Tumgik
eleonor-b · 2 years
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Sais-tu seulement que,
Dans mon cerveau
Malade, j’érige, malheureux,
Un autel de neurones
Déviants, à tes yeux
À tes mains, à ton corps,
À tout ce
Qui sans cesse de toi
M’échappera encore
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eleonor-b · 2 years
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il n’y a pas d’amour plus fort que celui
qui dit je t’aime maintenant
sans condition et sans fard
sans peut-être et sans plus tard
et si demain l’idée te prend
de vouloir être quelqu’un d’autre
de revêtir des costumes
plus soyeux plus seyants
si tu souhaites un beau soir
sous la caresse d’une nouvelle lune
changer ce que jusqu’alors
tu m’as montré et voir
dans le miroir quelqu’un de différent
j’ai confiance en le fait
que toujours comme avant
je t’aimerai maintenant
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eleonor-b · 2 years
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Les je t’aime qui s’affranchissent
Du fardeau des lendemains
Ont la douceur du lit
Défait au petit matin
Et l’odeur d’un adieu
Âcre sur un quai de train
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eleonor-b · 2 years
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alors je me tairai
mais à l’orée de tes rêves
dans cet espace infinitésimal
où le sommeil joue avec l’insomnie
je te bercerai d’incantations
que tu attribueras aux bruits de la ville
je me tairai
mais toujours dans la forêt de tes souvenirs
aussi profond que tu m’y enfouisses
autour du feu où tu auras tenté
de brûler les images de nous
de nos corps l’un par l’autre enflammés
je danserai nue
bouche cousue je me tairai
mais toujours je donnerai
à la nuque de tes amantes
l’odeur de ma profane peau
je serai l’oracle que tu liras
dans le marc de ton café matinal
et la fortune que tu maudiras
les soirs de solitude abyssale
je me tairai à l’infini
je m’y tiendrai
mais gare à toi si tu m’oublies
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eleonor-b · 2 years
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rien ne se perd, tout se transforme
inexorable, stupide loi
alors je ferai du manque de toi,
de la forme de ton corps
encore fraîche sur le matelas,
comme une promesse à l’infini,
mon sémaphore dans la nuit
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eleonor-b · 2 years
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Sur mes genoux
Le carrelage compose
Des ecchymoses rosées
Violacées et je prie
Pour qu’elles virent bientôt
Au vert de tes yeux kaki
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eleonor-b · 2 years
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Déplie
Petit à petit
Ton corps loin du sol
Rappelle-toi
Combien jadis
Tes mains étaient fortes
Assez
Pour bâtir des châteaux
En Espagne ex nihilo
Et souviens-toi
Qu’au creux de ta paume
Tu peux dompter
La tempête qui les a emportés
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eleonor-b · 2 years
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Tu es de ces plaies que j’aime rouvrir Comme ça pour rien juste pour voir Si elles font toujours souffrir Deux doigts dans la peau je l’étire J’admire la plaie sanguinolente De nos souvenirs À l’intérieur le vide déborde S’échappe des chairs ressort Putride déjà de l’intérieur Il a l’odeur des jours anciens Au fil des mois qui se reforment La plaie se referme et créé Une cicatrice qui garde la forme De ton index sur mes lèvres Appel au silence de la mémoire Certains matins dans le miroir Je la touche la caresse De la pulpe de mes doigts À la chaleur du soleil d’été Elle perd sa couleur rosée Sous la caresse d’autres baisers Elle se ternit veut s’échapper Sous les couches d’épiderme qui s’épaissit Et les soirs où tu me manques Les soirs où d’autres n’arrivent pas À me marquer comme tu l’as fait avant Du bout de l’ongle je rouvre Ta cicatrice et la douleur ravive Le souvenir de ton visage Posé sur mes cuisses
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eleonor-b · 2 years
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Il commence à faire noir
Dit la petite fille
Sa peluche comme rempart aux ténèbres qui s’emparent de la chambre
Au monstre sous le lit prêt à attrapper ses chevilles
Il commence à faire noir dans la pièce aux cauchemars
La petite fille demande une autre histoire
.
Il commence à faire noir
Dit la jeune femme
Ses entrailles comme garde-fou du bouillonnement qui l’assaille
De l’homme aux doigts farouches mais au dévorant regard
Il commence à faire noir à la terrasse du bar
La jeune femme espère un baiser pour bonsoir
.
Il commence à faire noir
Dit la vieille dame
Son souffle comme bastion de l’invisible main qui ferme ses paupières
Du poids qui pèse soudain sur tous ses organes
Il commence à faire noir aux soins ambulatoires
La vieille dame laisse venir le grand soir
.
La nuit tous les chats sont gris
Mais le noir peint mille nuances d’une même vie
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eleonor-b · 2 years
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Colline de Ménilmontant
L’asphalte danse sous mes pieds
Nul autre passant pour épier
Mes pas dans la pente hésitant
.
Le miroir des vitrines mornes
Me renvoie de faibles reflets
Que mon esprit brumeux grisé
Mue en le galbe de son corps
.
Alors quand le vent tout à coup
Glisse juste là sur ma gorge
Laissez-moi croire un peu encore
Que c’est son souffle dans mon cou
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eleonor-b · 2 years
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j’ai dans le coeur un ordinateur
obsolète alimenté
par les impulsions
électriques
qu’on daigne parfois lui donner
erratique
truffé d’erreurs sporadiques
il se nourrit
du moindre courant alternatif
qui arrive jusqu’à ses circuits
rouillés
et le traduit en un stupide langage
binaire suranné
zéro un zéro un
il me désire
il me désire moins
alors quand la machine
s’emballe
que ses ventilateurs surchauffent
aucune solution
sauf
d’un coup sec
débrancher
la prise de mes pensées
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eleonor-b · 2 years
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Cligne des yeux
et tu pourrais le louper,
cet instant furtif,
où alentour
la masse fond,
s’efface pour laisser place
aux fantômes d’anciennes passions,
passées outre-tombe le temps
d’un trop court,
cruel quart de seconde,
dans lequel tient alors tout ton monde
.
Cligne des yeux
et tu pourrais le louper,
ce moment fugace,
où rien d’autre
ne compte que ses mains
qui enserrent tes hanches,
et sa soif qui s���étanche
à la rivière de ta gorge, liquéfiée
sous les arpèges de ses phalanges,
étrange danse de corps accordés
en un choeur de chaleurs prohibées
.
Tu pourrais le louper ;
alors, garde bien les yeux ouverts et,
de cet espace-temps infinitésimal
suspendu entre les étoiles
d’une foule devenue désert,
repais-toi autant que nécessaire :
de ces doigts de ce souffle de cet interdit
naîtront peut-être de jolies poésies
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eleonor-b · 2 years
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Le jour décline ton désir l’accompagne
J’observe impuissante la course imperturbable
De cette courbe descendante fatale
Un cri s’élève au-dessus des fractales
Des toits des immeubles qui s’étalent
Tout dans mon ventre mes tripes mes entrailles
Insiste à espérer
.
La nuit tombe mes espoirs secrets la suivent
Je guette engourdie la danse lascive
De la ville qui se voile de mon humeur qui vrille
Un hurlement s’envole sur l’horizon
Les toits parisiens entrent en combustion
Tout dans mon ventre mes entrailles mes tripes
Persiste à patienter
.
Minuit s’installe entre mes draps
Je tends l’oreille à la mélopée sans voix
De lointaines sirènes qui bruissent plus bas
Une petite voix se glisse auprès de moi
Faiblarde discrète veilleuse de nuit
Et mon orgueil doucement décide
D’enfin abandonner
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eleonor-b · 2 years
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Parfois je repense au jardin de mon enfance
Et je me demande
Si la glycine y court toujours sur la palissade
Embaumant les chasses aux oeufs pascales
Et si de petits petons dans leurs sandales
Y retrouvent encore quelques graviers nomades
Je me demande
En convoquant le lieu de ma naissance
Si quelqu’un a enfin huilé les balançoires en fer
Sur lesquelles on rêvait de s’envoler jusqu'aux cieux
Et si des framboises le goût délicieux
A survécu à l’acidité du temps qui se perd
Parfois je repense à ce jardin
Et je me dis
Que les rires enfantins des goûters sont devenus
Des inconnus sur des clichés brumeux
Et que les doigts amis qui y tressaient mes cheveux
Dénouent désormais sans doute des peines d’adulte
Parfois je convoque la glycine
Et je sens
Une odeur de cendrier froid
Alors quelques instants j’en veux au temps
De ne pas faire honneur à la mémoire
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eleonor-b · 2 years
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techno tonitruante basses assourdissantes
palpitant qui tambourine dans ma poitrine frémissante
la foule d’inconnus défoncés forme une masse
condensée dont les bras les mains les pieds écrasent
ma capacité à raisonner
.
odeur d’alcool et de transpiration bovine
sueurs froides qui ruissellent le long de mon échine
la nausée remonte le long de mon oesophage à mesure
que ma sotte cervelle calcinée conjure
ma crainte de m’effondrer
.
et soudain tu te retournes et le bruit et la terreur
et les cris et la fureur se fondent dans ton sourire enjôleur
tes deux mains posées doucement sur mes joues
m’encadrent me rassurent et déjouent
mon envie de pleurer
.
dans tes pupilles dilatées se trouve un port d’échouage
où apaiser mon coeur où calmer mon oesophage
la foule s’efface le son s’affaiblit
le monde est flou alentour et tu me dis
je t’aime tant laisse-toi aller
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eleonor-b · 2 years
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S’il vient à l’idée d’un savant fou d’inventer
Une machine à empailler les souvenirs
Voici ceux que je veux voir immortalisés
Et pendus au chevet de mon dernier soupir
.
Empaillez les rires des amis une nuit
D’ivresse parisienne de frivole insouciance
Et la senteur entêtante de la glycine
Qui poussait au fond du jardin de mon enfance
.
Empaillez le goût âcre de cette bière
Prise à la terrasse d’un premier rendez-vous
Et les bras de ma soeur qui doucement m’enserrent
Pour endiguer la peine d’un chagrin d’amour
.
Empaillez l’assourdissante mélopée blanche
De la machine à tatouer qui marque ma peau
Et les mains d’un amant qui le long de mes hanches
Effacent lentement la mémoire d’un autre
.
Empaillez aussi le sourire de mon père
Devant mes pas de danse maladroits sur scène
Et la jolie poêlée de pleurotes amères
Ramassées par mes neveux au pied d’un vieux chêne
.
Empaillez la pluie d’été chaude enveloppant
Mon corps immergé dans l’indomptable Atlantique
Et le rai de soleil inondant le divan
Après une averse bretonne cataclysmique
.
Empaillez le bruit du stylo sur le papier
Et celui des pattes de chat sur le parquet
Empaillez ma mémoire prête à s’effacer
Et faites-en un autel à ma vie passée
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eleonor-b · 2 years
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Il est bien des choses qui peuvent tenir dans la paume de ta main,
Fantasme de tendons et de veines tendues sur ta pinte :
La cigarette qui vers ta bouche fait chemin,
Obscène danse de tes phalanges qui m’éreinte,
Et ce briquet, allégorie du feu entre mes reins,
Insolent manège de désirs qui s’esquintent
.
Tant de choses qui tiennent dans cette paume de main :
Ma joue que tu caresses doucement, l’air de rien,
Comme insensible à cette insupportable contrainte,
Et mon poignet quand tu me retiens
Dans ce dangereux jeu d’interdites étreintes
.
Tout un monde tenu dans le creux de cette main :
La poignée de la porte actionnée en un tournemain,
Toute tournée vers l’attente de nos peaux conjointes,
Et mon sein sous lequel s’affole, stupide pantin,
Mon coeur rêvant de nuits aux règles enfreintes
.
Mais surtout, dans la placide paume de ta main,
Tient tout mon honneur lorsqu’enfin je t’appartiens ;
Fais-en donc bon usage quand, entre tes doigts joints,
Tu le tiens - vois-tu, celui-ci, je n’en ai qu’un
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