Tumgik
#tronc en bois flotté
incorrect-hakuouki · 9 months
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Contemporary Sunroom Idea for a large, modern sunroom with ceramic tile flooring but no fireplace and a flat ceiling
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heidi-varin · 4 years
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Un jour, je te dirai ça
Je pense beaucoup à toi ce soir.
Tu sais, elle vogue, ma barque. Tu te rappelles, tu m’as quittée en me laissant le bois brut. Tu as souri et dit que je saurais faire. Je ne t’ai pas cru. On n’est pas bricoleur dans la famille. Tu m’as dit : « je sais, mais tu n’as pas le choix. »
Jusqu’à ton départ, on en a traversé, des forêts, on en a regardé, des souches fendues, on en a caressé, de la mousse vert sombre... Nous aimions la mousse des bois. On a regardé la cime des arbres, on se sentait petits et moi je l’étais.
On notait dans le petit cahier jaune les instants suspendus et les tas de bois.
Quand tu es parti, j’ai compris que tu m’avais fourni le matériel. J’aurais aimé davantage de conseils pour la construction, mais tu m’avais aussi dit : « pour que tu mènes ta barque, il faut que tu l’inventes et qu’elle soit vraiment la tienne. » Quand tu es parti, j’ai plutôt flotté sur un tronc trop grand et sans rames pour naviguer. Quand tu es parti, je n’ai plus su.
Et puis, tout doucement et comme à l’habitude, tout à l’envers, j’ai pioché dans le bois que tu m’avais laissé et j’ai fabriqué de pauvres rames. J’ai ramé je ne savais pas vers où. Le temps s’est chargé de me faire grandir. J’ai mis du temps à me mettre à cette construction, et il en a encore fallu, des jours, des mois, des années pour comprendre.
Est venu un jour où je t’ai vu dans le chant d’un merle. Je t’ai suivi dans un petit bois à l’orée de ce chemin creux. Tu t’es posé sur une souche. Elle avait la forme d’un rafiot. Je me suis assise à côté de toi et tu ne t’es pas envolé. Tu te rappelles, nous sommes restés là un moment. Puis d’un mouvement de ton bec, tu m’as fait signe de partir. Je suis repartie. Je t’ai laissé une grosse larme. Cela t’a fait de la peine mais tu savais tout l’amour qu’elle contenait.
Alors j’ai construit. Planche par planche, j’ai dû apprendre à faire de ces planches la barque dont tu m’avais parlée. Elle n’a pas été opérationnelle tout de suite et je me suis emmêlé les pinceaux plusieurs fois.
Je ne suis pas devenue cynique, je ne suis pas devenue aguerrie, je ne suis pas devenue guerrière, je n’ai jamais cessé de t’aimer mais j’ai arrêté de t’attendre. Je n’ai ni renié mes larmes ni mon cœur trop battant, mais j’ai enfin regardé la cime des arbres en souriant. Il y avait ces rêves que tu avais devinés, indicibles, informulables. Ils ont émergé, ils ont pris forme.
Je pense beaucoup à toi ce soir et j’aimerais te voir là, au premier rang, sur cette chaise, ou tout au fond, là-bas sur cette marche. Mais j’ai ton sourire dans la poche. J’ai le trac mais plus peur de vivre. Ma barque vogue, je la partage parfois avec d’autres navigants. Je vais prendre la mer et j’ai une boussole à présent.
Je pense beaucoup à toi ce soir. J’ai mis le temps et emprunté un drôle de chemin mais je suis devenue. Tu me verrais, tu serais fier de moi. Ça va être à moi.
« oh, tiens, tu es assis au deuxième rang ! »
HV
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membrane · 5 years
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Parfois je travaille dans les zones qui pourrissent, parfois dans celles qui ont brûlé. Je suis barbouillé de charbon de bois, noirci comme si je m'étais métamorphosé, et ce soir, sur le chemin du retour, je m'arrêterai pour me baigner dans un torrent et retrouverai ma peau pâle sous la lumière crue des étoiles ; je repenserai sans doute à l'époque où j'écrivais des histoires, et puis, plus loin encore dans le passé, à l'enfance, à la joie des émerveillements mais, indubitablement, ces temps-ci, je suis une bête noire qui se fraye un chemin dans les bois enchantés, chaque fois plus petit sous le fardeau de ces troncs, puisque chaque année on me retire un disque vertébral — comme si je m'enfonçais de plus en plus profond dans l'humus en pleine décomposition de la forêt, bientôt jusqu'à la taille —, et ce n’est ni agréable, ni effrayant. Ce n'est qu'une crise passagère. [...] Hope et moi ne parlons plus d'art. Nous parlons du bois qu'il faut rentrer pour l'hiver, ou du cerf que nous avons croisé ce jour-là. Nous parlons des fleurs sauvages, ou de la couleur des feuilles — ce qui se rapproche le plus d'une discussion sur l'ombre ou le souvenir de sa peinture —, et il ne nous arrive plus jamais, même de loin, d'évoquer mon travail d'écriture, son ombre enfouie ou son souvenir. À la place, nous discutons de sujets concrets, et nous nous tendons l'un à l'autre des objets à toucher : une pierre trouvée ce jour-là dans la montagne, ou un morceau de bois flotté biscornu. Un papillon, tout desséché et aplati par le vent contre la calandre du camion, qui ressemble étonnamment aux écharpes en soie et aux chemisiers que Hope peignait autrefois. Nous avançons prudemment, désireux d'aller toujours plus loin dans cette quatrième vie, poussés par des rythmes inconnus, ou plutôt invisibles. Nous marchons en silence, avec précaution, comme si nous croyions qu'il était possible d'échapper à nos existences antérieures et d'en être totalement délivrés, d'accorder nos pas — enfin — au rythme de la terre.
Rick Bass / La vie des pierres / Christian Bourgois Éditeur / [2007] 2009. Traduction : Marc Amfreville.
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tu voulais une histoire  épisodes 1 à 11
1.
Je marche le long de la Loire, ses méandres et ses parfums je les connais. Sa robe aux reflets glauques garde une partie de ma vie, c'est le creuset où je suis née. Au pied d'une vieille ville enclose de murailles cylindriques elle glisse bête fluide tapie épaisse sous le vieux Pont-neuf. Je marche le long de l'eau qu'on appelle la levée. Elle avance doucement un tourbillon après l'autre l'animale en apnée ondulante. Sa peau celluliteuse est très sournoise. Elle s'approche murmure elle respire elle charme et j'avance parce que je veux saisir même si saisir est impossible. J'avance encore, je quitte la levée de bitume, passe le muret de tuffeau et descends sur la cale. Je quitte mes chaussures parmi les pavés arrondis du temps où un peu de vase s'est déposée et hume son parfum de feuilles mortes en lente décomposition tandis que l'obscurité rampe.
2.
Mon pied glisse dans la vase sous l'eau qui appelle. Est-elle encore tiède cette eau de vie ? Je décèle sous la surface les brillances d'une ville morte comme au fond d'un lac engloutie. La rivière se déploie, élargit là son bassin au gré du déluge de l'automne où se pose une île. Une île de silence. C'est là que me revient le souvenir d'un soir où en bagnole nous avions filé la piste cahotant jusqu'au bout pour n'être que tous les deux, au fond de la brousse de la Loire petite savane. C'était l'été et au moment de s'embrasser la nuée de moustiques venue des marais nous assaillit. Mais à présent j'ai très envie de passer le bras du fleuve. Il y a peu de courant et je suis bonne nageuse. L'eau est sournoise mais je nage vite, le courant n'a pas le temps de me dépaler. Aux abords de la berge je sens sous l'eau de longs doigts me frôler. Je ne pas crie pas. Je prends pied sur la berge dans la vase je m'enfonce. Douce viscosité, épaisse bouillasse mêlée de feuilles et de sable. Les petits crabes de mangrove s'affolent. Je grimpe vite, ce sont des algues. Je suis sur l'île. Une île pour moi seule. Il y fait chaud tropical. Le long des berges grouillent mes hôtes, rats, crapauds, grenouilles, alligators et chauve-souris brunes et duveteuses.
3.
sur l'île de la Loire tu sais ce que j'ai vu l'automne est bien venue à présent et les premiers frimas les brumes à la surface nébuleuse de la rivière et la poudre de givre sur les feuilles mortes au bord de l'eau qui croustillent sous le pied je me suis enfoncée sur cette île amas de terre accident vestige de sables mouvants enracinés et j'ai un peu exploré ses bois jusqu'à son cœur où j'ai trouvé une idéale dépression une douce combe elle a le ventre creux mon île sur le fleuve c'est là que j'installe mon feu le vent me passera au-dessus et si je veux du mouvement je vais sur la berge regarder courir les corps morts des branchages le bois flotté les troncs foudroyés et des fois j'en récupère un que je mets à sécher pour l'hiver que je passerai là c'est décidé je la crois déserte cette île je la croyais déserte je construis une cabane à l'abri d'un vieux chêne ses frondaisons basses me font des bras un ciel de lit que j'ai épaissi de joncs je ne veux pas de pluie sur mon feu ni sur ma couche je robinsonne tu vois mais il faut encore que je chasse un ours j'ai besoin d'une peau épaisse et forte je monte des cloisons en treillis de joncs fourrés de la boue du rivage elle sent fort je la prends dans mes mains la malaxe forme des boules et même lorsqu'un petit crabe s'en extrait se carapate au secours de mon argile je l’attrape et hop le happe carapace croque sous la dent goût salé mayonnaise gélatine j'ai besoin de protéines la température tombe bas la nuit le pire est le petit matin tu sais juste quand le soleil se pointe on dirait qu'il aspire toute la chaleur toute l'haleine tiède de la nuit le réveil est brutal vivement que j'aie ma peau d'ours /idiote tu sais que sur la Loire ne poussent pas les ours/ mais par contre tu sais j'ai vu ce matin en me réveillant deux yeux fentes jaunes perçant l'obscurité la brume un museau humait l'air et même je crois que j'ai ouï une babine se retrousser pas peur bizarrement j'ai remis une bûche sur mon sacré feu entre mes murs je n'ai pas encore de porte le ventre me brûlait j'avais une faim terrible
4.
j'ai refermé les yeux somnolence pendant que le feu reprend de sa vigueur crépite craquètement de gueule petit petit dans le bleu nuit la chaleur gagne affamée le jour se lève j'ose ouvrir les yeux les deux fentes jaunes s'en sont allées je sais que je ne suis pas seule sur cette île je me lève peau de bête automne malade j'examine les empreintes fraîches suis la piste terre meuble hume l'air suis-je sous le vent l'air est immobile les oiseaux muets alerte suspension mon oreille soupçonne le farfouillement dans les feuilles j'avance à pas de fouine glisse sur glaise du bord de l'eau le brochet baille la corneille coasse le crapaud jaillit gouttes froides ça fouille dans le fourré tanière les deux yeux jaunes m'attendent paupières mi-closes
5.
l'air de l'automne est vraiment très doux sirupeux souffle flaccide sous les frênes pieds dans l'eau montante sourde hume le creux d'une flaque incise glisse enfonce coule liquide chaud boue tiédasse enveloppe feuilles corrompues empreintes de ceux qui se sont désaltérés là nuit passée la bauge l'isola ferme les yeux ferme la bouche tais-toi recueille-toi le ciel bas tapis te couvre que les feuilles t'ensevelissent piaulements lointains quand le soleil descend les pieds paniques foulent la terre l'angoisse de la solitude au moment du coucher un peu de camphre vertu et danger analgésique laisse-toi aller marte zibeline antispasmodique liqueur blanche semi-transparente tiens-les éloignés les petits vers de fin de race glisse dans l'anesthésie couleuvre sauvagine lovée tacite
6.
ce soir il fait trop froid le soleil se couche à peine et déjà mes os se glacent la Loire lourde impassible reptile ondule sous les nappes de brumes et l'île veut se figer frimas toutes les feuilles sont tombées mortes tapis épais mes pieds s'enfoncent bruissent tant pis dans sa tanière elle sait que je parage son flair me découpe dans l'air mon nez picote doigts gourds la peau ne suffit pas pieds douloureux je m'éloigne cabane m'avance territoire de l'autre pas lents entêtés faire allégeance je sais que tu ne dors pas je sais que tu m'attends tu ne peux pas me mordre la trêve commence maintenant quand je n'en peux plus je sais que tu n'es pas sortie aujourd'hui soleil impécunieux ton pelage noir bouffant tu as commencé de jeûner accumulés devant l'antre des tas de feuilles édredon fourrés j'aperçois les deux fentes tes yeux me silhouettent sur le fond bleu nuit étirement ellipses jaunes et je peux entrer à quatre pattes passage étroit dedans chaleur sensible je rampe grognement large corps fourrure ventre chaud où glissement je me coule mes pieds des heures à se réchauffer ventre creux je ne passerai pas l'hiver sans manger la lune est pleine sur mes paupières le sommeil met un temps infini verse sucre dans le sang qui s'engourdit et je règle les battements de mon cœur sur ta respiration profonde
7.
les eaux elles-mêmes entrent en dormance se figent autour de l'île lames de glace l'enchâssant joyau de silence les arbres lèvent leurs squelettes grelots dans le vent sève patiente ralentis ralentis les battements de ton cœur imperceptible flux dans les veines glissons profond la terre chaloupe me tourne à peine évanouie enfoncement de nuit au creux de la roche tanière nos haleines retombent gouttelettes sur pelage la chaleur du ventre brûlante une fièvre me prend une fièvre m'enlève transe des songes peuplés de l'hiver rigoureux le feu ardent au creux les pattes sursautent par saccades rêve de course poursuite arrête de bouger tu me réveilles j'étais très haut très haut sur un tapis volant pure laine épaisse qui sent le mouton d'Azkanahasie septentrionale de tous petits moutons noirs qu'il faut absolument tondre au printemps le poids de la laine les cloue au sol ils se traînent s'enfoncent dans les prairies humides boules de laine ils suent cette odeur sur mon tapis âcre salée enivrante et je contemple le découpage des champs et des forêts des bocages et des lacs luisants miroirs d'argent
8.
c'est le froid qui m'a réveillée la bête à côté de moi avait disparu emportant sa chaude fourrure et le rythme soporifique de son cœur la tanière grelottait un jour sale tentait de s'emparer de mon île mais les brumes de l'eau faisaient bonne garde et mon ventre gargouilla je ne suis pas une ourse je sais qu'en Sibérie des humains hivernent jeûnent et dorment vie au ralenti recroquevillée confinée mais moi j'ai faim et je ne peux pas perdre dix kilos masse graisseuse j'aurais dû prévoir la soif me brûle la gorge je me lève m'étire la terre tourne vite ce matin je respire longue goulée d'air froid ivresse mes pieds croustillent les feuilles gelées approche du rivage l'eau m'attendait à quatre pattes pour boire la surface lisse reflet des branches maigres doigts boulus arbres figés dans l'attente mais juste là un poisson d'un éclair me frappe et je vois une bête étrange à la peau pâle je m'approche et la renifle elle s'approche et me renifle regards étonnés nos nez nos bouches l'une contre l'autre son souffle tiède elle vit sous l'eau je m'élance plonge traverse le miroir le froid me saisit je dois nager grande brasse vers le fond vivement la bête a disparu j'allonge mes bras mes doigts se lient mes pieds se palment et l'effort devient léger tandis que je glisse parmi les laminaires
9.
En sortant de l'eau peau brûlante coupante du froid et visqueuse le fleuve son épais limon brun la fonte des neiges a commencé cataractes torrents remuement des fonds de cale quitter le bain torve de fadeur avant l'engourdissement hémiplégie de sirène reprendre pied dans la vase à croupetons pas glisser pas tomber crisper les doigts de pied la vase remonte bourrelets gras succion la vase m'aime et saisir des racines à pleines mains remplir les ongles réservés de crasse à ronger gagner la terre ferme l'île éphémère je retourne à ma cabane en glanant des branchages et allume le feu et frissonne et bois brûlant et ajoute une goutte de rhum et une goutte de rhum et une goutte de rhum et puis encore une il y a toujours une bouteille dans un recoin de ma cabane chauffe-gorge chauffe-ventre j'aime bien quand la tête me tourne comme le soleil je suis solidaire du mouvement lapant l'ivresse mes idées s'alignent le soleil d'ailleurs s'est défait des brumes le bleu éclate et brutalement la température monte dans les arbres c'est la bamboche du matin tous les oiseaux s'affolent urgence de la lumière siffler piailler roucouler le grand jeu de s'accoupler la course et la vie haute je me demande ce que je vais faire il m'arrive de penser parfois j'essaie mon ombre se projette bien elle je la regarde toute allongée oh là là l'avenir turbule je dois me tenir prête tiens je vais m'habiller
10.
Ça fait longtemps Loire que je t'ai laissée mais je ne t'oublie pas tu continues tu coules tu brasses je sais qu'en ce moment tes eaux sont froides boueuses et généreuses des fontes des neiges des crues des pluies tu avales les îles tu passes et dévastes mais mon île ma langue chaque soir la restitue chaque soir sous mes paupières elle flotte et se pelote chaud au creux de mon ventre avec tous ses habitants qui vont bientôt sortir de léthargie ils ne sont pas aussi pressés que moi le soleil m'aspire je vais m'évaporer mais je dis bien à la tortue de se terrer et à l'ours de ronfler encore un peu je leur ritournelle à l'oreille mezzo voce un chant ça se loge juste dans les interstices exactement là. Je veux vivre dans tes interstices. Sous la peau aux plis à la commissure entre le rêve et l'éveil un peu de léthé avant la bacchanale la reverdie le retour la boucle et ça repartira
peut-être
le moment est à l'attente le décompte l'eau monte
à la bouche
je me demande s'il y a une ourse sur mon île et je vais faire le tour pas à pas découvrir où se cache ma barque.
11.
En cherchant ma barque, à l'endroit où je pensais l'avoir amarrée sous le saule pleureur se tient un étrange animal. Les pieds dans l'eau, il s'asperge, se frictionne et pousse de petits cris sans crainte de ce qui l'entoure. Tout occupé de lui-même, c'est un humain. Un matelas et un sac sont posés un peu plus loin. Il a dû passer la nuit sur mon île. Ses mains sont blanches et lisses et longues autant que son corps. Aucune aspérité, comme si sa peau tendre et laiteuse n'avait jamais vu le soleil ni connu le froid ni le vent. Je regarde mes pieds, mes mains aux ongles cernés de vase. Je sens mon odeur. Légèrement écœurante. C'est bien. Ça repousse les esprits malins. Chaque territoire a son odeur. Lui se frotte la peau avec une énergie si furieuse qu'on dirait qu'il veut s'en débarrasser. Ses muscles sont dissimulés. Comment a-t-il traversé, peut-il nager ? Il sort de l'eau et sur sa peau humide accumule les couches de tissu. Il n'a pas l'idée de se chauffer au soleil. Il charge un gros sac et se met en marche. Je le suis à distance comme une ombre de buisson en buisson. Ses pas sont lourds et si craquants qu'il n'y a aucun risque qu'il m'entende et comme je reste sous le vent, il ne peut me sentir. Il dérange les branches des arbres et sans souci des bourgeons remue tout sur son passage, piétine les germes, les dards des plantes à naître. Le printemps ne se voit pas encore à la surface mais il travaille la terre. Je le sens sous mes pieds nus. Les lombrics creusent leurs galeries. Les rampants remuent. Ma tortue est sortie elle avait trop faim et puis comme les nuits sont glaciales elle s'est enfouie à nouveau dans l'humus qui fermente. Mon long bipède avance le nez en l'air, il cherche les oiseaux. Il fait le tour de l'île, à la pointe s'assoit, sort un carnet et se met à crayonner. Je monte dans un arbre pour le regarder tracer ses traits.
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Souvenir de Downtown - Octobre 2016
Sortir du Sky Train à Granville Street, remonter la rue jusqu'à Canada place et marcher jusqu'au bout de la jetée. En profiter pour admirer le spectacle des hydravions qui vont et viennent entre la mer et le Ciel. Te planter devant la vue sur North Vancouver de l'autre côté de Bourrard Inlet, et sur les montagnes qui surplombent la ville. Regarder, le souffle coupé. Reprendre ta marche en faisant le tour de l'imposant building avec à ta gauche la vue sur le port commercial le plus important du pays. Descendre Cordova Street jusqu'à la fameuse Steam Clock au centre de Gastown. Elle est toute petite, tu t'attendais pas à ça, avoue. T'arrêter dans un coffee shop et envoyer un solfie à maman. Échanger quelques mots avec la fille assise à la table d'à côté. Elle est australienne, elle cherche du boulot. Repartir vers Chinatown et passe devant une sandwicherie dont l'énorme enseigne indique "Megabite.". Rire toute seule comme une demeurée parce que quand même, la seconde langue officielle du Canada c'est le français ils pourraient faire un peu attention. Faire un tour dans le jardin chinois Sun Yat Sen et prendre en photo les carpes Koïs et les branches des saules pleureurs qui tombent au ras de l'eau. Sortir de Chinatown en passant sous la porte de la Chine et aller jusqu'à  la Rodger Arena. En la longeant, tu te dis que tu adores les Vancouver Canuks, même si y a en encore deux semaines tu savais que cette équipe existait. Y a deux semaines, tu savais même pas que t'aimais bien le Hockey. Drôle de vie. Continuer ta route en passant près de l'énorme Stade B.C. Place, puis traverser les beaux quartiers de Yaletown jusqu'à la marina où tu prends l'Aquabus pour te rendre sur Granville Islande en traversant False Creek; ce petit Bateau est tellement plus cool que le bus. Te dire que la nana qui conduit la petite embarcation n’a pas l'air bien plus vieille que toi. Elle a de la chance, tu voudrais bien son job. Tu voudrais bien savoir conduit un bateau, ça à l'air chouette. Arriver à Granville Islande, remonter le quai, te retourner et prendre une gifle monumentale en voyant la skyline de building de Downton qui s'élève de l'autre côté du petit bras de mer. Tu t'en assois tellement c'est beau, avec les mouettes et les goélands qui volent autour de toi. Repartir après une dizaine de minutes; faire le tour de la presque ile en long en large et en travers en te disant que c'est l'endroit que tu préfères jusque là. Granville Islande ressemble à un village de pêcheur avec des maisons couvertes de taule colorée. Ça te rappelle L'Islande. Passer devant la Emily Carr University of Art and Design et te dire que t'aurai préféré faire tes études là, c'est quand même plus classe que le Campus Fonderie de l'Image, Bagnolet. T'arrêter presque 45 minutes dans une libraire jeunesse, parce qu'après tout on ne se refait pas; et puis grimper en haut de la petite colline de Ron Basford Park, à l'extrémité Est de la presque ile. Essayer sans succès de faire un solfie avec le drapeau canadien qui est planté là. En passant devant une vitrine qui expose un super bonnet des Canuck tu te dis que tu l'achèteras la prochaine fois que tu viendras, ça te fait une raison de plus de revenir. Aller manger un bout au Public Market après t'être émerveillé devant tous les étals de mets du monde entier. T'as bavé devant le fromage, avoue.  Te poser avec un fish and chips devant une baie vitrée qui donne sur le port, et écrire une petite bout de ce texte dans le carnet que tes collègues t'ont offert avant de partir. Et puis faire un crobard de la vue et de la mouette posé de l'autre côté de la vitre. C'est pas très beau mais c'est pas grave, tu t'en fiches. Enfin ! Repartir vers Downton en aquabus,  et dire au revoir à Grandville Islande, à regret bien sûr. Débarquer à l'entrée de West End et longer la côte le long des plages de Sunset Beach et English Bay. Prendre en photo des chiens qui courent dans le sable, slalomant entre les énormes troncs de bois flotté qui ont l'air d'être là depuis des décennies. T'avancer jusqu'au bord de l'eau et tremper tes docs dans l'océan Pacifique. Regarder l'horizon. Beaucoup. Longtemps. Bien sûr, pendant tout ce temps écoutez de la musique. Dire Strait. The Doors. Simon and Garfunkle. Un peu de Coeur de Pirate parce que le Canada. Renoncer à regret, aux grands sapins de Stnaley Park, tu n'as pas le temps, tu iras la prochaine fois. Encore une bonne raison de revenir, tien. Traverser West End en remontant Daman Street. Te faire la réflexion que cette vielle et la plus Gray Friendly où tu ais jamais mis les pied, devant les couleurs LGBT qui ornent tous les lampadaires de la rue. Aller te baladez entre les tours de Coarl Harbour qui surplombent la cote nord et puis traverse Georgia Street et le quartier des affaires. T'as jamais vu de buildings aussi haut, la Défense peut aller se rhabiller. Prendre Robson Sreet et croiser une boutique l'Occitane, malheureusement ils ont pas ta BB crème et puis de toute façon déjà chez toi ce n’est pas donné, mais ici ça coute vraiment une fortune.  T'arrêter au passage piéton parce que le feu et rouge et te rendre compte que même s'il n'y a pas de voiture, tout le monde s'arrête. Non, tu n'es définitivement plus à Paris. Et en traversant, tu te dis que quand même, leur petit bonhomme blanc est bien plus cool que les verts qu'on peut voir en Europe. Payer 2.50 pour une dizaine de nuggets chez Burger King, c'est presque cadeau à ce prix là. Fumer une cigarette. Retrouver Granville Street à la nuit tomber et déambuler dans les rues alentour en levant les yeux vers le ciel illuminé par les lumières dans les étages de gratte-ciel. Il a plu des cordes toute la journée, mais c'est sans importance parce que t'as tes Docs Marin's aux pieds, ton parapluie Ikea et le bonnet que maman t'a acheté avant de partir. Et même si quelques gouttes viennent s'écraser sur ton visage, il va falloir t'habituer... Âpres tout, les gens d'ici font leur footing sous la pluie.
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EN MATIERE DE SOI DANS L'AUTRE ET INVERSEMENT
EN MATIERE DE SOI DANS L’AUTRE ET INVERSEMENT
EN MATIERE DE SOI DANS L’AUTRE ET INVERSEMENT
  Sur la Chaume je vois le tilleul en appeler à la rivière. Bois flotté, nos troncs n’ont rien ôtés de nos jambes. Quelques pierres s’étirent sur les murs, dans leurs yeux sont entrés des fossiles pour mémoire. La première fois qu’un homme a découvert la différence entre les deux genres il a su comment et pourquoi c’était faire. Le savoir de base…
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rentscoot · 4 years
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Après la tempête Gloria : et si le bois flotté de nos plages était « haché menu » et réutilisé ?
Comme une évidence, si ça coule en amont, ça s’écoule en l’aval ! Alors que le nettoyage des cours d’eau anticipé s’avère efficace, il n’empêche que le passage de la tempête Gloria reste marqué par ces dizaines de tonnes de bois venues d’en haut, qui se sont échouées en bas ! Malgré les études et les opérations menées par les gestionnaires, les communes du littoral, doivent désormais remettre en état leurs plages, ports et autres lieux préservés. Et la facture s’annonce salée ! D’autant qu’à cette dépense, s’ajoute la très embarrassante gestion des déchets qui se retrouvent en bord de mer. Bien sûr, les initiatives citoyennes de ramassage sont encourageantes, avec leurs limites. Il existe une autre solution, qui consiste à valoriser le bois flotté amassé sur les plages d’Occitanie, en le broyant. Un système, qui participe aussi à la reconstitution dunaire. Déjà testé dans l’Hérault, ce broyage très écolo, pourrait être transposé dans l’Aude et le Roussillon.
Si, comme l’affirmait le chimiste Antoine Lavoisier « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », le bois flotté actuellement, accumulé sur notre littoral, pourrait bien passer du déchet indésirable à une matière qualitative. Une mutation qui passe par une opération de « broyage organisé », qui pourrait être tenté prochainement dans certaines stations. Car, depuis le passage de la tempête Gloria, ces amas de végétaux venus pour la plupart « d’en haut », posent problème pour leur évacuation « en bas ». Des tonnes de bois en tous genres, des troncs, des branches, des morceaux plus ou moins imposants, enchevêtrés, échoués sur le sable. Une vision qui désespère les maires des communes impactées, de Cerbère à Port-la-Nouvelle.
Solution écolo et économie circulaire
Alerté sur la problématique, l’EID Méditerranée, opérateur public en zone humide, propose des solutions, comme l’explique la technicienne Delphine Boulet : « il y a 6 ans, nous avons effectué un diagnostic, les bois flottés étaient souvent brûlés à même la plage, ce qui est désormais interdit, ou évacué en déchetterie. À partir de là, il fallait trouver des solutions de valorisation. Le bois flotté énergie n’est pas envisageable, il est salé et les chlores qui le composent, provoquent une synthèse de dioxine qui s’avère polluante, sans compter le stock irrégulier qui ne permet pas de créer une filière durable. Le bon plan consistait donc à transformer la matière, en la broyant en petits morceaux ». Il suffisait d’y penser ! Une transformation subtile, qui va donner à ces pièces de bois une nouvelle utilité, tant sur le cordon dunaire, que dans les paillages d’espaces verts ou autre tracé de cheminement. Un bel exemple d’économie circulaire et de préservation de l’environnement.
Déchet, tri, broyat
Mais attention, lancer une opération de broyage se prépare, il faut d’abord un volume de bois flotté conséquent. Ce qui semble d’ores et déjà le cas, à Fleury d’Aude, Saint-Cyprien, Canet, ou Sainte-Marie-la-Mer notamment. Il faut aussi prévoir une zone de stockage, mais surtout il faut organiser le tri sélectif de la zone, en enlevant les autres déchets mêlés au bois. Car le constat est alarmant, par la présence de micro ou macroplastiques. Ce tri est l’un des enjeux de la réussite de l’opération, qui passe par des actions de ramassage sélectif, initiées par des citoyens ou des associations. Force est de constater que les rendez-vous se succèdent, depuis le passage de Gloria. À Saint-Cyprien dimanche dernier une centaine de personnes se sont retrouvées pour nettoyer, ce dimanche un appel est lancé à Canet-en-Roussillon. Des événements relayés par les réseaux sociaux, qui interpellent et fédèrent les forces. Enfin, la dernière étape, nécessite un tractopelle (une location coûte en moyenne 200 € HT par jour), et un broyeur (65 CV en location est de l’ordre de 180 € HT par jour). L’intérêt évidemment reste la mutualisation des moyens, à travers notamment les intercommunalités. Quant au broyat obtenu, il ne restera plus qu’à l’utiliser, en le plaçant au pied des massifs dunaires, pour participer à sa reconstruction et sa solidification. Il peut aussi servir de paillage pour les espaces verts ou encore pour tracer des cheminements. En attendant une application dans l’Aude ou le Roussillon, les retours d’expériences menés à Vias et Sérignan (34) notamment, sont extrêmement positifs.
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Cet article Après la tempête Gloria : et si le bois flotté de nos plages était « haché menu » et réutilisé ? est apparu en premier sur Rent Scoot - Argelès-sur-Mer.
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