, que je passais sur le billard. 5 ans, jour pour jour, que Françoise prenait ma tête entre ses mains, me félicitait de mon courage et me promettait que tout irait bien. 
Ceux qui me lisent depuis longtemps savent à quel point j’aime les anniversaires. Fêter les ‘milestones’, les étapes importantes, bonnes ou mauvaises, marquer le coup, faire un bilan, c’est important pour moi. 
Pour mon aventure bypass, je l’ai fait beaucoup, à chaque milestone, et puis une fois mon poids de forme atteint, j’ai arrêté. En me disant que ça ne vous intéresserait plus, que ça ne servirait plus à rien. Que j’avais atteint la ligne d’arrivée, donc que je n’aurais plus rien à raconter. 
Et surtout, inconsciemment, je pense que je n’avais pas envie. Parce que je me doutais bien que ce qui suivrait ne serait pas aussi glorieux. Une fois la montagne gravie, il allait bien falloir la redescendre. 
Une ligne était franchie, mais je n’avais pas compris que ce n’était ni un sprint, ni un marathon, mais une course de relais. La moi de 135 kilos avait passé le relais à celle de 90 kilos, celle de 90 kilos avait passé le relais à celle de 70… Et celle de 70 passerait, bien plus vite qu’anticipé, le relais à celle de 85 kilos. 
Alors je n’ai eu de cesse de répéter pendant tout le processus ce que les médecins n’avaient eu de cesse de me répéter : Que le scalpel ferait disparaître les kilos mais pas les démons. Que c’était 2 ans de perte de poids, mais toute une vie à se surveiller pour ne pas revenir là où j’en étais arrivée, le 8 octobre 2015. 
Je le savais, j’en avait conscience. Et pourtant…. J’y ai cru. Aussi fort que la petite fille que j’étais croyait au père noël et à la petite souris, j’ai cru, dur comme fer, que la magie avait opéré (littéralement). Et qu’elle durerait toujours. 
Nous sommes 5 ans plus tard et la magie a cessé d’opérer. En tout cas, pas comme elle a opéré au début. 
Tumblr media
Je parlais déjà lors de mon bilan A+2 de mes ‘démons’. Et même si à l’époque je les connaissais déjà bien, je ne leur avais pas donné de nom. Par inconscience, par manque d’indicateurs de la part de mon équipe médicale, par cette croyance que je n’aurais pas à les nommer parce qu’ils n’existaient plus. 
5 ans plus tard, ces démons ont bien un nom. Et ils existent, plus que jamais. L’un d’entre eux s’appelle TCA, au risque de ne pas faire très original. TCA pour ‘trouble du comportement alimentaire’, parce que c’est plus court comme surnom que « binge eating » ou « hyperphagie ». 
J’ai déjà un peu parlé de lui, un peu ici mais pas toujours très publiquement, j’ai parlé de lui aux gens les plus proches de moi, surtout ces derniers temps. Parce que je ne veux plus qu’il soit un secret. S’il l’avait été moins longtemps, je n’en serai peut-être pas là. 
J’ai un trouble du comportement alimentaire, une relation malsaine avec la nourriture. Ça peut paraître une évidence pour beaucoup de gens qui me connaissent depuis longtemps, mais pour moi, ça n’en ait une que depuis récemment. Et c’est un énorme pas pour moi que de le révéler au grand jour de cette façon. 
Je ne vais pas rentrer dans les détails de ce qu’il représente dans ma vie quotidienne, ça serait rentrer trop loin dans la chose la plus intime qu’il existe à mon propos, mais il suffit de dire qu’après que l’opération l’ait fait disparaître pendant presque 3 ans, il a fait une réapparition dans ma vie, assez soudaine, et assez dévastatrice.
Vous et moi, on s’est quitté à A+2. TCA avait disparu, j’étais passé en dessous de l’IMC obésité, et j’ai pu apprécier cet état pendant une belle année, environ. Je suis resté aux alentours des 70 kilos pendant une année de pure béatitude. Une année bien trop courte, mais j’y reviendrai. 
Et puis, ma vie s’est accélérée. Avec cette stagnation de poids, est venue un sentiment de stagnation dans ma vie. Et comme tous les 3 ans, j’ai décidé de tout envoyer valser. J’ai quitté mon taf, mon appartement, ma ville, une partie de mes amis et de ma famille. J’ai tout déraciné, pour essayer de me replanter ailleurs. 
Et ça a été un voyage extraordinaire, au sens littéral du terme, vous le savez déjà si vous m’avez un peu suivi. Il y a eu des hauts, très haut, et des bas, comme tout dans la vie. Mais certains bas sont descendus plus bas que je ne l’avais imaginé. 
Ce changement a coïncidé exactement avec ma stabilisation de poids, et donc avec ma possibilité, mon risque, de pouvoir en reprendre. Et même si le timing de cette décision ne doit en rien au hasard, c’était le pire timing imaginable, quand il s’agit de TCA. 
Parce qu’il a vu une porte s’entrouvrir dans laquelle il a pu s’engouffrer à pleine voile. Une porte qu’il pourrait traverser sans mot de passe. Je l’accueillerai sans problème et même avec plaisir. Je lui préparerai une chambre d’amis et je lui apporterai un petit déjeuner au lit tous les jours. Il pourrait se sentir de nouveau chez lui, comme il l’avait été pendant si longtemps, avant que je que je ne lui présente le papier d’éviction en octobre 2015.
Je l’ai accueilli avec plaisir parce qu’il me manquait. Si vous connaissez les relations toxiques, alors vous connaissez leur fonctionnement. Il y a peu de relations toxiques pires que celles qu’une personne peut entretenir avec un TCA. Me faire découper l’estomac ne ferait pas disparaître le plaisir que j’avais de manger, et je ne parle pas de manger des asperges. Alors je l’ai laissé rentrer, parce que j’avais envie, besoin de lui. Et quand mon subconscient, qui jouait le rôle de meilleur pote (Parce qu’à l’époque personne, y compris mes plus proches amis, n’avaient connaissance ‘officielle’ de son existence) me hurlait de le mettre dehors au plus vite, je rationalisais avec lui. ‘Non mais tu comprends, là j’ai d’autres choses à gérer, il faut bien que je me fasse un peu plaisir, je peux pas tout faire en même temps, ce n’est que pour quelques semaines, ne t’inquiète pas… » 
Tumblr media
Parce que j’avais d’autres choses à gérer. Un changement de travail, une arrivée dans une société et un nouveau monde du travail que je ne connaissais pas, un poste que je ne pensais en aucun cas avoir les épaules pour pouvoir gérer, et une croyance profonde en le fait que je n’avais rien à faire là. Que j’y étais arrivée grâce à beaucoup de travail, mais aussi, et surtout, grâce à beaucoup de chance. Un nouveau mode de vie lié au télétravail à 100% et une peur incontrôlable de ne jamais pouvoir m’y faire. De me faire virer après 1 mois, soit parce que je ne foutrais rien, soit parce que je bosserais 20h/24 et que je ferai un burn out en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire. Un déménagement à l’autre bout de la France, des amis et de la famille à laisser derrière moi sans aucune certitude de la relation que nous réussirions à avoir ensuite. Et aucune certitude sur les liens que je réussirai à créer dans ma nouvelle vie. Un appartement à trouver qui ne pourrait jamais correspondre exactement à ce que j’avais et ce que je cherchais. Une nouvelle vie à laquelle je n’avais aucune garantie de pouvoir m’adapter. Je ne m’enlèverai pas le droit de dire que toutes ces angoisses étaient justifiées, à l’époque. Même si aujourd’hui je réalise qu’elles n’avaient pas véritable raison d’être. 
Toutes ces choses, et surement plus encore, m’ont laissé laisser rentrer TCA, parce qu’il était le seul qui pourrait m’apporter du confort. Le seul qui ne me jugerait pas, n’essayerai pas de m’aider, ou en tout cas, pas avec d’autres choses que des choses qui me feraient du bien. 
Alors pendant les 6 mois entre ma décision de tout quitter et le début réel de ma nouvelle vie, je l’ai laissé faire la sienne. En me disant que tout ce qu’il pourrait casser, j’aurais le temps de le réparer. Sans aucune conscience des dégâts qu’il pouvait engendrer dans ce laps de temps. 
Le 1er septembre 2019, ou quand je commencerai enfin ma nouvelle vie, j’allais gentiment aller toquer à sa porte et lui dire de faire ses valises. Oui mais voilà… 
En septembre, j’étais installée, dans ma nouvelle société, dans mon nouveau poste, dans mon nouvel appartement… Mais pas dans ma vie. L’adaptation à la vie parisienne, la réalisation de ce que j’avais laissé derrière moi, ne faisait que commencer. 
Alors quand TCA m’a dit qu’il avait bien eu ma nouvelle lettre d’éviction, qu’il n’y avait pas de soucis mais qu’il aurait besoin de quelques semaines pour faire ses valises et trouver un autre endroit ou vivre, j’ai dit « D’accord”. Après tout, j’avais encore un peu besoin de lui pour payer le loyer. 
Ce que je ne savais pas encore à l’époque, c’est qu’il n’allait non seulement pas faire ses valises, mais il allait prendre de plus en plus de place dans l’appartement. Il commencerait par laisser sa brosse à dent dans la salle de bain et ses slips dans la commode, et puis ensuite il commencerait à refaire la déco. Mais il l’a fait progressivement, alors je n’ai pas fait attention… 
Et puis arrivé en décembre 2019, quand je n’ai plus reconnu mon propre chez moi, j’ai dit stop. 
Et j’ai décidé d’entamer une thérapie pour me débarrasser de lui, parce que je me suis bien rendu compte que je n’y arriverai pas toute seule. Je ne pouvais pas juste le mettre dehors, il allait falloir des gros bras, et faire ça dans les règles, pour être sûr qu’il ne revienne pas. J’ai commencé cette thérapie début janvier 2020, et j’ai pris des mesures, petit à petit, jusqu’au mois de mars, pour m’assurer de son départ en bonne et due forme, rapidement. Et puis. 
Le 17 mars 2020, le Président de la République annonce un confinement national dû à Covid. Je ne vais pas revenir sur cet épisode traumatique, j’en ai déjà largement parlé ici. Mais pour faire court, je me retrouve enfermée chez moi avec ce colocataire que je ne peux plus mettre dehors. S’en suivra 2 mois de cohabitation forcée, et bien que moins destructrice qu’anticipé, quand même peu agréable. Une cohabitation qui laissera des marques.
Le 11 mai 2020, quand le Président annonce le déconfinement, moi, et tout la France, sommes enfin libérés. Oui mais voilà, j’ai d’autre choses à faire que m’occuper de la paperasse pour me débarrasser de mon locataire. Je dois retrouver ma famille, mes amis et, autant que faire se peut, une vie normale. Alors je mets de côté. Je ne serai plus beaucoup à la maison ces prochaines semaines, donc ce n’est pas grave s’il dort encore dans mon lit. 
Sauf que TCA m’accompagne dans mes valises. Partout où je vais. Je réalise qu’il n’est pas seulement corporel, il est métaphysique, il est mental. Et bien, bien plus fort que moi. Parce que je lui ai déjà laissé trop de place. 
Tumblr media
Alors maintenant, j’ai bien conscience de tout ça, ce qui devrait m’aider. Je continue de me battre contre lui, chaque jour. J’ai décidé de prendre le taureau par les cornes et crier son nom, pour ne plus qu’il soit tabou. Réaliser qu’on a un problème, c’est après tout la première étape pour le régler, il parait. 
Sauf que c’est plus long qu’anticipé. Combattre en quelques mois un démon qui existe depuis plus de 20 ans, c’est mission impossible. 
Maintenant que j’ai verbalisé son nom, et que les plus proches de moi sont au courant, je ne peux plus le laisser gagner, pas sur le long terme. Maintenant je me fais aider, par les amis, la famille et les professionnels. Je parle de lui à ma psy toutes les trois semaines, j’ai même vu une putain d’hypnothérapeute, alors venez pas me dire que je ne fais d’efforts. 
Maintenant que j’ai crié son nom, je ne peux plus revenir en arrière, et c’était le but. Si les gens savent, s’inquiètent et comptent sur moi, je devrais faire tout ce que je peux pour ne pas les décevoir. Pour ne pas les inquiéter. Sauf que pour l’instant, tout ce que je peux, ça ne suffit pas. 
Et au sentiment d’échec face à mon inaptitude à le combattre, cette rage de voir les chiffres sur la balance augmenter et ne pas réussir à les stopper, voir les habits devenir trop petits, me voir prendre de plus en plus de place sur les photos, s’ajoute la honte que j’ai vis à vis de mes proches. La honte de ne pas réussir à combattre ce démon quand j’ai combattu tous les autres avant lui. A cela s’ajoute l’inquiétude vis-à-vis de l’inquiétude de mes proches. 
Je l’ai dit, tout au long du parcours, je ne regrette en AUCUN cas, le choix de cette opération. Elle m’a apporté plus que je ne pensais possible. Mais je regrette grandement d’avoir surestimé son pouvoir. 
J’y ai réfléchi, j’en ai parlé, et je regrette le fait que mon équipe médicale (y compris ma psy) n’ait pas diagnostiqué TCA. Ou qu’ils ne m’en aient pas parlé, ouvertement, qu’ils ne m’aient pas clairement mis en garde contre lui. Pourquoi je n’ai appris la définition d’un TCA que 4 ans après m’être fait opérer, quand son existence aurait dû être plus qu’évidente ? C’est une question que je me pose beaucoup et qui me met véritablement en colère. 
Et pourtant. Même si aucun de mes médecins ne m’a posé la question verbatim de si je souffrais d’un trouble du comportement alimentaire en m’expliquant ce qu’ils étaient, tous, sans exception, m’ont questionné sur mes habitudes alimentaires et m’ont averti des risques. Alors même si un seul d’entre eux m’avait dit ‘vous souffrez d’hyperphagie, il est essentiel de régler ce problème avant toute chose’, je ne les aurais probablement pas écoutés. J’aurais même probablement été offusquée. Alors je ne crois pas avoir vraiment le droit d’être en colère. 
Au-delà du fait de ne pas avoir géré TCA plus tôt, je regrette au moins le fait de ne pas avoir profité de mon état de stabilisation autant que j’aurais pu. C’est allé si vite, une année à être mince sur 30 années totales, c’est court. Je ne réalisais pas alors la chance que j’avais. Il parait qu’on apprécie ce qu’on a qu’une fois qu’on l’a perdu.
 Oui mais voilà, je pensais que je l’aurais toujours. 
Quelques mois après l’opération, j’écrivais un texte pour dire que j’aimerai me voir à travers les yeux des gens qui ne m’avaient pas vu depuis plusieurs mois, parce qu’eux avaient un effet ‘avant/après’ que je n’aurais jamais. Aujourd’hui, ce désir de jadis est devenu une angoisse quasi quotidienne. Vous, qui m’avez soutenu, vu maigrir mois après mois, vous qui vous êtes émerveillé et chez qui j’ai vu des étoiles plein les yeux à chaque nouvelle rencontre, je vois désormais dans vos yeux la surprise, la déception, l’inquiétude.
Et elle n’est probablement pas vraiment là, La plupart d’entre vous m’assurent même que ça ne se voit pas. Mais je n’ai pas besoin que cette déception dans vos yeux soit véritablement là pour la ressentir. 
Ce qui est paradoxal, c’est que je veux qu’elle soit là. Aussi douloureux soit-il de la voir quand elle est vraiment présente, ou de l’entendre quand certains s’expriment sur le sujet, je veux, j’ai besoin de l’entendre. Parce que comme tout dans ma vie, c’est avant tout l’opinion des autres qui me fera changer. TCA est plus fort que cette opinion pour l’instant, mais j’espère pouvoir un jour changer la donne. 
Tumblr media
Alors je continue de me battre, chaque jour. Je continue de croire dur comme fer, que je sortirai victorieuse. Je consulte et j’en parle, je le crie sur les toits, jusque sur internet. Parce que s’il y a bien une chose qui m’a motivé dans ma vie, c’était de faire les choses pour que les gens soient fiers de moi. 
Alors j’espère vous écrire bientôt pour vous dire que ça y’est, vous pouvez de nouveau être fier, TCA a enfin déménagé.
0 notes
notasfarasyouthink · 4 years
Text
Vers l’ infini et l’ au dela.
Tumblr media
Papa,
Quatre ans. Ça fait quatre ans déjà que tu nous as quitté, pour rejoindre d’autres aventures. Les années passent mais ne se ressemblent pas. Tu te rappelles, la première année, je t’avais expliqué que j’avais décidé de mettre en place un ‘mois de deuil’, une fois par an, qui commencerait à ton anniversaire, et prendrait fin au mien. Ce mois me permettrait d’être triste, autant que je le voulais, pour être mieux heureuse le reste de l’année. Ce mois t’était destiné et consacré, mais j’en profiterais pour être aussi un peu triste de toutes les autres petites choses qui m’auraient embêtées durant l’année. 
Mais l’année dernière, je te racontais que la vie ne m’avait pas laissé être triste pendant mon mois de deuil, parce qu’il s’y était passé plein de belles choses. Eh bien cette année, c’est un peu pareil, je n’ai pas vraiment pu être triste entre le 27 mai et le 1er juillet 2020. Parce que cette année, mon mois du deuil a coïncidé quasi exactement avec un mois de grandes retrouvailles, après deux mois un peu solitaires. 
Est-ce que tu penses que mon mois du deuil n’en n’était un que la première année, parce que c’était la première, c’était la plus dure ? Que j’avais besoin d’au moins un mois entier pour pleurer toutes les premières fois sans toi ? Est-ce que maintenant que déjà 4 années ont passés, je peux ne me donner le droit d’être triste que le 27 mai, le 19 juin et le troisième dimanche du même mois ? Est-ce que maintenant, mon mois du deuil ne s’exprimera que 3 soirs pas an où je me servirai un verre de vin et discuterai avec toi à l’écrit, comme si nous étions vraiment ensemble ? Cette idée de me conforte un peu, être triste un mois entier sur seulement douze, c’est un peu long. Mais parfois, j’ai l’impression de ne plus te laisser assez de place dans ma vie. 
Les deux mois qu’on a vécu avant mon mois du deuil, ont été… Intéressant. Tu dois le savoir, tu as du bien te marrer à nous voir galérer depuis les nuages. Le méchant Covid est venu bouleverser notre quotidien, il nous a enfermé chez nous, pour certains, dont moi, seuls, pendant deux longs mois. 
On ne va pas se mentir Papa, ce n’était pas les deux meilleurs mois de ma vie, mais je t’avoue que ça n’était pas non plus les pires. On a eu très peur pour ta copine Joss, mais elle s’est bien battue. J’aime à penser que tu as glissé un petit mot au grand barbu pour lui dire de nous la laisser encore un peu. D’autres jolies choses ont aussi découlé de ces deux mois, j’en ai déjà parlé ici, je ne vais pas revenir dessus, je sais que tu me lis assidûment. 
Le plus dur, ça a été mon rapport à la nourriture. J’en ai également déjà beaucoup parlé, je ne vais pas revenir sur les détails, mais rester enfermer dans un appart rempli de bouffe à longueur de journée pendant presque soixante jours, ce n’était pas franchement idéal, surtout que j’avais décidé de prendre le problème à bras le corps pas plus tard qu’en janvier. Je n’avais pas vraiment prévu que Covid m’oblige à cohabiter avec mon démon pendant aussi longtemps, et ça a rendu le combat beaucoup plus compliqué de prévu. Mais j’ai gagné certaines batailles, même si j’en ai perdue d’autres. 
J’ai parlé avec une journaliste de ma relation avec la nourriture, et elle m’a demandé si c’était de famille. Tu n’es pas sans savoir que c’est un sujet compliqué pour beaucoup d’entre nous, dans la famille Breton. J’ai passé en revu les membres de notre cercle, et j’ai immédiatement trouvé les réponses pour certains. Puis je suis arrivée à toi, et j’ai été surprise de ne pas savoir quoi dire. Tu avais une relation conflictuelle, et même malsaine, avec la nourriture, ce n’est un secret pour personne. Mais j’ai regretté un instant de ne pas avoir pu en parler plus en profondeur avec toi, de ne pas avoir de vraie réponse à donner à cette journaliste. 
Ce sujet est un sujet assez omniprésent pour moi en ce moment, qui habite une grande partie de mon esprit, que j’analyse beaucoup, et je regrette qu’on n’ait pas pu l’aborder ensemble. Je suis sûr que tu aurais su m’aider, ou au moins me comprendre. Peut-être que moi aussi, j’aurais su t’aider, un peu, peut-être. Peut-être pas. 
L’autre jour avec Alex, on s’est demandé comment tu l’aurais vécu, toi, cette période de confinement, et on n’a pas vraiment réussi à trouver la réponse. Au fond de moi, je me dis que le soignant en toi aurait respecté scrupuleusement le port du masque, le confinement et la distanciation sociale. Tu serais allé te promener à la campagne pour t’aérer, donner un peu de pain rassis aux chevaux, tu serais resté dans ton cocon, dans lequel tu restais déjà beaucoup sur les dernières années de ta vie, et tu t’en seras bien porté. Mais ensuite, je pense à l’homme profondément ancré à sa liberté que tu étais, et je me dis que ça t’aurait quand même bien emmerdé qu’on t’impose de rester chez toi pendant aussi longtemps. Peut-être que tu aurais tout envoyé balader et fait qu’à ta tête. Peut-être qu’on se serait disputé, parce que j’aurais été inquiète pour toi. Peut-être.  
Ce qui est sûr, c’est que tu aurais été fasciné par ce qu’il s’est passé, ce qu’il se passe. Tu aurais vécu l’histoire, un sujet qui te passionnait tant, en direct live. Je sais que tu aurais été de ceux qui auraient regardé tous les documentaires sur le sujet, pour réussir à comprendre comment on en est arrivé là. Tu aurais aussi été de ceux qui auraient prétendu qu’ils savaient, et que c’était inévitable. Je le sais parce que tu me l’as chuchoté à l’oreille, je t’ai entendu le faire. 
Je regrette souvent qu’il y ait plein de sujets qu’on n’ait pas pu aborder, même si on arrivait à se parler d’un tas de choses. J’ai l’impression que tu es parti trop tôt pour qu’on puisse parler de vrais sujets, ou avant que je sache les aborder comme je le voudrais aujourd’hui. J’ai cette vilaine manie de vouloir aller au fond des choses très vite avec beaucoup de monde, et je me demande si parfois ce n’est pas pour compenser de toutes ces questions que je n’ai jamais pu te poser. Je n’ai pas essayé, pas réussi à te sauver toi, alors j’essaye de sauver un peu les autres. J’espère que parfois, ça marche. 
Je ne peux plus parler avec toi, et parfois je me demande si ça n’a pas un peu libéré ma parole. J’ai toujours été une grande pipelette, tu t’en es assez moqué quand j’étais petite. Mais aujourd’hui, je parle de presque tout, avec tout le monde. J’avance même vers des sujets qui ont longtemps été tabous pour moi. J’ai souvent des conversations passionnantes et inspirantes avec les plus proches de toi. Je n’oublierai jamais cette conversation avec Maman ou elle a su me demander ce que j’avais vécu et remettre en question l’éducation que vous nous avez offerte. Elle a fait le travail que chaque parent devrait un jour réussir à faire, elle a réussi à le faire seule, et ce n’est pas tous les parents qui arrivent à le faire. Je n’oublierai jamais non plus la conversation avec Julien où j’ai pu lui expliquer les batailles que je mène au quotidien. 
Je suis un peu fatiguée Papa, je ne te le cache pas. C’est fou, après deux mois à n’avoir rien à faire que de se reposer. Je crois que c’est un peu le moral, le climat politique actuel étant assez éreintant pour une grande idéaliste comme moi. La politique, je m’en balance pas mal en temps normal, mais elle est tellement omniprésente en ces temps compliqués, que c’est dur de ne pas s’impliquer. Je regrette le manque de compassion et d’acceptation de beaucoup, le manque d’ouverture d’esprit, des fois. J’ai parfois l’impression de me battre, plutôt que débattre, et souvent contre des moulins, qui tournent dans le sens inverse au mien. Là aussi, je me demande un peu ce que tu aurais pensé, on n’a jamais vraiment parlé politique toi et moi. Je ne suis pas sûr qu’on aurait été aligné sur tout, alors ce n’est peut-être pas plus mal qu’on ne puisse pas en parler, je ne sais pas si j’aurais eu la force de me battre contre toi, aussi. 
Mais je vais bien Papa, nonobstant la fatigue, et ce que maman te racontera peut-être. Parfois, elle s’inquiète un peu trop, mais comme toutes les mamans ont tendance à le faire, et un peu tout le monde dans cette famille, aussi. Mais je vais bien, je te l’assure. La vie Parisienne me rend heureuse, je ne m’y ennuie pas. Le travail m’épanouie, autant que je l’espérai le voir faire quand j’ai décidé de faire de mon travail une de mes priorités vitales. Probablement plus. Tout n’est pas parfait, j’ai encore des lacunes dans une vie pourtant déjà bien remplie, mais j’y travaille, je te le promets. J’espère que tu es fier de moi. 
Les autres gens que tu aimes vont bien aussi. Tes petits enfants grandissent bien, Ruben et Gabriel rentrent au collège, et Diego rentre à l’école l’année prochaine. Julien siffle depuis son lit pour signifier à son fils qu’il est réveillé, comme tu le faisais avec nous, et c’est toi que j’entends lorsqu’il le fait. Et ça me fait du bien. Tu es toujours avec nous, même quand tu ne l’es pas. 
Je te vois un peu partout Papa. Je rêve toujours de toi, souvent, et ces rêves ne sont pas encore très agréables. Tu apparaîtras alors que Couleur Menthe à L’eau passera à la radio et j’entendrai ta voix sur d’autres chansons d’Eddy Mitchell. Mais aussi, je te vois dans les autres. Lorsque je regarde un homme, entre 50 et 60 ans, avec ton teint de peau, les cheveux poivre et sel, une petite barbe et des lunettes, je te vois toi, souvent. Presque systématiquement. Je te vois à travers leur sourire, à travers leur regard triste parfois, à travers leurs grossièretés ou leur façon de marcher. Je pense que la plupart du temps, tu n’y es pas vraiment, mais surement que c’est une façon pour mon cerveau de te garder encore un peu en vie, à travers les autres. 
Mais parfois, je pense que tu y es vraiment. Je regardais il y a quelques mois une série, dont un des personnages est ton portrait craché. Cette fois-ci j’en suis sûr, Julien m’a confirmé que la ressemblance était flagrante. Il n’a pas ton diastème et il ne parle pas la même langue, mais il porte des grands manteaux et les mêmes chapeaux que toi, souvent.
Cette série s’est terminée sur une image frappante : celle de l’homme du haut château, un surnom qui te serait bien allé à toi aussi, embrassant une dernière fois l’héroïne et lui adressant un sourire rassurant. Puis il se met en marche, à contre courant d’une foule, vers un tunnel, au bout duquel se trouve une éblouissante lumière. Et cette scène m’a fait beaucoup de bien, parce que j’ai imaginé en la regardant que c’est ce même chemin que tu avais pris, il y a quatre ans déjà. 
Tumblr media Tumblr media
J’espère que tu vas bien Papa, j’espère que tu vas mieux. J’espère que la lumière te garde au chaud. Je te souhaite une bonne fête des papas, un peu en avance. J’allumerai une bougie pour toi dimanche.  Je t’aime, à l’année prochaine.
0 notes
notasfarasyouthink · 4 years
Text
Extraordinary together, rather than ordinary apart.
Tumblr media
J’ai envie de garder une trace de cette chose si particulière qu’on est en train de vivre.
C’est quelque chose qu’on ne vivra plus jamais, inch’Allah, une fois que le vaccin sera trouvé, et c’est tant mieux. Mais je veux quand même garder une trace de ce que j’ai vécu, parce ça nous aura tous marqué d’une façon ou d’une autre.
J’ai un peu l’impression d’être dans un blockbuster post-apocalyptique en écrivant ça. Comme un personnage qui laisserai traîner son journal intime qui deviendra la trace de ce quoi ça ressemblait vraiment.  Ça a toujours été mon rêve d’être un des personnages d’une histoire plus grande qu’elle-même de toute façon.
Je réalise à quel point ce qui nous arrive est tragique. Un monde tout entier confiné au sein de son propre foyer, pas toujours sans danger. Plongé dans l’incertitude, dans des risques incommensurables, une menace invisible à chaque coin de rue, et un énorme point d’interrogation sur le future proche (ou non) et sur le monde d’après. Covid a déjà emmené avec lui beaucoup de trop gens, et on ne voit pour le moment pas vraiment de ralentissement significatif ou de lumière au bout du tunnel.
A titre personnel, Covid a même essayé d’emmener avec lui ma deuxième maman. Mais il ne savait pas à qui il avait à faire. Elle a été trop forte pour lui, elle a eu des soignants trop déterminés et elle avait trop de gens de son côté qui envoyaient des prières vers les nuages pour leur dire qu’elle ne les rejoindrait pas tout de suite, pour que ça prenne. Al hamdou lillah.
Oui, beaucoup de drames et de tragédies ont lieu alors que j‘écris ces lignes, et ils ont lieu depuis de nombreuses semaines maintenant. Les livres d’histoires auront bien vite fait d’écrire des chapitres entiers sur comment le Covid a bouleversé nos vies et les auront changées. Les journaux, les réseaux sociaux, nous présentent déjà quotidiennement les chiffres des gens qu’on perd et de l’économie future en décadence qui ne font que nous effrayer un peu plus. On se souviendra à tout jamais de l’enfermement, l’éloignement des proches, le gouvernement qui nous balade, la peur en sortant de chez nous.
Mais je veux laisser une trace du reste. Si je dois laisser trainer mon journal intime, je voudrais qu’il scintille, un peu.
Covid a aussi, malgré lui, emmené du bon. Et j’ai peur que trop vite, dès alors que nous serons deconfiné, nous oublions cette partie-là.
Je ne parle pas seulement de la baisse de la pollution et des morts sur la route… Mais de comment nous avons été rassemblés par ce mal que nous combattons, tous ensemble, mais séparément. J’ai peu de souvenirs de quelque chose d’aussi puissant qui soit arrivé à notre monde dans mes presque 29 années d’existence. Et ces grands moments de rassemblement ont toujours été pour moi une grande source d’inspiration.
Je me rappelle de la minute de silence à l’école qui a suivi le 11 septembre. Je me rappelle de notre descente par milliers dans la rue après Charlie, pour exclamer haut et fort que nous n’aurions pas peur. Je me rappelle aussi de l’énorme fête qui a eu lieu un 15 Juillet, pour célébrer notre nation, ses deux étoiles et sa coupe. Heureusement, il n’y a pas que des tragédies qui nous rassemblent.
Mais je n’ai pas souvenir d’un évènement aussi puissant, qui aurait englobé le monde tout entier. Où des pays entiers se mettraient à leur fenêtre pour jouer de la musique ou applaudir ensemble les personnes en première ligne. Je m’évertue à répéter à tous les gens à qui je parle, quel que soit leur hémisphère, qu’on est ‘tous dans la même merde’. Ce n’est pas très élégant, mais ça transperce les barrières, les frontières de la langue, et ça participe beaucoup à me rassurer. On traverse tout ça, tous ensemble.
Je vis ce confinement seule. Et ça inquiète beaucoup de monde autour de moi. Heureusement, je le vis beaucoup mieux que la plupart des gens ne l’imaginent. Probablement parce que je suis chanceuse dans mon mode de confinement, mais aussi parce que j’ai toujours essayé d’être positive, dans tout ce que je vis. C’est comme ça que j’ai survécu, et c’est ça qui m’a fait tenir pendant ces deux longs mois d’isolement.
Alors je ne vais pas mentir, ça n’a pas été facile tous les jours, et ça n’est pas vraiment fini. Mais Dieu merci, ça a paru beaucoup moins long que je ne l’avais imaginé. Et surtout, je vis ce que je vis peut-être plus entourée que je ne l’ai jamais été. Et c’est en grande partie grâce au rapprochement (bien que virtuel) que ce confinement a apporté à ma vie.
J’ai ma maman au téléphone toutes les 48h, sans faute. Je fais des visios avec mon frère et sa famille presque toutes les semaines. Je fais des session jeux en ligne avec mes neveux et leurs parents. Je déjeune avec ma meilleure amie régulièrement. Je dine via Skype avec ma marraine, mon parrain et leurs enfants. Je fête des anniversaires à distance. J’organise le mariage de ma sœur d’adoption qui habite de l’autre côté de l’océan via un group chat. Je fais des conférences vidéo avec mon équipe chaque semaine. Je discute avec mes copains Parisiens quotidiennement. Je passe des heures au téléphone avec des potes, où on rattrape le temps perdu et on partage nos expériences de confinement. Et on se rassure sur le fait que ça ira mieux, bientôt.
Ce n’est pas tous les jours, mais c’est plus que ça ne l’était. Ou que ça ne l’aurait été, sans doute. J’ai un planning presque aussi serré que dans le monde d’avant.
Alors quand tout ça sera fini et que je pourrais enfin serrer tous ces gens dans mes bras (qui ne sont plus sûr de savoir comment étreindre), ça sera magique. Ça sera quelque chose dont je me souviendrai pour toujours. Quand je pourrais de nouveau sentir pour la première fois le parfum de ma maman, quand je pourrais entendre ma Joss chantonner en faisant la vaisselle, quand je pourrais boire un cocktail préparé avec amour avec ma sœur, quand je pourrais entendre Diego m’appeler ‘Tata Soso’ sans écho, quand je pourrais promener Hetoile avec ma Constante, quand je pourrais trinquer au Mala Bavo et que ça énervera Fabby, quand je pourrais sauter dans les bras de ma Chlochlo qui criera ‘ma Sosoooooooo’ sur le quai de la gare, quand je pourrais voir toute cette sororité prendre vie. Oui, ça sera magique.
Mais il y a une certaine etincelle dans ce qu’on vit aussi. Dans ma vie, il y a une lumière dans ce long tunnel. Et j’en fait un principe de la trouver, et de la voir. C’est de cette lumière dont je veux me souvenir.
C’est comme ça que je veux sortir de tout ça, et c’est comme ça que j’aimerai que le monde en sorte. Qu’on n’oublie pas le bon et les bonnes habitudes qui en sont sorties. C’est peut-être un peu naïf, de se réjouir de l’existence de ces petites choses. Mais un peu de naïveté ne serait-il pas ce dont on manque terriblement en ce moment ?
Je veux me souvenir de cette période comme de ce que nous avons été, selon moi : Extraordinaire ensemble, plutôt qu’ordinaire séparément.
0 notes
notasfarasyouthink · 4 years
Text
Je marche seul(e).
Tumblr media
Ce voyage à Lisbonne, je l’ai décidé en fin d’année dernière, pendant une période plutôt down. Une période qui avait pourtant si bien commencée, pleine d’enthousiasme vis-à-vis d’une nouvelle vie, aussi exaltante que prenante. J’ai eu l’impression d’être une des rares personnes à aller vraiment bien dans mon entourage, et j’ai voulu donner cet extra oxygène à ceux que j’aime, qui en avaient besoin. Mais rapidement j’ai eu l’impression de porter le monde sur mes épaules, de ne plus rien faire pour moi, et pour moi seule, ce qui m’envoyait dans un tourbillon d’autodestruction par récompense, comme façon de gérer ça. Il fallait que ça change, que je me reprenne en main. Ce que j’ai assez bien réussi à faire dès janvier, avec de la volonté et beaucoup d’aide. Mais reprendre un rythme de vie plus sain et aller régulièrement à la salle de sport n’allait pas forcément aider cette impression de ne plus faire pour moi-même des choses qui me feraient me sentir bien. 
Je n’étais pas partie seule depuis Bali, presque 2 ans auparavant. Ce voyage m’avait fait un bien fou. Il était très différent parce que beaucoup plus loin, beaucoup plus long, j’allais y retrouver des amis... mais sur le fond, l’idée était similaire : j’allais découvrir un endroit inconnu, que je rêvais de découvrir, seule. Ce voyage a non seulement été un des plus beaux et enrichissants de ma vie, il l’a également véritablement changé. Je suis rentrée de Bali resourcée, en paix, calmée de l’intérieur. En phase avec qui j’étais, et surtout, en phase avec mes besoins et mes envies. Je ne renoncerai jamais à l’idée que sans ce voyage, je n’aurais jamais décidé d’enfin bousculer toute ma vie, qui ne me correspondait plus vraiment depuis longtemps, seulement quelques jours après mon retour.
Tumblr media
J’aime voyager seule. Beaucoup de gens ne le comprennent pas. Comment peut-on passer un bon moment lorsqu’on n’a personne avec qui le partager ? Comment ne peut-on pas se sentir seule ? Comment ne peut-on pas avoir peur ? Mais pour moi, c’est un véritable plaisir. Faire ce que je veux, quand je le veux, au rythme que je le veux. Je suis quelqu’un qui se préoccupe énormément du bien être des autres, et qui le fera toujours passer avant le mien. Rarement de par leur faute, je suis juste construite comme ça, et j’ai encore beaucoup de mal à me détacher de ce schéma, qui est pourtant souvent bénéfique (autant pour eux que pour moi). Mais lors de ces pérégrinations solitaires, je n’ai rien d’autre à me préoccuper que mes envies et mes besoins. Aucune raison de ne pas manger dans ce petit resto qui me fait envie parce que quelqu’un a envie d’autre chose, aucune raison de ne pas aller voir ce qui se trame au fond de cette allée parce que je ne veux pas ralentir le groupe, aucune raison d’être essoufflée et courbaturée parce que j’ai voulu suivre un rythme impossible pour mon pauvre corps si peu sportif. Alors j’ai besoin, en général une fois tous les deux ans si la vie me le permet, de faire ce genre de voyage.
Tumblr media
Est-ce que parfois je me sens seule ? Je mentirai si je disais que ça n’arrive jamais, mais c’est en général assez rare. Je suis trop occupée à regarder ce qui se passe autour de moi, à admirer les couleurs des ruelles et à absorber l’ambiance de la ville, à lire un bon bouquin en terrasse, à profiter du soleil, à trouver l’angle parfait pour cette photo. Le plus dur, ce sont surement les repas ou il est difficile de faire autre chose que de regarder son assiette. Je suis en plus une addict à l’écran, qui ne plongera jamais sa fourchette dans ses tomates farcies tant que son épisode de Friends n’est pas lancé, lorsque je suis à la maison. Alors devoir manger, sans écran (puisque j’essaye de profiter de ces voyages pour faire des detox numériques, ou au moins audiovisuelles), ce n’est pas toujours évident. Mais au fur et à mesure des voyages, j’ai trouvé des parades. J’essaye de manger dans des restos avec de jolies vues, pour pouvoir m’extasier devant ces jetées, cet océan à perte de vue, cette rue commerçante bouillonnante de passants qui me permet de faire du people watching.
Je partage de temps en temps des petites choses sur les réseaux sociaux, malgré la detox, parce que c’est une façon de quand même partager un peu mon voyage avec les autres. Mais je ne suis pas tellement le genre à discuter avec des inconnus comme la plupart des voyageurs solo. Souvent parce que ces voyages sont une façon pour moi de m’obliger à être seule et me recentrer sur moi-même, et que je ne veux pas prendre le risque de me retrouver taxée par des interactions sociales trop fatigantes. Parce que lorsque je donne de moi, je donne à 200%, même avec des étrangers. Je ne veux pas qu’ils me fassent oublier que c’est moi, le personnage principal de cette histoire. Pourtant, parfois, cela arrive, et je ne l’ai jamais regretté. Je rencontrerais une allemande sur une plage balinaise qui me demandera si elle peut regarder le coucher de soleil avec moi, et nous finirons pas aller diner ensemble. Je rencontrerai deux jeunes Suisses devant un bar fermé, nous irons en tester un autre ensemble, et passerons la soirée à partager nos vies. Je ne reverrai plus jamais ces personnes, mais ils resteront partie intégrante de ce beau voyage. Des personnages secondaires d’une histoire pourtant écrite à la première personne.
Tumblr media
J’ai toujours été très à l’aise avec l’idée d’être ma seule compagnie. Un des nombreux avantages d’une vie essentiellement célibataire, et des années de thérapie dont le but principal était de m’aimer moi, avant de pouvoir aimer les autres. Est-ce que j’ai peur parfois ? Pas vraiment. Je n’ai jamais vraiment été angoissée à l’idée de traverser une rue sombre seule, même s’il m’arrive de me retourner pour vérifier que je ne suis pas suivie. J’essaye de choisir de voyager dans des endroits où je suis à peu près sûr qu’être une jeune femme seule dans la rue un peu tard ne sera pas problématique. Jusqu’ici, j’ai souvent été plus mal l’aise à quelques rues de chez moi, qu’à l’autre bout du monde.
Ce voyage à Lisbonne a été une merveilleuse parenthèse. Comme tous mes voyages solos avant lui, même s’il a été plus court. Pas de décision aussi drastique au retour que de décider de déraciner ma vie tout entière, mais beaucoup de réflexion, de remise en question, et de petites décisions de prises quand même. Pendant un peu plus de 72 heures, j’étais l’héroïne de cet épisode spécial, et ça a fait un bien fou.
Tumblr media
J’ai vu Graca et son mirador, ainsi que tous les autres superbes points de vue que cette ville à offrir. Portas Do Sol, Santa Luzia, Senhora do Monte et Sao Pedro. J’ai vu la majestique Praca do Comercio, son arc de triomphe Augusta et sa rue commerçante. J’ai pris un bateau sur le Tage au coucher du soleil, suis passe en dessous du petit Golden Gate Bridge et ai pu admirer le Cristo Rei. Des dauphins sont même venus me saluer. J’ai vu le Mosteiro dos Jeronimos, le Jardim da Praca do Imperio, le Padrao dos Descobrimentos et la tour de Belém. J’ai mangé les meilleures pasteis de nata de ma vie et j’ai flâné le long de la cote, puis j’ai pris le tram 28 pour remonter. J’ai vu la Praca da  Figueira, le quartier de Rossio et de Chiado, l’elevador de Santa Justa et je me suis promené au Bairro Alto, puis j’ai bu un mojito sur un toit suspendu. Je suis partie à Cascais et je me suis exaltée devant ses merveilleuses jetés, ses eaux bleu turquoise, sa Boca Do Inferno et le Cabo Da Roca, le point le plus à l’ouest de l’Europe. J’ai vu la Praia do Guincho et ses surfeurs et j’ai profité du soleil à la Casa da Guia. Et je ne me suis pas sentie seule. Je passais ce séjour avec les meilleurs des compagnons : Moi-même, et ce merveilleux pays. 
Tumblr media
Je n’ai pas encore vu tout ce que Lisbonne et ses alentours avaient à offrir, mais j’en ai vu une belle partie. Suffisamment pour savoir que si ce n’était que le début de mon histoire d’amour avec le Portugal, ça n’en n’était certainement pas la fin. 
Despedida carinhosa Lisboa, ate logo, voce pode ter certeza.                                                              
Comme un bateau dérive Sans but et sans mobile Je marche dans la ville Tout(e) seul(e) et anonyme
La ville et ses pièges Ce sont mes privilèges Je suis riche de ça Mais ça ne s'achète pas
Je m'en fous Je m'en fous De tout De ces chaînes qui pendent à nos cous Je m'enfuis J'oublie Je m'offre une parenthèse, un sursis
Je marche seul(e) Dans les rues qui se donnent Et la nuit me pardonne, je marche seul(e) En oubliant les heures Je marche seul(e) Sans témoin, sans personne Que mes pas qui résonnent, je marche seul(e) Acteur et voyeur
Se rencontrer, séduire Quand la nuit fait des siennes Promettre sans le dire Juste des yeux qui traînent
Quand la vie s'obstine En ces heures assassines Je suis riche de ça Mais ça ne s'achète pas
Je marche seul(e) Quand ma vie déraisonne Quand l'envie m'abandonne, je marche seul(e) Pour me noyer d'ailleurs.
Tumblr media
0 notes
notasfarasyouthink · 4 years
Text
Demain, on recommence.
Tumblr media
Il y a 5 jours, une année, ainsi qu’une décennie s’est achevée. D’habitude, c’est avant cette date fatidique du 31 décembre que je fais un point, un bilan, mais pas cette année. Parce que depuis 3 ans, j’ai décalé mon bilan annuel au mois de Juin. Parce qu’il y a un peu plus de 3 ans, ma vie est comme repartie de zéro, un 19 Juin.
Alors cette année, je n’ai pas préparé de bilan avant que ne sonnent les douze coups de minuit le 31. Et ça m’a énormément manqué.
Parce que le 1er jour de l’année a toujours été pour moi une façon de repartir à zéro, d’effacer l’ardoise, de fermer un chapitre, et en recommencer un nouveau sur une page vierge. Mais comment réussir à vraiment faire cela, si on ne sait pas vraiment ce qui a été écrit avant ? Si ça n’a pas été analysé, décortiqué, si on n’a pas trouvé les defaults d’écriture, les fautes de frappes, les facilités scénaristiques, pour être sûr de ne pas les répéter dans ce nouveau chapitre ?
Alors après que minuit ai retenti, j’ai changé d’avis. J’ai décidé de quand même faire le bilan, même si le dernier date d’à peine 6 mois. Parce qu’il s’est passé tellement de choses dans ma vie ces 6 derniers mois, que c’est comme si une année entière s’était écoulée.
En Juillet, ma vie est repartie à zéro. Pas ‘comme’, mais vraiment repartie. J’ai pris mes clics et mes clac, mes rêves et ma vie, mes mots mes tabernacles et ma langue d’ici, j’ai tout mis dans des cartons dans un van blanc, et j’ai traversé la France, en compagnie de ma constante, son étoile et de son amoureux, pour venir poser mes valises dans la capitale. Et quelle palpitation. Quelle exaltation. Cette remise à zéro a été d’une puissance incroyable, elle m’a donné une énergie et une jubilation comme j’en avait rarement connu avant. C’était un renouveau, je respirais le bonheur et l’accomplissement. J’avais un peu l’impression que ça durerait toujours.
Et puis… je me suis perdue. Cette excitation, cette exaltation était telle, qu’elle s’est transformée en tourbillon. Tourbillon dans lequel je me suis laissé prendre, dans lequel je me suis envolé. Et ça a fait un bien fou, au début. C’était une grande partie de cette décision de partir, pour réussir à s’ouvrir à d’autres choses, et surtout, à lâcher prise sur certaines. Et ça pour lâcher prise, j’ai bien lâcher prise.
Alors après quelques semaines dans un brouillard d’exultation, j’ai commencé à fatiguer, j’ai eu la tête qui tourne, l’envie de ralentir un peu le manège. Et j’ai réalisé que je ne savais plus de quel côté était la surface. J’étais emportée vers le fond avec cette impression, cette peur terrifiante que je n’arriverai pas à ressortir la tête de l’eau. J’ai toujours eu des tendances, des envies et un profond besoin d’aider, voire d’essayer de sauver les gens que j’aime. Mais sur cette fin d’année, j’ai eu l’impression de dépenser toute mon énergie pour les autres, et qu’il ne me restait plus assez d’oxygène pour me sauver moi-même. J’ai fini par asphyxier, un peu.
Ce qui est très dur pour, moi c’est trouver le juste milieu. 5 ans de thérapie et je n’ai jamais su où et comment le trouver, dans n’importe quel domaine, lorsqu’il s’agit de moi. Pas du tout surprenant que ce soit ce démon la qui me tire vers le fond en arrivant ici. Le fait que je sois toute seule chez moi, toute la journée, dans le silence le plus total, m’offre une liberté professionnelle incroyable, mais crée aussi un vide social énorme dans ma vie. Il a alors fallu trouver le juste milieu entre sortir de chez moi, voir des gens, m’épanouir, me stimuler, et trop le faire, ou pas correctement. Trouver le juste milieu entre mes envies et mes besoins, entre ce qui était nécessaire, et ce qui était sain. Trouver le juste milieu entre me réinventer, et ne pas perdre qui j’étais devenue, et qui j’avais envie de devenir. Trouver ce juste milieu là n’a pas été facile, et ne l’est toujours pas, je vous l’assure. Ne pas le trouver à contribué grandement à ce que je me perde, au milieu de ce tourbillon.
Tumblr media
Paris est la ville la plus stimulante ou il m’est été donné de vivre. Et ça a été exceptionnel, les premiers temps. Cette stimulation, j’en avais besoin, c’était ce qui me manquait dans cette routine un peu métro boulot dodo qu’était devenue ma vie lyonnaise. Mais je n’avais pas réalisé à quel point cette stimulation pouvait être fatigante, et effrayante, à la longue. Je n’avais jamais réalisé qu’il était possible d’être sur-stimulée, parce que je ne l’avais jamais été avant. C’est comme si mon cerveau était sous crack, savait que ça n’était pas bon, et qu’il était fatigué, mais incapable de se reposer, car envie d’en avoir encore un peu plus. Avant d’emménager ici, j’ai eu longtemps peur de découvrir trop vite que cette vie que je vivais déjà, quelques weekends par an, ne m’amuserait plus une fois qu’elle serait permanente. Mais je n’avais pas pensé qu’elle ne pourrait que trop m’amuser.
Alors j’ai rapidement eu l’impression de perdre tous mes repères. D’être sur une piste de ski, fonçant à tout allure vers le bas de la piste, en ne sachant pas freiner autrement qu’en chasse neige. ‘Laisse-toi tomber dans la neige’ ou ‘laisse-toi foncer, il y aura un mur de poudreuse en bas de la piste pour te retenir en douceur, peut-être que c’est de ça dont tu as besoin’ sont des jolies choses que l’on m’a dites. Et j’ai eu envie d’y croire. Mais la dernière fois que je me suis laissé aller, et que je n’ai pas essayé de freiner à temps, j’ai passé 25 ans et surpoids, et j’aurais pu en mourir.
Quand j’ai signé pour ce contrat, je m’étais préparé au fait que les 6 premiers mois seraient difficiles. Une demi vie à Lyon, une demi vie à Paris, la fatigue des aller retours, travailler depuis la maison pour la première fois de ma vie, l’organisation du déménagement… ça j’y était préparé. Et parce que je crois dur comme fer que la préparation est la solution a toute source de paix, ces 6 premiers mois se sont finalement bien passé. Ce qui a été dur, ça été l’atterrissage. Parce que dans ma tête, arrivé le 1er septembre, date de fin des grandes vacances, et début officiel de la grande aventure parisienne, tout serait mis en place. J’allais pouvoir reprendre en main les choses sur lesquelles je n’avais plus main mise depuis janvier. Quelle a été ma surprise quand ça n’a pas été le cas, et quand j’en ai été incapable.
Alors je sais que je ne devrais pas autant me mettre la pression, je sais que j’ai le droit de profiter un peu de cette nouvelle vie, que j’ai le droit, et peut-être même le besoin, de me laisser aller. Que je dramatise un peu les choses (quelle surprise!), je ne fais rien de véritablement dangeureux. Oui mais j’ai peur, peur de ne pas réussir à m’arrêter, quand mon besoin aura été comblé. C’est une sorte de syndrome post traumatique, je pense. Je sais que ça fait à peine 6 mois, que c’est encore court comme deadline pour que ma vie soit remise entièrement sur pieds et que j’ai retrouvé tous mes repères. Oui mais voilà, n’oubliez pas que si l’emménagement ne remonte qu’a 6 mois, ma vie, je l’ai envoyé valser il y a plus d’un an. Cela fait donc une année entière d’instabilité, une période plus longue que je ne l’aurais voulu, et surtout, que je ne l’avais prévu.
Et c’est normal me direz-vous. Il est normal que j’ai besoin de temps pour m’acclimater, m’adapter à cette nouvelle vie, ces nouveaux codes. Il est normal que j’ai besoin de temps pour trouver qui je suis, ici. Mais pas pour moi. Pas pour la moi d’il y a 6 mois. Pour moi, je n’avais pas besoin de m’acclimater et m’adapter, après tout, je la connaissais déjà, cette vie, j’en connaissais déjà les codes. Je n’avais pas besoin d’y chercher mes repères, je les avais déjà, du nom de Panda Roux et Nekopains, entre autres. Je n’avais pas besoin de savoir qui j’étais ici, je savais déjà très bien qui j’étais, j’avais passé les 5 dernières années à le définir. Pourquoi le changement de décor devrait-il changer le développement de mon personnage ?
Alors, ça n’a pas été facile. Et ce sont des problèmes de riches, je le sais bien. Pauvre petite Soraya qui est perdue dans la grande jungle parisienne, jungle qu’elle a cherchée, chassée et couru vers à toute allure. Et je ne parle ici que du revers de la médaille parisienne, celle que je n’avais pas vu venir. Mais je vous rassure, cette nouvelle vie est aussi pleine de belles choses. De belles rencontres, de belles découvertes et redécouvertes. Plein de trouvailles et de retrouvailles, d’amour inconditionnel et de soutien, au-delà de toutes bornes. De belles visites, de beaux moments partagés. Elle est pleine de nouveautés, pleine d’épanouissement personnel et professionnel. Plein de moments de fierté d’être devenue une grande personne, qui, bien que parfois un peu paumée, tiens quand même bien la route, finalement. Mais ça, j’en parle suffisamment sur Instagram, je n’ai pas besoin d’en écrire des tartines ici.
Et je sais que ces inquiétudes et ce tourbillon vont passer, vont se calmer, je sais que je vais petit à petit trouver ma véritable place ici, ma vraie personne. Et j’espère que ça va commencer demain.
Demain, c’est de nouveau le 1er septembre. Je me suis donné 5 jours de plus cette année, parce que le calendrier était étrange, et parce que je n’ai pas pu faire bilan avant. Alors pour moi, nous sommes en 2019, jusqu’à ce soir, minuit. Ma nouvelle année à moi commence demain. Et ça m’inquiète un peu. J’espère réellement que cette fois ci, j’aurais la force que je n’ai pas eu il y a 3 mois. Cette fois ci, j’ai mis des pares-feux, j’ai demandé de l’aide, j’ai fait un plan, ce qui devrait aider. Mais j’ai quand même peur de ne pas avoir la force. La force de recommencer. La force de me reprendre en main. La force de garder un peu d’oxygène, pour moi. La force de faire (au moins quelques-unes) les choses bien. La force de prendre soin de moi et (re)trouver qui je suis vraiment, ici. La force de savoir quand me laisser aller, mais pas trop.
La force de repartir à zéro.
0 notes
notasfarasyouthink · 5 years
Text
And now there s monsters in the closet and they wanna come and play And I start looking for my dad to come and make 'em go away, but it s my job now.
Tumblr media
Papa, 
Nous voici à notre rendez-vous annuel. C’est marrant (ou pas) mais ce bilan de ma vie, j’avais l’habitude de le faire au 31 décembre. Tu connais (ou pas) mon amour pour les chiffres ronds, pour ces deadlines qui me permettent d’être à l’heure, et me fixer un but, même s’il n’est qu’annuel. Mais depuis ton départ, j’ai petit à petit décalé la date pour ne plus le faire qu’à mi-juin. Un peu comme si ton décès avait créé en moi une nouvelle année calendaire. 
Tu le sais Papa, ma nouvelle année calendaire se termine toujours par ce que j’appelle mon ‘mois du deuil’, ce mois qui commence à ton anniversaire et fini au mien, ou je me laisse submerger par tous ces sentiments que je laisse derrière la porte tout le reste de l’année. Mais pas cette année. Est-ce que c’est parce que trop de temps a passé, et que je commence à véritablement guérir ? Ou est-ce que c’est juste que cette année, la vie n’a pas voulu me laisser être triste ? Je ne sais pas, et c’était parfois inconfortable de ressentir toutes ces choses contradictoires et de ne pas savoir quoi en faire, mais je ne vais pas non plus me plaindre d’avoir été trop heureuse pour être triste.
Je vais te résumer cette année ‘rapidement’, plus pour me laisser une trace à moi que pour te la raconter à toi, puisque tu étais avec moi à chaque moment. Mais tu connais mon obsession pour les souvenirs, et de pouvoir les retrouver facilement là où je le veux.
Tumblr media
Ma nouvelle année calendaire, et aussi nouvelle année de ma vie, a commencé chez Maman et Pat, entourée de tous les copains et c’était magique. J’ai peu souvent eu l’opportunité de mélanger ma vie lyonnaise et ma vie parisienne, et pouvoir le faire, dans ce cadre, pour cette occasion était un très joli moment.
Tumblr media
On a gagné la coupe du monde Papa, encore, et c’était bien de pouvoir m’en faire d’autres souvenirs que maman qui monte sur une moto en robe pour aller chercher Julien comme en 98. Tu t’en foutais pas mal du foot Papa, mais je me rappelle que toi aussi tu avais fêté la victoire cette année-là. C’était assez fou de voir le peuple se réunir de la sorte, pour un évènement qui n’était pas tragique, pour une fois. L’effervescence, la folie dans les rues ce jour-là étaient inégalées. Cette journée était aussi pour moi une réunion, qui marquerait, même si je l’ignorais alors, la clôture définitive d’une page de ma vie. La seconde clôture de quelque chose qui avait compté, en l’espace de 24h. Même si je suis un peu triste lorsque j’y repense, je suis contente d’avoir pu finir ce chapitre de ma vie sur cette note là.
Tumblr media
Ensuite, je suis partie à Bali Papa et c’était une expérience magnifique. Cette escapade dans un ile que je n’espérais même pas pouvoir découvrir un jour m’a permis un recentrage sur moi-même dont j’avais terriblement besoin, une solitude nécessaire pour me rendre compte des choses, un accueil chaleureux, par cette amie que tu m’as donnée en étant le meilleur ami de son père, tu étais présent dans nos conversations aussi parfois, Papa. Une découverte de paysages, quand je pensais avoir déjà vu les plus beaux, une découverte d’un continent, d’un monde que je n’imaginais pas. J’en suis revenue pleine d’énergie et de détermination, et ça a changé beaucoup de choses, dont je te parlerai un peu plus en détail dans quelques minutes.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Le reste de l’année a beaucoup été pour la famille et les amis, à la vue du grand changement qui était le sur le point de s’opérer. J’ai passé beaucoup de temps avec bébé Diego, pour le voir grandir le plus possible et être témoin de ses premières fois, avant que ça ne devienne que trop rare. On a fêté son 1er anniversaire, son premier 8 décembre et son premier vrai Noel. Il manquait un peu du monde, à tous ces évènements parce que la vie est faite ainsi, mais voir les étoiles dans ses yeux lors de son premier feu d’artifice à Port Aventura n’avait pas de prix, je t’assure.
Tumblr media
J’ai pu aussi fêter les 10 ans de mes neveux d’amour à leurs côtes, un des nombreux avantages de ma nouvelle vie. 10 ans, tu arrives à y croire toi ? Ils te ressemblent Papa et j’aurais aimé qu’ils puissent partager avec toi certaines de leurs passions communes aux tiennes.
Tumblr media
Et puis j’ai eu la chance de pouvoir être témoin de la réalisation du rêve de gosse de ton fils, là-bas, à Madrid. J’ai pris ton relai, parce que si tu avais encore été parmi nous, tu aurais été dans ces arènes, sans aucun doute. C’était fou, et magnifique, de voir ce regard de petit garçon dans les yeux de ton fils lorsqu’il faisait la vuelta a Las Ventas. Mais tu l’as vu Papa, j’en reste persuadée.
 Ma vie à moi, quant à elle, a vraiment beaucoup changé depuis la dernière fois qu’on s’est parlé. Comme tous les 3 ans ou je décide de tout envoyer valser pour repartir de zéro, il était évident qu’on arrivait à la date limite. Après 2012 ou je suis allé me replanter de l’autre cote de l’océan atlantique, après 2015 ou je suis allé me replanter dans un nouveau corps, 2018 arrivait à grand pas pour me rappeler qu’il était temps de sonner l’alarme et de franchir le pas.
Tumblr media
 Cette fois, c’est dans la capitale je vais bientôt aller cultiver mon nouveau jardin, cette ville, pourtant synonyme de tellement de blessures, quel choix étrange. Un choix que je n’aurai jamais imaginé faire il y a 6 ans, et pourtant. Ces petits anges que j’ai trouvés, ou retrouvés là-bas, ont su faire de cette ville une ville dorénavant synonyme de libération, de nouvel air, de nouveau départ, de nouvelle vie, de nouveau moi. 
Le départ n’est encore qu’à moitié prit Papa, et le plus dur reste encore sans doute à faire, mais il est en de bonne voie. Et j’ai hâte de voir ce qu’il va me réserver. 
Comment j’en suis arrivée la ? Eh bien je suis revenue de Bali, et comme je te l’ai dit, ces quelques semaines ont remis beaucoup de chose en question et en perspective. Une fois le soleil, les mers ‘bleue des mers du sud’ comme tu disais, et les pina coladas effacées, il était temps de faire le point. J’avais une bonne vie, avec ses erreurs de parcours, ses actes manqués et ses ‘pourrait faire mieux’ que chaque vie comporte, mais c’était une bonne vie. Pourtant il était temps de donner un coup de pied dans la fourmilière et voir si l’herbe, dont je parlais depuis des années, était bien plus verte ailleurs. 
Et elle l’a été pour moi papa, tellement. Je ne regrette pas une seconde d’avoir attendu tout ce temps pour la découvrir, m’allonger dedans et sentir sa rosée m’effleurer chaque matin, parce que je me devais d’être prête. Mais maintenant que je le suis, je l’apprécie encore plus que si on m’avait poussé de l’autre cote de la barrière, parce que cette vie est dorénavant entièrement mienne, et son choix n’appartient à personne d’autre.
Tumblr media
J’ai trouvé mon premier appartement de grande personne et il commence à prendre forme, tout doucement. Alors pas vraiment le premier, parce qu’il y a eu L.A et puis Oullins. Mais là c’est le premier ou tout sera pour moi et par moi, et même si je ne dors plus depuis un mois parce que je n’arrive pas à m’arrêter d’y penser et de l’imaginer, j’ai tellement, tellement hâte Papa. 
Tu te rappelles tous ces critères que j’avais pour trouver un appart a ma convenance ? Tout le monde me disait que je ne trouverais jamais rien qui correspondraient parfaitement, que je devrais faire des compromis. Eh bien Papa, pourtant, j’ai trouvé, et il y a même un Lidl a 10 min à pied. Comme quoi, toi (mais soyons honnête, surtout Maman) avez bien fait de m’apprendre à viser la lune et à être toujours positif, parce qu’envoyer du bon dans l’univers, ça paye presque toujours.
Tumblr media
J’ai changé de travail et je m’y épanoui pleinement. Je suis encore dans une période de transition et concilier ma vie lyonnaise et ma vie parisienne n’est pas toujours facile, et souvent stressant et fatiguant, mais ça faisait partie du deal. Je travaille de chez moi, moi qui disais il y a quelques années que je n’aurais jamais la rigueur pour ça. Non seulement j’y arrive, mais cela me donne une liberté que je n’avais jamais connue avant. J’ai appris tellement de choses Papa, c’est souvent ce qui se passe quand on te balance un peu dans la piscine sans brassards. Mais toi-même tu sais que je suis un peu habituée, et quelque part, c’est ma façon préférée d’apprendre, même si je bois un peu la tasse parfois. 
Tu te rappelles cette crise d’angoisse que j’ai fait lors de mes entretiens, pendant le test Excel, parce que je ne savais rien faire de ce qu’ils demandaient ? Eh bien, maintenant, c’est moi qui donne des formations Excel aux équipes, après seulement 4 mois. Tu y crois toi ? Les équipes d’ailleurs sont formidables, et me rappellent chaque jour l’importance que j’ai pour eux. Ils m’ont offert une nouvelle vie, que je suis allé chercher même si elle me terrifiait, et sauter dans le vide sans parachute n’a jamais été aussi exaltant. Je dois bientôt laisser derrière moi beaucoup de choses et de gens que je n’aurai jamais voulu laisser derrière, mais j’imagine que c’est ça que l’on appelle des ‘growing pains’.  
Tumblr media
Ces gens que je dois laisser derrière moi, si je pense trop à eux, j’ai envie de tout laisser tomber, tout arrêter et revenir au status quo. Mais eux, et moi, savons très bien que c’est un pas que j’ai besoin de franchir pour devenir la personne qui, je l’espère, j’étais toujours censé devenir. C’est fou Papa mais tous ces gens ont été tout ceux qui m’ont poussé à m’envoler vers d’autres aventures. Tu y crois, toi ? Que j’ai réussi à m’entourer de gens si extraordinaires qu’ils ont su me pousser vers cette nouvelle vie, et s’en réjouir lorsqu’elle s’est confirmée, même si cela voulait dire que ça créerait un certain vide dans la leur ? Les gens me surprennent un peu plus chaque jour, je me demande si un jour ils réussiront à restaurer complétement ce qui a été cassé jadis. 
J’ai grandi papa, j’ai tellement grandi en 1 an. J’ai vu des choses nouvelles commencées puis se finir, passer et repartir, arriver, tout simplement, et toutes m’en ont énormément appris sur qui j’étais. J’en viens à me demander si on n’arrête de grandir un jour, tu devrais pourtant être la preuve que non. Pourquoi les vrais adultes ne nous le disent pas, qu’on grandit toute sa vie ? Ou est ce qu’ils nous le disent mais on n’écoute pas ? J’ai bientôt 30 ans alors je devrais commencer à dire que je vieilli, pourtant ma psy m’a dit, pas plus tard qu’il y a quelques semaines, que j’avais enfin, à 28 ans presque, enfin passé le cap de l’adolescence, que j’etais enfin devenue une femme, et que ça se voyait, même physiquement, et pas que sur mon corps, sur mon visage, aussi. Alors je ne vais pas commencer à vieillir tout de suite.
D’abord je vais vivre ma jeunesse, même si ça veut dire faire quelques faux pas au passage. Je suis dans une période de transition et ça veut dire qu’il y a plein de choses que j’ai du mal à contrôler, parce que je ne sais pas comment faire, je n’ai plus les bons repères pour le faire. Je n’ai plus de status quo, et cela va prendre quelques mois pour le retrouver. Mais pas d’inquiétudes Papa (et Maman, et les autres), vous me connaissez assez bien pour savoir que tous ces risques sont calculés bien à l’avance. Parfois pas. Mais je dois apprendre à lâcher prise me dit Gloria, alors j’apprends, comme je peux, même si ça veut dire donner un coup de volant de temps en temps et prendre le risque de me prendre un arbre. Même si ça veut dire ne plus faire attention à certaines choses, pour faire attention à d’autres, pour profiter d’autres. Peut-être que ce sont des coups de volant, et des arbres, des abandons de contrôle dont j’ai besoin, un peu. Mais je vous promets que ça n’est que temporaire, et que mon nouveau status quo et ma nouvelle stabilité seront bientôt retrouvés, et tout rentrera vite dans l’ordre. J’ai juste besoin de ce bordel ambiant, pendant quelque temps, et j’ai besoin que vous me laissiez l’avoir et en profiter, un peu. 
Il y a en général toujours, dans ce message que j’adresse à l’au-delà, une partie un peu dure, un peu douce-amère, qui me permet de me rappeler que tout n’est quand même pas tout rose, qui me permet de garder les pieds sur terre. Mais pas cette année. Peut-être que c’est aussi ça, Grandir. Accepter que quels que soient les obstacles qui se mettent sur mon chemin, ce ne sont que plus de coups de volants qui me permettent prendre des virages, et de me retrouver sur cette voie que j’étais toujours censé trouver. 
Tumblr media
Quelqu’un m’a demandé récemment si j’arrivais déjà à ne pas penser à toi lorsqu’il m’arrivait quelque chose de bien ou de mal. Ma réponse a été sans appel : Non. Et je n’y arriverai jamais. J’ai réussi à enlever ton nom de mes contact favoris (mais pas de mes contacts tout courts, faut pas déconner), mais tu es toujours là et tu le seras toujours. J’ai toujours cette demi seconde de colère, puis de tristesse, de savoir que je ne pourrais pas t’appeler pour te demander tes conseils, mais ça passe bien vite. Je me tourne rapidement vers le ciel (aussi agnostique que je sois) et je te les demande quand même. Et rapidement, la réponse me vient, parce que même de ton vivant, tu savais bien que les réponses étaient toujours là. 
A l’intérieur de moi.
0 notes
notasfarasyouthink · 5 years
Text
Le plus important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage.
Demain, c'est la dernière ligne droite.
Non, pas celle dont on parle une semaine avant les grandes vacances, ou quelques jours avant Noël. Demain, c'est la dernière ligne droite d'une grande partie de ma vie.
Dans 19 jours, je franchirais cette porte pour la toute dernière fois. Ou en tous cas, pour la dernière fois en tant que chef de projets, voilà une de mes certitudes. Une de mes seules certitudes.
Parce qu'une fois cette porte franchie, j'en franchirais plein d'autres, sans jamais savoir ce qu'il y aura derrière. La porte fictionnelle de mon nouveau travail, puisque je n'aurai pas de bureaux, la porte physique de mon prochain appartement, la porte tant imaginée de ma vie parisienne. Et tant d'autres portes encore, j'en suis certaine. Mais contrairement à tous les grands changements que j'ai opéré dans ma vie, je n'ai plus aucune idée de ce qui se cachera derrière chacune de ces nouvelles embrasures.
J'ai découvert, après beaucoup d'introspection, que j'avais envie, besoin, de retourner toute la terre de mon jardin, tous les trois ans. Un espèce de pattern bizarre qui fait que j'accepte de ramasser les mêmes tomates, même lorsqu'elles n'ont plus aucun goût depuis 1 an, tant que je n'ai pas atteint la marque des 3 ans, quasiment au mois près.
Il y a 6 ans, j'ai décidé de tout envoyer valser pour partir m'enraciner aux États-Unis. Une des décisions les plus courageuses de ma courte vie à l'époque. Un changement finalement beaucoup plus violent que le changement actuel, puisqu'il ne s'agissait pas seulement de changer de paysage ni d'entourage où je ne connaissais personne (contrairement à aujourd’hui), mais de pays, de culture. Oui mais j'argumenterai que ce changement là était temporaire. Malgré mes envies de m'enraciner pour toujours dans ce beau pays qu'est l’Amérique, je savais déjà, malgré ma naïveté, que je reviendrai bien vite retrouver mon jardin si familier.
Puis il y a 3 ans, je décide de faire le deuxième choix le plus courageux de toute ma courte vie, celui là plus dangereux, de me faire opérer de l'estomac. Une décision courageuse, oui, mais qui n'allait, à priori, rien changer à ma vie familiale, amicale, ou professionnelle.
Alors lorsque j'ai dépassé une nouvelle fois la ligne des 3 ans, en octobre 2018, j'ai vu ce drapeau rouge, maintenant si familier, se lever de nouveau, et l'heure du retournement de terrain avait sonné. Mais celui là se devait plus violent, car je ne sais pas faire dans la dentelle, j’ai besoin de monter d’un cran à chaque fois, sinon j’ai l’impression de m’ennuyer. La décision que j'ai pris il y a quelques semaines, est donc, à mon goût, peut-être la plus courageuse de toutes, puisque celle ci change tout, et ne sera – normalement – pas temporaire.
Et tout ça me terrifie. Il paraît que si quelque chose ne nous fait pas peur, c'est que ça ne vaudra pas le coup, alors je m'accroche à cette citation philosophique comme si je m'accrochais à la vie. Comme si je m'accrochais à ma vie. Comme je me suis accrochée à ma propre vie qui ne me plaisait plus, ou plus autant, depuis longtemps.
Je m'accroche à ce souvenir de moi, gamine de 23 ans, un peu paumée dans sa vie, qui se voit offrir un CDI. Un CDI qu'elle n'a jamais voulu, qu'elle n'a jamais demandé mais dont elle a désespérément besoin. C'est ici la première main professionnelle qu'on m'a tendue sans que j'ai passé des années à la supplier de venir me chercher. Je m'accroche à ce regard incrédule que j'ai sûrement du avoir lorsqu'on m'a proposé un poste de chef de projets, un titre dont je connaissais à peine les attributs. Je me raccroche à cet échange où je disais que je ne savais pas faire, et à mon patron qui me répond que si lui me fait confiance, alors je n'ai aucune raison d'avoir peur. Cette confiance qu'il a eu en moi est la seule chose qui m'a fait signer le contrat et prendre place dans cet immense bureau que je n'avais ni les épaules, ni la carrure pour occuper.
Ce bureau, je l'ai occupé pendant 4 ans et ces locaux j'y ai vécu les moments les plus importants de ma vie. Dans cette cuisine, j'ai appris le décès de la sœur de ma meilleure amie, et j'y ai signé la fin de ma relation avec elle. Dans ce hall, j'ai vu une amie s'effondrer en pleurs alors qu'elle me voyait pour la première fois depuis mon opération et qu'elle voyait le changement de ses propres yeux. Dans ces locaux j'ai rencontré des étrangers, qui deviendraient des collègues, puis des amis. Devant cette porte, je leur ai dit au revoir, trop souvent, certains pour ne plus jamais les revoir. Dans ces bureaux, j'ai raconté des secrets, j'y ai mené des révolutions, parfois silencieuses, parfois un peu moins. Dans ce bureau, j'ai appris ton départ, d'abord métaphorique, puis bien réel. J'ai pleuré mes premières larmes. Dans ce bureau, j'ai repris vie, parce qu'il m'y a obligé. Oui, dans ce bureau je me suis effondrée, plus de fois que je ne pourrais les compter. Mais c'est aussi dans ce bureau que je me suis relevée. Ce sont dans ces bâtiments que je me suis construite, reconstruite, que j'ai grandi, que j'ai appris. C'est aussi dans ces bureaux que j'y ai appris mon départ définitif, et que je l'ai célébré, dans des bras pleins de fierté et d'exultation.
Alors je sais que j’idéalise ce bureau et cet endroit - on me le reproche suffisamment souvent - parce que je suis si proche d'en fermer la porte pour de bon. Je sais bien que ce ne sont que des murs. Mais lorsque je vais en partir, je vais y laisser une partie de moi. Sur ces murs, il y aura toujours mon empreinte. Une partie de moi que je ne suis pas toujours mécontente de laisser derrière moi. Ce qui s'est passé dans mon cœur et dans ma tête lorsque j'ai entendu ces quelques mots « Je ne sais pas comment t'annoncer ça, ma sœur », je ne suis pas sûr de vouloir l'emporter avec moi. Mais lorsque j'en fermerais la porte pour la dernière fois, il y aura quand même une page que je vais tourner, que je ne pourrais plus jamais lire.
Lorsque l'on me demande comment je me sens, vis à vis de ce grand changement, je ne peux m'empêcher d'exprimer mon excitation, qui est belle et bien réelle, tout autant que ma paralysie à son approche. Cette excitation est la seule chose que les gens s'attendent à entendre de moi, et c'est bien normal, parce que ce prochain tome, c'est moi qui l'ai voulu. C'est moi qui l'ai cherché, c'est moi qui me suis battu pour l'avoir, c'est moi qui l'ai arraché pour l'avoir enfin entre mes mains. Presque chaque chose que j’ai écrit ces deux dernières années mentionne cette envie de cette nouvelle aventure dans laquelle je me jette enfin. Mais aujourd'hui que je suis devant la couverture, je suis terrifiée à l'idée de l'ouvrir.
Parce que quand je l’ouvrirais, il n'y aura que des pages blanches dedans. Et si mon talent d'écriture n'était pas celui que je pense ? Je suis le maître de mon destin et le capitaine de mon âme, mais, et si je n'étais pas aussi bon matelot que je le pensais ? Et si les protagonistes ne me correspondaient pas ou plus aussi bien que j'en avais envie? Et si la vie ne mettait pas sur mon chemin les personnages secondaires que j’attendais ? Et si la vie rêvée que j'imagine raconter n'est en fait pas le best seller qu'elle à l'air d’être dans ma tête ? Et si elle me ramenait un peu plus proche de mes vieux démons, que je n'ai même pas fini d'enterrer ici ? Je sais qu’eux seront dans mes cartons, lors du grand déménagement. Et si cette vie parallèle avait été le bol d'air frais dont j'avais tant besoin, tous ces week-end, depuis 2 ans, parce que c'était une vie éphémère ? Et si une fois permanente, moi qui ai toujours su m'adapter à tout, je n'arrivais pas à m'adapter à elle ?
Si la confiance de mon patron il y a quatre ans a suffit à me donner l'impulsion dont j'avais besoin pour grimper la montagne – et Dieu sait que je l'ai grimpé, bien au delà de mes espérances, et même au delà de ceux autour de moi – alors la confiance qu'on m'accorde aujourd'hui devrait être suffisante, n'est-ce pas ? N'est ce pas ?
C'est compliqué d'en parler. En parler à ceux que je vais retrouver me fait peur parce que je ne veux pas qu'ils pensent que je n'ai pas confiance en eux ou qu'ils pensent qu'ils ne suffiront pas. Alors que mes peurs ont plus avoir avec les choses contre lesquelles ils vont devoir se battre, qu'avec eux même, finalement. Et en parler à ceux que je laisse derrière moi me rend terriblement triste. Parce que je les laisse déjà derrière, si en plus je leur disais que je n'étais pas sûr de ma décision, ils verraient ça comme une trahison, justifiée. Je demande déjà à ceux que j'abandonne de m'accompagner dans ce changement, je ne peux pas en plus leur demander de m'y encourager.
Alors j'en parle à la seule personne que je ne vais ni retrouver, ni laisser derrière moi. Je t'en parle à toi, Papa. Je sais que comme tous les autres, tu me dirais que tu as entièrement confiance, que c'est tout ce que j’ai toujours voulu, que si quelqu'un peut le faire c'est bien moi. Que si ça ne marche pas, je n'aurai qu'à revenir en arrière. Que ça aura de toute façon été une expérience extraordinaire, qu'au moins je l'aurai sorti de mon système. Toute cette rhétorique que je m’évertue à répéter depuis de longs mois, comme pour m'auto convaincre. Et tu aurais raison. Et les autres ont raison. Et j'ai raison. Prendre des risques dans ma vie ne m'a, jusqu'ici, rien apporté d'autre qu'un immense bonheur, à posteriori, alors pourquoi ce risque là serait-il différent ?
Oui mais...et si ?
Dernière ligne droite avant le grand saut. Allez vient, on saute sans parachute.
0 notes
notasfarasyouthink · 6 years
Text
Tu n’ es plus la ou tu etais, mais tu es partout la ou je suis.
Tumblr media
Bonjour Papa,
Aujourd’hui, ça fait 730 jours que tu nous as quitté. Peut-être un peu plus, peut-être un peu moins, j’ai jamais rien compris aux années bissextiles de toute façon.
Alors voici notre rendez-vous annuel, celui ou je te raconte mes grandes joies et mes petites peines de cette nouvelle année écoulée sans toi. Peut-être que je ne le ferai pas tous les ans, peut-être que d’ici quelques temps, je te les raconterai un peu toutes les semaines, en privé, plutôt que d’écrire un roman visible aux yeux de tous. Oh mais tu sais comme j’aime écrire des romans Papa, surtout ceux qui parlent de moi.
La dernière fois qu’on s’est parlé comme ça toi et moi, c’était le 19 juin 2017. Je revenais d’un rencard Tinder un peu raté, mais qui m’avait quand même un peu empêché de me rappeler que 365 jours plus tôt, presque heure pour heure, tu nous quittais. Je suis rentrée à la maison et la réalité m’a rattrapée. Je me suis assise sur mon lit, et je t’ai écrit. Beaucoup, jusqu’à tard dans la nuit.
L’anniversaire de ta mort marque la fin de mon mois du deuil. Après ton anniversaire le 27 mai, la fête des pères l’avant dernier dimanche de Juin, je me laisse jusqu’au 20 juin pour te pleurer, à quelques jours près. C’est peut-être un peu glauque d’avoir un mois du deuil, c’est peut-être un peu long aussi. Mais j’ai voulu faire ça comme ça, parce que ça me permet de ne pas te pleurer le reste de l’année. Ça ne veut pas dire que pendant ce mois, je suis triste tous les jours, ou que le reste de l’année, je ne pense pas à toi, ça ne veut pas dire que je n’ai pas un petit pincement au cœur quand je ne peux pas entendre ta voix me souhaiter un joyeux anniversaire tous les 1er juillet. Mais concentrer mon deuil sur un mois me permet d‘avancer, et de ne pas rester bloquer trop longtemps le reste de l’année.
Tumblr media
Alors l’année dernière, et comme ça sera le cas également cette année, ma vie a reprit son cours, à partir de début Juillet. Je suis partie à Dubaï, tu te rappelles Papa ? Je t’en avais parlé l’année dernière. C’était une expérience incroyable. Quand je buvais mon mojito fraise sur le toit d’un building au milieu de la ville, et que j’ai regardé vers le ciel tellement j’avais du mal à croire ou je me trouvais, je crois bien avoir aperçu ton sourire parmi les étoiles.
Et puis en Novembre, je suis allé retrouver la chaleur de ma ville d’adoption, mon L.A adoré que je n’espérais pas revoir de si tôt. Là-bas aussi, je t’ai senti auprès de moi, quand j’arpentais les chemins des Universal Studios que j’avais arpenté avec toi quelques années plus tôt.
C’est presque marrant Papa, parce qu’en me réveillant ce matin, Facebook m’a rappelé que j’avais des souvenirs à venir voir. Tu savais qu’aujourd’hui marquait aussi l’anniversaire du jour où, 5 ans plus tôt, tu me rejoignais aux Etats-Unis, et ou toi et moi on vivait cet extraordinaire roadtrip à travers l’Ouest Américain? Tu sais celui ou on a pu prendre la photo de toi qui trône dorénavant au dessus de ma commode, ta photo de vrai cowboy, ma photo préféré de toi. Ce voyage, c’était le rêve de tout une vie pour toi, alors voir ce matin qu’aujourd’hui en était aussi l’anniversaire, ça m’a mit beaucoup de baume au cœur.
Ton 3ème petit fils est arrivé cette fin d’année aussi, il nous apporte beaucoup de bonheur. Tu verrais comme il est beau, avec ses yeux bleu des mers sur sud, comme tu disais, et ses beaux cheveux blond. Tu verrais comme son sourire guérit les blessures les plus profondes, Papa. Oh, mais je sais que tu le vois et que tu veilles sur lui, comme sur le reste de tes enfants et de tes adorables petits enfants. On a fêté Noël tous ensemble, pour la première fois depuis trop longtemps, et qu’est-ce que c’était bien. Tu n'étais pas là physiquement Papa, mais tu étais un peu là quand même, ton essence flottant dans la pièce et ton image imprimée sur quelques cadeaux aussi.
Je me sens bien Papa, bien dans mon corps surtout. Je me demande toujours si tu me reconnaitrais, si tu me croisais dans la rue parce que j’ai bien changé. J’ai toujours des démons, tu es bien placé pour savoir à quel point ils peuvent être tenaces, et je n’arrive pas à les battre tous les jours. Mais je me bats, et c’est bien ça le plus important.
Tumblr media
La fin d’année dernière a été un peu difficile, émotionnellement, je ne te le cache pas. Une partie importante de ma vie s’est fracturée, et j’ai eu beaucoup de mal à l’encaisser. J’ai perdue de vue des amies papa, et tu as toujours su à quel point mes ami(e)s étaient important(e)s pour moi. J’ai mis près de 6 mois avant de pouvoir commencer à cicatriser. Je sais, c’est long.
Aujourd’hui ça va mieux, on a trouvé une nouvelle normalité qu’on essaye de naviguer, j’imagine que c’est ca aussi, la vie. Cette « rupture », à défaut d’autres mots, m’a aussi permis d’ouvrir les yeux à des choses nouvelles. Elle m’a fait découvrir, redécouvrir ou me rapprocher de personnes qui méritaient d’être découvertes ou redécouverte. Comme quoi, il existe toujours un trait de lumière, même dans la plus profonde obscurité.
Papa, j’ai failli voir ma maison brûler il y a quelques semaines. Un feu s'est déclenché à l'étage au-dessus du mien et on a dû évacuer. Lorsque j’étais en bas de l’immeuble à voir les flammes se propager un peu plus près de mon appartement, j’ai fait la liste de toutes les choses que j’allais potentiellement perdre. Avec les flammes, avec l’eau. Il y a eu les albums photos, évidemment que j'ai eu envie de descendre avec moi quand les voisins nous ont fait sortir. Et puis, j’ai pensé à cette valise rouge qui trône encore dans la chambre de maman. Cette valise ou il y a tous tes chapeaux et ta superbe veste en velours. Si l’appartement prenait feu, si l’appartement prenait l’eau, alors j’avais perdu tout ça. Et c’était un peu comme te perdre une deuxième fois.
Alors c’est un peu stupide, tu ne vis pas dans cette valise Papa, comme tu ne vis pas non plus sous l’arbre ou on a éparpillé tes cendres, mais que j’ai quand même terriblement envie de revisiter depuis 2 ans. Mais tout de même, ça a été un soulagement immense que d’ouvrir la porte, courir jusqu’à la chambre et voir cette valise, absolument intacte. Je n'ai rien perdu dans l'incendie papa, à part un certain sens de sécurité, ce qui n'est rien comparé à ceux que d'autres ont pu perdre, mais qu'est-ce que ça m'a fait peur. J'aurai aimé que tu sois là pour me réconforter dans les heures d'incertitudes qui ont suivi l'intervention des pompiers, mais, comme d'habitude, maman (et les autres) ont fait le boulot en me répétant que ce n'était que du matériel. C'est exactement ce que tu m'aurais dit, pas vrai Papa ?
Tumblr media
Le soir de l'incendie, quand j’ai ouvert mon téléphone pour laisser apparaître mes numéros favoris, pour prévenir les gens importants, j’ai vu ton numéro s’afficher. Oui, tu es toujours dans mon téléphone Papa, et tu es toujours dans mes contacts préférés, comme un fantôme un peu tenace. Comme j’ai enregistré le dernier message vocal de toi ou tu avais l’air d’aller bien, et comme je l’écoute de temps en temps, quand ta voix me manque, je n’arrive pas à t’effacer de mon téléphone. Comme ça, tu es toujours un peu avec moi.
Je rêve de toi Papa, souvent. En général, ça dure toute la nuit, mes rêves sur toi ne sont jamais bien court. Et si j’essaye de me réveiller, parce que ce sont souvent des rêves assez tristes, tu peux être sûr que je retomberai dans le même rêve dès mes yeux refermés. Pourtant, je n’ai jamais réussi à reprendre un rêve où je l’ai arrêté, ça ne marche qu’avec toi. C’est bizarre non ? Tu n’y seras pas un peu pour quelque chose?
Je ne t’ai pas tout raconté Papa, il y a encore des choses pour lesquelles je suis trop pudique. Pour t’en parler à toi, pour en parler aux yeux de tous. Et puis un an, c’est difficile à résumer en quelques lignes, surtout lorsqu’on mène la vie que je mène. Mais je pense que l’essentiel est là, le reste, tu le sais déjà de toute façon, j’en suis persuadée.
Ce soir, je vais commencer tout doucement à fermer ma parenthèse endeuillée de ce mois et revenir dans le monde réel. Un monde où tu existes mais pas un monde où je pense à toi avec des larmes dans les yeux tous les jours. Un monde plein de grandes joies, et j'en suis sûr, de petites peines, que j'affronterai comme tout le reste. Tu me manques toujours papa et tu me manqueras toute ma vie. J’espère que tu vas bien. Passe le bonjour à Johnny, à cousin Roland, et embrasse Mylène bien fort pour nous, on compte sur toi pour prendre soin d’elle. A l’année prochaine papa, je t'aime.
0 notes
notasfarasyouthink · 6 years
Text
Cheers to a new year and another chance to get it right.
Une nouvelle année se termine et comme tous les ans, c’est l’heure du bilan.
Elle a si bien commencé avec ma squad parisienne dans mon chez moi à Lyon, à faire les touristes et boire des chocolats chauds (je rigole, c’étaient des bières).
Tumblr media
Les premières semaines de 2017 ont été pleines de questions et de remises en question, plein de projets et de plans sur la comète. De rêves de monter sur Paris et tout recommencer, là-bas ou l’herbe est sûrement plus polluée mais certainement plus verte. Et puis à force de discussions, à droite à gauche, je me suis dit que plutôt que d’essayer de fuir, il valait mieux que j’essaye d’être heureuse ici plutôt que de chercher le bonheur ailleurs. Que j’avais encore trop d’attaches, trop de choses que j’avais peur de quitter, ici, chez moi. Et petit à petit, le soleil a commencé à ressortir après de longs mois dans l’obscurité.
Mais l’année 2017, je l’ai quand même beaucoup passé ailleurs, parce que cette envie d’autre part ne pouvait véritablement être tue par des promesses et des peurs.
Il y a eu tellement de beaux moments partagés cette année, quand j’y repense. J’ai été bien entourée cette année, quand j’y repense.
Il y a eu les Nekopains, une force déjà présente dans ma vie avant mais qui se sont imposés comme une force directrice cette année. On a été la bouée de sauvetage les uns des autres. Pas toujours très organisés, pas toujours aussi bavard qu’on aurait dû l’être, mais toujours là les uns pour les autres quand l’un d’entre nous le demandait. Il y a eu la semaine à la neige qui a été plus que parfaite, avec cette première journée qui restera parmi les meilleures qu’a pu compter 2017. Il y a eu la Nekobretagne ou on a pu faire des châteaux de sable et manger du kouign-amann en jouant à zombie dice. Il y a eu les épopées parisiennes, ses escapes rooms, ses grosses teufs et ses Nekosoirées dans les bars parisiens, il y a eu NekoChristmas et le coucher a 10h du mat après avoir dansé sur La Seine devant la dame de fer. Il y a eu le retour à Disney avec ma sœur d’âme ou on a retrouvé ma sœur de sang et d’amour et sa petite famille en plein milieu de Main Street. Il y a eu le spectacle de fin de soirée qu’on a dû un peu couper mais qu’on a regardé jusqu’à la dernière seconde avec des étoiles plein les yeux.  Il y a eu des rires à n’en plus finir et de l’amour à revendre.
Tumblr media
Il y a eu tous les moments Bergonzesses que je ne peux même pas vraiment compter, de la Folie Douce à l’Alpe d’Huez, au weekend en bord de piscine à BSA en passant par toutes les soirées d’au revoir et de retrouvailles. Là aussi, de l’amour partagé, il y en a eu, tellement.
Tumblr media
Il y a eu un été plein de péripéties, de l’ouest au sud en passant par l’Ardèche et l’Espagne. Il y a eu Barcelone et Port Aventura avec ma Constante et la sienne. Il y a eu des sensations fortes, enfin surtout celle de réaliser la chance qu’on a de pouvoir encore partager, même 20 ans après, des moments comme ceux-là, avec une personne aussi formidable. On a continué sur cette lancée en se lançant dans le hip hop. On n’a pas le physique, on n’a pas la carrure, On n’a pas la coordination, on n’a pas l’attitude, on a à peine le bon uniforme, mais ce qu’on n’a pas surtout, c’est la peur de se démonter parce qu’elle et moi, tant qu’on est ensemble, on n’a plus peur de rien.
Tumblr media
Et puis bien sûr, il y a eu la famille. Des anniversaires aux weekends en Ardèche (ou les deux en même temps) en passant par les weekends ailleurs, les diners mensuels ou la soirée de Noël enfin tous réunis, la famille est toujours là pour raviver la flamme si elle faiblit un peu.
Tumblr media
Il y a eu l’annonce de l’arrivé de Bébé Diego, et du future statut de marraine, dans une maison cachée dans la forêt de Cévennes, entouré de la famille de la famille. Et puis il y a eu l’arrivé de bébé Diego, un peu dans la précipitation et pas vraiment dans le calme, mais il est arrivé en faisant du bruit, alors on sait déjà qu’il a bien du sang Breton qui coule dans ses veines. Il y a eu les premiers câlins, les premiers je t’aime, les premières histoires, les premiers cadeaux. Les premiers doigts serrés fort dans une main et les premiers regards captivés. Entre mon Diego et moi, c’est déjà le grand amour, et ce n’est que le début de l’histoire.
Tumblr media
Il y a eu Dubai, mon premier business trip, et la découverte d’un autre monde. Ce moment sur le toit, dans ma robe de soirée, en train de siroter un mojito fraise sur un rooftop poolside au milieu des buildings restera un des plus marquants de cette année.
Tumblr media
Et puis biensûr, il y a eu le retour à L.A tant convoité et tellement inespéré. Il y a eu mon business trip à mon chez moi, qui n’était  vraiment du business que pour les airs qu’il en avait dans l’avion en première classe. Il y a eu la chaleur sur ma peau en plein mois de novembre, le coucher de soleil sur la jetée, la fausse neige à The Grove, la pénombre sur la ville qui brillait quand même de mille feux depuis l’observatoire, les retrouvailles avec les copains et les étoiles plein les yeux à Universal. Il y a eu cet au revoir déchirant mais presque doux quand même, qui avait un certain goût de conclusion que j’avais besoin d’avoir avec elle.
Tumblr media
Et puis il y a eu tous ces moments qui ne rentrent pas forcément dans un cadre, mais qui n’ont été qu’autant d’étoiles supplémentaires à venir éclaircir mon ciel.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Alors oui, clairement, 2017 a été une année extraordinaire. Et c’est pour ça que j’aime toujours bien faire ces bilans, parce qu’ils m’aident à réaliser certaines choses que j’ai parfois du mal à voir, comme ça, de prime abord, en fin d’année.
Pourtant, j’ai fini cette année un peu tristoune, mais peut-être que c’est en fait simplement une mélancolie de savoir qu’elle était en train de clôturer. Que toutes ces belles choses ont été, et ne seront plus. Certaines, j’en ai maintenant la certitude ; ne le seront plus jamais et j’ai toujours eu du mal à lâcher prise.
Alors je n’ai plus qu’à espérer que 2018 soit encore plus spectaculaire. Qu’elle vienne remplir les petits trous que 2017 aura laissé sur son passage. Il y a un an jour pour jour, je n’imaginais pas vivre le tiers du quart de ce que j’ai vécu cette année, alors je sais que la vie trouvera, l’année prochaine, encore bien des façons de me surprendre. Viens vite 2018, j’ai bien envie de recommencer.
1 note · View note
notasfarasyouthink · 7 years
Text
BiLAN POST BYPASS: J + 730
Tumblr media
Bon. Je ne vais peut-être pas faire des bilans post bypass tous les ans à l'approche de l’anniversaire de ma nouvelle vie, parce que y'a plein de choses qui vont arrêter de changer (ou de changer en bien) et que vous allez commencer à sérieusement vous en foutre (et qui peut vous blâmer). Mais quand j'ai écrit le dernier bilan a J+365, mon voyage n’était pas encore tout à fait fini, alors j'avais envie d'en faire encore un, des fois que certains d'entre vous seraient encore intéressé (merci maman d'être toujours là !)
Dans 2 jours, cela fera exactement 2 ans que je suis passé sous le scalpel pour changer de vie, et tellement plus encore.
La plupart d'entre vous ont un peu suivi mes aventures depuis le début (ceux que ça intéressent peuvent retrouver un peu toutes les étapes ici même sur le blog) donc je ne vais pas tout reprendre depuis le début mais surtout essayer de faire un point.
2 ans plus tard, j'en suis ou ?
Tumblr media
2 ans plus tard, j'ai perdu 66,3 kg d'après la dernière estimation de la balance, je ne suis donc officiellement plus en situation de surpoids et je suis passé dans la couleur « normale » du camembert de l'IMC . J'imagine que là on a atteint le sommet de la montagne, à quelques centaines de grammes près. Je le sais parce que 1) J'ai pas tellement reperdu depuis plus ou moins 6 mois et 2) parce que j'ai pas des masses envie de perdre plus.
Ma stabilisation s'est opérée aux alentours du mois d'avril. Je suis descendu à 67 kg et je n'ai plus perdu jusqu'à la semaine dernière. Pour être tout à fait honnête, j'ai même repris un peu entre temps. Pas grand chose, 200 grammes par ci, 200 grammes par là, mais pour quelqu'un dans ma position, ça avait quand même un petit goût d’échec. Quand on t'opère, l'équipe médicale se fait un principe de te répéter sans cesse que prendre la décision de te faire opérer, c'est bien, mais ça ne suffit pas. Qu'il y aura derrière, une vie entière à devoir te surveiller. Que le scalpel peut enlever de la chair, mais que les démons, eux, sont trop immatériels pour pouvoir se faire découper par les personnes avec les bons diplômes. Alors quand, pour la première fois en 2 ans, les chiffres sur la balance ne sont ni les mêmes que la dernière fois, ni en dessous, mais bien au dessus, c'est un peu la panique. Si moins de 2 ans après, je commence déjà à reprendre, qu'est ce que ça sera dans 5, 10 ans, et après ?
Tumblr media
Bon, en fait il s'avère que c’était sûrement juste du au ralentissent drastique de mes activités physiques. Je continuais à aller au sport, mais à peine une fois par semaine. Et puis soyons honnête, j'y mettais pas des masses du mien. C'était toujours mieux que se raconter nos vies autour de chips et d'une bonne bière, mais c'était quand même pas idéal. Heureusement, la BFF a eu la grandiose idée de proposer un changement de programme : fini le vélo elliptique et le rameur, et si on essayait autre chose ?
Ni une ni deux, nous voilà inscrites à un cours de... Je vous le donne en mille mesdames et messieurs, Hip hop ! Allez y vous pouvez rire (et si vous nous voyiez au cours, vous ririez sûrement).
En attendant, on s'y ECLATE. On s'y dépense 2 fois plus que si on faisait 3 heures de velo de bras, parce que déjà on peut vachement moins bavarder, et parce qu'on est beaucoup plus impliquée. C'est magique, les chiffres sur la balance ont recommencé à descendre, plus bas qu'ils n’étaient jamais descendu avant, juste après le premier cours.
Alors même si, comme je l'ai dit, descendre en dessous des 70kg était déjà carrément inespéré alors descendre en dessous de la dizaine d'en dessous n'est absolument pas dans les plans, ça me permet au moins de réaliser que BEN OUI LE SPORT C'EST IMPORTANT. Moi qui était la première a dire « bon c'est bien gentil mais le sport, ça sera couic des que j'ai perdu tous mes kilos ».... Ben en fait nan, je vais bel et bien continuer, aussi longtemps que possible.
Tumblr media
Vous serez tous invité au spectacle de fin d'année... ou pas, d'ailleurs.
Sinon j'ai eu la super (non) surprise d'apprendre récemment que la raison principale pour laquelle je m’étais fait opéré n'avait en fait pas été réparé par la chirurgie. Pour ceux qui n'ont pas tout suivi depuis le début, l’élément déclencheur avait été de découvrir que je faisais de l'apnée du sommeil, une maladie potentiellement mortelle sur le long terme. Et qu'après avoir vu plusieurs spécialistes pour trouver d'autres solutions, ils étaient tous catégorique : le seul moyen de soigner mon apnée, c'était de perdre du poids. Beaucoup de poids. Et comme j'avais ni envie de mourir à 40 ans, ni de passer le reste de ma vie à dormir avec le masque de Dark Vador sur la tronche, ni de ne plus jamais passer une bonne nuit sommeil de ma vie, bon ben je me suis fait opérer (pour récapituler rapidement).
Tumblr media
Un an et demi après l’opération, j'ai refais un « micro » test du sommeil qui paraissait, d’après les médecins très prometteur. Mais lorsque j'ai ensuite fait le test complet, ceux ci se sont rendu compte que bon ben oops en fait perdre 60 kilos ça a quasi rien changé bisous et bonne nuit surtout.
Tumblr media
Je vous avoue que ça m'a mit pas mal en colère. Alors j'ai rangé le courrier et j'ai rien dit pendant un moment.
Soyons clair : Je ne regrette absolument pas de m’être fait opérer, ça a été la décision la plus courageuse et la plus productive de ma vie. Pour autant, elle a été motivée par un chose, et une chose seulement à l'époque : la promesse que je ne ferai plus d'apnée du sommeil. J'ai vu à l'époque 4 spécialistes différents sur le sujet : un ORL, un dentiste, un spécialiste du sommeil et un chirurgien bariatrique. Et les 40 ans d’études de médecine combinées de ces gens faisaient dire que la seule solution, c'était de perdre du poids. Alors j'ai fait le boulot, et Dieu sait que ça n'a pas été évident tous les jours. Et maintenant on me dit qu'en fait c’était une blague ?
Tumblr media
Alors ma BFF m'a bien expliqué qu'il y avait 99% de chances pour que l’opération règle le bordel, que je défiais toutes les statistiques médicales (j'aurai du m'en douter) et que c'était pas tant la faute des médecins, mais juste de mon corps qui prenait un malin plaisir à me troller. Oui, ok. Mais en vrai, j'ai un peu l'impression que le corps médical a essayé de me « piéger ». Qu'il m'ont vu arriver dans leur bureau avec mes 130 kilos et n'ont pas cherché plus loin. « ouai ok c'est ca le probleme. » Alors merci hein les gars, parce que j'aurai peut être jamais eu le déclic sinon mais en vrai, maintenant on fait quoi ? Parce si vous croyez que je vais remettre le masque de Dark Vador, vous vous trompez, va falloir trouver autre chose, même s'il faut inventer un truc dans les 3 prochains mois.
(Pour ceux qui veulent vraiment avoir la réponse à « et maintenant ? », suite au prochain épisode quand le médecin du sommeil qui m'a annoncé la nouvelle par courrier daignera me rappeler, bisous Docteur Lecam si tu me lis).
Tumblr media
Depuis mon opération ma vie a radicalement changée, vous le savez. Ces 2 dernières années, j'ai essayé de l'expliquer dans le plus de détails possible. Mais aujourd'hui je vis des choses que je n'avais jamais vécu avant, des choses que la plupart d'entre vous ont déjà tous vécu, mais beaucoup plus jeune. Comme quelqu'un qui aurait retrouvé la vue après des années d'aveuglement, je vois souvent les choses sous un prisme différent, et j'agis en conséquence, ce qui pousse beaucoup de mes proches à s’inquiéter pour moi. Je vis quelque part une seconde jeunesse, même si cela arrive avant que la première soit terminée. Alors je fais des choses un peu stupides, jamais vraiment dangereuses, parce que ça n'a jamais été mon style, mais qui changent du comportement que je pouvais avoir avant, et qui font se lever des tas de drapeaux rouges dans la têtes des gens que j'aime. Et heureusement, parce que ça me fait me poser les bonnes questions et ça m'apprend aussi à adapter ma nouvelle jeunesse avec mon environnement, parce que même si je ne réagis pas toujours très bien, et les gens qui m'entourent non plus, parce qu'ils sont surpris, j'ai besoin de ce filet de sécurité. J'ai besoin que ces gens m'aident a naviguer une nouvelle réalité dont je ne comprend pas toujours les enjeux.
Tumblr media
A part ça, niveau quantité, pas grand chose qui a changé, elles sont de plus en plus « humaine » sans jamais dépasser les bornes de l'acceptable, elles peuvent beaucoup changer d'un jour à l'autre, des choses passent très bien un jour, très mal le lendemain... Mais plus ça va plus je comprends je pourquoi du comment.
Hum, quoi d'autre ? Je touche du bois, je n'ai pas refait de crises de coliques néphrétiques depuis un moment, donc faut croire que c'était pas tant la chirurgie qui les déclenchaient mais juste 2016 qui avait bien décidé de faire de ma vie un enfer. Sinon, je me reconnais de plus en plus, en vrai et sur les photos, même si j'ai encore pas mal ce truc ou je ne me reconnais ni sur les veilles photos, ni sur les nouvelles et ou je ne vois pas du tout les choses comme ceux qui me connaissaient avant, ou ne me connaissaient pas du tout d'ailleurs, peuvent voir.
Sinon, après avoir rechuté et regrignotter mes ongles jusqu'à la douleur pendant plusieurs mois, j'ai réussi à les relaisser pousser. Maintenant j'arrive à alterner : je les laisse pousser puis j’utilise mes dents en guise de coupe ongle pour quand même assouvir mon envie (c'est un peu crado ce que je vous raconte là non?) et puis je relaisse pousser. Je trouve que c'est une bonne moyenne pour quelqu'un qui s'est rongé les ongles toute sa vie. Concernant la clope, je me suis mis à la clope électronique à 95%. les 5 pour cent restant sont, et vous ne serez pas surpris, dès que picole un peu. La clope pour accompagner la bière est très très dur à laisser partir alors pour le moment je la garde parce que bon, faut pas déconner, je suis pas Wonder Woman non plus.
Tumblr media
Niveau chirurgie réparatrice, c'est toujours dans les plans mais le manque de temps (et d'argent, ne nous mentons pas) met un peu un gros frein la dessus. Quand j'aurai 2 semaines de vacances que je n'ai pas l'intention d'utiliser, et 3000 euros qui se baladent, ça sera faisable, mais visiblement ça ne sera pas tout de suite même si ça reste toujours dans un coin de ma tête. En soi, ce à quoi mon corps ressemble ne me dérange pas outre mesure donc ce n'est pas trop grave, c'est surtout que j'aimerai bien mettre ça derrière moi. Mai d'un autre côté, je ne ferai le ventre qu’après avoir eu des enfants (ou avoir prit la décision officielle de ne pas en faire) donc le chantier n'est pas prêt d'être fini. J'ai par contre fini mon parcours officiel du suivi médical rapproché quand j'ai dépassé les 1 an de suivi. J'irai toujours voir mon équipe médicale une fois par an juste pour vérifier que je suis toujours « on the right track » mais sauf gros souci, ca ne sera que des check up. 
Voila, je pense que la c'est fini. Vous êtes sauvé, plus de roman de 30 pages à vous expliquer ce que je peux ou ne peux plus manger ! Comme je le disais il y a un an, je suis loin d'être arrivée au bout de mon voyage puisqu'il me reste encore tout une vie à m'assurer que je ne vais pas me retrouver là ou j’étais le 8 octobre 2015, et croyez moi il y a encore pas mal de démons à combattre. Mais je sais aujourd'hui que je je me connais suffisamment bien et suis suffisamment bien entourée pour essayer de m'assurer que ça n’arrivera pas.
Allez, bisous les gars et l’année prochaine! (je ne déconne, vous savez bien que je serai de retour avant ça).
0 notes
notasfarasyouthink · 7 years
Text
Je voudrais decrocher la lune, je voudrais meme sauver la terre, Mais avant tout, je voudrais parler a mon pere.
Tumblr media
Aujourd'hui, ca fait 365 jours que tu nous a quitté Papa. Je préfère penser que tu nous a vu pendant ces jours la, que tu as su ce qui se passait dans nos vies mais dans le doute, je vais te  raconter un peu. Enfin, surtout ce qui s'est passé chez moi, je laisserai les autres te raconter s'ils ont envie.
Tu es parti Papa et ça a été l’épreuve la plus dure qui s'est présenté à moi. Pourtant Dieu, et toi, sait que j'en avais connu deux, trois avant ça. Mais j'ai eu de tels soutiens pendant cette période la papa, à commencer par ceux que tu m'as offert à la naissance, ta fille, ton fils, et puis maman, évidemment. Il y a eu le reste de la famille et les amis, et puis les tiens, même ceux que tu n'avais pas vu depuis longtemps. On dit qu'on reconnait ses vrais amis dans les plus grosses épreuves et qu'est ce que ça a été vrai. Les gens autour de moi, tous autant qu'ils ont été, ont rendu cette situation... vivable. Survivable. 
Oh tu sais papa, ça a quand même été une dure année, vraiment très dure. J'ai perdu mon chemin, j'ai perdu la lumière, on appelle ça un burn out il parait. Si tu avais été la, ça t'aurai rendu si triste de me voir comme ça. J'ai à peine mangé et je n'ai pas dormi pendant 3 longs mois. Si tu avais été la, tu m'aurais dit la même chose que tout le monde. Que je ne devrais pas me mettre dans des états pareils, que ce n’était que le travail, qu'il y avait tellement plus important. Et tu aurais eu raison. Et comme tous les autres, je ne t'aurais pas écouté, tu m'aurais même un peu irrité parce que tu n'aurais pas su ce que je traversais vraiment et tes solutions n'en n'auraient pas été. Enfin si, mais je ne l'aurais pas cru.
Tu ne seras pas surpris papa d'entendre que mon burn out n’était pas juste à cause d'un grand groupe d'appareil Hifi, je pense que tu y étais aussi un peu pour quelque chose. Ton décès m'a fait perdre tout sens de contrôle, mais mon travail, ma campagne, ça je pouvais le contrôler. Ou pas, d'ailleurs, je le découvrirai bien vite, mais il était hors de question que je ne fasse pas tout ce qui était nécessaire, et possible pour garder le contrôle de ce qui se passait. Ne pas manger, ça je pouvais le décider. Ne pas dormir par contre, un peu moins. Tu aurais pu croire que ton décès m'aurais au contraire appris que je ne pouvais pas tout contrôler et m'aurais aider a lâcher prise, mais il a eu l'effet inverse.
Ce burn out a été un événement marquant de cette année par ce qu'il représentait, mais il s'est passé tellement plus de choses. Je ne suis pas la même que j’étais il y a un an, pas dans ma tête, pas dans mon cœur, et surtout pas dans mon corps.
Tu sais papa, c'est étrange, parce que je ne me reconnais pas en photo. Quand je me regarde dans le miroir, je me reconnais, je n'ai pas ce moment de recul que je m'attendais à avoir, ou en tout cas pas la plupart du temps, mais sur les photos, c'est pas pareil. Je suis dans cet entre deux bizarre où je ne me reconnais ni sur les anciennes photos, ni sur les nouvelles. Sur les anciennes, je me trouve gonflée. Pas juste grosse, mais enflée, comme si quelqu'un m'avait gonflée avec une bouteille d’hélium. Mais sur les nouvelles, je me trouve maigre. Pas mince, et squelettique c'est peut être un terme trop fort, mais je me trouve maigre. On voit mes clavicules, je savais même pas que j'en avais, encore moins que je pouvais les toucher. Mais ce qui est bizarre, c'est que je ne les vois pas quand je regarde dans la glace. Je les vois, mais elles ne me sautent pas aux yeux. Comment ça se fait papa? Qu'est ce qui fait que sur le papier, elles ressortent autant? Je me demande si tu me reconnaîtrais si tu me voyais, j'ai tellement changé. J’espère que tu me vois parce qu'une des choses les plus dures dans ton départ, ça a été de savoir que tu ne serais pas témoin de qui j'allais devenir. 
J'ai laissé poussé mes ongles et je me fait une manucure une fois par semaine. Je me suis mise au sport. Je fais pas encore des marathons mais si j'avais la volonté, je pourrais. J'ai arrêté de fumer aussi, enfin pas tout à fait a 100%, je ne vais pas te mentir, mais presque. J’achète aussi des fringues, vraiment beaucoup, même des choses que je n'ai aucune opportunité de porter, du coup, je les porte à des opportunités pas très opportunes, justement. Même si c'est juste un verre entre copains et copines, je vais sortir le grand jeu, me faire un chignon sur le coté, mettre une jupe beaucoup trop courte et me maquiller comme si j'allais défiler a la fashion week. C'est ce qu'on fait quand on a 16 ans normalement, mais moi, j'ai pas pu le faire a 16 ans. Enfin si, un peu, mais c’était plus du déguisement, parce que j'essayais un peu trop, plus que ce n’était véritablement utile. Dis papa, dis crois que c'est toujours le cas? Est ce que tu crois que j'essaye encore un peu trop? 
Je n'ai toujours pas vraiment d'amoureux papa, et moi qui n'ai jamais été gênée le moins du monde par cette situation, ça commence à devenir difficile, tu veux savoir pourquoi? Parce que l'une des choses qui me faisait le plus peur dans cette opération, c’était de réaliser que même après tout ça, rien n'aurai vraiment changé. Je porte du 38 et je mets des talons, mais tous mes démons ne sont pas morts et enterrés, loin de la. J'ai perdu 66 kilos et je suis toujours sans amoureux, est ce que tu crois que ça veux dire que mon poids n’était pas mon vrai problème? Les copines me diraient que c'est parce je ne sors pas assez, que je ne mets pas toutes les chances de mon cotés, que je n'y met pas vraiment du mien, qu'il faut que j’arrête de chercher. Oui mais voila papa, comment je peux mettre toutes les chances de mon coté et ne pas chercher en même temps? Et puis tu sais papa, j'ai pas cherché pendant 25 ans et c'est pas pour autant que ça m'est tombé dessus, alors c'est quoi, la vraie raison? C'est quoi, la vraie solution? J'aimerai bien que cette conversation ne soit pas a sens unique, j'aurai aimé savoir ce que t'en pense, même si je n'aurai jamais osé te parler de tout ça de vive voix.
C'est un peu triste tout ça papa, alors qu'en fait, je te jure que ça va. Ça va tellement mieux. Cette dernière année, je me suis noyée mais je suis remontée à la surface. 2016 a été affreuse mais 2017 n'a été pour l'instant, que du bonheur. Je suis repartie aux Etats-unis, retrouver ma ville de cœur que j’ai gravé dans la peau et mes copains, je suis allé a la neige avec d'autres copains et je suis même montée sur des skis. Je suis allez a Mickey et même si j'ai eu un pincement au cœur d'y être sans toi pour la toute première fois, c’était quand même une très belle journée. Je pars bientôt à Dubaï aussi Papa, et même que c'est pour le travail, tu te rends compte?! Je suis devenue cette meuf qui part en business trip avec Emirates. J'ai encore tellement de belles choses de prévues cette année Papa, le meilleur reste encore à venir, crois moi.
2016 a été longue et cette première bouffée d'air que j'ai prit en sortant la tête de l'eau a été douloureuse mais j'ai réappris depuis.  J'ai été tellement aidé, j'avais des dizaines d'ambulances autour de moi. Certaines étaient familières, d'autres étaient surprenantes. Certaines antitées qui m'avaient tenu la tête sous l'eau ont fait parti de ceux qui m'ont tiré de la. C'est bizarre non? Mais je te jure papa, j'ai retrouvé la lumière, j'ai retrouvé mon chemin, j'ai retrouvé le sourire, et celui la n'est même pas forcé. J'ai retrouvé la force de porter ceux autour de moi qui sont en train de couler comme j'ai coulé il y a si peu. Ça va mieux papa, je te le promets. Ça a prit 365 jours, peut être un peu moins, et il y a des choses avec lesquelles je me battrais pendant encore de longs jours, de longues semaines et de longues années, mais j'ai retrouvé la force de me battre, c'est ça le plus important, non? 
C'est marrant papa, j'ai l'impression qu'on parle plus depuis que tu es parti, je ne t'aurai jamais dit toutes ces choses il y a 366 jours. Ou peut être que si, si tu m'en avais donné l'opportunité. Mais c'est peut être tant mieux, parce que tu n'aurais pas eu toutes les réponses. Est ce qu'une des raisons pour lesquelles tu es parti c'est pour m'obliger a trouver toutes les réponses toute seule? Je suis obligée d'y croire, alors j'y crois.
Tu me manques papa. Pas tous les jours, ma vie serait trop lourde a porter, mais tu me manques quand même. Je pense a toi tous les jours que Dieu fait, surtout ces dernières semaines, ces derniers jours, mais avec de l'apaisement, la plupart du temps. Je ne suis pas souvent triste mais aujourd'hui, je veux me laisser le droit de l’être. J’espère que tu vas bien papa. J’espère que tu vas mieux. J’espère que tu nous regardes, où que tu sois. J’espère que ton diasteme, que les dentistes ont tant essayé de faire disparaître, brille de mille feux, d'où que tu sois. J’espère que tu nous vois papa, j’espère que tu vois comme j'ai changé et que tu es fier. J’espère que tu vois tes autres enfants, tu aurais tellement de raison d’être fier d'eux, et de tes petits enfants aussi. J’espère que toi aussi, tu penses à nous avec de l'apaisement. Ça va mieux Papa, ça va vraiment mieux, je te le promets. Je t'aime.
Ta babouchka, ta princess psoum psoum, ta fille.
1 note · View note
notasfarasyouthink · 7 years
Text
Comme des enfants.
Tumblr media
Ce sont les miaulements maintenant familiers des petits chats qui m’ont réveillé ce matin. Ils sont venus nous dire bonjour aussitôt que le réveil a sonné, pour quémander les quelques caresses qu’ils n’avaient pas eu ces sept dernières heures. J’ouvre le rideau, et le soleil embrase déjà les montagnes au loin. Quelle vue.
On enfile la doudoune, le bonnet et les après ski, et puis on prend la route. On loue les skis, on monte le tire fesse pour la première fois, et puis deux et puis trois. Il parait que le ski, ça ne s’oublie pas, et c’est un peu vrai. Mais quand même, on tombe, une fois, deux fois, trois fois. Une épaule est un peu victime mais on se relève toujours avec le sourire. Parce qu’on est assis dans la neige mais on a les bras découverts, parce que le soleil nous brûle les yeux, et puis un peu la peau mais qu’est-ce qu’il fait du bien.
Tumblr media
On boit une bière à onze heure et puis une autre à quatorze, entre deux descentes de la piste verte. On mange une boite chaude au four et on rit, fort, parce que c’est ce qu’on sait le mieux faire quand on est ensemble.
Tumblr media
Le soleil commence à se coucher sur les pistes alors on prend la route, fatigués mais le sourire jusqu’aux oreilles, toujours. On rentre, juste à temps pour amorcer une bataille de boules de neige qui restera gravée dans l’histoire. On rit, fort, comme des enfants. Du bonhomme de neige au cheval qui dit bonjour sur le chemin du retour, tout est pour le mieux, dans le meilleur des mondes.
A post shared by And_sometimes (@and_sometimes) on Feb 21, 2017 at 2:20pm PST
On rentre à la maison, cette maison qui n’est pas vraiment à nous mais qui l’est un peu aujourd’hui. On prend une douche bien chaude puis on s’installe au coin de la cheminée, les genoux recroquevillés vers la poitrine, assise sur le fauteuil. Ça sent bon les oignons et les épices. Elle descend en courant, une cassette dans la main et appui fièrement sur play, et la Priere Payenne résonne dans toute la maison. On danse, on chante Céline très fort. On joue, on rit, toujours plus fort.
Tumblr media
Je sors fumer une clope en regardant les étoiles avec mon petit panda roux. Je prends de grandes respirations, ce n’est pas à Lyon, encore moins à Paris qu’on a un air si pur. Il n’y a pas un bruit dans la vallée à part du Led Zeppellin qui traverse les carreaux. Qu’est-ce qu’on est bien, putain.
Je fini ma journée avec de belles couleurs plein les pommettes et surtout sur le nez. Je vais me coucher tôt, comme pour être sûr que rien ne puisse venir entacher cette journée. Je vais me mettre sous les 4 épaisseurs de couvertures et j’écris un peu, pendant que le gros chat vient quémander ses dernières caresses avant la nuit. Des journées comme ça, je n’en n’ai pas souvent, et je veux m’en souvenir, alors, j’écris, un peu. Des journées comme ça, je voudrais qu’elles ne s’arrêtent jamais, je voudrais être coincée dedans comme Bill Murray dans Groundhog Day.
Ca tombe bien, demain, on recommence.
3 notes · View notes
notasfarasyouthink · 7 years
Text
Cause I know he's out there somewhere, just beyond my reach, though I've never really touched him or ever heard him speak, though we've never been together we've never been apart. No we've never met, haven't found him yet but I know him by heart.
Tumblr media
I was never one of the cool kids.
I wasn’t exacty a geek either but I was never one of the popular ones. I tried to fit in with the junkies at some point too and we got along well enough, but never enough for me to feel it was my place. I got along with everyone actually. I was never hated (or I don’t think so, at least) or bullied by anyone of any group and when I tried to enter a new group, I was never rejected off hand. And even though I had that one year in high school when I hung out with the popular girls a lot, I was never part of their group. They knew it and I did too.
I’m 25 now and I’m still there. I found my place a little more but I still feel like I’m trying to fit in with certain groups, not like I’m part of it right away, or for good. I have lost a bunch of weight which probably helps because, at least in appearance, I’m like them, which I never was before. But I have that thing where it doesn’t always feel so natural. But maybe (probably) it’s my own self counciousness and insecurities. Of ourse, it’s not like that with everyone, I did find some people I’m 100% comfortable with, all the time, just not with everyone in my life.
But my insecurities still show. People ask me why I’m still not – and never have been – in a relationship. And it’s easy to diss it with a quiet « I don’t have time » or « I’m not interested », which is partly true. But I was never one of the cool kids, and that plays a lot too, it’s just much harder to say out loud.
Because even though I found my place more today, sometimes I’ll be at a party and talking with other people and try very much to be noticed so I’ll say stuff to bring attention to myself and not realise right away how flawed that strategy would be. I’d only realise it the day after and spend my weekend cringing. People often tell me I’m a pretty great person and I was never the kind to doubt myself, I was actually always very comfortable with who I am, sometimes too comfortable even. So why is it that today, I still feel like I have to lie or emphasize things that need no emphisizing to be liked, even when I realise that strategy doesn’t work ?
Tumblr media
I’ve been rewatching Ally McBeal. And even though my interests of the last few years made me realise how probematic that show could be on issues that are important to me like the rights of women or anything surrounding body positivity, the show still speaks to me a lot when it comes to one issue : Love. Ally is 26 and single. Contrary to me she’s desperate to find love, feels lonely without a man and having a relationship defines most of her life (although by the end of the show, she’ll realize that’s not all there is to it). But I recognize a lot of myself in her. She, too, is neurotic and has an entire imaginary world. Mine doesn’t materialize in hallucinations (or “fantasies as she calls it) but I do have one. But where I recognize myself the most is in her vision of love, as a whole. At some point in the show, someone tells her she’s someone who’s desperate to find love but who no longer believes in it and that resonates with me a lot. I want to find love, or more exactly, I want love to find me. But I don’t believe it exists, or that it can last and be benefiary on the long run. Is it because I’ve never actually known love ? Maybe. Is it because I’ve watched so many films and TV shows that I have romanticized men and love in general so much I’m afraid - and I know - that the real thing can never measure up? Oh yeah.  Am I terrified to try because if it turns out I was wrong all these years, then they will have been wasted ? Most evidently.
But mostly, I think it goes back to me never being one of the cool kids and being too afraid to put myself out there. I lost over 140 pounds but inside, I’m still the little fat girl. And now, more than ever before, I’m terrified that people, boys, will think I’m a fraud because my appearance doesn’t reflect my character anymore. It’s unfounded, for so many reasons, I know that.
But it doesn’t keep me from feeling it.
Title: I know him by heart - Vonda Shepard
1 note · View note