Tumgik
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Creux de songe
Tu te relèves déjà, soif,
hé quoi, tu fais la sourde aurore,
tu te relèves monstre jour,
tu ne veux pas crever encore,
l'horizon palpite et sue
avec trois balles dans la peau,
et tu marches toujours nue
avec tes pattes transparentes
et ton ventre de cristal souple.
Ah ! mais tu ne cesseras pas ?
Les cloches ne te tueront pas ?
Tu restes là, avec les belles idiotes,
entre les bras de la fontaine,
je vais me cacher dans les nuits,
dans les ventres d'ombre nue,
ah ! tu peux marcher, soif transparente,
tu peux faire la sourde aurore,
j'ai pour moi le sommeil aux cent plis,
tu peux t'éteindre, ô flamme opaque.
René Daumal
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LA FAILLE
Ce fut une épopée de géants. Nous la vécûmes en fourmis. Nous triomphâmes ainsi. Succès par la porte basse. Mais une altération en nous, après des années écoulées, s'aggravant sans cesse, nous avertit présentement de la faille qu'en géant il fallait surmonter, désormais dans nos organes installée, étrangement petite encore, mais grandissant posément, pour le dérèglement définitif de tout notre être en vain livré aux regrets.
Henri michaux
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"La réalité objective, il faut la plier soigneusement comme on plie un drap, et l'enfermer dans un placard une fois pour toutes"
Picasso
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La compréhension n'est jamais
que la somme des malentendus.
Haruki Murakami /"Les amants du Spoutnik"
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RENE DAUMAL (1908~1944)
La peau du fantôme
Je traîne mon espoir avec mon sac de clous, je traîne mon espoir étranglé à tes pieds, toi qui n'es pas encore, et moi qui ne suis plus.
Je traîne un sac de clous sur la grève de feu
en chantant tous les noms que je te donnerai
et ceux que je n'ai plus.
Dans la baraque, elle pourrit, la loque
où ma vie palpitait jadis ;
toutes les planches furent clouées,
il est pourri sur sa paillasse
avec ses yeux qui ne pouvaient te voir,
ses oreilles sourdes à ta voix,
sa peau trop lourde pour te sentir
quand tu le frôlais,
quand tu passais en vent de maladie.
Et maintenant j'ai dépouillé la pourriture, et tout blanc je viens en toi, ma peau nouvelle de fantôme frissonne déjà dans ton air.
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« Indéfiniment, le bleu s'évade. Ce n'est pas, à vrai dire, une couleur. Plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l'air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l'homme que dans les cieux. »
Jean-Michel Maulpoix, / "Une histoire de bleu", Ed. Mercure de France, 1992
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« Connaître les limites de son corps, c'est ça la vraie psychologie. »
Albert Camus - La Mort Heureuse (1937)
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« Une autre bien fausse idée qui a également cours actuellement, c'est l'équivalence que l'on établit entre inspiration, exploration du subconscient et libération, entre hasard, automatisme et liberté. Or cette inspiration qui consiste à obéir aveuglément à toute impulsion est en réalité un esclavage. Le classique qui écrit sa tragédie en observant un certain nombre de règles qu'il connaît est plus libre que le poète qui écrit ce qui lui passe par la tête et qui est l'esclave d'autres règles qu'il ignore. »
Raymond Queneau
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"Il dissipe le jour,
Il montre aux hommes les images déliées de l'apparence,
Il enlève aux hommes la possibilité de se distraire,
Il est dur comme la pierre,
La pierre informe,
La pierre du mouvement et de la vue,
Et son éclat est tel que toutes les armures, tous les masques en sont faussés
Ce que la main a pris dédaigne même de prendre la forme de la main,
Ce qui a été compris n'existe plus,
L'oiseau s'est confondu avec le vent,
Le ciel avec sa vérité,
L'homme avec sa réalité."
P. Eluard / "Le miroir d'un moment"
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«L’Amour est l’unique liberté qui existe dans ce monde. Parce qu’il élève l’âme à un rang suprême, où ni les codes des êtres humains, ni leurs coutumes ne peuvent l’atteindre et où ni les lois ni les ordres de la nature ne peuvent le gouverner.»
Khalil Gibran
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J'ai pesé de tout mon désir sur ta beauté matinale.
René Char
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Toi qui chantes toutes mes morts,
Toi qui chantes ce que tu ne livres pas
au sommeil du temps,
décris-moi la maison vide,
parle-moi de ces morts habillés de cercueils
qui habitent mon innocence.
Avec toutes mes morts
je me remets à ma mort,
avec des poignées d’enfance,
avec des désirs ivres
qui n’ont pas marché sous le soleil,
et il n’y a pas une parole matinale
qui donne raison à la mort,
et pas un dieu où mourir sans grimaces.
Alejandra Picardie / "Les Aventures perdues" [Las aventuras perdidas, 1958], Œuvre poétique, Collection Le cabinet de lecture (dirigée par Alberto Manguel), Actes Sud, 2005.
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N'ayez pas peur de vivre les yeux ouverts
en ne vous cachant rien,
ni les horreurs du mal,
ni les émerveillements du beau,
n'ayez pas peur que vos pas et vos jours
n'aillent vers rien ni personne.
L'absurde absolu pour un être humain,
c'est de se retrouver vivant sans raison de vivre...
Régine Deforge.
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"Il est des portes sur la mer que l'on ouvre avec des mots..."
Rafael Alberti.
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“ Il est toujours plus facile de se parler que de se comprendre.”
La Rochefoucauld
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