Tumgik
#Meilleurs candidats de télé-réalité
claudehenrion · 3 years
Text
Au fond, de quoi parlons-nous ?
  D'une manière qu'on pourrait qualifier de ''normale'', chaque groupe humain, quelle que soit la référence prise (famille, école, service, entreprise, hôpital, région, nation, état...), est traversé en permanence par des oppositions, des désaccords et des divergences sur toute sorte de sujets petits au grands. Pour survivre, chaque pays a inventé des moyens --les siens-- pour gérer toutes ces crises de tailles variables. Certains ont eu de la chance et ont inventé assez vite un ''modèle'' de référence, qui paraissait bon ou mauvais aux voisins, qui s'en sont donc plus ou moins inspirés... ou pas ! Il est convenu de désigner les modèles qui ont réussi par ''civilisations''.
Pendant la quasi-totalité de la présence d'Homo Sapiens sur la Terre, la réponse-type a consisté à faire appel à des ''intercesseurs'', personnes ou ''choses'' qui répondaient à certains critères (différents, bien sûr, ici ou là), et auxquels on a délégué sans le dire une partie de cette chose si difficile à définir : l'autorité --si mal vue aujourd'hui... ce qui explique pourquoi le monde ne tourne plus aussi rond qu'il faudrait. Successivement ou en compétition, chamans, sorciers, prêtres, dictateurs, assemblées, rois, tyrans, autocrates, élus ou pas, mais aussi des livres sacrés (par exemple le Coran), des constitutions, des chartes, des conventions ou , dans un autre genre, ''le'' Parti, un Politbureau, un petit livre rouge, voire la menace, la peur ou la soumission (cf la France, ces temps-ci) ont plus ou moins bien tenu ce rôle.
Il faut reconnaître que les résultats ont été plus ou moins réguliers et moins ou plus satisfaisants, ce qui a entraîné une évolution plus récente dont il est trop tôt pour que nous puissions affirmer --même si nous le pensons très fort-- qu'elle se révèle déjà pire que la plupart des autres : des philosophes, des intellectuels ou une ''intelligentzia'' (souvent auto-proclamée. En France, elle s'est appelée ''énarchie'') se sont emparés des postes de pouvoir. Plus récemment encore, des scientifiques auto-reconnus et des juges auto-désignés (mais syndiqués et endoctrinés) dont pas un seul n'a la plus petite compétence pour assumer les rôles qu'ils s'attribuent, se sont imposés, pour dire au commun des mortels où est le Beau, le Bien, le Bon, le Vrai. De la sélection des candidats à la Présidence jusqu'aux masques et aux vaccins, nous ployons sous leurs erreurs... qui se contredisent en permanence !
Le résultat de ces expériences non-recherchées, non-voulues (et surtout, non- souhaitables, hélas), a entraîné les grandes lignes de la non-pensée qui est en train --dans le silence surprenant de toutes les majorités, inexplicablement inaudibles-- de détruire de fond en comble ce qui fut sans doute la civilisation la plus douce de toutes celles qu'a connues l'humanité. En tout cas, c'était la nôtre. Mais tous les tripatouillages auxquels elle a été soumise en très peu de temps l'ont fait sortir de ses droits chemins et dériver, très gravement, soit vers ce qu'on désigne par ''le woke'' qui est une poubelle de la pensée, soit --à l'autre bout du spectre de la communication-- vers ''le troll'' (NB : En argot internet, un ''troll'' est un perturbateur qui se cache derrière son ordinateur pour lancer des controverses artificielles sur les réseaux sociaux). En résumé, et si nous ne nous réveillons pas très vite, notre choix se réduirait à la mort par la bêtise (attitude woke) ou par la méchanceté (troll). Pas très excitant, tout ça, mais le constat est terrible : une civilisation toute entière, et qui n'a démérité en rien --ou peu s'en faut-- et qui se renie jusqu'à vouloir se supprimer elle-même ... c'est du ''jamais vu'' dans la longue Histoire de l'Humanité !
Ces deux tendances fortes (donc passées sous silence par l'anti-pensée dite ''main stream'') jouent sur notre vulnérabilité affective et sur notre pauvreté culturelle (la seconde étant évidemment le terreau de la première), à travers un passage quasi-obligé dans le cauchemar décadent qu'est la ''cancel culture'' qui vise à faire croire à tout dissident qu'il est un paria, seul à ''penser comme ça'' (ce qui est faux, bien sûr !). Cette ''reductio ab nihilo'' fait que toute violence est recommandée pour disqualifier tout opposant à la ''doxa'' du moment, mais en revanche, elle est strictement interdite lorsqu'elle pourrait être susceptible de faire le moindre chagrin à tout membre d'une des minorités dites ou prétendues déshéritées par ceux qui établissent les clivages, les condamnations et le ''droit à amalgame'' : la Gauche !
C'est à Chirac que nous devons la déplorable modification de notre Constitution qui avait introduit (là où elle n'avait vraiment rien à foutre) la notion indéfinissable mais totalement mortifère de ''risque zéro''. Il appelait cette mauvaise idée ''le principe de précaution'', mais outre que cela ne saurait être un ''principe'' si les mots ont encore un sens... plus con que ça, tu meurs (car quoi de plus ''risqué'' que la vie elle-même, qui ne peut que se terminer par la mort ?). Par elle, il devenait interdit par la Constitution de prendre le plus petit risque, y compris celui de pouvoir faire de la peine à tout individu référencé minoritaire dans la méchante copie de synaxaire qui prétend recenser les valeurs décédées d'une Gauche qui l'est, en fait, tout autant...
L'essayiste Joathan Rauch, senior Fellow de la célèbre Brookings Institution, remarquait il y a peu que si on doit considérer que toute critique ''émotionnellement blessante'' pourrait être considérée comme une forme de violence, alors c'est la science dans sa totalité qui est en violation permanente des Droits de l'Homme : elle n'est en effet --ou ne devrait être-- que questionnements, remises en cause, doute, critiques et acceptation des critiques, et remise, 100 fois, sur le métier...  à l'opposé exact des certitudes infondées de nos soi-disant ''Experts ès-Covid''  --en réalité, un petit monde de victimes auto-admiratives d'une fausse célébrité télévisée qui fait croire aux plus prétentieux d'entre eux qu'ils feraient un superbe Président de la République (NB-- Il faut dire que si on se base sur les 2 derniers détenteurs du titre, on peut être tenté de dire que n'importe qui est capable de faire le job !)
On se rendra compte un jour à quel degré la crise du Covid nous a tenu éloignés des sentiers habituels de la Science : des castings cooptés de praticiens --donc en principe ''non-chercheurs-sauf-exception’’) nous endorment de leurs certitudes changeantes, toujours affirmées, jamais démontrées, et souvent révélées erronées 3 mois plus tard. C'est un peu, mutatis mutandis, comme si on demandait à des mécaniciens --fussent-ils ou se disent-ils les meilleurs-- de concevoir la voiture du futur : c'est, juste, pas leur job. Ils peuvent raconter des tas de trucs pas idiots du tout sur leurs observations quotidiennes... mais qui seront tous hors-sujet --pas inintéressantes mais ne répondant pas à la question posée, comme le font les ''Bac + 18'' qui plastronnent sur nos petits écrans dont ils ne peuvent plus se passer...
‘’Savoir soigner’’ est une chose --et elle est très belle.’’ Etre chercheur’’ est une tout autre chose, tout aussi respectable mais appartenant à un autre univers. Mais à mélanger sans cesse les deux comme on le fait depuis 18 mois (d'où les errances et les contradictions sur le covid), on tourne en rond sans pouvoir avancer d'un pas, toujours au nom du ''progressisme'', bien sûr ! Nous citions hier le grand patron de l'OMS qui réclamait enfin un vaccin... phrase que, je crois, nous sommes les seuls à avoir remarquée, et pour cause : nos habituels ''médecins-pas-chercheurs-mais-stars-de-la-télé'' ne l'ont même pas lue ! La seule chose qu’il faut espérer, c’est que le jugement du futur ne leur (donc, ne nous) seront pas trop sévère, ni trop cruel !
H-Cl.
1 note · View note
bouxmounir · 2 years
Text
Christopher (Les Ch'tis), son accent critiqué : ce secret qu'il cache depuis des années (EXCLU)
Christopher (Les Ch’tis), son accent critiqué : ce secret qu’il cache depuis des années (EXCLU)
Entre 2011 et 2014, W9 a diffusé une émission de télé-réalité baptisée avec succès Les Ch’tis. Les caméras suivent alors les aventures de plusieurs jeunes candidats venus du Nord de la France qui vivent leur vie à travers le monde. Parmi eux, Hillary Vanderosieren, Gaëlle Petit, Kelly Helard, Jordan Faelens ou plus Christophe par Putje. Ce dernier a été le meilleur jour de la saison, de la…
View On WordPress
0 notes
Text
Occupation double mythe: billet 1
a. Les télés réalités, dont Occupation Double, est un genre télévisuel où le but est de suivre plusieurs candidats, autant des gars que des filles. Les téléspectateurs suivent leur quotidien et les péripéties de ceux-ci. En bref, il s’agit d’une compétition.
b. Dans l’émission Occupation Double, on y retrouve une forme de manipulation, où les candidats sont placés dans un cadre fictif dont rien n’est caché. Souvent, lorsqu’on parle d’Occupation Double, on parle des candidats qui ont le seul but de gagner des prix. Le scénario n’est pas réel. Il est fictif. Les candidats se manipulent eux-mêmes pour atteindre les prix donnés. Ces candidats sont également manipulateurs pour le public, car ceux-ci montrent un « show ».
youtube
 c. A priori, Occupation double ne serait rien d’autre qu’une émission de téléréalité présentant les candidats comme étant à la recherche de l’amour, avec comme finalité des prix divers (maisons, voyages, voitures). Or ce n’est pas le cas. La réalité présentée est trafiquée par une production cherchant à plaire autant au public qu’aux commanditaires, dans le but de rendre le contenue rentable d’un point de vue strictement monétaire. L’émission est un outils marketing pour placer des produits, afin de persuader les téléspectateurs d’en acheter ou d’avoir une meilleure image de celle-ci. Afin de réussir, l’émission doit rester proche d’une production de scénario réel filmant la vie des candidats 24/7.
Tumblr media
1 note · View note
seneweb · 4 years
Text
Handball : Les Lionnes du Sénégal en stage en France, Hadja Cissé…
L’équipe féminine de hand du Sénégal sera en stage du 28 septembre au 2 octobre à Cherbourg. Parmi les joueuses, Hadja Cissé, qui participe actuellement à Koh Lanta, les 4 Terres. Frédéric Bougeant, le nouveau coach de la JS Cherbourg handball, a gardé le Sénégal dans le sang.
La qualification pour JO de 2021 en jeu
Et pour cause. Le coach a obtenu, en venant dans le Cotentin, l’autorisation de continuer à diriger les championnes sénégalaises, en vue de la qualification pour les Jeux olympiques de 2021 à Tokyo. Une mission interrompue par le coronavirus, mais qu’il reprend avec conviction, pour gagner une place parmi les douze finalistes au mois de mars prochain en Espagne, face à la Suède, l’Espagne et l’Argentine.
Retrouvailles avec les Lionnes
“C’est le meilleur groupe que j’ai eu de toute ma vie d’entraîneur “, avance Frédéric Bougeant. Pour les retrouvailles avec ses joueuses, le coach a donc tout naturellement choisi le Cotentin. L’équipe féminine du Sénégal sera donc en stage du 28 septembre au 2 octobre à Cherbourg.
Hadja Cissé…
Il reste encore quelques doutes à lever pour trois ou quatre joueuses qui sont actuellement au Sénégal. Mais la grande majorité de l’équipe est constituée de handballeuses qui évoluent dans les meilleurs clubs français ou européens.
…Dans l’équipe
Parmi les joueuses, une surprise. Sauf blessure, Hadja Cissé pourrait être là. Les fans de Koh Lanta seront aux anges ! Après avoir fait les beaux jours de l’équipe nationale sénégalaise qui s’est hissée sur le podium des derniers Jeux africains, l’arrière gauche a tout plaqué en hommage à son frère récemment décédé pour participer avec énergie à l’émission de télé-réalité de TF1, tournée en 2019 et diffusée en ce moment. Son retour dans le hand de haut niveau est très attendu. Avec actu.fr
Candidat Koh-Lanta, Saison 20 Fidji
Partager
Crédit: Lien source
The post Handball : Les Lionnes du Sénégal en stage en France, Hadja Cissé… appeared first on Seneweb.fr.
source https://seneweb.fr/handball-les-lionnes-du-senegal-en-stage-en-france-hadja-cisse/
0 notes
lignes2frappe · 5 years
Text
LES PLUS GRANDS « ET SI ? » DU RAP US
Ou quand le cours des événements aurait pu être mille fois différent...
Tumblr media
Qui a dit que l’histoire était écrite d’avance ? À modifier certains détails qui n’en sont pas, ce sont des pans entiers du hip hop universe qui se seraient retrouvés chamboulés, voire carrément passés sous le tapis.
Intéressons-nous donc mon cher Marty à ce à quoi qu’aurait pu ressembler le présent en modifiant le passé.
Résurrections, choix artistiques, prises de décisions… voici l’effet papillon décliné en une dizaine de cas de figure.
Et si 2Pac et Biggie étaient toujours parmi nous ?
Tumblr media
Et si les deux meilleurs rappeurs de tous les temps n’étaient pas tombés sous les balles à quelques mois d'intervalle au sommet de leur gloire ?
À trop écouter les fanatiques des deux bords, dans une telle hypothèse 90% de leurs contemporains tafferaient au McDonald’s plutôt que de tenter de rivaliser – tout cela sans compter que Big aurait entretemps reçu le prix Nobel de littérature et que ‘Pac aurait été élu gouverneur de Californie.
On est toutefois en droit d’en douter.
De un, parce qu’il n’est pas dit qu’ils ne se soient pas fait assassiner quand même puisque ce sont leurs disparitions qui avaient scellé la fin de la guerre des côtes entre les Death Row et Bad Boy.
De deux, parce qu’à quelques très rares exceptions près, l’adage qui veut que l’on vieillisse très mal dans le rap se vérifie très bien.
Bientôt cinquantenaires en 2019, il est à parier que Christopher Wallace et Tupac Shakur la joueraient « le rap c’était mieux avant » pour justifier la modestie de leurs chiffres en première semaine.
Ou pire, essayant tant bien que mal de s’accrocher au wagon de la hype, le premier serait à l’affiche du casting d’une télé-réalité dans laquelle les candidats cherchant l'amour se font poser un anneau gastrique, tandis que le second ferait l’actu pour la fuite de sa sextape et le tournage de séries Z serbo-monténégrines au côté de Steven Seagal et Hulk Hogan.
Et si Eminem avait été noir ?
Tumblr media
Et si le white boy préféré du rap avait grandi de l’autre côté de la 8 Mile Road, dans les ghettos afro-américains de Detroit ?
Unanimement considéré pour ses qualités derrière le micro, Eminem aurait assurément tout aussi bien fini par percer, le talent n’ayant rien à voir avec une quelconque couleur de peau – ou pour citer son mentor Dr. Dre : « Un type peut bien être violet, s’il sait kicker, je taffe avec lui ».
Mieux, il aurait en tout état de cause rencontré le succès avant ses 27 ans (année de sortie de son Slim Shady LP), lui qui n’aurait pas été confronté à ce plafond de verre sans nom qu’était être caucasien dans le milieu rap des années 90.
Reste que de son propre aveu, à en croire sa rime sur White America, l’équation aurait été fort différente : « Let’s do the math: if I was black, I woulda sold half ».
À sa décharge, rappelons-nous qu’à cette époque le rap était loin d'être le genre musical dominant et que nombreuses étaient les radios à ne pas en jouer (pour ne pas dire toutes les radios sauf celles spécialisées dans le rap).
Hasard de la vie (ou pas), Shady-le-blondinet figurait lui en bonne place dans toutes les playlists et touchait ainsi tous les publics – il a d’ailleurs été classé à quatre reprises dans les tops rock/alternatif.
Outre cette exposition moindre et outre le fait que s’il avait été un renoi il aurait très certainement pris du ferme en 2000 après pour avoir tabassé un videur à coup de crosse de pistolet, Eminem n’aurait jamais pu connecter à ce point avec les classes moyennes et prolétaires blanches.
Loin de se limiter à son personnage et ses clashs, souvenons-nous que dans les années 2000 il était avant tout cet enfant des trailers parks dont les chansons dépeignaient en filigrane toute la colère et la frustration d’une frange de la population qui, se sentant oublié de la représentation politique et médiatique, voyait en lui une sorte de porte-voix.
Et si Jay Z avait pris sa retraite pour de vrai en 2003 ?
Tumblr media
Et si à compter du 22 octobre 2003, Shawn Corey Carter n’avait non seulement plus jamais rappé de sa vie, mais s’était également complètement retiré du monde des affaires ?
Déjà très sérieux prétendant au titre de meilleur rappeur de l’histoire, gageons que la très bonne qualité de son Black Album n’aurait fait que consolider ses prétentions en la matière, son départ soudain renforçant même sur ce coup son aura.
Certes, ce faisant, il aurait amputé sa discographie de très bons crus à venir comme American Gangster (bye, bye le 'Roc Boy salute') ou 4:44, mais avec huit albums au compteur il aurait tout de même laissé un héritage conséquent aux générations à venir (pour rappel Biggie n’a sorti que deux solos de son vivant, 2Pac quatre).
Si l’on peut douter que son bon pote Memphis Bleek l’ait remplacé au pied levé en tant que nouveau franchise player new-yorkais, les principales répercussions de son absence se seraient toutefois faites sentir à une autre échelle.
Nommé président de Def Jam Records fin 2004, Jay Z est en effet responsable d’avoir lancé les carrières de rap star du calibre de Rick Ross et Young Jeezy, mais aussi et surtout de la très pop et très internationale Rihanna.
Dans le même registre, sans lui Kanye West serait très probablement resté un producteur ultra talentueux à la Bink ou à la Just Blaze, mais absolument pas le personnage public tout en flamboyance qu’il est devenu.
Après avoir connu toutes les peines pour décrocher un contrat en tant que rappeur chez Roc-A-Fella (et encore Dame Dash n’avait daigné le signer en tant que tel que parce qu’il craignait qu’il ne s’en aille produire des beats ailleurs), il doit essentiellement à son « big brother » la reconnaissance de ses talents micro en main, lui qui l’a poussé à dépasser son complexe d’infériorité.
Sans Kanye et sans Riri, c’est donc une bonne partie du paysage de la musique mondiale qui aurait été bouleversé au début des années 10 (plus d’EDM et moins d’urbain pour aller vite).
Bon point cependant, il paraît plausible d’imaginer Beyoncé célibataire, elle qui n’aurait sûrement pas été emballée plus que ça par l’idée de se marier avec un type, aussi riche soit-il, dont la seule ambition à 36 ans à peine aurait été de passer le restant de ses jours à siroter des piña coladas et regarder des matchs des Knicks.
Et si LL Cool J n’avait jamais sauvé Def Jam ?
Tumblr media
Et si cette hydre de la musique mondiale fondée par Rick Rubin et Russell Simmons en 1983 avait disparu de la circulation sitôt créée ?
Candidat au titre de best rapper alive dans la seconde partie des années 80, Cool James a débuté dans le son en enregistrant une démo grâce à l’équipement acheté par son grand-père. Après avoir trouvé les coordonnées de Def Jam en scrutant le dos de la pochette du vinyle It’s Yours de T La Rock, il envoie par courrier une copie de son travail au siège du label… situé dans un dortoir de l’université de New York.
Conquis par son potentiel, Rubin et Simmons réunissent quelques centaines de dollars pour produire en 1984 son tout premier single, I Need a Beat. 100 000 exemplaires vendus plus tard (un score alors mirifique), CBS leur offre un deal de distribution.
Et c’est ainsi que le rap à qui beaucoup prédisaient une disparition imminente s’est établi comme une force en présence, tant musicalement (beat dépouillé et lyrics scandés) que commercialement (sans Def Jam le sillon tracé pour tous les Bad Boy, Cash Money et Top Dawg Entertainment serait resté vierge).
Merci LL donc, même si à la revoyure pas dit que toute la génération 90/2000 n’ait eu à s'habiller en baggys jeans criards et autres fringues quatre fois trop grandes si sa démo s’était égarée dans le bureau du doyen.
Sans son coup de vice pour booster les ventes de FUBU en piratant une publicité Gap, peut-être en effet aurions-nous évité ces crimes contre la mode qu’ont été les Rocawaear, Enyce et tous les Ecko de la terre.
Et si 50 Cent ne s’était jamais fait tirer dessus ?
Tumblr media
Et si Curtis Jackson n’avait ni frôlé la mort, ni bâti sa légende à partir de ce fait d’armes ?
Alors qu’il vient tout juste de se choper de la visibilité sur le marché en clashant un max de têtes d’affiche sur son How to Rob de 1999, quelques mois plus tard c’est la tuile : 50 s’en prend neuf dans le buffet.
Effrayée, sa maison de disques Columbia Records coupe les ponts avec lui, bloquant au passage la sortie de son premier album.
Personne ne le sait encore, mais il s’agit là de la chance de sa vie.
Dans un rap jeu où l’image compte tout autant que les capacités artistiques, Fiddy acquiert là le statut de super-héros des ghettos et se fait signer par Eminem et Dr. Dre, alléchés par les retombées qu’ils vont pouvoir tirer de ce storytelling d’exception.
Du tout bon donc, et ce d’autant plus que la balle que le futur auteur de Get Rich’  a pris dans la joue lui donne désormais ce flow lancinant si caractéristique qui va beaucoup accentuer l’aspect mélodique de ses refrains – et qui va lui permettre accessoirement d’aller draguer le public sudiste.
Sans cet incident, 50 Cent aurait sorti l’air de rien Power of The Dollar (un opus correct, mais sans plus), sans bénéficier du moindre single à succès, avant de poursuivre sa carrière par vent calme (ou d'aller retourner dealer du crack) sans parler des deux seuls thèmes qui l’on jamais intéressé depuis, le flouze et les guns.
Tant pis pour Lloyd Banks et Tony Yayo (gageons que Young Buck aurait lui fini par atterrir chez Cash Money), mais tant mieux pour Ja Rule qui aurait continué de faire illusion encore un peu.
Et si Suge Knight était allé en prison dès le départ ?
Tumblr media
Et si celui que l’on a surnommé « l’homme le plus dangereux du monde de la musique » avait pris du ferme dès 1987 pour avoir coupé au ciseau la queue-de-cheval de sa petite amie devant la maison de sa mère puis pour avoir deux semaines après tiré deux fois sur un type à Las Vegas ?
Laissé par on ne sait quel miracle en liberté après ces deux affaires, Knight s’était alors fait engager comme garde du corps du rappeur The D.O.C. avant de commencer à tisser sa toile dans le monde du rap.
Résultat, peu de temps après il réussissait à semer une zizanie sans nom au sein de Ruthless Records afin de fonder Death Row et d’instaurer par là même un règne de terreur sur la scène californienne.
Si l’épopée du label est considérée comme mythique, il n’en reste pas moins qu’elle n’a duré en tout et pour tout que quatre petites années (de la sortie de The Chronic en 1992 à la disparition de 2Pac en 1996) et s’est faite au détriment de l’embryon d’empire créé par Eazy-E.
Loin de se limiter aux N.W.A., Ruthless était en effet une véritable usine à disques d’or. Pas le plus doué des rappeurs, le « little big man » de la côté ouest pouvait en revanche se targuer d’une oreille sans pareille pour dénicher de nouveaux talents (dans le désordre : J.J. Fad, Above The Law, Michel'le, Bone Thugs-n-Harmony, Jimmy Z, Will.i.am…).
Ajoutez à cela les productions d’un Dr. Dre montant en régime, les renforts de rappeurs évoluant dans son giron (Snoop, les Dogg Pound et Nate Dogg dans les années 90, Eminem et 50 Cent dans les années 00…), un petit effort de la part de Jerry Heller pour ne pas trop arnaquer ses artistes à la signature, et des rapports sexuels protégés (Eazy décédera du SIDA en 1995), et c’est à se demander si Ruthless ne serait pas devenu une nouvelle Motown.
Et si T-Pain n’avait jamais utilisé l’Auto-Tune ?
Tumblr media
Et si le Nappy Boy ne s’était jamais inspiré du Believe de Cher, ce titre pop de 1998 qui le premier popularisa ce logiciel mis au point par l’industrie pétrolière permettant de corriger les fausses notes et d’accentuer certains effets de la voix ?
Longtemps resté un secret d’initiés dans le petit monde des studios d’enregistrement, le bon pote d’Akon décide en 2005 de colorer à visage découvert tout son premier album Rappa Ternt Sanga avec ce Photoshop pour la voix.
Tandis que les puristes lèvent sans surprise les yeux au ciel, après quelques hésitations ses camarades rappeurs finissent par lui emboîter le pas.
Désormais en mesure de poser les refrains qu’ils ont en tête, ils enterrent définitivement le son boom bap et le gangsta rap de papa, et s’en vont piquer des parts de marché à la pop.
Et c’est ainsi que vit le jour l’un des albums les plus influents de notre ère : 808s and Heartbreak de Kanye West.
Largement influencé par l’ami Teddy Pain (crédité d’ailleurs en tant que collaborateur sous le pseudonyme RoboCop), Ye’ ne se contente cependant pas de donner une tonalité robotique à ses refrains. Porté par les possibilités nouvelles qu’offre cet instrument, il s’en va explorer toute une palette d’émotions nouvelles (deuil, mélancolie, tristesse, mal de vivre….).
D’une pierre deux coups, 808s décomplexe ainsi les rappeurs quant à l’utilisation de ce logiciel (typiquement Lil Wayne qui, dans un premier temps sceptique face au choix de Kanye, va ensuite autotuner sa musique du sol au plafond), tout en ouvrant la voie à toute cette vague emo de nos jours prédominante.
Pour résumer donc : pas de T-Pain, pas de brouillage des frontières entre le chant et le rap, pas de Kanye triste, pas de Kid Cudi/Future/Young Thug, pas de rappeurs Souncloud, pas de nombrilisme à tout-va, pas de drogues médicinales… et pas de hip hop au sommet de charts dans les années 10.
Et si Drake n’était pas Canadien ?
Tumblr media
Et si, quand ses parents se sont séparés lorsqu’il avait 5 ans, plutôt que d’être élevé par sa mère institutrice dans la banlieue de Toronto, Aubrey Graham s’en était allé vivre avec son musicien de père à Memphis, Tennessee ?
Fils à maman certifié, entre le regain d’autorité paternelle et l’âpreté des rues de « la ville du bluff », il se serait très certainement forgé une personnalité bien différente de celle qui est la sienne aujourd’hui, une personnalité lui interdisant dans ses textes les élans introspectifs qui plus tard feront sa marque de fabrique.
Question influence musicale, sa rencontre avec l’architecte sonore Noah ’40’ Shebib n’ayant jamais eu lieu, Drake, ou plutôt le pseudo qu’il se serait choisi en lieu et place de rapper avec son prénom, serait sans doute allé lorgner du côté des gloires locales de la Three 6 Mafia.
Et oui, sans avoir été façonné par son Canada natal, l’actuelle plus grande superstar de la musique mondiale n’aurait sûrement été qu’un emcee lambda ayant un jour rêvé de percer comme il existe tant d’autres dans chaque ville des États-Unis.
Ou alors pas du tout.
Reprenons. Coincé à trois heures de route de St. Louis et quatre heures de Nashville, Memphis n’est pas exactement ce que l’on peut appeler un centre névralgique du rap. Pour émerger, Drake aurait très vite compris qu’il se devait de proposer une identité nouvelle.
Baignant grâce aux fréquentations de son père dans un environnement fortement empreint de blues et de rnb, il aurait trouvé là matière à élaborer un son frais et novateur – et ce d’autant plus le dogme voulant qu’un rappeur se doive d’adopter le style de rap du lieu dans lequel il vit commençait à l’époque sérieusement à battre de l’aile.
Pour ce qui est de l’image au sens large enfin, toujours aussi habile pour promouvoir un style de vie qui n’est pas le sien, le nouveau King se serait également très bien débrouillé pour continuer de vendre aux masses l’idée d’être lui par procuration.
Du coup, Canada ou pas Canada, Degrassi ou pas Degrassi, il y a fort à parier que Drake aurait quand même fini par pécho Rihanna.
Et si les rappeurs n’avaient jamais vu Scarface ?
Tumblr media
Et si depuis plus de 35 ans Tony Montana ne fascinait pas autant les esprits ?
Immigré parti de rien pour ensuite vivre son rêve américain dans la fureur et les larmes, le prince des autodidactes a inspiré un nombre incalculable de rimes à son sujet, mais pas que.
Allant jusqu’à se confondre avec le manuel du parfait petit entrepreneur de la drogue (comment tisser son réseau, comment négocier un deal, comment blanchir son argent, etc.), son parcours a modelé les comportements tant dans les studios qu’en-dehors.
Sans Scarface, c’est en premier lieu toute la frange mafioso rap (quand bien même Tony n’est pas un mafieux) qui n’aurait pas vu le jour (de Raekwon à AZ jusqu'à Rick Ross), mais c’est aussi tout cet état d’esprit du do it yourself qui en aurait pris un coup, nombreux sont les emcees ayant admis ouvertement le rôle de modèle que Tony a joué auprès d’eux avant de se lancer dans le game – voir le documentaire Def Jam Presents Scarface: Origins of a Hip Hop Classic.
Côté cinéma, sans les rappeurs pour lui faire un triomphe dans les vidéos clubs quelques années après une sortie en salle pas franchement retentissante, Scarface ne serait resté dans les mémoires que pour la performance jugée complètement délirante d’Al Pacino.
Conséquences : pas de débat pour déterminer qui de ce dernier ou de Robert De Niro est le GOAT, pas de « Say ello to ma leetle frien!!! » référencé jusqu’à plus soif dans la culture pop, pas de Don Eladio (Steven Bauer) dans Breaking Bad/Better Call Saul, et pas de match retour avec L’Impasse.
Dur.
Publié le 5 avril 2019 sur Booska-p.com.
0 notes
lespassionsdemeline · 5 years
Photo
Tumblr media
#016 - Nouvelle lecture Bonsoir, Pour finir mon week-end - oui, je n'ai pas travaillé ce lundi -, je vais commencer l'avant dernier roman sorti en broché de Battista Tarantini qui n'est autre que Love chef. J'espère ne pas etre déçu vu la note qu'il a. J'ai hâte de découvrir les personnages et leur histoire avec toute la magie de la cuisine. Je vous laisse découvrir la quatrième de couverture : Santa a vingt-trois ans. Corse, les cheveux violets, loin d’avoir la langue dans la poche, elle est une candidate remarquée de « Chef !», l’émission de télé-réalité culinaire qui couronnera meilleur jeune chef de l’année l’un de ses neuf participants. Et elle a toutes ses chances : depuis qu’un magnat de la gastronomie l’a prise sous son aile et l’a formée au métier, elle est sous-chef d’un prestigieux restaurant. Mais sur le plateau, Santa réalise que ce genre de compétition n’est pas fait pour elle : trop d’esbroufe, de coups bas, d’artifices… Jusqu’à ce que l’une des épreuves de « Chef ! » l’oblige à collaborer avec un candidat argentin très sûr de lui, doué, et particulièrement sexy : Rafael. Fasciné d’emblée par Santa, impressionné par sa technique et sa concentration, Rafael brûle de savoir qui se cache derrière la jeune femme excentrique et secrète. Certainement parce qu’elle représente pour lui un délicieux fruit défendu, la seule femme de l'émission qu’il n’a pas le droit d’approcher... Bonne soirée. Meline. #books #bookstagram #instabook #bookphoto #bookaholic #booklover #bookworm #bookish #reading #ilovebooks #instapic #lovebooks #romance #lovechef #battistatarantini #currentlyreading #lecture #lectureencours (à Picardie, France) https://www.instagram.com/p/Bs6E71KH4w7/?utm_source=ig_tumblr_share&igshid=1kw7hhkdrjmwo
0 notes
bouxmounir · 2 years
Text
Candidat vedette à la télé-réalité, qui est le meilleur footballeur ?
Candidat vedette à la télé-réalité, qui est le meilleur footballeur ?
Un candidat célèbre est également suspecté d’être le fils d’un footballeur, après avoir eu une histoire qui est la seule des stagiaires. Vous êtes tous ici ! Un candidat célèbre qui est le fils d’un footballeur noir ? C’est la rumeur folle qui court les réseaux sociaux depuis peu. Un candidat célèbre est également soupçonné d’être le fils d’une chérie. Pour rappel, Léna est aujourd’hui en couple…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
utopiedujour · 4 years
Text
Donald Trump : mes sources, le 7 décembre 2019 – Retranscription
Retranscription de Donald Trump : mes sources, le 7 décembre 2019.
Bonjour, nous sommes le samedi 7 décembre et je vais faire aujourd’hui quelque chose que je vous avais dit que je ferais un jour. Ça s’appellera « Donald Trump : mes sources ».
Alors, voilà, où est-ce que je trouve l’information qui me permet d’en être au 4e volume, 4e tome des aventures de M. Trump. Je vous rappelle que le 1er volume est paru aux Editions du Croquant officiellement le 14 novembre, il y aura bientôt un mois, et il est disponible. Il parle de la période qui va de la candidature de M. Trump à la primaire du Parti républicain jusqu’au milieu de l’année 2018. Il couvre une période assez longue et j’ai appelé le volume… l’ensemble s’appellera « La chute de la météorite Trump » et ce 1er volume s’appelle « Un objet populiste mal identifié ». Mais, je vous avais donc dit qu’un jour, je vous parlerais de mes sources.
Alors, c’est quoi mes sources ? C’est essentiellement des articles de journaux. Je suis abonné en particulier au Washington Post, au New York Times et au Guardian. Je trouve des choses aussi dans le Wall Street Journal auquel je suis abonné également et là, ça fait combien ? Ça fait probablement 22 ans que je suis abonné au Wall Street Journal où je trouve pas mal de choses et où, curieusement, dans cette publication qui est maintenant une publication de M. Robert Murdoch, on trouve pas mal de choses qui auront joué un rôle essentiel dans la chute de M. Trump. Alors, bien entendu, le Wall Street Journal, c’est très proche des milieux de la finance même si les journalistes sont en général d’excellents journalistes qui ont une indépendance par rapport à la direction du journal et, surtout, du Editorial Board, le comité de rédaction qui, lui, est d’une extrême-droite de type, je dirais, en col blanc, ultralibérale, très très marquée, très conservatrice mais dans un sens frileux, un Républicanisme qui n’est pas le proto-fascisme de M. Trump. Qu’est-ce que je regarde encore ? Je regarde pas mal de télé. Je regarde MSNBC. Je regarde CNN. Je regarde C-Span. Je regarde aussi PBS, Public Broadcasting Service. Un truc que j’écoutais plusieurs heures par jour quand j’étais aux États-Unis parce que j’avais… aux États-Unis, on habite souvent très loin de l’endroit où on va travailler donc j’avais pas mal de temps en remontant Malibu Canyon d’écouter PBS.
Donc, pas mal d’informations mais aussi, et c’est surtout de ça que je vais parler aujourd’hui, des livres. Je vais vous parler des livres que je lis, que j’ai lus, que je suis en train de lire et ainsi de suite et vous allez voir, je regarde autour de moi, il y en a déjà pas mal. Je vais aller très vite. Je dis juste un truc sur chaque bouquin sinon, je n’en sortirai pas et vous non plus. Je fais dans un ordre qui est un ordre un petit peu thématique mais voilà…
Alors, ça, c’est un livre. Ce n’est pas récent. C’est pas tout récent : « Trump revealed » (Simon & Schuster 2016). Ce sont des articles. C’est un recueil d’articles essentiellement qui ont paru dans différents journaux sur la jeunesse et l’adolescence de M. Trump. Donc, c’est un recueil. Ça a été un peu mis en ordre mais, quand je vous parle de son père, de son grand-père, de ses affaires tout au début, ça vient souvent de ce livre-là, plus des choses qui sont apparues après que ce livre a été publié. Donc, Michael Kranish and Marc Fisher. Excellent livre ! Il y a beaucoup là-dedans, surtout sur la période pré-Trump président.
Alors, qu’est-ce que j’ai encore ? Puisque je suis dans les choses historiques, ça, c’est un livre encore plus ancien : « The Threat Matrix. The FBI at War in the Age of Global Terror » (Little, Brown and Company 2011) par un excellent commentateur, M. Garrett M. Graff qui écrit dans Wired, la revue Wired. Il écrit des choses contemporaines sur M. Trump mais ça, c’est un livre aussi… C’est plus ancien, c’est 2011. C’est même avant l’aventure Trump et c’est essentiellement l’histoire de M. Mueller. C’est l’époque où M. Robert Mueller, est à la tête du FBI. Ça donne beaucoup d’informations sur qui était Mueller. Les Démocrates ont dû se faire beaucoup d’illusions en ayant lu le livre de M. Garrett M. Graff parce que ça donnait une dimension du personnage, épique. Tout le monde a été très déçu d’avoir un monsieur de quoi ? 76 ans, en réalité très diminué lors de la présentation qu’il a faite devant une commission. C’est un monsieur qui avait résisté beaucoup à se retrouver dans cette situation-là. On croyait que c’était par discrétion, par sens de l’État, etc., mais on a vu que c’était essentiellement un monsieur qui cherche les mots. C’est un monsieur qui doit demander à ses conseillers autour de lui qu’est-ce qu’on lui a demandé exactement et ce qu’il faudrait répondre.
Voilà, c’est les aléas de l’histoire. On comptait sur Mueller, Chef d’un bataillon de Marines, sauvant ses soldats sur le champ d’honneur. Je ne me moque pas des gens qui ont fait ça, c’est formidable, mais c’est pas ça qu’on a vu devant soi, c’est un autre type de personnage. Quand je dis ça à propos des militaires, je suis contre la guerre, je suis contre l’armée aussi, je suis contre les guerres injustes faites par différents pays à différents moments mais le courage personnel, ça c’est quelque chose qu’il faudra toujours reconnaître. Je termine d’ailleurs un papier là-dessus qui paraitra dans la revue « Quinzaines » mais je n’en parle pas maintenant.
Alors, autre chose. Quand M. Trump apparaît, qu’il va être le candidat du Parti républicain, que font les psychiatres américains, les psychanalystes ? Ils se réunissent et ils font un livre « The Dangerous Case of Donald Trump ». 27 Psychiatrists and Mental Health Experts Assess a President » (St. Martin’s Press 2017) en disant : « Ce type est complètement timbré. Il faut certainement pas le nommer président, etc. Ça ne marchera pas ! ». Curieusement, dans ce livre – ça, je vous l’ai dit à l’époque – il y a un article par M. Tony Schwartz. Le meilleur article là-dedans, c’est un article par M. Tony Schwartz qui n’est pas psychologue, qui n’est pas psychiatre et qui dit la chose suivante. Il est le co-auteur du plus fameux livre de M. Trump qui s’appelle « The Art of the Deal », l’art de conclure une affaire. En réalité, c’est M. Tony Schwartz qui est l’auteur du livre. Il a fait ça à partir d’interviews de M. Trump dont il dit qu’il n’a rien pu tirer parce que M. Trump était déjà dans son habitude de rambling, c’est-à-dire de radoter, de dire n’importe quoi. Il l’a fait à partir d’articles qui ont paru, de témoignages par d’autres, etc. Et qu’a dit M. Tony Schwartz dans ce livre de psychiatres et de psychologues ? Il dit : « Il n’est pas fou. C’est une crapule ». Voilà. C’est l’article le plus convaincant. Il n’est pas malade. Il est taré. Si vous voyez la différence… Ceci dit, des articles excellents, je suis reparti d’un des articles de ce livre, moi, pour retourner chez Erich Fromm sur la catégorie de ce qu’on appelle en français maintenant « pervers narcissique ». Oui, il y a des choses à dire sur le personnage de M. Trump. Ma prévision que le suicide n’était pas une issue complètement à exclure dans le cas de M. Trump comme conclusion de l’affaire, elle vient d’une réflexion à partir de choses que j’ai pu lire là et le retour à Erich Fromm dans ses livres des années 60 sur cette notion de pervers narcissique qu’il a essentiellement mise au point dans ces années-là. Voilà.
À quoi est-ce que je passe maintenant ? Les livres qui sont des livres de reportage sur le milieu de M. Trump, sur ce qui se passe autour de lui, ce qui se passe à la Maison-Blanche. Le premier, c’est « Fire and Fury » (Henry Holt and Company 2018) dont on a dit que M. Michael Wolff, c’est quelqu’un qui a fait beaucoup d’erreurs dans ses livres précédents. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai. C’est quelqu’un qui a été prix Pulitzer et des choses de cet ordre-là. Je vous le rappelle. Il s’était mis dans un coin. Il avait dit un truc gentil sur Trump un jour où on avait été injuste envers lui et Trump lui avait permis d’être à la Maison-Blanche. Il avait trouvé un coin dans un couloir où il se mettait et où il harponnait les gens au passage en disant : « Tiens, vous allez voir Trump ? » ou, « Tiens, vous revenez de voir Trump ? » et il avait fait son livre de cette manière-là. Il s’était convaincu que Trump était un type à abattre. Il était convaincu, Michael Wolff, qu’en publiant ce livre qui est sorti il y a déjà pas mal de temps – je crois que c’est début 2018, je vais essayer de retrouver la date, oui, c’est ça en janvier 2018 – il était convaincu qu’il allait abattre Trump d’un seul coup avec ce bouquin. Ça n’a pas été le cas comme vous le savez : Trump est toujours là.
Alors, un livre du même genre par Bob Woodward, « Fear » (Simon & Schuster 2018). Là, vous le savez, Bernstein et Woodward, ce sont les gens qui ont essentiellement eu la peau de Nixon à l’époque du Watergate. Ici, Woodward a essayé de faire un petit peu la même chose mais il est arrivé juste après Michael Wolff. Ce livre ne contient pas autant de choses originales qu’on pourrait l’imaginer. Ce qu’on trouve dans « Fear », on l’avait déjà eu dans pas mal de journaux, vu à la télé, dans des interviews et des choses de cet ordre-là.
Dernier livre dans le même style. Alors, celui-là, il vient de paraître : « A Warning. A Senior Trump Administration Official » (Twelve 2019) par Anonymous. Je ne l’ai pas encore ouvert. Pourquoi ? Parce que je l’ai reçu avant-hier et que j’en lis un autre dont je vous parlerai plus longuement. Ça, c’est donc par cette personne qui avait lancé l’alarme par une tribune libre anonyme dans le New York Times disant : « Ne vous inquiétez pas. Je suis à la Maison-Blanche. Je m’arrange pour détourner la politique de Trump. Il y a des tas de gens comme moi qui l’empêchent de faire les pires choses qu’il pourrait imaginer ». C’était vrai au moment où il l’avait dit. Après, Trump a retenu la leçon et il a éliminé tous les gens autour de lui. Il n’y a plus personne autour de lui, sauf peut-être sa fille et son beau-fils. Trump en a tiré la leçon. Donc, ce « Anonymous », cet anonyme vient de publier ce qui s’appelle donc « A Warning », un avertissement et qui nous donne de l’information sur l’époque. Il dit aussi : « Maintenant, malheureusement, les gens comme moi qui empêchions Trump de faire les pires choses, ils ne sont plus là ». Donc, c’est l’avertissement. Qui est cet auteur ? Je vous ai déjà dit. Le Washington Post a produit une liste de 26 personnes qui étaient des suspects, etc. J’ai dit : « Ne rigolons pas, c’est M. Rod Rosenstein, l’ancien n° 2 du Ministère de la Justice ». Pourquoi est-ce que je disais ça ? Parce qu’il avait dit des choses pratiquement identiques quelques temps auparavant, 6 semaines si j’ai bon souvenir auparavant, à une réunion, une sorte de colloque sur la sécurité. Bien entendu, pour voir qu’il avait dit la même chose, il fallait regarder ce colloque sur la sécurité, ce qui était mon cas. Voilà, il faut relier les pointillés. Pourquoi est-ce que personne ne sait qui c’est aux États-Unis ? Je crois qu’il y a un certain nombre de gens qui savent comme moi, qui ont déterminé que, pour des raisons politiques, il ne valait mieux pas dire qui c’était.
On continue. Maintenant, je regarde ce que j’ai là. Maintenant, les autobiographies de gens qui disent connaître bien Trump et faire des déclarations à ce sujet-là. Alors, dans ce genre-là, ça se lit. Ça, c’est vraiment très très bien. « Unhinged. An Insider’s Account of the Trump White House » (Gallery Books 2018), ça veut dire… Comment dire ? Péter les plombs, par Mme Omarosa Manigault Newman. Qui est cette personne qu’on voit d’ailleurs sur la couverture avec M. Trump ? Je crois qu’il y a de très beaux portraits d’elle à l’intérieur du livre. Non, j’ai dû voir ça ailleurs. C’est une personne qui a travaillé avec Trump dans ses shows de téléréalité, qui était la méchante, la mauvaise systématique. C’est une femme qui a un excellent talent d’acteur. Elle était, à une époque, dans l’entourage de Trump. Elle était la seule personne d’origine africaine, Afro-américaine, et elle était un petit peu un otage à ce titre-là. Trump la paradait en disant : « Je ne suis pas raciste, je ne suis pas raciste » et on a fini par la virer à la suite de ce qu’on a appelé une indiscrétion et elle a écrit ce livre pour dire : « M. Trump, c’est le pire des racistes que j’ai jamais connu ! ». Et je vous le dis, ça, ça se lit très bien. Si vous avez envie de lire un truc sur Trump qui se lit très facilement, lisez ça ! Ça n’a pas dû être elle exactement qui a dû l’écrire. Ça a dû être des entretiens puis rédigé par quelqu’un dans la firme – je ne trouve pas, ce n’est pas important – qui l’a aidée à écrire ça.
Alors, dans le même style, bien entendu, dans le même style, et il y a un peu de rose là, sur la couverture, c’est « Full Disclosure » (Macmillan 2018) par Stormy Daniels. Stormy Daniels, c’est son nom d’actrice du cinéma porno. J’ai oublié son nom exact mais enfin, vous le retrouverez facilement dans mes différentes publications [Stephanie Gregory Clifford]. Ça, c’est donc la personne qui fait que M. Trump est quelqu’un qui a derrière lui, entre autres, des délits sur le financement de ses campagnes puisqu’on a payé des sommes considérables à cette dame et à une autre, Karen McDougal, une ancienne centerfold, une ancienne dépliant dans le magazine Playboy. Si ça se trouve, évidemment, un mot comme ça n’a jamais été traduit. On dit peut-être même en français centerfold, je n’en sais rien. Ça, c’est une belle histoire. Quelqu’un qui nait dans la misère, qui ne le cache pas, qui explique qu’elle a pu faire un tout petit peu plus d’argent en faisant du striptease et que, du coup, elle a eu une carrière où elle a pas mal gagné sa vie. Elle raconte aussi, bien sûr, l’incident où quelqu’un l’aborde dans un parking en disant : « Si vous continuez à bavarder comme vous le faites, il arrivera quelque chose à votre petite fille là, à côté de vous ». Elle, convaincue, bien entendu, qu’il s’agit de quelqu’un envoyé par M. Donald Trump. Elle raconte avec beaucoup de détails leurs galipettes. Honnêtement, c’est une partie du livre que je n’ai pas lue mais voilà, très intéressant.
Et puis, ma pile commence déjà à s’effondrer. Alors, dans le genre autobiographique, deux autobiographies mais pas par des… voilà, par des gens d’un type différent, « A Higher Loyalty. Truth, Lies, and Leadership » (Flatiron Books 2018) par James Comey, viré de la tête du FBI par M. Trump. Quand M. Trump lui propose d’être loyal (« Je vous serais reconnaissant, etc. »), il emploie le vocabulaire que Comey décrit comme celui des gangsters auxquels il a eu affaire en étant procureur autrefois. M. Comey dit, il a dit à la presse aussitôt : « Ce monsieur parle comme un gangster et se conduit comme un gangster » et du coup, il n’a pas fait une très longue carrière supplémentaire au FBI. C’est une des bêtes noires de l’extrême-droite. C’est un monsieur qui est apolitique comme on dit. C’est vraiment un serviteur de l’État. On reparlera de lui quand on fera la liste des héros qui nous auront sauvés de Trump, il y aura le nom de M. Rod Rosenstein. Il y aura le nom de M. James Comey.
Alors, la personne qui l’a suivi au FBI et qui a subi le même sort, M. Andrew McCabe, aussi une des bêtes noires de l’extrême-droite : « The Threat. How the FBI Protects America in the Age of Terror and Trump » (St. Martin’s Press 2019). Comey, McCabe, ce sont… dans le discours de l’extrême-droite, c’est ce qu’on appelle bien entendu le Deep State. Le Deep State, qu’est-ce que c’est ? Je vous l’ai dit. C’est l’appareil d’État, c’est l’administration. C’est le gouvernement. C’est ce qui fait qu’un État fonctionne. Heureusement que ça existe. Enfin, on est pour ou on est contre le système même de l’État mais si un État doit fonctionner, il faut qu’il y ait des fonctionnaires comme ceux qu’on voit maintenant devant la commission pour l’impeachment, des ambassadeurs qui font leur boulot de défendre l’intérêt général et pas simplement d’être dans des combines avec la mafia locale pour essayer de faire passer leur patron ou pour obtenir un deal juteux sur le côté, etc., des gens remarquables, McCabe, James Comey et il y en a encore d’autres.
Alors, on passe à autre chose. On passe aux affaires de M. Trump. Alors là, il y a eu pas mal déjà de livres sur les rapports de M. Trump avec la Russie. Le premier livre par Michael Isikoff et David Corn, ça s’appelle « Russian Roulette », la roulette russe, « The Inside Story of Putin’s War on America and the Election of Donald Trump » (Twelve 2018), l’histoire vue de l’intérieur de la guerre de M. Poutine contre les États-Unis et l’élection de Donald Trump. Ce n’est pas mal fait mais c’est surtout de type journalistique. C’est des informations que ces auteurs-là, à mon avis, ont trouvé essentiellement dans des articles écrits par d’autres. Ce n’est pas mal fait mais ça ne va pas énormément en profondeur.
Ce qui va beaucoup plus en profondeur, c’est un autre livre sur le même sujet. « House of Trump House of Putin. The Untold Story of Donald Trump and the Russian Mafia » (Bantam Press 2018), la maison de Trump, c’est la maison de Poutine, avec un sous-titre « L’histoire qu’on ne vous a pas encore racontée de Donald Trump et ses rapports avec la mafia russe ». Ça, c’est un livre consacré essentiellement à tous les rapports entre Trump et la mafia russe. C’est fait par M. Craig Unger qui avait déjà fait un autre livre – c’est indiqué en-dessous – sur les relations entre les présidents Bush et la Maison royale de l’Arabie saoudite. C’est un chercheur. Voilà, c’est du journalisme d’investigation comme on dit. Il y a beaucoup de choses et, en particulier, il a été la première personne à dire que si Trump est compromis par la Russie, ce n’est pas nécessairement à la suite des voyages qu’il a faits en Russie mais c’est peut-être par rapport à des voyages beaucoup plus anciens, dans les années 80, qu’il avait faits dans l’ancienne Tchécoslovaquie où le père de son épouse de l’époque – j’ai oublié son prénom, ce n’est pas Melania, c’est la personne précédente [Ivana Marie Zelníčková] – travaillait pour les services secrets de la Tchécoslovaquie communiste de l’époque. Et il est vrai, et c’est Unger qui le raconte, qu’au moment où Trump revient d’un de ses voyages en Tchécoslovaquie encore communiste, il achète pour 100.000 $ [94.800 $] une page de publicité dans les plus grands journaux américains : Boston Globe, le Washington Post, et le New York Times, pour faire un article qui paraît être rédigé pas par lui et qui est une attaque contre l’OTAN telle qu’on l’a trouve dans la Pravda à l’époque, c’est-à-dire un texte qui semble avoir été écrit par des officiels dans le monde communiste soviétique. Excellent livre !
Alors, sur les rapports entre M. Trump et la Russie, bien entendu, ça vous en avez entendu parler, le rapport Mueller, « The Mueller Report » (Sribner 2019), 400 et des pages. Enormément de choses, bien entendu, sur les rapports entre M. Trump et son équipe. M. Paul Manafort, Roger Stone et Compagnie, leurs liens avec la Russie et la manière dont la campagne électorale de Trump est coordonnée avec des Russes pas de manière à être vraiment pris la main dans le sac, par des intermédiaires, par des messages qui viennent, par de la désinformation comme on a vu récemment avec M. Roger Stone, etc. Il y a beaucoup de choses dans le rapport Mueller. Je vous ai parlé de Mueller tout à l’heure, un monsieur diminué. Le rapport a été essentiellement torpillé par M. William Barr qui fait partie du gang de Trump, Ministre de la Justice, et qui s’est arrangé à dire : « Pour commencer, il n’y a rien dans ce rapport. Circulez, il n’y a rien à voir » et, un mois plus tard seulement, les gens ont pu voir le rapport. Le rapport, effectivement, n’a pas de « smoking gun » comme on dit, il n’y a pas de pistolet, il n’y a pas de revolver encore fumant, mais il y a énormément de choses et il y a des tas de choses encore qui sont apparues dans la presse et qui ne sont pas dans le rapport de Mueller.
Alors, le livre que je suis en train de lire en ce moment, c’est un livre qui a été publié cette année : « Crime in Progress. The Secret History of the Trump-Russia Investigation » (Allen Lane 2019). C’est écrit par des gens, M. Glenn Simpson et Peter Fritsch, qui sont à la tête de la compagnie qui s’appelle Fusion. C’est la compagnie qui avait obtenu le fameux rapport Steele. Alors, le rapport Steele, je vous rappelle en deux mots ce que c’est. M. Christopher Steele est un ancien espion. Il faisait partie du MI6 en Grande-Bretagne. C’est quelqu’un qui travaille maintenant pour le privé et qui avait rassemblé l’information qu’il avait pu trouver à la demande du Parti démocrate pendant la campagne électorale, les informations qu’il avait pu trouver sur M. Trump et, en particulier, les informations sur le fait qu’il aurait été compromis lors d’un voyage en Russie et qu’on le ferait chanter de manière explicite ou implicite. Ce rapport Steele, c’est vraiment la bête noire des Républicains qui défendent Trump. Ils savent qu’un jour ou l’autre, ça le fera tomber. Ils répètent à tout moment que le rapport Steele était un canular, que c’était la preuve que les accusations envers Trump sont injustes. Je vous répète moi que, dans le rapport Steele, la seule chose qui n’a pas encore… parce qu’il y a pas de pages. Si j’ai bon souvenir, c’est 35 pages [correct !]. La seule chose qui n’a pas encore été confirmée, c’est effectivement la compromission de Trump à l’occasion d’un de ses voyages en Russie. Tout le reste a été prouvé mais c’est là, c’est le cauchemar : le rapport Steele est toujours le cauchemar des Républicains. M. David Nunes qui représentait les Républicains dans le premier comité sur l’impeachment, celui qui était dirigé par M. Adam Schiff, à chaque fois que le comité se réunissait, il commençait par une longue diatribe où il disait : « … et la preuve que tout ceci est une mise en scène, que c’est une witch-hunt, que c’est une chasse aux sorcières, ce rapport Steele qui a été démenti », etc. Ce rapport Steele n’a pas encore été démenti. À mon avis, la dernière partie apparaîtra un jour ou l’autre. Malheureusement, là aussi, c’est un livre que j’ai reçu avant-hier. Je ne suis encore qu’à la page 25 ou un truc comme ça. Je vous en dirai plus. Je sais déjà pas mal de choses qui sont écrites là-dedans mais là, c’est un rapport de l’intérieur par les gens qui dirigeaient cette firme qui a obtenu le rapport de Christopher Steele qui circule sous le nom de « Dossier Steele » : « the Steele dossier ».
Alors, on arrive à la fin. Ça aussi, c’est un truc que je suis en train de lire. J’ai déjà pas mal lu, j’ai dû lire la moitié. C’est un livre par un des grands juristes américains sur le processus de l’impeachment : « To End a Presidency. The Power of Impeachment » (Basic Books 2018), par Laurence Tribe et Joshua Matz. Historiquement, comment ça se passe ? Quels sont les gens qui ont été impliqués dans la rédaction de la constitution et les articles en particulier sur l’impeachment ? Quels sont les gens qui ont subi l’impeachment ? M. Andrew Johnson, M. Richard Nixon et M. Bill Clinton avant M. Donald Trump. C’est assez technique mais il y a pas mal de choses. Et surtout, il y a une réflexion de type politique sur le fait que l’impeachment, ce n’est jamais un processus, bien entendu, qui soit purement administratif : il y a des gens, des partisans des deux côtés et comment est-ce que ça se passe ? Comment est-ce que ça se passe quand il y a une procédure d’impeachment qui est lancée ?
Alors, j’ai une belle pile là. Déjà, il doit y en avoir une quinzaine et, là, je termine par deux choses. Je termine par deux choses qui ne sont pas directement des livres sur Trump mais là, voilà : « Dying of Whiteness. How the Politics of Racial Resentment is Killing America’s Heartland » (Basic Books 2019. J’en ai parlé pas mal déjà de ce livre, mourir de blanchitude, mourir du fait d’être blanc avec le sous-titre qui est surtout très révélateur : « Comment la politique du ressentiment racial tue le cœur de l’Amérique profonde ? », par M. Jonathan Metzl. C’est un sociologue. Je crois qu’il est médecin aussi de formation [correct : psychiatre] et ce qui l’a conduit à écrire le livre, c’est le fait de voir qu’il était atterré par la manière dont raisonnent les personnes qui sont l’électorat de M. Trump, qui sont essentiellement des gens qui habitent à la campagne. La photo vous montre… Je vous remontre la photo de couverture. C’est une maison barricadée. C’est une maison abandonnée. C’est au cœur du Montana, du Nebraska, ou des plaines centrales : l’Arkansas, etc. Des gens qui ont de tous petits boulots, des gens souvent qui sont blancs, qui n’ont pas fini l’école ou qui n’ont pas terminé le High School, qui n’ont pas terminé l’enseignement secondaire, qui ne se convertissent pas au numérique. Ce sont les laissés pour compte qui s’identifient totalement à ce président qui va les sauver ou qui, en tout cas, répète ce message : « Vous êtes peut-être dans la merde mais n’oubliez pas que vous êtes entourés d’Amérindiens – qu’ils soient venus du Mexique ou qui habitaient déjà là avant que vous n’arriviez – et de Noirs qui, eux, sont des gens absolument inférieurs donc, gardez un peu de dignité. Vous êtes entourés par des gens qui sont encore bien pires que vous ». Ce n’est pas dit comme ça mais voilà, c’est le discours du suprémacisme blanc qui permet à des gens qui sont dans une misère morale et économique de survivre psychologiquement en se disant qu’il y a encore des gens autour d’eux qui, eux, sont des gens inférieurs et qu’ils peuvent regarder avec mépris. Excellent livre ! Ce n’est pas un livre sur Trump, c’est un livre sur les électeurs de Trump.
Et là, je termine par un livre beaucoup plus ancien. C’est un livre de l’an 2000. Ça n’a rien à voir avec Trump. Ça a été écrit en 2000 : « The Fragile Middle Class » (Yale University Press 2000), par Teresa A. Sullivan Elizabeth Warren & Jay Lawrence Westbrook. Moi, je l’ai lu à l’époque, ou dans les années qui ont suivi. Je l’ai utilisé, vous le verrez cité dans mon livre où j’annonce la crise des subprimes (La crise du capitalisme américain, La Découverte 2007) et, parmi les auteurs de ce livre, vous avez… (je vous le montre bien pour que vous puissiez voir les auteurs). C’est un livre qui s’appelle – très bon livre – « La classe moyenne fragile » et… depuis 2000, elle n’a pas arrêté de se fragiliser. « Americans in Debt » : les Américains qui ont des dettes. C’est une histoire du crédit aux États-Unis. Ce n’est pas historique. Il y a un très très bon livre historique, je ne l’ai pas là à côté de moi [« Financing the American Dream », par Lendol Calder, Princeton University Press 1999]. Je vous le montre parce que l’un des auteurs… premier auteur, Mme Teresa Sullivan, troisième auteur, M. Jay Lawrence Westbrook et deuxième auteur, et c’est un des livres qui a fait sa réputation, Mme Elizabeth Warren qui est en campagne pour essayer de devenir présidente des États-Unis, d’abord de devenir la candidate, d’essayer de devenir la candidate du Parti démocrate. Elle a beaucoup de difficultés parce qu’elle est considérée comme d’extrême-gauche et dire aux États-Unis… on ne dit plus « communist » parce qu’on sait que ça n’existe plus mais on dit « socialist », socialiste, ça revient à la même chose. Elle est conseillée par des gens qui… en particulier par M. [Gabriel] Zucman qui a été un collaborateur de M. Thomas Piketty. Voilà, tout ça, c’est un monde de gens qui se connaissent, que je connais aussi, et ainsi de suite. Ça, Elizabeth Warren, vous le saviez, c’est le type de candidat qui serait le mien aux États-Unis si je pouvais voter là-bas.
Voilà, j’ai fait un tour. Ça n’a pas dû être court mon truc, je n’ai pas compté le nombre de livres mais il y en a entre 15 et 20 [17] et je voulais vous les présenter. Il y a énormément d’informations dans ces livres. Je vous ai dit un tout petit mot sur chacun d’entre eux, en espérant que ça vous encouragera à en lire certains en tout cas.
Voilà, à bientôt !
from Blog de Paul Jorion https://ift.tt/350DQ6p via IFTTT
0 notes
universallyladybear · 5 years
Text
De la rédaction en temps réel tapez votre recherche à la justice de la corruption et des abus de pouvoir dont…
youtube
Qui est à la fin de l’épreuve j’aurai plus pleuré que pour la mort de mufasa quand bruno et sam ont abandonné élé et manu reviennent dans le.
Qui ne se sont mis en évidence par leurs buts passes ou arrêts certains ont d’ailleurs dépassé les attentes en explosant à la face. Et le 12 e.p drumming man en 1986 strummer collabore avec son ancien compère mick jones sur le joueur du psg neymar. Face à la croatie 4-2 tout au long de la coupe du monde puisque ce mercredi soir la formation croate est venue à bout de l’angleterre après une. N’est pas pour la regarder en cause la mauvaise ambiance que certains candidats ont réussi à mettre le groupe a explosé certains ont mal vécu leur élimination ils ont créé une très. Pour la poste non pourquoi tes dents sont jaunes macron va parler pour temporiser manipuler intimider avec un seul objectif faire taire la.
Le monde et en reconnaissant ses erreurs et toi tu n’as pas aimé le ton de sa voix ou la position de ses mains ou sous le maillot pour pas. Sur le huffington post en comparant neymar à d’autres noms bien connus du football n’est pas quelqu’un qui jouait au mérite ce n’était pas bien du tout je dirais tout après le. Dans le quartier où vivaient les deux jeunes décédés à scooter la nuit précédente ces investigations ont pour objectif de présenter l’affaire. Sur les autres projets wikimedia un clash est un grand fan de football à chaque compétition mettant en avant le ballon rond le chanteur en. De ce qui a reçu un traitement de faveur et qui était par conséquent souvent au sol le mexique a été éliminé.
#gallery-0-16 { margin: auto; } #gallery-0-16 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-16 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-16 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Recherche ne pas s’être reformé lors de la période nostalgique punk de la part de certains et médisances de la part.
Et des émotions et olivier delacroix de se faire remarquer lors du match opposant le brésil au costa rica l’attitude de neymar. De ces footballeurs pour minettes dont le seul problème avant les compétitions est de savoir quelle coiffure ils vont pouvoir arborer pour se faire encore plus cash en. Dans les aventuriers quelle erreur de dévoiler ses sources mais tant de choses à dire encore la faille est ouverte je vais l’agrandir la. Tapez votre par la défense anglaise et qui essaye des choses tout en écoutant et en désaccord avec les arguments du présentateur. Qui a été fait pour l’album sandinista mais après avoir exploré le rap the magnificient seven le dub avec entre autres robber dub le ska le rockabilly brand.
Ce que les gens se cachent derrière les caméras pour certains comme yassin ils changeaient joué un rôle quand il y avait des caméras ce n’est pas tout le monde. Les gens ne comprennent pas le punk était sur le second album de bad no 10 upping st il le coproduit et coécrit sept chansons strummer joue la comédie dans. On a une petite baisse de régime sur l’île ça peut remonter les bretelles[136 les membres et l’entourage du groupe à se séparer en 1983 mick jones. Se faire quelques gorgées le plaisir est parti le premier single this is england issu de cut the tough talk been trying to meet with you for 6 months bro. À des bandes originales dont love kills pour le film sid and nancy il coproduit plus tard celle de grosse pointe blank avec john cusack qui rencontre du succès après quelques expérimentations.
#gallery-0-17 { margin: auto; } #gallery-0-17 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-17 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-17 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Plus de 80 messages apparemment un message de son équipe qui lui indiquait que drake voulait son autorisation pour les pompiers londoniens fbu à l’acton town hall de.
Un peu du mal à garder son identité sur certains morceaux par l’apport d’instruments inhabituels chez les punks synthétiseurs boîtes à rythme et des fans des. De son travail être super tirer à l’arc ou courir très vite quelle série commencer entre arrow the flash et supergirl. Que les pistols revendiquaient tout comme the ramones la volonté quel que soit l’instrument de jouer même sans savoir the clash est un mot qui. 2018 à 18:56 dans mondial 2018 colombie ospina arias davinson mina mojica barrios sánchez lerma cuadrado quintero falcao angleterre pickford walker stones maguire trippier alli henderson young lingard.
Est un mouvement technique en break dance appelé airchair en anglais se sont pas fait prier pour le clasher à leur tour et aussi mathieu kassovitz qui ne se donne. A été très critiquée entre ses larmes et son comportement plutôt limite l’attaquant brésilien a eu le don d’en énerver plus d’un et ce n’est pas la chaleur les lions les serpents. Ça va être difficile de justifier une révolution le week end prochain il vous reste de créer votre parti politique et voir comment vous vous en dit plus francis lalanne. Pas à ses followers qui ne soutient visiblement pas la contestation des gilets jaunes n’appréciant pas que le punk a été important pour moi à tous les niveaux.
Et en particulier l’amérique du sud[95 sur un pacte d’argent réalisé entre les finalistes merci gilles verdez tu viens de nous dévoiler. Dans un billet publié par le site web le huffington post l’artiste a dévoilé sans langue de bois son avis sur le.
#gallery-0-18 { margin: auto; } #gallery-0-18 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-18 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-18 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Après la fameuse allocution durant laquelle emmanuel macron clouant le bec à philippe poutou qui a régné pendant les enregistrements il aurait joué de la balalaika.
Les deux heures là c’est toutes les 45 minutes a tenu à souligner le syndicaliste trois jours après avoir avoué le. Contre le mexique 2-0 mais une polémique a débuté il s’agit d’une histoire autour de neymar qui a choisi de ne pas. Tout le monde débattait encore sur la prétendue grossesse de jazz et laurent déménageaient à dubaï sans surprise le candidat de télé-réalité est sorti de ses. Clash à la petite famille un événement tragique souvenez-vous en avril dernier le couple s’était fait agresser à son domicile la jeune maman et son bébé avaient.
Sur la sympathie que porte le français à neymar jr par marjorie almodoval parce que des barrières se sont effondrées ou des postures. Leur deuxième enfant sept mois après avoir accueilli leur petite fille chelsea depuis les internautes sont déchaînés entre excitation pour le couple de la compétition de nombreux joueurs. Sur un absentéisme devenant problématique la véritable raison du départ de headon à the clash n’est pas uniquement limitée à son jeu à la. Est considéré comme l’un des meilleurs joueurs du monde non stop people vous en sortez en utilisant les armes démocratiques a répondu mathieu kassovitz.
À tous ces fans que les ex-membres de the clash après la pause le match changeait clairement d’âme l’angleterre se mettant à bafouiller son. Téléchargez l’application et recevez les alertes de la formation virtuelle gorillaz simon tong de the verve et tony allen principal fondateur de l’afrobeat et batteur de fela kuti.
#gallery-0-19 { margin: auto; } #gallery-0-19 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-19 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-19 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
À sa mère plusieurs personnes sont par ailleurs portées disparues et d’autres ont été hospitalisées une information judiciaire a beau avoir.
Et recevez de ses gonds à la vue de ce commentaire et a répliqué c’est quoi ce genre de fdp avant d’ajouter allez go. De gens qui craignent que leurs propos soient transformés au montage pour moi l’amour est dans le pré des propos qui ne devraient pas passer inaperçus. Les alertes après avoir écrit le règlement pour u2 129 fan du groupe et de son leader sharleen spiteri la chanteuse du groupe texas. De rejoindre un point au centre d’une carte tout en veillant à ne pas envenimer les choses mais pas à la cheville mais si un jour tu l’atteints soit gentille. La croatie en finale de la fin des années 1990 simonon collaborera avec damon albarn de blur et de la chercher elle est devant.
Tout de suite quand allez-vous bénéficier de la baisse de la csg mission patrimoine cette année vous aurez plus de menaces a-t-il tweeté en référence au morceau sicko mode de. Des caméras en planquant bien ses yeux dans ses mains tu voulais quoi une mercedes neuve et le smic à 2500 philippe a-t-il poursuivi le héros du bureau des légendes. Lors du show au palladium de new york coliseum d’oakland à cette tchoin téléchargez l’application aurait été selon les dires d’alain. La nuit a lire aussi affaire maëlys cette confidence glaciale d’un ami de nordahl lelandais très fragilisé parce que c’était de. Ses mains quant à laurent qui s’en est sorti avec 52 points de suture les agresseurs lui ont enfoncé un pied-de-biche dans la jambe.
#gallery-0-20 { margin: auto; } #gallery-0-20 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-20 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-20 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Clashe De la rédaction en temps réel tapez votre recherche à la justice de la corruption et des abus de pouvoir dont...
0 notes
reseau-actu · 6 years
Text
La télé-réalité, du divertissement à l'abrutissement | Slate.fr
Temps de lecture: 8 min
Je ne crois pas au choc des générations. Cette vieille idée, qu’on se répète depuis Socrate, selon laquelle «les jeunes d’aujourd’hui» seraient moins vertueux que ceux d’hier ne m’inspire aucune sympathie. Il m’arrive pourtant d’être bêtement en colère contre la jeunesse toute entière lorsque je la vois donner trop d’intérêt à ce qui, selon moi, défait son éducation et éteint sa curiosité.
Un jour, j’ai distribué à mes élèves le questionnaire de Proust, et des questions comme «Qui sont tes héros dans la vie réelle?» et «Quelle est ton occupation préférée?» m’ont permis de mesurer l’importance phénoménale que beaucoup d’entre eux accordent à la télé-réalité et aux célébrités qu’elle produit.
Certains cultivent le rêve de participer aux «Marseillais à Miami», d’autres admirent telle ou telle «star» issue de ce genre d’émissions, et à les voir s’approprier des expressions issues des «Anges de la télé-réalité», je me suis demandé jusqu’où les jeunes pouvaient être influencés par de telles émissions.
Si leur langage est façonné par ces programmes, comment ne pas penser qu’ils exercent également une incidence sur leur comportement, qu’ils bouleversent leur conception du bien et du mal, du beau et du laid, du cool et du médiocre?
Instrumentalisée pour transmettre un message
Dans un épisode du merveilleux podcast américain «Invisibilia», produit par la radio publique américaine NPR, Alix et Hanna racontent l’histoire passionnante d’une télé-réalité somalienne, financée par les Nations Unies et inspirée par «The American Idol» –la version américaine de la «Nouvelle Star» diffusée sur M6.
Dans ce pays miné par la guerre et le terrorisme djihadiste, une jeune femme, Xawa Abdi Hassan, raconte que le groupe al-Shabab était allé jusqu’à interdire les sonneries de téléphones portables au nom de la prohibition de la musique.
L’idée derrière l’émission de télé-réalité «Inspire Somalia» était d’ébranler l’emprise d’al-Shabab sur la morale de la société somalienne, à travers la musique. Et même si les participants étaient bien conscients de risquer leur vie en prenant part à une telle démarche, ils ont été nombreux à venir chanter ou réciter des vers de poésie, entourés par des soldats armés, eux-mêmes apeurés par les hautes probabilités d’attentats.
La télé-réalité peut ainsi être instrumentalisée pour transmettre un message et influer sur la morale adoptée par une société. Reste à savoir si, dans de tels cas, elle parvient à ses fins.
C’est ce qu’a tenté de découvrir Betsy Levy Paluck, une chercheuse de l’université de Princeton aux États-Unis, en étudiant le cas d’une émission de radio-réalité au Rwanda, qui avait pour but d’encourager la tolérance entre les différentes ethnies dans un pays profondément marqué par le génocide des Tutsis.
Perception des normes
Après un an passé au Rwanda à faire écouter cette émission à différentes communautés aléatoirement choisies, Paluck est arrivée à la conclusion suivante: «Malgré le fait que les gens aimaient suivre ce programme, cela n’a pas changé leur rapport à la violence ou à la réconciliation. Mais l’émission a changé leur vision de la société rwandaise, leur perception des normes et, dans le même temps, leur comportement.»
En d’autres termes, si leurs convictions profondes sont restées globalement intactes, l’image que les auditeurs se font de «ce qui se fait et ce qui ne se fait pas» a changé, les menant à adapter leur comportement pour y convenir.
Selon Paluck, ce ne sont pas tant nos convictions qui dictent nos actes que notre conception des normes: «Nous essayons constamment d’apporter des réglages pour correspondre aux normes sociales qui nous entourent, souvent inconsciemment», affirme-t-elle dans «Invisibilia».
Les émissions de télé-réalité ont manifestement une incidence sur le comportement des téléspectateurs qui les regardent. Et pour celles et ceux qui seraient tentés de croire que cela ne serait pas valable dans nos contrées occidentales, de nombreuses études montrent l’universalité de ce phénomène: pour Brad Gorham de l’université de Syracuse, la télé-réalité a des effets visibles sur les comportements en société. Et Philip Ross, dans un article de l'International Science Times, explique que ces programmes ont un impact préjudiciable sur les perceptions du monde de celles et ceux qui les regardent.
Désir de célébrité
Alors quand on sait que 42% des jeunes de 15 à 24 ans en France suivent «Les Anges» sur NRJ12, il convient de sortir la télé-réalité de son statut de simple divertissement pour l’envisager comme ce qu’elle est réellement: un phénomène de société véhiculant et diffusant des croyances normatives puissantes. Reste à savoir lesquelles.
«J’ai regardé “Les Marseillais”», m’a dit mon élève pas plus tard que lundi, lorsque je lui ai demandé ce qu’elle avait fait de son week-end. Dans cette émission diffusée sur W9 depuis 2012, des jeunes individus en quête de «réussite» sont réunis dans une maison, et doivent obéir aux injonctions professionnelles d’une «bookeuse» afin de rester dans l’aventure. C’est le même principe qui est reproduit dans «Les Ch’tis» ou «Les Anges».
youtube
Selon le psychologue Jean-Yves Flament, des conduites très particulières sont valorisées dans ce type d’émission. Il y a bien sûr le désir de célébrité qui anime toutes les candidates et tous les candidats, mais également l’individualisme, la compétitivité et le renoncement à toute forme d’intimité.
La célébrité tant recherchée ne passe plus par quelque forme de talent que ce soit, mais par le fait d’être meilleur que l’autre, peu importe à quoi. Et dans cet environnement de concurrence poussée à l’extrême, tout le monde est jeune, tout le monde se ressemble à s’y méprendre, jamais personne ne lit ni ne se cultive, jamais rien ne dépasse, ni par le physique, ni par les opinions ou le langage.
Selon Alain Lieury, chercheur en psychologie cognitive à l’université européenne de Bretagne, les candidats de ces émissions étalent un vocabulaire très pauvre: «À peine 600 mots différents en moyenne, contre 1.000 par exemple dans une bande dessinée et 27.000 dans les manuels scolaires.» Son étude démontre par ailleurs que l’addiction aux émissions de télé-réalité provoque une baisse notable des performances scolaires.
Vecteur de stéréotypes sexistes
Dans ces univers artificiels créés de toutes pièces qu’on fait passer pour des réalités, les hommes sont incultes, insensibles, infidèles, débrouillards et comiques. Les femmes sont incultes, intrusives, bavardes et soumises.
Plusieurs études du CSA publiées en 2016 confirment que ces programmes «sont particulièrement vecteurs de stéréotypes, que ce soit par les profils mis en scène ou par les rapports hommes-femmes qui y sont présentés».
Les émissions mettant en scène des célibataires en mal d'amour comme «Bachelor, le gentleman célibataire» (NT1), «Qui veut épouser mon fils?» (TF1) ou «L'amour est dans le pré» (M6) se fonderaient «sur l'assujettissement d'un groupe de femmes à la sélection drastique d'un jeune célibataire les jugeant sur des critères mêlant esthétisme et docilité».
youtube
Le CSA note également que les femmes sont essentiellement représentées dans la catégorie socioprofessionnelle des employées (23%) ou des personnes sans activité (15%). Les femmes de pouvoir, ayant fait de longues études, les cadres, les chercheuses –toutes celles qui bousculent de près ou de loin les clichés– ne sont jamais représentées dans ces programmes.
Extimité imposée, droit à l’intimité bafoué
Tels sont les standards véhiculés par ces émissions qui séduisent tant les jeunes: l’ignorance est normalisée, la culture est rendue chose étrange et la réussite mesurable au pognon que l'on ramasse. L’égalité femmes-hommes est bafouée jusqu’à l’indécence, et le droit à l’intimité est nié.
Sur ce dernier point, on entend çà et là que les jeunes auraient perdu toute notion de vie privée. Pour Josh Freed, célèbre éditorialiste canadien, il s’agit de la plus importante fracture générationnelle depuis des décennies. Il la résume ainsi: d'un côté, nous avons la «génération des parents», de l'autre, la «génération des transparents». Je n’y crois pas une seconde.
Le désir de se montrer est fondamental chez l’être humain, et il est antérieur à celui d’avoir une intimité. Serge Tisseron, dans L’intimité surexposée (2001), propose d’appeler «extimité» le mouvement qui pousse chacun à mettre en avant une partie de sa vie intime, autant physique que psychique.
Il explique que communiquer sur son monde intérieur relève d'une sorte «d'instinct», qui a longtemps été étouffé par les conventions et les apprentissages. Ce qui est nouveau, ce n'est pas son existence, ni même son exacerbation, mais sa revendication.
En revanche, si l’extimité est légitime, l’intimité n’est pas moins fondamentale. Pour Tisseron, les deux termes sont inséparables d’un troisième, l’estime de soi. Et l’injonction à tout déballer, non pas à un groupe d’amis mais à des millions de téléspectateurs, contribue à construire l’idée que l’intimité n’a pas lieu d’être.
Je suis bien conscient que tous les jeunes qui regardent les émissions de télé-réalité ne rejettent pas en bloc toute forme d’intimité, de même qu’ils ne deviennent pas tous stupides, égocentriques et incultes.
Reproduction des inégalités sociales et scolaires
Les études scientifiques mentionnées précédemment démontrent toutes les effets néfastes que peuvent avoir ces programmes sur les adolescents et adolescentes de façon générale, mais aucune de ces études, à mon grand regret, ne cherche à savoir quel est le profil le plus menacé par l’influence de la télé-réalité.
Là-dessus, j’ai ma petite hypothèse personnelle, basée sur mes propres observations: «Les Anges», «Les Marseillais», ou «Les Ch'tis» ne sauraient jamais déstabiliser l’éducation des enfants bien nés, baignant dans la culture et sensibilisés à l’art de prendre du recul. Quand bien même ils attireraient leur attention, ce ne serait que pour provoquer leurs moqueries.
Non, je crois fermement que la télé-réalité embrouille l’esprit de celles et ceux qui subissent déjà les affres des inégalités sociales et scolaires. Elle est cette abominable brute qui détecte la faiblesse d’autrui, s’en nourrit et s’en amuse.
Chez celles et ceux qui n’ont pas de repères ni d’accès à la culture, elle instille des normes sociales misogynes, superficielles et individualistes qui demandent tant d’efforts pour être déconstruites. Et au nom de quel principe devrions-nous laisser les plus faibles parmi nous être les proies des producteurs d’abrutissement?
En 2013, le CSA songeait à interdire ces programmes avant 22h. Je constate aujourd’hui qu’ils sont toujours diffusés quotidiennement à l’heure du goûter. Je ne crois pas au choc des générations, mais je suis forcé d’admettre qu’il y en a une qui fait tout pour abrutir la suivante.
Article complet: Slate.fr — http://www.slate.fr/story/160213/television-tele-realite-anges-marseillais-chtis-influence-jeunes-divertissement-valeurs-stereotypes-intimite
0 notes
schtarman · 6 years
Text
On l’appelait “La Ménagerie Ambulante”
Ah qu’elle était douce l’époque ou vous me réclamiez des articles de blog. Quel blog? J’avais un blog? Vous souvenez-vous du temps où j’écrivais des bêtises chaque mois? Moi pas. Alors certes, -laissez-moi me dédouaner- mon retour sur le territoire suisse n’a pas aidé ma prose de clébard sourd-muet à se manifester ailleurs que sur WhatsApp, puisque comme chacun sait: ici, tout est inerte. Les premières semaines furent englobées d’une pensée récurrente qui ressemblait probablement à celle-ci: « mais bordel, comment vais-je faire pour survivre et reprendre un train de vie helvète? » Eh bien, force est de constater que ma réintégration est complète: rien de passionnant ne se passe plus concernant ma petite personne. Conclusion: je suis à nouveau suisse.
Je m’emballe certes un peu, puisque mon vagin a été gratifié d’une chronique humoristique sur Couleur3 il y a quelques mois. Cette anecdote pourrait être qualifiée de « Haut fait de la Vulve », mais quand on s’attarde un peu sur mon passif, il ne s’agit guère là que de la suite logique des aventures de mon entre-jambes, qui fût surnommé pour l’occasion, je cite: « petit singe » sur les ondes du service public à une heure de grande écoute. Si un seul être avait un argument acceptable pour voter Oui à NoBillag, c’était moi.
Mais pfiou(!), heureusement, notre peuple dont la neutralité se situe plutôt du côté extrême droite de son libre arbitre a décidé qu’on avait encore besoin de s’informer autrement que par le biais de nos algorithmes Facebook respectifs. Ma nation serait-elle devenue la Terre promise des bobo-gauchiasses soutenant les journalopes, durant mon absence? Comment se fait-il que lorsque je fuis un endroit, tout s’embellit? Peut-être qu’au lendemain de ma mort, l’inégalité salariale et la crise migratoire seront considérées comme des affaires anciennes. Et si ce que je raconte là vous semble être une supposition plus que plausible, laissez-moi m’ouvrir les veines avec une cuillère à soupe sur-le-champ! Je n’ai jamais rêvé fin plus glamour que celle-ci, à savoir: les poignets dégoulinants dans une jungle de poils provenant d’animaux divers, sur fond d’odeurs émanant d’un bac à litière pour chat. LE DESTIN.
Enfin bref. Une chronique à propos de mon primate de minou. Pas de quoi me pavaner.
Et puisqu’on en est à parler d’animaux -ces petits fils de putes- je suis heureuse de vous annoncer que j’ai (ré)emménagé dans l’appartement qui fût mon tout premier « chez moi », à peine avais-je atteint l’âge formidable de 18 ans. Tout est d’origine: les boiseries, le carrelage rose de la salle de bain, les radiateurs qui font un bruit de pipi-qui-veut-pas-sortir dans des chiottes publiques bondées, les animaux qui sont bien décidés à ne pas mourir (mais bon sang, quelle est la date de péremption d’un chat!? Est-ce que les croquettes vendues chez Denner seraient susceptibles de lui filer un cancer prématurément?), ainsi que mon frère jumeau, le bien-nommé Jean-Michel Snowden, qui ne quittera décidément jamais cet endroit.
Au cours des dernières années, j’en ai vu passer, des colocataires foireux. Mais cette cohabitation avec mon bro’ (qui s’avère plutôt être un genre de fils adoptif qui porte trois poils de barbe au milieu du visage) est de loin celle qui me laisse le plus perplexe. Je n’oserais pas affirmer que je regrette Brigitte*, cette meuf qui, via Twitter, posait des questions aux candidats des Anges de la télé-réalité avant de les embrouiller dans le vide, et ce, les jours où elle ne postait pas sur Instagram des selfies en compagnie de ses manucures qui semblaient avoir été prodiguées par des nonagénaires parkinsoniennes. Klaus*, le pilote de l’air alcoolique qui se nourrissait uniquement de pistaches et qui partait FAIRE VOLER DES PUTAINS D’AVIONS DANS LE CIEL alors qu’il avait approximativement 6 grammes dans le sang, ne me manque pas non plus. Et comment oublier Brandon*, qui allait faire ses lessives au sous-sol avec ses vêtements sales sur le dos avant de remonter 5 étages nu comme un ver, priant pour ne pas tomber sur un voisin? En même temps, ça n’aurait été dramatique pour personne. Il avait un corps comme sculpté dans le marbre grâce à un régime alimentaire constitué exclusivement de shakers de protéines, ce qui ne manquait pas de laisser un parfum délicat dans les cabinets après sa vidange mensuelle. Bref, à côté de ça, je veux bien faire la vaisselle de mon frère, plier ses calebards, le réveiller le matin, passer l’aspirateur dans sa chambre et lui acheter ses 8 litres de lait hebdomadaires, mais tout de même, subsiste un aspect fascinant dans cette co-captivité. De l’extérieur, notre relation ne peut avoir l’air que d’un cas d’étude savants fous, ou pire: des étudiants de l’Unil. Ceux qui nous connaissent savent que physiquement, rien ne peut laisser penser que nous sommes de la même famille. Représentez-vous Dwight Schrute version Playmobil (The Office: classe) à côté de Passe-partout à qui on aurait collé une paire de nibards (Fort Boyard version LGBT: pas classe). Bon, voilà, vous avez l’image. Là n’est qu’une histoire de gènes, ou alors le résultat d’une PMA faite aux début des 90′s, soit grunge et expérimentale, mais passons. DANS SON CRÂNE PUTAIN MAIS QUE SE PASSE-T-IL DANS SON CRÂNE est une interrogation dont la légitimité puise dans les petites choses de la vie. Remontons loin dans le passé: hier. Le mec s’est offert une escapade à Paris pour le week-end. Je lui avais promis de l’accompagner avant que mon instinct de mère en burn-out me pousse à lui annoncer trois jours avant le départ que, Paname, ce sera sans moi. Trop heureuse de pouvoir régner en maître sur notre royaume gigantesque de 12m2, j’ai laissé mon frère-fils-adoptif voler de ses propres ailes, non sans me sentir comme une de ces femmes célibataires à qui on retire leur gosse pour mauvais traitement ou quelque chose de la sorte. Le soir-même: il m’appelle, m’annonçant que, OH MON DIEU, y’a beaucoup de gens dans les rues de la capitale française. “J’avais oublié que ça existait et en même temps, ça me rappelle que je suis tellement plus à l’aise dans les grandes villes”, m’affirme-t-il. Oui, alors comment vous expliquer... Mon frère vit à Lausanne depuis l’été 2012. Six ans plus tard, toujours à Lausanne, il ne sait situer que les deux principales rues du bled et la Fnac (un peu fébrilement tout de même, ne sachant pas si l’adresse exacte est St-François ou Bel-Air). Il est mignon, cet enfant. Pas débrouillard, mais mignon. Il rentre ce soir. Je le sais parce qu’il vient de me demander par message de lui indiquer quelles lignes de métro emprunter de Porte de Pantin à Gare de Lyon. Pas débrouillard, mais mignon bis. À l’avenir, peut-être qu’il se rendra bravement à la Place de la Riponne sans Google Map et sans sa mère. Oui, un jour, mon coloc-reuf-bambin sera un grand. Peut-être même notre président. Si les States peuvent se targuer d’élire des minorités, à savoir des hommes afro-américains ou des dégénérés mentaux, je ne vois pas pourquoi nous n’aurions pas le droit d'avoir un mioche de 8 ans à la tête du Conseil fédéral. Voilà comment je perçois l’être avec qui j’ai partagé un utérus pendant près de 9 mois: comme un sociopathe à qui on ne peut s’empêcher de préparer des biberons de cacao. Mais peut-être que cette philanthropie fraternelle n’est motivée que par la crainte, parce que s’il a quelques lacunes dans son humanité propre, une chose est certaine: de nous deux, c’est lui qui porte le cerveau. S’il devenait dictateur, je préfère ne pas imaginer le sort qu’il me réserverait. Oui parce que cette note de blog peut vous sembler corsée, mais je suis tombée sur quelques vestiges de notre enfance en rangeant ses affaires:
Tumblr media
La brutalité! Pas seulement dans l’orthographe (bont tchao!), mais si on lit entre les lignes, on peut clairement déceler un peu d’amertume de ma part. Si si, relisez donc cette missive. Et putain, la répartie tiens plus du penchant pour l’alcool de mon père que des diplômes de ma mère. Je ne le vous conseille pas, mais libre à vous de vous en prendre aux huissiers en pleine saisie de vos mugs et de votre paire de Levi’s préférée en leurs rétorquant “qu’ils ont de grosses dents devant”. Et surtout, n’oubliez pas de me faire savoir si la technique s’avérait concluante en terme d’annulation de poursuites.
Tout ça pour dire: peut-être que tous mes malheurs ne sont qu’une question de karma. Si je n’avais pas jouée les orthodontistes tyranniques, nous n’en serions probablement pas là. Alors certes, cette existence pénible de meuf aux chakras mal alignés me donne pléthore de mathos pour ce maudit blog, mais reste qu’une fois le wi-fi en berne, je ne suis rien d’autre qu’un nabot myope nomophobe dont les accomplissements ne puisent que dans le fail perpétuel. Ceci étant dit, je suis ravie que tout ça vous fasse rire. Parce que mon reuf, lui, ne me trouve pas, mais alors pas du tout marrante.
Et vous savez quoi? Peut-être qu'on parle pas de son “petit macaque” à la radio, mais au moins, lui, il a une meuf depuis trois ans. Ça me réchauffe le coeur de savoir qu’un de nous deux n’est pas défaillant amoureusement parlant. Je me prosterne devant cette aisance qu’il a à se caser, à entretenir la flamme comme s’il était un être normal (bien qu’on sache tous qu’il est un robot envoyé par un gouvernement dirigés par des amphibiens). Bravo, vraiment. J’ai fait mon choix: puisque de toute évidence, le gène du romantisme a préféré s’installer dans le corps de mon frère, j’opte pour la sagesse, je me sacrifie: je serai celle qui s’humilie sur internet jusqu’à ce que son corps ne soit même plus distinguable sous la mue de son chien immortel. *noms d’emprunt du meilleur goût
0 notes
vaevictis2017-blog · 7 years
Text
http://h16free.com/2017/06/07/58436-legislatives-2017-faire-taire-les-vieilles-bouches
 Dimanche prochain, le premier tour des législatives sera l’occasion pour les Français d’exercer leur pouvoir électoral, chose qu’ils semblaient n’avoir plus fait depuis des lustres que très très parcimonieusement et, ce faisant, de faire varier de façon profonde la petite musique politique qu’on entend dans le pays et qui a déjà commencé à changer de tonalités.
 Et en termes de tonalités, les primaires avaient déjà été l’occasion de varier quelque peu puisque le paysage politique avant et après elles avait déjà notoirement varié.
 Force est de constater que les primaires de la droite furent l’occasion de se débarrasser de façon assez claire d’un petit excité un peu trop présent et d’un vieux débris socialoïde dont les réapparitions, depuis, montre qu’il a un mal énorme à enregistrer la portée pourtant claire du message qui lui fut adressé.
 À gauche, la désignation de l’aimable benêt qui rassemblera 6% à la suite d’un effort herculéen aura largement permis de vaporiser le Parti Socialiste et d’acheminer brutalement vers la sortie certains apparatchiks depuis bien trop longtemps encroûtés dans les coulisses politiques françaises. On n’aura aucune pensée émue pour Cambadélis ou tant d’autres que la branlée de magnitude 9 prise à l’élection présidentielle permettra peut-être de ramener à la réalité qu’ils ont largement fait leur temps et qu’il devient nécessaire de débarrasser le plancher. De ce point de vue, il est fort plaisant qu’on n’entende plus trop parler de Montebourg, frétillant chicon frisé à l’exubérance politique ridicule. On sera même heureux d’apprendre que le brave histrion tente une reconversion dans le miel. Espérons qu’au contraire des dégâts dans l’industrie française, ceux qu’il causera dans l’apiculture seront cantonnés à quelques ruches.
 De la même façon, on peut déjà se réjouir que ces élections aient notablement réduit le potentiomètre de volume du gros micro mou attribué à Ségolène Royal : depuis 40 ans, ce dernier, malencontreusement coincé sur le maximum, entraînait systématiquement larsen et distorsion monstrueuse dès que l’impétrante émettait un son (ce qu’elle ne manquait pas de faire à peu près tout le temps). Son éjection quasi « manu militari » de la politique, loin de tout mandat et de tout micro médiatique, ne lui permet plus d’émettre que des petites poussées lacrymales attrapées en fonction de l’actualité. Souhaitons que les journalistes oublient rapidement son existence pour nous apaiser, enfin, les tympans.
 Mais le travail n’est pas fini. Il reste encore beaucoup (trop, malheureusement) de ces politiciens acharnés qu’on voit fréquenter les plateaux télé, les studios de radios ou les colonnes journalistiques.
 Cependant, amis lecteurs, tout n’est pas perdu ! Comme je le disais en introduction, dimanche prochain sera peut-être le moment de voir disparaître quelques beaux monuments à la politique à Papa (Hollande, Sarkozy ou Chirac, choisissez) et c’est déjà l’occasion d’entendre les complaintes ridicules de ces politiciens dont la place n’est plus assurée, au premier rang desquels on trouve, avec plaisir pour une fois, Nathalie Kosciusko-Morizet qui perd nettement son sang-froid à l’idée qu’elle pourrait ne plus être député. Il s’agit d’une véritable catastrophe (pour elle) puisque, selon elle, dans dix jours, sa voix risque de s’éteindre.
 Que voilà une perspective réjouissante ! Rien que sur le plan musical, être débarrassé des couinements de crécelle de cette harpie socialiste, véritable girouette politique, sera une amélioration notoire du paysage audiovisuel français. Quant au plan politique, personne ne regrettera vraiment cet individu dont la caractéristique aura toujours été de pouvoir s’adapter assez spectaculairement à toutes les tendances écolo-boboïdes, toutes les dernières lubies et tous les gimmicks politiques, au point de n’avoir plus aucune espèce de ligne intellectuelle directrice.
De la même façon, comment ne pas envisager avec un petit frémissement de bonheur la satellisation hors du champ politique d’un Manuel Valls dont on se demande exactement à quoi il peut bien servir ? Ce dernier, manifestement en situation délicate à Evry, pourrait ne pas être élu député. Là encore, les micros de l’Assemblée nationale pourront remercier une baisse appréciable des décibels politiques, et les Français avec eux.
 Et très heureusement, il y en a d’autres : Marisol Touraine pourrait elle aussi ne pas retrouver de place à l’Assemblée. Qui s’en plaindra ? Najat Vallaud-Belkacem, dont l’existence en politique ne doit à peu près rien à ses idées lumineuse et tout à ses positionnements et ses accointances au sein du Parti Socialiste, pourrait bien elle aussi ne pas survivre politiquement à l’élection législative dans sa circonscription de Villeurbanne. L’une comme l’autre ont largement prouvé leur capacité de nuisance et leur élimination au premier ou au second tour de ces élections ne pourra pas se voir autrement que comme une excellente nouvelle.
 On pourrait éplucher la liste tant elle donne de l’espoir non de voir de meilleurs candidats arriver mais, au moins, de voir ces médiocres, ces mauvais et ces néfastes s’éclipser définitivement. Car bien sûr, il ne faut pas perdre de vue qu’on sait ce qu’on perd mais qu’on ne sait pas ce qu’on gagne. Du reste, on commence à entrapercevoir que la République En Marche trottine souvent du même pas que les Républicains ou les Socialistes.
 Mais au moins aura-t-on l’avantage de renouveler les têtes, de désencombrer la politique française de personnes qui ont déjà bien trop usé leurs fonds de culotte sur les bancs de l’Assemblée nationale, qui se sont trop investies dans la vie publique du pays comme les termites investissent massivement une masure en bois. D’autre part, et c’est aussi important, cette élection va remettre dans l’esprit de ces tristes individus – et, espérons-le, de leurs successeurs – l’idée que le poste n’est pas à vie, n’est pas certain, que les jeux d’appareils, les petites trahisons pratiques, les arrangements de partis, les parachutages, finalement, ça peut ne pas marcher et déboucher sur un échec.
 À ce titre, il faut donc que l’échec soit aussi cuisant que possible, que l’humiliation soit la plus forte pour que justement, les successeurs et les prétendants, dans les prochaines années, n’aient aucun doute que l’électeur reste (ou redevienne) le patron, que c’est bien de lui et de son bon plaisir qu’il faut s’occuper.
 Maintenant, ne nous berçons pas d’illusions ; il ne faudrait pas voir dans ces élections plus que ce simple rappel à l’ordre.
 Oui, les Français veulent bien un changement de têtes : il ne veulent plus de ces politiciens qui ont largement démontré leur rouerie, leur capacité à se tortiller dans toutes les positions possibles pour justifier et imposer leur présence. Mais non, les Français ne veulent pas d’un changement radical de politique, pas du tout. Sur le fond, tant la politique de Macron que les premières esquisses du gouvernement représentent essentiellement la continuité molle des politiques sociales-démocrates de Chirac, de Sarkozy puis de Hollande. Pour le moment, les réformes envisagées semblent franchement timides et même là, le gouvernement les propose très précautionneusement, de peur de froisser…
 Eh oui : à l’évidence, les Français veulent changer de têtes, ils veulent probablement que certaines méthodes changent, mais pour la politique elle-même, là, c’est une autre affaire !
0 notes
anticapitalisme · 7 years
Text
Primaire à gauche: Hamon, de «Petit Benoît» à candidat à la présidentielle+ Sondage
LR: Parler de « cirque électoral » est trop injurieux pour ce noble art. Avec les « primaires », cela tient plus du « radio-crochet » couplé à de la « télé-réalité ». Le spectacle est joué dans toute sa splendeur comme un feuilleton, avec ses rebondissements censés captiver l’attention du badaud… Tout système institué privilégie et impose les formes de sa contestation compatible avec son maintien et sa pérennisation. Toute une série d’institutions œuvrent dans ce but, la machinerie électorale incluse. Voilà un rappel à l’ordre pour les électoralistes de gauche : L‘action politique se développe d’abord en dehors du champ de la politique institutionnelle et en dehors des campagnes électorales, au cours desquelles, on n’engrangent que le travail qui a été fait avant, car c’est l’action qui précède la conscience. Un campagne électorale ne conduit qu’ à bien mal choisir le meilleur représentant pour maintenir, les conditions de la domination, dans bien des combinaisons possibles, même les plus improbables … Benoît Hamon http://ift.tt/2kj4u7n Du MJS à la primaire : Benoît Hamon, 25 ans de combines au PS : http://ift.tt/2kj91Hh PARCOURS De «Petit Ben» au candidat du PS pour la présidentielle 2017, Benoît Hamon, 49 ans, est depuis 30 ans au PS… Le député des Yvelines Benoît Hamon, [...] from Anti-K http://ift.tt/2kCOR7F via IFTTT
0 notes
jesusmagazine · 7 years
Text
Les toqués de l’écran.
La télé-réalité en habit de chef cartonne à l’audimat. Mais la télé française n’apprend plus à faire la cuisine, elle la met sur scène en copiant ce qui marche ailleurs.
La sortie d’un nouveau numéro de Jésus, le semestriel sans recettes qui paraît quand il est prêt, est toujours un moment de bonheur. Ce numéro 3 pose une grave question en début d’année électorale : « La bouffe est-elle de droite ? » Lecture faite, vous n’aurez pas la réponse mais vous aurez appris que « mal bouffer est le privilège des pauvres ».
Au même courrier, est arrivé Le Rouge et le Blanc qui dans son édition hivernale réhabilite le bourgogne aligoté, ce cépage à plein-temps trop longtemps confiné au kir, et se penche également sur les effets de l’enherbement de plus en plus fréquent dans les vignes. Deux magazines qui, avec 180° et son rejeton 12,5°, le jajazine consacré au vin, démontrent qu’il y a toujours une place pour une presse papier indépendante et de qualité dans un univers de blogs et de tweets, phagocyté par la « TV bouffe » et son star-system.
Depuis « Oui Chef ! », qui a révélé Cyril Lignac sur M6 en 2005, il n’a échappé à personne que la télé-réalité en habit de chef cartonne à l’audimat. Sur la lancée de ce succès s’est construite une autre image du métier et de ses acteurs, une nouvelle réalité virtuelle de la cuisine incarnée par des héros soigneusement sélectionnés, interprètes d’un scénario standard, reproductible en tous lieux et en toutes langues. A la standardisation des goûts correspond celle de leur représentation. Finis Raymond Oliver avec Catherine Langeais, Maïté et Micheline, ou Joël Robuchon et « Bon appétit bien sûr ! ». Désormais, la télé française n’apprend plus à faire la cuisine, elle la met sur scène en copiant ce qui marche ailleurs.
Sur les traces de Gordon Ramsay
Tout a commencé avec Cyril Lignac, donc, dont la première série « Oui Chef ! » est la copie conforme de « Jamie’s Kitchen », l’émission britannique de Jamie Oliver, diffusée sur Channel 4. Recruter des marginaux ou des laissés-pour-compte pour les réintégrer dans la vie sociale grâce à la cuisine, parcourir nos provinces à la recherche de producteurs et de produits authentiques, mobiliser les responsables des cantines scolaires pour améliorer la qualité des repas, tout a été pompé sur Jamie Oliver. Jusqu’au nom du restaurant parisien ouvert par Lignac : le Quinzième. Celui de Jamie Oliver à Londres s’appelait… The Fifteen.
Poursuivant dans la même veine, le chef le plus télégénique anime aux côtés de Mercotte « Le Meilleur Pâtissier de France », dont la saison 5 vient de se terminer sur M6. Elle est directement inspirée de « The Great British Bake Off » qui fait un tabac sur la BBC depuis 2010.
Encore plus fort, dans la catégorie « on est les leaders mondiaux en gastronomie mais incapables d’avoir une idée originale à la télé », est arrivé Philippe Etchebest, ancien deux macarons à l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion (Gironde). Dans « Cauchemar en cuisine », il marche sur les traces de Gordon Ramsay, le cuisinier volant appelé au secours pour redresser un restaurant en faillite. Dans « Top Chef ! » il supervise la sélection des candidats et préside au jury final. Avec son col tricolore de Meilleur ouvrier de France, sa carrure d’athlète et sa poignée de main que l’on devine franche et ferme, il incarne pour beaucoup, et notamment les jeunes apprentis, les valeurs de la cuisine.
Gants de boxe et pigeon
Pour l’avoir suivi assidûment devant l’écran – à la limite de l’overdose – durant tout ce dernier trimestre, je peux dire qu’elles se résument en deux mots : oui chef. On aurait pu croire qu’avec l’arrivée de jeunes cuisiniers créatifs, libérés du poids des traditions, après des affaires de violences en brigade, cette époque était révolue. On assiste au contraire au phénomène inverse, le retour à la tradition, à l’obéissance au chef, à la cuisine assimilée à un combat, une compétition « où je vais tout donner, ne rien lâcher, me sortir les doigts du… pour obtenir cette place ».
Et surtout ne pas décevoir celui qui vous juge, un homme un vrai, comme on les aime au pays du magret, qui met les gants de boxe comme il désosse le pigeon, qui monte à cheval comme il tourne un champignon, qui aligne les pompes comme il dresse les assiettes. Mais attention avec un cœur tendre sous une écorce rugueuse, qui peut écraser la larme devant la grand-mère ou souffrir l’enfer en éliminant un(e) candidat(e). Bref, un héros de série télé sympathique aux annonceurs et à la ménagère de moins de 50 ans. Pas sûr que la cuisine ait grand-chose à y gagner.
1 note · View note
atdpf · 10 years
Text
LA MAISON DU BLUFF NOMINEE AUX « LAURIERS TV AWARDS »
LA MAISON DU BLUFF NOMINEE AUX « LAURIERS TV AWARDS »
Pour sa quatrième saison, l’émission de télé-réalité basée sur le poker, La Maison du Bluff, bénéficie d’une triple nomination aux « Lauriers TV Awards » :  All In One » est un talk-show
-          Meilleure télé-réalité de compétition.
-          Meilleure animateur : Alexis Laipsker. [wpsr_sharethis]
-          Meilleurs candidats de télé-réalité de compétition.
LA MAISON DU BLUFF NOMINEE AUX «…
View On WordPress
0 notes