Tumgik
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23 avril
encore une journée de rêve dans la vie de lara w., ce matin je me suis entrainée à chanter you still believe in me au piano en essayant de trouver les bons accords, et puis vu que j'arrivais toujours pas à écrire je suis de nouveau partie me promener dans un endroit que je connaissais pas, cette fois j'ai pris le bus jusqu'à la gare cents/hamm et en arrivant devant une église j'ai vu le plus GROS avion que j'avais jamais vu, juste au dessus de ma tête, on aurait dit un de mes rêves catastrophe sauf que personne n'est mort et aucun avion ne s'est écrasé, j'ai juste perdu l'équilibre sous le choc et parce que j'avais la tête en l'air. en baissant les yeux j'ai vu un bac à fleurs à étages qui ressemblait à une pièce montée ou à une fontaine et je me suis dit à cet instant précis que voir des gros avions passer dans le ciel était une très bonne raison de ne pas mourir et que je pourrais peut être remplacer les trajets à la pierre plantée dans la voiture de h. par des excursions à proximité de l'aéroport. de là je suis descendue dans une vallée par la forêt, j'y étais déjà allée mais pas de ce côté-là, j'ai reconnu l'odeur de l'alzette. je l'ai longée pendant une éternité en marchant sur une petite route déserte sans savoir où j'allais, puis j'ai pris un petit chemin dans la forêt et au bout d'un moment je suis remontée et j'ai atterri dans des champs de colza à bonnevoie. magique. j'ai marché jusqu'à la gare et je suis rentrée en bus. à la maison j'ai mangé du pain grillé avec du beurre de cacahouète et une demie pomme et puis au lieu d'écrire j'ai ouvert instagram où tout le monde avait l'air particulièrement prolifique, f. s. avance bien dans son roman, c. b. fait une performance aux halles de schaerbeek demain et r. est trop occupé par la pièce de sa soeur pour écouter les morceaux que je lui envoie. mais en ce moment ça va avec lui. ça va!!!
25 avril
j'écoutais l'interview d'un humoriste qui vient de réaliser son premier film à la radio et il racontait qu'avant il était cuisinier (je crois) et puis ses parents lui ont LOUÉ une salle à AVIGNON pour qu'il puisse faire son spectacle, ça leur a coûté 10000 euros et ils ont dit au pire on perd 10000 euros, ben oui, et puis un soir un producteur de laurent ruquier ou je sais pas quoi était dans la salle etc etc. autre histoire entendue à la radio: la fille d'un photographe connu qui était agente d'artistes et puis elle a lu un livre sur la botanique et la permaculture et elle est devenue maraichère mais elle préfère dire food gardener et maintenant elle adore sa vie. et moi hier soir pendant que je faisais mon lit je pensais à r. et à sa soeur qui font tous les deux les métiers que j'aimerais faire, même si soyons sérieuse deux minutes je serai jamais musicienne, et je pensais à a. qui me disait de faire des études de biologie marine, et je me demandais pourquoi j'assumais pas de dire aux gens que je voulais faire du spectacle vivant. enfin si je sais pourquoi, mais en plus de ça c'est un monde qui m'est totalement opaque et j'ai aucune idée de comment me lancer là-dedans. et si je retourne à l'école pour devenir bibliothécaire j'aurai pas le temps de m'occuper de ma carrière dans le spectacle vivant. est-ce que je m'en occupe maintenant que j'ai le temps? non, mais une fois que je me serai lancée dans ma carrière de bibliothécaire ce sera définitif. je préfère rester flotter dans le limbo des possibilités.
hier soir j'étais de nouveau sur le site du magasin de musique de sandweiler à choisir un micro et tout ça en calculant combien ça me coûterait en tout avec le synthé, mais j'ai l'impression que j'arriverai jamais à franchir le pas 1. parce que j'ai peur de dépenser de l'argent et 2. j'ai trop peur d'être nulle et d'avoir gaspillé de l'argent pour rien. j'ai peur de prendre des risques. je me fais pas confiance. quand j'ai dit à r. que je voulais faire du stand-up il a dit go! le monde a besoin de toi lara et je sais pas pourquoi ça m'a énervée. c'est un peu comme quand on me dit que je suis forte, dans le sens courageuse. go fuck yourself je suis tout sauf courageuse et le monde a pas besoin de moi. j'espère qu'il aura jamais le malheur de me dire que je suis forte parce que je risque de lui mettre une gifle.
27 avril
à la philarmonie ce soir j'ai eu des pensées très bizarres en écoutant l'orchestre jouer et plus particulièrement pendant le boléro de ravel, je pensais à mon fantasme de cuisiner avec r. et sa fille dans sa petite cuisine et je me disais c'est quoi ce fantasme de vie domestique là? qu'est-ce que ça veut dire? aurais-je envie... de fonder une famille?? et puis je me suis imaginé...tomber enceinte de r.??? est-ce que j'ai envie d'avoir un bébé?? et puis je me suis dit non il a déjà une fille, je peux très bien me contenter d'une belle-fille et j'ai commencé à m'imaginer en famille recomposée avec lui et c'était bien et j'avais pas du tout envie de me rappeler que ça n'arrivera jamais. et puis j'ai pensé à la naissance de sa fille, au moment où sa copine a du partir à l'hôpital, ou peut être qu'elle a accouché à la maison, à l'état dans lequel il devait être, à sa joie, à son excitation, à sa terreur dans doute, et puis au rêve qui tourne au cauchemar, et je me suis de nouveau demandé ce qui s'était passé pour qu'on lui enlève la garde de sa fille pendant deux ans VAZY c'est pas r. qui m'envoie mille photos de sa fille en me demandant si je trouve qu'elle lui ressemble (non) alors que j'étais en train de parler de sa naissance dans mon journal?? c'est quoi cette sorcellerie?? ils passent le weekend chez sa mère à la campagne. demain ils vont réparer son vélo et faire une tarte aux pommes.
BON. autres pensées de la philarmonie ce soir: pendant la fin du boléro de ravel j'avais envie de crier des trucs par dessus la musique et je me suis dit qu'il faudra que je le propose à r., de crier des trucs par dessus sa musique. j'ai aussi beaucoup pensé à mon livre, je l'ai enfin repris cette semaine et je me pose beaucoup de questions sur le style. j'arrive pas à décider si je pars plus dans la poésie ou plus dans le journal. pendant les danses polovtsiennes de borodine j'ai tranché pour le journal, you do you, ça sert à rien de se renier, et puis je me suis rappelé de rebeka rebeka qui est du journal et qui est un texte tout à fait légitime. mais j'ai vraiment du mal à m'y mettre. j'ai passé l'après-midi à regarder parlement dans mon lit cet après-midi. je sais pas pourquoi je me suis prise de passion pour les institutions européennes, à force de passer devant le parlement à bruxelles et de voir le grand drapeau européen flotter à la fenêtre tous les lundi soirs à la chorale. la série est ultra romancée et caricaturale mais elle satisfait mon envie de contenu eurocratique. lundi dernier à la chorale il manquait un ténor et quelqu'un a dit wilfried est à strasbourg, comme si c'était un truc qui allait de soi, et ça m'a fascinée, et maintenant que j'ai regardé la série ça me fascine encore plus, alors que bon y a vraiment pas de quoi être fascinée.
c'est pas vrai il est une heure et demie et j'ai mon cours de lux demain matin mais r. m'a flingué mon sommeil une fois n'est pas coutume alors que j'ai littéralement failli m'endormir pendant le début du boléro parce que c'est leeent et moi j'aime quand c'est rapide et surtout quand c'est FORT, j'aime le bombastique, surtout dans la musique classique, mais dans les autres musiques aussi, j'aime quand ça explose et quand ça crie et quand ça fait du bruit, et r. il m'impose que du doux tout le temps, du doux du doux et de l'ultra doux, ultra zacht en néerlandais, comme le pq, et j'aime l'ultra doux aussi, mais au fond du fond je suis pas une ultra douce, je suis une bombastique. une grandiloquente. une pompeuse. et pendant moussorgski je pensais au concert/dj set de rebeka warrior à bruxelles hier soir et je pensais à ma vie de retraitée avant l'heure et même si j'adore les concerts à la philarmonie et que j'avais des frissons tout le temps, presque tout le temps, ça m'aurait quand même plus dit d'aller percer mes tympans chez rebeka. j'ai de nouveau commencé à me creuser la tête pour trouver une solution à tout ça, j'espérais que moussorgski m'aiderait à avoir une illumination soudaine avec sa musique pompeuse, musique pompeuse pour fille pompeuse, mais à part mes fantasmes familiaux et mon envie de crier, aucune idée ne s'est présentée à moi.
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swedesinstockholm · 3 days
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20 avril
pendant qu'on mangeait des lasagnes aux blettes l. nous racontait ses souvenirs d'enfance au bord de la pétrusse, la maison de sa tante avait une porte secrète à la cave qui menait dans la falaise de la ville mais elle a été détruite pour construire un mini golf. ça m'a un peu changé les idées, jusqu'à ce que la conversation tourne vers trouver un travail, ce qui m'a de nouveau donné envie de pleurer, parce que quand on me parle de travail j'ai envie de pleurer, c'est une loi de l'univers. surtout quand on m'en parle avec bienveillance. elle avait pas du tout l'air de me juger, alors que peut être qu'elle me jugeait un peu parce que juste avant elles parlaient de ces jeunes qui veulent plus travailler avec maman, comme si j'étais pas là à table avec elles, moi une jeune qui ne veut pas travailler. elle m'a demandé ce que j'aimerais faire dans l'idéal et j'ai dit je sais pas. dans l'idéal j'aimerais mourir. ou être rockstar, ou comédienne. ou écrivaine-femme au foyer. dans l'idéal j'aimerais être mariée. et être sur scène. un mix de tout ça. mais je pouvais pas lui dire ça elle m'aurait prise pour une frappadingue, même si elle a dit dans l'idéal, elle a pas dit dans une réalité alternative. elle m'a dit que mes cheveux étaient très jolis. je m'étais dit que mes nouveaux cheveux allaient me motiver à faire quelque chose de ma journée mais non je suis au lit et j'ai envie de rien et en plus j'ai mangé trop de lasagnes aux blettes.
hier soir r. m'a envoyé une vidéo d'un ado qui répète YOU MATTER devant une caméra de sonnette de porte et évidemment je l'ai pris personnellement et j'ai eu envie de jeter mon téléphone par la fenêtre. l'autre jour je lui ai raconté mon anecdote de la thérapeute qui m'avait envoyée chez le prêtre parce que d'après elle je manquais d'amour et qu'elle disait qu'elle pouvait plus rien pour moi et puis tant qu'à faire je lui ai aussi parlé de maman et du fait que je me sentais pas aimée et après je me suis dit putain mais moi c'est tout ou rien, ou je reste fermée comme une huître ou je me mets toute nue avec toutes mes blessures à la vue. et ça me rend malade qu'il soit extra gentil avec moi et me demande régulièrement comment je vais parce qu'il sait que je suis fragile, et maintenant il sait aussi que je suis complètement cassée, mais je veux pas être sa pote fragile et vaguement drôle qui aime la bonne musique et qui sait écouter les problèmes des autres avec bienveillance. je veux qu'il pense à moi 24/7 et qu'il ait envie de me voir tout le temps, je veux rencontrer sa fille et qu'on cuisine ensemble dans sa petite cuisine en enfilade, je veux prendre le train avec lui et m'endormir sur son épaule et me réveiller sur la côte belge parce que je sais rester réaliste dans mes fantasmes et me promener sur la plage avec lui en mangeant une glace, ou pas, je m'en fous, je veux juste être avec lui. je veux tellement être avec lui que j'en dors pas la nuit. même j. ne me rendait pas aussi malade. mais c'était y a dix ans, j'avais accumulé moins de solitude.
ce matin chez le coiffeur j'imaginais ce qu'il dirait si je lui racontais tout. et ça fait UN AN que ça dure?? et t'es toujours pas passée à autre chose? non brian. j'avais envie que tout le monde dans le salon de coiffure vienne me présenter ses sincères voeux de bon rétablissement ou juste sa compassion en me gratouillant la tête pendant que moi je gratouillais la tête du petit chien blanc qui dormait dans mes bras.
22 avril
j'arrive pas à écrire. j'arrive pas à écrire. j'arrive pas à écrire. je suis sortie marcher pendant une heure pour prendre l'air et m'aérer le cerveau mais ça marche pas, je me retrouve exactement au même endroit en rentrant. je me demande si j'arriverais à écrire ailleurs. je crois que oui. le lundi après-midi maintenant maman ne travaille plus et ça me fait prendre conscience qu'une fois qu'elle sera à la retraite à la fin de l'année j'aurai plus le choix, je serai obligée de déménager parce qu'elle sera à la maison toute la journée et ce genre de cohabitation intense est inenvisageable. j'ai huit mois pour préparer mon départ. samedi l. disait qu'elle avait lu que l'état comptait embaucher 1500 personnes bientôt et j'ai dit ah ben oui je regarderai alors que non je regarderai pas. elle m'a aussi parlé de son amie écrivaine qui vit à vienne et qui gagne de l'argent en rédigeant des annonces publicitaires pour un journal (??) mais qu'elle gagne qu'une centaine d'euros avec ça et maman a demandé comment elle faisait pour vivre alors et l. a dit elle est mariée. i rest my case, je dois me marier.
23 avril
j'ai parlé de mes soucis d'occupation à a. hier soir et elle m'a dit pourquoi tu ferais pas des études d'océanographie? c'est ton truc non la mer? et puis elle m'a suggéré de faire du wwoofing, si jamais je me retrouve sans plan au mois de décembre, y a toujours le wwoofing. mon éternel plan de fuite que je ne déclenche jamais. mais je peux pas faire ça indéfiniment. je suis pas le genre de personne à pouvoir vivre de wwoofing et d'eau fraîche comme ces gens en commentaires dans les groupes fb que j'ai rejoint dans le but de me motiver. par exemple dimanche dans la forêt j'ai croisé une bande de jeunes avec des sacs à dos et une carte et un chien comme le club des cinq, ils avaient l'air un peu perdus et ils écoutaient de la musique sur un téléphone en fond sonore et y en avait un qui disait j'en peux plus je dois manger un truc et puis il a commencé à grêler et un peu plus loin j'ai croisé un couple de pré-retraités en doudoune fine à petits bourrelets avec des bâtons de marche et j'avais mille fois plus envie d'être eux que le groupe de jeunes avec leurs sacs à dos. c'est pas que j'avais vraiment envie d'être eux, mais je tendais plus vers eux, vers leur mode de vie, je sais pas, ils représentaient comme une espèce de réconfort, après avoir croisé les autres en train de galérer avec leur aventure. mais j'ai pas toujours préféré les vieux aux jeunes de toute façon? en fait je crois j'échapperai juste jamais à mon désir de vivre une vie de retraitée aisée dans ma jolie maison confortable.
j'ai l'impression que tous mes raisonnements tournent en rond et que je me cogne contre toujours le même mur, et que tant que je serai coincée ici tout ce que je dirai sera faussé. peut être que je devrais changer l'utilisation de mon journal et ne noter plus que les trucs positifs, et donc non faussés, plus de raisonnements et de plaintes et de jérémiades, que les choses qui sont bien et simples et concrètes et là et qui méritent d'être remarquées. alors: je suis toujours assez contente de me lever le matin même si je fais rien de particulier, en ce moment il fait soleil et c'est toujours mon moment préféré de la journée. hier soir a. m'a complimentée sur mes nouveaux cheveux. je lui ai prêté sabir et point de chute parce qu'elle voulait lire mes textes. j'ai échangé des sourires avec le chef de choeur et ça c'était bien aussi. pour une fois j'ai pas une seule fois plongé dans le puits de tristesse. peut être qu'il l'a remarqué. peut être qu'il a compris que j'avais rejoint cette chorale uniquement dans un but thérapeutique, vu comment je chante/chante pas quand j'en peux plus. enfin au début c'était pour chanter mais je me suis vite rendu compte que c'était au dessus de mes capacités vocales. j'ai aussi vu un cheval hier, ou un poney plus probablement, et puis en rentrant de ma promenade dans les champs j'ai mangé les restes de mon cheesecake de ce weekend. j'avais aussi fait une très bonne tarte pomme-poire à la cannelle parce qu'il me restait de la pâte et je l'ai finie hier soir devant c ce soir en rentrant de la chorale. voilà pour la journée d'hier.
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swedesinstockholm · 4 days
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18 avril 2024
peut être que je devrais écrire mon livre sur r. comme ça ça avancerait dix fois plus vite parce que j'ai toujours envie d'écrire sur r. hier soir j'ai réussi à lire que deux pages de pessoa parce que j'étais encore en train de penser à notre conversation d'hier soir. j'ai pas écrit dans mon journal exprès pour éviter de nourrir la bête mais la bête se nourrit toute seule. je me suis enregistrée en train de répéter i'm in love i'm in love and maybe if i keep repeating it it won't be true anymore en partant d'un ton très matter of fact qui devient de plus en plus dramatique.
sur ig je suis tombée sur une vidéo d'un type qui fait du slam, je crois que c'est un ami de c., on l'avait rencontré au marché des créateurs des rotondes et il avait montré zéro intérêt pour mes zines, et donc là sur la vidéo il faisait du stand-up sur la scène d'un bar avec des murs en pierre et c'était pas très drôle mais les gens riaient, et ce type quand on le voit il a l'air encore plus timoré que moi, enfin il a pas une personnalité à faire du stand-up je veux dire, et pourtant il était là sur scène à faire rire les gens. j'ai immédiatement cherché where to do stand-up in luxembourg, j'ai trouvé deux bars qui font des open mic et j'ai ouvert un fichier word intitulé STAND-UP dans la foulée. j'ai rien mis dedans encore mais je me suis dit que j'aurais aucun mal à trouver vu que la moitié de mon journal c'est du stand-up. peut être qu'en fait depuis le début je me trompe de carrière. peut être que je veux pas écrire un livre mais je veux juste raconter des blagues sur ma vie. mon texte de sabir c'était déjà à moitié du stand-up. du stand-up littéraire et poétique certes, mais ce qui m'excite le plus quand je lis mes textes en public c'est quand les gens rient. je veux faire du stand-up hybride. peut être que je pourrais parler de r. peut être que ça me soulagerait, vu que je veux en parler à personne, là au moins je pourrais le tourner en farce, je pourrais grossir le trait encore plus puisque c'est ça qu'on fait dans le stand-up.
je viens de vider le lave-vaisselle en écoutant manu payet qui parlait de stand-up à la radio et je me disais que mon journal était peut être pas assez basique pour en faire du stand-up. pas assez universel. trop référencé et surtout trop autoréférencé. mais ça doit pouvoir se transformer. mais d'abord je dois arriver à me faire écrire. le seul truc que j'arrive à écrire c'est mettre mon journal sur tumblr, parce que ça requiert aucun effort. je devrais peut être faire une retraite dans un monastère comme r. il m'en a parlé hier soir, il m'a dit qu'il y allait régulièrement parce que c'était un des piliers de son bien-être et puis il m'a reparlé de son père et moi je pensais à la colère intérieure que j'ai contre maman et tous les reproches que je lui fais dans ma tête, qu'elle a pas fait attention à moi, qu'elle me voit pas et qu'elle a jamais cherché à me comprendre et que donc même si je suis ce qu'elle aime le plus au monde je me sens pas aimée. mais je lui ai pas dit tout ça parce que c'était une conversation de dm instagram qui allait vite et moi il me faut du temps. mais même quand il m'avait posé des questions à la maison poème j'étais restée très vague. en fait c'est lui l'archétype de la fille qui overshare et fait du trauma dumping au premier date. c'est lui la lesbienne, pas moi. cf. adrianne lenker. sauf que c'était pas un premier date et qu'on se connait depuis un moment maintenant, mais soit.
juste avant je lui avais envoyé une pub pour un truc qui écarte les fesses pour se faire bronzer la raie parce que ça s'appelait raidorée et ça me faisait mourir de rire et il m'a dit tu l'utiliserais toi? moi peut être et j'ai dit déjà je bronze pas nue et il a dit pas pour bronzer et j'ai dit ahh et il s'est excusé en disant PASSONS. voilà pourquoi je peux pas parler de cul avec les gens, je suis trop naïve. ça m'a rappelé quand nik m'avait offert un mini vibromasseur en secret la veille de mon départ de la clinique et dans ma grande naïveté j'avais dit mais t'en fais quoi? et il m'avait dit c'est pour l'anus! et il s'était pas excusé d'avoir heurté mes chastes oreilles lui. quand il est parti se coucher parce qu'il avait un concert le lendemain il m'a dit gros bisous et j'ai dit bonne nuit r. comme l'amoureuse qui souffre en silence que je suis. comme j'étais incapable de me concentrer sur pessoa après ça j'ai cherché le monastère dont il me parlait et j'ai regardé des photos des chambres à lit une place en m'imaginant serrée contre son petit cul sous le grand crucifix en bois.
20 avril
ce matin chez le coiffeur je me demandais si je pouvais faire des séances d'emdr pour me débarrasser de r. le considérer comme un choc traumatique. pas lui en tant que personne mais le fait qu'il m'aime pas. ça m'affecte tellement que j'en ai fait une insomnie cette nuit. j'avais une tête de zombie chez le coiffeur. avant l'insomnie j'ai rêvé qu'il m'inondait de messages pour me raconter sa journée et qu'il était un peu triste parce que la fille qu'il aimait bien lui avait dit non et qu'il en avait marre qu'on lui dise non, il m'a dit que je l'avais rencontrée quand on s'était vus au café de pancakes, c'était la fille qui mangeait des pancakes avec lui. elle avait un petit accent non identifié et elle ressemblait pas du tout à adrianne lenker, elle était brune et sexy. j'étais tellement anéantie que je me suis réveillée au milieu de la nuit avec un énorme noeud dans le ventre. c'était horrible. c'était comme si je revivais le cauchemar du mois de juin de l'année dernière. d'où l'emdr. j'arrivais à penser à rien d'autre. quand j'ai commencé à entendre le trafic des avions qui reprenait j'essayais de m'imaginer à la place du pilote dans le cockpit face aux nuages dans la nuit, je me demandais si les avions avaient des phares, je me suis dit que je chercherais des vidéos de vol de nuit sur youtube une fois levée, ça m'a distraite pendant quelques instants, et puis je me rappelais pourquoi j'étais réveillée et la douleur dans le ventre revenait. ç'a commencé à aller un peu mieux quand j'ai vu que le jour se levait. je me sentais moins livrée à la nuit et à la tyrannie de mon esprit. moins impuissante.
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swedesinstockholm · 5 days
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14 avril
rebel wilson l'actrice australienne a perdu sa virginité à 35 ans, je l'ai vu dans mes suggestions youtube rebel wilson talks losing virginity at 35, clickbait suprême s'il en est, je me suis jetée dessus en espérant que ce soit pas une blague ou un coup de marketing. elle l'a révélé dans le cadre de la sortie de son autobiographie. elle a juste mis beaucoup de temps à se rendre compte qu'elle était lesbienne en fait. c'est toujours la même histoire. aujourd'hui elle a 44 ans elle est fiancée et elle a un bébé qu'elle a eu via une mère porteuse. moi je suis à deux ans d'avoir 35 ans et je pleure dans mon lit parce que r. vient de me dire qu'il était attiré par adrianne lenker et que je serai jamais cool et androgyne comme adrianne lenker. il a dit en plus elle est habillée comme moi et j'ai dit t'es attiré par les filles qui s'habillent comme toi? et il a dit eh bien je remarque que oui et j'ai failli lui dire alors je sais comment je vais m'habiller la prochaine fois qu'on se voit mais heureusement je me suis retenue.
après m'avoir dit bonne nuit j'ai vu un moucheron sur ma jambe et j'avais envie qu'il me mange. qu'il fasse un trou dans ma cuisse et me dévore petit à petit jusqu'à ce que j'existe plus. je peux même plus écouter adrianne lenker maintenant. elle est en couple avec une fille en plus, elle est censée être là pour me réconforter. peut être que je ressemble tout simplement pas assez à une lesbienne pour que r. tombe amoureux de moi. j'arrive pas à croire qu'on est attirés par le même type de filles. il manquerait plus qu'il soit attiré par les garçons qui lui ressemblent. et là je peux encore moins concourir. je suis courte sur pattes et dodue j'ai des gros seins et je suis moche avec les cheveux courts.
il va la voir en concert en mai juste après son propre concert, il connait sa violoniste elle lui a filé une place gratuite, j'ai dit ohlala la soirée de rêve et il m'a dit viens!!! mais c'est la veille du mariage de s. et adrianne lenker c'est complet depuis longtemps et surtout SURTOUT hors de question de faire la potiche-groupie amoureuse toute seule dans le public à son concert. et lui il va probablement pas faire comme moi à la maison poème et sacrifier sa vie sociale pour rester discuter avec moi dans un coin. non mais le culot. jamais de la vie j'aurais osé l'embarquer dans une conversation sur les traumas de mon enfance, en pleine gloire de post-représentation, non mais c'est pas vrai. j'en ai marre que notre relation soit déséquilibrée. il représente trop pour moi. pour lui je suis une parmi. pour moi il est le.
cet après-midi je suis partie me promener toute seule le long des champs et à un moment j'étais un peu en hauteur à la croisée de deux chemins et le vent faisait voler mes cheveux au soleil et je me suis rappelé d'un moment de dimanche dernier, juste après la fin des lectures quand je nous ai servi des verres d'eau sur un coin de la scène pendant qu'on se congratulait mutuellement et puis je me suis retournée et j'ai vu r. assis tout seul dans les gradins presque vides et je lui ai souri en lui faisant un pouce en l'air et il m'a répondu en faisant je sais plus quoi et puis il faisait semblant de jouer le solo de guitare qui était en train de passer et je le regardais en souriant, c'était comme si on bouclait la boucle, ou qu'on recommençait depuis le début, mais cette fois tu tombes amoureux de moi ok?
à chaque fois que je croisais des gens pendant ma ballade cet après-midi j'étais l'amoureuse. quand je me promène dehors j'endosse toujours une occupation, selon mes préoccupations du moment. parfois je suis l'écrivaine, parfois je suis la serpillère, parfois je suis la winneuse parfois je suis la loseuse, parfois je suis la paumée, etc. aujourd'hui j'étais l'amoureuse. si mon crâne était transparent les gens que j'ai croisés n'auraient vu que r.
15 avril
j'ai accompagné maman et m. au centre commercial pour me changer les idées cet après-midi mais bof j'étais assise sur un fauteuil mauve avec le regard perdu dans le vide à me demander si je devais arrêter de porter des robes pendant que maman essayait des doudounes fines à petits bourrelés et que m. la conseillait. dans le supermarché j'arrivais tellement plus à me porter que je me suis appuyée contre un bout de rayon en semi catatonie. à chaque fois j'oublie que les centres commerciaux m'aspirent l'âme. en passant devant la librairie j'ai vu deux de mes anciennes collègues. j'ai oublié leurs noms parce que je les mentionne pas dans mon texte. ça m'a rappelé dimanche dernier et ça m'a un peu remonté le moral. quand j'y travaillais je me demandais ce que je pourrais en tirer, artistiquement, je voulais en faire un film, un court-métrage, mais finalement j'en ai fait un poème. mon ancien responsable serait fier de moi.
aujourd'hui je me suis dit que peut être que je devrais arrêter d'écrire. j'ai déjà perdu le raisonnement qui m'a menée à cette conclusion, c'est plutôt que j'ai réalisé que je pouvais pas me contenter d'avoir juste l'écriture dans ma vie. je suis pas comme laura vazquez par exemple. au bout d'un moment ça me monte trop à la tête et je vois plus que des mots et des phrases et des choses qu'on dit et qu'on redit comme ça ou comme ça mais c'est toujours la même chose. au bout d'un moment je sature et tout me semble ridicule. donc il me faut autre chose. pour contrebalancer. qu'est-ce que je ferais si j'arrêtais complètement d'écrire? par quoi je me définirais? il faudrait bien que je me trouve une autre destinée. j'ai envie d'arrêter rien que pour voir ce que je ferais, même si je ferais très probablement rien du tout.
ce matin par exemple j'étais allongée sur mon lit au soleil avec la fenêtre grande ouverte à lire mon journal de 2004 en écoutant le premier album de muse pour me mettre dans le contexte et j'interrompais régulièrement ma lecture pour chanter avec matthew bellamy et aussi avec sa guitare en me tortillant sur mon lit, c'était cathartique, c'était mieux qu'une séance de psy ou n'importe quoi vraiment, peut être que je devrais faire ça tous les matins, pour purifier mon âme. bon mais je lisais mon journal en vue de l'écriture d'un texte sur l'été 2004, donc ça reste une occupation liée à l'écriture.
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swedesinstockholm · 6 days
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10 avril
à la gare, je veux pas rentrer, mais à la maison je peux manger autant que je veux. j'ai acheté une pomme et un petit pain complet à 89 centimes dans une épicerie bio tout à l'heure, hier j'ai mangé une soupe aux asperges à la cafet du wiels et en rentrant chez m. j'ai fait un banana bread qui m'a fait office de repas du soir. on a regardé harry potter 4 et twilight dans son lit et comme c'était l'anniversaire de kristen stewart je lui ai dit de pas dire de trucs trop méchants. c'était aussi le cinquième anniversaire de la toute première photo d'un trou noir. j'ai feuilleté le livre de b. h. chez tropismes et il parle de cette photo exactement dans son livre, mais au lieu de la mettre en relation avec l'anniversaire de kstew comme moi dans un segment du special show, il la met en relation avec un homme qui ressent les symptômes d'un avc le même jour que cette photo a été prise et il est persuadé que les deux ont un lien, alors il commence à faire des recherches sur l'astronomie. ça m'a donné envie de le lire.
j'ai aussi feuilleté le livre de c. d. la fille qui avait fait un triomphe à la première soirée et caetera. une chroniqueuse de quotidien a parlé de son livre dans l'émission. je l'envie. même si je disais à l. lundi que je voyais plus la publication d'un livre comme une finalité. que je me disais que le plus important c'était plutôt le rapport que j'entretiens avec l'écriture au quotidien. mais en feuilletant des livres de poésie ça m'a quand même donné envie de rentrer à la maison et de retrouver mon ordi asap pour travailler sur ce putain de livre. même si je sais toujours pas quelle forme lui donner. je sais pas comment m'organiser. peut être que je devrais m'assoir devant mon ordi et parcourir mes rushes et réfléchir et ne refermer l'ordi qu'une fois que j'aurai pris une décision. c'est une histoire de décision. de choix à faire. ou peut être que c'est pas du tout une question de choix. peut être que je dois juste commencer quelque part et me laisser guider par le texte. le texte sait peut être mieux que moi. le texte a un pouvoir d'action à part entière. c'est l. qui disait que c'était laura vazquez qui disait ça. ou un truc qui y ressemble. peut être que je me pose trop de questions depuis deux ans. trois ans. quatre ans. je sais plus.
ça y est j'ai osé aborder LE SUJET avec r. AND IT'S ON BABY, même s'il a toujours pas le temps, il m'a dit qu'il en avait trop envie lui aussi. je vais lui envoyer des textes enregistrés avec mon téléphone et il fera la musique. on se verra pas en chair et en os mais c'est mieux que rien du tout. et au pire si j'aime pas ce qu'il fait ça me motivera d'autant plus pour faire la musique moi-même. either way c'est un win win. qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui envoyer comme textes. il m'a parlé de trucs crados mais j'ai dit que c'était pas trop mon truc, puis je lui ai raconté qu'une fois j'avais écrit "pendant que le caca séchait sur mes fesses" dans un texte et que je savais pas si je le laissais ou pas et il m'a dit que rien que moi qui lui raconte ça pour lui ça vaut de l'or en barre. ok.
bon à part ça j'avais de nouveau envie de hurler en arrivant au luxembourg comme à chaque fois que je rentre de bruxelles, putain de pays de merde, ils ont même pas voulu de moi pour le konschtour de vianden ces clowns, j'arrivais pas à y croire. à chaque fois qu'on me demandait si y avait une scène poétique au luxembourg je disais NON y a rien, y a que du slam de merde et c'est tout. et mon livre ne passera PAS par une maison d'édition luxembourgeoise. non monsieur.
13 avril
je suis tombée sur la bio de r. en cherchant son soundcloud et elle commence par "faux loser raté par excellence" et tout de suite ça a fait l'alerte dans ma tête faux loser faux loser est-ce que je me fais avoir depuis le début et tout ce qu'il me raconte sur lui c'est du blabla de faux garçon sensible pour faire tomber les filles, même celles qu'il veut pas? est-ce que depuis le début il cherche juste à me séduire mais uniquement par jeu, pour flatter son égo, parce que c'est un charmeur et que je suis facilement charmée? une proie facile? est-ce qu'il a senti mon odeur de gazelle blessée en mal d'amour? je lui ai demandé qui c'est qui avait écrit sa bio pour essayer d'y voir plus clair mais il a du mal lire parce qu'il m'a répondu ouii sauf les cinq premiers mots, donc j'ai toujours pas ma réponse.
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swedesinstockholm · 7 days
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8 avril
c. m'a dit qu'elle aussi voulait faire de la musique mais qu'elle arrivait pas à se lancer. mais elle a déjà fait des trucs avec son copain musicien. il était là dimanche soir mais je savais pas que c'était son copain. je le trouvais très beau. c'est un très beau couple. quand elle a dit qu'ils avaient travaillé ensemble ce matin je savais toujours pas que c'était son copain et je pensais à r. et puis quand elle l'a mentionné je me suis dit mais oui, évidemment. je voulais aborder le sujet avec r. dimanche mais j'ai pas osé. mais aussi j'ai pas osé parce que j'ai rien à lui proposer. je suis nulle en collab et lui aussi d'après ce qu'il m'a dit. peut être qu'avec nos névroses respectives ça partirait en cacahouète. il m'a dit qu'il aimait pas la pièce de sa soeur dont il compose la musique mais qu'il osait pas le lui dire de peur de la décourager. il m'a aussi dit qu'il dramatisait tout. peut être qu'en fait il est moi mais en version homme décomplexée. peut être qu'on formerait le pire couple de l'univers avec nos caractères à la con et notre incapacité pathologique à gérer nos émotions. mais je m'en fous, parce que quand il me regarde avec ses yeux mer tempête je me répands en flaque autour de ses pieds chaussés de crocs à cerises et le reste du monde disparait. il regardait de nouveau mes lèvres dimanche soir mais cette fois j'avais pas de moustache, alors je me suis dit que c'était peut être mes lèvres gercées qu'il regardait en se disant que je devrais plus les hydrater. est-ce qu'il se disait vraiment que je devrais prendre soin de mes lèvres ou est-ce qu'il avait juste envie de les embrasser mes lèvres gercées? et pourquoi quand il me regarde je me sens aimée? est-ce qu'il avait juste besoin d'une bonne poire pour écouter ses problèmes dimanche? pourquoi je peux pas juste accepter le fait qu'il m'aime en tant qu'amie? et surtout, est-ce que lui aussi il le trouvait beau le copain de c.?
au musée ce matin y avait une série de dessins pornographiques et en voyant celui avec deux hommes j'ai pensé à lui et j'essayais de m'imaginer ses fantasmes. ça me fascine. ça me fascine qu'il me l'ait dit surtout, assis là sur cet accoudoir de canapé. il a dit homosexuel, pas gay ou queer. en parlant des endroits où on aimerait vivre il me disait qu'il s'imaginait qu'à berlin par exemple ce serait plus facile d'assumer parce que là-bas les gens sont plus ouverts et plus zinzin. je vois pas le rapport entre gay et zinzin mais maintenant j'ai envie de partir à berlin avec lui pour qu'on réalise tous les deux nos fantasmes d'homosexualité. sauf que moi je suis censée déjà être lesbienne. c'est insupportable de passer mon temps à arpenter les rues de st. gilles sans aller chez lui. je suis full amoureuse. c'est terrible. c'est une catastrophe. dans l'épicerie bio où on s'est arrêtées en sortant du wiels ils passaient une chanson douce de folk un peu mélancolique et je suis tombée dans un puits de tristesse en regardant l. choisir sa banane, comme si j'étais aspirée par le sol et je pouvais rien y faire.
10 avril
hier en se disant au revoir avec c. et l. on s'est souhaité d'oser faire tout ce qu'on avait envie de faire dans la musique et puis en rentrant à pied je suis tombée sur un magasin de musique avec des micros et des cartes son et le midi controller de ru. exposés dans la vitrine et je suis restée plantée devant pendant cinq minutes à me dire putain c'est un signe!! mais je suis pas rentrée. c. m'a dit qu'elle ouvrirait l'oeil et tendrait l'oreille pour voir si une chambre ou un studio se libéraient quelque part. dimanche soir au bar y avait ses deux anciennes colocs et elle m'a dit c'est dommage vous vous seriez bien entendues, elles sont un peu bizarres. je lui ai dit que j'avais vu passer l'annonce et que j'y avais réfléchi mais je lui ai pas dit que j'avais fait une énorme crise le jour de mon anniversaire à cause de cette coloc précisément. à un moment j'étais assise à côté d'une des deux filles dans le bar et elle m'a parlé de ma chanson rebeka rebeka et puis c. m'a dit qu'elle m'avait vue la chanter à la bellone et l. la connaissait aussi et elle m'a dit mais t'es une star, et puis à chaque fois qu'on s'est vues elle faisait des petites blagues et m'appelant lara w. comme si j'étais une star et j'adore quand on fait ça, même si c'est un peu ridicule d'aimer ça.
lundi elle m'a dit que je ressemblais à une actrice avec ma grande chemise à pois par dessus ma combi à pois. j'ai parlé à personne de mon désir de scène. il m'encombre. je sais pas quoi en faire. je veux pas le jeter mais je sais pas où le mettre. il prend trop de place. il dépasse de partout. on était assises sur un banc au bord de l'étang à flagey au soleil et quand il a disparu derrière les maisons on a marché jusqu'à l'appart de son amie n., tout près de chez r. elle habite dans une coloc et quand je les ai vus travailler sur une grande table en bois sous la fenêtre ouverte sur le parc ça m'a à moitié donné envie et à moitié pas du tout. n. nous a rejoint au parvis de st. gilles avec son amie g. et j'ai bu une menthe à l'eau et l. un jus de pomme (elle non plus elle aime pas l'alcool) et la personne qui nous a servies au bar avait un mullet à moitié rose et un peu de barbe et quand elle est passée à notre table n. lui a dit bonjour et g. a demandé attends c'est il ou elle je sais plus? le parvis de st. gilles était entièrement recouvert de jeunes gens à mullet au genre incertain lundi soir, je sais pas pourquoi r. ressent le besoin de partir à berlin franchement. je le guettais un peu parmi les têtes bouclées. j'ai toujours pas vraiment déchiffré son fonctionnement social. d'un côté il a l'air de sortir beaucoup et de se faire des amis partout mais d'un autre côté il dit qu'il a jamais eu de bande d'amis et qu'il est assez timide et puis y a moi. je me porte tellement peu en estime que je me dis que pour vouloir être ami avec moi on doit forcément pas en avoir d'autres. je suis forcément le dernier choix.
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swedesinstockholm · 8 days
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swedesinstockholm · 8 days
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8 avril
au bar l. était collée à moi et parfois quand on parlait tout le monde nous écoutait et ça me changeait de d'habitude puisque d'habitude je disparais dans un coin parce que j'arrive pas à ouvrir la bouche. r. m'a dit que lui non plus n'ouvrait pas la bouche en situation de groupe. ça m'a surprise. quand il m'a parlé de ses névroses j'ai pensé à ludvig, un jour dans sa chambre à umeå on avait dit qu'on pourrait faire un concours de qui est la/le plus névrosé.e mais que ce serait sans doute moi qui gagnerais. à la fin il m'a demandé si je trouvais qu'il avait trop parlé. j'ai pensé oui mais j'ai dit non. j'ai dit que j'avais l'habitude d'être celle qui écoute. mais même quand on parlait de moi j'arrivais pas à m'ouvrir comme lui. j'arrive pas à échapper à la force d'attraction du silence. c'est un peu comme cette histoire de gravité. je suis attirée par le néant. au moment où il s'apprêtait à partir un type m'a abordée pour me dire qu'il avait beaucoup aimé mon texte et puis il a vu r. et il a dit eh mais je te connais! t'es un super musicien toi! et ils ont commencé à discuter de musique et j'en ai profité pour m'échapper et rejoindre d. et c. qui discutaient d'écriture dans la cour.
je vois l. dans une heure mais tout ce que j'ai envie de faire c'est lui parler de r. pourquoi je suis comme ça. j'ai l'impression qu'on est restés assis sur cet accoudoir de canapé pendant des heures hier soir alors que tout le monde discutait en groupes dehors et que le bar se vidait petit à petit et l. et d. sont passés plusieurs fois pour nous dire qu'ils sortaient et lucie me disait d'aller chercher ma salade poke truc dans le frigo mais moi je restais clouée sur cet accoudoir de canapé à côté de r. qui me parlait de ses psys et de son père et de sa fille, le ventre trop rempli d'émotions pour manger quoique ce soit, j'ai même pas utilisé mon ticket boisson. il m'a dit qu'il buvait quasiment pas d'alcool non plus et à mesure qu'on discutait on se rendait compte qu'on avait vraiment un milliard de trucs en commun mais surtout j'avais bien le temps de regarder son visage rasé de près, sa fossette sur le menton, ses yeux qui me regardaient bleu-gris foncé comme la mer en tempête à la tombée du soir, hier matin avant que le jour se lève dans la voiture pour aller à l'aéroport j'ai aperçu un phare dans la pénombre. un vrai phare qui tournait en faisant des ronds dans la nuit. j'ai aussi vu la lueur rouge gigantesque de plusieurs éoliennes invisible qui devaient être tout, tout près de nous.
finalement j'ai pas osé parler de r. à l. ce soir. j'ai trop honte de mon comportement. de comment je m'accroche. de comment il est devenu mon monde. tout à l'heure l. a acheté des oeufs dans une épicerie et je l'attendais dehors avec son amie n. qui me montrait où prendre le tram pour rentrer et en regardant sur google maps je me suis rendu compte qu'on était à deux rues de la rue de r. et j'ai du faire une tête pas possible parce que quand l. est sortie avec les oeufs elle m'a demandé de quoi je m'inquiétais comme ça et j'ai dit rien et elle a dit c'est un secret? et j'ai dit oui. je me demande si elle a remarqué hier soir que j'étais amoureuse cul par dessus chaise. j'ai remonté la rue jusqu'au tram en chantonnant it's all for you de janet jackson, c'est devenu mon occupation préférée depuis hier, arpenter les rues de st. gilles qui sont dans un mouchoir de poche avec celle de r. en chantonnant.
hier matin j'ai marché plus d'une heure pour rentrer de la gare du midi en me chantant you're gonne be okay you're gonna be fine sur l'air d'une chanson de carole king parce que r. venait de me dire qu'il avait une journée chargée et je me préparais déjà mentalement à ne pas le voir, me sentant abandonnée sur tous les fronts parce que m. ne répondait pas à mes messages parce qu'elle était encore en train de dormir avec son copain après leur rave, et donc j'étais à la rue avec mon double denim et mon sac à dos rouge, lâchée par tout le monde, engloutie par les hipsters à mullet de flagey qui sortaient bruncher au soleil, déjà en train de regretter les retraités du grau d'agde. quand ils se sont enfin réveillés j'ai pu passer faire pipi et déposer mon sac avant que je sois de nouveau mise dehors parce qu'ils devaient se doucher, et puis en redescendant vers flagey je discutais avec r. qui m'a dit qu'il viendrait et m. et son copain m'ont rejoint pour aller bruncher dans un café rue lesbroussart et tout est rentré dans l'ordre. même si j'ai juste pris une babka au chocolat parce que tout était trop cher. de là je suis allée à la maison poème pour les répèts et quand j'ai rigolé en disant que je savais pas comment on prononce fjällräven une voix venue du noir m'a aidée et j'ai cru reconnaitre la voix de l. de paris mais j'étais pas sûre et j'étais tellement contente de la voir après.
9 avril
moins on fait de choses, plus elles sont grandes. j'avais noté ça sur mon téléphone dimanche matin. dimanche matin quand je suis arrivée à bruxelles je pensais à la plante devant la vitre de la salle d'embarquement de l'aéroport de perpignan, tranquille dans son coin avec la vue sur les avions garés sur le tarmac et les gens qui font la queue pour monter dans les avions et les agents de l'aéroport avec leurs habits orange fluo qui se tiennent en petit conciliabule sur le côté, chacun avec sa personnalité, y en avait un qui riait beaucoup à gorge déployée en se penchant en arrière, celui de la sécurité qui boitait légèrement et qui s'énervait contre des gens qui faisaient mal leur travail, le pilote de notre avion qui disait au revoir de la main au pilote de l'avion de paris qui démarrait sur le tarmac. je me suis dit que ça devait être bien d'être pilote. mais j'avais surtout envie d'être la plante de la salle d'embarquement.
oh oui être une plante et ne plus jamais tomber amoureuse d'un être humain. je vais jamais m'en sortir. ce matin je me suis réveillée avec une chanson douce de bob dylan qu'il m'envoyait, je l'ai écoutée au lit avec mes écouteurs en serrant ma couette contre moi et puis je lui ai écrit que si jamais il avait envie de se changer les idées ce soir j'étais là et quand il m'a répondu qu'il aurait trop aimé mais qu'il avait sa fille et une montagne de travail j'ai senti mon moral tomber comme une pierre. je me suis préparée pour rejoindre l. et c. au wiels en faisant la gueule et puis j'ai attendu le tram pendant douze minutes en faisant la gueule et j'ai fait la gueule en passant à son arrêt et puis l. et c. m'ont sauvée. je veux être plus comme l. et oser dire aux gens que j'ai envie de les voir. oser leur poser des questions. elle a posé plein de questions à r. et à la fille du bar de la maison poème par exemple. et elle a réussi à me faire parler avec c. b. je lui ai avoué que quand on s'était rencontrées à la soirée et caetera l'année dernière je l'avais trouvée trop intimidante pour lui parler. je lui ai parlé des choses qui m'empêchaient de venir vivre à bruxelles et j'avais pas envie de m'écrouler de honte parce qu'elle avait pas du tout l'air de me juger, elle avait même l'air de tout à fait me comprendre, je me sentais presque normale.
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swedesinstockholm · 10 days
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5 avril
j'aimerais pouvoir instaurer un quota de temps de pensée quotidien consacré à un sujet. j'accorderais quinze minutes par jour au sujet r. par exemple, quinze minutes quotidiennes que j'aurais épuisées dès 8h15 du matin et hop je serais tranquille pour le reste de la journée. je lui ai parlé de pessoa et il m'a dit qu'en grand romantique il avait adoré le berger amoureux ou un truc comme ça, j'étais assise sur la marche devant la véranda au soleil et je me suis pris la tête dans les mains en gémissant. autre sujet: ce soir dans le train pour revenir de sète je parlais du sud avec maman, je disais que vivre ici était plus sain que vivre au luxembourg, et puis j'ai vu mon reflet dans la vitre avec ma casquette mes nouvelles lunettes de soleil et mon double denim et j'ai imaginé que c'était le reflet de mon moi d'ici. mon moi qui est là où elle est censée être.
6 avril
cet après-midi dans la voiture pour aller à pézenas je me disais que je devais rediriger mon énergie et remplacer r. par le sud de la france. ne plus tomber amoureuse que de territoires. me concentrer sur les arbres et les champs et les vignes qui défilent par la fenêtre ouverte de la voiture et le vent qui s'engouffre dedans et qui fait du bruit par dessus nostalgie et la colline de sète et celles d'agde et les bateaux qui rentrent dans l'hérault et ceux amarrés aux quais et sur le vocabulaire marin et le bruit des vagues sur la plage et l'odeur de marée et le pin du port de la pointe courte et les falaises du cap d'agde et les marais du bagnas et les flamants roses qui marchent avec la tête dans l'eau et les mouettes qui crient dans le ciel quand le soleil commence à se coucher. ne plus tomber amoureuse que de territoires et de littérature. j'ai trouvé la nouvelle édition décensurée de ravages dans une librairie à pézenas, le gros livre mauve qui trônait en exposition sur la table en ellipse de la librairie exc quand j'y avais lu géotropismes. maman me l'a acheté et je l'ai serré contre moi jusqu'à la voiture. autres cadeaux de la journée: une glace caramel beurre salé-chocolat à la mirondela, une vieille chemise de nuit à bords rouges que j'ai trouvée en triant des cartons chez mamie dans la pièce du fond, une bouteille de thé glacé rooibos-pastèque-menthe que h. avait déposée sur la table en bas parce que j'avais dit que j'adorais la bouteille rouge et rose quand on était chez elle.
ce matin j'étais encore en train de feuilleter le catalogue immobilier de sète et je me disais que quand je sortirais de ma non-vie, ce serait comme si je revenais de la mort. et quand on revient de la mort, tout est du bonus. quand on revient de la mort les choses sont moins graves et elles pèsent moins lourd, la gravité perd de son pouvoir, le centre de la terre n'a plus le même attrait. j'imagine. quand je reviendrai de la non-vie je veux faire les choses sans réfléchir. je sais pas quelle forme ça prendra de revenir de la non-vie, peut être que j'arriverai jamais à en sortir, mais dans ma tête ça va quand même finir par arriver.
8 avril
petit journal d'amour qui était caché dans ma banane toute la soirée d'hier dans les loges de la maison poème puis sur mes genoux pendant ma discussion intime interminable avec r. assis sur l'accoudoir du canapé puis sur la banquette du bar avec l., d. et c. et les autres et enfin sous la pluie de bruxelles pour rentrer chez m. en chantonnant don't go wasting your emotions lay all your love on me toute seule dans les rues de st. gilles. au bar l. m'a dit qu'elle adorait ma banane et je l'ai ouverte pour lui montrer sa meilleure qualité: mon journal rentre dedans! et elle a dit c'est de là que viennent tes poèmes! elle a fait une remarque sur le pendentif en perles et j'avais envie de lui raconter l'histoire de r. qu'y a derrière mais c'était pas trop le moment. ils se sont rencontrés hier soir. j'étais en train de discuter avec l. et d. quand je l'ai vu accoudé au bar en train de discuter avec la serveuse mais j'ai fait semblant de pas le voir, jusqu'à ce qu'il se retourne et me voie. je lui ai pas sauté dans les bras comme dans mes fantasmes, je l'ai pas serré fort contre moi, j'étais trop timide, et lui aussi était timide, c'était un peu bancal, et puis l. a dit mais tu connais des gens ici! et je me suis rapprochée de lui en disant c'est mon seul ami. elle a demandé comment on s'était rencontrés et j'ai dit ici à la maison poème et on aurait dit que je racontais une histoire de rencontre amoureuse très romantique.
j'ai passé la soirée à discuter avec lui au lieu de me joindre aux autres. il parlait beaucoup et parfois je m'ennuyais et je me disais est-ce que je suis vraiment amoureuse de lui au point de me priver de discussions avec mes pairs poètes? visiblement oui. il m'a confié plein de trucs intimes sur ses névroses et j'ai remis les deux pieds en plein dans la delulu. j'ai de nouveau réussi à me persuader qu'il était juste terrorisé de m'avouer et surtout de s'avouer à lui-même qu'il avait des sentiments amoureux pour moi. je veux pas en démordre. il m'a confié qu'il aimerait avoir une expérience homosexuelle et je me demandais s'il me disait ça parce qu'il me prend pour une lesbienne et que donc il a moins peur d'être jugé. il m'a dit que ça coinçait encore un peu parce qu'il craignait le regard des autres mais ok OK non mais j'y crois pas, est-ce que je suis vraiment en train de parler de la sexualité de r. alors que hier soir j'étais de retour sur les planches, derrière un micro, j'avais de nouveau les genoux qui tremblaient mais à part ça j'étais archi à l'aise, même avec les gens, quand j'étais pas prise en otage par les états d'âme de r. j'étais avec l. et d. et c. et j'étais normale et l. était un coeur avec moi, je me sentais même presque jolie, je portais mon double denim de sète et j'étais bronzée de la mer mon amour merci ma peau coopératrice. r. m'a écrit que j'avais l'air dans un méga mood en rentrant et je sais pas trop ce que ça veut dire mais j'ai dit ça c'est parce que je reviens de la mer lol. j'allais pas lui dire que c'était à cause de lui. ça c'est parce que t'étais là r. la vérité c'est que j'étais pompée à bloc parce que j'avais des interactions sociales avec des gens qui n'étaient ni des retraités ni des gens de ma famille, j'ai rencontré des nouveaux gens cool j'étais dans mon monde et les gens m'aimaient bien ET j'étais contente d'être avec r. c'était tout ça à la fois.
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swedesinstockholm · 11 days
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swedesinstockholm · 11 days
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swedesinstockholm · 11 days
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i'm digging the hole deeper tomorrow
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swedesinstockholm · 11 days
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travelers between worlds
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swedesinstockholm · 11 days
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2 avril
ce matin je suis allée chercher les croissants et le pain en passant par la plage et en revenant je pensais à tous les endroits où j'avais écrit dans mon journal sur la plage, à tous les endroits où il s'est passé des trucs, des micro trucs, mais comme je les ai écrits dans mon journal c'est des micro trucs dont je me rappelle, qui ont marqué les endroits, et maintenant toute la plage du grau jusqu'au cap est imprégnée d'histoires. c'est comme les saami de finlande qui racontent leurs périples en donnant des noms à chaque endroit traversé, chaque tournant, chaque rapide dans la rivière, chaque nom donné dénote un moment du voyage et en listant les noms ils peuvent reconstituer toute l'histoire. bon c'est pas tout à fait la même chose, mais les endroits qu'ils traversent sont imprégnés de leurs histoires, c'est ça que je veux dire. ça c'est le rocher où j'ai vu trois bernard l'ermite faire l'amour ensemble, ça c'est le rocher où une anémone m'a gravé un corail dans la cuisse, ça c'est le rocher où j'ai vu un poulpe me faire un clin d'oeil, ça c'est le rocher derrière lequel j'étais cachée quand j'ai vu une femme sortir des vagues et remettre son tshirt en m'imaginant qu'on faisait l'amour en haut d'un phare un soir de tempête, etc. à force de revenir toujours au même endroit et à force d'écrire dessus, j'ai entièrement recouvert la plage de ma poésie.
je me suis assise sur un tronc d'arbre pour regarder un voilier rentrer dans le grau. quand il est passé devant les pyrénées enneigés on aurait dit la patagonie et j'ai pensé à mon père et à mon texte sur la famille, encore. je pensais à ce qu'il m'avait légué, malgré tout. au modèle qu'il m'avait laissé. je pensais à ça parce que hier h. nous racontait que j. était en train de se poser à peu près les mêmes questions que moi y a deux ans, quand je me demandais si ma vie était trop petite. elle a rencontré des wwoofers à dreadlocks dans son centre équestre qui jouent de la guitare au coin du feu portent des écarteurs d'oreille vivent dans un van et vont ramasser des asperges dans les landes et elle est en train de se rendre compte qu'elle s'est engagée peut être un peu trop vite dans l'enfer de la vie domestique. que la vie a peut être plus à lui offrir que rentrer tous les soirs de son travail à la crèche où elle prend soin des enfants des autres pour faire à manger à son copain. qu'elle s'ennuie avec lui. hier elle se plaignait qu'il lui avait ramené un parfum qui pue du perthus et h. disait qu'il avait juste voulu lui faire un cadeau et j. disait que les cadeaux ça allait bien deux minutes mais que ça faisait pas tout, qu'y avait d'autres moyens de se montrer attentionné, et moi j'écoutais tout ça avec des grandes oreilles délectées parce que j'adore les histoires de tournant de vie et de grandes réalisations, les changements de paradigmes et de grands bouleversements.
c'est aussi enfin une histoire de la famille à laquelle je peux m'identifier, que je comprends, même si moi je suis pas engagée dans une vie de couple mortifère et que j'ai pas fait construire de maison et que je travaille pas dur dans une crèche, je suis quand même un peu engagée dans une vie de couple mortifère avec maman et moi aussi j'en attends plus de la vie. quand je suis partie en islande à 24 ans je me suis dit que je pouvais plus revenir en arrière maintenant, je veux une vie spectaculaire ou rien du tout. bon j'ai choisi rien du tout, ou c'est le rien du tout qui m'a choisie, je sais pas trop, mais au moins j'ai eu l'occasion de découvrir autre chose, des manières de vivre différentes de celles que je connaissais, des autres cultures, etc. j'ai eu droit à tout ça.
3 avril
cet après-midi dans le port du cap d'agde j'ai ouvert mes mails parce que je suis une grande malade et j'ai vu le mail de rejet de la revue sève et je trouvais ça rigolo de le lire au cap d'agde précisément, qui est le lieu-clé de mon texte. j'étais un peu déçue mais aussi un peu soulagée.
4 avril
r. vient me voir dimanche. j'ai peur de partir en vrille. j'ai peur de retomber dans la delulu. cet après-midi au somail on marchait le long du canal au soleil c'était très beau et très vert et y avait des bateaux amarrés au bord des herbes hautes et moi je marchais plongée dans mes fantasmes de dimanche à la maison poème avec r., je m'interdis rien, même si je sais que ça fera qu'aggraver ma déception quand je me rendrai compte que non il a pas changé d'avis depuis la dernière fois.
j'ai pris l'énéide à la grande librairie de livres d'occasions parce que quand je l'ai ouvert je suis tombée sur la sybille. g. m'a dit qu'il voulait le lire aussi. il a pris deux livres sur le développement personnel dont un sur la méthode coué. je lui ai pas parlé de la méthode diane von fürstenberg qui consiste à me faire des clins d'oeil dans le miroir en m'appelant bébé. à midi à table il a mentionné qu'il regardait c news et j'ai eu envie de me tenir le plus loin possible de lui. c'était viscéral. toutes ses remarques déplacées ont soudain pris sens, comme quand il appelait les anciens locataires les polaks, ou quand maman a parlé du couple avec les deux chats qui avait visité l'appart et qu'il a demandé de quel pays ils étaient et puis il a dit des gens de l'est quoi. je crois qu'il vote pas mais je suis quasiment sûre qu'il voterait extrême droite. il me répugne.
autre sujet, ce matin en allant au centre on marchait derrière deux femmes, l'une avait les cheveux blancs-gris et promenait son chien, l'autre avait l'air un chouïa plus jeune, elle portait un short en jean au genou et un bracelet de cheville argenté, elle avait les mollets musclés et bronzés et une démarche très nonchalante-masculine. je me demandais quelle était la nature du lien qui les unissait et je me disais que j'avais vraiment un truc pour les femmes plus âgées, bien plus âgées que moi. c'est mon kink. je suis attirée par les femmes âgées et les jolis garçons bouclés et névrosés.
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swedesinstockholm · 12 days
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“Patches” 1997-1999
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swedesinstockholm · 12 days
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mauritiuswall // köln mauritiusviertel
time and again you come across hidden gems of modern architecture in cologne. it's worth wandering through the side streets and discovering them.
immer wieder stö��t man in köln auf versteckte kleinode der modernen architektur egal welcher stilrichtung. es lohnt sich durch die nebenstraßen zu streifen und sie zu entdecken.
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swedesinstockholm · 12 days
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bread and water printshop
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