Tumgik
#carapacesonnee
carapacesonnee · 9 months
Text
Après la fin du monde (jour 1)
Les talons dans le vide, accrochée au courant,
Une proie serre la chasse
Qui l'emporte au néant.
Halali d'un monde, égout d'un soir.
Tout est aval, le début dévore l'infini,
Tout se ravale, ses contours la dépasse ;
Remontée par le temps son image s'enfuit,
Dans un trou de mémoire.
Et le reste lisse ricoche sur la fin.
Sombre inerte la masse,
L'idée vivante se dilue et rejoint
Le flot des moires, hanté, diluvien.
10 notes · View notes
carapacesonnee · 9 months
Text
Apprivoiser (jour 2)
Te souviens-tu de notre premier geste ?
Ensemble au bord du lac, tu m’avais prêté ta main,
Et j’ai saisi mon corps pour peser notre être,
Le regarder en face, avide de qui j’étais.
Tu sommes seul, nous murmurais-tu,
Et si nous me faisions de la place, dehors ?
Entiers, nous serions impénétrables,
Maîtres et possesseurs de notre nature.
Et je nous ai dit oui, je prendrai ta main aujourd’hui,
Pour un aller-retour, mais si tu glisses, si tu prends un détour,
Je ne te retiendrai pas, quitte à perdre la chair.
Emporte-nous ou laisse-nous, je préfère être sûr.
Maintenant je te regarde, et je me demande encore
Ce que je peux faire de toi, de tous mes calculs.
Au fond tu me rassures, je sais qui je suis : pas toi,
Mon sombre ami, ma déchirure, j’ai peur qu’un jour tu me sois utile.
7 notes · View notes
carapacesonnee · 2 years
Text
jour 27
Dis-moi, racine, d'où tires-tu ma sève ?
T'es-tu enfouie sous le limon lourds des souvenirs suturés ?
ou cours-tu ; dans quel passé puises-tu ma source ?
colonne de mousse ou de mirage ?
d'un coup de sève tu nous agrandis,
à bouts de rêves , de souffle, d'espoir
c'est les mains pleines que je déborde,
goutte à goûtant la vie, que je t'arrose
de tout ce qui me fait homme,
ce sont tes bras dont je ne peux me passer
puisqu'enfin d'un bout à l'autre,
nous bourgeonnons en cœur.
écrit à quatre mains avec @cloud-hoper
15 notes · View notes
carapacesonnee · 2 years
Text
Jour 15
Ventres d'hier, prisons d'aujourd'hui Il est fini d'essayer de naître. Le temps est à l'évasion ; enfoncer l'huis, Donner des coups de pieds, les envoyer paître.
Rouages de feu dans les tripes, Machine arrière, en avant les principes, Déchirure de coeur. Reprendre le battement, Bouger à nouveau, créer son mouvement,
Chaleur mienne pour pallier celle des autres ; Éloignez-vous, quelqu'un sera brûlé, Je suis le feu que vous m'avez insufflé Et la cendre qui tombe de vos paroles d'apôtres.
Tout le paysage en est suie, Des monts de moi-même à l'étang d'état-d'âmes, Deux larmes tracent un sillon guerrier, une route de lames Tout mon paysage frémit.
L'heure est à chasser les ombres A décrasser le chemin, a sarcler les cerveaux Je reprends les outils de mon jardin, je m'encombre Et dans la marée noire, brasier, me jette à l'eau.
9 notes · View notes
carapacesonnee · 2 years
Text
jour 10
Microclimat dans mon bocal, circonscription des cumulus.
Alerte à la tornade, à force de tourner en rond,
C’est qu’il faut bien se raconter, produire un peu de lumière,
Les illuminés placides, ça n’intéresse personne
La côte est aux éclairs lucides, alors chaque jour est tonnerre
Dans les remous, toujours au moins, quelque chose marmonne.
Ça fracasse, ça crisse les parois, et ça monte en son
Pour les battre en cadence, ceux du nouvel opus,
Le petit peuple effrayé des mots énigmatiques
Gravés à la foudre, en cordées de tempête sur le verre
Grimper, grimper, sur les traits éphémères
Tous porte-à-faux.
Taper le couvercle, le replacer comme il faut,
Il s’agit de ne pas être anticlimactique.
9 notes · View notes
carapacesonnee · 2 years
Text
Propension à l'extatique Pêché mignon de transcendé Rien à foutre des rites, Moi je vis à vous en crever.
Allez viens frissonner sur mon sourire, Prie-moi, que je te dévore Nous l'avons déjà fait hier Et tous en demandent encore.
Laisse-moi te gorger d'un peu d'au-delà, J'ai trop d'ivresse à te liquéfier, Et si tu est doux, mon apôtre, Je t'apprendrai l'art de te laisser consommer.
Va mon bel agneau, saute à la gorge des autres, Je leur ferai mettre bas toutes leurs misères Et sur vos peaux en parterre, je bâtirai mon Église.
7 notes · View notes
carapacesonnee · 2 years
Text
jour 12
A toi l'inatteignable, celle qui prophétisait le néant. Ensemble nous jouions à faire peur ; tu ne faisais pas semblant, Louve heureuse des cœurs contre l'ouvreur des faces. Je ne lancerais plus de ponts dans tes trous béants, je passe Le chemin de mon vide vers le tien, je refuse ton reflet dans mon noir Et nous laisse insondables, à jouer, pleine avide des espoirs.
7 notes · View notes
carapacesonnee · 2 years
Text
Jour 17
Le temps des nymphes est passé, Pour vous. Élites de l'amour, ouvrez vos élytres, Ce n'est pas pour rester au sol que l'on éclos.
La gangue à vos pieds ne vous étranglait point, C'était le temps des échos, il ne faut pas s'y méprendre, Tout était sourd derrière la membrane tendre, Mais c'était pour grandir que vous étiez ceint.
Face contre terre, faites face au monde Si vous avez bien nourri vos ailes, Tressées la tendresse sur une trame de fer, Elles vous porteront aux plus hautes sphères.
Et si vous ne brûlez pas sous un soleil trop rude, Que vous ne fondez pas sur des lèvres séchées de solitude, Revenez ici, au chevet des éclos petits, tout collés de doute, Pour envoler d'un baiser la poussière de la route.
4 notes · View notes
carapacesonnee · 2 years
Text
Jour 14
Un jour je serai le meilleur acheteur Je dépenserai sans répit Je vendrai tout pour être rêveur
Et surtout du dernier cri. Je parcourrai la marque entière Traquant avec espoir Les produits dérivés et les affaires Le masque de mon désespoir Pokémon, achetez-les tous Se créer une histoire Ensemble on préfère ne rien voir, Pokémon
Rien ne nous arrêtera Notre vacuité triomphera Pokémon, achetez-les tous Attrapé au jeune âge On vaut plus au marchandage Faire durer l'illusion, c'est leur adage Pokémon, achetez-les tous, achetez-les tous Yeah
2 notes · View notes