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alocqueneaux · 9 months
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Plume café, le caféministe
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Il faut être un peu frappé, comme peut l’être parfois le café, et avoir un petit grain pour se lancer dans le café de femmes et de spécialité. Ce défi fou, Alexandra Tronel l’a relevé avec son Plume café. Welcome on board de ce coffee shop ambulant qui met les femmes en avant. Rencontre dans son jus avec la barista et torréfactrice du sourire.
Pourquoi Plume café ?
Plume est une référence à mon monde d’avant. J’ai travaillé 20 ans dans l’aérien. Et puis j’aimais les sonorités du mot, sa féminité, sa légèreté. En fait, ce nom n’a rien à voir avec le café. Quant à celui des cafés du moment, Rama, Susu, Adanesh, Mildred, ils sont directement inspirés par les prénoms des productrices que je prends soin de sélectionner. Car Plume café est engagé dans une démarche responsable comme de soutien aux femmes.
Proposer un café de femmes te donne-t-il plus de grain à moudre ?
C’est en tout cas une contrainte supplémentaire pour le sourcing. En fait, j’ai réalisé, quand je me suis formée au monde du café, que les femmes y étaient très présentes mais qu’elles étaient surtout les petites mains. Et puis que le café était produit dans des pays où les femmes ont souvent besoin de lutter pour gagner leur place, comme au Burundi par exemple, où elles n'ont même pas le droit à la propriété ! Donc j’ai voulu soutenir ces femmes qui parfois se montent en coopérative et font en sorte que d’autres femmes puissent travailler dans leur exploitation. Un moyen parfois pour elles d’accéder à une forme d’autonomie et d’indépendance.
Comment tu fais tes sélections ?
Je fais ma sélection auprès des quelques importateurs européens de cafés de spécialité. Des cafés de haute qualité, dont la production est artisanale, associée à une démarche engagée et respectueuse de l'environnement, impliquant une récolte manuelle, avec un process de traitement post-récolte maîtrisé et une traçabilité jusqu'à la ferme. Et pour sélectionner les cafés parmi un grand nombre d’échantillons, je fais du cupping (dégustation) avec plusieurs torréfacteurs. L’occasion aussi d'échanger avec eux lors des torréfactions que je fais à Nantes chez Kultivar. C’est sympa et convivial.
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Est-ce pour veiller au grain que tu as choisi la torréfaction maison ?
C’est une autre partie du taf que je kiffe ! J’aime voir se transformer le produit. Le grain vert, pas du tout consommable à la base. La torréfaction est une étape importante qui permet de révéler la qualité des cafés. Chaque café est différent. Tout un tas de paramètres (taux d’humidité, densité du grain, altitude de production etc.) sont pris en compte pour adapter la meilleure torréfaction à chacun des cafés. Puis les cafés sont dégustés, les courbes de torréfaction analysées afin de définir le meilleur couple temps / température pour les prochaines torréfactions. Cette partie me donne l’impression d’avoir vraiment la main sur ce que je fais.
D’où te vient ce goût du café ?
Le café est un produit qui me plaît depuis longtemps. La première fois que j’ai bu un café qui m’a vraiment plu, c’était à Amsterdam où j’ai vécu. Le pays a une très bonne culture du café. En témoignent les coffee shops qui s’y sont développés depuis longtemps. En plus ce produit est unique, très peu transformé. Au-delà, quand tu bois du café, en général, tu passes un bon moment. Le café, c’est aussi une situation induisant une notion d’échange. Une boisson souvent associée à une pause dans la journée. Toujours avec cette idée de plaisir et de partage.
Tu fais partie de la nouvelle scène café. Une scène en ébullition, dit-on. 0ù rencontrer Plume ?
A Nantes, sur les marchés hebdomadaires de Toutes Aides (mercredi), Zola (jeudi) et Vieux-Doulon (dimanche). Je participe aussi à des événements ou festivals… Le prochain est organisé par Le Voyage à Nantes et aura lieu sous les nefs des machines de l’île, le 10 septembre prochain. Il s’agit du Grand Marché des Pays de la Loire où les meilleurs producteurs et artisans de la région viennent animer le lieu, transformé en une gigantesque halle gourmande pour l’occasion. Et Plume café fait partie des deux torréfacteurs sélectionnés (avec Cime) ! Je suis aussi présente dans les coffee shop nantais, comme Chop Chop qui propose mon nouveau café éthiopien, servi en filtre, ou à l'Artichaut qui vend mes paquets. Et bientôt, un nouveau restaurant à Nantes proposera également mes cafés…
Anne Locqueneaux
photos @paulinetheon
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plumecafe.fr, Instagram  @plume.cafe.nantes, tél. 07 85 04 50 60.
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alocqueneaux · 10 months
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Humé, l’air du temps avec humour et en circuits courts
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Ze french quiches, j’me tiens au jus, j’me fais une bignouse… sont quelques-unes des propositions maison et de saison de Fred et Elodie. Chez Humé, l’humeur est à l’humour. On le savoure au p’tit dej, déjeuner ou au goûter comme les jus de fruits moches issus des produits "invendus" de petits producteurs de Laval et embouteillés par Fred qui presse aussi un bon jus de citron bio…
La mission mets est assumée par Elodie avec ses supers soupes de légumes du moment, ses supers desserts et autres douceurs ou sandwichs.
Dans cette adresse toute cosy et toute proche de la gare de Saint-Nazaire, on se régale entre deux bouquins, une partie de dominos ou de mikados, en attendant ou pas son train… Coté salades,  je ne vous en raconte pas, elles sont autant copieuses que délicieuses ! Vivement le prochain voyage pour un prochain snacking !
Anne Locqueneaux
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https://www.facebook.com, 5 place Pierre-Semard, 44600 Saint-Nazaire. Tél. 02 40 22 06 42
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alocqueneaux · 11 months
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Le bon goût de Glouglou
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Avant je ne trouvais pas beaucoup de tables à mon goût en Presqu’île. Mais ça, c’était avant. Avant Glouglou notamment. Une cave à manger de très bonne tenue à Pornichet.
Sur leur carte... de visite, Marie Le Damany et Guillaume Ferronnière affichent de beaux trophées : le Louis XV de Monaco, le Saint-James de Bouliac, La Mare aux Oiseaux de Saint-Joachim ou encore la Maison d'à Côté de Montlivault-Chambord. Après ces expériences auprès de ces chefs, toqués pour la majorité, ils ont ouvert leur propre maison à Pornichet : Glouglou. Clin d’oeil appuyé à Mimi, Fifi et Glouglou, ce célèbre petit traité de dégustation illustré. Objectif : «  créer un lieu qui nous ressemble, proche des tablées de nos enfances et où le talent des vignerons est mis à l'honneur. »
Cuisine maison et produits de saison
Grâce à leur carnet d’adresse et à la mention sommellerie qui les a introduit dans la sphère du vin en 2017, les sommeliers proposent 300 références de vin plutôt bio ou en biodynamie, comme l’excellent pétillant Solessence dont le nom à lui seul est un voyage. Côté solide, ces enfants de la mer travaillent en circuit court pour monter 10 assiettes à partager… ou pas : homard bleu, crevettes panko pimpées avec une sauce wazabi, courgettes tandoori…, « imaginés autour de la saisonnalité. Notre cuisine s'inspire des influences locales, des produits de la mer pêchés durablement et des fruits et légumes cultivés dans la région. » Le tiramisu, lui, vient de plus loin… de la Mama, la grand-mère italienne de Marie.
Un esprit de partage qui se prolonge
Quant au cadre, il est à l’image du service : impeccable. L’accueil est chaleureux, souriant et bienveillant. Pour preuve, les coups de cœur gastronomiques de la région ou d’ailleurs affichés par  Marie et Guillaume. Brut, Topaze, Le Maju… pour ne nommer que les tables du coin. Encore un beau partage, comme l’occasion aussi pour le client de faire son marché de bonnes adresses. Et puis à la fin, un petit goût de reviens-y aussi...
Anne Locqueneaux
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63 Av. du Général de Gaulle, 44380 Pornichet, + 33(0)2 40 61 75 15
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alocqueneaux · 1 year
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A Athènes, Ai Weiwei veut “créer un art qui attirera l'attention sur la crise des réfugiés”
Connu pour son fameux colodactylo* dressé comme une provocation devant les plus célèbres monuments du monde,  l’artiste contestataire Ai Weiwei se montre aujourd’hui très préoccupé par le sort des réfugiés. Invité du museum of Cycladic jusqu’au 30 octobre, il veut “créer un art qui attirera l’attention sur la crise des réfugiés”. Ai Weiwei at cycladic est la première grande exposition de l'activiste chinois dans un musée archéologique en Grèce.
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Trois drapeaux volent au-dessus de la majestueuse villa qui accueille le musée d'Art cycladique d’Athènes (MCA). Le premier est le drapeau de la Grèce. Le deuxième, celui de l'Union européenne et le troisième représente le contour du corps d’Aylan Kurdi. Cet enfant syrien noyé dans la mer Égée en septembre dernier. Ces trois drapeaux, en or et argent satiné, évoquent les couvertures thermiques d'urgence donnés aux réfugiés. Elles sont toutes les œuvres du chinois Ai Weiwei pour qui “l'or et l'argent sont les premières couleurs que les enfants voient quand ils arrivent sur l'île grecque de Lesbos”. Convié par le MCA à faire dialoguer art contemporain et archéologie, l'artiste a voulu en tout premier lieu visiter Athènes et Lesbos. Très préoccupé par la crise des réfugiés, il a installé un studio sur l'île pour “rendre tout le monde conscient de leur lutte“. Résultat, la moitié de son exposition est consacrée à des œuvres qui reflètent cette crise humanitaire engloutissant l’Europe. A commencer par iPhone Wallpaper (2016), un collage de 12 030 images et selfies réalisés entre janvier 2015 et avril 2016, et des courts métrages tournés dans les eaux égeennes. L’occasion de ”donner un visage humain à la crise”, pour le commissaire de l'exposition Michael Frahm.
Faire converser l'art contemporain avec des objets du passé
Ses dernières oeuvres sont exposées au côté de ses pièces emblématiques : Divina Proportione (2012), Masque (2011), Cao (2014) et les raisins (2011). Elles conversent avec l’impressionnante collection permanente, sublimée par une intelligente scénographie. Ainsi Tear bottle/Tear gas canister juxtapose des gaz lacrymogènes utilisés sur les réfugiés dans le camp d’Idomeni et des lacrymatoires antiques qui servaient de réceptacle aux larmes des pleureuses.
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alocqueneaux · 6 years
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Le temps imaginaire de Pierre & Gilles
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L’exposition Le temps imaginaire présente 25 nouvelles œuvres de Pierre & Gilles, les icônes de la culture pop des années 80 à nos jours. A voir jusqu’au 10 mars à la galerie Templon de Paris.
Tout le monde a vu au moins une fois du Pierre & Gilles. On ne se souvient plus comment, ni où, mais les toiles des artistes habitent nos quotidiens. Appartiennent à l'inconscient collectif. Certes. Mais qui de Pierre ou de Gilles est photographe ? Qui de Gilles ou de Pierre est peintre ? Car de la rencontre de leurs deux univers est né un style hybride entre photographie et peinture. Depuis 40 ans maintenant, les artistes fusionnent leur art en faisant oeuvres communes. Tirées sur toile, les photographies de Pierre sont peintes directement à la main par Gilles. S’ils procèdent toujours selon le même modus operandi, l’exposition Le temps imaginaire présente des résonances un peu différentes des précédentes.
Ode à la tolérance et la liberté
Ces tableaux, réalisés en 2016 et 2017, entraînent le spectateur dans un monde plus introspectif, plus intimiste. Marqué par les attentats de 2015, le couple a voulu rendre hommage à la jeunesse, notamment parisienne. Et le ton est donné dès les premières toiles. Elles placent le spectateur sous des cieux protecteurs et religieux. Ceux d’un jeune musulman priant (La prière du soir). En écho, sous un ciel bleu magnifié, de style Renaissance, des fleurs synthétiques ceignent un soldat de l’opération Sentinelle comme un héros des temps modernes, comme pour signifier la menace qui pèse sur l’insouciance, les valeurs qu’elle renferme et leur nécessaire protection. Suivent des danseurs, chanteurs, instagramers, influents… qui forment une galerie de portraits d’anonymes illustrant un certain esprit français, à l’instar de Gérard à la campagne. Ce jeune homme à mobylette en mode les Valseuses tenant à la main un beau bouquet bleu blanc rouge. Le cadre, qui entre toujours dans la compréhension du modèle, dans la composition même du tableau, est émaillé de noisettes comme un léger parfum de Trenet et un prolongement du sujet. Dans Love from Paris, il cerne de smileys et de pastilles multicolores une fille et deux garçons sur un fond flouté de Paris en carte postale. Ce trouple réel de jeunes blogueurs et de mannequins évoque une sorte de modernité, une nouvelle facette de la jeunesse avec ce trio amoureux. Quelle est la vision de la France ? Quelle en est la représentation ? sont les questions qui interrogent le parcours de l’exposition dans laquelle Pierre & Gilles se mettent aussi en scène. Avec l’autoportrait Route nationale, ils dévoilent leur perception de cette France sur la route des vacances : un homme avec une casquette du PSG au côté d’une femme voilée. Une façon sans doute de dédramatiser le débat sur le port du voile...
Héros égéries
Dans la deuxième partie de l’expo, place aux égéries, héros, faste et paillettes des temps modernes avec les portraits Loving you, hommage à Michael Jackson, et Fujiyama mon amour (Sylvie Vartan). Réalisés à l’acrylique sur photographie imprimée sur toile, ils célèbrent les deux chanteurs par une profusion de couleurs. Inspiré d’un mausolée indien, Loving you est la seule oeuvre qui, en 40 ans, n’ait pas été réalisée avec un vrai modèle. Pierre & Gilles avaient pourtant approché MJ. Mais le gourmand aurait demandé une contrepartie de 35 oeuvres !
Au côté de ces visions idylliques figurent des tableaux beaucoup plus sombres comme La Mort de Bernard Buffet, évocation frontale du suicide du peintre. Dans une alcôve de la galerie, le couple rend hommage à celui qui les a beaucoup inspiré tout en soulignant sa mégalomanie. Le peintre expressionniste avait en effet scénarisé sa mort en s'asphyxiant avec un sac à son effigie. L’oeuvre met en scène le mot qu’il aurait laissé, deux livres de sa main, des éléments dont le spectateur se demande s’ils fonctionnent ou pas ensemble. Comme dans un tableau du maître en fait. Avec la reprise de ses codes picturaux, Pierre & Gilles questionnent encore le spectateur. Est-ce un vrai Buffet ? poussant la confusion jusqu’à signer Bernard Buffet au dos du tableau. Finalement cette scène sombre renvoie à un air du temps troublé, un temps imaginaire “tiraillé entre humanisme, ouverture aux autres d’un côté et repli sur soi protecteur ou nécessité de résistance de l’autre.”
Anne Locqueneaux
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alocqueneaux · 6 years
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Mime pas peur !
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Après avoir joué 1300 représentations dans le monde entier avec Imagine-toi, Julien Cottereau revient à Paris avec ce spectacle classé culte. A voir au théâtre des Mathurins jusqu’au 6 mai 2018.
Julien Cottereau est un mime qui laisse sans voix ! Ce grand pantin désarticulé, Molière 2007 de la révélation masculine, ose tout. Vider le sac d'une spectatrice. Inviter un enfant sur scène pour un jongle imaginaire. Gober les mouches. Choper les 06 des spectatrices. Parsemer ses impros de gags burlesques... Avec son look improbable, ses airs de grand enfant, un peu benêt, et son physique incertain, à mi-chemin entre le clown et le mime, il emmène son public sur scène comme dans son monde peuplé de monstres, de princesses, de shérifs... Le spectateur entre dans son antre. Une grotte au dragon, une cage aux lions, une maison hantée… On ne sait pas trop. On imagine juste. Car ici, point de décor et d’accessoires ! Le show de cet ex-bruiteur au Cirque du Soleil est assuré par ses gesticulations maîtrisées et le frisson assuré par ses “chuip-chuip”, “pchit-pchit” ou autres sifflements et borborygmes. Alors le public, embarqué avec lui dans son univers imaginaire, n’a d’autre choix que de jouer avec lui et de se prendre aussi comme lui au jeu... du merveilleux.
Anne Locqueneaux
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THÉÂTRE DES MATHURINS, 36 rue des Mathurins 75008 PARIS Réservations, 01 42 65 90 00, du mardi au vendredi de 14 h à 18 h
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alocqueneaux · 6 years
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Carmen(s), c’est moi !
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En clamant haut et fort son appétit de vivre, on a tous envie de s’écrier avec les danseurs et danseuses de Carmen(s) : “Carmen, c’est moi !” Dans le dernier spectacle de José Montalvo, l’héroïne démultipliée représente autant de styles de danse différents que l'émancipation de la femme du XIXe siècle. « Elle rentre en résonance sensible avec les femmes de cette époque, les Camille Claudel, Louise Michel… J'essaie de retrouver cet esprit de révolte des femmes, explique le chorégraphe. Pour moi, Carmen est libératrice. Elle s'émancipe, ce qu'elle veut, c'est conserver sa liberté de femme, même à la fin de l'opéra plutôt que de se soumettre au désir de quelqu’un qu'elle n'aime plus. » Bref, Carmen, c'est la révolte en dansant ! La révolte rouge sang comme les robes des flamenca bondissantes.
Il n'y a rien de plus populaire et de plus universel dans le monde que Carmen. José Montalvo estime que toutes les femmes ont quelque chose de ce personnage libre et flamboyant de Mérimée. Il existerait donc autant de Carmen que de femmes comme le suggère le féminin pluriel du titre choisi par Montalvo. Il suffit d’ailleurs d’écouter les danseurs et danseuses de son ballet métissé et engagé pour comprendre que chacun en a sa vision. Singulière. Pour l’une, Carmen est celle qui l'arrime à l'Espagne, pour l’autre la tragique qui va mourir, pour une autre encore la liberté. Et puis, nous dit Montalvo, il y a dans cette pièce, « la dimension de l'immigration car l’héroïne vient d'une communauté dont l'origine est l'exode. Elle est emblématique d'un peuple errant » et trouve dans notre monde qui se rétrécit aujourd’hui un triste écho...
Anne Locqueneaux
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Jusqu'au 23 février, Théâtre national de Chaillot, 1, place du Trocadéro, 75116 paris, tél. : 01 53 65 30 00.
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alocqueneaux · 6 years
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Les 50 nuances de bleu de Mathieu Lehanneur
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Avec 50 Seas, le designer Mathieu Lehanneur veut “montrer que quelque soit le point du globe, le bleu ne sera jamais le même.” Son expo de 50 pièces en céramique émaillée représentant chacune un fragment des mers du globe, était à voir chez Christie’s.
L’idée du projet 50 Seas est de “montrer, et peut-être de me montrer, qu’on a tendance de façon rapide et simpliste à considérer que, dans ce monde qui nous dépasse par son échelle, son ampleur, sa complexité, la terre est dure et meuble et que l’eau est bleue et profonde un peu partout.” C’est cette globalité, cette complexité du monde marin et océanique que Mathieu Lehanneur a eu l’ambition de restituer au travers de 50 pièces de céramique bleues. Ce nombre fait référence aux Inuits, qui ont 50 termes pour désigner la neige alors “j’ai sélectionné 50 teintes pour définir la mer. Car finalement quelque soit le point du globe, ce bleu ne sera jamais le même. Parfois même il n’est plus bleu du tout en certains points et pour certaines raisons. Il vire au vert et le vert au grège.” En s'astreignant à une forme de protocole scientifique, où l’idée n’était pas juste de choisir un bleu dans la subjectivité, le designer a voulu rendre compte “de la réalité de la nature en train de se faire”.
A l’image de la palette chromatique des mers, chaque teinte est unique
Et pour trouver ces bleus dans “cette réalité en train de se faire”, l’artiste a pris un planisphère sur lequel il a planté dans les mers et océans du globe 50 épingles. Relativement au hasard, en essayant néanmoins de couvrir un maximum l’étendue de la surface de la terre. Il avoue qu’il a aussi mis des points où il pressentait qu’il allait se passer des variations parce qu’à proximité d’un littoral, au niveau d’un détroit ou d’un golfe, à cause de très grandes profondeurs, près d’un récif corallien, d’une mégalopole qui impacte forcément la couleur des océans... Après avoir planté ces aiguilles, il a “envoyé à des spécialistes de l'imagerie satellite une liste de 50 points GPS qui sont devenus des images.” Ainsi sous chacune de ses pièces sont indiquées les coordonnées GPS, le lieu, la mer en question et une partie du relief côtier. C’est le côté scientifique de sa démarche. A partir de ces photos satellites devenues des images, “l’enjeu a été ensuite d’essayer de restituer de façon la plus exacte possible, la plus scientifique possible, le bleu en question, à l’aide de la faïence et des émaux.” Car l’émail a cette capacité à créer cette profondeur naturellement, notamment parce qu'après cuisson, il devient comme une couche de verre. Il en a fallu des tests et échantillons pour être au plus proche de la vraie couleur. Il a parfois fallu mixer deux ou trois émaux différents pour la reproduire. “Je ne pouvais pas me dire que tel bleu ne me plaisait pas ou l’abandonner en déplaçant un peu l’épingle parce que je n’arrivais pas à l’obtenir.” 50 Seas, c’est donc cette succession de bleu de mer, toutes différentes, parfois sensiblement, et parfois sensiblement identiques. Et jamais les mêmes lieux. Jamais les mêmes cuissons. Car ici la couleur vit, même si elle est statique, en fonction de la lumière, du reflet, comme la vision de bord de l’eau qui n’est pas la même selon le lieu où l’on se trouve. En revanche, les formes sont toutes identiques. Car l’artiste ne voulait pas que “le relief ramène des infos supplémentaires.” Toutes ses créations ont donc la forme ronde comme un  carottage, “une découpe d’un morceau de mer dans des points stratégiques du globe, un tube où je serai allé tremper un pinceau”.
Anne Locqueneaux
Photo : Felipe Ribon
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alocqueneaux · 7 years
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Les saveurs du palais de Kyrimai
A Gerolimenas, la jeune chef Stavriani Zervakakou remet au goût du jour la cuisine oubliée du Magne. Cette péninsule hellène située au sud du Péloponnèse entre les golfes sauvages et spectaculaires de Messénie et de Laconie.
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A quelques kilomètres du point le plus au sud de la péninsule de Tainaron, à la pointe quasi-extrême du Magne, là où la mer Ionienne embrasse bientôt l’Égée, d’anciens entrepôts commerciaux du XIXe siècle se sont mués en bel hôtel : le Kyrimai*. Ancré dans l’histoire jusque dans le nom hérité du byzantin "Kyrie imon" (notre Seigneur), le temps semble y être suspendu. Ici, au bout du monde et de la baie bienveillante de Gerolimenas, face à la mer cristalline, la magie opère jusque dans l’assiette. Une magie qui doit beaucoup à la jeune chef Stavriani Zervakakou. Originaire de la région, elle a remis au goût du jour les saveurs et recettes oubliées de la Laconie au côté de Serkan Sanu qu’elle a rencontré à Istanbul. Après un diplôme de troisième cycle en relations internationales, Stavriani Zervakakou change d’orientation, direction la restauration. “Quand j’ai terminé mes études, j'ai réalisé que je ne voulais pas travailler dans un bureau. Je traînais sur le marché tout le temps, je cuisinais. Encouragée par mon entourage, j'ai décroché une bourse pour une école de cuisine et je me suis lancée.” Après avoir officié comme chef de restos stambouliotes pendant quatre ans, la voici donc de retour dans le Magne avec cet objectif : faire ressortir le caractère unique de la gastronomie de cette région à l'authenticité rugueuse et à l’identité très marquée. Une ambition qui devrait faire recette, même si le Magne, ça se gagne !
La cuisine en majesté
Comme l’équipe du restaurant Kyrimai qu’elle rejoint en 2016, Stavriani est persuadée que la meilleure façon de comprendre et d'apprécier ce territoire aux tours de pierres austères est “de le découvrir par les produits de bouche du terroir. En redécouvrant notre propre passé, nous voulons en profiter pour offrir aux visiteurs des expériences culinaires sans précédent.” Et elles commencent à ses côtés, dans les cuisines, pour qui a faim de découvertes et soif de jolies rencontres. Car Stavriani, dans sa passion partageuse, invite gracieusement les résidents du Kyrimai à découvrir les secrets de ses recettes héritées de ses tantes et grand-mère. Une initiative généreuse pour celle qui semble ne jamais se départir de sa bonne humeur, malgré ses 12 heures quotidiennes au coeur de son “diamant caché”. Stavriani ne doit d’ailleurs pas être étrangère au prix de l'hospitalité reçu par l'établissement l’an passé… Le soir venu ou lors du petit déjeuner, évidemment typique et servi sur la terrasse s’ouvrant sur la mer et la montagne, ces chanceux qui auront été initiés aux secrets de fabrication de ces recettes revisitées, inventives et créatives, pourront savourer les paysages comme les spécialités concoctées aux côtés de Stavriani et Serkan, toujours inspirés. Une fierté doublée par le sentiment de recevoir a posteriori un traitement privilégié quand la souriante chef vient s’enquérir de l’avis des clients du restaurant.
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“Je veux moderniser les recettes traditionnelles sans ridiculiser les plats”
Côté carte, la chef allie donc des saveurs familières avec un sens de l'innovation certain, mais toujours dans le respect de la tradition. Elle n’utilise d’ailleurs pas de beurre puisque “dans le Magne nous n'en avions pas. La cuisine a donc dû s’adapter en le remplaçant par de l’huile d'olive maniotte. Il fallait faire preuve de créativité avec les ingrédients que nous avions. Cette huile est un produit terrible, à l’arôme merveilleux et récompensée dans les compétitions internationales. Moi je perpétue cet héritage. Je ne me sers pas de beurre et j'en suis fière.” Et pour prouver toute la magie de cette huile, pas besoin de frotter de pseudo lampe ! Ce génie créatif se contente d’en verser dans une assiette qu’elle sale, avant d’en imbiber un bon morceau de pain de sa fabrication pour dégustation. Côté déco, la trentenaire agrémente ses assiettes de petites fleurs bleues à la belle saison et de trésors verts (chênes, oliviers…) dont la région abonde, donnant ainsi une autre dimension à sa cuisine. Poisson, fruits de mer, viande, elle sait combiner à merveille ces produits pour donner une âme à sa cuisine, celle de sa région. “La gastronomie me rend très émotive parce que je me cherche à travers la nourriture. C'est aussi une partie de mon passé tellement importante.” Une histoire qui la ramène à sa grand-mère, à ses tantes. Elle se souvient qu’elles sillonnaient toute la Grèce continentale à chaque repas de fête en quête des meilleurs produits du pays : artichaux de Nauplie, olives de Kalamata… Quant à la philosophie de cette cuisine rémanente, de toute évidence influencée par son passage à Constantinople, elle repose sur deux principes très basiques : la saisonnalité et la localité. “Il y a un temps et une saison pour tout. Et quand les cycles sont respectés, les choses n’en sont que meilleures”. En tout cas, nous, on a bien dégusté et on est devenu complètement food de Stavriani et de sa cuisine magn’ifique du bout du monde.
*Récompenses : hôtel historique le plus romantique 2017, Gourmet Award 2018 décernés par les Hôtels historiques d'Europe
Anne Locqueneaux
 ©photos : Kyrimai hôtel
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alocqueneaux · 7 years
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Louise Thiolon : Le goût du chagrin comme remède à la mélancolie
Louise Thiolon, c’est notre musique du moment. Le coup de coeur aussi des programmateurs de FIP dont la station diffuse les cinq titres de son premier EP* en boucle. Sans pub ni promo, juste parce que ça sonne bien...
Petite pépite aux yeux sombres qui pétillent ; des cheveux corbeaux qui contrastent avec un sourire aux éclats lumineux irradiant un visage aux traits très fins, la jeune femme fluette à la douce voix fluide a Le goût du chagrin joyeux. Ses refrains donnent de l’entrain. L’envie aussi de savourer sans modération le premier opus de son petit bijou si délicieux.
L’expérience corporelle du goût du chagrin
“Viens, avec moi, Là-bas…”, Le Goût du chagrin, premier single de Louise Thiolon est une invitation à l’introspection. Une invitation au voyage, à aller vers ses émotions, à renouer avec elles. “Ce voyage au cours duquel tu ressens le goût du chagrin mais plus au sens de saveur que d’amour pour cette humeur. Car quand on a ressenti le chagrin, on peut parfois aller mieux”, estime la brunette. Le rapport au corps est très présent dans ce titre, comme dans son clip où il s’agit de retrouver ses émotions cette fois dans l’effort, à travers le sport. “J’ai voulu que l’on ressente ce truc du corps comme dans un documentaire et d’ailleurs filmé comme tel. Le message de ce clip, réalisé par Stella Ramsden, est d’apprendre à faire quelque chose (qi gong, boxe, course), comme dans la chanson avec cette idée de progression, l’impression d’une dynamique.” La recette de ce qui contient les ingrédients d’un tube tient justement à la progression harmonique de cette chanson qui met en mouvement. Un rythme prenant, facile à aimer, des harmonies qui reviennent en boucle. L’auteur interprète, qui a aussi des lettres... classiques, sait envoyer des frissons de tendresse et se faire poète quand elle évoque “dès que tremble la terre, les Cariatides prisonnières, invisibles d’être belles”.
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Croire en son « bon moment »
“J’écris des chansons depuis que je suis toute petite mais ce sont des bouts de textes, jamais totalement terminés. Jusqu’à présent ce qui m’empêchait de me lancer, c’est cette incapacité à achever mes morceaux. Pour moi le plus dur, c’est de les finir. Mais en fait ils sont finis quand tu le décides !” Et puis un ami lui a offert pour son anniversaire une journée en studio au cours de laquelle elle a pu enregistrer deux chansons qu’elle avait écrites : Les couleurs du ciel et Folle à lier. Un beau cadeau qui l’a obligée à se jeter à l’eau. “Je pense que c’était mon bon moment. Ensuite, le succès dépend de plein de coïncidences. Déjà il faut y croire. Si tu y crois, tu es convaincante. 
Personne ne peut croire en toi, si tu n’y crois pas toi-même. Alors oui, si mon album marche, je serai heureuse de tourner un temps sur une belle scène comme celle des Trois Baudets où j’ai joué au printemps avec un bon public, des bons musiciens…”
Le goût de la scène
Louise a pris goût aussi à la scène. Elle l’a décliné cet été dans sa ville natale de Niort, à Montpellier, à Copenhague, au Danemark où elle a joué avec des amis du Kansas, "sans la violonade" comme elle appelle “pour rire” ses amies Cécile Pruvot et Marine Maire à l’alto et au violoncelle de son album, sorti en mars dernier. “Sur scène tu ne chantes plus tes chansons pour toi, mais pour les gens. C’est très vivant. Pour moi, la musique n’est pas faite pour être solitaire mais pour être partagée”. En revanche la composition reste très intime. “Je mets beaucoup de moi dans mes chansons. Je m’exprime personnellement. Ce n’est pas un exercice facile mais j’ai senti que j’étais de plus en plus prête à le faire.” Après avoir chanté en anglais pendant cinq ans dans le groupe Cars On Rooftops, Louise a donc franchi le Rubicon de la chanson française solo il y a deux 2 ans. “Quand tu composes tes propres musiques, tu fais ce que tu veux. L’avantage, c’est que tu avances à ton rythme” selon l’inspiration du moment ; celle qui lui vient de Keren Ann, de Camille, de ses émotions et rencontres. Quant à sa musique, elle est folk mâtinée de pop avec des accents parfois jazzy. En multi-instrumentiste, elle tâte des percus, gratte de la guitare et s’essaie aujourd’hui à la trompette après un cursus classique de piano au Conservatoire. Ce côté femme orchestre se retrouve dans la formation Fantasy Orchestra qu’elle a rejointe l’an passé. Une formation “plus ou moins fantasy, plus ou moins orchestra. Dans ce band farfelu qui compte entre 15 et 40 musiciens, on s’habille n’importe comment. On joue dans les kiosques à musique. Et c’est cool car ça reste ouvert à tous dans un esprit de partage plus que de performance.” L’occasion de retrouver un peu l’esprit de groupe comme de faire “33” petits tours et puis s’en vont…, avant de poursuivre sa session de concerts en full band à Paris, le 6 octobre au Court-circuit où “ça promet de rocker !”
*extended play
Anne Locqueneaux
+Net
http://www.lesinrocks.com/inrocks.tv/faites-le-plein-dendorphines-et-retrouvez-le-sourire-avec-louise-liothon-et-son-clip-le-gout-du-chagrin/
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alocqueneaux · 7 years
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Pommerat fait renaître le mythe de ses Cendr...illon
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Après Téléphone pour qui “Cendrillon pour ses vingt ans est la plus jolie des enfants...”, Joël Pommerat s’attaque au mythe de Cendrillon. Il fait renaître l’héroïne de Charles Perrault de ses cendres dans une pièce Rock&drôle, malgré les thèmes “délicats du deuil, du désir de vivre, du pouvoir de l’imagination et des mensonges des adultes. Une analyse fine des questions graves et vitales de toute enfance”, incarnée par des acteurs forcément fantastiques. Cendrillon à voir vite, à partager, à rire et à pleurer, au Théâtre de la Porte Saint-Martin !
Anne Locqueneaux
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alocqueneaux · 7 years
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Gary Cook : le blockbuster de la rentrée est un roman jeunesse
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Les talentueux trentenaires tout terrain, Antoine Jaunin et Romain Quirot se lancent dans une nouvelle aventure, celle de la littérature jeunesse avec le premier opus de leur trilogie : Gary Cook. Sortie le 31 août !
Ne leur dites pas trop qu’ils sont les prochains JK Rowling ! “Comme s’il n’existait qu’un seul livre de littérature jeunesse alors qu’elle est foisonnante !”, relève gentiment Antoine Jaunin. Reste que tous les ingrédients du best seller sont réunis dans ce premier roman co-écrit avec Romain Quirot. Entre eux, tout a commencé par une rencontre autour d’un projet de documentaire sur le hip hop. Le réalisateur et scénariste qu’est Romain a été séduit par le profil d’Antoine, monté sur hauts talents comme lui. Journaliste, musicien, illustrateur…, Antoine est tout terrain. Ca tombe bien, Romain aussi. Leur première collaboration voit donc le jour en 2013 avec la réalisation du docu Un jour peut-être, une autre histoire du rap français. Mais déjà Romain a les décors de Gary Cook en tête, un univers de brume recouvert par les eaux ; l’idée aussi d’une bande d’ados plongée dans un monde post apocalyptique. Un synopsis digne d’un Spielberg, où “la seule chance de survie est d’embarquer à bord de gigantesques navettes spatiales”, appuyé par un trailer efficace réalisé par Romain et présenté au cinéma Max Linder en juin dernier. De mémoire d’Antoine Jaunin,“un lancement de roman en film comme il doit en exister aux USA, cela ne s’était jamais vu en France !”
Le monde des ados comme terre d’exploration
Pourtant, ce n’est pas la forme cinématographique que les jeunes auteurs choisissent pour transcrire cette fantastique fable. “Un film était très ambitieux et aurait engendré trop de frustrations techniques alors que le livre permet de repousser les frontières de l’imagination.” Et elles n’ont pas de limite chez ce duo effervescent qui cherche à explorer l’adolescence, “période où tout est amplifié. Le temps des premières fois, de la perte d’innocence, de la prise progressive de liberté. Avec Gary Cook, nous voulions être au plus proche de l’intimité adolescente dans un cadre spectaculaire et fantastique, parler du manque de courage, y compris de notre héros Gary. Un jeune gars, qui a grandi sous le pont des Oubliés, l’un des derniers refuges sur une Terre condamnée. Mal à l’aise avec les filles, timide, il est un peu jaloux de son meilleur ami avec qui il passe le plus clair de son temps à bord du Neptune, leur modeste bateau de pêche. Mais il apprend à se dépasser pour grandir.”  Si Romain et Antoine ont bien entendu lu les classiques de la littérature SF à
l’âge de Gary,  ils préfèrent évoquer les influences du fantastique et de Stephen King qui, dans des romans comme Ça ou Le corps, met en scène des bandes d'adolescents. Parallèlement, ils ont fait le constat que la SF mettait souvent l’accent sur l’action et que la psychologie des personnages n’était pas toujours très fouillée. Encore moins celle des ados sur lesquels ils ne veulent néanmoins “pas projeter une image fantasmée”.  Des Goonies à Blade Runner, les amis ont aussi eu des influences cinématographiques communes à l’adolescence. Adultes, ils se sont retrouvés sur des romans majeurs comme L’attrape-Coeurs de J. D. Salinger ou La vie devant soi de Romain Gary auquel le héros emprunte le nom. Cook lui vient de l’explorateur britannique. Logique.
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Une épopée littéraire 2.0
Un peu sur le mode de l’épopée, les romanciers écrivent d’abord... à l’oral. “On commence par se raconter l’histoire oralement. Ensuite on rentre chez nous et on écrit dans un espace virtuel que nous nous sommes créés. Comme un cocon dans lequel on se réfugie.” Ce procédé en fait les auteurs et les lecteurs de leur propre histoire. “Et même si on l’a jalonnée ensemble, on a parfois des surprises”, confie Antoine pour qui “il est stimulant d’écrire à quatre mains car on se nourrit l’un l’autre. En général, l’un de nous deux pose une base. L’autre l’enrichit, puis s’ensuit un travail continu d’aller-retours. Aussi dès que l’un a un coup de moins bien, l’autre prend le relai.” La confiance qui lie Antoine et Romain, leur complicité, leur ont permis de créer un vrai style commun. “Deux auteurs, c’est rare, même s’il en existe en littérature jeunesse”, tempère Antoine qui avoue qu’il n’aurait “jamais pu écrire ce livre seul”. Jusqu’alors peu conscient du trésor sur lequel il était assis, Antoine pensait qu’il devait faire ses preuves avant de devenir romancier, même si son métier initial de journaliste s’en rapproche. “Etre journaliste, c’est faire le récit de la vie des gens. Le côté “enquêtes” de la profession ne m'a jamais vraiment attiré. Ce que je préfère, c'est raconter une histoire : qu'elle soit réelle ou imaginaire, le plus important est de trouver la meilleure possible. C'est ce que nous avons essayé de faire avec Romain : écrire le livre qu’on aurait aimé lire à 15 ans.” Et il s’appelle Gary Cook !
Anne Locqueneaux
images : ©Romain Quirot
A savoir
Gary Cook, Antoine Jaunin et Romain Quirot, volume 1, Le pont des oubliés, 400 pages, 17, 95 €. Nathan jeunesse. GARY COOK - Bande annonce événement - YouTube.
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alocqueneaux · 7 years
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Jean-Claude Grumberg un auteur tragique, “le plus drôle de sa génération”
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Entre rire et larmes, rencontre avec Jean-Claude Grumberg, “l’un des seuls auteurs dramatiques contemporains français vivants à être étudié à l’école”. Un auteur-scénariste-dramaturge prolixe dont la pièce Votre maman est jouée jusqu’au 10 juin 2017 au théâtre de l’Atelier.
Jean-Claude Grumberg aime se raconter. Il aime partager à travers des anecdotes tantôt légères tantôt dramatiques, sa vie, ce qui l’a amené à écrire, à “s’exprimer”. Pourtant, rien ne le destinait à une carrière littéraire. Il a d’abord suivi les traces de son père et de son grand-père en apprenant dès l’âge de 14 ans le métier de tailleur. Métier qui lui inspira l’une de ses pièces les plus connues : L’Atelier. Puis c’est le costume de comédien qu’il a revêtu. Un peu par hasard : “Je n’étais pas très doué pour le métier de tailleur et j’ai commencé à faire du théâtre, à l’âge de 15-16 ans.” Pour lui, être comédien consiste alors “à dormir jusqu’à midi en attendant que le téléphone sonne. Sachant que nous n’avions pas le téléphone”, plaisante le septuagénaire malicieux. C’est ainsi grâce à tout ce temps libre qu’il commence à écrire. “Ecrire c’est chercher à se désennuyer” “Ecrire c’est chercher à se désennuyer”. C’est aussi entretenir la mémoire, parler de ceux qui ne sont plus là. La disparition de son père, arrêté à son domicile parisien et envoyé en camp de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale, celle de son enfant victime de la mort subite du nourrisson, sont autant de pertes qui émaillent ses oeuvres. “Ce n’est pas parce que je cherche à faire rire les autres que je ne traite pas le sujet !”, déclare-t-il lors d’une rencontre avec des lycéens dans une librairie parisienne. La lecture de ses pièces nous plonge en effet souvent dans les tourments de ses personnages tout en insufflant de temps à autre un vent de légèreté et même le rire. Son talent se résume à la perfection dans cet oxymore : “dire les choses qui font rire les autres, mais sérieusement.” L’écrivain et poète Claude Roy dit d’ailleurs de lui qu’il est “l’auteur tragique le plus drôle de sa génération”.
“Je hais les jeunes” En dépit d’une boutade sur les jeunes auteurs qu’il dit haïr, il réussit le tour de force de captiver son jeune auditoire lorsqu’il présente quelques morceaux
choisis de Môman, La vie de on (une courte biographie dans laquelle l’auteur se raconte à la troisième personne neutre du singulier) ou Mon père inventaire. La lecture est, pour Jean-Claude Grumberg, une passion depuis toujours :”enfant, j’empruntais chaque semaine 9 livres à la bibliothèque. J’étais un boulimique de lecture. C’est ce qui m’a formé.” Quelle meilleure université pour apprendre à écrire que la bibliothèque ? Et nul besoin de lire des chefs d’oeuvre, l’essentiel est “de lire ce qui vous transporte”.
“Ce qui aide le plus à vivre ce sont les livres” Aujourd’hui Jean-Claude Grumberg est un lecteur moins assidu, mais il a gardé cette envie, ce besoin de se raccrocher au livre. “Quand je suis stressé, je rentre dans une librairie et j’achète un livre. Même si je ne le lis pas, ça m’apaise. Les livres, c’est ce qui aide le plus à vivre”. Une belle ode à la lecture pour les lycéens venus l’écouter, curieux de mieux comprendre le processus d’écriture :”est-ce que vous adaptez votre écriture aux attentes des jeunes ?”, “est-ce que vous essayez d’émouvoir ou de passer un message ?”, “est-ce qu’on apprend à écrire ou c’est naturel ?” Comme dans ses pièces jeunesse, Jean-Claude Grumberg ne cherche pas à enseigner ni à éclairer sur le sens de la vie, mais toujours à faire rire, à distraire. Peut-être l’une des raisons pour lesquelles il est présenté par le théâtre du Rond-Point comme “l’un des seuls auteurs dramatiques contemporains français vivants à être étudié à l’école”.
Clothilde Naudeau & Anne Locqueneaux
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alocqueneaux · 7 years
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La vie comme elle va a 1 an aujourd'hui ! Et ben mon cochon...
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alocqueneaux · 7 years
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Agnès b., modèle d’humanisme et d’humanité au top
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Paris, New-York, Tokyo, Hong Kong, Agnès b. explore bien d’autres territoires que ceux de la mode et du monde. Passionnée d’art contemporain, mécène, collectionneuse, la styliste est aussi philosophe et philanthrope engagée.
Styliste de génie. Enfant de mai 68 en 2017. Elle a plus de 300 boutiques. Elle est à la tête d’une entreprise familiale et citoyenne qui compte plus de 2000 salariés dans le monde. Mais comment Agnès b. concilie art et conviction ? “Déjà, je suis gourmande”, confie la solaire styliste septuagénaire au regard et aux cheveux d’ange. “Je ne voulais pas faire tout ça”, semble-t-elle s’excuser, comme une petite fille qui serait encore tout émerveillée d’avoir cousu sur-mesure un rêve de fée presqu’à son insu. “Je voulais être conservateur de musée”, rappelle-t-elle. Mais il se trouve que la vie en a décidé autrement. Mariée à 17 ans, mère de jumeaux à 19, elle se sépare de son mari, l'éditeur Christian Bourgois, à 21 ans, dont elle garde l’initiale.
"Je suis toujours en train de boire au futur” A cette époque, confie-t-elle, “je m’habillais aux Puces. Je n’avais pas d’argent. Et puis un jour, j’en ai eu assez de chercher des vêtements. C’est ennuyeux en fait. Du coup j’ai préféré devenir styliste et les fabriquer moi-même” après une parenthèse de rédactrice de mode pour le magazine Elle. En 1975, elle ouvre sa première boutique, rue du jour à Paris, dans une ancienne boucherie des Halles. Un quartier alors en pleine rénovation. Devant cette boutique qui sert de bureau, d’atelier, de lieu d’expression et de rencontre, “mes enfants jouaient dehors, dans le caniveau”. Fascinée et attirée par la culture moderne comme le cosmopolitisme, elle met ensuite le cap sur New-York. A Soho précisément qui, un peu comme les Halles de Paris, est en pleine métamorphose. “On était dans une ambiance portuaire, sombre, humide…” Là, elle a encore une fois l’intuition du lieu, du potentiel de ce quartier à l’époque sordide de Big apple. Elle a le pressentiment aussi de ce que sera le mouvement du graffiti, alors naissant. Un mouvement dont elle suivra toujours l’évolution avec passion. Et puis un jour, un Japonais flashe sur sa boutique, ses collections. C’est le début de l’aventure au pays du soleil levant. Nous sommes en 1984. Engagée auprès des plus démunis et dans l’environnement, la femme d’affaires l’est aussi depuis longtemps. Elle aime d’ailleurs exhiber l’un de ses blousons qu’elle porte depuis 30 ans ! Preuve de son côté “less is more”, s’il en est. Elle rappelle que depuis 2003, sa goélette d’exploration Tara sillonne les océans afin de mieux comprendre l’impact du réchauffement climatique sur les écosystèmes. Toujours optimiste, la blonde légendaire a aujourd’hui 76 ans. Elle “rêve encore au lendemain, adore la nuit”. Elle répète d’ailleurs à l’envi que “chaque soir est un cadeau du ciel. Je suis toujours en train de boire au futur. Et ça fait 40 ans que je me régale à faire ce que je fais ! Alors si j’ai un conseil à donner : entreprenez mais entreprenez dans ce que vous aimez. Engagez-vous, aimez et partagez !”
Anne Locqueneaux
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alocqueneaux · 7 years
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https://issuu.com/locqueneaux/docs/latifa_ibn_ziaten
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alocqueneaux · 7 years
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Latifa ibn ziaten
« Mon fils, il a refusé de se mettre à genoux. » Mère du premier militaire assassiné par Mohamed Merah, Latifa Ibn Ziaten mène aujourd'hui un combat courageux pour sensibiliser la jeunesse au risque djihadiste.
(Re)voir "Latifa, une femme dans la République" : http://bit.ly/2n4Kkw9 (Prix du public au FIPA)
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