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La dérive des continents
Je penses que nous possédons comme des sortes de continents qui se déplacent en nous. Qui nous changent, nous transforment. Les sentiments, les émotions, ce sont les tremblements de terre. Parfois, certains secouent plus que d'autres, et laissent des marques.
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Les tsunamis.
Les séismes internes peuvent créer des raz-de-marées. Des immenses vagues qui déferlent en nous, faites de larmes, de sel, de regrets, de remords... On est submergés, littéralement. On ne respire plus. On finit par se noyer dedans, c'est impossible de faire autrement. On a plus de bouées de sauvetages. On se laisse sombrer. C'est difficile de nager à contre-courant. Ca fatigue, ça use. Il faut juste attendre la décrue, en priant très fort pour que les sinistres ne soient pas trop importants.
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Les tremblements de terre.
Les tremblements de terre à échelle humaine ne sont pas une mince affaire. Un mot, un geste; une rupture, une trahison et hop, tout ce que nous avons bâti s'écroule. Chacun de nos piliers internes soigneusement érigés sont détruits. Comme tout tremblement de terre, c'est dévastateur, le chaos s'installe. Plus rien ne réponds, les systèmes d'urgences essaient de se mettre en place. Plus rien ne fait sens. On ne peut plus se reposer sur tout ce que nous avons connu, tout ce qui nous aidait à tenir debout. C'est impossible, les dégâts sont bien trop grands. Il faut tout reconstruire. Cependant, on apprends de nos expériences, et on se débrouille ensuite pour construire des piliers plus solide,,plus ancrés en nous et anti-sismique. C'est long, ça demande du courage, mais on sait qu'a la prochaine secousse, ça ne fera pas aussi mal.
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Les failles.
Certains sentiments nous déchirent. Les continents bougent et créent des failles en nous. Des gouffres de noirceur pour la plupart. Et comme tout ce qui est inexploré, il est dangereux de s'y aventurer. Pourtant, on le fait, on descends découvrir ce qui se cache au fond de nous, ces petites voix auxquelles on n'avait jamais prêté attention. Et tout à coup, elles sont là, devant nous, ces ténèbres qui nous rongent, malheureusement, on ne peut que s'enfoncer dedans. Il faut un temps fou pour que ces failles se referment. Parfois même une vie. Elle laissent des marques, indélébiles.
Quelque fois, notre géographie interne nous pousse à écrire les frontières sur notre corps, a l'aide d'une lame, comme pour extérioriser le chaos qui règne à l'intérieur. C'est dur. Mais la douleur est quelque chose qui demande d'être ressentie, dans son intégralité.
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Prélude
J'aime imaginer l'être humain comme une carte mouvante. Un univers, un monde flottant. Une terre instable, où chacune de nos émotions serait à même de pouvoir créer des variations en nous.
Parfois, certains sentiments laissent des traces plus profondes que d'autres. Des fissures, des précipices, des gouffres. Il n'y a pas beaucoup de personnes qui en souffrent. Mais c'est de ces gens là que j'aimerai vous parler : ceux dont la tectonique des plaques est si brutale qu'ils ont du mal à respirer, à rire, à vivre. Ceux qui ressentent chaque tremblement de terre. Ceux qui ont été brisés, cassés, détruits par les vagues de sanglots et de regrets. Ceux qui ont essayer de se fondre dans le moule du bonheur, sans y parvenir, car trop secoués.
Je ne sais pas exactement où tout ça va mener.
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