Tumgik
Tumblr media
GLACES / COUVERTURES / FOURRURES / MANTEAUX / LAYETTES / JOUETS / CORSETS / GANTERIE / Aux Nouvelles Galeries & ?? Réunies / Maison OUAGLIA, Fres ENTRÉE LIBRE - PRIX FIXE
Un cliché envoyé par mon amie Julie, @julierudelin, en balade à Grasse. Merci ma belle, pour cette pépite visuelle. Voici un fragment de façade qui chuchote des histoires d'antan. Les volets clos semblent retenir les échos des badauds d'autrefois, émerveillés devant les layettes ou en quête d'un jouet pour un sourire enfantin. Ce mur est un murmure dans la cité des parfums, nous rappelant que chaque coin de rue a été, est, et sera toujours le décor d'une scène de vie.
12 notes · View notes
Tumblr media
Les amies, ces perles rares qui illuminent le quotidien d'un peu de leur éclat, ne m'ont jamais laissée seule depuis que mes yeux ont décidé de faire bande à part. Au fil de leurs pérégrinations urbaines, elles captent et partagent avec moi des merveilles qui me relient encore au monde des voyants. (Je vois tout de même encore, je peux écrire, lire..., c’est énorme !) Grâce à ma chère Zaza, @zazaboumisa, voici une pépite d'aujourd'hui : l'enseigne de Félix Potin, une caresse visuelle directement envoyée depuis les rues de Paname. Mille mercis ma Zaza !
D'ailleurs, plongeons un instant dans le passé de cette enseigne qui éclaire encore les boulevards. Félix Potin, né en 1820 et disparu en 1871, fut non seulement un épicier mais un véritable pionnier du commerce moderne. Après avoir abandonné son idée de devenir notaire, il s'est lancé dans l'épicerie, où il a vite compris l'importance de la transparence et de la qualité. En 1844, il ouvre son premier magasin à Paris, instaurant des pratiques alors révolutionnaires comme la vente à poids exact, les prix affichés clairement et la qualité des produits, séduisant ainsi une clientèle fidèle. Son engagement envers l'équité s'est également manifesté pendant la période trouble du siège de Paris, où, face aux flambées des prix, il a bravé les critiques en maintenant des tarifs justes. Un homme de principes, dont l'enseigne brille encore de mille feux au cœur de la capitale.
14 notes · View notes
Text
Tumblr media
Le mot « café » s'étale sur le mur. Les lettres se battent pour ne pas sombrer dans l'oubli, tandis que la peinture, telle une neige de souvenirs, se détache comme les dernières pages d'un livre jauni par le temps. Un cliché qui ne heurtera pas les consciences, sauf peut-être celles des amoureux.ses nostalgiques de ces havres de vie qui peuplaient nos rues. Des lieux où les âmes s’effleuraient dans la danse des mots et la chaleur des débats. Où sont les ferventes discussions, les rires perçants, les échecs philosophiques, les engueulades fiévreuses se terminant par une petite claque amicale sur l’épaule ? Englouti.es par le silence des pièces vides, sans doute.
14 notes · View notes
Text
Tumblr media
Le Royal a projeté sa dernière séance en décembre 2012, fermant ses portes sur des générations de rêveur·euses, d’amoureux·ses timides caché·es aux derniers rangs, d’enfants aux yeux écarquillés, émerveillés par la magie scintillante de l'écran. À l'intérieur, le temps s’est arrêté, gardant intactes ses empreintes originelles : les fauteuils d’un rouge profond, la moquette étreignant les murs, la billetterie qui a accueilli tant de murmures. Aujourd'hui, le Royal s’enveloppe d'un silence lourd, presque solennel, comme s'il retenait dans ses murs craquelés l'écho des derniers applaudissements, le murmure des baisers volés dans l'ombre, et les frissons des premières découvertes cinématographiques. On imagine presque revoir Mademoiselle Clémentine, l'âme de ce lieu, qui, chaque soir, après la fermeture, sortait balayer le trottoir, caressant du regard la façade de son univers de velours et de rêves celluloid. Témoin privilégiée de tous les premiers rôles, elle a été spectatrice émue de récits transcendant le temps et l'espace. Elle a ri, pleuré, frissonné, son cœur battant au rythme du projecteur. Mais jamais elle n'a franchi la limite qui sépare la fiction de la réalité, sauf dans ses pensées les plus secrètes, où elle était la protagoniste d'une histoire sans fin. Une histoire à mille lieux des ombres d'un présent tourmenté, où la toile devient, hélas, le voile sous lequel se dissimulent des actes inexcusables. Des prédateurs, planqués derrière le charme trompeur des caméras, masquent leurs véritables intentions, occasionnant des ravages indélébiles. Cependant, « il faut se méfier des petites filles. Elles touchent le fond de la piscine, se cognent, se blessent, mais rebondissent ! » Le Royal et Clémentine, elleux, partageaient une histoire d'amour platonique, faite de regards échangés entre l'âme de la bâtisse et la gardienne de ses souvenirs. Et même si les portes ne s'ouvrent plus, si le projecteur reste éteint, leur romance perdure, continuant à se manifester dans un ballet de réminiscences qui dansent à travers les fissures du temps.
31 notes · View notes
Text
Tumblr media
La banque de Savoie joue à cache-cache avec ses clients depuis plus longtemps que le plus vieux des habitants ne s'en souvienne. Le rideau de fer n'a pas été remonté depuis l'époque où l'on payait sa baguette en francs. — Tu vois cette relique, Roger ? dit Léo en gratifiant le mur d'un coup de pied nonchalant. On dirait le tableau d'un peintre maudit. — Mouais… Figure-toi que le vieux Marcel m'a dit qu'il y a encore du blé là-dedans. Un trésor que le banquier a oublié sous le comptoir avant de filer à l’anglaise. Léo, à la fois sceptique et amusé, allume une cigarette avec tout le soin d'un homme sur le point de résoudre le mystère de l'univers. — Et comment tu comptes entrer, Einstein ? Tu vas demander poliment au rideau de se lever ? — Nan, tu sais bien que la politesse, c'est pas mon truc. Par contre, j'ai un tournevis dans la poche. — Et après, qu'est-ce qu'on fait ? On s'achète un château ? demande Léo en expirant une volute de fumée. — Un château ? Pourquoi pas l'Élysée tant que t’y es ?! Non, on investit dans un truc sûr, un truc qui ne déçoit jamais. — Comme quoi ? Une appli pour les nostalgiques du Minitel ? Les deux compères éclatent de rire. Et alors qu'ils s'apprêtent à mettre leur plan à exécution, le rideau de fer se met à grincer, comme réveillé par leur audace. Ils se figent, le souffle coupé. Une voix sort de derrière le rideau, rauque et amusée. — Vous comptez vraiment cambrioler une banque avec un tournevis et un paquet de cigarettes ? Léo et Roger se regardent, mi-terrifiés, mi-intrigués. La banque de Savoie, apparemment, n'a pas encore dit son dernier mot.
28 notes · View notes
Text
Tumblr media
Un pied dans le Jura, un autre dans l'Ain. Cette borne de limite de département est située pile poil sur la ligne de démarcation. Le Jura en zone libre, l'Ain en zone occupée. Avec, bien sûr, toutes les histoires qui vont avec. En face de cette borne, une stèle est installée à l'emplacement de la guérite des allemands, rendant hommage à Michel Hollard, chef et fondateur du réseau de résistance AGIR et aux époux Poncet (Denis et Alice) qui l'ont aidé un grand nombre de fois à franchir cette ligne.
21 notes · View notes
Text
Tumblr media
Quand Mondrian s'invite à la campagne : voici la dernière tendance en matière de design rural. Derrière cette porte rouge, on imagine la poule artiste pondant des œufs en forme de cube.
24 notes · View notes
Text
Tumblr media
Le vent s'engouffre avec insolence par les planches disloquées du vieil hôtel. Edgar, le tenancier à la gueule burinée, frotte un verre avec un torchon qui a connu des jours meilleurs. — Tu crois qu'ils vont pointer leur nez aujourd'hui ? lâche Clara tout en jouant avec le vieux poste qui crachote un air de jazz. Edgar pose le verre et contemple la poussière dansante dans un rayon de lumière. — Ils reviennent toujours ! Pour le charme de l'ancien monde. La porte couine et Monsieur Léon, l’habitué, fait son entrée. — T'as gardé mon poison préféré d'avant-guerre, Edgar ? Son clin d'œil est aussi brillant que sa calvitie. — Pour toi, toujours, rétorque Edgar en tirant une bouteille cachée sous le comptoir. Clara sourit. — Et comment va votre dame ? — Mieux qu'ce vieux rafiot ! s’esclaffe Léon. Elle pense que je vais taquiner le goujon. Si elle savait que je viens m'abreuver d'réminiscences… Soudain, une gamine à l’air débrouillard et au reflex en bandoulière débarque. — Je peux shooter ? C'est d'la balle, on se croirait flanqué dans une autre époque ! Edgar lui lance un regard entendu. — Vas-y, mitraille. Mais même en rafale, ton appareil ne capturera jamais les histoires… La gamine s'installe, son œil vif cherchant l'angle parfait. — J'suis là pour les histoires cachées, moi. Léon lève son verre, amusé. — Alors, t'es au bon endroit, môme. Ici, chaque recoin a son récit. La porte grince une nouvelle fois. Une silhouette encapuchonnée s'avance, brandissant un avis de démolition. — Dernière tournée les croulants ! crache-t-elle d'une voix sinistre. Les regards se croisent, voguant sur le silence lourd que l'intrus vient d’imposer. L'éclat de rire de Léon résonne, défiant le futur. — Immortalise ça, gamine ! Quand les murs tomberont, nos fantômes danseront encore. À la vôtre pour l'éternité !
16 notes · View notes
Text
Tumblr media
Épicerie Tabac. Les lettres s'étiolent comme les pétales d'une fleur en fin de saison, tandis que la clôture, telle une partition de notes immobiles, garde en son sein la mélodie du quotidien. Et le mur, stoïque, veille. Il guette le peintre, le poète, celui qui saura redonner couleur et vie aux histoires murmurées par le vent.
23 notes · View notes
Text
Tumblr media
Dans la rue de l’Espérance, on aperçoit encore le salon du vieux Fernand, qui officiait en artiste du peigne et du ciseau. « Coiffeur », dit encore l'enseigne, se faisant l’écho d'un temps où on venait se faire tondre en parlant mistral et bourrasques. Sa boutique c'était pas le Louvre, mais chaque coup de ciseau était un coup de pinceau, chaque mèche tombée, une œuvre d'art éphémère. « Les cheveux blancs, c'est les souvenirs qui poussent » qu'il disait de sa voix rocailleuse résonnant sur les murs écaillés. Ses mains, secouées de tremblements, tissaient des coiffures comme on noue des amitiés : serrées, solides et un brin compliquées. Sa vitrine était cachée derrière un rideau plus orange qu’un soleil couchant. « La discrétion, mes enfants, c'est la clef de l'élégance, » qu'il affirmait, le Fernand, alors que c'était surtout pour masquer la poussière qui s'accumulait. Le soir, après avoir rangé ses rasoirs et ses flacons d'après-rasage qui sentaient le vieux temps, il s'asseyait sur le seuil de sa boutique et tirait sur sa pipe en bois d'ébène. « Un coiffeur, mes gosses, c'est plus qu'un artisan, c'est le psy du pauvre, le confesseur du dimanche, le témoin silencieux des vies qui défilent. » Et sur ces pensées, il écrasait son mégot contre le pavé, dans un geste aussi définitif que la fermeture imminente de son salon. Aujourd’hui, au premier, les géraniums de la veuve Dupont, s'épanouissent comme les rumeurs du quartier. « C'est beau, hein ? » qu'elle lance, tête penchée au dehors, « ça donne de la couleur, un peu comme un sourire en plein enterrement. » Un passant, un vieux du quartier qui a connu Fernand, s'arrête un instant et lève les yeux en répliquant : « C'est sûr, madame Dupont, et avec tout ce rouge, on dirait presque que les géraniums se sont mis à boire plus que Fernand à ses belles heures ! » Elle rit en se remémorant le coiffeur et son don pour l'éloquence subtile. Elle l’imagine lâcher : « Vos géraniums, Madame Dupont, sont un peu les cheveux roux de la rue. Ils mettent du panache au quartier, tout comme une rousse incendiaire dans un congrès de chauves. »
23 notes · View notes
Text
Tumblr media
Le vieux Léonard, avec son regard qui a autant vécu que la pierre des pavés, passe tous les jours dans cette rue, « parce qu’elle a plus d'histoires à raconter que le journal du dimanche. » Il ne lit pas, Léonard. Mais les images, ça, il comprend. « C'est bleu, c'est beau, ça change des gris de mon temps ». Un jour, une gamine du quartier, Lila, du haut de ses dix ans et de sa curiosité insatiable, le tire par la manche. « Pépé, ça veut dire quoi 'Révolution Féministe' ? » Léonard, qui a l'habitude de manier le verbe comme on manie la pétanque, lui rétorque du tac au tac : « Révolution Féministe ? Ça, ma môme, c'est comme un cassoulet : ça mijote longtemps, parfois ça fait du bruit, et ça finit par réchauffer tout le monde. » Lila, les sourcils froncés, essaie de déchiffrer cette énigme à la Léonard. « Mais pépé, pourquoi un cassoulet ? » Le vieux s'assoit sur le rebord d'une fenêtre, invitant Lila à en faire autant. « Écoute, le cassoulet, c'est plein de choses différentes : des haricots, de la saucisse, du confit. Chacun apporte sa saveur. La révolution, c'est pareil. Des gens de tous horizons, chacun avec son histoire, qui se battent pour une cause commune. Comme dans ton cassoulet, y'a des moments doux et d'autres plus épicés. » Lila hoche la tête, l'air de dire qu'elle engrange la leçon. Léonard poursuit, un sourire en coin : « Et puis, ça prend du temps pour bien faire un cassoulet. Faut être patient. Les changements, c'est pareil. Ça n'arrive pas du jour au lendemain. » « Et ça réchauffe tout le monde, tu veux dire que ça aide tout le monde ? » demande Lila, l'œil pétillant. « Exactement, gamine ! Ça aide tout le monde à se sentir mieux, comme un bon plat partagé entre amis. » Lila, avec la fougue de ses dix printemps, rebondit : « Pépé, tu crois que je pourrai faire partie de la révolution féministe ? » Léonard rit. « Toi, tu es déjà en train de mijoter ta propre révolte, ma p'tite dame ! Le monde ne sait pas encore qu'il aura affaire à toi ! » Et dans les yeux du vieux Léonard, une étincelle de fierté s’illumine, voyant en Lila l'aube d'une nouvelle ère.
16 notes · View notes
Text
Tumblr media
Matériaux de construction E. Bernoux A. Berlioz-Burfin Successeurs
Des noms gravés qui murmurent des sagas de ciment et de sueur à qui sait écouter les murs.
9 notes · View notes
Text
Tumblr media
La Cour des Voraces, c'est un peu comme un vieux parrain du quartier de la Croix-Rousse, un genre de patriarche en escaliers tellement escarpés qu'ils donneraient des courbatures à un chamois. Six étages d'escalier, c'est un truc à te faire regretter d'avoir oublié ton pain en bas. Ici, les Canuts, ces gars du tissu, tissaient pas que de la soie, ils tissaient aussi des révoltes. Des vrais durs, avec des poings pas seulement faits pour passer le fil dans le chas de l'aiguille. Ces bonshommes, ils avaient le cœur aussi serré que leur métier à tisser, et quand ça débordait, ça faisait des vagues jusqu'au sommet des pentes. Des révoltes ? Oh, quelques-unes, juste de quoi écrire un chapitre ou deux sur la lutte des classes dans les livres d'histoire. La Cour des Voraces, c'est aussi un joyau d'architecture, avec ses traboules mystérieuses où l'on pourrait presque s'attendre à croiser le fantôme d'un Canut en train de ruminer sur la condition ouvrière. Ces traboules, parlons-en. Pendant la guerre, ces galeries ont servi de cachettes aux résistants, un vrai jeu du chat et de la souris avec les nazis. Les gars de la Résistance connaissaient ces traboules comme leur poche, filant entre les mailles du filet comme des anguilles. La Cour des Voraces, c'était pas seulement le cœur battant des Canuts, c'était aussi le pouls de la Résistance, un lieu où chaque recoin murmurait des plans de sabotage et des messages codés. Aujourd'hui, c'est un lieu touristique où les gens flânent en se demandant combien de calories ils brûlent en gravissant cet escalier monumental. Mais tu sens encore dans l'air ce parfum de rébellion, comme un vieux cognac qui aurait gardé son caractère. La Cour des Voraces, c'est un coin de Lyon où l'histoire parle plus fort que les guides touristiques. Et crois-moi, entre les pierres et les souvenirs, y a de quoi écrire un livre avec du caractère et une bonne dose de réalité sociale.
19 notes · View notes
Text
Tumblr media
Chaux grasse pour agriculture Carreaux Plotets Briques […] Grès Produits Réfractaires Ciment Plâtre Fibrociment Eviers Faïence
Voilà un pan de mur qui raconte l'histoire des bâtisseurs, un inventaire à la Prévert, la façade taguée comme un vieux tatouage, qui garde le souvenir des jours où l'on construisait autre chose que des maisons en carton-pâte.
23 notes · View notes
Text
Tumblr media
C’est sûr, L'Hôtel de la Poste c'est pas la Villa Florentine. Au zinc, y'a Robert, le taulier. Un gars pas méchant, mais une gueule toujours bougonne, comme s'il avait mâché du gravier au petit-déj. Un matin, alors que Lyon s’éveille sous le crachin, une dame débarque. Elle est sapée comme pour un bal, mais sa binette dit qu'elle n'est pas là pour danser. C’est le genre de fille qui n'a pas mordu dans le gâteau de la vie du côté de la crème. « Bonjour beau brun, je cherche la chambre 12. Paraît qu'elle a vue sur le grand théâtre du monde », lance-t-elle avec un regard qui claque comme un coup de feu dans une ruelle sombre. Robert la zieute avec des mirettes qui ont l'air de fouiller jusqu’au fond de son âme et lui répond sur un ton grimaçant : « La 12, ma belle, c'est tout un poème. Fais gaffe, par contre, y'a des souvenirs accrochés aux rideaux qui pourraient te filer le cafard. C'est pas Versailles, hein, faut pas rêver. Les araignées sont les seules locataires qui râlent pas sur le loyer. La dernière fois qu'on a vu de l'espoir ici, c'était dans les yeux d'un poivrot qui avait réussi à remonter dans sa chambre sans trébucher. » Elle esquisse un sourire qui dit qu'elle en a vu d'autres. Le bonhomme ajuste ses binocles comme s’il allait plonger dans le grand bain des mots croisés et ajoute : « Au deuxième, ma p'tite dame. Mais je te préviens, les murs ont parfois des oreilles et la moquette capte les confidences mieux qu'une appli d'espionnage installée sur un smartphone. » Un sourire malicieux aux lèvres, elle rétorque : « T’en fais pas, la discrétion, c’est mon fonds de commerce. » Puis elle grimpe l'escalier en colimaçon. Ses jambes dessinent des ombres qui dansent sur les marches usées. Le bois grince sous ses pas. Ça sonne comme la mélodie d'une chanson que personne n'écrira jamais. Robert lâche un soupir et se remet à compter les miettes de son existence en se disant que si les chambres de ce rafiot pouvaient parler, elles feraient la nique aux meilleures pipelettes du quartier.
22 notes · View notes
Text
Tumblr media Tumblr media
Au cœur de cette bourgade où les vaches sont plus réputées que les élus locaux, le Chalet-Fruitière de la rue des Désenchantées n’était pas qu’une fromagerie, c’était une institution. Avec sa façade ornée d’une plaque « 1907 », elle a traversé les époques avec la fierté du roquefort et l’arrogance du camembert au lait cru. Un jour, par un après-midi aussi morne que l'expression d'un huissier de justice, le drame s’est joué. Un malheureux concours de circonstances, que certains attribuent à la rébellion d’une raclette trop chauffée, d'autres à un comté suicidaire, transforma la fromagerie en barbecue géant (mais sans inviter personne). L’incendie lécha les murs avec la gourmandise d’un chaton s’attaquant à un pot de crème fraîche. Lorsque les flammes se furent calmées, ne laissant derrière elles qu’une odeur de cendre, le Chalet-Fruitière n’était plus. La façade, naguère blanche comme un fromage de chèvre bien fait, se teintait désormais d'un noir de jais. Madame Pichon, en passant devant les ruines encore fumantes, ne put s’empêcher de lâcher : « Eh ben mon vieux, voilà une fin qui a de la gueule ! Ma foi, ils auraient mieux fait de vendre des extincteurs ! » Et comme ça, sans plus de cérémonie, la fromagerie a tiré sa révérence. Un adieu enfumé qui s’inscrira dans les annales du village comme un prout en pleine messe.
19 notes · View notes
Text
Tumblr media
Dans le patelin paumé de Trifouillis-les-Oies, l'Auto-École Buissonnière, ancienne gloire de ce vieux briscard de Dubonnet, se la joue maintenant belle au bois dormant sous un soleil qui s’en tamponne, rideaux tirés sur des souvenirs de crémaillères. À l'heure où même les coqs ont la flemme de chanter, un sac poubelle, seul comme un verre de pastis plein dans une réunion des Alcooliques Anonymes, se met à causer du bon vieux temps avec l'enseigne qui a vu plus de départs ratés que la ligne 13. « Eh, le panneau, tu te souviens du temps où les bleus venaient s'essayer à la danse des pédales ? » susurre le sac poubelle d'un ton goguenard. « Ouais, » répond l'enseigne d'une voix craquelée comme un vieux disque, « ils étaient aussi habiles qu'un manchot au crochet. Une vraie fanfare de pieds gauches ! » Soudain, une passante, Madame Michu, s'arrête devant la vitrine, intriguée par le panneau « À louer ». Elle s'adresse à son bichon frisé : « Tu te rends compte, Froufrou, si j'ouvrais ici ma boutique de tricot ? » Elle est comme ça Mme Michu, toujours à tricoter des plans sur la comète. Froufrou, indifférent aux ambitions commerciales de sa maîtresse, se contente de lever la patte vers le sac poubelle, offrant son commentaire acerbe sur la situation. Et c'est ainsi que chaque jour, la petite école de conduite attend son prochain chapitre aux côtés d’un sac poubelle bavard, pendant que Froufrou, philosophe canin, continue de marquer son territoire.
25 notes · View notes