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#tintin in lausanne
elegieenbleu · 5 years
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Exposition Tintin in Lausanne Espace Richterbuxtorf D’après la couverture de Tintin et les Picaros 2019
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malmoulcreation · 6 years
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CONFORME Bientôt l’expo coaster art show 2 à l’Atelier, à Lausanne! Vernissage le 1er juin tintin!
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page-a-pages · 5 years
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La Suisse romande, terreau de singularités
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Début avril, la Suisse a été l’hôte d’honneur de la foire du livre jeunesse de Bologne. Un groupe de travail dont je faisais partie a choisi 26 illustrateurs.trices pour la représenter. Du côté romand, nous avions droit à 10 représentant.e.s. Ont été sélectionnés Albertine, Adrienne Barman, Anne Crausaz, Ronald Cruchod, Mirjana Farkas, Fanny Dreyer, Haydé, Emmanuelle Houdart, Catherine Louis, et Tom Tirabosco. On m’a demandé de rédiger une brève histoire de l’illustration romande pour le catalogue à paraître à cette occasion. La voici en français puisque dans le catalogue, l’anglais a été privilégié. Par souci de lisibilité, certaines notes ont été intégrées au texte qui a été légèrement modifié.
La Suisse étant composée de quatre régions linguistiques, chaque entité se tourne tout naturellement vers la culture de ses voisins, s’en sent proche et s’en imprègne. En Suisse romande, la majeure partie de nos lectures provient de France. Son illustration nous parle davantage que l’illustration alémanique. D’ailleurs, les albums sont peu traduits d’une région suisse à l’autre et notre connaissance de ceux qui les font n’est que partielle. Bien sûr il y a des passerelles et beaucoup d’admiration. Citons Alois Carigiet, Hans Fischer, Warja Lavater – éditée par Adrien Maeght à Paris  -, Jörg Müller, Hannes Binder, Anna Sommer.
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Le petit Chaperon rouge de Warja Lavarer, 1965
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Hans Fischer © La Joie de lire
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Hannes Binder © La Joie de lire
L’édition romande pour la jeunesse et son illustration ont longtemps brillé par leur absence. Les cantons qui la composent sont restés marqués par l’ombre de Calvin (Genève), la présence bernoise (Vaud), le catholicisme (Fribourg et Valais). Les enfants ont disposé essentiellement d’images vendues par les colporteurs, de lectures à voix haute et de livres publiés par des maisons d’édition françaises. Dans ce cas-là, il s’agissait d’ouvrages édifiants. Pourtant, au 19e siècle, il a bien existé un âge d’or de l’édition romande, mais les livres pour enfants y étaient absents. Au 20e siècle, jusque dans les années soixante, des maisons généralistes en ont publié avant d’abandonner. Du côté de l’illustration, il y a eu des exceptions, dont une de taille: Rodolphe Töpffer (1799-1846) qui suscite toujours l’admiration et dont le côté inventif voire précurseur se retrouve dans l’illustration romande dès la seconde partie du 20e siècle.
Le grand pédagogue a écrit et illustré des carnets à l’usage de ses élèves. Confidentiels, ils ont le mérite d’avoir existé. Töpffer a en effet ouvert un pensionnat pour jeunes garçons auquel il s’est consacré jusqu’à sa mort. L’édition de carnets des excursions qu’il a faites en compagnie de ses élèves a été rendue possible grâce au papier report utilisé dans la technique de l’autographie. En 1841, par exemple, il a publié  Le Tour du Lac, compte-rendu illustré d’une excursion de quatre jours. Ce carnet à destination des élèves fait sans doute office de souvenir. Il sera néanmoins publié par la Librairie A. Jullien, éditeur à Genève en 1906.
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On reconnaît ici l’humour de Töpffer qui fait porter au pauvre élève le registre sur lequel figure la liste des participants à la course. Humour qui transparaît également dans le texte du carnet.
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Autre exemple dans le même esprit, la publication en 1865 du cahier Les Papillons par MM. C. Wulliemoz, H. Jaccard et “quelques élèves”. S’il rend compte d’une course scolaire de deux jours, il fait également leçon de géographie, de botanique, voire d’histoire. Il contient des fables, des poèmes, des chansons et quelques bizarreries, sans oublier des fragments du plus ancien règlement connu du Collège d’Yverdon. Ce cahier imprimé en lithographie à Lausanne par l’imprimeur Blanchard est ensuite offert aux élèves en étrennes.
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Où les auteurs rendent hommage à Töpffer. Dans cette chaumière à Cronay ont vécu les parents de la femme de Töpffer. A leur mort, le couple en hérita. Töpffer, qui y était très attaché, s’y rendit jusqu’à sa mort. 
Un saut dans le temps nous mène en 1951, année de parution du premier album de la série des Histoires d’Amadou imaginée par Alexis Peiry et la photographe Suzi Pilet. Le couple, qui a monté sa propre structure, les Editions du Cerf-volant, assure en partie la diffusion et surtout la promotion. Puis les livres sont publiés en co-édition avec Desclée de Brouwer. Aujourd’hui, ils sont réédités par La Joie de lire. Amadou l’audacieux, publié par Infolio en 2013, relate l’aventure. A cette époque où les livres pour enfants sont encore surveillés par les milieux pédagogiques et religieux, le talent de la photographe à expérimenter et créer des mises en scène oniriques offre une ouverture, une bouffée d’oxygène bienvenue.
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© La Joie de lire
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Le couple avait le sens du placement de produit, de la publicité. Un moyen de trouver des revenus pour publier ses livres. Ainsi pour “L’Opinel” et la marque de cigarettes “Gauloises” que l’on retrouve ici...
Etienne Delessert, à la fin des années 1960, se fait connaître aux Etats-Unis, puis en France. Il est publié par Harlin Quist et François Ruy-Vidal, puis par Gallimard. Son dessin reconnaissable entre tous s’inscrit parfaitement dans cette époque où le livre pour enfants explore de nouveaux territoires et s’appuie sur une grande qualité artistique. En 1972, Delessert crée l’atelier d’animation Carabosse à Lausanne, puis les Editions Tournesol en 1977 auxquelles participent Monique Felix, qui dessinera plus tard Histoire d’une petite souris qui était enfermée dans un livre. Les enfants sont abonnés aux magazines romands Mon Ami Pierrot et Le Crapaud à lunettes, dans lequel figurent les premiers épisodes de la bande dessinée Yakari de Derib. Cosey voit ceux de Jonathan publiés par le magazine belge « Tintin ». Viennent les riches années 1980 : Etienne Delessert décline son personnage Yok Yok. L’Association romande de littérature pour l’enfance et la jeunesse (Arole) - devenue depuis Jeunesse et Média.Arole et affiliée à l’ISJM - est fondée en 1984. Elle défend une littérature de qualité dans la revue Parole et met en lumière d’épatantes illustratrices romandes, dont la plupart sont présentes dans ce recueil et auxquelles il faut ajouter Béatrice Poncelet – quel choc quand nous découvrîmes Je pars à la guerre, je serai là pour le goûter - et Anne Wilsdorf – qui n’a pas lu M’toto !.
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Béatrice Poncelet, © Seuil jeunesse
A la même époque, en 1987, Francine Bouchet lance La Joie de lire, maison d’édition dont le catalogue est composé de littérature jeunesse suisse et étrangère de haute tenue. Enfin, au début des années 1990, un drôle de personnage entre en scène, qui dérange les bibliothécaires mais plaît aux enfants. Il s’agit du Titeuf de Zep. L’illustration romande s’enrichit de nouveaux noms, de nouveaux genres, de l’album illustré à la bande dessinée, en passant par le dessin de presse dont Chappatte et le regretté Philippe Becquelin, alias Mix & Remix, sont les ambassadeurs.
Grâce au talent de ses auteurs et la qualité des maisons d’édition (1), la Suisse romande joue dans la cour des grands. Sa taille réduite - et donc fragile - la pousse à l’excellence afin de sortir des frontières et élargir son marché. Ses illustrateurs vivent et publient aussi à l’étranger, notamment en France et en Belgique. Quand ils ont fait des études d’art, c’était souvent hors les murs car nos écoles ont longtemps ignoré l’illustration. Est-ce pour cette raison qu’on peine à trouver un style romand - pas plus qu’on ne trouve de thèmes régionaux, folkloriques, sauf quand Fanny Dreyer dans son atelier bruxellois dessine une poya (2) ou la Française ( ! ) Jacqueline Delaunay fait un livre sur les vaches du Val d’Hérens à la Joie de lire? Il sera intéressant d’observer l’évolution des choses puisque, d’une part, des écoles forment désormais à l’illustration (3) et que, d’autre part, elles sont internationales. Pour l’instant et depuis toujours, on note un côté singulier, parfois précurseur, chez nos illustrateurs, une absence « d’école » commune qui pousse à l’audace chez l’un, à l’expérimentation chez l’autre. Et si point commun il y a, c’est bien dans la qualité de leur travail. Il n’existe pas ou peu d’illustration de piètre qualité en Suisse romande.
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Anne Crausaz, Jouets de champs, Memo
NB : Pour la clarté de cet article, le langage inclusif n’a pas été utilisé. Pourtant, en Suisse romande, nous avons souvent à faire à des femmes, les hommes, hormis Ronald Curchod et Tom Tirabosco présents dans ce recueil, s’illustrant principalement dans la bande dessinée.
Notes:
(1) A La Joie de lire, il convient d’ajouter les Editions Notari, créées en 2006, et sa collection pour la jeunesse L’oiseau sur le rhino. A dessein, nous ignorerons Calligram (1992), éditeur de la fameuse série Max et Lili qui n’a de suisse que son siège, ainsi que la collection Auzou Suisse.
(2) Montée à l’alpage.
(3) L’illustration reste encore une branche mésestimée dans certaines grandes écoles d’art. L’ECAL à Lausanne l’ignore toujours. A Genève, la HEAD l’a heureusement intégrée. Sinon, il existe des écoles où l’illustration est enseignée, par exemple la jeune ESBD, axée principalement sur la bande dessinée et L’EPAC, école de bd et game art/dev.
ABCH- Swiss Books in Bologna Children’s Book Fair 2019 - © 2019 SBVV Schweizer Buchhändler-und Verleger-Verband
Et sur Töpffer, on ne manquera pas de lire M. Töpffer invente la bande dessinée de Thierry Groensteen, aux Impressions Nouvelles (2014).
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 La Poya, Fanny Dreyer, La Joie de lire
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thierryweber · 7 years
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#tintin revisité (à Beaulieu Lausanne)
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reseau-actu · 5 years
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Le fondateur du Puy du Fou annonce « un livre de révélations sur le grand mensonge » des Pères fondateurs européens. La réalité est tout autre....
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« Un livre de révélation sur le grand mensonge », promet en quatrième de couverture son nouvel éditeur, Fayard. De « dérangeantes révélations », surenchérit Le Figaro, qui a publié des bonnes feuilles. Un Da Vinci Code dans l'Union européenne, dirions-nous plutôt. Dans J'ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu, aujourd'hui en librairie, Philippe de Villiers entend mettre à nu les Pères fondateurs de l'Europe, et briser ce qu'il nomme « le grand tabou ». Pour cela, notre Tintin vendéen assure avoir « mené ses recherches jusqu'au bout du monde, à Stanford, à Berlin, à Moscou », débusquant « documents confidentiels récemment déclassifiés » et dévoilant des schémas de financements occultes. Il s'inspire surtout beaucoup des thèses de François Asselineau, d'Étienne Chouard et des sites complotistes qui ambitionnent depuis belle lurette de démontrer que l'Union européenne a été une créature de la CIA comme la progéniture des nazis. Pis : en guise de « révélations », on retrouve des passages entiers recopiés d'autres historiens...
Philippe de Villiers est un habitué des confidences explosives de grands personnages qui ne sont plus là pour témoigner de l'authenticité de leurs propos. Ici, c'est Maurice Couve de Murville, dernier Premier ministre du général de Gaulle, qui en 1986, au restaurant de la Haute Assemblée, lui tient des propos sibyllins sur les Pères fondateurs.
« - Ah l'Europe ! L'Europe des Pères fondateurs ! Cher Philippe, si vous voulez savoir, il vous suffira de tirer sur le fil et tout viendra...
- Sur le fil ? Mais quel fil ?
- Sur le fil du Mensonge. »
Le Vendéen a attendu trente-trois ans et l'imminence d'une élection européenne pour dénouer la pelote, et questionner « une vérité officielle, portée comme une Arche d'alliance par les lévites de Bruxelles ».
La thèse d'un Jean Monnet marionnette entre les mains de la CIA
Premier suspect : « Mister Monnet of Cognac », coupable de n'avoir pas une relation suffisamment « charnelle » avec sa patrie, en faisant fructifier le commerce familial de liqueurs, en devenant banquier aux États-Unis durant l'entre-deux-guerres et en se mariant à Moscou. Philippe de Villiers reprend la thèse d'un Jean Monnet marionnette entre les mains de la CIA. Disant s'appuyer sur des archives de la Fondation Monnet à Lausanne, il emprunte surtout très fortement à l'historien Antonin Cohen, auteur en 2012 de De Vichy à la Communauté européenne (PUF).
« Publiés en 1976, les Mémoires de Monnet constituent une exemplaire reconstruction du passé à la lumière de l'histoire advenue", écrit Antonin Cohen. De Villiers y ajoute une petite touche personnelle : « Publiés en 1976 – un an après ma visite de retrouvailles à Sciences Po –, les Mémoires de Monnet représentent une exemplaire reconstruction du passé au tamis de l'histoire advenue. » Ailleurs chez Antonin Cohen : « En 1960, François Fontaine fait ainsi paraître le premier article commémoratif pour le dixième anniversaire de la déclaration du 9 mai dans le journal Le Monde, déclaration dont il fait un commencement absolu qui a brusquement vu se former dans la nébuleuse européenne un noyau solide grâce à l'action de quelques hommes qui venaient de faire table rase. Mais si François Fontaine reproduira l'exercice de commémoration journalistique jusque dans les années 1990, pour faire de ce complot légal réussi la grande origine qui ouvre les portes de l'Histoire, ce récit romanesque et romantique sur la naissance de l'Europe ne doit son succès qu'à la diffusion dont il va précisément faire l'objet entre 1960 et 1990. Or, dans cet intervalle, nul ne sera mieux placé que Pascal Fontaine, son fils, pour transformer l'échelle de production de ce récit en mobilisant les ressources que lui offrent les services en charge de la communication politique au sein des institutions européennes, dont son père est le fondateur [...]. Il est en effet nécessaire de se placer au bout de la chaîne de production de ce récit, en pointant les supports de sa diffusion à grande échelle dans l'ensemble des pays européens, pour comprendre le travail de formalisation et d'universalisation dont il a fait l'objet entre-temps. »
De troublants emprunts...
Voici la très légère adaptation par de Villiers : « Il [François Fontaine, NDLR] publie, à l'occasion du dixième anniversaire, le 9 mai 1960, le premier article commémoratif de la Déclaration du 9 mai dans Le Monde, le journal de Beuve-Méry, l'homme d'Uriage. Il qualifie ladite Déclaration de commencement absolu. Il ose comparer l'Europe à un big-bang : Le 9 mai 1950, au sein des nébuleuses européennes, un noyau solide s'est brusquement formé..., grâce à l'action de quelques hommes qui venaient de faire table rase. Avec constance et obstination, François Fontaine reproduira cet exercice de commémoration journalistique jusque dans les années 1990, pour faire de ce complot légal réussi la grande origine qui ouvre les portes de l'Histoire. Mais ce récit d'une aurore virginale, sur la naissance de l'Europe, ne doit son plein succès qu'à la diffusion qui va lui être assurée à partir de 1960. Pascal Fontaine – le fils de François – va rapidement agrandir le spectre de rayonnement de ce récit en mobilisant les ressources qui lui offrent les services en charge de la communication politique au sein des institutions européennes, dont son père est le fondateur. Il faut en effet se placer au bout de la chaîne de production de ce récit, en pointant les supports de sa diffusion à grande échelle dans l'ensemble des pays européens, pour comprendre le travail de formalisation et d'universalisation de la date mythique inaugurale. »
Ce n'est pas là le seul emprunt flagrant de notre fin limier. Dans une surprenante envolée philosophico-juridique qu'il s'attribue, Philippe de Villiers écrit : « La recherche de la multiplicité et de la complexité des procédures est une fin en soi, ainsi que la désincarnation du pouvoir, sa dépolitisation même, et l'absence revendiquée de toute définition identitaire européenne. Il est remarquable que ces agents dissolvants soient non seulement assumés, mais même expressément désirés pour leurs effets propres recherchés, qui entrent en plein dans le processus d'achèvement de la fonctionnalisation et de l'idéologie technicienne des Pères fondateurs saint-simonien. À la notion traditionnelle de pouvoir, à laquelle se joignent naturellement les facteurs de puissance et d'équilibre, les institutions de l'Union européenne ont donc exprimé le désir progressif de substituer la notion de multiple level governanceeuropéenne. Le choix est emblématique. La gouvernance impose un mode de décision politique qui fonctionne hors de l'existence préalable d'une forte identité civique. Et, avec la fin du pouvoir, c'est forcément toute une philosophie de l'amitié politique chère à Platon, mais également tout l'exercice discriminant de la puissance publique qui s'estompent. L'Union européenne en est venue à théoriser non seulement sa volonté d'impuissance, mais également la désincarnation des acteurs de la gouvernance. »
Un co-auteur se plagiant lui-même  !
C'est en fait la prose de l'historien Christophe Reveillard, qui dans une intervention de 2008 avait utilisé quasiment les mêmes mots. Vous pouvez vous amuser à jouer au jeu des sept erreurs : « Les caractéristiques principales et immédiatement perceptibles de l'évolution constatée sont la recherche de la multiplicité et de la complexité des procédures, la désincarnation du pouvoir et sa dépolitisation, la fuite de toute définition identitai­re européenne. Il est remarquable que ces éléments soient non seulement assumés mais même expressément désirés pour leurs effets propres recherchés qui entrent en plein dans le processus d'achèvement de la fonctionnalisation et de l'idéologie technicienne. À la notion traditionnelle de pouvoir, à laquelle se joignent naturellement les facteurs de puissance et d'équilibre, les institutions de l'Union européenne désirent progressivement substituer la notion de gouvernance, anglicisme mieux rendu dans ses diverses définitions anglo-saxonnes dont la multiple level governance européenne est assez emblématique. Selon Paul Magnette, la première ambition des avocats de la gouvernance est précisément de proposer un mode de décision politique qui ne suppose pas l'existence préalable d'une forte identité civique” et avec la fin du pouvoir, c'est forcément toute une philosophie de l'amitié poli­tique chère à Platon mais également tout l'exercice discriminant de la puissance publique qui s'estompent. L'Union européenne en est à théoriser non seulement sa volonté d'impuissance, mais également la désincarnation des acteurs de la gouvernance. »
Gêné, Philippe de Villiers nous fait savoir par téléphone que l'emprunt à Antonin Cohen est « vraiment involontaire ». « Je cite abondamment dans le livre sa thèse et ses travaux, et il n'y a aucune intention quelconque de le priver de son œuvre. » En ce qui concerne Christophe Reveillard, il nous révèle que l'historien a « collaboré » avec lui, mais tenait à rester discret du fait de sa carrière universitaire. Où l'on découvre donc un co-auteur se plagiant lui-même...
Une découverte très facilement trouvable sur... le Web
Deuxième cible de Philippe de Villiers : Walter Hallstein, premier président de la Commission de la Communauté économique européenne. Là encore, notre enquêteur reprend les accusations portées par la sphère souverainiste à fort tropisme complotiste (de François Asselineau à Marie-France Garaud) présentant ce juriste comme un nazi actif qui a œuvré pour l'avènement d'un grand Reich européen. De Villiers fait croire qu'il a retrouvé au Bundesarchiv de Berlin la carte de membre de la Ligue nationale-socialiste des professeurs d'Hallestein, alors qu'on la trouve très facilement sur le Web (la complosphère a longtemps assuré qu'il s'agissait de sa carte de membre du parti nazi). « Le grand public ne sait sans doute pas que l'un des Pères fondateurs de l'Europe a été proposé par son université comme officier en instruction du nazisme, avant d'être rééduqué par les Américains à Fort Getty », explique l'ex-député européen au Point.
Mais la partie la plus douteuse du livre concerne sans doute Maurice Schuman. De Villiers compare le destin de la famille lorraine patriote de sa grand-mère, les Saintignon, à la famille des Schuman, qui comme beaucoup de Mosellans est devenue allemande en 1870. Robert Schuman se voit ainsi reprocher d'être un « cosmopolite » parlant moins bien français qu'allemand, et qui par lâcheté a servi sous l'uniforme allemand durant la Première Guerre mondiale. Le passage frôle l'insulte pour nombre de familles mosellanes ou alsaciennes qui, en 1870, 1914 et 1940, ont fait le yoyo entre les deux nationalités (l'auteur de cet article sait de quoi il parle). Autre fait qui serait « occulté » de l'histoire officielle : Schuman a été ministre de Pétain (plus tard entré en clandestinité, il a bénéficié en 1945 d'un non-lieu de la commission de la Haute-Cour concernant son inéligibilité). Il suffit, par exemple, de se rendre sur le site de la Fondation Robert Schuman pour voir que cet épisode n'est nullement masqué dans sa biographie.
Où l'on retrouve la fondation Bilderberg...
Derrière ces attaques multiples, une thèse simple : l'Union européenne est à la fois un projet secret de la CIA et la continuation de l'Europe hitlérienne. Comme dans toute pensée complotiste, De Villiers se révèle être un partisan de la monocausalité historique : les institutions européennes ne sont développées que du seul fait de l'influence secrète américaine, qui a utilisé des pantins, qu'ils soient traîtres à leur patrie ou nazis reconvertis en atlantistes ardents. Comme l'avait révélé le journaliste Rémi Kauffer dans un article publié par le magazine Historia en 2004 et qui est aujourd'hui déformé par les conspirationnistes, la Fondation Ford a bien soutenu les mouvements fédéralistes européens et notamment le Comité d'action pour les États-Unis d'Europe. « Il y avait une double logique à cela. Il y a un certain paternalisme, les Européens n'étant pas jugés assez grands pour se débrouiller eux-mêmes et arrêter de se faire la guerre. Et puis il y a la logique économique, la même que pour le plan Marshall : si on n'aide pas à la construction européenne, les communistes vont mettre la main dessus », nous explique aujourd'hui ce spécialiste du renseignement, professeur à l'Institut catholique d'Études supérieures de La Roche-sur-Yon. Mais il précise que ces sommes sont restées minimes si on les compare à la « manne que l'appareil stalinien, le Kominform, investit au même moment dans les PC nationaux ». Biographe de Jean Monnet, l'historien Éric Roussel s'amuse lui de cette « découverte » de Philippe de Villiers. « Il n'y a rien de nouveau. Les gens de la Fondation Ford n'ont jamais fait mystère de ces versements. Le scandale aurait été que Jean Monnet en fasse un usage personnel. Il faut croire que De Villiers aurait préféré que ce soit de l'argent russe [rires]. »
Tirant jusqu'au bout son fil conspirationniste, Philippe de Villiers évoque aussi la fondation Bilderberg, tarte à la crème de la complosphère. « Un jour, j'ai demandé à François Fillon pourquoi il avait reçu le groupe Bilderberg à Matignon. Il m'a répondu : Parce que nous n'avons pas le choix : ce sont ces gens-là qui nous gouvernent !Un peu plus tard, en janvier 2017, il s'est plaint d'avoir été lâché : Le Bilderberg, malgré mon amie Castries, a préféré Macron, qui correspond mieux au profil mondialiste. » Sans surprise, George Soros, « fils spirituel » de Monnet, est également épinglé. « On trouve l'argent de George Soros derrière tous les grands mouvements politiques et sociétalistes [sic] qui déstabilisent le monde aujourd'hui : le supranationalisme, l'affrontement avec la Russie, la drogue – Soros est un grand militant de la légalisation du cannabis –, l'homosexualisme [re-sic], le transsexualisme, le gendérisme, l'euthanasie, et bien sûr l'immigration et l'accommodement avec l'islam. »
Dans un chapitre intitulé « Révolte de l'Europe charnelle », Philippe de Villiers raconte sa visite à Viktor Orbán en décembre dernier. Entre les deux « lépreux » (une référence à la formule d'Emmanuel Macron sur la « lèpre populiste »), la conversation a été très « libre ». « Le bouleversement de civilisation... la migration... le mondialisme, ils ont tout programmé », explique le Vendéen au Magyar. L'ouvrage s'achève par une étonnante « lettre de Philippe de Villiers à Donald Trump », dans laquelle l'ancien président du Conseil général de Vendée demande au président américain (autre lépreux) un déclassement du dossier des archives nationales concernant Walter Hallstein, « au nom du droit des Européens à la vérité historique »...
Philippe de Villiers se défend de tout complotisme : « Le complotisme, ce sont des fantasmes et des rumeurs. Ici, je produis des documents, avec une centaine de fac-similés. Ce n'est pas un livre d'imprécations comme j'ai pu en faire, mais un travail d'enquête que j'ai voulu sérieux et précis. »
J'ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu, de Philippe de Villiers (Fayard, 412 p., 23 €).
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