Tumgik
#t'as vu j'existe...
le-mec-libre · 2 years
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bienvenuechezmoi · 5 years
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Topo sexisme ambiant
Coucou la vie c'est encore moi. Alors topo. Ce soir j'etais présente au conseil d'administration d'une association regroupant des entreprises de ma ville. J'y était en tant que représentante d'une association étudiante avec deux autres personnes. Autant te dire qu'on était un peu une anomalie dans cette assemblée de cinquantenaires bien blancs et bien grisonnants. Oui, je suis une femme et je suis présidente. Oui mon vice président et mon trésorier sont des hommes. On commence en douceur. Le président de l'association des entreprises me sort "alors dans telle école les femmes prennent le pouvoir" rapport au fait que la dernière présidente était une femme aussi. Il continue par "de toute façon elle est bien entouré et cadré par les deux hommes". On arrive au point de ma victoire personnelle où je rétorque "ou c'est moi qui les cadres". Avec un de ces collègues ils ont rigolé sur une sorte de ton "elle a de la poigne celle là". Non je n'ai pas de poigne juste tu insinues que j'ai besoin de me faire cadrer par des hommes et que je ne sais pas réfléchir et prendre des décisions par moi même seulement parce que je suis une femme. J'étais encore plus fière quand après la réunion mes deux comparses m'ont applaudi sur ma réaction et que je ne me suis pas laissé faire malgré son statue de personne au dessus hiérarchiquement.
Bref, je m'égare et revenons au centre de ce conseil d'administration. C'est à nous de présenter nos projets, il se trouve que dans la discution le site madmoiZelle.com pop dans ma bouche. Que ne fut pas ma surprise quand il a rigolé en s'esclaffant "madmoiZelle.com bien sur que je ne connais pas" d'un ton hautain comme si ce n'était rien qu'au nom des sujets inutiles, vides et sans valeurs. Mea culpa je n'ai rien répondu cette fois.
Plus tard dans la réunion ils parlent d'organiser une soirée pour présenter l'association et ce même président a rajouté ironiquement mais avec un très mauvais goût : "à quand les femmes nus?". Heureusement une femme dans l'assemblé à répondu : "et pourquoi pas des hommes nus dans ce cas là". Je l'aime.
Pour finir, parce que les artistes quittent toujours la scène avec une dernière punchline historique, en nous remerciant d'être venu il lâche à mes deux comparses en rigolant "on sait tous que c'est elle la présidente pour les quotas, parce qu'il faut bien des femmes des fois" alors que j'étais juste à côté. Hello j'existe connard. Je n'ai rien dit mais je l'emmerde je vous l'assure.
Voilà, à ce moment là vous avez l'image d'une homme beauf, peu fréquentable avec des blagues grasses et peu ragoûtantes. La vérité est tout autre. Dans le milieu c'est un homme bien vu, très fréquentable et respecté. Il est directeur d'une grosse entreprise, il a une bonne tête de presque grand père gentil, il a un beau costard bleu à la Macron et des lunettes mi-rondes comme c'est la mode. On en est loin d'un monde jolie. Il y a du travail. Les cols blancs qui se pensent tout permis sont encore bien présents dans la société. Pourtant tu le sais mon vieux que tu finiras par manger les pâquerettes par les racines pendant que je serai assise sur ton siège. Et peut être que par la grâce de dieu avant ce stade où tu cotoieras les pâquerettes tu te rendras compte de la connerie de tes propos et du tapis rouge qui t'a permis de tranquillement devenir cet odieu personnage, trop sûre de lui sans empathie qui ne comprend pas le mal qu'il fait autour de soi parce que évidemment "ce n'est qu'une blague ce n'est rien, rigole un peu". Un jour promis je saurai répondre instinctivement à toutes ces agressions.
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almaavecdestresses · 5 years
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Octobre 2018
Une relation, ça s'alimente.
J'ai envie de me vautrer dans toi. Par résignation.
Je ne peux pas créer à partir du vide, il me faut du grain à moudre, quelque chose à mâcher, à ruminer, à réinventer. Dans le blanc, tout paraît irréel, je ne sais plus si j'ai rêvé.Il faut m'alimenter, une perfusion. Je ne sais plus quoi rêver.
Alors dans ce flou, je saisis ce qui me tombe sous la main, je me raccroche aux branches, à celui qui traîne. Celui qui me regarde différemment. Celui qui est là. Du contact, il me faut juste du contact, c'est quand même pas grand chose. Pour ça, c'est vrai, qu'il me faut du temps. Tu en manques. Moi j'en ai trop, je suffoque, j'ai besoin qu'on pose sa main sur ma tête, qu'on pose sa main sur moi, qu'on me rassure sur mon existence. C'est au contact de l'autre, de toi que je m'en rend compte, j'existe vraiment. Ça soulage l'angoisse du rien. Autant d'émotions, autant de lumières dans le corps et puis aucun ancrage, c'est comme si je flottais dans les airs, poreuse, transparente. Fantomatique. C'est désagréable, tu comprends ? Alors je suis là, je vis des extases intenses, de la joie à propos de concepts intellectuels qui transcendent mon expérience corporelle, j'orgasmise et puis j'ai personne avec qui le partager. Personne qui puisse avoir la présence d'esprit de simplement poser une main sur ma tête, sur ma joue, sur moi et de me dire que ça va aller, que je vais pas mourir de bonheur. Que quelqu'un a vu, atteste. Sinon ça devient maniaque, personne me touche, et au sommet extatique je vois déjà la chute et j'ai envie de pleurer, je pleure déjà, je sais que je vais redescendre et y a personne pour me dire que je suis pas toute seule, personne pour être juste là, à côté. C'est pas grand chose.
Bein non, je sais pas être bien toute seule, je comprends pas bien ce que c'est que cette absurdité d'ailleurs, depuis quand est-on censé survivre tout seul ? Se suffire à soi même, être paisible, équilibré tout seul comme ça, pourquoi ? Pour mériter de plus l'être ? Ça n'a aucun sens. On naît dans la dépendance, pourquoi en sortirait-on ? On change juste d'option, parce que ceulles qui s'occupent de nous ne s'ront pas toujours là. On apprend juste à changer de cible, de source. Perpétuellement, peut être. Moi j'ai mal seul, j'ai besoin que les autres soient là sinon je manque. J'ai besoin qu'iels soient là jusqu'à ce qu'iels me saoulent. Me sortent par les yeux, jusqu'à l'envie de leur arracher la tête mais qu'iels soient là et seulement après je m'en passerai. Mais seule seule seule rien ne sert à rien. Je suis pas rassasiée des autres là.
J'ai besoin d'un endroit où décompenser librement, dans ce monde trop normal.
J'ai des hauts et puis j'ai tellement de bas et je peux vous dire à quel point c'est pas de la bipolarité, bande d'abrutis. C'est même pas borderline, c'est le capitalisme. J'ai trop de pores, j'ai trop de réceptivité, je suis envahie, j'me prends tout dans la gueule ! Alors des fois, c'est bon, c'est bon quand ça fait mal, quand on t'a coupé les jambes en te disant qu'on t'aime pas, qu'on t'aime plus, quand l'autre préfère un ou une autre, bref tout ça, des fois le coup dans le bide fait bon. BIM. BIM LA ! « Alors tu fais moins la maligne, hop on te déconnecte ton p'tit cerveau qui se croit tout puissant, à tout analyser, tout contrôler tout le temps et puis la TIENS prends toi ces émotions dans la gueule hop déconnectée ta gueule ! » C'est comme une chute, une chute à l'intérieur de soi, on atterrit sur cette sensation et immédiatement il y a une danse, y a quelque chose qui chante, qui danse, oui, qu'il est vivant, comme si he he he on narguait la mort, onh ça fait mal mais tu m'as pas tué, ça tombe mais ça danse à l'intérieur de moi. Mais alors quand c'est le caca, le pipi, le capitalisme, c'est dégueulasse. Le plus grand braquage jamais organisé, celui de nos vies. D'abord le temps, puis l'amour, c'est du vol ! Moi même j'ai l'élan d'être consommée, je suis spoliée. C'est révoltant, autant crever. Mourir pour des idées mais vite ! Si à la fin j'arrive pas à me trouver une utilité, même minimale, pour cette planète en dehors de cette merde, autant mourir tout de suite. De toute façon Valar morghulis.
Je veux pas avoir l'air sereine, personne devrait l'être dans ce monde pourri.
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feluz9 · 5 years
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La vision de Dante
Victor Hugo
                                        XVI
« Les vivants sous le ciel tremblent, souffrent et pleurent ; « La vertu, la raison et la sagesse meurent ; « Le crime est consommé. « L'homme récolte ici ce que là-bas il sème. « Mastaï, mastaï, Pie appelé neuvième, « Approche, infortuné !
« Nul ne s'évade. Ici les choses sont connues, « Les os sont transparents et les âmes sont nues ; « Ici tout est clartés ; « L'ombre de l'homme prend la forme de sa vie. « La justice affamée ici n'est assouvie « Que de réalités.
« Quand les princes foulaient aux pieds les multitudes, « Transformaient des pays vivants en solitudes, « Dressaient les échafauds, « Et marchaient sur le peuple, affreux, vainqueurs, superbes, « Comme le moissonneur à grands pas dans les herbes « Marche avec une faulx ;
« Tandis que l'orphelin pleurait avec la veuve, « Et que l'humanité gémissait comme un fleuve, « Et qu'eux étaient joyeux, « Et qu'ils pillaient le peuple avec leurs économes, « Tandis que tous ces rois versaient le sang des hommes « Comme moi l'eau des cieux ;
« Tandis que des couteaux ils aiguisaient les pointes, « Toi, tu les bénissais ; tu tombais les mains jointes « À genoux sous un dais, « Et tu me rendais grâce à moi, souverain maître, « Ne t'imaginant pas que j'existais, ô prêtre, « Et que je t'entendais !
« Me voici. Vois ma face ; et sache que j'existe. « Ô malheureux, regarde en toi-même et sois triste. « Une main t'a saisi ; « Comme une vision rappelle-toi le monde ; « Ceci c'est ma clarté ; le reste est nuit profonde ; « C'est moi qui suis ici !
« Sache que c'était moi qui t'avais mis au faîte. « Le jour où, proclamé roi, pontife et prophète, « Joyeux, tu te courbas, « Tandis qu'on t'enivrait d'un hymne de victoire, « Et que tout l'univers te chantait dans ta gloire, « Je t'ai parlé tout bas ;
« Je t'ai dit : — Mastaï, je te charge des hommes. « Voici la clef du coffre et le compte des sommes « Qu'il faudra rendre un jour. « Sois le gardien sublime et le grand solitaire. « C'est toi qui veilleras au centre de la terre « Sur le haut de ma tour,
« Je t'ai dit : — Mastaï, travaille en ma présence, « Remets de la vertu dans l'âme ou l'innocence « Lentement se détruit ; « C'est toi qui verseras de l'huile dans ma lampe, « Pour qu'en l'esprit de l'homme où le mal parfois rampe « Il ne soit jamais nuit.
« Je t'ai dit : — Mastaï, chasse Satan, s'il entre. « Tous les crimes hideux, rôdant hors de leur antre, « Guettant l'homme éprouvé, « Te trouveront debout sur leur route, ô pontife, « Et fermeront leur gueule et baisseront leur griffe « Devant ton doigt levé.
« Or, le monde t'a vu, toi le saint, toi l'auguste, « Dire au crime : courage ! et la porte du juste « A tremblé sur ses gonds. « Tu louas les bourreaux vainqueurs, toi mon ministre « Tu pris sur tes genoux, magicien sinistre, « La tête des dragons.
« Devant le créateur, devant les créatures, « Tu mis sur les tyrans, tu mis sur les parjures, « Sur le vol effronté, « Sur le meurtre ivre et fou qui dans le sang se plonge, « Tu mis sur cet amas d'horreur et de mensonge « Mon sceau de vérité.
« Chien du troupeau, tu fus un loup comme les autres ! « Ô rois, ses attentats amnistiaient les vôtres ; « Si bien, pape romain, « Qu'aujourd'hui, dans le trouble et dans l'inquiétude, « Pas un abri lointain, pas une certitude « Ne reste au genre humain !
« Pure étoile éclairant les vivants dans leurs routes, « La vérité brillait au fond des sombres voûtes « Où l'œil de l'homme atteint, « Je t'avais, comme Aron et comme Zoroastre, « Mis si haut que toi seul pouvais souffler sur l'astre ; « Prêtre, tu l'as éteint !
« J'avais entre tes mains déposé la justice, « De peur que l'homme n'erre et ne se pervertisse « Comme au temps de Japhet, « Des âmes des vivants j'avais fait ton domaine, « Je t'avais confié la conscience humaine. « Réponds, qu'en as-tu fait ? »
                                       XVII
L'homme resta béant, et, sans cri, sans prière Et sans souffle, il tomba les deux mains en arrière, Comme s'il eût été poussé par la clarté Je sentis tressaillir l'obscure éternité.
                                       *
Et, comme je fuyais, dans la nuée ardente Une face apparut et me cria : Mon Dante, Prends ce pape qui fit le mal et non le bien, Mets-le dans ton enfer, je le mets dans le mien.
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myname9us-blog · 7 years
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Sur la route 11  GOING TO CALIFORNIA nouvelle  ils avaient convenu (enfin elle) qu'ils débarrassaient la première matinée du mois de mai, quand le soleil commence à se donner des airs de plage  oublie pas de faire vérifier l'auto, j'ai pas envie de rester jammée nulle part US, réitère pour une enième fois Belly à son petit ami  --qui l'a sautée la première fois dans un dépotoir de pneus, pour ceux que ça intéressent...ou que ça réminesencent quelque chose … du déjà vu  Pour toute réponse, le petit ami dépose une paire de yeux, des 9, sur elle en se demandant s'il vaut mieux s'incliner une enième fois ou l'étriper sans préavis une fois pour toutes avant de partir  C'est pas les filles en mal de partance pour la Californie qui manquent, anyway   si quelqu'un se perd ce sera juste moi, promis    idiot, qu'elle réplique en haussant les épaules tout en poursuivant ses réflexions : running ou sandales?      réponse idiote effectivement mais foutrement bien articulée narrativement  En tous cas, dans les sillons tortueux de sa narration à elle, de la logique individualiste de son « j'ai pas envie de rester prise nulle part US », et lui alors, où est-ce qu'il resterait pris, en mer Rouge?  à moins qu'elle reste prise dans sa tête, ce serait bien son genre ça Style vieux vinile, bipbipbip    pendant qu'elle s’engouffre dans ses chaussures noires aux talons plats il regarde l'ombre qu'elle projette sur le mur  Il adore suivre l'ombre des gens, leur chair virtuelle où tout semble s'y concentrer dans une prégnance que la lumière ne saisit pas vraiment,  (: l'ombre, ce mot croisé de la lumière)  Ou vraiment mal   Belly, dans sa présence physique, apparaît comme brouillée, une pellicule non traitée ou fortement négligée  La lumière métaphysico-physique depuis Platon a empêché le monde de se développer  tu penses à quoi  là, dans ton fumoir?      je regarde ton ombre  J'aime ton ombre  (mais bizarrement, pas aujourd'hui, qu'il pense)  Pas plus qu'il n'aime cet abruti de soleil qui vient d'ouvrir son crématorium, « Sortez de vos piaules et allez griller en enfer »    I think I might be sinking  throw me a line if I reach it in time C'est maintenant officiel, il a oublié de faire faire un check-up, à trop lui rappeler elle l'a comme sommé d'oublier    t'as pas oublié de faire vérifier l'auto, évidemment?    Son évidemment me tapa tout de suite sur les nerf s pourquoi j'aurais oublié, tu y pensais constamment  Oui, bon, j'ai oublié  On aura qu'à s'arrêter en chemin dans un garage    un garage? si on en voit un    y a des jours où elle est vraiment chiante, si elle était pas si...accomodante au lit ça ferait un boutt....  La pensée s'arrête ici, tout le monde débarque  Qui va au bout de ses pensées, même les mieux articulées, les plus présentables? qui termine mentalement ses phrases? qui pourrait dire de façon honnête : j’ai pensé?  Je pense un peu donc j'existe un peu, la pensée est la preuve ontologique de la mort (ontologie, mot qu’on devrait rayer des dictionnaires philosophiques, celui-là et bien d’autres) Pour être certain de penser, faut prendre des notes, faire un livre, l'éditer, le vendre  En attraper d'autres. des non penseurs, des penseurs un peu  C'est ça un écrivain, celui qui en pense un peu plus  (ou peut-être un peu moins?)  Jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'il y a des bouts, et même assez longs, dans son livre, qu'il n'a pas pensé  Ils sortent d'où ces bouts-là   ride a white mare in the footsteps of down tryin' to find a woman who's  Y a pas qu’en psychanalyse qu’on bosse avec des restants de réflexions, des mots interrompus, en philo aussi  Mais en philo c’est incurable, pas de remède miracle : la métaphysique c’est du suicide assisté   à quoi tu penses encore?j’aime l’odeur de tes pieds  Ils puent  Mais juste ce qu’il faut   je pensais qu'on termine jamais ses pensées, soit pour des raisons constitutionnelles, soit à cause de motifs externes, comme c'est le cas, là   Il y a un blanc immaculé dans la pensée que le langage intime arrive pas à cerner... la pensée est une ombre sur la pensée, puis une autre pensée sur cette pensée, une autre ombre sur cette ombre  C’est le détour de Babel  Quand on pense faudrait toujours commencer avec cette question : il y a combien d'étages? (...et si je sautais dans le vide?...)  La plupart du temps c'est superficiel, on file vers la Californie, alors on pense à la Californie  Puis subitement la pensée se déplace, un visage croisée sur la rue il y a deux semaines, un livre qu'on a commencé à lire puis qu'on a abandonné à la page 53, un check-up qu’on a omis Subitement la pensée se retrouve à l'anniversaire de son père quand il a eu cinquante ans, puis Kant elle vient  de poser ses pieds nus (sales, comme la Vierge) sur le dash (je) bande donc je (suis) soudain, toujours en suivant le même syllogisme désarticulé,  ses saletés de shooes n’importe où un autre visage vient traverser le champ impersonnel de la pensée, du non-messieu qui pense, le visage d'une fille qu'on a jamais vu auparavant et qui vous demande le chemin pour aller à San Francisco  Il y a toujours une sorte de rupture, de meurtrière qui ouvre ces pensées  Comme une tache d'encre ou de sang qui s'étend progressivement... qui recouvre le texte ou...   Des pensées d’événements qui n'ont pas eu lieu, qui n'ont pas de lieu, lieu vide dans la tête  Comme l'inspiration, une pensée qui n'a jamais été pensée, que personne avant vous n'a pensé   Il y a aussi les pensées aspirantes, celles qui vous attirent en des lieux déserts, sans demeure, dans l'esprit ou dans le monde, vers quelque chose ou quelqu'un qui existe, là, quelque part, mais pas pour vous  Existe en soi, disons, dans le monde, quelque part, mais seulement  de manière abstraite dans la pensée Des pensées-bonbons comme celles avec lesquelles les maniaques attirent les petits enfants, une idéalité sur le point de basculer dans l'Acte, de réaliser un cartoon dans le monde  Les Noumènes kantiens sont peut-être ce qui rend non seulement possible la connaissance, mais l'effectue en réalisant le monde en soi pour soi (le dash toujours sous ses putains de pieds( Je me suis souvent demandé à quoi pensait un tueur au moment où il tuait, un meurtre horrible, je veux dire, sadique, impassible  A ses emplettes de Noël peut-être..., qu'il pense avec un petit sourire en garrochant un oeil du côté de Belly  Vous êtes bien morbide, monsieur, remarque celle-ci en secourant une gum abandonnée dans son sac (il descend l'escalier en courant, non : il se jette dans    le problème) avec les penseurs qui élaborent des systèmes philosophiques Pendant qu'il conduit les pensées sans fin continuent de l'assiéger, c'est qu'ils veulent tout mettre dans la pensée, saisir le monde sans envers, sans faces latérales, sans sa multiplicité de zones optiques et haptiques offertes à une multiplicité de regards et de mains  Le philosophe aphénoménologue exige de son objet la fidélité, toute sa morale picassienne se fonde sur cette exigence, ce maintient  Mais chaque stance d'une pensée philosophique n'exprime qu'une de ses zones à la fois, libérant un accueillir limité dans le temps d'un cueillir, sur fond blanc  Le sans-fond ne s'abîme pas dans un gouffre des profondeurs, dans un non-sens inopérant  Le sans-fond est un blanc de surface, chaque pensée se dégage partiellement depuis ce blanc qui la recouvre et dont les hachures des Ténébristes constituent la métaphore picturale, distinguant ce blanc opaque de toute transparanéité solaire platonicienne  Le blanc imprime les dessous du monde d'une coulée de sens inédite  Le blanc-noir est synonyme de pureté, c'est la couleur de la robe de la future épouse, épouse qui devra être l'accueillir d'une pluralité de zones de visibilités et de touchers Toutes les pensées me semblent avoir un visage, un visage qui se dévoile dans une incohérence logique, non pas une logique incohérente mais logique d'une incohérence, d'une non cohésion irréductible  Une collision qui connecte une multitude de visages-pensées en les disjoignant de la blessure de leur unité C'est cette unité, cette cohérence transcendantale que les philosophes veulent préserver, la Loi qui fait de leur femme leur possession et qui ne constitue qu'une possession simulée  Car ce qui fonde la Loi c'est le désir et c'est par le désir qu'elle répand (gauchement) qu'une femme vous appartient  (ùùù9stink foot darlin’) Si elle n'est pas cet accueillir, elle vous échappe car jamais vous ne la possédez entièrement, vous vous diluez dans une confrérie de penseurs qui la pensent  D'autres têtes, d'autres pensées doivent s'infiltrer dans votre pensée, votre lit, votre philosophie et alors seulement vous commencez à la sentir vôtre Les pensées systématisées ce n'est pas très accueillant -ni très brillant-, on peut vous y héberger pour la nuit, vous servir le petit déjeuner, mais c'est tout ce qu'on peut faire  Du reste qui voudrait coucher avec la femme du patron  Il y a que les pensées aponctuelles sur fond blanc qui attirent les belles femmes... et les disciples, invités que l'on reçoit et non des singes qui vous imitent  De préférence, vos disciples seront pantomimes, créerons votre pensée, et vous et votre femme, qu'ils appelleront dans l'intimité de votre regard, putain  Un restaurant, lance Belly en indiquant du doigt une pancarte à moité digérée  On va s'arrêter manger une bouchée    sans un mot, Vernon quitte la route et s'engage dans le petit chemin qui mène au resto    et à moi tu penses jamais? questionne Belly, un petit ton de défi dans la voix, du genre on se comprend      c’est ce que je croyais : qu'on devait pas avoir de secret l'un pour l'autre  Et on n’en a pas      oh là, oh là, monsieur, tu t'en tireras pas avec des formules vides comme ca    tu veux la vérité?   essaie toujours, on verra      j'ai pensé à toi tantôt, c'est de là que tout le reste a débloqué  J'ai pensé que t'étais vraiment chiante et que si t'étais pas aussi belle au lit ça fait longtemps    ça fait longtemps quoi?    j'ai pas pensé la suite, ça s'est décroché    comme ça, tout seul?...développe voir      qu'est-ce tu veux savoir?     je veux en apprendre plus sur la pute    j’ai dit belle pas pute    j’imagine, ouais    et ses actes, y va-t-on jusqu'au bout? l'acte est peut-être un geste, une intention qui n'a jamais la possibilité de s'accomplir, le mot de se dire, qui reste en l'air comme un baiser ou un câlin qui ne va pas plus loin?...  Un acte doit créer son objet, à tous le moins le modifier, le « reproportionné », le redimensionner pour qu'il entre dans l'histoire, ou dans l’univers (l’acte, le mot ne se trouvent pas dans un sac à phénomènes)  Quand est-ce que tu m’as redimensionné?  Bien grand mot :  Histoire  Une action, gestuelle ou verbale, doit s'imposer, se distinguer à travers une multitude d'origines mondaines (modestes?) distinctes, toute création, toute instauration, toute inauguration requière une destruction phénoménale prodigieuse  Construire sa maison, c'est assassiner un espace vacant, bourré de racoins sombres  (comme te tuer en chacune de tes existences?  Mais même là je n'aurai tué qu'une origine singulière à chaque fois, un petit coin du monde : ton cri résonne en aparté de ton existence multiple)    pour qu'une pensée puisse se présenter avec un semblant de continuité, de dignité, il faut que celle-ci soit limitée  Si nous usions de l'ensemble des potentialités de notre cerveau, aucune pensée ne pourrait s'achever, se tramer une route sûre, le cerveau est multioriginaire, multipistes... : un accélérateur de phénomènes Le Logos ne constitue qu'un fragment unidirectionnel, isolé, il lui devient alors possible d'inscrire une histoire  -contingente sous son fard de nécessité  L'écriture se dissimule plus difficilement, chaque syntaxe opère une rupture unifiante mais anhistoriquement, a-graphiquement elle demeure un pari, un coup de dés-irs    la pensée qui écrit -et non qui s'écrit, se traduit, se présente- ne peut « se prononcer » que dans les vapeurs diffuses d'un flottement, d'une poerrance, ce que précisément lui refuse toute gravure métaphysique s'assurant dans un Logos stabilisant, maîtrisant son dire et y subordonnant la pensée en tant que conscience de son dit    le cerveau dissimule une proie      je me souviens de sa main qui me masturbait... sa langue sur mon gland... je me souviens aussi l'avoir traitée de vaurien plusieurs fois pour la faire venir dans sa culotte pendant qu'elle suçait... et une fille au restaurant, une brunette au cheveux coupés courts qui m'a demandé le chemin pour San Francisco près des toilettes... c'est tout ce que je me souviens    quand elle si m’  mettait, vous savez!    et pourquoi vous êtes reparti sans l'attendre?    j’attendais personne…    même pas Belly?...     « c'était un dimanche  Non, un lundi  Oui, c'est sûr, c'était un lundi  Je suis sûr Là  Mais le Là c'est le présent, un lundi-Là « en chair et en os » qui se présente comme s'il avait drainé derrière lui un tas de lundi quelque part (qui s'accrochent à lui ou ecore l'inverse) et qui a une odeur de dimanche  Un jours férié peut-être, un dimanche prolongé, un sursis...un surplus de week-end  se stigmatise avant de s'éclipser dans le passé  Lequel?  Il y a deux passés, un passé défunt, sans Là, retourné au culte  Et un passé vivant, toujours Là, un passé en sursis (est-ce le passé qui s'accroche au présent ou le présent qui vit à la charge d'un autrefois?) » La pensée c'est ça, une machine à hypothèses, les certitudes l'effraient, comme un accusé qui redoute la fin du procès  Et si le monde devait s'arrêter à la relativité? à la mécanique quantique et ses conflits nuptiaux avec la macrocosmologie?  si le monde devait prendre fin avec les philosophies actuelles, s'immobiliser dans l'art actuel, s'éterniser dans la politique actuelle? la pensée le tolèrerait-elle? Ce qui intéresse la pensée c'est ce qu'elle ne parvient pas à penser, de même ce qui intéresse celui qui parle c'est ce qu'il ne peut pas dire, ontologiquement ou par décret  Non La pensée est incapable de garder un secret, le tout-bas ne relève donc pas de la pensée  Les morts  Les fantômes  Les morts ont été happés par le passé transcendant, les fantômes {sont} engorgés dans le passé immanent  (qui n'est pas une rétention), un passé qui ne relève pas de l'être, passé {non}-positif et non pas présent qui n'est plus  Les morts et les fantômes mijotent Vous cherchiez du sens, dites-vous?  le sens c'est l'après-coup de la pensée, le coup pour rien, la pensée pense, dé-pense par signes en se frottant sur les murs peints de la grotte : une esthétique précède toute logique    il n'y a que deux questions morales essentielles et elles sont inconciliables  Pourquoi le mal existe-t-il?  Question neutre  Pourquoi le mal existe-t-il moi qui aurait préféré le bien?  Question inénonçable dans les registres d'une neutralité (vient toujours un moment où la pensée devient dangeureuse, morale) Attendre qui?le cerveau dissimule toujours sa proiean my girl-fried cry « you got j’ai pensé aussi que j’aimais l’odeur de tes pieds    mes pieds?  Pourquoi?  Qu’est-ce qui ont de spé?    ils puent et j’aime
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myname9us-blog · 7 years
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                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       Ils avaient convenu qu'ils partiraient la première matinée du moi de mai, quand le soleil commence à se donner des airs de plage  oublie pas de faire vérifier l'auto, j'ai pas envie de rester prise nulle part USA, répète pour une centième fois Belly à son petit ami --qui l'a sautée la première fois dans un dépotoir de pneus, pour ceux que ca intéresse    pour toute réponse, celui-ci la regarde en se demandant s'il vaut titre alternatf : Serial Being il y a quelques absents je pense, vous prenez jamais les présences... c'est pas nécessaire, je sais toujours qui est là, qui pas [le soleil s'éteint, son corps s'ombre, c'est à ce moment qu'excessivement bandé il la viole] [lui et l'étudiante baisent mais il ne lève pas elle -c'est pas grave, c'est des choses qui arrivent] [sur une étagère de bibliothèque, des cadres retournés, une vingtaine environ -qu'est-ce que c'est, pourquoi tu les places de dos? (elle en retourne un ; photo d'une fille, ce sont tous des photos de filles prises légèrement dans l'ombre, sans flash)  C'est qui toutes ces filles?  -des amies  -tu les vois toujours?  -toujours  -et... (elle s'interrompt)  -la première à droite  --plutôt belle, dommage qu'y est pas plus de lumière  -dommage, oui, elle serait peut-être encore...  Tu viens, je vais en prendre une de toi sur la plage [ombré, le culturel s'estompe, laissant la nature s'exprimer, la putain...   vient toujours un moment où la pensée devient dangereuse, tout comportement moral relève d'une violence répressive, inhumaine
 GOING TO CALIFORNIA nouvelle
 ils avaient convenu qu'ils débarrassaient la première matinée du mois de mai, quand le soleil commence à se donner des airs de plage oublie pas de faire vérifier l'auto, j'ai pas envie de rester jammée nulle part US, réitère pour une enième fois Belly à son petit ami --qui l'a sautée la première fois dans un dépotoir de pneus, pour ceux que ça intéressent...ou que ça réminesencent quelque chose … du déjà vu  Pour toute réponse, le petit ami dépose une paire de yeux, des 9, sur elle en se demandant s'il vaut mieux s'incliner une enième fois ou l'étriper sans préavis une fois pour toutes avant de partir  C'est pas les filles en désir de partance pour la Californie qui manquent, anyway    si quelqu'un se perd ce sera juste moi, promis    idiot, qu'elle réplique en haussant les épaules en continuant ses réflexions : running ou sandales? Réponse idiote effectivement mais foutrement bien articulée narrativement  En tous cas, au niveau de sa narration à elle, de la logique individualiste de son « j'ai pas envie de rester prise nulle part US », et lui alors, où est-ce qu'il resterait pris, en mer Rouge?  à moins qu'elle reste prise dans sa tête, ce serait bien son genre ça    pendant qu'elle enfile ses chaussures noires aux talons plats il regarde l'ombre qu'elle projette sur le mur  Il adore suivre l'ombre des gens, leur chair virtuelle où tout semble s'y concentrer dans une prégnance que la lumière ne saisit pas vraiment  (: l'ombre, ce mot croisé de la lumière) Ou vraiment mal Belly, dans sa présence physique, apparaît comme brouillée, une pellicule non traitée ou fortement négligée  La lumière métaphysico-physique depuis Platon a empêché le monde de se développer  tu penses à quoi  là, dans ton fumoir?      je regarde ton ombre  J'aime ton ombre  (mais bizarrement, pas aujourd'hui, qu'il pense)  Pas plus qu'il n'aime cet abruti de soleil qui vient d'ouvrir son crématorium, « Sortez de vos piaules et allez griller en enfer »    I think I might be sinking  throw me a line if I reach it in time  C'est maintenant officiel, il a oublié de faire faire un check-up, à trop lui rappeler elle l'a comme sommé d'oublier    t'as pas oublié de faire vérifier l'auto, évidemment?    pourquoi j'aurais oublié, tu y pensais constamment  Oui, bon, j'ai oublié  On aura qu'à s'arrêter en chemin dans un garage    si on en voit un    y a des jours où elle est vraiment chiante, si elle était pas si...accomodante au lit ça ferait un boutt....  La pensée s'arrête ici, tout le monde débarque  Qui va au bout de ses pensées, même les mieux articulées, les plus présentables? qui termine mentalement ses phrases? qui pourrait dire de façon honnête : j’ai pensé?  Je pense un peu donc j'existe un peu, la pensée est la preuve ontologique de la mort (ontologie, mot qu’on devrait rayer des dictionnaires philosophiques, celui-là et bien d’autres) Pour être certain de penser, faut prendre des notes, faire un livre, l'éditer, le vendre  En attraper d'autres. des non penseurs, des penseurs un peu  C'est ça un écrivain, celui qui en pense un peu plus  (ou peut-être un peu moins?)  Jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'il y a des bouts, et même assez longs, dans son livre, qu'il n'a pas pensé  Ils sortent d'où ces bouts-là   ride a white mare in the footsteps of down tryin' to find a woman who's  Y a pas qu’en psychanalyse qu’on bosse avec des restants de réflexions, des mots interrompus, en philo aussi  Mais en philo c’est incurable, pas de remède miracle : la métaphysique c’est du suicide assisté   à quoi tu penses encore?    je pensais qu'on termine jamais ses pensées, soit pour des raisons constitutionnelles, soit à cause de motifs externes, comme c'est le cas, là   Il y a un blanc immaculé dans la pensée que le langage intime arrive pas à cerner... la pensée est une ombre sur la pensée, puis une autre pensée sur cette pensée, une autre ombre sur cette ombre  C’est le détour de Babel  Quand on pense faudrait toujours commencer avec cette question : il y a combien d'étages? (...et si je sautais dans le vide?...)  La plupart du temps c'est superficiel, on file vers la Californie, alors on pense à la Californie  Puis subitement la pensée se déplace, un visage croisée sur la rue il y a deux semaines, un livre qu'on a commencé à lire puis qu'on a abandonné à la page 53, un check-up qu’on a omis  Subitement la pensée se retrouve à l'anniversaire de son père quand il a eu cinquante ans, puis Kant qui a publié sa Critique de la raison pure dans la cinquantaine  Et soudain, toujours en suivant le même syllogisme désarticulé,  un autre visage vient traverser le champ impersonnel de la pensée, du non-moi qui pense, le visage d'une fille qu'on a jamais vu auparavant et qui vous demande le chemin pour aller à San Francisco  Il y a toujours une sorte de rupture, de meurtrière qui ouvre ces pensées  Comme une tache d'encre ou de sang qui s'étend progressivement... qui recouvre le texte ou...   Des pensées d’événements qui n'ont pas eu lieu, qui n'ont pas de lieu, lieu vide dans la tête  Comme l'inspiration, une pensée qui n'a jamais été pensée, que personne avant vous n'a pensé   Il y a aussi les pensées aspirantes, celles qui vous attirent en des lieux déserts, sans demeure, dans l'esprit ou dans le monde, vers quelque chose ou quelqu'un qui existe, là, quelque part, mais pas pour vous  Existe en soi, disons, dans le monde, quelque part, mais seulement  de manière abstraite dans la pensée  Des pensées-bonbons comme celles avec lesquelles les maniaques attirent les petits enfants, une idéalité sur le point de basculer dans l'Acte, de réaliser l'idéel dans le monde  Les Noumènes kantiens sont peut-être ce qui rend non seulement possible la connaissance, mais l'effectue en réalisant le monde en soi pour soi  Je me suis souvent demandé à quoi pensait un tueur au moment où il tuait, un meurtre horrible, je veux dire, sadique, impassible  A ses emplettes de Noël peut-être..., qu'il ajoute avec un petit sourire en jetant un oeil du côté de Belly Vous êtes bien morbide, monsieur, remarque celle-ci en secourant une gum abandonnée dans son sac (il descend l'escalier en courant, non : il se jette dans    le problème) avec les penseurs qui élaborent des systèmes philosophiques  Pendant qu'il conduit les pensées sans fin continuent de l'assiéger, c'est qu'ils veulent tout mettre dans la pensée, saisir le monde sans envers, sans faces latérales, sans sa multiplicité de zones optiques et haptiques offertes à une multiplicité de regards et de mains  Le philosophe exige de son objet la fidélité, toute sa morale se fonde sur cette exigence  Mais chaque moment d'une pensée philosophique n'exprime qu'une de ses zones à la fois, libérant un accueillir, limité dans le temps d'un cueillir, sur fond blanc  Le sans-fond ne s'abîme pas dans un gouffre des profondeurs, dans un non-sens inopérant  Le sans-fond est un blanc de surface, chaque pensée se dégage partiellement depuis ce blanc qui la recouvre et dont les hachures des Ténébristes constituent la métaphore picturale, distinguant ce blanc opaque de toute transparanéité solaire platonicienne  Le blanc imprime les dessous du monde d'une coulée de sens inédite  Le blanc-noir est synonyme de pureté, c'est la couleur de la robe de la future épouse, épouse qui devra être l'accueillir d'une pluralité de zones de visibilités et de touchers  Toutes les pensées me semblent avoir un visage, un visage qui se dévoile dans une incohérence logique, non pas une logique incohérente mais logique d'une incohérence, d'une non cohésion irréductible  Une collision qui connecte une multitude de visages-pensées en les disjoignant de la blessure de leur unité  C'est cette unité, cette cohérence transcendantale que les philosophes veulent préserver, la Loi qui fait de leur femme leur possession et qui ne constitue qu'une possession simulée  Car ce qui fonde la Loi c'est le désir et c'est par le désir qu'elle répand (gauchement) qu'une femme vous appartient  Si elle n'est pas cet accueillir, elle vous échappe car jamais vous ne la possédez entièrement, vous vous diluez dans une confrérie de penseurs qui la pensent  D'autres têtes, d'autres pensées doivent s'infiltrer dans votre pensée, votre lit, votre philosophie et alors seulement vous commencez à la sentir vôtre Les pensées systématisées ce n'est pas très accueillant -ni très brillant-, on peut vous y héberger pour la nuit, vous servir le petit déjeuner, mais c'est tout ce qu'on peut faire  Du reste qui voudrait coucher avec la femme du patron  Il y a que les pensées aponctuelles sur fond blanc qui attirent les belles femmes... et les disciples, invités que l'on reçoit et non des singes qui vous imitent  De préférence, vos disciples seront pantomimes, créerons votre pensée, et vous et votre femme, qu'ils appelleront dans l'intimité de votre regard, putain  Un restaurant, lance Belly en indiquant du doigt une pancarte à moité digérée  On va s'arrêter manger une bouchée    sans un mot, Vernon quitte la route et s'engage dans le petit chemin qui mène au resto    et à moi tu penses jamais? questionne Belly, un petit ton de défi dans la voix      je croyais qu'on devait pas avoir de secret l'un pour l'autre      oh là, oh là, monsieur, tu t'en tireras pas avec des formules vides comme ca    tu veux la vérité?   essaie toujours, on verra      j'ai pensé à toi tantôt, c'est de là que tout le reste a débloqué  J'ai pensé que t'étais vraiment chiante et que si t'étais pas aussi belle au lit ça fait longtemps    ça fait longtemps quoi?    j'ai pas pensé la suite, ça s'est décroché    comme ça, tout seul?...développe voir      qu'est-ce tu veux savoir?     je veux en apprendre plus sur la pute    j’ai dit belle pas pute    j’imagine, ouais    et ses actes, y va-t-on jusqu'au bout? l'acte est peut-être un geste, une intention qui n'a jamais la possibilité de s'accomplir, le mot de se dire, qui reste en l'air comme un baiser ou un câlin qune va pas plus loin?...genre trop proche  Un acte doit créer son objet, à tous le moins le modifier, le « reproportionné », le redimensionner pour qu'il entre dans l'histoire, ou dans l’univers (l’acte, le mot ne se trouvent pas dans un sac à phénomènes)  Bien grand mot :  Histoire Une action, gestuelle ou verbale, doit s'imposer, se distinguer à travers une multitude d'origines mondaines (modestes?) distinctes, toute création, toute instauration, toute inauguration requière une destruction phénoménale prodigieuse  Construire sa maison, c'est assassiner un espace vacant, bourré de racoins sombres  (comme te tuer en chacune de tes existences?  Mais même là je n'aurai tué qu'une origine singulière à chaque fois, un petit coin du monde : ton cri résonne en aparté de ton existence multiple)    pour qu'une pensée puisse se présenter avec un semblant de continuité, de dignité, il faut que celle-ci soit limitée  Si nous usions de l'ensemble des potentialités de notre cerveau, aucune pensée ne pourrait s'achever, se tramer une route sûre, le cerveau est multioriginaire, multipistes... : un accélérateur de phénomènes Le Logos ne constitue qu'un fragment unidirectionnel, isolé, il lui devient alors possible d'inscrire une histoire  -contingente sous son fard de nécessité  L'écriture se dissimule plus difficilement, chaque syntaxe opère une rupture unifiante mais anhistoriquement, a-graphiquement elle demeure un pari, un coup de dés-irs    la pensée qui écrit -et non qui s'écrit, se traduit, se présente- ne peut « se prononcer » que dans les vapeurs diffuses d'un flottement, d'une poerrance, ce que précisément lui refuse toute gravure métaphysique s'assurant dans un Logos stabilisant, maîtrisant son dire et y subordonnant la pensée en tant que conscience de son dit    le cerveau dissimule une proie      je me souviens de sa main qui me masturbait... sa langue sur mon gland... je me souviens aussi l'avoir traitée de vaurien plusieurs fois pour la faire venir dans sa culotte pendant qu'elle suçait... et une fille au restaurant, une brunette au cheveux coupés courts qui m'a demandé le chemin pour San Francisco près des toilettes... c'est tout ce que je me souviens    et pourquoi vous êtes reparti sans l'attendre?    j’attendais personne…   même pas Belly?...     « c'était un dimanche  Non, un lundi  Oui, c'est sûr, c'était un lundi  Je suis sûr Là  Mais le Là c'est le présent, un lundi-Là « en chair et en os » qui se présente comme s'il avait drainé derrière lui un tas de lundi quelque part (qui s'accrochent à lui ou ecore l'inverse) et qui a une odeur de dimanche  Un jours férié peut-être, un dimanche prolongé, un sursis...un surplus de week-end se stigmatise avant de s'éclipser dans le passé  Lequel?  Il y a deux passés, un passé défunt, sans Là, retourné au culte  Et un passé vivant, toujours Là, un passé en sursis (est-ce le passé qui s'accroche au présent ou le présent qui vit à la charge d'un autrefois?) » La pensée c'est ça, une machine à hypothèses, les certitudes l'effraient, comme un accusé qui redoute la fin du procès Et si le monde devait s'arrêter à la relativité? à la mécanique quantique et ses conflits nuptiaux avec la macrocosmologie?  si le monde devait prendre fin avec les philosophies actuelles, s'immobiliser dans l'art actuel, s'éterniser dans la politique actuelle? la pensée le tolèrerait-elle?  Ce qui intéresse la pensée c'est ce qu'elle ne parvient pas à penser, de même ce qui intéresse celui qui parle c'est ce qu'il ne peut pas dire, ontologiquement ou par décret  Non  La pensée est incapable de garder un secret, le tout-bas ne relève donc pas de la pensée  Les morts  Les fantômes  Les morts ont été happés par le passé transcendant, les fantômes {sont} engorgés dans le passé immanent (qui n'est pas une rétention), un passé qui ne relève pas de l'être, passé {non}-positif et non pas présent qui n'est plus  Les morts et les fantômes mijotent  Vous cherchiez du sens, dites-vous? le sens c'est l'après-coup de la pensée, le coup pour rien, la pensée pense, dé-pense par signes en se frottant sur les murs peints de la grotte : une esthétique précède toute logique  il n'y a que deux questions morales essentielles et elles sont inconciliables  Pourquoi le mal existe-t-il?  Question neutre Pourquoi le mal existe-t-il moi qui aurait préféré le bien? Question inénonçable dans les registres d'une neutralité (vient toujours un moment où la pensée devient dangeureuse, morale) Attendre qui?    votre copine    c'était pas ma copine, juste une putain que j'avais ramassé sur la route   vous habitiez ensemble pourtant à Montréal...    oui mais...c'était juste pour la dépanner, le temps qu'elle se trouve un appart'    ouais...puis elle décide de partir avec vous en Californie?...    why not?    ouais, effectivement, why not? on peut devenir riche et célèbre ici  Vous couchiez ensemble?   non  Enfin, pas vraiment, je...    ouais, râle l'enquêteur en s'allumant une Camel puis fixe un moment Vernon) Qu'est-ce que vous avez à la tête?    ça? je sais pas, j'ai du me cogner quelque part    si vous voulez mon avis, vous devriez voir un médecin    et un psychiatre aussi, je crois pas que ca nuise, balance l'autre type dans le coin qui n'a pas encore ouvert sa trappe     aussitôt dit aussitôt il se sent ridicule, encore une mauvaise réplique  Pièce sans auteur  Si Dieu est bougie on a brûlé la chandelle par les deux bouts, l'existence est devenue une scène sans coulisses, quoi qu'on fasse désormais on est condamné à jouer à le faire     il faut être soit fait fort, soit être complètement déconnecté Pendant qu'on l'interroge, en aucun moment Vernon ne bronche, donnant l’impression de se doubler lui-même, qu'il n'est qu'une doublure Mieux : une mauvaise doublure  Si c'était là sa manière de camper un rôle, aucune école d'acting soi-disant sérieuse ne l'admettrait dans ses coulisses  Et pourtant il déroute ceux qui l'interroge cent fois mieux que pourrait le faire l'acteur le plus doué  Il déroute, càd qu'il change les indications routières, par là ou par là? N'est-ce pas au fond cette hésitation qui rend indiscernable l'actant de l'acté? le chauffard du chauffé?  Au lieu de chercher à nous convaincre de l’innocence d'une fiction, ce sur quoi repose le jeu de l'acteur il me semble, ne vaudrait-il pas mieux rompre avec cette métaphysique théâtrale?  La nudité au cinéma, par exemple, relève de cette puissance de l'indiscernable  Ces seins en érections appartiennent-ils au personnage ou à l'actrice? qui bande?  Sûrement est-ce cette déroute qui rend la question de la nudité si délicate (ce qui n'est pas le cas de la peinture ou de la photo)  Si l'on censure plus facilement la nudité que la violence c'est justement qu'on ne croit pas à la violence de l'acteur, à ses balles bidons -et qui dans la vie peut être le pire des lâches  Il n'y a aucune hésitation ici  Or on croit à la jouissance de l'actrice tout en faisant semblant de regarder ailleurs, on joue à ne pas y croire  Et voilà qu'on se met à jouer nous aussi  Et c'est bien ce que les deux policiers doivent ressentir en cet instant :  eux aussi jouent Plutôt mal du reste  Dans leur peau peut-être !  L'acting de demain sera le mauvais acting d'aujourd'hui    en roulant, plus on abandonne de choses et de gens derrière soi  Rouler  Le plus loin et le plus déchirant possible abandonnant ainsi des personnes qu'on a aimé, qu'on aime encore peut-être...  Les revoir ils seront différents, eux aussi auront changé  Est-ce que tout ça en vaut la peine?  Il pense plus ou moins à ce genre de questions, lorsqu'on est jeune on vit plutôt de réponses  Bref, de clichés, de formules décongelées sans le moins du monde se croire dénué d'originalité Mais c'est lorsque les premières questions surgissent qu'un brin d'originalité perce  Parce que le sujet dans ses vêtements récents se retrouve soudain projeté hors de soi, mis à la porte de ses réponses  Une seule question et toute votre subjectivité vole en lambeaux  Les questions se tiennent loin de tout et d'abord des réponses  Les questions {sont} des virtualités actives, à l'inverse des réponses qui ne font que bouillir comme un potage résolu  Les idéalistes savent toujours ce qu'ils vont manger, en fait ils se mangent eux-mêmes    la route s'allonge devant eux, Vernon augmente la vitesse comme s'il devait rattraper la route, là où les parallèles se touchent, s'identifient visuellement, s’appellent par leur petit nom  on est encore loin? demande Belly ..    aucune idée, les panneaux se font rares    d'une certaine manière, on est perdu...    d'une autre, non  On va ben finir par tomber sur une indication quelconque    genre : vous êtes perdus    quel'q'chose comme, effectivement  Au moins on va être fixé  Non, j'imagine qu'en roulant tout droit on risque pas de se perdre  Depuis le début qu'on roule tout droit, on a pas dévié à ce que je sache, alors je vois pas pourquoi on serait perdu  Si quelqu'un s'est perdu, c'est pas nous, c'est la route    ouais, ben, justement, la route m'inspire pas confiance du tout    on est quand même pas tombé dans un roman de Stephen King...    qu'est-ce t'en sais?…  Les romans nous suivent à la trace    comme à son habitude chronique, elle se réfugiait dans une de ses phases de rationalité déviante, fréquentes chez les idéalistes en jupon  On verra jamais une gonzesse franchement rationaliste ou franchement empiriste, c'est toujours selon  C'est comme Dieu : on croit quand on a besoin d'un coup de pouce, autrement une attitude ado-agnostique est de mise   elle prend une gorgée d'eau puis ordonne à Vernon d'arrêter Une fois l'auto immobilisée, essentialisée, elle ouvre la porte, baisse son jeans, sa culotte, s'accroupit et pisse    merde, je me suis pissée sur les pieds, qu'elle lance en refermant la porte et en attrapant un Kleenex    une queue ça pisse où ça veut, un vagin ça pisse n'importe où, n'importe comment  Même chose quand ça baise, ça se barbouille de foutre partout, nous c'est direct dedans    on devrait vous donner une médaille, la médaille d'or du direct dedans    why not?  d'autant que c'est une idée de fille  Saluons cette nouvelle discipline olympique...   interdispline tu veux dire...    t'établis une envoûtante liaison entre ton vagin et une chiotte    bon, restons-en à discipline, c'est préfé : faut surveiller ses choix de mots quand on s'adresse à un maniaque    dommage, je commençais à m'y faire    ben défais-toi-y    l'autre reprit la parole ok, game nulle  (en fait cela ressemblait plutôt à une dégelée en règle)  Rebrassons les cartes : qu'est-ce que vous voulez qu'on pense?    peut-on vouloir ce que l'on pense, se demande Vernon, peut-on contrôler les pensées, ses propres pensées? Sales?...  Pauvre détective, on dirait un cartésien en permission et comme le Maître il a autant de motifs de s'illusionner  En fait, ce qu'il espère c'est la reconnaissance de l'idéalité d'un fait qui a échappé à l'observation, sa légitimation : on ne peut vouloir penser qu'en droit, càd selon une codification préexistante : la transgression n'est qu'un calque de l'Interdit  Aucun crime ne précède jamais la loi, pas plus qu'une pensée ne précède sa légitimité  Aucun hasard ne doit intervenir, ce serait amoral Imaginez une machine qui varierait ses données au gré de la fantaisie, qui échapperait au code de la machinaléité ou un garçon de café qui vous présenterait la liste des dix criminels les plus recherchés dans le pays en vous interrogeant    Vernon se rappelle alors un type avec qui il s'était lié à l'Université un été  Son projet était d'ouvrir à Vegas un hôtel de luxe où chaque jour les règlements seraient modifiés et toute infraction sévèrement punie  Cela semblait pire que les codes sadiens qui eux, du moins, restent invariables  Les gens riaient en disant qu'un tel hôtel n'existerait jamais, que personne ne voudrait fréquenter un tel endroit  En ce qui le concernait, Vernon n'était pas si convaincu, la servitude est une faculté innée chez la plupart des hommes  Pourquoi les religions ont eu, et ont encore, un contrôle si puissant sur les masses?  Par la grâce de la pénitence  « Dans le coin et baisse ta culotte  Right through »  Les sociétés modernes et tout leurs grands discours de libéralité reposent sur les mêmes fondements  La publicité par exemple, « si vous ne possédez pas cette voiture c'est que vous n'êtes rien et que vous méritez l'enfer »  La légitimité de l'Être s'identifie alors à cette voiture  Les biens matériels sont devenus affaire de droit, non de fait, ce que l'on accumule ce sont des droits, le droit d'être, de faire, de punir, et non des choses de fait, visibles  Car le Droit relève de l'invisible  Ce qui compte ce n'est pas le dix dollars qu'on a dans sa poche mais le dix dollars virtuel que l'on possède Les banques représentent précisément les nouveaux Temples où l'on gère le virtuel actif  S'il existe une essence fondamentale chez l'humain, ce n'est pas la Volonté de Puissance, qui n'est qu'une déessentialisation, mais bien plutôt la Volonté de non-Puissance, ce que Étienne de la Boëtie nommait servitude volontaire    I think I might be sinking throw me a line, if I reach it in time, I'll meet you up there soudainement, sur le siège-arrière de la vieille Ford convertible 1982, époque Reagan, trois femmes mariées se tripotaient à qui mieux-mieux  Je pourrais leur dire coupez ! et elles resteraient bandées,  la force et la volonté leur ferait défaut pour interrompre leurs frottements, leurs baisers et leurs caresses indécentes  Un mec débanderait sur le champ  D'ailleurs lorsqu'il baise, l'homme a une excitation variable, alors qu'elle est maintenue vive chez la femme La femme tient du feu, tandis que l'homme relève de la terre dépendante du climat  Les peuples qui sont en proie à des changements climatiques saisonniers constants ressentent plus fortement la mort et la naissance que les peuples dont le climat est plutôt tempéré  J'attendis qu'elles s'enfoncent quelques doigts dans  l'anus en écrasant leur vagin l'une contre l'autre, tout prêt de se barbouiller de foutre, pour dire coupez !...: on peut diriger une actrice mais pas une femme    it's not as hard, hard, hard as it seems    une femme ne ment pas : elle détourne la vérité à son avantage  C'est en ce sens que j'entends le mot de Pascal : si le nez de Cléopâtre avait été plus court la face du monde serait différente  C'est parce que le nez lui a allongé qu'elle a séduit Antoine : il ne s'agit pas de dire la vérité toute nue mais d'en créer la robe
   un grand vide s'était installé dans sa vie  Depuis longtemps maintenant  En répérer l'origine ou  opérer une généalogie du présent, cela ne ferait encore une fois qu'échapper au sens, au sens supposé accentuer le présent en l'arrachant au passé, au parié, en le déracinant :  comment peut-il y avoir du sens quand même les signes fuient?    à l'extérieur de la fac, où il enseigne, où il déteste enseigner, le soleil le nargue, la lumière de la Californie, l'ombre des vacances...elle avait convenu qu'elle partirait en mai    deux martini  Comme à son habitude L'absence de l'autre peut-elle rendre le Je alcoolique?  Qu'est-ce que le Je? un faiseur de symboles, peut-être a-t-il seulement commandé deux symboles, peut-être  n'est-il qu'un alcoolo symbolique, qu'un...  Qu'un quoi, il ne s'est rien passé?  Qu'un quoi, j'insiste, va au bout de ta pensée...   je peux m'assoir?   si tu veux, oui      une étudiante      intéressant le cours aujourd'hui, cette idée que Descartes est pas allé au bout de sa pensée, qu'après Je il y a forcément autre chose et pas cette platitude rhétorique de pense donc je suis  Encore s'il avait ajouté un meurtrier à je suis il y aurait eu là une authentique intention philosophique  De quoi réfléchir    c'est à nous d'aller au bout de sa pensée, mademoiselle, dit-il sans la regarder, d'en finir avec cette soi-disant linéarité positive, avec toutes ces fictions, cette mémoire close    un manhattan, qu'elle lance en direction de la serveuse  On voudrait s'évacher devant un texte et croire que tout nous est dit, poursuit le professeur, que tout ce qu'on à faire c'est d'encaisser les mots  Certainement pas, dès qu'on ouvre un livre, qu'on se plante devant un hiéroglyphe, on est déjà compromis jusqu'au cou, il n'y a pas d'innocence du lecteur pas plus que du juge     et on paie pour ça    ce que tu achètes ce sont pas les mots mais leur simple graphie    c’est irrationnel    ils boivent un moment sans dire un mot, le regard accro vers l'extérieur Puis le professeur revient à la charge, comme pour lui-même  la rationalité c'est avant tout une cohérence et comme toute cohérence elle vise à maîtriser ses énoncés, ses sorties de secours, ce qu'elle ne parvient pas à soumettre, à dompter elle le taxe d'irrationalité et le rejette du système d'un langage très fermé Le rationnel en somme c'est une limite, ce qui limite  Il s'est écrit beaucoup de métaphysique et pourtant la métaphysique, en tant que discours, n'est pas une écriture, l'écriture ne se soumet pas le sens puisqu'elle en confie la garde à l'autre, à quiconque, au lecteur, au transcripteur, au traducteur  L'écriture ne s'adresse qu'à des singularités volontaires, généralement absentes, tandis que la parole s'impose au plus près, son dire est immédiat, c-à-d à porté de voix  ¦ la main, la main traçante se déserte dans l'oeil retraçant    c'est pas le meilleur café que j'ai bu dans ma vie en tous cas, remarque Belly en grimaçant   t'as peut-être pas eu la meilleure des vies non plus   possible    tu comptes faire quoi en Californie?    je sais pas encore  Je vais laisser la place me donner des idées  Elle reprend une gorgée de café en grimaçant  dégueulasse    on ne l'entendait pas mais on la voyait voler, une habituée sans doute   on est où à ton avis? qu'elle demande    je sais pas trop, quelque part dans l'Ohio  Elle souffle, comme allongée sous la chaleur  je déteste les mouches    l'après-midi fait le tour du resto, silencieux  tu m'aimes combien?    très cher   dans ce cas-là pourquoi tu bandes pas?  Vernon détourne la tête tu sais, y a des sujets qu'i' faut aborder qu'que fois quand même...   y a rien à dire    l'étudiante en est à son troisième martini, la tête lui tourne légèrement se perdant dans le son de la voix de Vernon qui lui semble de plus en plus relever d'une atonalité céleste    si le Mal n'existait pas, le monde serait asymétrique et alors, l'asymétrie repoussée en Dieu, Sa Perfection s'évanouit Car la Perfection divine ne saurait reposer sur un déséquilibre, ainsi l'humanisme lui-même requière le mal, l'in-humain -le Mal {étant} précisément ce décentrement du Bien, ce déséquilibre ontologique,  le Mal {est}devenir- Bien dans un Acte inassouvissable  Voilà bien l'Éternel Retour, l'inépuisable recommencement inédit d'un event  Seul l'Être, fictif, perspectuel, nous préserve d'une déviance géométrico-mathématique, rend possible une morale et un sujet juridiquement constitué soumis et responsable à la fois  Le Bien n'est possible que dans une négation de la vie -de même Dieu    les pieds me brûlent, se plaint l'étudiante en frottant ceux-ci  On va chez toi? si t'as l'air climatisé par exemple...fait trop chaud pour baiser sans l'air climatisé   Même cette nuit ça risque d'être crevant   qu'est-ce qui te fait penser que j'ai envie de coucher avec toi?   parce que j'm'écarte facilement, c't'une aubaine    hmm, une aubaine...  Et si je préfère le luxe, dépenser beaucoup d'argent pour une fille...    it's your call !   t'essais de monter ta note, peut-être?...    absolument pas, tu peux coucher avec moi pis me coller un 0, j'm'en fous éperdument, j'trouve ça même super excitant, c'est mes parents qu'y ont insisté pour que je fasse l'Université, en ce qui me concerne, j'trouve ça complètement nul      alors, sous l'astre ébouillantée de cette fin d'après-midi, Vernon écope des grandes lignes existentielles de l'étudiante  Celle-ci avait vécu avec sa mère jusqu'à 17 ans puis s'était retrouvée, perdue serait plus juste, dans les quartiers tough de la ville  Sans être une prostituée de profession, il lui arrivait de « prêter » son corps pour quelques heures, jamais plus de trois  Mais l'idée qu'on pouvait en sortir, qu'on peut se sortir de n'importe laquelle situation au monde la gagnât comme une infection  Elle lisait beaucoup, « tout ce qui me tombait sous la main, de Mary Higgins Clark au Théorème de Gödel, tout »  Dès qu'elle a eu 21 ans elle s'est inscrite à l'université comme étudiante libre  Un an et demie plus tard elle devenait régulière, ce qui désormais l'obligeait à écrire, à défendre ses points de vues et bien sûr assumer la critique  « J'm'en suis pas trop mal sortie j'trouve, en bout de ligne, j'commence ma maîtrise l'an prochain  Mais tu sais, de ma vie passée j'ai conservé une chose, juste une : le plaisir, le besoin même de me donner sexuellement  Donner, vendre, y a pas de différence »  
rajouts plus haut/ X/  « c'était un dimanche  Non, un lundi  Oui, c'est sûr, c'était un lundi  Je suis sûr Là  Mais le Là c'est le présent, un lundi-Là « en chair et en os » qui se présente comme s'il avait drainé derrière lui un lundi quelque part (qui s'accroche à lui ou est-ce l'inverse?) et qui a une odeur de dimanche  Un jours férié peut-être, un dimanche prolongé, en sursis...le jour précédent un congé férié s'y substitut, le double, le stigmatise avant de s'éclipser dans le passé  Lequel?  Il y a deux passés, un passé transcendant, défunt, sans Là, retourné au culte  Et un passé immanent, toujours Là, un passé en sursis (est-ce le passé qui s'accroche au présent ou le présent qui vit à la charge d'un autrefois?) » La pensée c'est ça, une machine à hypothèses, les certitudes l'effraient, comme un accusé qui redoute la fin du procès Et si le monde devait s'arrêter à la relativité? à la mécanique quantique et ses conflits conjugaux avec la macrocosmologie?  si le monde devait prendre fin avec les philosophies actuelles, s'immobiliser dans l'art actuel, s'éterniser dans la politique actuelle? la pensée ne le tolèrerait pas  Ce qui intéresse la pensée c'est ce qu'elle ne parvient pas à penser, de même ce qui intéresse celui qui parle c'est ce qu'il ne peut pas dire, ontologiquement ou par décret  La pensée est incapable de garder un secret, le secret ne relève donc pas de la pensée  Les morts  Les fantômes Les morts ont été happés par le passé transcendant, les fantômes {sont} engorgés dans le passé immanent  (qui n'est pas une rétention), un passé qui ne relève pas de l'être, passé {non}-positif et non pas présent qui n'est plus  Vous cherchiez du sens, dites-vous?  le sens c'est l'après-coup de la pensée, le coup pour rien, la pensée pense par signes en se frottant sur les murs peints de la grotte : une esthétique précède toute logique  il n'y a que deux questions morales essentielles et elles sont inconciliables  Pourquoi le mal existe-t-il?  Question neutre Pourquoi le mal existe-t-il moi qui aurait préféré le bien? Question inénonçable dans les registres d'une neutralité     il existe une causalité des pensées, mais causalité non nécessaire ou l'effet conserve sa pleine autonomie  Et pourtant elle doit sa montée a la surface qu'a la pensée qui la précède, mais cette pensée première aurait pu être tout a fait autre  Les causes et effets psychiques ne relèvent pas d'un ordre logique, leur montage demeure aléatoire, se présentant qu'en de pures sérialités informelles                                                                                                     X/ il faut être soit fait fort, soit être complètement déconnecté   Pendant qu'on l'interroge, en aucun moment il ne bronche, on dirait qu'il se double lui-même, qu'il n'est qu'une doublure  Mieux : une mauvaise doublure  Si c'était là sa manière de camper un rôle, aucune école d'acting soi-disant sérieuse ne l'admettrait dans ses coulisses  Et pourtant il déroute ceux qui l'interroge cent fois mieux que pourrait le faire l'acteur le plus doué  Il déroute, càd qu'il nous met face à l'impossibilité de trancher, être ou réellité? N'.est-ce pas au fond cette hésitation qui rend indiscernable l'actant de l'acté?  Au lieu de chercher à nous convaincre de la réellité d'une fiction, ce sur quoi repose le jeu de l'acteur, ne vaudrait-il pas mieux pas mieux rompre avec cette métaphysique théâtrale?  La nudité au cinéma, par exemple, relève de cette puissance de l'indiscernable  Ces seins en érections appartiennent-ils au personnage ou à l'actrice? qui bande?  Sûrement est-ce cette déroute qui rend la question de la nudité si délicate (ce qui n'est pas le cas de la peinture ou de la photo)  Si l'on censure plus facilement la nudité que la violence c'est justement qu'on ne croit pas à la violence de l'acteur, à ses balles bidons -et qui dans la vie peut être le pire des lâches  Il n'y a aucune hésitation ici  Or on croit à la jouissance de l'actrice tout en faisant semblant de ne pas y croire, qu'on joue à ne pas y croire Voilà qu'on se met à jouer nous aussi  Et c'est bien ce que les deux policiers doivent ressentir en cet instant, eux aussi jouent Plutôt mal du reste  Dans leur peau peut-être !  L'acting de demain sera le mauvais acting d'aujourd'hui    en roulant, plus on abandonne de choses et de gens derrière soi  Rouler  Le plus loin et le plus déchirant possible abandonnant ainsi des personnes qu'on a aimé, qu'on aime encore peut-être...  Les revoir ils seront différents, eux aussi auront changé  Est-ce que tout ça en vaut la peine?  Il pense plus ou moins à cette question, lorsqu'on est jeune on vit plutôt de réponses  Bref, de clichés, de formules décongelées sans le moins du monde se croire dénué d'originalité Mais c'est lorsque les premières questions surgissent qu'un brin d'originalité perce  Parce que le sujet dans son intériorité se retrouve soudain projeté hors de soi, mis à la porte de ses cogitations  Une seule question et toute votre subjectivité vole en éclats  Les questions se tiennent loin de tout et d'abord des réponses  Les questions {sont} des virtualités actives, à l'inverse des réponses qui ne font que bouillir comme un potage résolu  Les idéalistes savent toujours ce qu'ils vont manger, en fait ils se mangent eux-mêmes    la route s'allonge devant eux, Vernon augmente la vitesse comme s'il devait rattraper la route, là où les parallèles se touchent, s'identifient visuellement  on est encore loin? demande Belly ..    aucune idée,.les panneaux se font rares    d'une certaine manière, on est perdu...   d'une autre, non  On va ben finir par tomber sur une indication quelconque    genre : vous êtes perdus    quel'q'chose comme  Au moins on va être fixé  Non, j'imagine qu'en roulant tout droit on risque pas de se perdre  Depuis le début qu'on roule tout droit, on a pas dévié à ce que je sache, alors je vois pas pourquoi on serait perdu  Si quelqu'un s'est perdu, c'est pas nous, c'est la route    ouais, ben, justement, la route m'inspire pas confiance du tout    on est quand même pas tombé dans un roman de Stephen King...    qu'est-ce t'en sais?...   elle se réfugiait dans une de ses phases de rationalité déviante, fréquentes chez les idéalistes en jupon  On verra jamais une gonzesse franchement rationaliste ou franchement empiriste, c'est toujours selon  C'est comme Dieu : on croit quand on a besoin d'un coup de pouce, autrement une attitude agnostique est de mise   elle prend une gorgée d'eau puis ordonne à Vernon d'arrêter  Une fois l'auto immobilisée, essentialisée, elle ouvre la porte, baisse son jeans, sa culotte, s'accroupit et pisse    merde, je me suis pissée sur les pieds, qu'elle lance en refermant la porte et en attrapant un Kleenex    une queue ça pisse où ça veut, un vagin ça pisse n'importe où, n'importe comment  Même chose quand ça baise, ça se barbouille de foutre partout, nous c'est direct dedans    on devrait vous donner une médaille, la médaille d'or du direct dedans    why not?  d'autant que c'est une idée de fille  Saluons cette nouvelle discipline olympique...   interdispline tu veux dire...    t'établis une envoûtante liaison entre ton vagin et une chiotte    bon, restons-en à discipline, c'est préfé : faut surveiller son choix de mots quand on s'adresse à un maniaque    dommage, je commençais à m'y faire    ben défais-toi-y  ///    faut que j'aille pisser, dit l'étudiante en se levant    oui, je l'ai   quoi, qu'est-ce que t'as?    l'air climatisé    parfait, je reviens dans deux secondes    pisse-toi pas sur les pieds Elle le regarde. Puis hausse les épaules, ne comprenant pas le pourquoi profond de sa remarque    le bar commence à s'emplir Vernon jette un oeil à sa montre : sept heures, et le soleil est toujours aussi chaud, « il doit être en train de pourrir », pense Vernon    « filant vers l'ouest, le vent qui semblait en revenir caressait leurs cheveux... »  Pourquoi la pensée s'enlise toujours dans des formules toutes faîtes, éculées, que même nos arrières-grands-parents en crèveraient de honte?  La pensée n'aime pas la violence, l'effraction d'une formule inédite : la pensée repose en paix  Sa quiétude c'est sa raison  La raison c'est l'immatière même  En fait, la raison n'a pas besoin de cerveau (elle préfère les crématoriums)  Si le cerveau est constitué de matière c'est qu'il est déraisonnable  Vaut mieux une âme, un complexe de relations irrelationnelles, un building originaire d'avant toute apparition fantômatique de matière, /matière transparente, jamais opaque, seul l'ego possède une opacité, parce qu'il est profondément seul      c'est ici que t'habites, dit l'étudiante en descendant de la vieille Huyndai  En entrant à l'intérieur du bungalow résidentiel elle est saisit par une mince odeur de renfermé et une bouffée de chaleur humide  t'as dit que t'avais l'air climatisé...    je l'ai, mais je l'ai pas installé encore, répond Vernon avec indifférence  L'étudiante le regarde, sans pouvoir entièrement réprimer un sentiment de jouissance : on l'a entraînée ici sous de faux prétextes dans le but précis de se la faire    t'attends quoi, les première neiges?  en Californie c'est long  Si tu permets, je vais en enlever un peu    elle ne garde que ses sous-vêtements  t'es pas marié j'espère?    Vernon l'entraîne au salon et remplit deux verres  tiens  Non, qu'il ajoute  Elle le regarde sans comprendre non, je suis pas marié, tu peux même enlever tes sous-vêtements, si ça te chante  En disant ces mots il la relève par le bras et la fout à poil  je crois que c'est la méthode que tu préfères Incapable de retenir une violente giclée de foutre sur ses cuisses elle pose son cul sur le divan  tiens finis ton verre que je le remplisse    elle le cale d'un coup sec, alors Vernon reprend son verre et retourne au bar, dans le fond du salon, le remplir à ras bol  tiens, dit-il en revenant  En reprenant son verre un peu de scotch tombe sur ses cuisses tu veux que je lèche, demande Vernon   it's your call  Vernon lui relève les jambes en les écartant     tout en la léchant, il la sermonne : tu sens la baise à plein poumon, pov’ p'lotte  Celle-ci transpire abondamment, son léger parfum bon marché commence à puer, à exciter son prof qui adore coucher avec des filles qui empestent la mort  L'étudiante décharge, arrive, vient, elle ne se retient plus : ils savent, se connaissent maintenant  Vernon lèche les streaks sales qui dégoulinent sur les pieds de l'étudiante en dernière année de bac      ils étaient sortis du restaurant au moment où le soleil expulsait ses derniers rayons  Une légère brise s'y substituait  qu'est-ce qu'on fait? qu'il avait demandé à Belly, on loue une chambre pour la nuit ou on continu de rouler?    dormir là? qu’elle demande en pointant le vieux motel    à moins qu'on trouve mieux en chemin, ce qu'y est pas évident    je pourrais conduire si tu veux, suggère-t-elle en baillant  Bon, j'ai dit en ressortant de l'auto pour me diriger vers le motel, arrête de faire l’idiote, t’adores te faire sauter dans des trous minables   Au bout d'une quinzaine de minutes à peu près je suis revenu  J'avais pris une chambre avec deux lits, un pour sa culotte  Après je me souviens plus trop, Belly a pris une douche...  Je l'ai fourrée, ça c'est sûr, mais à quel moment, je me souviens plus  Toute la nuit peut-être...je l'ai défoncée, son vagin, son trou de cul, j'ai déchargé dans sa gueule plusieurs fois  Elle croyait que j'étais impuissant  Moi aussi, en fait  Mais là c'était bestial, j'étais dur comme de la roche  Le lendemain on a repris la route, jusqu'à Los Angeles elle a pas dit un mot, et même à Los Angeles...  Le jour même j'ai loué une maison, avec option d'achat  ¨Ca fait dix-neuf ans que la maison m'appartient maintenant  Je me souviens avoir pensé un moment à la tuer, Belly, je parle  Au lieu de ça, j'ai soudoyé un type de la mairie pour qu'il nous marie, chez moi, à la maison  J'aimais m'en servir pour obtenir de l'avancement Peut-être vous pensez qu'elle était malheureuse, qu'elle m'haissait?  Pas du tout  Aujourd'hui c'est son quarantième anniversaire de naissance    Belly, à poil, entre lentement dans le salon et va s'agenouiller entre les cuisses de l'étudiante Pendant que Vernon frotte les pieds suants et sales de la philosophe en herbe sur ses lèvres,  Belly lui fouille le con  L'étudiante s'abandonne totalement, sans retenu    elle te plaît? demande Vernon en caressant la tête de Belly dont l'odeur de foutre commence à se mêler à celui de la pute qui écrase ses seins de jouissance, les autres filles que j'amenais faisaient que passer, mais elle tu peux la garder, t'en fera ce que tu voudras  Alors elle tourne légèrement la tête du côté de Vernon et cale sa verge gluante dans sa bouche  Bien qu'elle soit lesbienne, elle n'a jamais rien refusé à l'homme qu'elle aime    au bout d'un moment, Belly prend la place de son mari et attrape les pieds de l'étudiante qui dégagent une forte odeur de caoutchouc fondu, l'odeur imprégnée de ses runnings sur sa langue  En en ramassant un, elle le tend à Vernon en disant : fais-lui sentir ça...en l'enculant, tiens, moi je vais m'amuser avec son clito un boutt  Je... elle pousse un cri au moment où Vernon lui fore le trou  C'est bien, continu de la faire brailler la salope, Belly, murmure plaintivement la future bachelière es philosophia à l'instant où son prof lui écarte les jambes pour la regarder se faire analiser avec toute la violence de son  sexe en érection irrespectueuse sur la terrasse avec l'étudiante     Vernon avale une gorgée d'eau, offert par la maison  remarquez qu'on pourrait penser autrement  Au matin, on s'est senti un peu mieux, dormir nous avait fait du bien  On a ramassé nos affaires et on s’est remis en route jusqu'à ce qu'enfin on aboutisse à Los Angeles, pas à San Francisco  Deux semaines plus tard j'avais le job à l'UCLA /(Université de Californie à L.A.)/  Belly était venue s'installer avec nous dans le petit trois et demie que j'avais loué  Mais déjà j'avais aperçu une maison près de l'Université qui m'intéressait pas mal  qu'est-ce tu comptes faire maintenant que tes rêves de grandeur ont crashés? que j'ai demandé à Belly  Je sais pas, qu'elle a dit, t'épouser peut-être  Je l'ai pris au mot et on s'est marié  Elle pouvait amener des filles à l'appartement mais en échange je lui avais dit : si je te demande de coucher avec un collègue, tu t'exécutes  Tu veux que je me prostitue? qu'elle a demandé d'un air pas sûr  Une femme mariée c'est aussi une pute, que j’ai spécifié  En disant ces mots je me suis senti enfler Déshabille-toi et fous-toi à genou, que je lui ai ordonné  Elle m'a sucé un moment, assez long, puis je l'ai baisé  Comme elle ne payait rien, elle se sentait en quelque sorte obligée d'accepter sa condition  Un peu plus tard dans la journée, des collègues arrivèrent pour souper  Vers le milieu du repas, tout le monde avait assez bu et l'atmosphère prenait des allures surréalistes, c'est alors que je lançai à la volée lequel d'entre vous aimerait sauter ma femme?  Ils se regardèrent, incertains  Peut-être qu'ils avaient mal entendu...  Finalement ils sont tous passés sur elle, en ordonnant à leur femme de se foutre à poil et d'aller se masturber dans le coin de la cuisine, debout  Quand je voyais que l'une d'elle commençait à s'exciter je lui ordonnais d'aller s'écarter au-dessus de ma femme et de lui décharger dans la gueule  Elles défilaient l'une après l'autre et par moment elles se mettaient à deux au-dessus de la bouche de Belly en frottant leur touffe, pendant que les deux autres les caressaient et enfonçaient leurs doigts dans leur trou de cul  Vers une heure ou deux du matin, les hommes quittèrent en laissant leur femme derrière eux, à notre disposition  Après une semaine passé avec leur maîtresse ils ne les réclamèrent jamais  Ils signèrent même un papier, que je fis notarié, spécifiant que leur épouses nous appartenaient, à Belly et à moi  On les installât au sous-sol qu'elles ne quittent que lorsqu'on a besoin d'elles  Belly se donne beaucoup de plaisir avec ces femmes qu'elle appele son harem  Grâce à la coopération de Belly,  je gravis rapidement les échelons    qui pourrait croire une histoire pareille? remarque le détective en s'épongeant le front    le hic c'est pas de croire que c'est vrai ou pas mais d'être obligé de croire que c'est vrai, de le vouloir même   quelle femme se laisserait ainsi réduire à l'état d'esclave...   j'ai jamais dit qu'elles étaient consentantes  Ma femme, oui, je l'ai dit, mais pas elles    donc vous les reteniez, ou à tout le moins les avez retenu, contre leur gré...    ça fait, ou à tout le moins faisait partie, de nos plaisirs, ma femme et moi  si cette histoire est vraie, ce dont je doute, est-ce qu'elle sont encore en vie?  Vernon hausse les épaules d'un air d'ignorance   c'est rare que je lis la page nécrologique    et votre femme, elle est où dans le moment?    comment je saurais, je suis ici  Au lit avec une fille quelque part, sans doute  pendant que je me préparais un cocktail, Belly, après avoir enfilé un kimono, cadeau d'une de ses amantes, entraîne l'étudiante, toujours à poil, au sous-sol  L'air est plutôt frais, mais agréable  c'est beau ici, remarque l'étudiante examinant la décoration, assez luxeuse  Les quatre épouses vaquent à leur occupation  Parmi elles, assise sur le divan les deux pieds croisés sur la table de salon, une jeune fille plus jeune trace des lignes sur une grande feuille au crayon Condé  C'est Vernon qui leur a offerte, c'est une étudiante en Beaux-Arts et en  architecture  Puis posant ses mains sur les épaules de SON étudiante, Belly dit : choisis-toi- en une pour tes plaisirs personnels, celle que tu veux, sauf l'étudiante en Beaux-Arts, elle leur appartient    alors Madyson, c'est le nom de Belly's student, ordonne aux intimées à tour de rôle après leur avoir ordonné de se foutre le cul à l'air elle, je crois bien, elle a une gueule qui me revient  Passe-moi ton kimono, dit-elle à Belly, qui la dévisage avec étonnement, « l'esclave qui commande », pense-t-elle  Puis, avec un mince sourire , elle retire son kimono et le tend à Madyson  j'aime les gens qui ont de l'audace, l'esclave  Celle-ci attrape le kimono et ordonne à l'épouse de l'enfiler  Une fois fait elle la regarde en la tournant et dit : garde-le, il est à toi  Et dorénavant tu m'obéis au doigt et à l'oeil    à genoux, ordonne alors Belly à Madyson, j'ai envie de manger ton cul sur le champ  SON esclave s'éxécute en ordonnant à SON épouse de se branler sur ses lèvres, debout  Sur le divan, une des épouses va s'installer à côté de l'étudiante en Beaux-Arts et commence à la doigter  dis tout haut tout ce que tu vois  Belly fait glisser sa langue sur l’anus de Mady qui dit...elle cale sa lang...ue...la...la pute debout s'excite de plus e...n plus...l'esclave avale des bonnes  gi...clées de foutre...   j'ai fini mon drink puis je monté écrire un peu  J'avais pris des notes la veille, il me restait qu'à développer  Au bout d'une heure et demie environ, je suis allé me coucher, suivi de peu par ma femme et les deux putes  Après m'avoir sucé, Belly et Mady ont insisté pour que je foutte et que j'encule l'épouse   Comme on était jeudi, Mady avait baptisé son esclave Jeudie   avec quelle joie perverse certaines personnes s'abandonnent totalement à la servitude, se dépouillant de la notion de personne même, notion qu'elles subordonnent à leur Maître ou Maîtresse  La seule volonté qu'il leur reste est celle de se soumettre absolument : voilà la puissance de leur Volonté, car la Volonté ne peut jamais s'aliéner entièrement, puisqu'encore faudrait-il une Volonté de cette Volonté de s'abandonner  Aussi, toute sexualité, comme exacerbation d'un désir, relève d'une Politique  Le Politique est constitué à dix pour cent de commandement, le reste en obéissance Le Politique tend à l'unification des volontés en une seule, c'est là son utopie fondamentale  Utopie, car le Politique ne peut réduire cette unification dans un postulat ou un principe  Le contrat social n'est efficace que s'il est dissymétrique, car noble est le partage d'autant qu'inégal X/ à ajouter quelque part ///  je pourrais leur dire coupez ! et elles resteraient bandées, la force et la volonté leur ferait défaut pour interrompre leurs frottements, leurs baisers et leurs caresses indécentes  Un mec débanderait sur le champ  D'ailleurs lorsqu'il baise, l'homme a une excitation variable, alors qu'elle est maintenue vive chez la femme La femme tient du feu, tandis que l'homme relève de la terre dépendante du climat  Les peuples qui sont en proie à des changements climatiques saisonniers constants ressentent plus fortement la mort et la naissance que les peuples dont le climat est plutôt tempéré  J'attendis qu'elles s'enfoncent quelques doigts dans  l'anus en écrasant leur vagin l'une contre l'autre, tout prêt de se barbouiller de foutre, pour dire coupez !...: on peut diriger une actrice mais pas une femme    une femme ne ment pas : elle détourne la vérité à son avantage  C'est en ce sens que j'entends le mot de Pascal : si le nez de Cléopâtre avait été plus court la face du monde serait différente  C'est parce que le nez lui a allongé qu'elle a séduit Antoine : il ne s'agit pas de dire la vérité toute nue mais d'en créer la robe
note pour la fin/ l'inspecteur découvre la vérité (Vernon est séparé ; sa femme Belly enseigne dans une école des Beaux-Arts)  ; avec Vernon il organise un pacte : il le couvre et en échange, lui et Belly le reçoivent avec sa femme à souper, puis l'inspecteur leur abandonne sa femme /  vous avez raison, Vernon, dit-il, l'important c'est pas ce qui est vrai, mais ce qu'on veut que ça le soit   sans aviser ses supérieurs ni son collègue, l'inspecteur Bishop décide de se rendre à Los Angeles à la maison du professeur, près de L'ULCA où il enseigne Il sait par son informateur que ce dernier s'est absenté de la ville pour quelques jours    une pluie légère commence à se répandre sur la route, d'un geste machinal, il appuie sur le démarreur essuie-glace  Après quelques heures à rouler il finit par approche de la petite route en terre qu'il doit traverser avant d'atteindre la maison  À sa gauche, se dresse les grands panneaux indiquant Hollywood    à l'intérieur tout est calme, seul résonne le bruit de ses pas  En apparence rien d'anormal, ni au salon ni à l'étage, où se trouve les chambres Tout semble en ordre  Un livre est posé sur le bureau à côté du lit, « Expérience de Milgram »  Ça ne lui dit pas grand-chose, il remet le libre à sa place    au moment de sortir, il entend un bruit, à peine audible, venant du sous-sol  Faisant demi-tour, il cherche alors la porte qui mène au sous-sol  Il la trouve enfin à la cuisine  En ouvrant, il constate qu'il y a de la lumière, lentement il descend et aperçoit alors une femme approchant la quarantaine assise sur un divan et examinant le contenu de certaines boîtes posées devant elle  bonjour, dit-elle, sur un ton d'indifférence, sans même regarder Bishop  Vous habitez ici, demande celui-ci, vous êtes Belly, la femme du professeur Lévesque?...    non et oui, répond-elle, toujours sans le regarder, les yeux absorbés par ses recherches    non et oui?...    non à votre question no 1, oui à votre question no 2    hmm...mais vous avez déjà vécu ici, non? Vous pouvez me parler de cette époque...    rien de spécial à dire, vous êtes qui, un collègue de mon mari?    non, je suis inspecteur de police    je me disais aussi    vous vous disiez quoi?    que vous avez pas vraiment une tête d'intello  Elle souffle en remballant la boîte  Et pourquoi la police s'intéresse-t-elle à ce cher Vernon?    en fait...on vous croyait morte    d'une certaine manière, j'imagine que c'est ça, dit-elle sans manifester la moindre surprise, après tout ce n'est pas tous les jours qu'on recherche votre cadavre  Puis elle ajoute sans doute après qu'il m'a violé dans l'auto  Il vous a violé?  Je crois, vous savez, c'est loin  Je me souviens même plus dans quel coin perdu c'était    et vous faites quoi à Los Angeles    j'ai posé longtemps pour des peintres et des photographes, doublé certaines actrices dans des scènes à poil Mais maintenant j'enseigne l'art de poser, de s'abandonner à la volonté de l'artiste  Un modèle c'est pas précisément la même chose qu'une pute, quoique certaines...   Le modèle doit être de connivance avec l'artiste, ne pas lui être extérieur  C'est un couple, de deux, de trois, de quatre, de cent entités, à l'infini quoi !    intéressant  Je peux fumer (elle lui indique le cendrier)  À part vous et votre mari, y a-t-il d'autres personnes qui ont habités ici, avec vous deux, je veux dire...    y avait souvent des gens de passage, mais en permanence, non   dans le sous-sol, par exemple, non?...  Belly fait un effort de concentration, non pour se rappeler mais essayer de deviner ce que Vernon peut avoir raconter  
   c'était avant les événements...ou les pseudo-événements  On était quelques uns à assister à ses cours et on sentait bien qu'il était sous l'emprise de quelque chose, quelque chose le long de la folie  On sentait qu,il allait se passer quelque chose, qu'il fallait que quelque chose se passe, quelque chose de grave  Mais on ignorait quoi    et sa...« philosophie », vous en pensiez quoi?...    je sais pas, par moments il avait des éclairs de lucidité intense qui vous donnait froid dans le dos...  Pis subitement tout s'écroulait  On se demandait s'il était fou ou quoi...  Je pense à Christ, que pensaient vraiment les gens autour de lui? ressentaient-ils de la peur?...  Si on cherchait, peut-être qu'on trouverait...   elle s'interrompt    peut-être qu'on trouverait quoi? demande l'inspecteur      je sais pas, un corps peut-être, plusieurs même    vous pensez que Christ était un meurtrier?...   lui le pensait en tous cas  Il disait qu'il fallait se désubstantialiser, perdre sa visibilité historique, échapper à toute Rédemption : d'avoir eu lieu elle est devenue impossible « Les médias contrôlent vos états pulsionnels et peuvent vous pousser à tuer », qu'il disait, « se désubstantialiser c'est se dissimuler, s'ombrer, se rayer du Jugement Dernier »  Je peux avoir une cigarette, mon paquet est vide?    l'inspecteur dépose son paquet de sèches sur la table  après, il s'est passé quoi?   il m'a invité chez lui  On a pris un verre, par moments ça semblait un type tout à fait normal, un peu dans la lune, mais rien de plus  Un prof comme y en a mille, quoi !      ensuite, je suppose que ça s'arrête pas là?...        au bout d'un moment je me suis retrouvée à poil devant lui, lui était resté habillé  Alors une fille est entrée dans le salon, elle portait juste une culotte    l'inspecteur étale une dizaine de photos sur la table du salon, est-ce que c'est une d'elles?...  L'étudiante regarde attentivement les photos  elle, oui, c'est elle  Puis, relevant la tête : c'est elle qu'on a retrouvée?    oui  Et elle était pas seule, il y avait environ une cinquantaine de corps, peut-être plus même    quand elle est entrée dans le salon, j'étais déjà pas mal excitée  Alors quand il lui a baissée sa culotte et qu'il m'a ordonnée de la manger je me suis pas fait prier, lui il allé s'installer en arrière de moi et m'a enculé  Au bout d'un moment, qui m'a semblé interminable, je l'ai senti décharger  Après je suis retournée au deuxième salon servir les invités avec les autres filles, la plupart des femmes de profs que leur mari avaient abandonnées en esclavage  Y a un truc qui m'échappe, monsieur, pourquoi moi ils m'ont pas tuée, sa femme et lui?...    ils tuaient pas systématiquement, ils savaient jamais quand ils tueraient et qui  D'ordinaire les tueurs en série procèdent mécaniquement, s'abandonnent à leurs pulsions  Eux contrôlent leurs instincts, ils tuent de manière discontinue, par sérialités interrompues      
   quelques semaines plus tard, l'inspecteur et quelques associés, réunis dans le salon de Vernon, discutent avec sa femme Belly  le meurtre n'est qu'une perversion parmi d'autres, il ne doit pas capitaliser nos pulsions, dit celle-ci  Nous restons profondément moraux, l'amoralité ne représente qu'un légère déviation au coeur même du champ moral De même le Calvaire, et le plaisir que prend le chrétien sincère au Calvaire, habrite la finitude de sa foi : la Souffrance de son Dieu retarde éternellement son apaisement, sa Vérité   après qu'elle et les autres épouses aient servi les invités (et sucé deux d'entre eux), la femme de l'inspecteur, toujours nue, rejoint Vernon au sous-sol      elle s'attarde un instant près de la grande bibliothèque murale sur laquelle, sur un des rayons, s'enlignent dans l'ombre des photos de jeunes femmes  Avec précaution, elle en prend une dans ses mains    je préférerais que tu les laisses à leur place, dit Vernon    oui, bien sûr, excusez-moi, acquiesce-t-elle en reposant la photo sur l'étagère, je voulais juste mieux voir, c'est tout    la lumière ne fait pas mieux voir, elle fige la vie  La clarté ne renouvelle jamais le bail de l'oeil  Tu devrais remonter servir nos invités   oui    mais qui est Vernon?  je l'ignore  Ce que je sais c'est que j'aime être à poil en sa présence, il est le premier philosophe à se pencher sur le viol, le viol humanitaire...une femme, de la tête jusqu'aux bouts des orteils, voilà ce que je suis, ce qu'il est, ce que nous sommes, lui, l'étudiante et moi  Pourquoi une culotte quand on est si proche? quand on se dessine sur ses yeux  à perte de traits et de ratures Il bande, je le suce, il me pénètre, je n'ai plus nulle part où aller : je suis sa femme, l'autre, la pute
   à genoux dans un coin du salon, son ex mari encule l'étudiante    v en tous cas, la philo, moi ça me chier
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