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Aux alentours du 1er Mai 1950 la France des villes et des campagnes fête le travail et la famille Coutagne, du côté de Champ sur Drac, s'apprête à baptiser Pascal, le petit dernier né il y a 3 jours. Les préparatifs vont bon train dans cette banlieue de Grenoble, ne manque que la Marraine qui se trouve toujours à Toulon. Elle doit se rendre en soirée, la veille du baptême, à un pince fesse ou sont aussi présents vu qu’ils organisent l’évènement, le Prince Aly Salman Aga Kahn et sa meuf fraîchement mariée (et bientôt divorcée) Rita Hayworth la déesse de l’amour. Lors de l’inévitable discussion pratiquée dans ce genre d’endroit, une coupe à la main droite, une tartine de caviar dans l’autre la Marraine glisse au Prince et à sa charmante épouse qu’elle doit se rendre à Grenoble le lendemain mais ne sait toujours pas comment s’y rendre : c’est important le baptême de son filleul Pascal. En gros pour résumer elle est à Toulon et elle est en rade. Bon Prince, Aly Salman propose alors à la future marraine , dans un état de semi inconscience dû aux nombreuses coupettes absorbées, que justement demain il remonte fortuitement à Genève et peut la déposer avec sa Rolls devant les marches de la petite église de Champ sur Drac, paroisse de l'ancienne province royale du Dauphiné durant l'Ancien régime, puisque cela ne l’éloigne pas de sa route initiale vers la rassurante Helvétie. C’est ainsi qu’en ce début Mai 1950 la Marraine de Pascal C. arrive à l’heure au baptême, en Rolls, en princière compagnie auréolée d’une divine lumière rousse. Le couple ne pousse pas la bonté jusqu’à pénétrer dans l’église pour saluer le divin enfant. Pascal C est baptisé avec pour toile de fond , en dehors des contreforts de la Chartreuse, la présence éphémère d’un exemplaire vivant de la notoriété mondaine du moment. Ce qui fait dire à ce dernier, aujourd’hui âgé de 73 ans alors que nous discutons par temps voilé et doux sur sa terrasse en ce jeudi 26 Octobre 2023 : “ il est tout à fait normal que je sois encore suivi à mon âge par un photographe vu mes débuts princiers dans la vie “.

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Pascal C. Saison 3 Mercredi 22 Novembre 2023 Pour une fois nous sommes sortis du Défends. Direction le plateau du Cengle. C’est ici que se dresse une maison solitaire sise au bord de la barre et qui appartient depuis 1990 à la femme de Pascal. “Quand j’en ai assez de la ferme je prends mon sac et je viens passer l’après-midi ici : ce sont mes petites vacances“. L’endroit est charmant, solitaire, avec une vue très aérienne et dégagée. La lumière est tranchante. Nous sommes acculés à la Sainte Victoire et son imposant rocher. Les stigmates du grand incendie de 1990 ont disparu. La maison tient toujours debout. Contrairement à Pascal qui va faire un magnifique roulé boulé dans la pente après avoir pris de la vitesse , perdu le contrôle de ses pieds et terminé sa course en se vautrant dans les caillasses, arrêté dans sa chute par Pauline la jeune bergère chez qui nous venons de prendre le café. Nous étions en train de vérifier la présence d’une nouvelle grosse faille annonciatrice d’un éventuel glissement de terrain. L’homme de Chamonix et sa légendaire agilité de Chamois en a pris un coup. “On ne s’ennuie jamais quand tu viens faire les photos“. Après le nettoyage sérieux de la plaie nous redescendons au Défends manger un poulet. A table, pendant que Roger se goinfre goulument, Pascal fait remonter la boîte aux souvenirs. “En 1970 on était une bande de 4 copains : 3 sérieux passionnés de Physique Chimie et moi-même glandeur inscrit en fac de Grenoble,: ils m’ont proposé pour février 1970 de les accompagner pour animer un stage organisé par l’UCPA de Val d’Isère, j’ai dit OK. Par une sorte de mystère mon inscription n’a jamais été validée. Je n’ai pas été accepté au stage, mes copains y sont allés, moi non. Le 10 février 1970 ils prenaient tous leur petit déjeuner à 8 h du matin dans la salle commune du bâtiment de l’UCPA avec les enfants quand l’avalanche a déboulé : 39 morts, mes copains dans le nombre des victimes… je suis bien entendu allé aux obsèques, j’avais en quelque sorte l’impression d’assister aux miens tout en étant un rescapé miraculé. “

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Pascal C. Saison 3 14 Décembre 2023 après-midi.. Après plus de deux ans à ronger son frein entre les différents traitements contre son cancer du poumon et devant l’amélioration sensible de la maladie Pascal C. a repris la clé des champs. Tellement fier. Il ne reconnait plus personne en Massey Fergusson. “Pendant deux ans tu m’as photographié assis, abattu, fatigué, inactif et spectateur du travail que faisaient les autres pour moi, cet après-midi on va décavaillonner la parcelle du haut, il y a trop de chiendent “ Le temps est limpide, la Sainte Victoire se détache sur l’horizon en sa mâchoire de pierre. “Je travaille dans un tableau de Cézanne“ En buvant le café avant de retourner bosser j’ai suggéré au propriétaire des lieux de tout vendre à un Chinois fortuné et d’aller s’installer à Chamonix. “Mais c’est que j’aime bien être ici finalement et puis maintenant à Cham il pleut toujours“. Décavaillonner pour Pascal est une opération qui requiert une grande attention et génère une sorte d’hypnotisme créé par le système complexe qui va chercher la terre entre les ceps sans jamais en arracher un. “Tu vois du haut de mon tracteur en écoutant la musique je regarde le sillon et j’imagine que je fais du ski hors-piste dans la poudreuse, je cherche ma trace pour glisser“. Du ski il en a été question tantôt. “je voulais installer des canons à neige dans les vignes, on a des matinées de gel qui permettraient avec l’eau du canal de faire quelques pistes, on aurait une verte, teinte en vert avec les résidus de culture du cannabis, puis la rouge teintée au pinard et la noire colorée à la truffe, tout est dispo ici, la télé viendra faire des reportages sur la station de ski du Défends. “ Pascal C. me raccompagne lors d’une pause à ma voiture. On cause un peu de la fin de vie de nos mères respectives, de la sienne qu’il a vue juste avant qu’elle ne décède “ j’ai su qu’elle allait mourir parce qu’elle avait une mouche sur sa figure et n’a fait aucun effort pour la chasser, elle est morte deux heures après “ Au village je croise un enterrement. Les gens sont tout en noir sous un soleil d'hiver radieux.

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Pascal C. Saison 3 21 Septembre 2023

Cela fait maintenant deux ans et deux mois que nous avons décidé avec Pascal C. de reprendre une troisième saison de ces photos après la saison 2 terminée 7 ans plus tôt.

C’est lui qui a proposé le noir et blanc “ Maintenant j’ai les cheveux tout blanc“

Le Noir s’est imposé brusquement au tout début de la série avec le diagnostic brutal du cancer du poumon début Septembre 2021 et qui a pris tout le monde de court, moi le premier.

La chimie photographique s’est imposée avec le retour du film dans le Leica et la chimie médicale a pris le dessus sur la chimie agricole.

J’ai continué la série contre vents et marées avec des visites mensuelles régulières et à une exception près, un jour de grande déprime, j’ai toujours fait des images.

Pascal C. a toujours soutenu que ces visites et ces photos, même si il fait 10 ans de plus que son âge, étaient pour lui une thérapie importante.

En Septembre 2021 le docteur qu’il consulte dans un hosto privé à Aix lui lâche sans préavis : “J’espère me tromper mais vous avez un cancer, voyez avec ma secrétaire pour la suite.

 “ la suite pour l’IRM et la ponction dans le poumon on ne peut pas vous la faire mais vous pouvez aller à Gap dans 15 jours, pas avant. Le RDV ? rentrez chez vous et prenez-le par internet, pour aujourd’hui c’est 81 euros“.

Pascal C. après un grand moment de solitude n’a eu son salut que grâce à l’amitié politique d’un ami intime de sa femme, homme politique national qui après deux coups de téléphone a déniché un rendez-vous le lendemain à l’hôpital d’Aix pour un examen immédiat confirmant la maladie, une ponction dans les poumons sans anesthésie générale pour gagner du temps et un début de traitement par immunothérapie dans la foulée.

J’ai pour l’instant volontairement zappé les images à l’hosto.

“tu veux venir au pavillon des cancéreux ? “ on est 15 dans une pièce à recevoir le traitement.

L’idée de demander des autorisations à rallonge ne m’excite guère, rester au Défends dans l’image est pour moi le moyen de tenir la maladie à distance, sans la nier.

@ suivre.

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Pascal C Saison 3

01 Septembre 2023.

Température extérieure 13 °

Degré du raisin fraichement vendangé 9,7 °

Il est 7 h du mat devant la cave coopérative de Rousset et Pascal murmure en regardant son ticket de caisse “ pas bien bon tout ça, va falloir rectifier le tir “

Un camion-citerne se gare et sa masse imposante manœuvre comme une Twingo dans l’espace restreint.

Le gars tatoué qui conduit m’explique “tu vois c’est plus facile que de garer une caisse, c’est juste plus long “

“ On vend le jus de raisin au prix du vin, c’est tout bénef “ m’explique encore Pascal entre deux bises à des vignerons qui viennent déballer la vendange.

On évoque les souvenirs des années 80 quand la cave n’était pas dans cette configuration, qu’il fallait quelquefois faire une queue interminable pour passer à la vis sans fin qui écrase les grappes avant le pressoir.

En 2023 tous les horaires de passage sont programmés en fonction du cépage, du degré,et du bio ou pas bio.

Ce matin c’était petite vendange, un peu moins de 4 tonnes.

J’ai rejoint la petite équipe qui fait le job pour Pascal qui ne se lève plus à 3 h du matin.

Il faisait bon, juste au passage entre la nuit et le jour vers 6 h du matin.

La vigne grouillait de lapins apeurés.

Pascal me parle du changement d’Anges, le moment ou “Les anges de la nuit descendent remplacer ceux du jour, car ils sont aussi nombreux qu'eux. “

David le conducteur de la vendangeuse goguenard :“ tu viens toujours déguisé toi “

Je suis habillé aujourd’hui en vareuse Bretonne en hommage à @rouxaberlin toujours porté disparu.

Puis il glisse qu’ils devraient acheter le domaine du défends en viager.

La réponse de l’intéressé fuse “chuis pas encore mort“

On ira boire ensuite un thé pour nos petites discussions informelles.

Une dernière petite photo avec un portrait peint par son frère, œuvre très décriée au sein même de la famille.

Un papillon de nuit s’est posé sur le tableau, pile poil à l’emplacement du nœud papillon.

Puis le papillon s’envole rejoindre les anges de la nuit.

Ps : je suis ok lecteur : photo de merde, texte excellent. La photographie de qualité encore latente fera l’objet d’un futur post peut être.

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Pascal C saison 3

16 Août 2023

La vendange se prépare.

Avec un bon mois d’avance par rapport aux années 80.

Pascal C. ce matin ne peut pas faire trois choses à la fois , il en oublie les deux autres tâches et se concentre sur la plus importante : mettre dans un sac en plastique les grains récoltés par Rodolphe pour ensuite les porter à la cave pour le labo qui mesurera la teneur en sucre.

Certaines parcelles sont mures, d’autres en attente.

Le grand barnum nocturne va commencer d’ici peu.

En attendant la chaleur est toujours aussi présente avec le pic de canicule attendu la semaine prochaine.

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Test

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Pascal C saison 3

22 Juillet 2023

La chaleur suffocante , assommante des derniers jours est presque supportable à l’ombre des grands chênes qui jouxtent la maison.

Un petit air sèche la transpiration permanente.

Il est un peu plus de 14 h et nous serions plus à l’aise à faire la sieste qu’à bavarder en regardant le cagnard écraser tout autour de nous.

L’été est la pire saison pour la photographie et l’agriculture : sécheresses, chaleur accablante, lumière dure sauf à attendre le quart d’heure magique chaque soir et se lever à 5h30 le matin mais il y a des moments ou la photographie est absente.

Alors on fait avec la lumière dure en se déplaçant vers la terrasse fraichement terminée “ regarde je vais faire le cadran solaire “ et Pascal dans un ballet circulaire joue au maître des horloges.

Retour rapide à l’ombre.

Un des nombreux tracteurs est en panne “ hier il s’est mis à fumer et maintenant il ne démarre plus “ Plusieurs tentatives plus tard et le tracteur ne démarre toujours pas. “ je l’ai payé 1000 euros il y a longtemps, il me sert pour de petits travaux, c’est embêtant il faut que je démonte l’outil arrière ….“

Le tracteur est démonté, capot gisant par terre…

L’outil des damnés de la terre

L’International sera le genre humain.

Ce sera tout pour aujourd'hui: service minimum.

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Pascal C. Saison 3

27 Juin 2023

A l’heure où je me rends chez Pascal C. le jeune Nahel est abattu par un policier à Nanterre.

Pascal est dans sa vigne, levé depuis 5h30.

Il broie des herbes.

La poussière se soulève.

L’orage d’il y a 15 jours a apporté en plus des 55 mm d’eau un peu de répit à la sécheresse.

On en profite pour faire quelques photos, par tradition, et visionner le nouveau disque dur rempli par mes archives du Défends.

Garder une trace du passé est important pour Pascal comme pour moi qui suis photographe et auteur de ces images.

L’argentique permettait de conserver plus ou moins bien un support presque fiable (sauf en cas d’incendie majeur et d’inondation catastrophique).

Sans ordinateur nous pouvons encore contempler un tirage papier qui était obligatoire en ces temps reculés pour visionner une image.

L’écran a donné la fausse impression que le pixel était universel.

L’image numérique est impalpable et demande des sauvegardes régulières.

Une sorte d’entretien de la mémoire, un peu comme pour notre corps.

Sauvegarder pour se souvenir.

Alors que je remballe mon ordinateur et m’apprête à partir Pascal extirpe d’une cachette de sa chambre deux images des années 70 : une jeune fille avec des tresses, 25 ans,  un noir et blanc sur papier à gros grain et un tirage couleur aux teintes délavées.

“ C’était ma copine de l’époque, disparue corps et bien en mer, ce sont les deux seules images qu’il me reste “…

Un jour Pascal m’a avoué “ Si ma maison brûlait et que je devais n’emporter qu’une chose ce serait la boîte de tirages de ton travail sur le Défends “

Maintenant il peut rajouter un disque dur portable.

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Le long de la Transbassealpine Digne-Nice. Mardi 25 Septembre.

C’est un pays tout de guingois, partagé entre l’apparence de la carte postale et la débrouille pour survivre dans des coins qui semblent paradisiaques en Juillet et en Août quand les troupeaux de touristes s’extasient sur la beauté des paysages depuis des points sublimes.

Les estivants broutent alors le paysage avec leur selfie ( qui n’en fait pas en 2019 même avec un vrai appareil photo ? ) jusqu’à saturation de leur carte micro SD.

La transhumance touristique terminée, quand tout le monde repart à l’abattoir du boulot, le pays s’enfonce dans la torpeur des dernières chaleurs anormales et s’endort pour l’hiver qui ne sera jamais plus comme avant.

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Le long de la Transbassealpine Digne-Nice. Mardi 25 Septembre.

La Montagne se fait brouter le gazon.

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Le long de la Transbassealpine Digne-Nice. Mardi 25 Septembre.

Au loin le val d’Allos qui se couvre de nuages qui attaquent aussi par le sud.

L’idéal aurait été d’intégrer dans le ciel un vol de parapente, un oiseau de passage un avion à l’entrainement.....

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Le long de la Transbassealpine Digne-Nice. Mardi 25 Septembre.

Pour grimper sur une montage c’est assez simple: il faut un but, du temps, être en relative forme et avoir de bonnes chaussures.

Quand tu es en bas de la montagne le sommet te semble proche et tu penses t’y propulser  grâce à l’énergie de ton petit dej yaourt flocon d’avoine.

En milieu de pente le sommet met un malin plaisir à s’éloigner comme un élastique qui s’étire au fur et à mesure de ton approche.

L’arrivée au sommet est moins fringante que ton départ mais c’est normal tu viens de te taper presque 1000 m de déniv avec une pente raide pour finir.

Pendant tout le trajet de la descente qui n’en finit plus tu te demandes à chaque caillou pourquoi tu es monté là haut et que si c’était à refaire...tu le referai.

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Le long de la Transbassealpine Digne-Nice. Mardi 25 Septembre.

La montée vers la basse d’Angles était souple et rapide.

Il me reste la crête à traverser et la pente sommitale qui en s’approchant est plus impressionnante.

Du milieu d’en haut j’aperçois un petit morceau du lac de Castillon (et les statues de la secte du Mandarom: cela me rappelle des souvenirs de reportage bien entendu.)

Lorsque l’on est au bord du lac, que ce soit Castillon où Serre Ponçon  on se dit qu’on a de l’eau. Quand on voit l’étendue du pays on se dit que finalement la réserve n’est pas si grande que cela.

Raison de plus pour l’économiser.

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Le long de la Transbassealpine Digne-Nice. Mardi 25 Septembre.

Pic de Chamatte. 1875 m alt. C’est le point culminant sud de mon territoire sur lequel j’essaye d’avoir l’oeil encore ouvert. Montée hier de presque 1000 m de dénivelée depuis le village des Angles. 3h30 de grimpette souple au début et raide à la fin sur la partie sommitale du pic. Le genou tient bien.

Je ne m’attarde pas au sommet, rencart avec les gosses à 16 h à Digne. Je mange en marchant.

A la descente ,le troupeau que j’entendais sur le vallon opposé se dirige vers moi, deux patous en assurent la garde. je contourne autant que je peux la masse de brebis qui suit la crête en faisant attention de ne pas perturber leur progression, le mouton , le patou et le berger n’aiment pas que l’on se mette en travers de la route.

Soudain déboule un groupe de randonneurs qui sont montés depuis Vergons: ils m’invectivent croyant que je suis le berger ( j’ai beau avoir coupé la barbe rien n’y fait ) “ ils sont ou les Patous ? et les bergers comme d’habitude ils sont pas là “ vitupère une marcheuse comme si la montagne lui appartenait . Sans faire fi des animaux ils coupent la route, se font aboyer dessus par le chien qui fait son job de chien de garde.

Pour ma part je patiente un peu, laisse les trainards retrouver le troupeau et j’amorce ma descente.

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Le long de la Transbassealpine Digne-Nice. Mardi 17 Septembre.

Redescendu au col avec un petit vent qui atténue la forte chaleur de l’alpage, chaleur renvoyée par ce sol sec et caillouteux, véritable aimant calorifique...

A intervalle régulier il n’est pas rare de trouver des traces de festins de loup , on devine dans l’herbe la bête morte qui a été égorgée puis dépecée, ici un crâne de brebis auquel il manque la boîte crânienne, par là des cotes bien nettoyées, dans un autre coin  un tas de laine incrustée à l’herbe sèche. Il manque toujours la mâchoire inférieure pour je ne sais quelle obscure raison, comme pour ce sanglier.

Mystère.

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Le long de la Transbassealpine Digne-Nice. Mardi 17 Septembre.

Il est midi et la température est de 20 °, bien trop au dessus des normales saisonnières.

Il va falloir s’habituer hélas à ces normales anormales sauf si nous décidons de tout stopper, de ne plus circuler en voiture, de ne plus prendre l’avion et d’arrêter de consommer des amandes émondées en sachet plastique venues des états unis par exemple. Les pessimistes voient un effondrement pour 2030, les optimistes continuent de consommer car consommer d’après les économistes fait partie des remèdes pour relancer une économie plutôt que d’épargner ( pour quoi faire d’ailleurs ??? ).

Les pâturages sont secs, tapissés de crottes de moutons, dans le bois se cache certainement un loup, peut être plusieurs. Du sommet j’ai une vision circulaire sur tout ce territoire, vision un peu altérée par la chaleur et la brume de pollution qui estompe les horizons.

Je vois le chemin par lequel je suis arrivé, la moto du berger se pointe en pétaradant, suivie quelques minutes après par Titi la bergère qui a fini par se décider à monter. Ils se dirigent tous les deux vers leur cabane sur le chemin de Chalufy, c’est l’heure de toute façon pour le troupeau de chômer dans une inactivité habituelle jusqu’à 17 h.