Tumgik
#tiré d’une histoire tristement vrai
luma-az · 8 months
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Pour bien commencer, ma petite journée...
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 29 août 
Thème : café/dernières fois
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C’est fini, j’arrête le café.
C’est mauvais pour la santé, ça me stresse, ça gêne mon sommeil. Sans oublier que c’est dégueulasse. Je ne peux pas le boire sans rajouter du lait ou du sucre – ou encore mieux, les deux, voir même de la chantilly. Je ne l’aime même pas, le café. Ça va être très simple. Sevrage sec. De toutes manières, je n’en buvais pas tant que ça. Je ne suis même pas sûre que je verrai une différence.
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J’ai envie de mourir.
Le mal de crâne est une horreur. Mes pensées ne sont plus qu’un petit tas de boue vaseuse mollement agitées par le bâton d’un gamin à moitié endormi. Et j’ai moins d’énergie qu’un combat de pokémon entre un coconfort et un chrysacier.
Pitié, que quelqu’un m’achève.
Tant pis, je vais reprendre un café. Il faut que je survive à cette journée, et que je sois opérationnelle pour la réunion. C’est important, c’est pour mon travail ! Et ce sera la dernière fois.
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Bon. Ça n’a pas été la dernière fois, mais je me contrôle maintenant. Pas plus d’une tasse par jour, le matin, histoire de dormir malgré tout. Oui, tant qu’à me limiter à une tasse, on est plutôt sur un mug, voir un bol, mais après tout c’est un classique, le bol de café le matin, et ça n’a jamais empêché personne de dormir, non ? Ça suffira bien.
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Ça n’a pas suffit. Ça n’a pas suffit du tout. Il faut vraiment que j’arrête. Il faut absolument, définitivement que j’arrête. Cette nuit, j’ai dormi trois heures. Celle d’avant, quatre. Celle d’encore avant, quatre et demi. Et la précédente, deux.
J’ai tenu un certain temps, et là je m’écroule.
Ce que je compense avec plus de café.
Donc maintenant c’est bon, j’ai compris ma leçon. C’est triste, il y a des milliards de gens qui vivent très bien sous caféine, ce n’est pas mon cas, il faut que je me fasse une raison. Cette fois, c’est la dernière fois. Promis, juré, craché, j’arrête.
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Je suis une loque essorée jusqu’à la moelle de la dernière goutte d’énergie qui lui restait.
Que quelqu’un m’achève.
Comment fonctionnait mon cerveau, avant ? Il y a bien eu une époque où ce cerveau marchait sans caféine. Je m’en souviens. A peu près.
Plus envie de rien. Tout s’accumule.  Et s’accumule. Et s’accumule…
. Ok, j’ai repris, mais j’étais très stressée ! Et puis une tasse ça ne va pas me tuer. Ce n’est pas de la cigarette non plus !
Cette fois, c’est dit, c’est décidé, c’est la dernière fois.
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gastongrix · 5 years
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Miroir Noir
Il est de ces passions à vouloir se complaire dans l’illusion des hasards du calendrier. Ce mois-ci, la soupe fut servie en bonne et due forme via la sortie simultanée en France de la saison 2 de Mindhunter, série produite et partiellement réalisée par David Fincher, et Once Upon A Time in Hollywood, film de Quentin Tarantino. Le sujet les liant est un événement s’étant produit pile 50 années auparavant : c’est dans la nuit du 8 août 1969 que se déroula la tristement célèbre tuerie, perpétrée par la Manson Family, de Sharon Tate et de ses amis dans leur domicile de Cielo Drive à Los Angeles.
Le sujet en question ici est bien plus frontalement utilisé dans le film de Tarantino, qui se sert de l’événement pour arc-bouter son récit, que dans Mindhunter, qui s’y appuie seulement pour dresser le portrait du serial-killer Charles Manson. C’est en effet, son but premier : rappeler les faits pour les inscrire dans l’Histoire - l’action de la série se déroulant en 1977.
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Rails
Mindhunter fonctionne tout au long de ses épisodes sur l’idée que le FBI puisse s’appuyer sur les profils psychologiques de détenus pour réussir à établir le profil type du suspect d’une affaire en cours et ainsi deviner ses prochains mouvements dans le but de l’arrêter. Les détenus étant des meurtriers bien connus des services, ils leur suffit de passer des interviews en prison pour arriver à cerner les appétences qui les auraient poussés à la pire des actions. L’affaire en cours restant le sujet principal du film, elle serait donc une sorte d’axe où s’arc-bouteraient voire s’entre-choceraient chacune des micro-scènettes d’entretiens avec les détenus, comme autant de vignettes assemblées pour déterminer ce profil type.
D’où cette idée de l’entretien avec Charles Manson dans l’épisode 5, sorte de bout de scotch bien trouvé qui vient là, claquer dans les ailes du récit. Car c’est bien de cela dont il est question depuis le début de la série : ces entretiens fonctionneraient autant comme éléments de compréhension des affaires en cours assignées aux détectives, que d’éléments de language pour un certain agencement du récit. Ces éléments soudés entre eux sont des rails vers la toute forme de la série : ils dirigent l’incertain fil conducteur à plusieurs têtes vers une pourtant attendue révélation finale - la découverte d’un coupable - ce dont il est question à proprement parler dans tous récits policiers (à quelques exceptions près : on pense à Zodiac, du même Fincher). Cependant, c’est bien par ses entretiens fonctionnant comme des vignettes, entre-temps suspendus, arrêts du récit, que se différence la série de ses concurrents.
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Once Upon A Time… n’est pas loin de s’axer de la même manière (scènettes s’arc-boutant, vignettes nécessaires au récit), à plusieurs choses près (fin dénudée, niveau de lecture loin d’être uniforme). En effet, des scènes compartimentées qui autrefois pouvaient donner une sorte de rythmique tapageuse au film, désormais, c’est via un liant un peu moins serein et méthodique mais néanmoins finement ciselé que se forme le film. C’est plusieurs récits en un, plusieurs montages en un, qui sont autant de rails nécessaires pour sa lecture jusque dans son dénouement final. C’est ce qui étonne finalement au fur et à mesure où l’on parcours le film, le montage n’est plus là pour créer une passive efficacité, ni pour jouer sur les scènettes pour créer du trop plein, mais pour relier, d’une façon plus mélancolique, les histoires entre elles. C’est la difficulté de créer ce liant qui donne une saveur particulière au film. Car il est en effet la matière qui le consacre : c’est un tout homogène (la toute évidence du dénouement final) malgré un côté disparate (la timeline du récit, qui se déroule entre deux journées de février et une autre, celle macabre, d’août). Un goût de parfait en somme.
Tension
Et pourtant, c’est dans la notion d’incertitude que se retrouvent ces deux oeuvres. Elles sont toutes deux teintées d’une évidente mélancolie. Ces oeuvres n’ignorent pas la triste réalité qui les entoure mais n’ont pas la certitude de vraiment savoir de quoi elle en est régit - autant dans leur forme (les récits avancent parfois les yeux bandés) que dans ce qu’elles peuvent montrer (l’air ambiant).
Dans Mindhunter, les protagonistes sont constamment soumis aux images atroces de la réalité : celle qui tue les enfants et pille les familles. La teinte clair-obscur de l’image de Fincher, un vert légèrement assimilé, entretien cette notion de peur face à ce monde. En suspens, les couleurs semblent cependant dégouliner du canvas. Ce qui nous est donné à voir, le monde, tent à s’effriter - et ce, vers une horreur de tous les instants. Mais cette tension est autant musicale que visuelle : les notes des partitions de Jason Hill résonnent dans la nuit comme des coups d’échafauds. La peur et l’incertitude toutes deux mêlées, sont autant de détails qui permettent à la tension de devenir palpable : l’horreur est partout, et son aura devient sondable.
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Pourtant les personnages se débrouillent face au monde en ne s’adonnant pas à la facile tentation de se complaire dans leurs propres affres - même si ceux-ci sont quotidiennement présents. Il suffit d’une arrogance, d’un savoir faire, d’un cynisme, du féminisme, pour se sortir du lugubre par une pirouette. Il faut aussi souligner que l’ordre chaotique dans lequel s’engouffre le monde décrit n’est pas dû autant qu’au seul fait des actions macabres des meurtriers, mais aussi aux prises de décision des cheveux blancs qui dirigent les instances. Il est d’ailleurs amusant de constater que le nouveau chef dirigeant l’unité est un chauve - vrai calembour ou simple invention? Seul l’humour cynique de Fincher peut répondre. Tant dans sa forme que sa réthorique, cet humour est présent tout le long de la série. Car le dialogue chez Fincher a cette faculté de désaccentuer la tension pour donner du répit au spectateur, tout autant qu’il arrive à créer une rythmique haletante (c’est tout le propos de l’épisode 2).
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L’air ambiant semble tout aussi sondable dans le Tarantino. Il est un monde qui s’en va au loin et celui-ci est palpable. Car c’est bien l’âge d’or d’Hollywood qui se meurt durant les sixties, se dirigeant vers de tous nouveaux astres. Le cinéma va changer et c’est la tuerie du 8 août qui en sonnerait le glas. Désormais celui-ci se ferra plus direct et obscur, comme marqué par les plaies non pansées du rêve hippie qui aura finalement révélé son envers. Cette époque finissante est soumise à un chaos ambiant, comme le confirme les différents plans dans la nuit (c’est Rick Dalton qui fixe le bas de sa rue après l’incident, là même où les membres de la secte sont venus la grimper quelques heures plus tôt). On peut cependant faire confiance à Tarantino pour réchauffer les coeurs. C’est en effet, le jeu des néons des magasins/cinémas, qui sont autant de lueurs rassurantes qui illuminent la ville, la nuit; la chaleur d’un lance flamme, comme coup d’éclat dans le noir; l’inventivité bêta de nos deux héros, source d’une lumière imprévue, qui permet de faire reculer un instant ce chaos. Ici, le prévu n’arrivera pas. Le cinéaste n’est pas dupe, la confusion est là, mais il nous laisse la lueur d’un bout de tunnel par jeu d’artifices, sorte de répit dans la lente dégringolade du monde.
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Mais le dialogue entre les deux oeuvres ne s’arrête pas là. En effet, il est très surprenant de découvrir Once Upon A Time… juste après Mindhunter. Le deuxième est dans l’explication pure de l’événement : c’est Manson qui commandite les meurtres mais n’en est pas le principal executant. Il aurait influencé, par l’intermédiaire de son Helter Skelter, invention chamanique tirée d’une chanson des Beatles, une bande de jeunes âmes errantes à exécuter l’horrible tache à sa place. Preuves par images, où les visages des assassins apparaissent sur des vignettes et où la photo des événements les surplombe. Les images de l’événement sont bien présentes dans Mindhunter, mais surtout le récit qui nous en est fait est qu’il est vraiment arrivé. Nous sommes en 1977, soit 8 ans après les faits. l’Histoire s’est écrite. Les images qui nous sont montrées alors sont les reflets du monde réel.
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C’est ce qui apparait en tant qu’hors champ dans Once Upon A Time… et ce, pendant que le film est en train de se faire, qui est à souligner : c’est de savoir que ses événements se sont vraiment déroulés. On a la preuve par l’histoire qui se fait que ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux est le fruit même de la réalité de l’époque de 1969, que l’Histoire est en marche. Ce que souligne la séquence où Cliff voit Manson monter vers la villa des Polanski/Tate, la fiction en train de se faire est autant celle d’une réalité qui s’est déroulé. À ce moment il n’y a rien de plus uniforme que cette dichotomie. On a en tête les visages des photos de Mindhunter, on sait que l’horreur et le sang sont montés à Cielo Drive. Et pourtant, sous nos yeux éberlués, la séquence de fin créée un espace de toutes nouvelles images. Plusieurs histoires se sont assemblées entre-elles pour empêcher l’Histoire de se faire. Le temps nous est là, changé. L’espace lui, est devenu propice à de nouveaux événements. Les images que l’on a en tête viennent de s’annuler. En rejouant sous nos yeux un bout de l’Histoire, on découvre là le vrai pouvoir de la fiction car on en vient à vivre de façon factice, la véritable expérience d’une traversée du miroir.
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Polanski disait que le meurtre de sa femme Sharon Tate avait constitué un avant et un après dans sa vie : “La mort de Sharon est la seule ligne de partage qui ait réellement compté dans ma vie.”(1). Comme le point de basculement entre deux mondes, l’un passé, l’autre futur, ce miroir sans reflet apparant. La salle de cinéma aura toujours cette aura de basculement où l’écran permet au spectateur de se projeter ainsi entre deux mondes : celui des images que l’on a et celles qui sont montrées. Ensuite, plus tard, il y a les images qu’il nous reste. Ce monde réel qui s’annule sous nos yeux est d’autant plus perturbant qu’il nous fait réaliser à quel point n’importe quelle image peut se trafiquer et se changer à nous même. La fiction n’est pas que la simple fonction de cette projection, elle est aussi une autre vue de l’esprit, qui créé une nouvelle perspective et qui permet l’expérience. Cela peut autant être un monde que l’on veut voir mais qui ne peut être, qu’un monde qui terrifie et nous ramène à nous. C’est là le vrai pourvoir des images : traverser un miroir bien orienté à le goût de l’importance capitale quant à la compréhension de notre monde. Y revenir, a la saveur du bénéfique.
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