Tumgik
#on m'a déjà dit que j'étais trop exigeante avec les autres mais y a des limites
ordalya · 3 years
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Je ne suis pas sûre que ma collègue de nuit comprenne comment un liquide coule dans une canalisation (ou même en général) -_-
Elle s'est faite arrosée en voulant nettoyer un débit mètre (qui peut être isolé par 2 vannes) en dévissant le mauvais côté ! Résultats : l'eau pouvait couler librement et elle s'est retrouvée trempée 🌧️🌧️
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SAMEDI 21 OCTOBRE 2017
Marina Kaye en interview : “Je n'ai pas réussi à apprécier le succès”
Marina Kaye sort cette semaine son deuxième album “Explicit”, deux ans et demi après “Fearless”. Apaisée, la chanteuse se confie sur la pression, raconte sa descente aux enfers, donne son avis sur le concept de “The Voice Kids” et sur l'idée d'un duo avec Céline Dion. Interview !
En savoir plus sur http://www.chartsinfrance.net/Marina-Kaye/interview-105254.html#veZ0LT26E5IUMz0X.99 Quand on rencontre Marina Kaye pour la première fois pour une interview, on peut s'attendre à échanger avec une chanteuse un peu froide, timide ou sur la réserve. Contre toute attente, elle est en réalité loin de l'image qu'elle peut renvoyer à la télévision ou sur papier glacé. L'artiste est certes exigeante avec elle-même mais elle se livre sans fard, assume ses failles et accepte de revenir sur des moments difficiles, sans botter en touche ou se renfermer. Agréable, souriante et amicale, Marina Kaye s'ouvre ici avec authenticité, comme elle le fait sur son nouvel album “Explicit”.
Propos recueillis par Julien Gonçalves. « Je tomberai forcément, mais je me relèverai » Est-ce que tu as ressenti une pression avec ce deuxième album, après le succès du premier ? Honnêtement, j'essaie de ne pas me mettre de pression. J'essaie de me rappeler d'une chose : je me suis engagée dans la musique avec un projet à hyper long terme. Je respecte les artistes qui se disent : “Ok, tout ce que je peux faire c'est de la musique commerciale, des singles, il faut que ça marche car je ne vais pas faire ça très longtemps”. Moi je veux faire 15.000 albums, donc si le deuxième fait moins, c'est pas grave. Je suis vraiment fière de l'album, de ce que j'ai pu mettre dedans. C'est ça le principal, que je ne sois pas en train de chanter en live des chansons que je n'aime pas. Le premier a marché, je ne m'y attendais pas. Le deuxième, on ne sait pas. De toute façon, je suis déjà en studio pour faire autre chose…
Déjà ? Oui ! (Rires) J'écris tout le temps, je fais que ça. On doit sortir notre musique sous format album, mais si je pouvais, je sortirais de la musique tous les jours. Un jour, on arrivera à ça peut-être… Dans l'urbain, ils donnent sans forcément faire d'album.
Ce n'est pas un peu lourd à porter pour soi-même de se dire : “Je m'engage dans la musique à long terme” ? Des carrières de 20 ans aujourd'hui, ça devient de plus en plus rare… Je sais que le chemin est hyper compliqué. Et on ne peut s'en rendre compte que quand on est dedans. On ne se rend pas compte à quel point c'est compliqué. Mais s'il y a une chose que j'ai apprise dans ce métier, c'est que tout et n'importe quoi arrive. Certains artiste bident sur trois albums et reviennent en force avec le quatrième. Le seul truc que tu peux prévoir c'est quel sera ton single. Le reste… On oublie trop souvent que ce sont les gens qui décident. « Ça va mieux donc ça se ressent » C'est vrai… C'est ça le problème dans les projets marketés… Ils essaient de faire de la science autour des sentiments dans une chanson. Ce n'est pas possible. D'une chanson à l'autre, ils passent d'aimer à haïr quelqu'un. Donc il y a moyen de tout. Je tomberai forcément, mais je me relèverai. Les plus beaux destins ont souvent eu de grosses embûches sur leur passage.
On a toujours moins de temps quand on fait un deuxième album alors que sur le premier, généralement, on met tout dedans. Il a été évident ce passage-là pour toi ? En tournée, je n'étais pas en studio du tout. Après les festivals en septembre 2016, j'étais pas du tout prête à me remettre sur un deuxième album. J'étais sonnée par tout ce qu'il s'est passé mais j'allais quand même en studio. J'ai booké une semaine de studio à Londres et j'ai écrit “Something” et “Little Girl”. Quoi qu'il arrive, il faut rester flex, aller plusieurs fois en studio, essayer. J'écris depuis que j'ai 14 ans et demi donc j'en ai pioché dans les anciennes comme “My Escape” ou “Miracle” avec LP qui date de 2015, et j'en ai fait des nouvelles. « Le succès n'amène pas le bonheur » On ressent tout de suite que cet album “Explicit” est moins sombre musicalement que le premier, plus radiophonique. Tu le ressens comme ça ? Radiophonique, je ne sais pas… C'est plus enjoué oui, ça c'est clair. J'ai toujours une crainte quand j'écris une chanson positive c'est qu'elle sonne cheesy, un peu niaise. Donc ça valait le coup. Les chansons happy sont à la fin, ce n'est pas pour rien. Je voulais que les gens comprennent le cheminement.
Tu avais envie de changer cette image de fille un peu austère ? Là, c'est vrai que je regarde l'objectif sur la pochette et je suis à poil ! (Rires)
Oui, même dans les clips, il y a une évolution dans l'image. C'est une démarche personnelle, mais aussi de maison de disques j'imagine… Sache honnêtement que ce n'est pas du tout la maison de disques. Je suis allée vers eux en disant : “Les gars, je me sens mieux et je veux que le gens le sachent”. Ils ont trouvé ça cool, de pouvoir faire des promos un peu plus sympas, des trucs ouverts où je m'amuse. C'est eux qui marchaient un peu à tâtons avec moi. J'étais un peu mal, je disais non, je ne voulais pas… Là, ça va mieux donc ça se ressent. image: http://www.chartsinfrance.net/style/commun/puces/6.gif Ecoutez “Something”, le nouveau single de Marina Kaye :
Si musicalement, c'est plus lumineux, les textes restent torturés, assez sombres. Est-ce que la célébrité t’a aidé à guérir certaines blessures? Ouh la non ! Ça ne guérit vraiment rien. On croit que ça peut guérir des choses, mais pas du tout. Ça nous met le miroir sous le nez, ça nous rappelle qui on est, d'où on vient, qui nous a fait quoi… C'est très insidieux. Là encore, il faut le vivre pour le croire. On croit que le succès, être numéro un, chanter devant 20.000 personnes, fait qu'on va se sentir heureux, mais c'est faux. Ce n'est pas comme ça que vient le bonheur. C'est un bonheur de s'épanouir professionnellement. Mais il faut, parallèlement, avoir une paix intérieure. Le succès ne l'amène pas. « Je n'ai pas réussi à apprécier le succès » Ecrire ça n'aide pas ? J'écris des chansons pour m'exorciser, pas pour me rendre plus heureuse. Je n'espère pas de mes chansons qu'elles me rendent heureuses, j'espère qu'elles me libèrent un peu.
Et c'est le cas ? Elles libèrent un peu sur le moment, elles libèrent sur scène. Mais dans ma vie de tous les jours, je dois grandir, faire face à plein de choses… Plus on grandit, plus on évolue dans le métier, plus tout arrive. C'est la vie.
Dans “Something”, tu évoques le vide ressenti après ta tournée, qui a été une période difficile. Que s'est -il passé ? J'ai vécu deux années très intenses, à faire du live, de la promo, à chanter, à chanter, à parler, parler… Mais à un moment donné, je ne me rendais même plus compte. Je n'ai pas réussi à apprécier que “Homeless” a marché, que l'album a eu du succès. Tout m'est passé sous le nez. C'est allé très vite, je n'ai pas compris ce qu'il se passait. J'avais la tête dans le guidon, j'étais obnubilée par l'idée de continuer, je ne me rendais compte de rien. A la fin de la tournée, je me suis dit : “Oh merde, il s'est passé tout ça et je ne sais même pas si ça va m'arriver encore un jour”. Et puis je me suis rendue compte que je n'avais pas fait ma crise d'adolescence ! Et là, la cata ! (Rires) « Je vivais comme un robot » C'est à dire ? Entre septembre et décembre, j'ai fait l'expérience de tout ce que je pouvais pour essayer de me faire ressentir quelque chose car je me sentais vide comme jamais à l'intérieur. J'étais insensible à tout, je ne pleurais jamais. Je vivais comme un robot. J'essayais tout et n'importe quoi pour ressentir des sensations.
Et ça ne te fait pas peur pour la suite ce genre de réactions ? Ça ne m'a fait pas peur honnêtement. Et ça ne me fait pas peur aujourd'hui non plus parce que j'ai eu cette phase où j'ai pété un câble, et j'en aurai sûrement d'autres. Ce ne sera pas la seule dans ma vie où j'aurai envie d'envoyer chier tout le monde. Mais c'est aussi la manière dont j'aime vivre ma vie. Je ne pourrais pas vivre une vie monotone, me lever, faire ci et ça et aller me coucher. J'aime exacerber mes sens, j'aime ressentir des choses violemment. J'aime vraiment quand les choses sont immenses et violentes. Je grossis tout. Je suis hyper théâtrale comme personne, on ne dirait pas… Un petit grain de sable et je t'en fais une montagne pas possible. Je me plains de tout ce qui m'arrive de chiant mais je me sens chanceuse d'un côté que ça m'arrive car je suis face à des sentiments hyper forts et j'en fais de la musique.
Forcément, devenir célèbre entraîne des critiques. On a souvent dit que tu étais froide. Tu as eu envie de régler tes comptes en chanson ? (Rires) Ça m'est passé par l'esprit mais ce n'était pas ma priorité sur cet album. Une fois dans un train je me rappelle avoir eu cette pensée pour expliquer que je suis humaine, que c'est difficile d'être devant les caméras et que je dois assurer une vie que beaucoup n'oseraient pas assurer. Mais c'est un problème qui ne changera pas en fait, donc ce n'est pas une priorité. Les gens continuent de penser que c'est simple la vie d'artiste, que c'est que des paillettes, que c'est que drôle… Oui on a un métier génial, je sais que les gens ont des métiers beaucoup plus compliqués mais on a beaucoup de responsabilités et il faut avoir une peau épaisse. image: http://www.chartsinfrance.net/style/commun/puces/6.gif Regardez le clip “On My Own” de Marina Kaye :
Tu es control freak dans ta musique ? Complètement ! J'essaie de tout contrôler. Je pète des câbles en studio. (Rires) Je suis un enfer. Je fais de l'eczéma en studio.
Ça a l'air sympa de travailler avec toi ! Ce n'est pas du tout drôle de travailler avec moi. Vraiment, ce n'est pas drôle. J'ai toujours travaillé avec des Américains, des Anglais, des Suédois qui ont la même éthique que moi. On arrive au studio à 9 heures du mat’, on commence à chanter à 9h01, et c'est toute la journée et c'est comme ça. Si on ne doit pas manger, on ne mange pas. C'est comme ça, on bosse, jusqu'à pas d'heure. Si on doit finir à 6 heures du mat, ce sera jusqu'à 6 heures. En travaillant en France, j'ai travaillé avec des gens que j'ai énervés car j'avais cette manière de travailler. Ils avaient d'autres priorités dans leur vie, ils arrivaient tard au studio, ils prenaient des pauses. Ça m'énervait énormément, ça me rendait folle. Je pétais un câble. « Le clash avec mon père, c'était horrible » A ce point ? J'ai besoin que ce soit parfait. C'est vrai que c'est pas marrant de travailler avec moi. Quand je quitte le studio et que je laisse une démo, je vais te harceler, je vais t'envoyer 15.000 emails, 15.000 messages, je vais t'appeler toutes les cinq minutes pour que tu me renvoies… Je n'arrête pas. Il faut avoir envie de s'engager avec moi pour faire un album !
Parfois, on ne peut pas tout contrôler… Dans ta première interview pour Pure Charts, tu disais ne pas vouloir devenir une fille à frasque : “Je n'étale pas ma vie. Je n'étale pas mes soucis. Je ne veux pas être celle dont on parle dans les "Voici” et compagnie (…) Il y a différents styles de carrière. La mienne je veux qu'elle soit propre". Une querelle familiale a éclaté entre toi et ton père sur les réseaux sociaux. Comment tu as vécu cette période ? C'était vraiment difficile. Pour moi, c'est tellement important que la seule chose dont les gens se souviennent à mon sujet c'est que je suis un chanteuse. Sur le moment, je n'étais pas bien, j'étais paniquée. C'était hors de contrôle pour moi. Je me disais : “C'est horrible, tout le monde souffre, c'est compliqué. Les gens ne connaissent pas l'histoire mais s'en mêlent quand même”. C'est horrible de voir que tu perds ta vie d'entre tes mains comme ça d'un coup. Mais voilà c'est ça aussi d'être connu… Tout le monde aura son avis, si il y a un petit truc fuite, il y en a qui vont sauter dessus.
Tu étais préparée à ça ? Je n'étais pas préparée à ce point-là. Je ne m'attendais pas à ça ça arrive. Je ne veux vraiment plus jamais que ça arrive. Mais si ça arrive à nouveau, cette fois, je sais que je suis blindée. Je me dirai : “Ce n'est pas grave”. Il y a eu des gros scandales dans le monde, regarde Britney quand elle s'est rasée la tête. Tout le monde est toujours est passé à autre chose… Tout le monde a ses problèmes, une réputation… Il faut juste se rappeler que c'est une passade. Maintenant quand j'y pense, je me dis que c'est un moment qui m'a échappé, c'était hyper compliqué, mais si ça se reproduit, je sais que ça va être dur pendant un mois mais après tout le monde va passer à autre chose. « Je ne veux vraiment pas faire de la variété » Pour la première fois, tu chantes en français sur “Vivre” ou “Merci quand même”, ce qui n'était pas forcément une évidence pour toi. On t'en parlait beaucoup… Quel a été le déclic ? Evidemment, on m'en a tellement parlé que je me suis dit que ça valait le coup d'essayer. Je ne disais rien car je ne voulais pas créer d'attente ou de déception au cas où, mais de mon côté je commençais à écrire, à réfléchir. Il se trouve que deux titres sont sortis du lot : “Merci quand même” et “Vivre”. Je trouvais qu'ils avaient une identité, que les paroles voulaient dire quelque chose. J'avais très peur car c'est difficile en français d'écrire une chanson qui veut dire quelque chose, qui a une vraie âme et qui surtout ne part pas dans la variété.
Pourquoi ? Je ne voulais vraiment pas faire de la variété. J'ai du respect pour les gens qui en font, mais moi je crois que ça ne m'irait pas du tout. Je voulais qu'il n'y ait pas de dépaysement entre “On My Own” et “Vivre”, qu'il n'y ait pas de problème. Evidemment, j'ai voulu donner ça aux gens qui voulaient m'entendre en français mais surtout moi j'étais prête à le faire, et c'est le plus important. « Coach dans “The Voice Kids” ? Je n'aimerais pas » Tu parles de “Vivre”, ton deuxième duo avec Soprano. C'était une évidence ? J'avais pas le moindre doute que s'il y avait un duo sur l'album, ce serait avec Soprano. Je sais d'où je viens, j'essaie de ne pas oublier ce qu'on m'a donné. “Mon Everest” a été une chanson très importante dans ma carrière. Soprano c'est quelqu'un que j'apprécie énormément. Sa confiance est primordiale pour moi. Je ne me suis pas forcée, j'ai écrit “Vivre” et je me suis dit “Le pont ce n'est pas moi, il faut que ce soit Soprano”. Je lui ai envoyé, ça lui a plu et on a fait le truc. C'est venu hyper naturellement.
Tu as des rêves de collaboration ? Honnêtement, je ne sais pas… Il y a des mariages qui fonctionnent vraiment bien. Mais si on m'avait dit Soprano un an avant, j'aurais dit : “Hein ?”. (Rires) Donc, je n'en ai pas la moindre idée.
Comme Soprano, est-ce que tu pourrais devenir coach dans “The Voice Kids” ? Ça t'irait bien, tu sembles avoir la douceur et l'exigence… (Rires) C'est vrai ? Oui mais tu vois je n'aimerais pas faire de la peine à un enfant. Je trouve que c'est très très difficile parce que les coachs sont dans une position où ils doivent vraiment marcher sur des oeufs. Non seulement ils ont un enfant en face mais ils ont le public qui regarde et qui peut se dire : “Ah c'est vraiment rude !”. Parce que clairement, il y a des enfants où tu dois leur dire que ce n'est pas fait pour eux. Mais tu ne peux pas faire ça, c'est trop dur ! “The Voice” adulte encore ça passe mais “The Voice Kids”, je trouve que c'est un concept qui est hard quand même. Les enfants, ils ont quand même une certaine pression. Et puis, après ça, s'ils gagnent l'émission et qu'il ne se passe rien derrière, franchement c'est dur.
Tu as cette expérience toi d'avoir participé à un talent show avec “La France a un Incroyable Talent” et ça s'est bien passé, non ? Je sais ce que c'est de faire une émission à 13 ans. Je me suis fait mettre quelques bâtons dans les roues. C'est difficile, quoi qu'on dise tu es un peu larguée quand tu as fini l'émission. C'est gros. Quand tu la gagnes, tu dois subir tout ce qu'il y a autour, les gens qui ne sont pas d'accord et qui ne se gênent pas de le dire. Pour un enfant, c'est très difficile. « J'admire énormément Céline Dion » On retrouve la reprise de “Vole” de Céline Dion sur ton album. Tu l'avais déjà chantée en prime sur TF1. Pourquoi avoir intégré ce titre ? Cette chanson a une histoire pour moi. J'ai commencé à la chanter pour ma tante qui est décédée en mars 2011. J'ai toujours dit à ma mère : “Si un jour, je chante en français, ce sera "Vole” !“. Quand on m'a invité à la soirée en hommage à Grégory Lemarchal, on m'a proposé des chansons en anglais mais je voulais chanter en français. Je voulais que ça reste secret, je voulais donner cette surprise aux gens. Je savais que ce serait une soirée pleine d'émotions pour moi. Je ne m'attendais pas à un retour tellement fort… Je me suis dit que ce serait bien de la mettre sur l'album.
Céline Dion, c'est un modèle ? Tu étais fan quand tu étais plus jeune ? Je ne vais pas dire que j'étais fan, mais évidemment c'est une chanteuse que j'admire énormément. C'est quelqu'un qui est juste admirable. Rester aussi longtemps dans ce métier, qui est quand même bien compliqué et bourré de gens pas sympas du tout, et rester aussi gentille, c'est un miracle ! J'ai une admiration sans faille pour elle. Tout ce qu'elle a eu, elle l'a mérité.
Tu pourrais enregistrer un duo avec Céline Dion ? Est-ce que tu peux même l'imaginer ? Non je ne l'imagine pas. (Rires) Avec Soprano, ça l'a fait car on n'est pas du même monde. Parfois, il vaut mieux séparer les mondes, il vaut mieux que j'aille faire ça avec un un mec qui fait de la funk plutôt qu'avec quelqu'un qui est sur le même créneau que moi.
Et comme elle, tu pourrais faire l'Eurovision ? Non… (Sourire)
On t'a approchée ? Oui… Mais honnêtement, je…
Céline Dion, ça lui a réussi ! Oui, ça lui a servi mais dans une autre époque. Aujourd'hui, l'Eurovision c'est un concours qui peut servir ou bien desservir. Alors qu'à l'époque, j'ai l'impression que ça pouvait bien servir ou rien. Là, j'ai l'impression que c'est tout ou rien. Et puis je ne me sentirais pas de partir dans un truc comme ça.
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letheestencorechaud · 7 years
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“que la route soit longue, ça ne fait rien, pourvu qu'elle soit belle”
Je rentre de l'été et je n'écris pas tout de suite, pas encore. Je me remets au travail, d'abord. Une rentrée d'août comme tous les ans, ce même emploi du temps à chaque fois, toute l'énergie là-dedans, un groupe de débutant.e.s avec qui on rit aux éclats les matins ; des enfants dans les parcs bouche bée devant les albums qu'on choisit les après-midis, et ce rythme dense. Petit à petit, les marques de la vadrouille disparaissent, on met des vêtements différents que les trois robes emmenées pour six semaines, le duvet est lavé, il y a à nouveau mille choix pour le thé.
Encore des marques de bronzage, mais pour combien de temps ?
Je sais que si j'ouvre trop tôt mon carnet de notes à poissons rouges glissé dans ma sacoche de guidon, ça va s'avalancher sur moi, tous ces instants, ces moments lumineux, ces jours de route, et le manque du garçon d'à côté qui ne me rejoindra que dans beaucoup trop longtemps. Alors je repousse, encore.
Je retrouve les amies d'ici. Trois minutes après la fin d'une lecture, il se met à dracher comme pas possible, on pédale avec Ce. jusqu'au bar pour nous réchauffer, c'est comme si ça sonnait septembre ou presque, deux jours avant. Je retrouve la terrasse clandestine, encore des heures possibles là-haut, réapprivoiser la ville, le chat de cheminées sur la maison d'en face est toujours là. Je retrouve le marché, les potimarrons déjà alors que je remplis plutôt ma sacoche encore de pastèque, de concombres et de tomates. Je retrouve les librairies, j'y achète le dernier Lola Lafon le jour de sa sortie et le lis le lendemain, et puis d'autres choses pour retrouver du doux après une insomnuit.
Je regarde le calendrier de l'automne si plein de flou, même si les premiers jours de septembre ont apporté leur lot de jolies propositions. Alors c'est quand le serpent commence à se mordre la queue et que dans ma tête, je n'arrive pas à mettre les choses dans l'ordre, que je m'assois dans le grand fauteuil bordeaux, et que je souffle à l'été, voilà, ça y est, tu peux y aller.
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Qui reviennent, il y a d'abord ces deux histoires de vélo, qui encadrent la vadrouille parfaitement, premier et dernier jours, deux bouts d'improbable.
La première : un matin à l’aube après avoir à peine dormi, je quitte l’appartement  d’à côté à vélo pour rejoindre des trains pour Paris. Si j’aime le voyage quand je pédale, ces trajets pour transporter mon compagnon de route d’un endroit à l’autre m’inquiètent et me fatiguent. Tout me paraît soudain encombrant, difficile, et le manque de sommeil n’aide pas ; le changement de quai deux minutes avant le départ non plus.
Un peu avant la frontière belge, et alors qu’à cause d’un retard, j’ai loupé ma première correspondance, j’apprends que les deux trains suivants sont supprimés, qu’ils sont remplacés par un train et un bus, qui ne prendra pas mon vélo. Je ne suis pas loin de fondre en larmes - j’ai encore un train à attraper à Lille - quand l’homme derrière le guichet me dit d’un air moyennement désolé qu’il n’a pas de solution pour moi, mais j’essaie de me répéter qu’il doit pourtant y en avoir une - qu’il ne reste qu’à la trouver. Quelques minutes plus tard, je suis sur mon vélo à pédaler sur la nationale les 26km qui me séparent de ma prochaine gare : je n’ai presque pas le temps mais qui ne tente rien n’a rien, et pendant tout le trajet, mon cerveau passe de « tu vas y arriver tu vas y arriver tu peux le faire oui tu peux vas-y tu vas y arriver » à « mais si tu n’y arrives pas, ne te déteste pas ce n’est pas grave ne t’inquiète pas » - c’est qu’à force, je me connais.
Finalement, j’arrive en banlieue lilloise sans avoir aucune idée de l’heure - parfois, une pharmacie sur la route me l’annonçait - et je ralentis : les feux, les hésitations, les piétons. Alors que j’ignore la direction à prendre, je demande au feu rouge à la cycliste devant moi ce qu’il en est. Quand elle se retourne pour me répondre, je ne peux m’empêcher d’arrondir les yeux et de m’exclamer : c’est N., une des trois seules personnes que je connais à Lille !! Aussitôt la surprise passée, elle me dit, « ok, suis-moi », et elle se met à pédaler à toute allure dans les rues de la ville. Je la suis en me répétant à quel point 47 étoiles (si ce n’est 54 ou 98) sont accrochées au-dessus de ma tête. J’arrive à la gare alors que mon train n’est même pas encore à quai ; j’embrasse N. et lui souhaite un bel été, assise côté couloir, je suis un peu sonnée.
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La deuxième : le dernier jour de vadrouille me fait à nouveau me lever avant l’aube sans avoir beaucoup dormi, trop occupée que j’étais à échanger encore le plus de mots possibles avec mes sœurs, il faut compter huit heures de trains et à nouveau 26km à vélo au milieu (maintenant que j’ai vu que c’était possible, pourquoi ne pas le refaire dans l’autre sens ? Il n’y a pas de petites économies après six semaines à ne pas travailler.) Dans le TER Lyon-Paris, il y a beaucoup d’autres cyclorandonneurs, ma chouine est immense : elleux sont tou.te.s sur le départ et je voudrais moi aussi me retrouver à nouveau aux prémices de l’été, continuer cet enchaînement de jours délicieux.
À Paris, mon vélo roule mal, le dérailleur a bougé, et alors que je sors mon sac à outils, je me rends compte que le seul dont j’ai besoin est dans la sacoche du garçon d’à côté, à ce moment-là à 800km de moi. À nouveau, je me dis qu’il doit y avoir une solution, j’envisage de faire un saut dans un magasin de vélos pas trop loin, mais c’est compliqué, c’est que j’ai une correspondance depuis une autre gare un peu plus tard. J’abandonne et me dis que je vais simplement rouler lentement et que je m’occuperai de tout ça à Bruxelles. Trois cents mètres plus tard, je déraille et ma chaîne se met à faire des nœuds. Mon ventre aussi. Je couche mon vélo sur le trottoir ; j’ai à peu près envie de faire la même chose de moi dans mon lit - je ne voulais certes pas rentrer, mais au point où on en est, je voudrais être directement dans le radeau qui baigne dans la lumière du soir - et je respire pour trouver une solution.
À ce moment-là, une femme à vélo arrive de nulle part et me demande si j’ai besoin d’aide. J’acquiesce. Deux minutes plus tard, elle attache sa monture à côté de moi et remonte chez elle chercher des chiffons et des outils. "Avec ça, on devrait y arriver." Et nous voilà toutes les deux à bricoler mon vélo, elle à le tenir pendant que je dévisse, ajuste, revisse. On réfléchit à voix haute, on essaie et puis finalement, ça marche, je lui dis qu'elle est l'ange gardien de ma fin d'été, et elle me répond : "Vous savez ce qui m'a fait m'arrêter ? Votre calme, et la confiance que vous mettez dans les gens", et avec toute ma fatigue et ces mois derrière, ça me donne un peu envie de pleurer.
J'ai eu tous mes trains ensuite, pédalé mes 26km, et suis rentrée à l'appartement d'à côté où j'ai encore pu attraper la lumière du soir et profiter d'être là. Deux histoires de vélo, donc, ou de rencontres, de hasard, de coïncidences.
Entre les deux, presque une vie.
Un samedi, une amie chère se marie et pour une raison qui m'échappe (à part le fait que je sois une quiche, je veux dire), je me trompe d'heure pour la cérémonie. Quand on arrive avec le garçon d'à côté tant bien que mal élégants sous nos capes de pluie, le monsieur de la mairie me dit, « mais c'est terminé, vous n'entendez pas la musique ? », et effectivement. Quand je les vois descendre les marches à pleine plus tard, je ne me sens décidément pas à la hauteur de cette amitié qu'on me porte... Mais ils sont beaux, ces amis, sous les minuscules fleurs jaunes qu'on leur jette à la sortie, et elles sont belles, ces journées qui suivent, simples et joyeuses.
Dans la chambre de K*., je remplis le sac à dos qu'elle me prête pour les semaines qui suivent. À plusieurs reprises avec le garçon d'à côté, on rit de cet été à l'organisation logistique exigeante, on se dit qu'on pourrait peut-être faire une validation des acquis de l'expérience, entre les colis d'affaires qu'on envoie, les points-relais, les sacoches qu'on échange contre un sac, les vélos qui se déplacent en train... C'est un sacré bazar mais tout le long, ça marche plutôt bien.
À Lausanne où j'arrive douze heures après lui, je fais des courses pour qu'il n'ait pas à en faire à la sortie du travail, tandis que lui en fait pour m'éviter ça en arrivant. Nous rions comme des enfants en réalisant qu'on a acheté les m ê m e s choses, celles qui nous font plaisir à nous et à l'autre, c'est un peu bête mais réconfortant tout en même temps. Ça revient dès le lendemain, quand il me glisse dans les mains le cadeau que je comptais moi aussi lui offrir – mais moi j'étais en retard (quiche, ai-je dit). C'est que 47 mois à être amoureux, quand on parle de #47bonnesétoiles à longueur de temps, on ne peut pas faire semblant. Alors elles sont là, magiques et fluorescentes, qui dégringolent dans mes mains alors que je suis allongée sur le canapé.
Au bout de sa semaine de travail, après les soirées au bordul', la vitrine de la librairie de littératures africaines observée cent cinquante fois mais à la porte fermée à chaque fois que je passais devant, les heures à écrire des bribes, le lac fou, et cet endroit où peut-être faudra-t-il que je trouve mes marques ; après un pique-nique avec G. qui arrive avec une bouteille de champagne (!) qu’on boit au goulot en mangeant des myrtilles, on part.
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Niché dans les montagnes, il y a le racard. J'apprends à y marcher penchée, les poutres se rappellent à mon existence régulièrement. J'ai hâte de ces jours à deux, de ce temps retrouvé. On installe nos matelas dans la paille de la grange, je le sens joyeux de me faire découvrir cet univers-là. La lampe solaire pour bouquiner quelques pages avant de dormir, les petits-jédeuners à la confiture figue-citron, et la fontaine pour l'eau quelques mètres plus haut. La vallée, comme ça, droit devant soi. On ressort le réchaud à bois, et j'aime cette activité qui devient presque méditative, fendre les bâtons, classer les brindilles par taille, soulever la casserole pour remettre du bois, chercher les flammes, reposer la casserole. On jure contre le riz complet et ses 40 minutes de cuisson, reste de la semaine écoulée évidemment.
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Il y a aussi des podcasts qu'on écoute en buvant du chocolat chaud au lait de soja, emmitouflés dans les duvets pour voir l'orage, allongés l'un contre l'autre sur l'étroite terrasse du haut. Un autre jour, nous déplaçant au fur et à mesure de la journée sur les trois côtés du chalet pour profiter jusqu'au bout du soleil. Il y a enfin ce temps-là des choses. Le voir lui, si bien dans ces montagnes, s'appartenir, sauter comme un cabri, dévaler comme un chamois, c'est comme s'il respirait plus fort. Je l'entends.
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Il avait présenté cette randonnée comme un défi, « ça te dirait de faire quelque chose que tu n'as jamais fait ? Monter à 3000 mètres ? » et il sait bien que comme ça, il m'est impossible de refuser. Un grand oui enthousiaste même si aussitôt après, je ne m'en sens pas trop capable. Mais sa confiance me tire toujours vers le haut – c'est bien le cas de le dire. Alors c'est deux jours jusque là, la nuit en refuge où un homme lit Ella Maillart et l'autre Le pouvoir du moment présent, ces petites choses qui me relient à ailleurs. Les pas l'un devant l'autre, la forêt la forêt la forêt, les montagnes, le paysage qui change. Le deuxième jour, je rajoute des couches au fur et à mesure qu'on avance, c'est qu'on monte, tu dis, regarde comme on était tout en bas ! Presque tout en haut, il y a du vertige, sur la ligne de crête, je ne fais pas la maligne... Je pense à cette scène dans Mommy où soudain l'image s'ouvre et ça me fait le même effet, là, le nez dans les cailloux, monter monter monter, et tout à coup, le vide a remplacé les cailloux, cette vue dingue de l'autre côté, le souffle qui se suspend. Sur l'autre sommet, il y a tellement de vent que nous ne restons pas, je suis toute secouée d'y être arrivée mais nous sommes tous les deux frigorifiés. Tout ça me donne envie de plus, même si le corps est douloureux, que je l'entends craquer. On imagine de prochaines fois.
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Quand on repart, c'est un peu tristes, le garçon d'à côté me trouve des bâtons pour la descente raide, et nous y allons petit à petit, jusqu'à l'asphalte enfin où mon pouce n'a besoin de se tendre que cinq minutes avant qu'une voiture ne s'arrête. Quelques heures plus tard, dans l'appartement à Lausanne, il faut défaire les sacs et les refaire, autrement, et le lendemain, le stop a eu raison de moi, c'est un covoiturage jusqu'à la capitale que je prends.
C'est l'occasion de voir J. l'amie des Vosges, nous passons l'après-midi - elle surtout, à un moment je sombre dans une sieste délicieuse - à cuisiner pour les 25 ans de K*., il y a, le soir, une vingtaine de personnes dans ce tout petit appartement, et un buffet au moins pour 50. Ce soir-là, il y a, assises contre le radiateur éteint, une longue discussion passionnante, et quelques verres de ti'punch. Et surtout, l’émotion des surprises, qui me rappellent plein de doux souvenirs. Émue de la voir émue.
Le lendemain, j'enfourche mon vélo et je m'invite à goûter chez M. et S., pas vues depuis si longtemps et qui attendent un enfant. Chez elles, ça leur ressemble tant. C'est Paris mais ce n'est pas Paris, leur jardin clandestin sur le toit qui donne sur la cour, les poutres apparentes de leur appartement. On mange de la glace et des parts de gâteaux que j'ai ramenées de la veille, elles me montrent le mobile fabriqué le week-end précédent, c'est doux et joyeux en même temps. Plus tard, j'ai un train pour Tours, et je pédale jusqu'à la maison de B. pour la suite.
La suite, c'est cinq jours d'écriture avec mes chères amies de festival, celles qui ont de la poésie au bout des doigts, et avec lesquelles j'aime tant passer du temps. Nous voilà quatre alors que nous ne le sommes pas si souvent, dimanche soir à se retrouver, et juste, au bord du coucher, à se dire, "oh, et au fait, cette semaine, c'est sur quoi que tu voudrais travailler ?" Des structures de roman, des fragments, des textes poétiques, des nouvelles, il y a de tout et c'est ça qu'est bon, cinq jours à s'installer avec nos carnets et nos ordinateurs, à écrire sans trop regarder l'heure. B. est là, ses ados aussi, les repas à cuisiner à plein de mains et la table qui nous accueille tous les sept tant bien que mal, les grandes salades à se composer soi-même. Il y a M. qu'on convainc de se mettre à faire des pomodoros avec nous, "pour un projet qui te fait envie mais que tu as toujours eu la flemme de commencer", et ça marche. Le soir, on va jusqu'à la guinguette boire des bières et se raconter les vies mouvementées, tant de mots, d'aventures, tant de rires le dernier soir que ça en fait mal au ventre, tout à coup. Et puis ce rythme qu'on prend ensemble, et ce temps qu'on voudrait voir se renouveler. On se dit, "à l'automne, on réessaierait ?"
J'avais annoncé, "vendredi, je voudrais avoir fini mon roman", et soudain, vendredi, j'avais fini mon roman, c'est comme s'il ne manquait plus grand-chose... mais pourtant, quand même la fin, qui m'a si longtemps posé question... ! Mais tout s'est écrit, là, grâce à cette bienveillance constante, à cette confiance d'elles en moi, grâce à l'heure du café-chocolat toujours propice à la lecture de quelques pages - "est-ce que vous croyez que ça marche ?"
C'est bizarre, ces étés à quitter chaque chose en se disant qu'on aurait voulu qu'elle dure plus longtemps, chaque lieu, en souhaitant y rester encore, pour être aussitôt projetée dans une nouvelle chouette aventure.
J'embrasse tout le monde et pédale jusqu'à la gare où c'est mon amie T. qui m'attend ; de passage depuis le Japon, un bébé dans le ventre, n'était-ce pas une bonne occasion ? Il y a deux heures de mots et de récits, on rattrape le temps, les mois passés et à venir, retrouver ses rires et son humour noir qui n'a pas changé et qui lui va si bien.
Plus tard, c'est le garçon d'à côté qui descend de son train, et la suite commence là devant la gare : on a un rendez-vous secret en Auvergne neuf jours plus tard, nos vélos, notre tente, et des cartes qui se succèdent. D'abord, il faut sortir de la ville, passer chercher une cape de pluie puisque la mienne s'est oubliée en route (-1 point pour la VAE...), amorcer le trajet. On n'a pas encore de provisions, ça attendra le lendemain, alors pour ce premier soir, une pizzeria nous tend les bras, et plus tard, le premier spot de bivouac, au milieu des hautes herbes, à côté d'un abri de chasseurs. Notre nouvelle tente paraît immense, on n'a pas besoin de tant de place pour se retrouver.
Et puis il y a les jours d'après. Ce quotidien de la vadrouille à deux roues. Les listes de courses devant les petits magasins et celui qui y va pendant que l'autre reste devant, à relire Harry Potter ou Jeanne Benameur ou un bouquin trouvé dans une boîte à livres en chemin, les petites routes et les villages qu'on traverse, les jeux de mots sur tous les panneaux qu'on croise, "quand même, s'il n'y avait pas la topographie, on se marrerait moins". Parfois, les tournesols boudent le soleil ; on cueille des mûres sauvages pour le goûter. On dit au revoir et merci à chaque spot de camping, à chaque champ de pause de midi. À côté d'une boulangerie, un melon à un euro dans des cagettes bleues ; on le mange au dessert, et je me demande comment j'ai pu ne pas aimer ce fruit jusqu'à maintenant. Heureusement qu'on change, non ?
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Sur le porte-carte, une mouche fait du vélo-stop pendant des bornes et des bornes, et ça me fait réfléchir (oui) longtemps. Un jour, alors qu'on cherche désespérément un point d'eau, l'employée de l'office de tourisme nous dit, « je suis désolée de vous conseiller ça, mais dans les cimetières, il y a toujours de l'eau ». Finalement, c'est la meilleure idée ! Approuvée aussitôt, même si notre premier essai a un goût d'essence – mais on se rendra compte plus tard que ce n'était pas à cause du cimetière, mais de la région... Un jour, on range les courses dans nos sacoches pendant qu'à côté, un animateur de colo explique aux enfants qui ont dormi en bivouac et qui se plaignent de l'herbe mouillée au matin que « la rosée du matin, c'est pour que l'herbe, elle soit toute propre ! ». On ralentit un peu notre empaquetage – juste une folle envie de continuer à écouter ses explications de tout, on verrait bien un « c'est jusqu'à 14h, dans les Pieds sur Terre », ah ça oui.
Un soir, on arrive épuisés chez A. qu'on n'a pas pu voir à Bruxelles avant de partir. C'est bien alors, de pouvoir se croiser dans la Creuse, et visiter sa yourte ! Dans la douche, l'eau coule, noire. Des courgettes farcies récompensent les kilomètres de fatigue, et dans la tente, on installe deux matelas délicieusement épais qui occupent chaque centimètre carré d'espace libre.
Le lendemain, j'oublie mon antivol en repartant (bof, la VAE), mais la petite voiture rouge des copains nous rejoint en chemin, encore des anges gardiens ! Plus tard dans la journée, à un croisement, le garçon d'à côté me demande si je suis sûre, si on le fait : c'est le dernier carrefour pour tourner et aller prendre un train, et je secoue la tête. Bien sûr qu'on le fait, qu'on va le faire, qu'on va y arriver. Même pas peur. On se remet en route, et il ne me faut pas beaucoup pour que ça vacille en moi : en fait non, toi je ne sais pas mais moi je ne le ferai pas. Tout à coup, je me sens toute petite et incapable, il me faudrait plus de temps et je n'en ai pas, c'est si clair, ça lâche dans mon ventre, moi qui tiens toujours tête pour aller au bout des choses, là pourtant je sens que non, stop, il ne faut pas. Quand il fait demi-tour pour me rejoindre, il me trouve penaude et je bafouille, « en fait je veux bien prendre le train mais je vais d'abord pleurer un petit peu » avant de fondre en larmes. Heureusement qu'on change, oui, mais ce n'est pas toujours évident à suivre. Il y a sa longue étreinte, et quand nous nous détachons, « tu grandis » qu'il prononce en même temps que mon « tu me fais grandir ». Décidément. Après, on va boire un kir pour fêter ça, le kirenoncement, face à la vue.
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Dans le train le lendemain, je suis quand même un peu triste, mais il me dit en s'exclamant, « regarde toutes ces vallées qu'on n'aura pas à remonter ! » et je l'aime toujours plus. Jusque là, il y avait cette pensée qui me donnait le vertige : croire que petite route blanche après petite route blanche, à un moment, on allait passer de Tours à... Tours (mais pas le même), des centaines de kilomètres plus loin. Finalement, le train fausse un peu tout et je perds le fil. Dans un café au bord de la banlieue clermontoise, contre le mur, une guirlande "joyeuses fêtes", éteinte. Voilà, l'été secoue mes repères.
Et puis finalement, ce sera sans doute la meilleure chose faite, ce saut en train. Nous profitons des jours qui suivent, de la chaleur pour faire d'immenses pauses de midi, du rythme qui ressemble plus à des vacances que celui du début. On observe. On parle. On s'entend. Renards hérissons chats chiens buses chevreuils sauterelles araignées coccinelles pince-oreilles scarabées. Où êtes-vous le reste de l'année ? Ou bien plutôt, moi, où suis-je ?
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Un soir, on arrive à destination, la salle des fêtes est en pleine préparation. Le lendemain, on échappe de peu à l'orage alors qu'on replie la tente plus rapides que jamais, on mange des pains au chocolat sous le préau du village. Plus tard, il refait bleu, on est une quarantaine à tant bien que mal se cacher derrière deux bacs de fleurs, les oncles agitent des panneaux « déviation » devant la voiture de mes grands-parents. Pour une surprise, c'est une surprise, même ma petite sœur d'Uruguay est là, et les yeux de ma grand-mère aux 80 ans pétillent. La fête est belle, les retrouvailles avec mes sœurs importantes. Sur l'herbe dehors, on répète avec les cousin.e.s la chanson inventée pour l'occasion, même si c'est difficile de la chanter jusqu'au bout à cause de l'émotion. Il y a bien sûr toutes les photos, les mots, les rires, le buffet coloré, et c'est là que je me rends compte, encore : oui, décidément, ce train, c'était bien, je n'aurais pas voulu louper ça.
Quelques jours de pause, là, de grandes tablées et des balades, on essaie de convertir toute la famille à Nus et culottés et on fait la sieste sous les bouleaux. On repousse le départ d'un peu, pour échapper à la chaleur et partir dans la fraîcheur du matin. Et puis il est temps de remonter à vélo, à nouveau ce quotidien de la route, que je voudrais faire durer toujours plus longtemps.
Dans les monts du Forez, je n'en finis pas de m'exclamer à quel point c'est beau. On devient des pros pour savoir où remplir nos gourdes, où charger nos téléphones, et j'aime cette débrouille-là. Les gens qu'on croise, les quelques cyclistes, « oh on n'en voit pas beaucoup ! », « nous non plus !! » alors qu'on continue à pédaler, les uns en descente, les autres en montée. Sur le bord des routes qui serpentent, en larges lettres à la bombe rose, on lit « forage ». J'y vois un message secret qui dirait « force et courage ». Ça me plait. On prend le parti de s'arrêter boire un verre dans chaque café qu'on croise - il y en a si peu qu'on ne veut plus manquer les occasions, après avoir espéré tomber sur un bistro pendant trois jours et puis non, rien. Le Perrier citron est sur le point de remplacer le diabolo-menthe, mais quand même pas tout à fait.
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Un jour, j'échange quelques messages avec Mam. Il se trouve qu'elle n'est pas si loin. Le lendemain, elle fait (quand même) un grand détour pour un pique-nique improvisé, et dans l'herbe d'un village perdu, c'est d'une telle gaité de se retrouver là, avec plein de belles nouvelles à fêter !
Des abricots secs, des noisettes à grignoter, et des souvenirs à tricoter.
Un matin, on arrive en retard à la gare mais des viennoiseries plein les sachets en papier. Et puis, on n'a pas de train à prendre, c'est juste que K. nous rejoint pour deux jours. On s'est organisées par texto et c'est simple, sans rien de compliqué. J'aime la facilité des relations avec elle, et son rire qui éclate dans le ciel. On prend le temps des choses, du petit-déjeuner seulement après la montée (« mais pas toute, sinon c'est au goûter qu'on va manger ! », c'est que dans « Monts du Lyonnais », il y a quand même « monts »... Le soir, on cuisine de la polente au biolite, chaude bouillie réconfortante avant nuit d'orage. D'ailleurs, on l'utilise même pour trinquer, c'est qu'il y a eu un beau mail lu sur l'écran du téléphone, d'abord pour moi seule puis partagé. En face, sur la Chamba où nous sommes passés quelques jours plus tôt, les éclairs. Dans les tentes, ça tonne et ça s'illumine. On reste au sec. On s'agrippe. Le lendemain, on roule sous les averses mais un bar plein d'écharpes de l'OL et de Saint-Etienne se pose en refuge. Plus tard, il y a le brouillard tellement partout, et cette atmosphère incroyable – que du blanc, là, même juste devant. Je ne suis pas loin derrière eux mais pourtant je les perds du regard, c'est humide et cotonneux. Ce n'est plus que de la descente, on imagine que la vue doit être belle, cette arrivée dans la vallée, mais nous sommes perdus dans les nuages.
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Nous arrivons à bon port, puis K. s'en va, et nous avons encore plein de temps avant notre rendez-vous du lendemain. Alors nous pédalons encore, nous remontons le long d'un verger pour un joli spot pour cette dernière nuit à bivouaquer. Assis collés dans le champ, on remonte le fil de l'été – quel est le soir que tu as préféré, la pause que tu as le plus aimée ? Des longues discussions qui construisent, on gardera celle du bord de l'étang sans aucun doute, celle à laquelle on fera référence plus tard. Un caillou blanc.
Le lendemain, on retrouve mes sœurs et puis il faut dire au revoir au garçon d'à côté pour avec elles s'embarquer. Se détacher après l'été ensemble. On se souhaite du bon, et du doux, et du grisant, quand on se retrouvera, septembre battra son plein, ça semble beaucoup trop loin.
Avec mes sœurs, on a loué un lieu pour avoir ce temps-là, ensemble. Peu importe où, ou presque, nos géographies aléatoires réunies au même endroit. Dans la voiture, les filles ont empilé des jeux, des films, des bouquins, des provisions pour tenir un siège ou presque. Je ris, on pourrait tenir une semaine au moins ! On n'a pas tout ça, et puis on ne joue pas, on ne regarde pas de film, on ne lit pas de bouquins : on passe tout notre temps ensemble à parler, à se raconter et à lier les choses, à évoquer et à rembobiner les souvenirs. À comprendre. C'est plein d'émotions et de jus de fruits artisanaux, une grande salade mangée au bord d'un plan d'eau, et la table du petit-déjeuner dont on ne peut pas, à force de mots, décoller. C'était la première fois qu'on faisait ça, et sûrement pas la dernière, de se découvrir être à trois, le silence qui tombe seulement dans les lits simples alignés sous les toits.
Alors qu'elles redescendent en voiture, je leur dis à plus tard pour finir à vélo, deux heures seule jusqu'à Lyon, profiter encore des collines avant la ville. Un restaurant avec notre père, chacun à raconter des bribes d'été, notre table donne sur la rue pavée. C'est court et c'est la fin, peut-être mon dernier été loin de Bruxelles alors que j'y habite.
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Depuis, je suis là. Est-ce que quelque chose se passe en moi ? Inconsciemment puis plus, finir les sachets de thé, vider les bocaux de légumes secs, petit à petit faire du tri. Pour les livres, je n'y arrive pas ; ils continuent d'entrer dans l'appartement, de se faire des places dans les caisses de vin, ce qui est beaucoup plus facile depuis qu'on en a rajoutées avant de partir en vadrouille. Pour le reste, j'essaie de ne plus commencer, mais de finir. Chercher une forme de clôture.
La suite se construit à petit pas. Je l'ai appris cet été : il n'y a que comme ça, qu'on arrive au sommet.
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clarinette99 · 7 years
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Mel'
Mon nom est Melissa. Mes amis m'appellent souvent Mel'. Enfin des amis...je ne sais pas si je peux encore les appeller ainsi, mais peu importe. J'ai 16 ans et je vis à Lyon, en France, mais je suis d'origine Anglaise. D'ailleurs ça s'entend quand je parle. Les gens me disent souvent que j'ai un accent "so British". Je n'y peux rien, que voulez-vous, je suis arrivée en France à mes 8 ans et j'ai toujours parlé anglais avec mes parents. Il est normal que mon accent reste présent. Je me suis entraînée dur pour amméliorer mon Français. Heureusement, j'ai pu commencer tôt et j'ai toujours été du genre travailleuse. J'ai rapidement fait de gros progrets. Aujourd'hui, je maîtrise parfaitement le Français, même si j'ai quelques aspects anglais qui demeurent. Daddy lui, a eut beaucoup plus de mal avec le Français. Il a fait du mieux qu'il a pu pour apprendre mais il a du mal avec les langues étrangères. Mais bon, au bout de huit ans en France, il a finit par s'y faire, à la langue de Molière. Mummy, quand à elle, est professeure de Français. Il faut avouer que ça m'a beaucoup aidé à apprendre. D'ailleurs c'est elle qui nous a fait venir dans ce Pays. Grace à elle ou à cause d'elle, je ne saurais le dire. J'aime beaucoup la France et je la considère comme mon propre Pays, mais mes souvenirs d'enfant me rendent parfois nostalgique. Je repense parfois à ces ruelles de Winchester que je ne reverrai plus jamais, je songe tristement que jamais plus je ne pourrais me promener dans les nombreux parcs qu'il y avait là-bas... Anyway, c'est du passé. Je suis bien en France, c'est tout ce qui importe. En revanche ma grande sœur, Jane, a eut beaucoup de mal à s'intégrer. Il faut dire qu'elle est arrivée en France à l'âge de 13 ans. Il est bien plus dur de changer de vie à cet âge là. Elle en a beaucoup voulu à Mummy pour ça. Elle lui a souvent reproché d'avoir voulu partir d'Angleterre sur un coup de tête pour partir vivre son rêve Français. Elle s'est toujours offusquée auprès de Daddy, ne comprenant pas pourquoi il ne s'y était jamais opposé. Mais moi je sais pourquoi il ne l'a pas fait. Il est fou de Mummy. Il ferait n'importe quoi pour elle. Alors lorsqu'elle a enfin trouvé un boulot en France et qu'elle a réalisé son rêve en venant vivre en France, Daddy ne l'a jamais retenue. Je suppose que c'est parce qu'il était trop heureux de la voir aussi épanouie. Jane ne le voit pas de cet oeil. Elle a perdu beaucoup en venant vivre ici. Tous ses amis, bien sûr, mais bien plus. Elle a perdu sa passion : le cricket. Elle adorait jouer au cricket. Sauf qu'en France, il est bien compliqué de trouvé un club pour ce genre de sport. Mais je crois que ce qui a toujours été dur à vivre pour Jane, c'est le collège. Les élèves n'étaient pas très gentlemen avec elle. Lorsqu'elle est arrivée en France, elle parlait à peine la langue du pays. Et je peux vous dire que ses camarades en profitaient. Elle est vite devenue la risée de la classe. Puis de l'école. Ils l'appellaient "Rosbif". Elle l'a assez mal vécu. D'ailleurs elle ne mange plus de Rosbif. Anymore. Mais bon, elle va mieux maintenant. Elle a 21 ans maintenant et elle mène une vie d'adulte. Elle fait des études de droit. "Pour rendre un peu de justice dans ce monde de dongue" disait-elle. Why not. Moi, en revanche, mon collège c'est bien passé. J'étais même devenue un peu populaire pour une raison : les leçons en Anglais. Notre prof d'anglais du collège, Mme Moreau, était très exigeante et nous donnait des tonnes de devoirs. Et autant dire que la plupart de mes camarades n'étaient pas vraiment passionnés par cette matière, et par conséquent, pas très fort. Aussi, je les aidais en leurs donnant les réponses des exercices à la récré du matin, avant les cours d'Anglais. On abusait souvent de ma gentillesse, par ailleurs. Les fois où je faisais carrément leurs devoirs à leur place n'était pas si rare. Et pas qu' en Anglais, d'ailleurs. L'Histoire et les Maths s'ajoutaient souvent à la liste. J'étais bonne élève, alors les autres me demandais. Je n'osais pas dire non. Et puis je me disais qu'ils me le rendrait bien. J'oublie souvent ma naïveté. Ils ne me l'ont jamais rendu, ils ont profité de moi. Mais, candide, je n'avais rien vu. Au lycée, les élèves avaient probablement plus d'estime en ma personne car ils ne m'ont jamais exploité de la sorte. Je m'y suis faite de vrais amis. J'en avais quatre : Damien, un garçon drôle et sympa avec qui je passais mon temps à rire. Léo, le meilleur ami de Damien, un garçon sportif, très doué au football. Il y avait aussi Emilie, une fille qui aimait beaucoup dessiner. Elle parraissait un peu associable comme ça mais en réalité elle était sympa. Et puis il y avait ma meilleure amie : Margot. Elle adorait lire tout comme moi, et on se voyait tout les week-ends. On s'échangait nos bouquin, On allait au ciné, au parc, on se téléphonait souvent... bref, c'était une amie très proche. Les autres aussi je les aimais beaucoup. Et comme avec toute les personnes que l'on aime, je leur faisais confiance. J'aurais peut-être pas du. Peut-être qu'à Antoine, je pouvais lui faire confiance. Je l'espère de tout mon coeur. Antoine était mon boyfriend. Enfin mon "petit ami" comme on dit en France. C'était mon premier amour. Et je l'aimais beaucoup. D'ailleurs je l'aime toujours. Il avait ce don pour réforter les gens. Pour être doux et tendre. On était ensemble depuis deux ans. On se croyait invincible. Mais c'est arrivé. Ce jour-là tout semblait normal. Je n'avais aucune idée de ce qui allait m'arriver. Avec la bande, on allait à la piscine. C'était une idée de Léo. J'ai toujours aimé nager, j'ai accepté avec plaisir. Damien et Margot aussi. On a du se démener pour forcer Emilie a venir, mais après de longues argumentation et beaucoup de chantage à base de crèmes glacées, on a réussi à la convaincre. Tout s'annonçait bien. Antoine avait pu venir lui aussi. J'étais heureuse. Pendant qu'on barbotait et que Léo faisait des longueurs, Antoine c'est éclipsé pour aller aux toilettes. C'est ce moment qu'à choisit Damien pour lancer : -Hey les gars, ça vous dit on essaye le sauna ? Ils se sont regardés d'un air complice et on tous accepté. -On a pas le droit, j'ai rétorqué. C'est interdit aux moins de 18 ans. -On s'en fout ! à lancé Emilie en me poussant vers le sauna. J'ai tenté de protester mais ils ne m'écoutaient pas. J'ai finis par céder. À peine sommes-nous arrivés devant le sauna qu'ils me possent dedans. Mais contrairement à ce que je pensais, ils ne sont pas venus avec moi. Non, ils ont bloqué la porte. -Qu'est ce que vous faites ?! ai-je hurlé Ils n'ont pas répondu. Je les entendais s'exclaffer derrière la porte. C'est à ce moment-là que j'ai compris que c'était une blague. Aucun d'eux ne comptait entrer dans le sauna. Ils voulaient juste me faire une bonne blague en m'enfermant dedans. Pour me faire peur. Et shit, ils ont réussi. J'ai tambouriné à la porte. -Ouvrez-moi putain, c'est pas drôle ! Mais ils ne m'écoutaient pas, ils se marraient en tenant la porte. J'ai hurlé pendant plusieurs minutes. Ça les faisait beaucoup rire. Moi pas. Pas du tout. Je flippais. -Ouvreeeez !!! Les gars, ouvrez !!! Je tambourinai à la porte comme une forcenée. J'ai chaud. Beaucoup trop chaud. Ça faisait déjà dix bonnes minutes que je hurlais à amis de le laisser sortir. Je suais beaucoup. J'étais trempée de sueur. J'avais du mal à respirer. -Laisser-moi sortir ! Répétais-je d'une voix faible. C'est plus drôle ! Pitié ! Mais non, ils n'ouvrir pas. J'ai commencé à peter un plomb : -OPEN THIS FUCKING DOOR NOW !!! J'entendis Damien me lancer : -Hey la British, il fait plus chaud que chez toi, hein ? Les autres ont éclatés de rire. Moi j'ai pleuré. Je savais que c'était pour rire. On faisait souvent des blagues sur nos origines tous ensemble. J'avais toujours aimé ça mais pas là. Pas dans ce sauna surchauffé et verrouillé où je n'avais pas le droit d'être pour raison de sécurité. Ça me faisait flipper. Ça me faisait putain de flipper. -Laissez-moi sortir, pleurais-je. Les gars ! Margot ! Mais ils ne m'entendaient pas. J'entendis vaguement Emilie faire une blague sur mon manque de force pour ouvrir la porte, mais je ne l'écoutais plus. J'avais chaud. Beaucoup trop chaud. Ma tête me tournait. Je bredouilla le nom d'Antoine. Pitié, faites qu'il revienne. Faites qu'il me fasse sortir d'ici. J'ai peur. Mes jambes fléchirent. J'avais trop chaud. Antoine...aide-moi. Antoine... Ça faisait au moins quinze minutes que j'étais là-dedans. Il était forcément revenu des toilettes. Qu'est-ce qu'il foutait ?! C'est alors que ça m'est revenu : les crèmes glacées. Il avait prétexté d'aller aux toilettes pour aller les acheter et faire la surprise aux autres. J'ai frappé le mur et je me suis éccroulée à genoux. Le trajet piscine-glacier prenait au moins trente minutes aller-retour. Il ne reviendrait pas à temps. Je serre dans ma main le collier qu'il m'a offert il y a un an, pour mon anniversaire. C'était un coeur aux couleurs de l'Union Jack. "Pour l'anglaise que j'aime de tout mon coeur" m'avait-il dit en m'embrassant. Je le porte toujours, ce collier. Je le serre plus fort. Je chiale. Je n'arrive plus à respirer. Un voile noir voile mes yeux. Je sombre dans l'inconscience. Ma dernière pensée fut pour mes amis. Pourquoi est-ce que je leur avais fait confiance ? Damn it. I'm so silly.
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